- gregforeverGrand sage
J'ai hésité car je trouve que c'est le + littéraire; mais sans complément d'information, finalement non, je l'ai vu en document complémentaire.
- TivinouDoyen
J'ai relu le texte pour faire mon choix... et décidément je ne vois pas l'intérêt littéraire (sauf l'apostrophe effectivement !).
Je suis maintenant plongée dans Gargantua, je me régale, mais je mesure à quel point ce sera difficile pour des élèves de 1ère.
Je suis maintenant plongée dans Gargantua, je me régale, mais je mesure à quel point ce sera difficile pour des élèves de 1ère.
- The PaperHabitué du forum
Moi, je l'ai faite. Le passage peut sembler court mais il y a de quoi tenir dix minutes, à mon avis. Ma sélection est : l'apostrophe aux hommes, l'apostrophe aux femmes, l'anecdote finale.
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- Publicité:
- Etude de "Manon Lescaut" https://www.amazon.fr/dp/B0B8BM227F
"Cahier de Douai" + étude https://www.amazon.fr/dp/B0CF4CWMPH
Etude du Menteur de Corneille : https://www.amazon.fr/dp/B0DG31W66J
Etude du "Malade imaginaire" https://www.amazon.fr/dp/B08D54RDYF
Etude de la "Déclaration des droits de la femme" : https://www.amazon.fr/dp/B09B7DHTXP
Etude de "La princesse de Clèves" : https://www.amazon.fr/dp/B07VWGR4L4
"Bataille de dames" + étude https://www.amazon.fr/dp/B09FC7XCW4
"Les Romanesques" + étude : https://www.amazon.fr/dp/B0DC78GZR9
"Bisclavret" et "Le laüstic" + dossier sur le loup https://www.amazon.fr/dp/B0CGL84111
- DorineHabitué du forum
Je l'ai étudié également et, même s'il est court, il y a beaucoup de choses à dire. En tout cas, il est plus intéressant que le préambule que je ne referai plus.0massilia0 a écrit:Bonjour, juste pour savoir : qui parmi vous a fait le texte de l'apostrophe aux hommes, hors programme ?
- liliepingouinÉrudit
0massilia0 a écrit:Bonjour, juste pour savoir : qui parmi vous a fait le texte de l'apostrophe aux hommes, hors programme ?
Je l'ai fait et n'ai pas soupçonné qu'il puisse être hors programme.
Je l'ai trouvé particulièrement intéressant et compte bien le refaire l'an prochain.
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Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- cannelle21Grand Maître
Bonjour,
Je commence à regarder pour un bac blanc. Est-ce qu'il y a des sujets de contraction ou d'essai qui ont fonctionné pour vous ?
Je commence à regarder pour un bac blanc. Est-ce qu'il y a des sujets de contraction ou d'essai qui ont fonctionné pour vous ?
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- roxanneOracle
Va sur le site du livre scolaire, c'est une mine, tu peux te connecter avec ton mail académique.
https://www.lelivrescolaire.fr/page/34236783
https://www.lelivrescolaire.fr/page/34236783
- cannelle21Grand Maître
roxanne a écrit:Va sur le site du livre scolaire, c'est une mine, tu peux te connecter avec ton mail académique.
https://www.lelivrescolaire.fr/page/34236783
Les grands esprits se rencontrent. J'étais dessus et je pense effectivement trouver mon bonheur, notamment pour les textes de contraction. Merci.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- gregforeverGrand sage
Merci pour ce lien.
- SeiGrand Maître
Merci mille fois, Roxanne !
Comme Cannelle, je compte piocher sur ce site pour la contraction.
Comme Cannelle, je compte piocher sur ce site pour la contraction.
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- 0massilia0Niveau 6
Bonjour, pour les textes du parcours, est-ce que parmi vous certains/certaines ont fait l'analyse d'un texte de Condorcet ?
- gregforeverGrand sage
Non désolée, j'ai choisi Montesquieu et Beaumarchais.
- SeiGrand Maître
Oui, moi, pourquoi ?
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Je compte faire le discours sur l'admission des femmes au droit de cité (un extrait).
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- vahninaNiveau 1
Bonsoir,
Je cherche le texte "forme et contrat social de l'homme et de la femme" qui ne figure pas dans mon édition. Est-ce que quelqu'un dispose du texte mis en page et annoté par hasard ? Ou pouvez-vous me dire où le trouver (sans racheter une autre édition) ?
