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- dryadeNiveau 8
Les copies, en Français, c'est un véritable cauchemar d'énervement, de fatigue, de culpabilisation, et pire encore. Il y a eu une période où elles me donnaient la nausée : le rythme pénible de 4-5 copies par heure, des commentaires à répéter et rerépéter en vain, la terreur de "sabrer" plus violemment la fin du paquet pour cause de fatigue...
Tout cela, maintenant, c'est terminé !
Et pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que les élèves sont de plus en plusnuls (il ne faut pas le dire, ce n'est pas bienveillant) incompétents, et que les copies sont de plus en plus courtes.
Combien de copies de Brevet d'une demi-page de nos jours quand on avait trois ou quatre pages en 4e il y a quelques années ? Combien de copies blanches rendues lors des contrôles parce que les élèves ne veulent pas apprendre et s'en moquent ?
Je me bats au quotidien pour montrer à ceux qui veulent bien le voir et l'entendre la valeur de l'effort, de la culture, de l'apprentissage. Mais puisqu'ils sont de plus en plus nombreux à considérer que tout doit leur arriver sans qu'ils fassent le moindre travail, je les remercie de m'en donner beaucoup moins, de travail.
C'est pourri, j'admets, mais on trouve les consolations que l'on peut.
Tout cela, maintenant, c'est terminé !
Et pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que les élèves sont de plus en plus
Combien de copies de Brevet d'une demi-page de nos jours quand on avait trois ou quatre pages en 4e il y a quelques années ? Combien de copies blanches rendues lors des contrôles parce que les élèves ne veulent pas apprendre et s'en moquent ?
Je me bats au quotidien pour montrer à ceux qui veulent bien le voir et l'entendre la valeur de l'effort, de la culture, de l'apprentissage. Mais puisqu'ils sont de plus en plus nombreux à considérer que tout doit leur arriver sans qu'ils fassent le moindre travail, je les remercie de m'en donner beaucoup moins, de travail.
C'est pourri, j'admets, mais on trouve les consolations que l'on peut.
- Panta RheiExpert
Je suis tombé sur un paquet de copies de janvier et j'ai littéralement ressenti un profond dégoût face à ces dernières. N'ayant pas vu un élève depuis novembre, j'avais oublié à quel point la plupart ne font rien, n'apprennent rien et peuvent écrire -sans la moindre honte- en 4ème des âneries comme : "he don't taked a french beans a midi because he's not like the vegetables" (sic).
En revanche, je ne me remets plus en question. C'est fini, ça! (sauf si les "moyens" gentils & les "meilleurs / excellents" se sont plantés). Plus je vieillis et plus je ressens une rage sourdre en moi quand je vois à quel point certains refusent d'apprendre et/ou sont tout simplement bêtes. Même sans apprendre quoique ce soit à la maison, après avoir assisté à disons 700 séances d'anglais sur 4 ans, comment ne peut-on pas savoir décrire une scène en utilisant BE V+ing ou savoir conjuguer un verbe au prétérit...
En revanche, je ne me remets plus en question. C'est fini, ça! (sauf si les "moyens" gentils & les "meilleurs / excellents" se sont plantés). Plus je vieillis et plus je ressens une rage sourdre en moi quand je vois à quel point certains refusent d'apprendre et/ou sont tout simplement bêtes. Même sans apprendre quoique ce soit à la maison, après avoir assisté à disons 700 séances d'anglais sur 4 ans, comment ne peut-on pas savoir décrire une scène en utilisant BE V+ing ou savoir conjuguer un verbe au prétérit...
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- Signature:
- 'Don't you find yourself getting bored?' she asked of her sister. 'Don't you find, that things fail to materialise? NOTHING MATERIALISES! Everything withers in the bud.'
'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- pseudo-intelloSage
Quand des élèves ne rendent pas leur DM, je les remercie, sur un ton dégagé, de m'alléger la charge de travail du week-end.
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- beaverforeverNeoprof expérimenté
Si je peux me permettre, tu pourrais essayer une fois de noter un entraînement puis une évaluation, et de comparer les moyennes de classe. Je me suis souvent rendu compte qu'en corrigeant les copies, j'avais l'impression que les élèves ne progressaient pas du tout, mais en rentrant les notes, la progression est bien plus évidente.Cléopatra2 a écrit:Je corrige les entraînements mais ils ne progressent pas. Je ne note pas forcément, mais je corrige. Enfin, certains progressent, mais ils ont de telles lacunes de français que ça n'atteint pas le niveau attendu à la fin de l'année.
- LefterisEsprit sacré
Même horreur, quoique je n'aie peut-être pas des copies si longues que les tiennes en lycée. Mais j'évalue souvent (le peu de travail de certains vient de là, sinon personne ne bosserait dans certaines classes) ce qui fait que j'ai toujours un petit paquet. Eh bien plusieurs stratégies j'ai appris à ne pas culpabiliser et à corriger par petits bouts, quand j'ai des trous où je ne peux rien faire d'autre, et je le ferais si je pouvais en transport en commun (mais je n'en prends plus) ou en me rasant. 3 copies par-ci, 4 par-là, un peu plus dans un trou, quelques unes entre le petit déjeuner et le départ. J'ai commencé à faire ça en préparant l'agreg, où il faut avoir l'esprit disponible comme chacun sait. Je corrigeais dans les transports par exemple. D'autre part, j'annote de moins en moins (les élèves ne lisent pas, voire déchirent la copie instantanément quand la note ne leur convient pas). Je fais un corrigé des points importants que je distribue ou que je mets en ligne. Comme j'ai de plus en plus de torchons, sans même le nom en haut quoique je le répète à chaque fois, que c'est la guerre pur se faire rendre un devoir d'écriture (et que les horaires ont baissé), j'en donne moins. Je connais aussi à peu de choses près le temps de correction d'un paquet, selon sa nature, donc je sais quand je pourrai rendre : exemple un devoir de grammaire, une heure, une heure trente avec le temps avec le temps de saisie de notes et éventuellement le corrigé. Je donne le lundi par exemple, et une semaine sur deux, j'ai un trou le mardi matin, je peux rendre le mercredi ou le jeudi. Le jeudi , trou de plusieurs heures, je corrige les évaluations du jeudi matin presque immédiatement, d'autant que je ne suis pas encore "rincé" par mes classes pénibles. etc. Devoir d'écriture, deux bonnes heures de correction même au collège, voire trois selon les classes (quand ils rendent tous) , mais là je prends une semaine. J'attends d'avoir eu deux ou trois trous inutilisables autrement. C'est d'ailleurs le cas aujourd'hui, tu es presque en direct . J'avais la matinée libre, j'ai fait quelques copies en déjeunant, puis sortie à vélo de 90 kms (c'est sacré...) , et là je fais par petits morceaux quelques torchons nullissimes, bien que j'aie donné le sujet exact avec des questions identiques pour qu'ils se rattrapent.Marxou a écrit:Bon, je ne sais pas si c'est le bon fil pour exprimer ça.
