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- MacaréeJe viens de m'inscrire !
Bonjour à vous,
Prof est un métier que je trouve intéressant, pour autant il a toujours été hors de question d'en faire mon métier.
Je suis le premier à déplorer ce que la condition d'enseignant est devenue, à déplorer que les enseignants soient si mal considérés, je sais ce qu'ils vivent et à quel point ils peuvent s'investir.
Mais comment répondez-vous à tout ce qu'on vous renvoie ? Comment acceptez-vous l'image du prof aujourd'hui ?
J'ai déjà enseigné, j'ai vite arrêté parce que j'avais honte d'être prof, j'avais l'impression d'être un flic, un animateur, d'être ringardisé. C'est vraiment plus fort que moi c'est ainsi que je le ressens, j'en suis à ce degré de malaise.
Prof est un métier que je trouve intéressant, pour autant il a toujours été hors de question d'en faire mon métier.
Je suis le premier à déplorer ce que la condition d'enseignant est devenue, à déplorer que les enseignants soient si mal considérés, je sais ce qu'ils vivent et à quel point ils peuvent s'investir.
Mais comment répondez-vous à tout ce qu'on vous renvoie ? Comment acceptez-vous l'image du prof aujourd'hui ?
J'ai déjà enseigné, j'ai vite arrêté parce que j'avais honte d'être prof, j'avais l'impression d'être un flic, un animateur, d'être ringardisé. C'est vraiment plus fort que moi c'est ainsi que je le ressens, j'en suis à ce degré de malaise.
- piescoModérateur
Je sais que beaucoup de collègues ne voient pas de problème, mais les mots sont importants. À mon sens employer "prof" au lieu de "professeur" est un mauvais début quand on se questionne sur l'image du métier.
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Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- DanskaProphète
Je suis tout à fait d'accord avec toi, Piesco
@Macarée, si je comprends bien, tu as enseigné très brièvement, n'enseignes plus depuis et n'as de toute façon jamais voulu en faire ton métier ? Quel est l'intérêt de s'inscrire sur un forum spécifique à l'EN dans ces conditions ?
@Macarée, si je comprends bien, tu as enseigné très brièvement, n'enseignes plus depuis et n'as de toute façon jamais voulu en faire ton métier ? Quel est l'intérêt de s'inscrire sur un forum spécifique à l'EN dans ces conditions ?
- Hervé HervéFidèle du forum
Moi je suis fier de mon métier.
Je ne fréquente pas des gens qui se laisseraient aller à critiquer injustement notre profession.
Je ne cherche jamais à me justifier.
Si je croise un importun je passe mon chemin.
Je ne fréquente pas des gens qui se laisseraient aller à critiquer injustement notre profession.
Je ne cherche jamais à me justifier.
Si je croise un importun je passe mon chemin.
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« Et je demande aux économistes politiques, aux moralistes, s’ils ont déjà calculé le nombre d’individus qu’il est nécessaire de condamner à la misère, à un travail disproportionné, au découragement, à l’infantilisation, à une ignorance crapuleuse, à une détresse invincible, à la pénurie absolue, pour produire un riche ? » (Almeida Garrett cité parJosé Saramago).
- MacaréeJe viens de m'inscrire !
@Danska : Je vais précisément être amené à refaire des suppléances, et la question de toute façon m'intéresse.
@Hervé Hervé : d'accord, mais quand ce sont les élèves eux-mêmes qui semblent penser de telles choses, ou bien que ce sont des gens de votre âge, ou "la société", ou bien vous-même parce que de telles conceptions s'imposent à vous, c'est plus compliqué.
@Hervé Hervé : d'accord, mais quand ce sont les élèves eux-mêmes qui semblent penser de telles choses, ou bien que ce sont des gens de votre âge, ou "la société", ou bien vous-même parce que de telles conceptions s'imposent à vous, c'est plus compliqué.