Avez-vous utilisé un extrait de ce passage pour l'oral ? J'hésite à le faire.
Merci pour votre aide,
Je cherche le texte "forme et contrat social de l'homme et de la femme" qui ne figure pas dans mon édition. Est-ce que quelqu'un dispose du texte mis en page et annoté par hasard ? Ou pouvez-vous me dire où le trouver (sans racheter une autre édition) ?
Avez-vous utilisé un extrait de ce passage pour l'oral ? J'hésite à le faire.
Merci pour votre aide,
- eliamEsprit éclairé
Je ne l'ai pas fait car il ne figure pas dans le programme qui se cantonne à la Déclaration proprement dite.
- The PaperHabitué du forum
FORME DU CONTRAT SOCIAL DE L’HOMME ET DE LA FEMME
Nous N et N, mus par notre propre volonté, nous unissons pour le terme de notre vie, et pour la durée de nos penchants mutuels, aux conditions suivantes : Nous entendons et voulons mettre nos fortunes en communauté, en nous réservant cependant le droit de les séparer en faveur de nos enfants, et de ceux que nous pourrions avoir d’une inclination particulière, reconnaissant mutuellement que notre bien appartient directement à nos enfants, de quelque lit qu’ils sortent, et que tous indistinctement ont le droit de porter le nom des pères et mères qui les ont avoués, et nous imposons de souscrire à la loi qui punit l’abnégation de son propre sang. Nous nous obligeons également, en cas de séparation, de faire le partage de notre fortune, et de prélever la portion de nos enfants indiquée par la loi ; et, au cas d’union parfaite, celui qui viendrait à mourir, se désisterait de la moitié de ses propriétés en faveur de ses enfants ; et si l’un mourrait sans enfants, le survivant hériterait de droit, à moins que le mourant n’ait disposé de la moitié du bien commun en faveur de qui il jugerait à propos.
Voilà à peu près la formule de l’acte conjugal dont je propose l’exécution. À la lecture de ce bizarre écrit, je vois s’élever contre moi les tartufes, les bégueules, le clergé et toute la séquelle infernale. Mais combien il offrira aux sages de moyens moraux pour arriver à la perfectibilité d’un gouvernement heureux ! j’en vais donner en peu de mots la preuve physique. Le riche Épicurien sans enfants, trouve fort bon d’aller chez son voisin pauvre augmenter sa famille. Lorsqu’il y aura une loi qui autorisera la femme du pauvre à faire adopter au riche ses enfants, les liens de la société seront plus resserrés, et les mœurs plus épurées. Cette loi conservera peut-être le bien de la communauté, et retiendra le désordre qui conduit tant de victimes dans les hospices de l’opprobre, de la bassesse et de la dégénération des principes humains, où, depuis longtemps, gémit la nature. Que les détracteurs de la saine philosophie cessent donc de se récrier contre les mœurs primitives, ou qu’ils aillent se perdre dans la source de leurs citations.
Je voudrais encore une loi qui avantageât les veuves et les demoiselles trompées par les fausses promesses d’un homme à qui elles se seraient attachées ; je voudrais, dis-je, que cette loi forçât un inconstant à tenir ses engagements, ou à une indemnité proportionnée à sa fortune. Je voudrais encore que cette loi fût rigoureuse contre les femmes, du moins pour celles qui auraient le front de recourir à une loi qu’elles auraient elles-mêmes enfreinte par leur inconduite, si la preuve en était faite. Je voudrais, en même temps, comme je l’ai exposée dans Le Bonheur primitif de l’Homme, en 1788, que les filles publiques fussent placées dans des quartiers désignés. Ce ne sont pas les femmes publiques qui contribuent le plus à la dépravation des mœurs, ce sont les femmes de la société. En restaurant les dernières, on modifie les premières. Cette chaîne d’union fraternelle offrira d’abord le désordre, mais par les suites, elle produira à la fin un ensemble parfait.
J’offre un moyen invincible pour élever l’âme des femmes ; c’est de les joindre à tous les exercices de l’homme : si l’homme s’obstine à trouver ce moyen impraticable, qu’il partage sa fortune avec la femme, non à son caprice, mais par la sagesse des lois. Le préjugé tombe, les mœurs s’épurent, et la nature reprend tous ses droits. Ajoutez-y le mariage des prêtres ; le Roi, raffermi sur son trône, et le gouvernement français ne saurait plus périr.
