Film qui aurait choqué les élèves

Bonsoir,

Je suis prof d’anglais en collège.

Pour le dernier cours de l’année, j’ai montré à mes 4e le film américain Precious, racontant l’histoire d’une new-yorkais afro-américaine battue et violée par son père. Ce film est déconseillé aux moins de 12 ans.

J’ai choisi ce film parce qu’il montre bien les phénomènes de ségrégation raciale et sociales présents de nos jours aux USA.

Plusieurs parents auraient écrit au principal pour dire que leurs enfants faisaient des cauchemars à cause de ce film. Une élève aurait peur de son père.

Voici le lien du synopsis du film : fr.m.wikipedia.org/wiki/Precious_(film)#Synopsis

Que puis je dire pour expliquer que je n’ai rien fait de mal en montrant ce film, et que c’est ma liberté pédagogique ?

Merci d’avance.

Il faudrait que tu puisses expliquer (aux parents et au perdir) l'intérêt pédagogique de ce film et le travail que tu as fait /vas faire par rapport à ca

Et surtout, quel âge ont les élèves en question ?

Ok !

Ils ont 13/14 ans.

Je ne comprends pas. Tu es contactée un 27 juillet ? Les établissements scolaires sont tous fermés depuis au moins 10 jours et pour plusieurs semaines...

Sur filmage, il est indiqué "âge légal 14 ans", "âge recommandé  16 ans" ...

Je vais parler franc et tant pis si mon discours déplaît mais certains collègues font vraiment n’importe quoi avec le visionnage de  film. A croire qu’ils n’ont aucun sens émotionnel leur permettant de discerner ce qui est montrable ou non, ce qui va choquer ou non. Et brandissent ensuite l’étendard de la liberté pédagogique (sous-entendu celle qui me dédouane de rendre des comptes, m’autorise à faire ce qui me plait et à me taper des conséquences sur mes élèves).

Certains élèves sont plus sensibles que d'autres. Il m'est arrivé aussi de faire des cauchemars pendant des jours suite à un film vu au collège... Je pense qu'il faut en tenir compte, et ne pas s'en tenir strictement à l'âge légal.
En plus là c'est une histoire de viol, par un parent, difficile de trouver plus violent psychologiquement (ou alors il faut leur montrer le film Sleepers, que j'ai vu adulte, et qui m'a fait faire des cauchemars pendant des semaines...)
Maintenant, oui, explique l'intérêt pédagogique du film, et ton intention, et tiens-toi strictement à cela...
Mais sérieusement, pour montrer les phénomènes de ségrégation raciale, tu as le choix, à l'avenir choisis autre chose... par exemple "In the heat of the night" m'avait bien marquée, mais ça doit être supportable par des ados.

Stork a écrit:Je vais parler franc et tant pis si mon discours déplaît mais certains collègues font vraiment n’importe quoi avec le visionnage de  film. A croire qu’ils n’ont aucun sens émotionnel leur permettant de discerner ce qui est montrable ou non, ce qui va choquer ou non. Et brandissent ensuite l’étendard de la liberté pédagogique (sous-entendu celle qui me dédouane de rendre des comptes, m’autorise à faire ce qui me plait et à me taper des conséquences sur mes élèves).

+1 avec souvent en plus comme argument, les élèves voient pire à la maison.

frimoussette77 a écrit:

Stork a écrit:Je vais parler franc et tant pis si mon discours déplaît mais certains collègues font vraiment n’importe quoi avec le visionnage de  film. A croire qu’ils n’ont aucun sens émotionnel leur permettant de discerner ce qui est montrable ou non, ce qui va choquer ou non. Et brandissent ensuite l’étendard de la liberté pédagogique (sous-entendu celle qui me dédouane de rendre des comptes, m’autorise à faire ce qui me plait et à me taper des conséquences sur mes élèves).

+1 avec souvent en plus comme argument, les élèves voient pire à la maison.