Il me reste pas mal d'années à faire d'années dans l'EN. Pour ma part, depuis quelques années, élèves plutôt très sympas et travailleurs. Et donc, le problème ne se situe pas là.
Mais une phobie grandissante vis-à-vis des copies: la hantise de noter, d'attribuer des points à l'un ou à l'autre... Je déteste!
Et tout le temps perdu que cela engendre, notamment celui de la procrastination inepte et inefficace: je ne peux pas aller au parc ( au théâtre, au ciné, à la piscine, etc, etc au choix) puisque j'ai des copies... que je ne corrige finalement pas, puisque que je les contourne, que je les regarde d'un oeil mauvais, désespéré avec une culpabilité "atroce"
Je ne compte pas le nombre de WE que j'ai déclinés durant ma "carrière" because copies. Les amis (non profs) s'en moquent et se foutent à juste raison de ma gueule.
Sincèrement, ça devient un énorme problème. De fait, ça l'est depuis le début.
Je HAIS les copies!!!!!
Et vous, comment faites-vous pour gérer cette horreur de la copie?
Même chose : ce n'est pas moi qui les ai élevés dans la paresse, le refus de tout effort, l'abrutissement devant la téloche ou le smartphone, l’impossibilité de se taire en classe. Ce n'est pas moi non plus qui ai inventé le passage de classe en classe sans niveau , la surnotation systématique, et les "récompenses" en conseil de classe même avec des bémols pour le comportement. Il arrive un moment où l'on ne peut plus rien faire, à part pousser son rocher en attendant qu'il retombe.Panta Rhei a écrit:
En revanche, je ne me remets plus en question. C'est fini, ça! (sauf si les "moyens" gentils & les "meilleurs / excellents" se sont plantés). Plus je vieillis et plus je ressens une rage sourdre en moi quand je vois à quel point certains refusent d'apprendre et/ou sont tout simplement bêtes. Même sans apprendre quoique ce soit à la maison, après avoir assisté à disons 700 séances d'anglais sur 4 ans, comment ne peut-on pas savoir décrire une scène en utilisant BE V+ing ou savoir conjuguer un verbe au prétérit...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- New ZealandNiveau 9
gluche a écrit:A mon avis, un des problèmes est que l'enseignement n'est pas ou plus assez progressif ni explicite. On veut trop vite donner des choses trop complexes ce qui ne permet pas de poser les bases. Si on donne un commentaire de texte à un élève de 2de qui ne sait déjà pas rédiger un paragraphe (ou à 35 élèves...), c'est sûr que ce sera une plaie à corriger.
C'est ma première année, mais je trouve qu'on a le même problème en anglais, du moins si on suit les recommandations et qu'on demande aux élèves une tâche finale. Une tâche finale, c'est une activité non langagière qui te permet d'utiliser ce que tu as appris. sauf que la plupart des du temps, à part dans le cas des bons élèves, on se retrouve avec des documents qui sont certes jolis (enfin, ça, c'est quand ils ont fait un effort), mais qui généralement ne veulent rien dire. J'ai d'ailleurs arrêté les tâches finales, je déprimais, surtout les activités orales (et pourtant, ça ne me faisait pas trop perdre de temps à noter).
beaverforever a écrit:
Ma solution, c'est de noter au moins un exercice d'entraînement, voir deux ou trois, puis de faire une évaluation finale, elle aussi notée. Les évaluations d'entraînement sont des notes bonus, les évaluations finales sont des notes obligatoires.
J'ai décidé de faire des mini-évaluations 2 fois par semaine: vocabulaire/verbes irréguliers un jour et traductions un autre jour. Les entraînements à la traduction qui ne sont pas notés sont généralement bâclés, donc ça ne sert pas à grand chose, et ils apprennent le vocabulaire et les verbes irréguliers au dernier moment, ce qui m'agace profondément. J'ai donc décidé de modifier la fréquence des évaluations, mais comme le confinement a tout chamboulé, je ne commence que la semaine prochaine.
Mon rêve: que mes élèves aient tous un ordinateur portable connecté, afin que ces mini-évaluations soient corrigées automatiquement par un logiciel/une application et que je reçoive les notes ! Non seulement ça m'éviterait de corriger, mais en plus les élèves auraient ainsi tout de suite la correction, ce qui est plus efficace en terme de mémorisation.
Sinon, comme je le disais précédemment, c'est ma première année donc je ne suis pas encore déprimée par les copies et je les corrige dans la foulée, mais j'avoue que je me garde toujours quelques bonnes copies pour la fin, ça me met de bonne humeur ! Ca promet pour les années à venir !
PS : je précise que je mes corrections sont généralement rapides.
- VoltaireNiveau 10
Quand j'ai débuté, il y a ... fort fort longtemps, je trouvais que je passais beaucoup de temps sur les copies (en collège pourtant). Les collègues m'ont assuré qu'au fur et à mesure j'y mettrais moins de temps. Eh bien c'est précisément l'inverse qui s'est produit. D'une part les changements incessants de programme, et surtout du niveau des élèves, ne m'ont pas permis de réutiliser mes sujets (ni mes cours, d'ailleurs, mais ceci est une autre histoire), d'autre part le niveau des productions des élèves a dramatiquement chuté, d'où difficulté pour les comprendre (il me fallait parfois relire à haute voix pour capter une écriture phonétique), et beaucoup de temps passé à détecter et corriger les erreurs (il m'arrivait d'écrire davantage que l'élève sur une copie). Et puis, l'âge venant, mon efficacité, ma concentration, ma motivation, ma vitesse ... ont baissé peu à peu. Avant d'y laisser ma santé et ma raison, j'ai changé de stratégie : moins de contrôles, plus courts, plus ciblés. Et surtout je ne corrige plus les copies, je les note (un peu comme aux examens), je barre ce qui est faux, j'indique la nature de l'erreur (mes ARAE Aucun Rapport Avec l'Enoncé sont devenus célèbres) et je mets des points. Je donne un corrigé détaillé de chaque devoir, et je réponds de façon personnalisée aux questions des élèves concernés. Ca m'a pris un jour où j'ai retrouvé en fin d'heure les copies que je venais de rendre ... dans la poubelle de la salle, puisque seule la note intéressait les élèves (certains, pas tous). Je me suis dit qu'il n'y avait aucune raison pour que je travaille plus qu'eux et que je sois plus concernée par leur réussite qu'eux. Après tout, en EPS, ce sont les élèves qui courent, pas le prof, et je me suis dit qu'en maths il n'y avait pas de raison que ce soit si différent.