Il était bien nécessaire que je dise quelques mots sur les troubles que cause, dit-on, le décret en faveur des hommes de couleur, dans nos îles. C’est là où la nature frémit d’horreur ; c’est là où la raison et l’humanité, n’ont pas encore touché les âmes endurcies ; c’est là surtout où la division et la discorde agitent leurs habitants. Il n’est pas difficile de deviner les instigateurs de ces fermentations incendiaires : il y en a dans le sein même de l’Assemblée nationale : ils allument en Europe le feu qui doit embraser l’Amérique. Les colons prétendent régner en despotes sur des hommes dont ils sont les pères et les frères ; et méconnaissant les droits de la nature, ils en poursuivent la source jusque dans la plus petite teinte de leur sang. Ces colons inhumains disent : notre sang circule dans leurs veines, mais nous le répandrons tout [entier], s’il le faut, pour assouvir notre cupidité, ou notre aveugle ambition. C’est dans ces lieux les plus près de la nature, que le père méconnaît le fils ; sourd aux cris du sang, il en étouffe tous les charmes ; que peut-on espérer de la résistance qu’on lui oppose ? la contraindre avec violence, c’est la rendre terrible, la laisser encore dans les fers, c’est acheminer toutes les calamités vers l’Amérique. Une main divine semble répandre par tout l’apanage de l’homme, la liberté ; la loi seule a le droit de réprimer cette liberté, si elle dégénère en licence ; mais elle doit être égale pour tous, c’est elle surtout qui doit renfermer l’Assemblée nationale dans son décret, dicté par la prudence et par la justice. Puisse-t-elle agir de même pour l’État de la France, et se rendre aussi attentive sur les nouveaux abus, comme elle l’a été sur les anciens qui deviennent chaque jour plus effroyables ! Mon opinion serait encore de raccommoder le pouvoir exécutif avec le pouvoir législatif, car il me semble que l’un est tout, et que l’autre n’est rien ; d’où naîtra, malheureusement peut-être, la perte de l’Empire français. Je considère ces deux pouvoirs, comme l’homme et la femme*4 qui doivent être unis, mais égaux en force et en vertu, pour faire un bon ménage.
Il est donc vrai que nul individu ne peut échapper à son sort ; j’en fais l’expérience aujourd’hui. J’avais résolu et décidé de ne pas me permettre le plus petit mot pour rire dans cette production, mais le sort en a décidé autrement. Voici le fait.
L’économie n’est point défendue, surtout dans ce temps de misère. J’habite la campagne. Ce matin à huit heures je suis partie d’Auteuil, et me suis acheminée vers la route qui conduit de Paris à Versailles, où l’on trouve souvent ces fameuses guinguettes qui ramassent les passants à peu de frais. Sans doute une mauvaise étoile me poursuivait dès le matin. J’arrive à la barrière où je ne trouve pas même le triste sapin aristocrate. Je me repose sur les marches de cet édifice insolent qui recelait des commis. Neuf heures sonnent, et je continue mon chemin : une voiture s’offre à mes regards, j’y prends place, et j’arrive à neuf heures un quart, à deux montres différentes, au Pont-Royal. J’y prends le sapin, et je vole chez mon imprimeur, rue Christine, car je ne peux aller que là si matin : en corrigeant mes épreuves, il me reste toujours quelque chose à faire, si les pages ne sont pas bien serrées et remplies. Je reste à peu près vingt minutes ; et fatiguée de marche, de composition et d’impression, je me propose d’aller prendre un bain dans le quartier du Temple, où j’allais dîner. J’arrive à onze heures moins un quart à la pendule du bain ; je devais donc au cocher une heure et demie ; mais, pour ne pas avoir de dispute avec lui, je lui offre 48 sols : il exige plus, comme d’ordinaire, il fait du bruit. Je m’obstine à ne vouloir plus lui donner que son dû, car l’être équitable aime mieux être généreux que dupe. Je le menace de la loi, il me dit qu’il s’en moque, et que je lui payerai deux heures. Nous arrivons chez un commissaire de paix, que j’ai la générosité de ne pas nommer, quoique l’acte d’autorité qu’il s’est permis envers moi mérite une dénonciation formelle. Il ignorait sans doute que la femme qui réclamait sa justice était la femme auteur de tant de bienfaisance et d’équité. Sans avoir égard à mes raisons, il me condamne impitoyablement à payer au cocher ce qu’il demandait. Connaissant mieux la loi que lui, je lui dis : Monsieur, je m’y refuse, et je vous prie de faire attention que vous n’êtes pas dans le principe de votre charge. Alors cet homme, ou, pour mieux dire, ce forcené s’emporte, me menace de la Force si je ne paye à l’instant, ou