+1. Moi qui suis hypersensible, j'ai encore en tête, à près de 50 ans, des films que j'ai pourtant vu à l'âge adulte, qui comportaient des scènes qui m'ont traumatisées : je ne peux pas penser au film "Le vieux fusil" sans frissonner, j'ai encore en tête des scènes de viol vues dans des films dont j'ai oublié le titre et l'histoire mais ces scènes là, je m'en souviens (je pense notamment à un film avec Jodie Foster). Alors, je n'ose imaginer ce que peuvent ressentir des ados.

Je n'ai eu que de curieuses surprises à ce niveau là. J'ai fait travailler les élèves sur Philadelphia, 1984 et même sur un film d'horreur que j'ai honte de citer sans aucun retour problématique. La seule fois où j'ai eu des plaintes, c'est quand j'ai passé MRS Doubtfire à des 5e. (les mêmes parents s'étaient plaints que la collègue de français avait passé 10 Petits Nègres).

Personnellement, j'ai encore la nausée si je tombe sur l'affiche de ce film en question ...

Flo44 a écrit:...
Maintenant, oui, explique l'intérêt pédagogique du
Mais sérieusement, pour montrer les phénomènes de ségrégation raciale, tu as le choix, à l'avenir choisis autre chose... par exemple "In the heat of the night" m'avait bien marquée, mais ça doit être supportable par des ados.

Oui je pense qu'il y avait plus judicieux comme choix, il y a assez de films traitant de ce sujet sans pour autant y ajouter le viol qui pour des ados de 4e peut être effectivement un peu hard...

Arverne a écrit:

frimoussette77 a écrit:

Stork a écrit:Je vais parler franc et tant pis si mon discours déplaît mais certains collègues font vraiment n’importe quoi avec le visionnage de  film. A croire qu’ils n’ont aucun sens émotionnel leur permettant de discerner ce qui est montrable ou non, ce qui va choquer ou non. Et brandissent ensuite l’étendard de la liberté pédagogique (sous-entendu celle qui me dédouane de rendre des comptes, m’autorise à faire ce qui me plait et à me taper des conséquences sur mes élèves).

+1 avec souvent en plus comme argument, les élèves voient pire à la maison.

+1. Moi qui suis hypersensible, j'ai encore en tête, à près de 50 ans, des films que j'ai pourtant vu à l'âge adulte, qui comportaient des scènes qui m'ont traumatisées : je ne peux pas penser au film "Le vieux fusil" sans frissonner, j'ai encore en tête des scènes de viol vues dans des films dont j'ai oublié le titre et l'histoire mais ces scènes là, je m'en souviens (je pense notamment à un film avec Jodie Foster). Alors, je n'ose imaginer ce que peuvent ressentir des ados.

Les Accusés

eliam a écrit:

Arverne a écrit:

frimoussette77 a écrit:

Stork a écrit:Je vais parler franc et tant pis si mon discours déplaît mais certains collègues font vraiment n’importe quoi avec le visionnage de  film. A croire qu’ils n’ont aucun sens émotionnel leur permettant de discerner ce qui est montrable ou non, ce qui va choquer ou non. Et brandissent ensuite l’étendard de la liberté pédagogique (sous-entendu celle qui me dédouane de rendre des comptes, m’autorise à faire ce qui me plait et à me taper des conséquences sur mes élèves).

+1 avec souvent en plus comme argument, les élèves voient pire à la maison.

+1. Moi qui suis hypersensible, j'ai encore en tête, à près de 50 ans, des films que j'ai pourtant vu à l'âge adulte, qui comportaient des scènes qui m'ont traumatisées : je ne peux pas penser au film "Le vieux fusil" sans frissonner, j'ai encore en tête des scènes de viol vues dans des films dont j'ai oublié le titre et l'histoire mais ces scènes là, je m'en souviens (je pense notamment à un film avec Jodie Foster). Alors, je n'ose imaginer ce que peuvent ressentir des ados.

Les Accusés

Une année, en seconde, j'ai eu des remarques d'un parent, outré par un film passé dans le cadre du ciné-club, qui aurait pu pervertir sa fille... L'Impossible M. bébé Renseignement pris, le parent en question n'avait pas vu le film.