Et je suis tellement d'accord avec ceux qui trouvent que corriger des copies très faibles, c'est se confronter à son propre échec pédagogique et à son impuissance face à l'absence de travail des élèves ! Alors que constater une progression chez un élève, c'est tellement jouissif.
Et je suis tellement d'accord avec ceux qui trouvent que corriger des copies très faibles, c'est se confronter à son propre échec pédagogique et à son impuissance face à l'absence de travail des élèves ! Alors que constater une progression chez un élève, c'est tellement jouissif.
- Panta RheiExpert
New Zealand a écrit: (...)
Mon rêve: que mes élèves aient tous un ordinateur portable connecté, afin que ces mini-évaluations soient corrigées automatiquement par un logiciel/une application et que je reçoive les notes ! Non seulement ça m'éviterait de corriger, mais en plus les élèves auraient ainsi tout de suite la correction, ce qui est plus efficace en terme de mémorisation. (...)
Mais cela existe! C'est gratuit et cela s'appelle "liveworksheets". Tu peux faire tes propres fiches. Cela prend un peu de temps à faire au début mais ça vient vite. L'essayer, c'est l'adopter. Et il y en a pour tous les goûts / langues.
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- SphinxProphète
AmyR a écrit:C'est vrai que la quantité ne fait pas la qualité. Certains ont un dons pour remplir des pages et des pages dans lesquelles au final il n'y a rien ou presque à garder.
On peut avoir un devoir long qui est mauvais, mais on ne peut pas avoir une argumentation valable, fouillée et nuancée quand ça tient sur la tranche d'un ticket de métro. Une longueur raisonnable est une condition nécessaire mais pas une condition suffisante.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- Ma'amÉrudit
Panta Rhei a écrit:Je suis tombé sur un paquet de copies de janvier et j'ai littéralement ressenti un profond dégoût face à ces dernières. N'ayant pas vu un élève depuis novembre, j'avais oublié à quel point la plupart ne font rien, n'apprennent rien et peuvent écrire -sans la moindre honte- en 4ème des âneries comme : "he don't taked a french beans a midi because he's not like the vegetables" (sic).
En revanche, je ne me remets plus en question. C'est fini, ça! (sauf si les "moyens" gentils & les "meilleurs / excellents" se sont plantés). Plus je vieillis et plus je ressens une rage sourdre en moi quand je vois à quel point certains refusent d'apprendre et/ou sont tout simplement bêtes. Même sans apprendre quoique ce soit à la maison, après avoir assisté à disons 700 séances d'anglais sur 4 ans, comment ne peut-on pas savoir décrire une scène en utilisant BE V+ing ou savoir conjuguer un verbe au prétérit...
Purée, on a les mêmes !
Pour la partie que j'ai graissée, moi aussi j'en suis arrivée à la même conclusion.
Les élèves sérieux, qui font ce que je demande, progressent. C'est donc que ça marche d'apprendre ses leçons.
Pour les autres, ma foi, moi je parle anglais, je fais mon boulot en leur enseignant ce que je sais, je leur donne les moyens de progresser. S'ils ne font pas d'efforts, tant pis pour eux, ils auront eu leur chance. Il ne faudra pas qu'ils viennent pleurer après si on leur refuse un boulot parce qu'ils ne parlent pas anglais. J'ai arrêté d'avoir mauvaise conscience de mettre des taules.
- CatalunyaExpert spécialisé
J'ai récemment corrigé des copies de secondes. Cela fait des semaines (des mois) qu'on est sur la même séquence (Al Andalus) car on n'a qu'une heure ou une heure et demie par semaine avec la demi-jauge. Groupes de compétences, j'ai un groupe de ce qu'on appelle avec les collègues de "moyens-faibles" (comprenez, ils ne connaissent pas 3 mots d'espagnol). Moyenne de classe : 5,5/20. Les Rois Catholiques, dont on parle depuis 2 mois? Connais pas. La Alhambra, dont je les bassine depuis des semaines? Connais pas. L'imparfait, temps à mon sens le plus facile de la langue (3 irréguliers seulement)? Ils ne mettent pas une terminaison dedans. Le passé simple? Même pas en rêve, c'est un temps difficile, il aurait fallu ouvrir son cahier la veille, alors qu'ils étaient chez eux toute la journée. Donc j'ai des 1, des 2, j'ai même un humiliant 0,5. 5 élèves (sur 26) ont la moyenne. Meilleure note : 13,5.
Heureusement, la moyenne de 14,5 sur le même devoir de mon autre groupe rempli de secondes euros m'indique que le contrôle était faisable. Mais il fallait apprendre. Les lacunes ne comptaient presque pas, seuls 3 points étaient accordés à une petite expression écrite de 50 mots. Ils n'ont pas appris, certains n'ont pas ouvert leur cahier. Et ils le font (ou ne le font pas) depuis qu'ils ont commencé la langue. Un cinquième sérieux a en fin d'année un meilleur niveau que ces secondes. Un meilleur niveau que certains de mes terminales.
Heureusement, il reste des classes avec de bons élèves (souvent des euros). Pas exceptionnels. Bons. Ils apprennent, ouvrent leur cahier en dehors des cours. Reprennent leurs cours quand ils sont absents. Ne sont pas absents une fois sur deux comme certains (sans conséquences, bizarrement l'élève sérieux est plus solide physiquement que l'élève branleur). Et ils percutent quand on explique un truc. Je suis désolé mais certains n'ont pas les capacités pour être en seconde. C'est triste mais c'est comme cela ; ils ne comprennent pas, ne peuvent pas comprendre.
Cependant, car c'est mon métier aussi, j'annote les copies (de plus en plus bizarrement), me fatigue à écrire certaines règles, certaines choses à ne pas oublier. Je le fais pour les 5% qui liront.