de rester toute la journée dans son bureau. Je lui demande de me faire conduire au tribunal de département ou à la mairie, ayant à me plaindre de son coup d’autorité. Le grave magistrat, en redingote poudreuse et dégoûtante comme sa conversation, m’a dit plaisamment : cette affaire ira sans doute à l’Assemblée nationale ? Cela se pourrait bien, lui dis-je ; et je m’en fus moitié furieuse et moitié riant du jugement de ce moderne Bride-Oison, en disant : c’est donc là l’espèce d’homme qui doit juger un peuple éclairé ! On ne voit que cela. Semblables aventures arrivent indistinctement aux bons patriotes, comme aux mauvais. Il n’y a qu’un cri sur les désordres des sections et des tribunaux. La justice ne se rend pas ; la loi est méconnue, et la police se fait, Dieu sait comment. On ne peut plus retrouver les cochers à qui l’on confie des effets ; ils changent les numéros à leur fantaisie, et plusieurs personnes, ainsi que moi, ont fait des pertes considérables dans les voitures. Sous l’ancien régime, quel que fût son brigandage, on trouvait la trace de ses pertes, en faisant un appel nominal des cochers, et par l’inspection exacte des numéros ; enfin on était en sûreté. Que font ces juges de paix ? que font ces commissaires, ces inspecteurs du nouveau régime ? Rien que des sottises et des monopoles. L’Assemblée nationale doit fixer toute son attention sur cette partie qui embrasse l’ordre social.
14 septembre 1791
Nous N et N, mus par notre propre volonté, nous unissons pour le terme de notre vie, et pour la durée de nos penchants mutuels, aux conditions suivantes : Nous entendons et voulons mettre nos fortunes en communauté, en nous réservant cependant le droit de les séparer en faveur de nos enfants, et de ceux que nous pourrions avoir d’une inclination particulière, reconnaissant mutuellement que notre bien appartient directement à nos enfants, de quelque lit qu’ils sortent, et que tous indistinctement ont le droit de porter le nom des pères et mères qui les ont avoués, et nous imposons de souscrire à la loi qui punit l’abnégation de son propre sang. Nous nous obligeons également, en cas de séparation, de faire le partage de notre fortune, et de prélever la portion de nos enfants indiquée par la loi ; et, au cas d’union parfaite, celui qui viendrait à mourir, se désisterait de la moitié de ses propriétés en faveur de ses enfants ; et si l’un mourrait sans enfants, le survivant hériterait de droit, à moins que le mourant n’ait disposé de la moitié du bien commun en faveur de qui il jugerait à propos.
Voilà à peu près la formule de l’acte conjugal dont je propose l’exécution. À la lecture de ce bizarre écrit, je vois s’élever contre moi les tartufes, les bégueules, le clergé et toute la séquelle infernale. Mais combien il offrira aux sages de moyens moraux pour arriver à la perfectibilité d’un gouvernement heureux ! j’en vais donner en peu de mots la preuve physique. Le riche Épicurien sans enfants, trouve fort bon d’aller chez son voisin pauvre augmenter sa famille. Lorsqu’il y aura une loi qui autorisera la femme du pauvre à faire adopter au riche ses enfants, les liens de la société seront plus resserrés, et les mœurs plus épurées. Cette loi conservera peut-être le bien de la communauté, et retiendra le désordre qui conduit tant de victimes dans les hospices de l’opprobre, de la bassesse et de la dégénération des principes humains, où, depuis longtemps, gémit la nature. Que les détracteurs de la saine philosophie cessent donc de se récrier contre les mœurs primitives, ou qu’ils aillent se perdre dans la source de leurs citations.
Je voudrais encore une loi qui avantageât les veuves et les demoiselles trompées par les fausses promesses d’un homme à qui elles se seraient attachées ; je voudrais, dis-je, que cette loi forçât un inconstant à tenir ses engagements, ou à une indemnité proportionnée à sa fortune. Je voudrais encore que cette loi fût rigoureuse contre les femmes, du moins pour celles qui auraient le front de recourir à une loi qu’elles auraient elles-mêmes enfreinte par leur inconduite, si la preuve en était faite. Je voudrais, en même temps, comme je l’ai exposée dans Le Bonheur primitif de l’Homme, en 1788, que les filles publiques fussent placées dans des quartiers désignés. Ce ne sont pas les femmes publiques qui contribuent le plus à la dépravation des mœurs, ce sont les femmes de la société. En restaurant les dernières, on modifie les premières. Cette chaîne d’union fraternelle offrira d’abord le désordre, mais par les suites, elle produira à la fin un ensemble parfait.