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Un travail sur soi, déterminé, confiant, de long terme, pour s'assurer d'échapper un minimum à cette mauvaise image. Tenter de faire son travail de telle sorte qu'on puisse en être fier. Ce qui ne veut pas dire rechercher la perfection, sous peine de burn-out quasi assuré, en tout cas de sérieux dégats sur sa sérénité et sa santé. Mais plutôt : déterminer ce à quoi l'on tient, ce sur quoi on accepte de lâcher, et ainsi concentrer ses moyens, son énergie, sur ce qui est important et qui permet d'être en accord avec soi-même.
Quand on a intimement conscience de sa valeur et de la valeur de son travail (ce qui ne veut pas dire être vaniteux ou fanfaron), celle-ci s'impose tout simplement à ceux qui savent la reconnaître – en premier lieu, à suffisamment de nos élèves. Les autres, car on ne peut pas plaire à tout le monde, on ne peut qu'apprendre à se détacher de leur opinion.
La seule chose importante est d'être globalement content de ce que l'on fait.
Quand on a intimement conscience de sa valeur et de la valeur de son travail (ce qui ne veut pas dire être vaniteux ou fanfaron), celle-ci s'impose tout simplement à ceux qui savent la reconnaître – en premier lieu, à suffisamment de nos élèves. Les autres, car on ne peut pas plaire à tout le monde, on ne peut qu'apprendre à se détacher de leur opinion.
La seule chose importante est d'être globalement content de ce que l'on fait.
- olive-in-oilSage
Je suis fière de faire ce métier car je suis utile. Mon entourage me renvoie une bonne image de ma profession, encore plus en ce moment car ils ont vu à quel point il est compliqué d'enseigner. Les adolescents, c'est un peu autre chose, il y en a toujours eu qui ont contesté l'autorité en tous genres, professeur comme parents ou encore représentants de l'ordre.
Si ton entourage te renvoie une image aussi détestable et si tu ressens aussi cela de ton côté, change d'orientation professionnelle ou change d'entourage !
Si ton entourage te renvoie une image aussi détestable et si tu ressens aussi cela de ton côté, change d'orientation professionnelle ou change d'entourage !
- BaldredSage
Macarée a écrit:
Mais comment répondez-vous à tout ce qu'on vous renvoie ? Comment acceptez-vous l'image du prof aujourd'hui ?
J'ai déjà enseigné, j'ai vite arrêté parce que j'avais honte d'être prof, j'avais l'impression d'être un flic, un animateur, d'être ringardisé. C'est vraiment plus fort que moi c'est ainsi que je le ressens, j'en suis à ce degré de malaise.
Tiens revoilà la honte... Je vous suggère de ne pas rentrer dans une classe et d'aller trouver votre bonheur ailleurs.
ringardisé ? Quel âge avez-vous ?
Si vous en êtes à ce degré de malaise sans avoir quelques idées de réponses possibles, je ne suis pas sûr qu'on ira beaucoup plus loin que la plainte.
- glucheNiveau 10
C'est bizarre ce message initial qui prétend s'indigner d'un préjugé qu'il contribue à répandre...
S'il y a bien un mépris de l'institution pour notre travail, il me semble que la plupart des gens sont moins enfermés que cela dans des idées préconçues.
Globalement d'accord avec les messages précédents.
S'il y a bien un mépris de l'institution pour notre travail, il me semble que la plupart des gens sont moins enfermés que cela dans des idées préconçues.
Globalement d'accord avec les messages précédents.
- DODO62Niveau 5
Si déjà les collègues se présentaient en tant que professeurs et non "profs", ce raccourci étant largement utilisé dans les médias . Je me suis fait une fois de plus la réflexion en regardant le JT de Fr2 quand Anne-Sophie Lapix a parlé de la vaccination des "profs"...Les journalistes ne se permettent pas de nommer les policiers "les flics" , ou les médecins les "docs " ou les "toubibs" dans leurs sujets!
- DaphnéDemi-dieu
Hervé Hervé a écrit:Moi je suis fier de mon métier.
Je ne fréquente pas des gens qui se laisseraient aller à critiquer injustement notre profession.
Je ne cherche jamais à me justifier.
Si je croise un importun je passe mon chemin.
Exactement, tout pareil !
Et ceux qui nous crachent dessus sont souvent ceux qui nous jalousent un max.
