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- AscagneGrand sage
Quand je suis arrivé dans un lycée, j'ai eu quelques latinistes issus de collèges différents. Certains avaient surtout fait de "la civilisation", d'autres avaient quelques bases, mais grosso modo la première année j'ai tout repris pour l'aspect linguistique. Je ne suis pas parti de ce que je pouvais attendre, en revanche j'ai bien sûr tenu à leur faire autant que possible un cours correspondant au programme, malgré la difficulté face à des élèves et à des parents parfois plus que réticents. Le latin était en fin de course dans l'établissement. L'année suivante en 1re/terminale ça n'a pas toujours été facile mais la carotte des points du bac était là, même si ironiquement c'était un première qui était le plus sérieux et intéressé.
Pour le bac, c'était comme NLM76, même si j'ai vu passer moins de monde. Il y avait d'un côté les élèves venant d'une maison d'éducation de la Légion d'honneur, qui dépassaient toutes les attentes, et pour le reste c'était globalement de la traduction apprise sans vraie capacité d'analyse la plupart du temps - il y avait cependant des connaissances littéraires et culturelles. Et puis quelques élèves complètement largués qui n'hésitaient pas à dire tout de go qu'ils ne savaient pas leurs déclinaisons et qu'ils avaient pris le latin en route tardivement.
Note : c'était avant la réforme.
Pour le bac, c'était comme NLM76, même si j'ai vu passer moins de monde. Il y avait d'un côté les élèves venant d'une maison d'éducation de la Légion d'honneur, qui dépassaient toutes les attentes, et pour le reste c'était globalement de la traduction apprise sans vraie capacité d'analyse la plupart du temps - il y avait cependant des connaissances littéraires et culturelles. Et puis quelques élèves complètement largués qui n'hésitaient pas à dire tout de go qu'ils ne savaient pas leurs déclinaisons et qu'ils avaient pris le latin en route tardivement.
Note : c'était avant la réforme.
- LefterisEsprit sacré
C'est fait... mais bon, tu n'es pas la première à avoir des problèmes avec la terminaison homophone [e] J'avais compris quand même.Iphigénie a écrit:Je vous en dirai , disais- je: écrire sur téléphone n’est vraiment pas une bonne idéeSi tu peux corriger dans la citation merci Lefteris!
- Spoiler:
Merci Délia !
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- IphigénieProphète
Puisque j'ai commencé sur ce fil, en HS- je termine mon expérience de l'ouvrage dudit Giusto Traina:
je confirme ma première impression, ça se lit très bien, ça fait réviser un peu l'histoire romaine (par contre je ne suis pas sûre que ce soit "lisible" pour un total profane), il y a pas mal d'allusions amusantes ou satiriques à la situation politique, intellectuelle, contemporaine en Italie et, un peu moins, en France, son humour est assez décapant, et on apprend quelques précisions utiles (ou moins) sur l'histoire romaine telle que présentée habituellement, et en particulier, quand on la connaît un peu, au moins sur une foule de petits détails (du SPQR copié sur les formules de décret des cités grecques et qui n'existe guère à Rome qu'à partir d'Auguste, à Dion Cassius qui est en réalité Cassius Dion[- lointain ancêtre de Céline? :lol: -] hors de la tradition scolaire française, ou Caracalla dont la mère, l'épouse de Septime Sévère, est originaire de Homs en Syrie et qui tient son surnom d'un manteau barbare qu'il portait volontiers).
Bref, c'est un livre qui se lit agréablement pour un latiniste, dans un style souvent enlevé et qui m'a appris des choses que j'ignorais. C'est donc pas mal.
je confirme ma première impression, ça se lit très bien, ça fait réviser un peu l'histoire romaine (par contre je ne suis pas sûre que ce soit "lisible" pour un total profane), il y a pas mal d'allusions amusantes ou satiriques à la situation politique, intellectuelle, contemporaine en Italie et, un peu moins, en France, son humour est assez décapant, et on apprend quelques précisions utiles (ou moins) sur l'histoire romaine telle que présentée habituellement, et en particulier, quand on la connaît un peu, au moins sur une foule de petits détails (du SPQR copié sur les formules de décret des cités grecques et qui n'existe guère à Rome qu'à partir d'Auguste, à Dion Cassius qui est en réalité Cassius Dion[- lointain ancêtre de Céline? :lol: -] hors de la tradition scolaire française, ou Caracalla dont la mère, l'épouse de Septime Sévère, est originaire de Homs en Syrie et qui tient son surnom d'un manteau barbare qu'il portait volontiers).
Bref, c'est un livre qui se lit agréablement pour un latiniste, dans un style souvent enlevé et qui m'a appris des choses que j'ignorais. C'est donc pas mal.
- glucheNiveau 10
Le latin au lycée, c'est "Venez comme vous êtes!" (et pour les profs, c'est comme au collège: "Faites ce que vous pouvez").