J’offre un moyen invincible pour élever l’âme des femmes ; c’est de les joindre à tous les exercices de l’homme : si l’homme s’obstine à trouver ce moyen impraticable, qu’il partage sa fortune avec la femme, non à son caprice, mais par la sagesse des lois. Le préjugé tombe, les mœurs s’épurent, et la nature reprend tous ses droits. Ajoutez-y le mariage des prêtres ; le Roi, raffermi sur son trône, et le gouvernement français ne saurait plus périr.
Il était bien nécessaire que je dise quelques mots sur les troubles que cause, dit-on, le décret en faveur des hommes de couleur, dans nos îles. C’est là où la nature frémit d’horreur ; c’est là où la raison et l’humanité, n’ont pas encore touché les âmes endurcies ; c’est là surtout où la division et la discorde agitent leurs habitants. Il n’est pas difficile de deviner les instigateurs de ces fermentations incendiaires : il y en a dans le sein même de l’Assemblée nationale : ils allument en Europe le feu qui doit embraser l’Amérique. Les colons prétendent régner en despotes sur des hommes dont ils sont les pères et les frères ; et méconnaissant les droits de la nature, ils en poursuivent la source jusque dans la plus petite teinte de leur sang. Ces colons inhumains disent : notre sang circule dans leurs veines, mais nous le répandrons tout [entier], s’il le faut, pour assouvir notre cupidité, ou notre aveugle ambition. C’est dans ces lieux les plus près de la nature, que le père méconnaît le fils ; sourd aux cris du sang, il en étouffe tous les charmes ; que peut-on espérer de la résistance qu’on lui oppose ? la contraindre avec violence, c’est la rendre terrible, la laisser encore dans les fers, c’est acheminer toutes les calamités vers l’Amérique. Une main divine semble répandre par tout l’apanage de l’homme, la liberté ; la loi seule a le droit de réprimer cette liberté, si elle dégénère en licence ; mais elle doit être égale pour tous, c’est elle surtout qui doit renfermer l’Assemblée nationale dans son décret, dicté par la prudence et par la justice. Puisse-t-elle agir de même pour l’État de la France, et se rendre aussi attentive sur les nouveaux abus, comme elle l’a été sur les anciens qui deviennent chaque jour plus effroyables ! Mon opinion serait encore de raccommoder le pouvoir exécutif avec le pouvoir législatif, car il me semble que l’un est tout, et que l’autre n’est rien ; d’où naîtra, malheureusement peut-être, la perte de l’Empire français. Je considère ces deux pouvoirs, comme l’homme et la femme*4 qui doivent être unis, mais égaux en force et en vertu, pour faire un bon ménage.
Il est donc vrai que nul individu ne peut échapper à son sort ; j’en fais l’expérience aujourd’hui. J’avais résolu et décidé de ne pas me permettre le plus petit mot pour rire dans cette production, mais le sort en a décidé autrement. Voici le fait.