Heureusement, la moyenne de 14,5 sur le même devoir de mon autre groupe rempli de secondes euros m'indique que le contrôle était faisable. Mais il fallait apprendre. Les lacunes ne comptaient presque pas, seuls 3 points étaient accordés à une petite expression écrite de 50 mots. Ils n'ont pas appris, certains n'ont pas ouvert leur cahier. Et ils le font (ou ne le font pas) depuis qu'ils ont commencé la langue. Un cinquième sérieux a en fin d'année un meilleur niveau que ces secondes. Un meilleur niveau que certains de mes terminales.
Heureusement, il reste des classes avec de bons élèves (souvent des euros). Pas exceptionnels. Bons. Ils apprennent, ouvrent leur cahier en dehors des cours. Reprennent leurs cours quand ils sont absents. Ne sont pas absents une fois sur deux comme certains (sans conséquences, bizarrement l'élève sérieux est plus solide physiquement que l'élève branleur). Et ils percutent quand on explique un truc. Je suis désolé mais certains n'ont pas les capacités pour être en seconde. C'est triste mais c'est comme cela ; ils ne comprennent pas, ne peuvent pas comprendre.
Cependant, car c'est mon métier aussi, j'annote les copies (de plus en plus bizarrement), me fatigue à écrire certaines règles, certaines choses à ne pas oublier. Je le fais pour les 5% qui liront.
- AnankéNiveau 9
Je vous rejoins : j'entame mon 3e paquet de copies, soit ma 70ème copie environ (il me reste encore deux classes à corriger, en plus de celle que je commence maintenant). J'ai vraiment une sensation quasi physique de nausée parfois, un écoeurement comme si on me demandait de manger un gros couscous alors que je sortirais de table après tagliatelles et gâteau d'anniversaire ! Dès que je finis une copie je ne peux m'empêcher de faire une pause qui finit par être plus longue que le temps de correction lui-même.
Le truc c'est que certes il y a les fautes de syntaxe, les conseils méthodologiques non respectés, les devoirs bâclés, le manque de connaissances etc ... mais surtout il y a des absurdités qui me sont de plus en plus pénibles. Des trucs comme "l'auteur écrit "donc", c'est qu'il va faire une conclusion" ou "l'auteur va nous dévoiler sa pensée" ... hmmmm, quelle perspicacité, merci, on ne s'en douterait pas ! Alors que tous les mots clefs et passages complexes qui mériteraient d'être expliqués sont laissés de côté (bon j'imagine qu'ils ne les comprennent tout simplement pas et qu'ils contournent le pb). Ce à quoi on fait face ce ne sont même plus des difficultés scolaires, c'est un manque de bon sens. Et il est vraiment inquiétant de se rendre compte que pour beaucoup ce manque de travail les a conduit à devenir imbécile, littéralement (je dis cela sans moquerie aucune, bien plutôt désabusée).
Et maintenant, j'ai l'impression que lire ces quantités d'absurdités, à longueur de journée, va finir par me rendre folle ou débile. Sérieusement, des fois je m'inquiète pour moi (pour les élèves aussi, quoiqu'en terminale j'ai vraiment l'impression que c'est trop tard pour remédier à des lacunes bien trop profondes). Témoignage inutile mais qui me fait du bien. Voilà, pause finie, retour à la tâche ...
Le truc c'est que certes il y a les fautes de syntaxe, les conseils méthodologiques non respectés, les devoirs bâclés, le manque de connaissances etc ... mais surtout il y a des absurdités qui me sont de plus en plus pénibles. Des trucs comme "l'auteur écrit "donc", c'est qu'il va faire une conclusion" ou "l'auteur va nous dévoiler sa pensée" ... hmmmm, quelle perspicacité, merci, on ne s'en douterait pas ! Alors que tous les mots clefs et passages complexes qui mériteraient d'être expliqués sont laissés de côté (bon j'imagine qu'ils ne les comprennent tout simplement pas et qu'ils contournent le pb). Ce à quoi on fait face ce ne sont même plus des difficultés scolaires, c'est un manque de bon sens. Et il est vraiment inquiétant de se rendre compte que pour beaucoup ce manque de travail les a conduit à devenir imbécile, littéralement (je dis cela sans moquerie aucune, bien plutôt désabusée).
Et maintenant, j'ai l'impression que lire ces quantités d'absurdités, à longueur de journée, va finir par me rendre folle ou débile. Sérieusement, des fois je m'inquiète pour moi (pour les élèves aussi, quoiqu'en terminale j'ai vraiment l'impression que c'est trop tard pour remédier à des lacunes bien trop profondes). Témoignage inutile mais qui me fait du bien. Voilà, pause finie, retour à la tâche ...
- SisypheHabitué du forum
Moi, je corrige immédiatement. Je déteste les copies qui traînent. Mon truc c'est de mettre une fiction pourrie en replay et de corriger avec des litres de café bien chaud. Je me couche très tard (parfois 2 ou 3 heures du matin) mais je n'ai aucun paquet qui traîne. Je les rends dès le cours suivant à la fin de l'heure après avoir fait un autre cours et je corrige la fois d'après. Cela me permet d'éviter les récriminations liées à la frustration. Je ne fais jamais de devoir de rattrapage.
- Panta RheiExpert
Catalunya a écrit:J'ai récemment corrigé des copies de secondes. Cela fait des semaines (des mois) qu'on est sur la même séquence (Al Andalus) car on n'a qu'une heure ou une heure et demie par semaine avec la demi-jauge. Groupes de compétences, j'ai un groupe de ce qu'on appelle avec les collègues de "moyens-faibles" (comprenez, ils ne connaissent pas 3 mots d'espagnol). Moyenne de classe : 5,5/20. Les Rois Catholiques, dont on parle depuis 2 mois? Connais pas. La Alhambra, dont je les bassine depuis des semaines? Connais pas. L'imparfait, temps à mon sens le plus facile de la langue (3 irréguliers seulement)? Ils ne mettent pas une terminaison dedans. Le passé simple? Même pas en rêve, c'est un temps difficile, il aurait fallu ouvrir son cahier la veille, alors qu'ils étaient chez eux toute la journée. (...) Je suis désolé mais certains n'ont pas les capacités pour être en seconde. C'est triste mais c'est comme cela ; ils ne comprennent pas, ne peuvent pas comprendre.
Voilà, Catalunya (passage en gras) vient en plus de souligner un autre affront que nous devons encaisser jour après jour ! L'impression que rien ne rentre dans leurs têtes! Jour après jour, semaine après semaine, on répète plus ou moins la/les mêmes choses avec des petites variations: en vain!