J’ai lu le livre et vu le film il y a longtemps et je ne le montrerai pas en classe. Je suis aussi très sensible et je pense que si je l´avais vu ado j´aurais été très marquée. Je ne suis pas du genre à critiquer les choix des professeurs de mes enfants mais je n´aurais pas apprécié qu´ils voient ce film en classe.

Stork a écrit:Je vais parler franc et tant pis si mon discours déplaît mais certains collègues font vraiment n’importe quoi avec le visionnage de  film. A croire qu’ils n’ont aucun sens émotionnel leur permettant de discerner ce qui est montrable ou non, ce qui va choquer ou non. Et brandissent ensuite l’étendard de la liberté pédagogique (sous-entendu celle qui me dédouane de rendre des comptes, m’autorise à faire ce qui me plait et à me taper des conséquences sur mes élèves).

 Exactement... Je rajouterais que c'est aussi une raison supplémentaire d'arrêter de faire visionner des films, même en fin d'année, même la dernière séance ! Il y a quand même autre chose à faire de plus pertinent et qui ne risque pas de choquer.
 Autre chose : "on" entend parfois en plus de ça que les ados voient des choses bien pires, qu'ils font leurs vierges effarouchées lorsqu'ils sont choqués par quelque chose en classe; mais c'est vraiment ne rien comprendre au cadre d'un cours : on est sensé être en sécurité, et pas se sentir mal en sortant parce que le professeur a manqué de discernement en montrant quelque chose qu'on n'aurait pas dû voir.

Feyn a écrit:

Stork a écrit:Je vais parler franc et tant pis si mon discours déplaît mais certains collègues font vraiment n’importe quoi avec le visionnage de  film. A croire qu’ils n’ont aucun sens émotionnel leur permettant de discerner ce qui est montrable ou non, ce qui va choquer ou non. Et brandissent ensuite l’étendard de la liberté pédagogique (sous-entendu celle qui me dédouane de rendre des comptes, m’autorise à faire ce qui me plait et à me taper des conséquences sur mes élèves).

 Exactement... Je rajouterais que c'est aussi une raison supplémentaire d'arrêter de faire visionner des films, même en fin d'année, même la dernière séance ! Il y a quand même autre chose à faire de plus pertinent et qui ne risque pas de choquer.
 Autre chose : "on" entend parfois en plus de ça que les ados voient des choses bien pires, qu'ils font leurs vierges effarouchées lorsqu'ils sont choqués par quelque chose en classe; mais c'est vraiment ne rien comprendre au cadre d'un cours : on est sensé être en sécurité, et pas se sentir mal en sortant parce que le professeur a manqué de discernement en montrant quelque chose qu'on n'aurait pas dû voir.

Totalement d'accord !
Precious n'est vraiment pas à montrer à des collégiens, c'est glauque, quelle idée!

Et tous les ados ne voient pas les pires horreurs ni ne jouent à des jeux très violents donc une autorisation préalable aurait été plus que bienvenue mais ce film n'est pas adapté pour des 4e de toute façon...

Feyn a écrit:

Stork a écrit:Je vais parler franc et tant pis si mon discours déplaît mais certains collègues font vraiment n’importe quoi avec le visionnage de  film. A croire qu’ils n’ont aucun sens émotionnel leur permettant de discerner ce qui est montrable ou non, ce qui va choquer ou non. Et brandissent ensuite l’étendard de la liberté pédagogique (sous-entendu celle qui me dédouane de rendre des comptes, m’autorise à faire ce qui me plait et à me taper des conséquences sur mes élèves).

 Exactement... Je rajouterais que c'est aussi une raison supplémentaire d'arrêter de faire visionner des films, même en fin d'année, même la dernière séance ! Il y a quand même autre chose à faire de plus pertinent et qui ne risque pas de choquer.
 Autre chose : "on" entend parfois en plus de ça que les ados voient des choses bien pires, qu'ils font leurs vierges effarouchées lorsqu'ils sont choqués par quelque chose en classe; mais c'est vraiment ne rien comprendre au cadre d'un cours : on est sensé être en sécurité, et pas se sentir mal en sortant parce que le professeur a manqué de discernement en montrant quelque chose qu'on n'aurait pas dû voir.