Il m'arrive d'ailleurs d'en rajouter une couche, ça les laisse cois
- LagomorpheFidèle du forum
Prof est un métier qui me permet de gagner ma vie.
Pas trop mal, en plus, étant agrégé - ce qui ne veut pas dire que je ne participerai pas à un mouvement en faveur d'une revalorisation, ne serait-ce que pour compenser la scandaleuse perte de pouvoir d'achat des (au moins) 20 dernières années. Etant assez efficace en correction de copies, et ayant pris tôt l'habitude de préparer mes cours sur des supports informatiques réutilisables / modifiables à volonté, j'arrive à ne pas crouler sous le boulot, même en cas de changement de programme. Je refuse catégoriquement tous les aspect facultatif du métier qui me déplaisent: professeur principal, coordo, projets/voyages/clubs-machins, HSA en surnombre et autres IMP pour missions floues et exotiques. Je considère mes élèves comme des élèves à qui ma mission est d'enseigner un programme, pas mes enfants que je dois élever. Je peux faire des efforts particuliers pour certains, mais selon mon choix, mes obligations se limitant à leur définition légale. Malgré cela, certains aspects du métier m'horripilent (l'attitude de certains élèves ou parents, la pandémie de PAP, la hiérarchie qui plane hors-sol...), d'autres me plaisent (le côté "créatif" et "ingénierie" de la construction des cours).
Bilan: je fais honnêtement, sans plus, un boulot qui me convient, sans plus, et qui est rémunéré convenablement, sans plus.
Dès lors, je suis étanche aux piailleries des non-collègues, sur les vacances des profs, les absences des profs, la flemme des profs, la méchanceté des profs, les grèves des profs, l'incompétence des profs, la ringardise des profs, le corporatisme des profs, le manque d'ambition des profs...tout ça glisse sur moi : professionnellement, je vais bien, sans plus, ça me suffit et je me contrefiche de ce qu'en pensent les autres. Quand exceptionnellement une réflexion parvient à m'atteindre, je pense aux gens qui mettent les PV de stationnement ou aux huissiers de justice: tout le monde les maudit, ça ne les empêche pas de faire leur boulot nécessaire et utile.
Je crois que c'est une clé essentielle pour bien vivre le professorat. La société est si méprisante à notre égard que beaucoup d'entre nous culpabilisent, surcompensent, s'épuisent, s'imaginent une obligation d'héroïsme qui ne sera jamais reconnu. Faisons ce pour quoi on est payé, si l'employeur veut plus, qu'il paye plus. Et restons sourds à l'arme favorite de l'institution et de la société pour nous faire bosser plus pour pas un rond de plus: la culpabilisation. Les problèmes du système éducatif ont pour cause son pilotage, pas l'action des enseignants qui en ont toujours dénoncé les travers, et beaucoup trop compensé les erreurs. Il ne leur appartient pas de tout porter sur leurs épaules. En pratique:
- Il manque un PP et il faut un volontaire ? Bon courage pour en trouver un, cher CDE, je ne suis pas volontaire. Peut-être auriez-vous dû réfléchir aux causes de cette pénurie.
- Kevin a un retard de deux ans, il faut des professeurs pour du coaching/soutien ? Sans doute, cher CDE, je vous souhaite de trouver des professeurs qui ont le temps. Pour ma part, mon service est complet+ 2 HSA. Peut-être l'institution aurait-elle dû s'abstenir d'accorder systématiquement le passage en classe supérieur.
- Il faut un professeur pour accompagner le voyage en Sylvanie, essentiel au rayonnement de l'établissement ? Désolé cher CDE, cette destination ne m'intéresse pas, et je crains que vous n'ayez pas les moyens de payer en HSE les 24h par jour de travail que cela représente. Quand au "rayonnement de l'établissement", quoi que cela signifie, j'ai du mal à saisir quelle influence il aura sur ma fiche de paye.
- Finalement le CDE / les parents / mon coiffeur trouvent que je suis un méchant / feignant / vilain / sans cœur ? Ils sont libres de leur opinion. J'effectue néanmoins avec honnêteté les taches figurant dans mon statut. Quant aux jugements moraux, je ne tiens compte que de ceux des personnes pour lesquelles j'éprouve de l'estime dans ce domaine.
