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- VäinämöinenNiveau 1
Badiste75 a écrit:J'enseigne également les maths et je confirme que d'un point de vue pédagogique les classes de niveau sont effectivement plus faciles à gérer. J'ai d'ailleurs eu la chance d'avoir un bon groupe de TG cette année, composé à 95 % d'élèves profilés maths/PC. Cependant je reste sur ma position. La constitution des classes relève d'une politique plus générale et il faut voir au-delà de notre propre cours de maths. Ca peut favoriser l'entre-soi et aggraver les inégalités, donc ça reste néfaste. On peut évidemment clamer que c'est du nivellement par le bas. Le problème du niveau général ne vient absolument pas du collège unique, le problème vient de la complaisance ou des contradictions institutionnelles à tous les étages.
Franchement j'avoue avoir du mal à concevoir le "difficile accès" au savoir auquel seraient confrontés les jeunes et qui creuserait les inégalités. Aujourd'hui il me paraît aberrant de prétendre que les jeunes défavorisés ne sauraient progresser grâce à leur volonté. Les mathématiques sont de la logique pure et les élèves ont à leur disposition les cours d'excellents professeurs (je compte bien utiliser les cours d'Yvan Monka l'an prochain).
Mais même au-delà des mathématiques, un corpus d'une richesse jamais vu est disponible pour l'Histoire (chaînes de vulgarisations telles que "Questions d'Histoire" ou "L'Histoire par les Cartes" et plus généralement Arte) ou pour le Français (le projet Voltaire est accessible à tous).
Sans vouloir reprendre la propagande du Ministère j'incite mes élèves à être acteurs de leurs savoirs, s'ils ont des problèmes avec l'orthographe je leur demande de suivre quelques leçons du projet Voltaire et de me montrer au prochain cours ce qu'ils ont terminé, s'ils n'ont rien fait je leur annonce que c'est leur problème mais que si leur orthographe est aussi déplorable au prochain contrôle ils perdront cinq points (bizarrement dès lors ils se montrent zélés).
- RwanNiveau 6
Väinämöinen a écrit:
Franchement j'avoue avoir du mal à concevoir le "difficile accès" au savoir auquel seraient confrontés les jeunes et qui creuserait les inégalités. Aujourd'hui il me paraît aberrant de prétendre que les jeunes défavorisés ne sauraient progresser grâce à leur volonté. Les mathématiques sont de la logique pure et les élèves ont à leur disposition les cours d'excellents professeurs (je compte bien utiliser les cours d'Yvan Monka l'an prochain).
Mais même au-delà des mathématiques, un corpus d'une richesse jamais vu est disponible pour l'Histoire (chaînes de vulgarisations telles que "Questions d'Histoire" ou "L'Histoire par les Cartes" et plus généralement Arte) ou pour le Français (le projet Voltaire est accessible à tous).
J'ai pas mal d'élève dont la progression en math est freinée... Par la maîtrise du français.
"Les maths c'est de la logique pure"... Bon cette phrase est vraiment à relativiser, mais même. Quand on arrive pas à construire ni comprendre des phrases qui dépassent deux propositions et qu'on n'a pas de vocabulaire, difficile de faire de la logique
_________________
Q est dénombrable, et dense dans R
Pourtant R est n'est pas dénombrable.
C'est beau.
- MathadorEmpereur
Badiste75 a écrit:Et les autres classes?
J’ai tjs été contre les classes CAMIF pour des raisons d’équité. Ceux qui sont déjà défavorisées, on les met dans les mauvaises classes et après on vient se plaindre que les inégalités se creusent? Et je ne parle même pas des conditions de travail des collègues qui se fadent lesdites classes.
On peut jouer sur les effectifs pour compenser cela. Si on fait, pour prendre un exemple caricatural, des classes CAMIF à 48 (divisées en 3 pour les TP et en 2 pour les TD) et le reste des classes à 24, difficile de parler de favoritisme.
C'est un des leviers du collège modulaire proposé par le SNALC: 20 élèves maximum pour les groupes dits fondamentaux (alias de remédiation).
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- VäinämöinenNiveau 1
Rwan a écrit:Väinämöinen a écrit:
Franchement j'avoue avoir du mal à concevoir le "difficile accès" au savoir auquel seraient confrontés les jeunes et qui creuserait les inégalités. Aujourd'hui il me paraît aberrant de prétendre que les jeunes défavorisés ne sauraient progresser grâce à leur volonté. Les mathématiques sont de la logique pure et les élèves ont à leur disposition les cours d'excellents professeurs (je compte bien utiliser les cours d'Yvan Monka l'an prochain).
Mais même au-delà des mathématiques, un corpus d'une richesse jamais vu est disponible pour l'Histoire (chaînes de vulgarisations telles que "Questions d'Histoire" ou "L'Histoire par les Cartes" et plus généralement Arte) ou pour le Français (le projet Voltaire est accessible à tous).
J'ai pas mal d'élève dont la progression en math est freinée... Par la maîtrise du français.
"Les maths c'est de la logique pure"... Bon cette phrase est vraiment à relativiser, mais même. Quand on arrive pas à construire ni comprendre des phrases qui dépassent deux propositions et qu'on n'a pas de vocabulaire, difficile de faire de la logique
Ce qui est problématique mais serait résolu en grande partie par des classes de niveau, ces élèves déficients progresseraient à leur rythme avec des enseignants qui connaîtraient le niveau des élèves auxquels ils se confrontent. De plus je ne comprends pas trop en quoi mêler des niveaux est une bonne chose, les parents un peu avertis envoient leurs enfants dans le privé et on refait des classes de niveaux en ajoutant une touche anti-méritocratique, les élèves bons mais dont les parents n'ont pas les moyens de les envoyer dans le privé un peu préservé [modéré], se retrouvent [modéré] nivelés vers le bas. Tous égaux, mais vers les tréfonds de l'intelligence !
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De Beowulf à Tolkien, il n'y a, au fond, pas même un pas.
- RwanNiveau 6
Mêler les niveaux est une astuce cache misère. Avec des groupes de niveau, la différence entre les élèves seraient encore plus flagrante qu'elle ne l'est déjà. Mais le ministère ne peut pas admettre le niveau catastrophique d'une part croissante des élèves. Alors on brouille les pistes en mélangeant allégrement tout le monde et bloquant les meilleurs. (sous couvert de fumisteries idéologiques qui ne tiennent pas debout 3secondes)
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C'est beau.
- MathadorEmpereur
Les classes de niveau résoudraient de toute façon difficilement le problème de base, qui est que l'on place des élèves dans des classes où ils ne sont pas en mesure de s'approprier le programme.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- RwanNiveau 6
Oui, mais cela mettrait ce fait en évidence pousserait à faire quelque chose.
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