- Clecle78Bon génie
Je confirme !gluche a écrit:Le latin au lycée, c'est "Venez comme vous êtes!" (et pour les profs, c'est comme au collège: "Faites ce que vous pouvez").
- MathadorEmpereur
Comme le reste du lycée à peu de choses près…gluche a écrit:Le latin au lycée, c'est "Venez comme vous êtes!" (et pour les profs, c'est comme au collège: "Faites ce que vous pouvez").
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- alprechac2Expert
Avec les deux confinements successifs sur 2 années scolaires, mes 3e arriveront en 2nde sans savoir grand-chose ... Je les ai récupérés en 4e (suite à ma mut'), au degré 0 des connaissances grammaticales. J'ai réussi à leur inculquer quelques bases jusqu'au 1er confinement, qui les a franchement démotivés ... Je les ai retrouvés en septembre, ils avaient tout perdu, j'ai ramé, bref, ils ont compris le principe des déclinaisons, des conjugaisons, mais ne connaissent pas une déclinaison par cœur. Ils commencent, en fin de 3e, à faire le lien : nominatif = sujet = telle terminaison . Aujourd'hui, alors qu'on faisait le subjonctif imparfait et qu'on voyait donc les terminaisons - m / -s / -t ...etc, ils m'ont dit : "Mais on n'a pas déjà vu ces terminaisons quelque part ?" (ça fait 2 ans que je leur explique que ce sont les terminaisons de l'actif, qu'on retrouve à quasiment tous les temps simples), suivi de la question : "Mais comment on sait que c'est du subjonctif imparfait et pas du présent, ou de l'imparfait ?" (ils n'ont toujours pas compris le concept de radical)
Mes 5e, à cette date, en savent plus qu'eux et sont capables de traduire des phrases que les 3e ne comprennent pas. J'ai suivi la méthode préconisée par certains, dont NLM, il me semble, et ai fait une étude des deux premières déclinaisons, mais cas par cas (ce n'est pas le sujet du post, mais ça m'a l'air d'avoir plutôt bien marché, touchons du bois ).
Mes 5e, à cette date, en savent plus qu'eux et sont capables de traduire des phrases que les 3e ne comprennent pas. J'ai suivi la méthode préconisée par certains, dont NLM, il me semble, et ai fait une étude des deux premières déclinaisons, mais cas par cas (ce n'est pas le sujet du post, mais ça m'a l'air d'avoir plutôt bien marché, touchons du bois ).
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Habillez vos petits ! Mise à jour 18/04/2022 :
https://www.neoprofs.org/t120915-vd-fille-6-mois-9-ans-sm-pb-maj-18-04-2022#4574437
- G. MoreauJe viens de m'inscrire !
En effet, le confinement est un autre paramètre en compte, tous n'ont pas eu en outre le même temps en présentiel. En croisant les doigts pour que l'année prochaine soit un peu plus normale (« lol » comme diraient mes élèves ).alprechac2 a écrit:Avec les deux confinements successifs sur 2 années scolaires, mes 3e arriveront en 2nde sans savoir grand-chose ... Je les ai récupérés en 4e (suite à ma mut'), au degré 0 des connaissances grammaticales. J'ai réussi à leur inculquer quelques bases jusqu'au 1er confinement, qui les a franchement démotivés ... Je les ai retrouvés en septembre, ils avaient tout perdu, j'ai ramé, bref, ils ont compris le principe des déclinaisons, des conjugaisons, mais ne connaissent pas une déclinaison par cœur. Ils commencent, en fin de 3e, à faire le lien : nominatif = sujet = telle terminaison . Aujourd'hui, alors qu'on faisait le subjonctif imparfait et qu'on voyait donc les terminaisons - m / -s / -t ...etc, ils m'ont dit : "Mais on n'a pas déjà vu ces terminaisons quelque part ?" (ça fait 2 ans que je leur explique que ce sont les terminaisons de l'actif, qu'on retrouve à quasiment tous les temps simples), suivi de la question : "Mais comment on sait que c'est du subjonctif imparfait et pas du présent, ou de l'imparfait ?" (ils n'ont toujours pas compris le concept de radical)
Mes 5e, à cette date, en savent plus qu'eux et sont capables de traduire des phrases que les 3e ne comprennent pas. J'ai suivi la méthode préconisée par certains, dont NLM, il me semble, et ai fait une étude des deux premières déclinaisons, mais cas par cas (ce n'est pas le sujet du post, mais ça m'a l'air d'avoir plutôt bien marché, touchons du bois ).