L’économie n’est point défendue, surtout dans ce temps de misère. J’habite la campagne. Ce matin à huit heures je suis partie d’Auteuil, et me suis acheminée vers la route qui conduit de Paris à Versailles, où l’on trouve souvent ces fameuses guinguettes qui ramassent les passants à peu de frais. Sans doute une mauvaise étoile me poursuivait dès le matin. J’arrive à la barrière où je ne trouve pas même le triste sapin aristocrate. Je me repose sur les marches de cet édifice insolent qui recelait des commis. Neuf heures sonnent, et je continue mon chemin : une voiture s’offre à mes regards, j’y prends place, et j’arrive à neuf heures un quart, à deux montres différentes, au Pont-Royal. J’y prends le sapin, et je vole chez mon imprimeur, rue Christine, car je ne peux aller que là si matin : en corrigeant mes épreuves, il me reste toujours quelque chose à faire, si les pages ne sont pas bien serrées et remplies. Je reste à peu près vingt minutes ; et fatiguée de marche, de composition et d’impression, je me propose d’aller prendre un bain dans le quartier du Temple, où j’allais dîner. J’arrive à onze heures moins un quart à la pendule du bain ; je devais donc au cocher une heure et demie ; mais, pour ne pas avoir de dispute avec lui, je lui offre 48 sols : il exige plus, comme d’ordinaire, il fait du bruit. Je m’obstine à ne vouloir plus lui donner que son dû, car l’être équitable aime mieux être généreux que dupe. Je le menace de la loi, il me dit qu’il s’en moque, et que je lui payerai deux heures. Nous arrivons chez un commissaire de paix, que j’ai la générosité de ne pas nommer, quoique l’acte d’autorité qu’il s’est permis envers moi mérite une dénonciation formelle. Il ignorait sans doute que la femme qui réclamait sa justice était la femme auteur de tant de bienfaisance et d’équité. Sans avoir égard à mes raisons, il me condamne impitoyablement à payer au cocher ce qu’il demandait. Connaissant mieux la loi que lui, je lui dis : Monsieur, je m’y refuse, et je vous prie de faire attention que vous n’êtes pas dans le principe de votre charge. Alors cet homme, ou, pour mieux dire, ce forcené s’emporte, me menace de la Force si je ne paye à l’instant, ou de rester toute la journée dans son bureau. Je lui demande de me faire conduire au tribunal de département ou à la mairie, ayant à me plaindre de son coup d’autorité. Le grave magistrat, en redingote poudreuse et dégoûtante comme sa conversation, m’a dit plaisamment : cette affaire ira sans doute à l’Assemblée nationale ? Cela se pourrait bien, lui dis-je ; et je m’en fus moitié furieuse et moitié riant du jugement de ce moderne Bride-Oison, en disant : c’est donc là l’espèce d’homme qui doit juger un peuple éclairé ! On ne voit que cela. Semblables aventures arrivent indistinctement aux bons patriotes, comme aux mauvais. Il n’y a qu’un cri sur les désordres des sections et des tribunaux. La justice ne se rend pas ; la loi est méconnue, et la police se fait, Dieu sait comment. On ne peut plus retrouver les cochers à qui l’on confie des effets ; ils changent les numéros à leur fantaisie, et plusieurs personnes, ainsi que moi, ont fait des pertes considérables dans les voitures. Sous l’ancien régime, quel que fût son brigandage, on trouvait la trace de ses pertes, en faisant un appel nominal des cochers, et par l’inspection exacte des numéros ; enfin on était en sûreté. Que font ces juges de paix ? que font ces commissaires, ces inspecteurs du nouveau régime ? Rien que des sottises et des monopoles. L’Assemblée nationale doit fixer toute son attention sur cette partie qui embrasse l’ordre social.
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- vahninaNiveau 1
- vahninaNiveau 1
Oups, désolée pour l'erreur de manip...!
- Pénélope59Niveau 5
Bonjour,
afin de préparer au mieux les 1ères techno à l'essai , combien de textes , de documents étudiez-vous avec vos élèves?
merci
afin de préparer au mieux les 1ères techno à l'essai , combien de textes , de documents étudiez-vous avec vos élèves?
merci
- e-mietteNiveau 7
Pénélope59 a écrit:Bonjour,
afin de préparer au mieux les 1ères techno à l'essai , combien de textes , de documents étudiez-vous avec vos élèves?
merci
Hé bien tout dépend de ce que tu entends par "préparer les élèves" ! Pour introduire la méthode de l'essai, par exemple, je travaille parfois sur des exercices très courts, pour identifier des exemples, des arguments, pour repérer une progression logique dans une argumentation, etc. Donc finalement, de vrais sujets d'essai sur lesquels ils réfléchissent, ou même qu'ils rédigent, il n'y en a pas beaucoup dans ma progression. A l'heure actuelle, pour être honnête : 2, hum.
- roxanneOracle
Surtout que pendant qu'on fait ça, on lâche le commentaire.
- Pénélope59Niveau 5
Il est effectivement très difficile de trouver "un juste milieu" , étant donné que seules 3 heures par semaine nous sont attribuées!!!
- roxanneOracle
La multiplication d'exercices différents en techno est effarante et n'entraine que la médiocrité, au mieux.
- 0massilia0Niveau 6
Elle l'est aussi en général, puisqu'on prépare à 5 exercices... (commentaire, dissertation sur oeuvre, analyse linéaire à l'oral, question de grammaire, entretien sur oeuvre)
Cette réforme est vraiment magique.
Cette réforme est vraiment magique.
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