Et comment font les profs de CAV ou de lettres avec les captations ?
Il peut être intéressant  de travailler sur les films selon les matières  tant que cela est fait pertinemment . Les films sont des supports.
Aux collègues maintenant de réfléchir au choix dudit film et d’en assumer les conséquences si celui-ci est inapproprié.

Tout à fait d'accord.

Dadoo33 a écrit:

Feyn a écrit:

Stork a écrit:Je vais parler franc et tant pis si mon discours déplaît mais certains collègues font vraiment n’importe quoi avec le visionnage de  film. A croire qu’ils n’ont aucun sens émotionnel leur permettant de discerner ce qui est montrable ou non, ce qui va choquer ou non. Et brandissent ensuite l’étendard de la liberté pédagogique (sous-entendu celle qui me dédouane de rendre des comptes, m’autorise à faire ce qui me plait et à me taper des conséquences sur mes élèves).

 Exactement... Je rajouterais que c'est aussi une raison supplémentaire d'arrêter de faire visionner des films, même en fin d'année, même la dernière séance ! Il y a quand même autre chose à faire de plus pertinent et qui ne risque pas de choquer.
 Autre chose : "on" entend parfois en plus de ça que les ados voient des choses bien pires, qu'ils font leurs vierges effarouchées lorsqu'ils sont choqués par quelque chose en classe; mais c'est vraiment ne rien comprendre au cadre d'un cours : on est sensé être en sécurité, et pas se sentir mal en sortant parce que le professeur a manqué de discernement en montrant quelque chose qu'on n'aurait pas dû voir.

Et comment font les profs de CAV ou de lettres avec les captations ?
Il peut être intéressant  de travailler sur les films selon les matières  tant que cela est fait pertinemment . Les films sont des supports.
Aux collègues maintenant de réfléchir au choix dudit film et d’en assumer les conséquences si celui-ci est inapproprié.

 Ne faîtes pas comme si vous n'aviez pas compris : un travail sur un film visionné la dernière séance de l'année ?... Ils vont en faire une étude en août ?...

Ce n'est pas parce que les parents ne se plaignent pas que les enfants ne sont pas traumatisés.
Il y a quand même pas mal de films adaptés à tous publics... on ne prend pas beaucoup de risques en faisant voir "Un coin de ciel bleu" ou "devine qui vient dîner ce soir" (oui je suis une fan de Sydney Potier), ou "les figures de l'ombre". Ou même des films plus durs, mais ça dépend vraiment du sujet et de la manière dont c'est montré.
Et même en dehors des films, ma fille a étudié la chanson "strange fruit" en cours de musique en 5ème. Deux de ses camarades ont passé toute l'heure à pleurer. Et si elle ne l'a pas fait, c'est parce qu'on avait lu les paroles à la maison avant (on l'écoutait, et elle voulait savoir de quoi ça parlait... et elle a pleuré). Et dans les filles qui ont été très sensibles, une était antillaise... elle a eu beaucoup de mal à s'en remettre.
Je ne veux pas dire que le professeur d'éducation musicale a eu tort, au contraire, c'était très intéressant, mais il faut faire attention, et un film c'est autrement plus risqué qu'une chanson.

Le sens de ta phrase, c'est ne pas faire visionner de films en général. En tout cas, c'est comme ça que je l'ai comprise.

J’ai bien compris votre propos. Merci, je ne suis pas idiote et vous avez bien commencé par généraliser.
De plus, le film peut très bien être un travail conclusif. Je le fais avec mes élèves, par exemple, en EMC.
Par ailleurs que ce soit le dernier jour ou pas, la réflexion demeure la même, la période de l’année est HS.


@eliam: oui oui merci de le souligner non parce-que bientôt on va me dire que je ne sais pas lire hein.

Dans pareille situation, à savoir un film qui peut perturber, mieux vaut bien préparer le terrain en amont et aussi prévoir une séance de debriefing.

Lors d'une séquence sur le sexisme dans le sport, je décide de faire travailler mes élèves sur un extrait de Billy Elliot. Je craignais certains "ricanements". Au final, ils ont effectivement éclaté de rire mais parce que... le père s'appelle Jacky! ("comme Jacky et Michel m'sieur!")