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G. Moreau – Lettres Classiques, Académie de Versailles
- marjoDoyen
alprechac2 a écrit:Avec les deux confinements successifs sur 2 années scolaires, mes 3e arriveront en 2nde sans savoir grand-chose ... Je les ai récupérés en 4e (suite à ma mut'), au degré 0 des connaissances grammaticales. J'ai réussi à leur inculquer quelques bases jusqu'au 1er confinement, qui les a franchement démotivés ... Je les ai retrouvés en septembre, ils avaient tout perdu, j'ai ramé, bref, ils ont compris le principe des déclinaisons, des conjugaisons, mais ne connaissent pas une déclinaison par cœur. Ils commencent, en fin de 3e, à faire le lien : nominatif = sujet = telle terminaison . Aujourd'hui, alors qu'on faisait le subjonctif imparfait et qu'on voyait donc les terminaisons - m / -s / -t ...etc, ils m'ont dit : "Mais on n'a pas déjà vu ces terminaisons quelque part ?" (ça fait 2 ans que je leur explique que ce sont les terminaisons de l'actif, qu'on retrouve à quasiment tous les temps simples), suivi de la question : "Mais comment on sait que c'est du subjonctif imparfait et pas du présent, ou de l'imparfait ?" (ils n'ont toujours pas compris le concept de radical)
Mes 5e, à cette date, en savent plus qu'eux et sont capables de traduire des phrases que les 3e ne comprennent pas. J'ai suivi la méthode préconisée par certains, dont NLM, il me semble, et ai fait une étude des deux premières déclinaisons, mais cas par cas (ce n'est pas le sujet du post, mais ça m'a l'air d'avoir plutôt bien marché, touchons du bois ).
Effectivement, ce n'est pas le sujet, mais c'est intéressant. Je crois que je vais me lancer aussi l'année prochaine en 5e, parce qu'on a vu la deuxième déclinaison il y a deux semaines seulement, et ce n'est donc que maintenant que je peux leur proposer des petits textes simples à traduire. Alors que si on l'avait vue plus tôt, on ne serait pas restés bloqués des semaines sur des petites phrases un peu nounouilles à traduire, avec toujours le même vocabulaire...
Pour ce qui est des attendus à l'entrée en seconde, je peux en dire deux mots parce que j'ai enseigné au lycée il y a deux ans. C'était un lycée dans lequel le latin était en perdition : moins de 6 élèves par niveau, mais au moins on avait le temps d'aller aider chacun ! J'ai pris le parti de tout reprendre avec eux en début d'année, parce que même ceux qui avaient fait de la langue au collège n'étaient pas à l'aise avec l'analyse et l'exercice de la traduction. On a réussi à voir toute la conjugaison de l'indicatif, les déclinaisons, l'ablatif absolu, la proposition infinitive et quelques autres points. Les premières que j'ai récupérés la même année étaient franchement nuls, ils ne savaient même pas leurs déclinaisons et je me suis interrogée sur ce qu'ils avaient fait l'année précédente avec leur prof. Une élève m'a prêtée ses cours de seconde en début d'année pour que je puisse voir ce qu'ils avaient fait : la prof avait dicté la traduction de différents textes de Cicéron en mot à mot toute l'année. Je n'ai pas vu de cours de langue dans le classeur.Je suis restée un peu perplexe.
- Lowpow29Neoprof expérimenté
Désolée de refaire dévier mais à ton avis, un élève latiniste de 14 ans pourrait-il le lire (latin LV2 en Allemagne) ? J'ai un excellent élève (en français, bilingue, il est polyglotte) et je lui cherche une lecture pour l'été.Iphigénie a écrit:Puisque j'ai commencé sur ce fil, en HS- je termine mon expérience de l'ouvrage dudit Giusto Traina:
je confirme ma première impression, ça se lit très bien, ça fait réviser un peu l'histoire romaine (par contre je ne suis pas sûre que ce soit "lisible" pour un total profane), il y a pas mal d'allusions amusantes ou satiriques à la situation politique, intellectuelle, contemporaine en Italie et, un peu moins, en France, son humour est assez décapant, et on apprend quelques précisions utiles (ou moins) sur l'histoire romaine telle que présentée habituellement, et en particulier, quand on la connaît un peu, au moins sur une foule de petits détails (du SPQR copié sur les formules de décret des cités grecques et qui n'existe guère à Rome qu'à partir d'Auguste, à Dion Cassius qui est en réalité Cassius Dion[- lointain ancêtre de Céline? :lol: -] hors de la tradition scolaire française, ou Caracalla dont la mère, l'épouse de Septime Sévère, est originaire de Homs en Syrie et qui tient son surnom d'un manteau barbare qu'il portait volontiers).
Bref, c'est un livre qui se lit agréablement pour un latiniste, dans un style souvent enlevé et qui m'a appris des choses que j'ignorais. C'est donc pas mal.
Donc bref, est-ce plutôt pour adultes ou bien à partir de quel âge est-ce accessible selon toi ?
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
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