Quelle que soit la profession, faire dépendre son estime de soi du jugement des autres est incompatible avec la sérénité.
Pas trop mal, en plus, étant agrégé - ce qui ne veut pas dire que je ne participerai pas à un mouvement en faveur d'une revalorisation, ne serait-ce que pour compenser la scandaleuse perte de pouvoir d'achat des (au moins) 20 dernières années. Etant assez efficace en correction de copies, et ayant pris tôt l'habitude de préparer mes cours sur des supports informatiques réutilisables / modifiables à volonté, j'arrive à ne pas crouler sous le boulot, même en cas de changement de programme. Je refuse catégoriquement tous les aspect facultatif du métier qui me déplaisent: professeur principal, coordo, projets/voyages/clubs-machins, HSA en surnombre et autres IMP pour missions floues et exotiques. Je considère mes élèves comme des élèves à qui ma mission est d'enseigner un programme, pas mes enfants que je dois élever. Je peux faire des efforts particuliers pour certains, mais selon mon choix, mes obligations se limitant à leur définition légale. Malgré cela, certains aspects du métier m'horripilent (l'attitude de certains élèves ou parents, la pandémie de PAP, la hiérarchie qui plane hors-sol...), d'autres me plaisent (le côté "créatif" et "ingénierie" de la construction des cours).
Bilan: je fais honnêtement, sans plus, un boulot qui me convient, sans plus, et qui est rémunéré convenablement, sans plus.
Dès lors, je suis étanche aux piailleries des non-collègues, sur les vacances des profs, les absences des profs, la flemme des profs, la méchanceté des profs, les grèves des profs, l'incompétence des profs, la ringardise des profs, le corporatisme des profs, le manque d'ambition des profs...tout ça glisse sur moi : professionnellement, je vais bien, sans plus, ça me suffit et je me contrefiche de ce qu'en pensent les autres. Quand exceptionnellement une réflexion parvient à m'atteindre, je pense aux gens qui mettent les PV de stationnement ou aux huissiers de justice: tout le monde les maudit, ça ne les empêche pas de faire leur boulot nécessaire et utile.
Je crois que c'est une clé essentielle pour bien vivre le professorat. La société est si méprisante à notre égard que beaucoup d'entre nous culpabilisent, surcompensent, s'épuisent, s'imaginent une obligation d'héroïsme qui ne sera jamais reconnu. Faisons ce pour quoi on est payé, si l'employeur veut plus, qu'il paye plus. Et restons sourds à l'arme favorite de l'institution et de la société pour nous faire bosser plus pour pas un rond de plus: la culpabilisation. Les problèmes du système éducatif ont pour cause son pilotage, pas l'action des enseignants qui en ont toujours dénoncé les travers, et beaucoup trop compensé les erreurs. Il ne leur appartient pas de tout porter sur leurs épaules. En pratique:
- Il manque un PP et il faut un volontaire ? Bon courage pour en trouver un, cher CDE, je ne suis pas volontaire. Peut-être auriez-vous dû réfléchir aux causes de cette pénurie.
- Kevin a un retard de deux ans, il faut des professeurs pour du coaching/soutien ? Sans doute, cher CDE, je vous souhaite de trouver des professeurs qui ont le temps. Pour ma part, mon service est complet+ 2 HSA. Peut-être l'institution aurait-elle dû s'abstenir d'accorder systématiquement le passage en classe supérieur.
- Il faut un professeur pour accompagner le voyage en Sylvanie, essentiel au rayonnement de l'établissement ? Désolé cher CDE, cette destination ne m'intéresse pas, et je crains que vous n'ayez pas les moyens de payer en HSE les 24h par jour de travail que cela représente. Quand au "rayonnement de l'établissement", quoi que cela signifie, j'ai du mal à saisir quelle influence il aura sur ma fiche de paye.
- Finalement le CDE / les parents / mon coiffeur trouvent que je suis un méchant / feignant / vilain / sans cœur ? Ils sont libres de leur opinion. J'effectue néanmoins avec honnêteté les taches figurant dans mon statut. Quant aux jugements moraux, je ne tiens compte que de ceux des personnes pour lesquelles j'éprouve de l'estime dans ce domaine.