Quant au passage que j'ai souligné, quand j'étais au collège dans les années 1980, une partie des élèves n'allaient au delà de la 5ème. Ils allaient en CPPN, si ma mémoire est bonne.
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'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- Manu7Expert spécialisé
Moi aussi, j'ai de plus en plus de mal à corriger. Mais ce n'est pas à cause de la note, car les mauvaises notes me culpabilisent aussi bien que les trop bonnes notes et cela pour chaque exo !!
Quand tout le monde réussit je me dis que mon exo était trop facile et quand tout le monde rate je me dis que c'est trop dur ou bien pire j'ai oublié de voir cette notion alors que je sais ce n'est pas vrai, mais parfois je me fais des gros délires très fatiguants qui finalement cessent quand je rentre les notes...
Si bien que pour garder ma lucidité, j'ai tendance à trier les copies, en alternant les bons et les moins bons élèves...
Mon autre problème, c'est que je suis très lent et que j'écris bien trop de commentaires, même moi quand j'ai terminé une copie je constate que sur certaines copies mes commentaires sont plus long que la totalité du devoir...
Mais comme je repousse au maximum, quand il ne me reste plus beaucoup de temps alors cela m'aide à corriger plus vite. Il faut savoir qu'au DNB, je suis toujours dans les 5 derniers à finir, et pourtant pas de commentaire ni aucune culpabilisation. C'est vrai que pour moi chaque paquet est une épreuve mentale et physique. Heureusement (ou pas ?), je me fixe des DL pour rendre les copies, dès le début d'année, j'annonce la couleur aux élèves, je rends les copies dans les 7 jours (sauf brevets blancs), et je n'accepte pas les questions pour savoir quand je vais les rendre. Et quand je déborde à cause des réunions je préviens les élèves à l'avance.
Quand tout le monde réussit je me dis que mon exo était trop facile et quand tout le monde rate je me dis que c'est trop dur ou bien pire j'ai oublié de voir cette notion alors que je sais ce n'est pas vrai, mais parfois je me fais des gros délires très fatiguants qui finalement cessent quand je rentre les notes...
Si bien que pour garder ma lucidité, j'ai tendance à trier les copies, en alternant les bons et les moins bons élèves...
Mon autre problème, c'est que je suis très lent et que j'écris bien trop de commentaires, même moi quand j'ai terminé une copie je constate que sur certaines copies mes commentaires sont plus long que la totalité du devoir...
Mais comme je repousse au maximum, quand il ne me reste plus beaucoup de temps alors cela m'aide à corriger plus vite. Il faut savoir qu'au DNB, je suis toujours dans les 5 derniers à finir, et pourtant pas de commentaire ni aucune culpabilisation. C'est vrai que pour moi chaque paquet est une épreuve mentale et physique. Heureusement (ou pas ?), je me fixe des DL pour rendre les copies, dès le début d'année, j'annonce la couleur aux élèves, je rends les copies dans les 7 jours (sauf brevets blancs), et je n'accepte pas les questions pour savoir quand je vais les rendre. Et quand je déborde à cause des réunions je préviens les élèves à l'avance.
- VoltaireNiveau 10
Plus d'explications sur les copies, si ça a été traité dans mon cours j'écris en marge ELC (Ecoute Le Cours). Si c'est une connaissance antérieure non révisée mais classique (ce qui est rare, je fais beaucoup de révisions/réactivations) j'indique le niveau où a été vue la notion (des fois c'est ... Ecole primaire ou Collège, même en Terminale !)
- Ajonc35Sage
Nous avons les mêmes pratiques.Manu7 a écrit:Moi aussi, j'ai de plus en plus de mal à corriger. Mais ce n'est pas à cause de la note, car les mauvaises notes me culpabilisent aussi bien que les trop bonnes notes et cela pour chaque exo !!
Quand tout le monde réussit je me dis que mon exo était trop facile et quand tout le monde rate je me dis que c'est trop dur ou bien pire j'ai oublié de voir cette notion alors que je sais ce n'est pas vrai, mais parfois je me fais des gros délires très fatiguants qui finalement cessent quand je rentre les notes...
Si bien que pour garder ma lucidité, j'ai tendance à trier les copies, en alternant les bons et les moins bons élèves...
Mon autre problème, c'est que je suis très lent et que j'écris bien trop de commentaires, même moi quand j'ai terminé une copie je constate que sur certaines copies mes commentaires sont plus long que la totalité du devoir...
Mais comme je repousse au maximum, quand il ne me reste plus beaucoup de temps alors cela m'aide à corriger plus vite. Il faut savoir qu'au DNB, je suis toujours dans les 5 derniers à finir, et pourtant pas de commentaire ni aucune culpabilisation. C'est vrai que pour moi chaque paquet est une épreuve mentale et physique. Heureusement (ou pas ?), je me fixe des DL pour rendre les copies, dès le début d'année, j'annonce la couleur aux élèves, je rends les copies dans les 7 jours (sauf brevets blancs), et je n'accepte pas les questions pour savoir quand je vais les rendre. Et quand je déborde à cause des réunions je préviens les élèves à l'avance.
Mais avec le temps, ces copies m'épuisent car de Travaux en Travaux, je mets toujours les mêmes annotations et malgré ces répétitions que je fais aussi à l'oral, les élèves qui progressent sont rares. La seule chose qui les intéresse, c'est la note sans comprendre pourquoi ils ont réussi tel point ou pas. Et finalement, je suis contente quand ils ne répondent pas. Contente n'est pas le mot exact mais sur le coup, un gain de temps puisque je ne le consacre pas à une réponse médiocre. De longues années de pratiques et si, dans mes jeunes années, annoter une copie était vraiment utile, aujourd'hui j'en doute.
Je prends pour référence la réforme du bac pro et je l'ai déjà écrit ici. Il y a 10 ans dans une classe de 30 élèves, 4 ou 5 seulement n'avaient pas la moyenne et sans être méchante dans mes notations, mon niveau de bienveillance était faible. Aujourd'hui ce sont 4 ou 5 qui ont 10 et plus avec un niveau de bienveillance à pleurer. Mais ils auront leur bac pro, et parcours sup validera le reste. J'ai donc le sentiment de plus en plus présent que je ne sers à rien, c'est l'antichambre de " l'histoire-geo " ne sert à rien.
