Enseigner aux USA ou au Canada est-il accessible à tout le monde ?

Bonjour,
Ma compagne et moi aimerions enseigner un jour aux USA ou au Canada. Je suis agrégé de lettres et elle est PE. Nous avons des enfants. Je me demande si une candidature conjointe existe lorsqu’un poste se libère dans le secondaire et un autre en primaire. Y a-t-il des établissements qui regroupent ainsi tous les niveaux de scolarité et seraient intéressés par une double candidature ?

D’après ma lecture du forum, j’ai cru comprendre que pour le Canada, il ne fallait pas compter sur deux postes résidents. Mais est-il possible que l’un de nous obtienne un poste de résident et que l’autre, une fois sur place, puisse trouver un emploi de contractuel, un remplacement ? Enfin, compte tenu du grand nombre de Français déjà installés au Canada, qui briguent en premier les postes de résidents, peut-on envisager deux contrats locaux ou même cela est-il utopique ?

Ces questions me sont venues à la lecture des différents topics, car à l’origine mon message devait se pencher sur un autre point : quel profil est recherché pour enseigner aux USA ou au Canada ?
Faut-il pouvoir justifier de compétences particulières, de certifications, d’une fonction de formateur, etc. ? Les rapports d’inspection doivent-ils être brillants, sans nuances ? Peut-on se contenter de n’avoir fait qu’enseigner pendant quinze ans ?
Autrement dit, de telles affectations sont-elles réservées à une élite, ou un professeur au parcours modeste peut-il aussi viser les destinations prisées ?
Merci d’avoir bien voulu lire ce message un peu long !

Bonjour,
Je vais te répondre pour les USA, que je connais.
Un certain nombre d'établissements regroupent école maternelle/primaire/collège/lycée et votre candidature peut intéresser, d'autant plus que le turn-over des enseignants est relativement important.
Il faut savoir que pour ces établissements, la notion de projet est un moteur et aussi une vitrine pour les parents. Il est donc indispensable d'avoir envie d'en mener un certain nombre et il est très positif d'en avoir dans ton CV.
Ce qui est très bien vu aux USA : tout ce qui est en rapport avec les NTICE, le côté FLE...et tout ce qui fait briller l'établissement.
Un CV peut se remplir assez vite si on y met un peu du sien...

Bonjour,
Nous partons avec ma femme enseigner aux Etats Unis dès août. Cela fait deux ans que l'on postule. C'est donc possible. J'ai seulement la certification DNL ( mais j'ai étudié une partie de mes études supérieures au Canada anglophone).
Enfin, je suis dans une discipline où les collègues voyagent peu d'après ce que la mlf m'a dit, et le covid semble avoir libéré des postes ( des collègues ont voulu revenir en France visiblement).
En résumé: un dossier potable + matière demandée qui voyage peu + conjoncture favorable = USA.

Bonjour, quelle est la discipline que tu enseignes ?

BoumBap a écrit:Bonjour, quelle est la discipline que tu enseignes ?

C'est pourtant évident. La plus belle de toutes les disciplines : les SES!🤪

J'aurai du m'en douter lol
Merci et bonne route aux usa.

Merci pour vos réponses. N'hésitez pas si vous avez d'autres conseils. Je me doutais déjà que mener des projets était bien vu. C'est une piste à creuser.

Arme-toi de patience si tu veux enseigner au Canada. Ils ont beau avoir des pénuries très importantes en terme de profs francophones, les obstacles sont nombreux et les témoignages du parcours du combattant pullulent:
— faire toutes les formalités administratives d’équivalence.
Certains candidats immigrés n’ayant pas de Licence « disciplinaire » -i.e une matière enseignée dans le système canadien- ils ont par exemple des diplômes en psycho, en sciences de l’information, de l’éducation même, non reconnus, et ben ils s’arrachent les cheveux en apprenant qu’il faut refaire un cursus universitaire alors qu’on leur avait vendu lors des journées « Quebec » une reconnaissance des concours français (CRPE/CAPES/Agreg)…
— donc ils ont temporairement une « tolérance d’engagement d’un ou deux ans » qui ne se transformera en brevet (être titulaire) qu’après des heures de formations (5 « cours » si titulaire du MEN avec Licence ou Master disciplinaire à plus de 10 cours si sans diplôme reconnu) à l’université canadienne  (frais parfois pris en charge par la commission scolaire ayant recruté mais parfois non et c’est plusieurs milliers de dollars), et enfin 900h stage d’observation…
- ton ancienneté « française » est reprise sur la grille salariale de la province dans laquelle tu bosses mais ça ne dépasse pas 17 ans (incluant la scolarité) je crois. Et ça augmente pas des masses ensuite (1 à 2%). Pour un certifié hors classe ou un agrégé, vu les taux d’imposition assez lourds (quand certains se plaignent de la France, lol), et le coup de la vie parfois très élevé (surtout dans la partie anglophone mais aussi au Quebec), t’es pas vraiment le roi du pétrole.
Pour ce qui est du privé les rémunérations sont plus ou moins alignées, parfois mieux, parfois moins. Il faut aussi rajouter certains avantages offerts (plan retraite, mutuelle, frais de visa, de scolarité pour les enfants). Je crois pas que pour le public y a ce genre de package.

— pour te renseigner un peu sur les différences (postures pédagogiques, équipements, fonctions supports dans le bahut, temps de réunion, etc) y a des blogs qui font part de leurs expériences, comme « Mes tresses décollent ». Le ressenti de chacun est par définition très personnel, certains trouvent qu’ils sont mieux au Canada, d’autres non (y a pas les « vacances » aussi nombreuses qu’en France…).

Je te souhaite d’approfondir ton projet en échangeant avec des profs sur place, y a un groupe « Prof au Canada » sur Facebook où tu pourras trouver des infos utiles et des gens sympas avec des expériences positives comme moins bonnes.

Bonjour,

Absolument, enseigner aux USA et aux Canada est accessible à tous !
Malgré l'attractivité de la destination, c'est souvent une simple histoire d'opportunité ou de concours de circonstance (j'ai enseigné 5 ans à Montréal).
Si c'est votre "destination de rêve", persévérez sans relâche : plusieurs réseaux y sont présents (AEFE, MLF, établissements partenaire...), donc pas mal d'opportunités.
Bonne chance.

Merci pour ces réponses d'une grande précision et pour les liens. Je vois que le voyage est possible, mais qu'il n'y a pas de règle absolument uniformisée sur tout le territoire et qu'il faut prendre en compte des paramètres qui dépendent en partie de l'établissement qui nous embauche. Frais de scolarité des enfants et assurance santé / mutuelle sont deux grandes questions impossibles à éluder par exemple.

La « règle » qui va surtout revenir au Canada c’est le permis de travail. Réseau français ou pas. Une personne en règle, sur place, même sans un profil de la mort qui tue, sera quasiment tout le temps préférée à quelqu’un hors frontières. Et y a beaucoup de personnes sur place.