- ysabelDevin
Voltaire a écrit:Quand j'ai débuté, il y a ... fort fort longtemps, je trouvais que je passais beaucoup de temps sur les copies (en collège pourtant). Les collègues m'ont assuré qu'au fur et à mesure j'y mettrais moins de temps. Eh bien c'est précisément l'inverse qui s'est produit. D'une part les changements incessants de programme, et surtout du niveau des élèves, ne m'ont pas permis de réutiliser mes sujets (ni mes cours, d'ailleurs, mais ceci est une autre histoire), d'autre part le niveau des productions des élèves a dramatiquement chuté, d'où difficulté pour les comprendre (il me fallait parfois relire à haute voix pour capter une écriture phonétique), et beaucoup de temps passé à détecter et corriger les erreurs (il m'arrivait d'écrire davantage que l'élève sur une copie). Et puis, l'âge venant, mon efficacité, ma concentration, ma motivation, ma vitesse ... ont baissé peu à peu. Avant d'y laisser ma santé et ma raison, j'ai changé de stratégie : moins de contrôles, plus courts, plus ciblés. Et surtout je ne corrige plus les copies, je les note (un peu comme aux examens), je barre ce qui est faux, j'indique la nature de l'erreur (mes ARAE Aucun Rapport Avec l'Enoncé sont devenus célèbres) et je mets des points. Je donne un corrigé détaillé de chaque devoir, et je réponds de façon personnalisée aux questions des élèves concernés. Ca m'a pris un jour où j'ai retrouvé en fin d'heure les copies que je venais de rendre ... dans la poubelle de la salle, puisque seule la note intéressait les élèves (certains, pas tous). Je me suis dit qu'il n'y avait aucune raison pour que je travaille plus qu'eux et que je sois plus concernée par leur réussite qu'eux. Après tout, en EPS, ce sont les élèves qui courent, pas le prof, et je me suis dit qu'en maths il n'y avait pas de raison que ce soit si différent.
Et je suis tellement d'accord avec ceux qui trouvent que corriger des copies très faibles, c'est se confronter à son propre échec pédagogique et à son impuissance face à l'absence de travail des élèves ! Alors que constater une progression chez un élève, c'est tellement jouissif.
C'est à un tel point que j'ai des copies de l'automne que je n'ai pas rendues car les élèves étaient absents (dans mes 4 classes), les notes ont été mises en ligne donc ils ne m'ont jamais demandé ces copies.
Je note aussi depuis qq années, surtout chez les élèves de secondes : ils ratent les 1ers devoirs (manque de travail ou pas le niveau ou les deux) et ensuite, ils ne te rendent plus rien.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Cléopatra2Guide spirituel
beaverforever a écrit:Si je peux me permettre, tu pourrais essayer une fois de noter un entraînement puis une évaluation, et de comparer les moyennes de classe. Je me suis souvent rendu compte qu'en corrigeant les copies, j'avais l'impression que les élèves ne progressaient pas du tout, mais en rentrant les notes, la progression est bien plus évidente.Cléopatra2 a écrit:Je corrige les entraînements mais ils ne progressent pas. Je ne note pas forcément, mais je corrige. Enfin, certains progressent, mais ils ont de telles lacunes de français que ça n'atteint pas le niveau attendu à la fin de l'année.
Oui j'exagère, ceux qui travaillent régulièrement progressent, mais ils n'atteignent pas le niveau attendu parce qu'ils écrivent dans un français improbable. J'ai testé cette année l'écriture libre (en term ils devaient me raconter un truc, pas de plan, pas de "contenu"). Ils écrivaient tout à fait normalement, avec des fautes d'orthographe, mais l'ensemble était compréhensible sans problème. Donc c'est bien la restitution des connaissances non comprises qui fait qu'ils pondent des bouses incroyables.
- glucheNiveau 10
Récemment, un de mes élèves de 1re, dit plutôt sérieux, m'a rendu un plan de dissertation avec ce commentaire: "J'ai rien compris, j'espère que ça ira quand même." C'est exactement comme ça que beaucoup travaillent. Apparemment, l'idée de chercher à comprendre ne les effleure presque plus, il faut seulement produire qqch.Ananké a écrit:
Le truc c'est que certes il y a les fautes de syntaxe, les conseils méthodologiques non respectés, les devoirs bâclés, le manque de connaissances etc ... mais surtout il y a des absurdités qui me sont de plus en plus pénibles.
Ce à quoi on fait face ce ne sont même plus des difficultés scolaires, c'est un manque de bon sens. Et il est vraiment inquiétant de se rendre compte que pour beaucoup ce manque de travail les a conduit à devenir imbécile, littéralement (je dis cela sans moquerie aucune, bien plutôt désabusée).
- Cléopatra2Guide spirituel
Je n'ai pas pu, cette année, corriger de copies pendant presque 6 semaines. Je fais une allergie.
- Flo44Érudit
Je déteste aussi corriger les copies, c'est une plaie. J'ai tendance à mettre trop de commentaires... mais je me soigne.
Quelques astuces que j'ai trouvées quand c'est trop pénible : corriger les copies 5 par 5, puis faire une pause ou changer d'activité. 5-7 copies c'est assez pour éviter que je perde trop de temps à me concentrer et à me remettre à la tâche, et suffisamment peu pour rester concentrée et éviter de me poser trop de questions. C'est souvent ça qui me bloque, une décision difficile à prendre...
A contrario, corriger non pas copie par copie mais exercice par exercice. Ça permet de bien avoir en tête le barème tout du long et gagner du temps (je le fais surtout quand je suis à la bourre).
Pour me remotiver, compter les copies qui restent.
M'accorder un petit plaisir quand je dépasse la moitié du tas.
Ne pas attendre trop longtemps pour m'y mettre (si possible, je commence le jour même, au pire le lendemain, quitte à ne corriger que 2 copies)
Corriger la copie d'un très bon élève et celle d'un très mauvais pour commencer (ça m'aide à cerner ce qui m'attend dans le reste du tas).
Ça n'allait pas trop mal en fait, jusqu'à ce que je me retrouve dans un collège où on évalue uniquement par compétences. Là c'est l'horreur, je passe 2 fois plus de temps.
Du coup, parfois (fin de trimestre, fatigue, mauvais barème de compétences, réponses inattendues...) je triche : je mets une note par exercice (avec une compétence associée) et dans mon fichier Excel j'écris une formule qui traduit la note en niveau de compétence.
Quelques astuces que j'ai trouvées quand c'est trop pénible : corriger les copies 5 par 5, puis faire une pause ou changer d'activité. 5-7 copies c'est assez pour éviter que je perde trop de temps à me concentrer et à me remettre à la tâche, et suffisamment peu pour rester concentrée et éviter de me poser trop de questions. C'est souvent ça qui me bloque, une décision difficile à prendre...
A contrario, corriger non pas copie par copie mais exercice par exercice. Ça permet de bien avoir en tête le barème tout du long et gagner du temps (je le fais surtout quand je suis à la bourre).
Pour me remotiver, compter les copies qui restent.
M'accorder un petit plaisir quand je dépasse la moitié du tas.
Ne pas attendre trop longtemps pour m'y mettre (si possible, je commence le jour même, au pire le lendemain, quitte à ne corriger que 2 copies)
Corriger la copie d'un très bon élève et celle d'un très mauvais pour commencer (ça m'aide à cerner ce qui m'attend dans le reste du tas).
Ça n'allait pas trop mal en fait, jusqu'à ce que je me retrouve dans un collège où on évalue uniquement par compétences. Là c'est l'horreur, je passe 2 fois plus de temps.
Du coup, parfois (fin de trimestre, fatigue, mauvais barème de compétences, réponses inattendues...) je triche : je mets une note par exercice (avec une compétence associée) et dans mon fichier Excel j'écris une formule qui traduit la note en niveau de compétence.
- SeiGrand Maître
gluche a écrit:Récemment, un de mes élèves de 1re, dit plutôt sérieux, m'a rendu un plan de dissertation avec ce commentaire: "J'ai rien compris, j'espère que ça ira quand même." C'est exactement comme ça que beaucoup travaillent. Apparemment, l'idée de chercher à comprendre ne les effleure presque plus, il faut seulement produire qqch.Ananké a écrit:
Le truc c'est que certes il y a les fautes de syntaxe, les conseils méthodologiques non respectés, les devoirs bâclés, le manque de connaissances etc ... mais surtout il y a des absurdités qui me sont de plus en plus pénibles.
Ce à quoi on fait face ce ne sont même plus des difficultés scolaires, c'est un manque de bon sens. Et il est vraiment inquiétant de se rendre compte que pour beaucoup ce manque de travail les a conduit à devenir imbécile, littéralement (je dis cela sans moquerie aucune, bien plutôt désabusée).
C'est exactement ça !
J'ai fait travailler les élèves sur le brouillon d'un commentaire en les obligeant à suivre des étapes précises (pour les obliger à RALENTIR : ils font un brouillon en 45 minutes !), notamment :
- Faire le plan du passage
- Caractériser le texte de la façon la plus précise possible en une phrase.
Le nombre d'élèves qui sautent ces étapes (que j'avais minutées pour leur montrer que cela prenait du temps) ! Ils se ruent sur le relevé de procédés. Je passe dans les rangs, questionne le point crucial du texte : ils ne l'avaient pas compris. Leurs commentaires ne peuvent alors qu'être superficiels. Certains m'ont dit qu'ils relevaient les procédés pour comprendre le texte parce qu'ils ne le comprenaient pas, mais je ne suis pas d'accord avec cette manière de faire. Ils l'ont d'ailleurs admis.
Comment expliquez quelque chose qu'on n'a pas compris ? L'incompréhension fait peur, pourtant, souvent, c'est l'endroit incompris qui va se révéler porteur pour l'analyse.
Par ailleurs, je retiens l'idée donnée par une Neo ici de noter tous les travaux intermédiaires (avec coefficient zéro ou notes bonus) dans l'idée de mesurer le progrès. Je ramasse beaucoup, mais je ne note pas (à vrai dire, si je pouvais ne rien noter, ça m'arrangerait). Ça veut dire aussi noter très sec, pour que ça ait du sens (comme le fait la collègue).
Sinon, pour gagner du temps, je fais parfois une grille de correction, construite à partir d'éléments positifs (je donne quelques exemples en spoiler) :
- Spoiler:
- Notes de 16 à 20 :
Le sujet est parfaitement analysé.
Votre analyse des exemples permet de faire avancer la réflexion.
Votre propos est étroitement relié au sujet que vous rappelez régulièrement.
Chaque paragraphe est relié à celui qui précède.
Votre problématique est construite sur un paradoxe que vous mettez en évidence.
Votre travail est étayé de quelques citations précises.
Notes de 7 à 11 :
Vous montrez que vous connaissez l'œuvre en résumant des passages.
Votre réflexion s'appuie sur des arguments.
Votre réflexion s'appuie sur des exemples.
Vous discutez une partie du sujet.
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- AscagneGrand sage
Durant ma deuxième année au lycée, j'ai considéré que pour "tenir" ma seconde qui dérivait (comportement, travail...), il fallait assurer un rythme d'évaluation plus soutenu. J'ai donc beaucoup évalué et noté - peut-être plus que de raison - notamment au deuxième trimestre et j'étais bien content qu'Excel et Pronote soient là pour calculer les moyennes et traiter les coefficients. Curieusement, et même paradoxalement, j'ai moins culpabilisé pour évaluer les copies, dans ces conditions, que le reste du temps.
Ce qui m'a le plus gêné, au fond, c'est les copies du bac - à plus forte raison du bac technologique : les situations d'autocontradiction de l'institution (consignes nationales, consignes locales, consignes purement orales et secrètes) et le sentiment qu'il y avait vraiment une grosse marge entre tous les degrés d'exigence. À la deuxième place, les copies de ma 1re STMG durant une année, car c'était catastrophique, et de toute façon je me retrouvais face à mes limites professionnelles...
En réalité, comme mes deux années d'enseignement au lycée ont été difficiles face à des classes compliquées, j'ai un meilleur souvenir du travail d'évaluation de copies que de mes cours, à quelques exceptions près. Cependant, j'ai quand même galéré et j'ai souvent été complexé face à certains types de copies.
Dans le supérieur (où c'est l'inverse), j'ai la flemme de passer aux corrections... mais je peux me retrouver en même temps à apprécier d'annoter de façon très (même trop) complète les copies : d'un côté, ça compense mon éternel syndrome de l'imposteur ("mes cours sont nuls, mais au moins j'annote à fond les copies" ). Je n'ai pas vraiment ressenti cela au lycée - c'est-à-dire qu'en deux ans, en première, j'ai eu peu d'élèves qui atteignaient en commentaire/dissertation une certaine longueur de devoir ou un niveau suffisant.
Mais j'ai vu ça aussi en première année à la fac, en lettres...
Ce qui m'a le plus gêné, au fond, c'est les copies du bac - à plus forte raison du bac technologique : les situations d'autocontradiction de l'institution (consignes nationales, consignes locales, consignes purement orales et secrètes) et le sentiment qu'il y avait vraiment une grosse marge entre tous les degrés d'exigence. À la deuxième place, les copies de ma 1re STMG durant une année, car c'était catastrophique, et de toute façon je me retrouvais face à mes limites professionnelles...
En réalité, comme mes deux années d'enseignement au lycée ont été difficiles face à des classes compliquées, j'ai un meilleur souvenir du travail d'évaluation de copies que de mes cours, à quelques exceptions près. Cependant, j'ai quand même galéré et j'ai souvent été complexé face à certains types de copies.
Dans le supérieur (où c'est l'inverse), j'ai la flemme de passer aux corrections... mais je peux me retrouver en même temps à apprécier d'annoter de façon très (même trop) complète les copies : d'un côté, ça compense mon éternel syndrome de l'imposteur ("mes cours sont nuls, mais au moins j'annote à fond les copies" ). Je n'ai pas vraiment ressenti cela au lycée - c'est-à-dire qu'en deux ans, en première, j'ai eu peu d'élèves qui atteignaient en commentaire/dissertation une certaine longueur de devoir ou un niveau suffisant.
J'ai eu des élèves qui (malgré les indications précises de méthode) ne faisaient même pas de plan. Mais c'était à peu près les mêmes que ceux qui considéraient qu'on peut expliquer un texte en l'ayant vaguement lu une fois en début d'exercice, puis en le laissant sous leur copie double ensuite : génies incompris qu'ils étaient, sans doute !Sei a écrit:J'ai fait travailler les élèves sur le brouillon d'un commentaire en les obligeant à suivre des étapes précises (pour les obliger à RALENTIR : ils font un brouillon en 45 minutes !), notamment :
Mais j'ai vu ça aussi en première année à la fac, en lettres...
Pour mes copies de bac de français, j'ai eu cette impression aussi. Et puis face à certaines copies incompréhensibles ou absolument improbables, je ressentais le besoin absolu de me changer les idées. Le pire, c'est sans doute des copies de remplissage, plutôt "longues" mais absolument amphigouriques ou "folles" pour ainsi dire.Ananké a écrit:Dès que je finis une copie je ne peux m'empêcher de faire une pause qui finit par être plus longue que le temps de correction lui-même.
- zigmag17Guide spirituel
Super idée de fil Marxou! Les copies, quel pensum...! Phobie pathologique aussi pour moi. Je relativise car en LP la longueur des devoirs est très aléatoire et peut aller de quatre à trente lignes (en C.A.P. cette année ils n'écrivent que sous la torture, j'ai des devoirs de dix lignes, rédaction incluse!). Je n'imagine pas dans certaines matières le temps que l'on doit passer sur des copies d'EG, denses pour la plupart je pense. Le temps que je passe à corriger est voué au déchiffrage d'une graphie aléatoire, aux devinettes qui s'ensuivent, à la rectification de l'orthographe (la grammaire et la syntaxe bancales je n'en parle même pas); le contenu hélas est souvent indigent.
Le remède: je me conditionne pour corriger chez moi en temps limité, j'annote au minimum, j'attribue deux notes à chaque devoir, la note dite "dans l'absolu" (désastreuse en général), et la note "relative" (indulgente); la correction très détaillée du devoir se fait en classe. Ce système me permet d'"engranger" des résultats et de ne pas multiplier les devoirs.
Sinon je n'ai pas trop d'états d'âme pour attribuer ou non des points; il faut dire que rares sont les copies dans lesquelles un point peut être litigieux, je peux toujours justifier un retrait de points par-ci par-là, il y a rarement contestation.
Ce qui est sûr c'est que je paierais volontiers quelqu'un pour faire les corrections à ma place! (des volontaires??? )
Le remède: je me conditionne pour corriger chez moi en temps limité, j'annote au minimum, j'attribue deux notes à chaque devoir, la note dite "dans l'absolu" (désastreuse en général), et la note "relative" (indulgente); la correction très détaillée du devoir se fait en classe. Ce système me permet d'"engranger" des résultats et de ne pas multiplier les devoirs.
Sinon je n'ai pas trop d'états d'âme pour attribuer ou non des points; il faut dire que rares sont les copies dans lesquelles un point peut être litigieux, je peux toujours justifier un retrait de points par-ci par-là, il y a rarement contestation.
Ce qui est sûr c'est que je paierais volontiers quelqu'un pour faire les corrections à ma place! (des volontaires??? )
- Lord StevenExpert
Ma'am a écrit:Panta Rhei a écrit:Je suis tombé sur un paquet de copies de janvier et j'ai littéralement ressenti un profond dégoût face à ces dernières. N'ayant pas vu un élève depuis novembre, j'avais oublié à quel point la plupart ne font rien, n'apprennent rien et peuvent écrire -sans la moindre honte- en 4ème des âneries comme : "he don't taked a french beans a midi because he's not like the vegetables" (sic).
En revanche, je ne me remets plus en question. C'est fini, ça! (sauf si les "moyens" gentils & les "meilleurs / excellents" se sont plantés). Plus je vieillis et plus je ressens une rage sourdre en moi quand je vois à quel point certains refusent d'apprendre et/ou sont tout simplement bêtes. Même sans apprendre quoique ce soit à la maison, après avoir assisté à disons 700 séances d'anglais sur 4 ans, comment ne peut-on pas savoir décrire une scène en utilisant BE V+ing ou savoir conjuguer un verbe au prétérit...
Purée, on a les mêmes !
Pour la partie que j'ai graissée, moi aussi j'en suis arrivée à la même conclusion.
Les élèves sérieux, qui font ce que je demande, progressent. C'est donc que ça marche d'apprendre ses leçons.
Pour les autres, ma foi, moi je parle anglais, je fais mon boulot en leur enseignant ce que je sais, je leur donne les moyens de progresser. S'ils ne font pas d'efforts, tant pis pour eux, ils auront eu leur chance. Il ne faudra pas qu'ils viennent pleurer après si on leur refuse un boulot parce qu'ils ne parlent pas anglais. J'ai arrêté d'avoir mauvaise conscience de mettre des taules.
Oserais-je vous parler de mon indicible seconde à qui, en CE, je demande le nombre de personnages du texte et qui listent tout ce qui commence par une majuscule sans faire de différence avec les lieux? J'ai ainsi découvert l'existence de mademoiselle Beverly Hills J'adore ce genre de paquet de copies, en une heure, j'en ai corrigé 30, il suffit d'avoir un bon stylo rouge et de savoir tirer de grands traits.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
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