Quelle que soit la profession, faire dépendre son estime de soi du jugement des autres est incompatible avec la sérénité.
- mathmaxExpert spécialisé
Tout à fait d’accord avec toi lagomorphe !
De plus notre époque ne manque pas de ”bullshit jobs”, auxquels on peut tout à fait avantageusement se comparer.Quand exceptionnellement une réflexion parvient à m'atteindre, je pense aux gens qui mettent les PV de stationnement ou aux huissiers de justice: tout le monde les maudit, ça ne les empêche pas de faire leur boulot nécessaire et utile.
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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- zeprofGrand sage
Ma seule réponse aux critiques ou réflexions de ce genre est désormais :
"si tu penses pouvoir faire mieux, n'hésite pas, on manque de profs, passe le concours"
et je passe à autre chose.
"si tu penses pouvoir faire mieux, n'hésite pas, on manque de profs, passe le concours"
et je passe à autre chose.
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- piescoModérateur
Danska a écrit:Je suis tout à fait d'accord avec toi, Piesco
@Macarée, si je comprends bien, tu as enseigné très brièvement, n'enseignes plus depuis et n'as de toute façon jamais voulu en faire ton métier ? Quel est l'intérêt de s'inscrire sur un forum spécifique à l'EN dans ces conditions ?
DODO62 a écrit:Si déjà les collègues se présentaient en tant que professeurs et non "profs", ce raccourci étant largement utilisé dans les médias . Je me suis fait une fois de plus la réflexion en regardant le JT de Fr2 quand Anne-Sophie Lapix a parlé de la vaccination des "profs"...Les journalistes ne se permettent pas de nommer les policiers "les flics" , ou les médecins les "docs " ou les "toubibs" dans leurs sujets!
- buttersNiveau 4
zeprof a écrit:Ma seule réponse aux critiques ou réflexions de ce genre est désormais :
"si tu penses pouvoir faire mieux, n'hésite pas, on manque de profs, passe le concours"
et je passe à autre chose.
Je trouve que c'est la meilleure réponse!
- roxanneOracle
Absolument d'accord avec ça. Et je trouve que parfois, ici, on s('indigne à l'avance des propos qui pourraient être tenus ou de ce que les fameux "gens" vont penser avant même qu'ils ne le pensent.gluche a écrit:C'est bizarre ce message initial qui prétend s'indigner d'un préjugé qu'il contribue à répandre...
S'il y a bien un mépris de l'institution pour notre travail, il me semble que la plupart des gens sont moins enfermés que cela dans des idées préconçues.
Globalement d'accord avec les messages précédents.
- zeprofGrand sage
butters a écrit:zeprof a écrit:Ma seule réponse aux critiques ou réflexions de ce genre est désormais :
"si tu penses pouvoir faire mieux, n'hésite pas, on manque de profs, passe le concours"
et je passe à autre chose.
Je trouve que c'est la meilleure réponse!
c'est en tout cas, celle qui me permet de ne pas m'énerver ni dépenser mon énergie inutilement.
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- LDRNiveau 6
Lagomorphe a écrit:
- Kevin a un retard de deux ans, il faut des professeurs pour du coaching/soutien ? Sans doute, cher CDE, je vous souhaite de trouver des professeurs qui ont le temps. Pour ma part, mon service est complet+ 2 HSA. Peut-être l'institution aurait-elle dû s'abstenir d'accorder systématiquement le passage en classe supérieur.
Je me souviendrai toujours de ce moment en formation quand, stagiaire, j'ai entendu et aussitôt levé la tête quand un formateur a dit: "mais que va-t-on faire du petit Kevin? Le petit Kevin n'a encore pas fait ses devoirs." Il m'a fallu quelques secondes - longues à mes yeux - pour comprendre qu'on ne parlait pas de moi. Etaient-ce mes 1m87 qui ne justifiaient guère le qualificatif faussement paternaliste? Je revois encore quelques regards de mes collègues stagiaires. Je n'ai pas pu m'empêcher de répondre: "Le petit Kevin a eu son CAPES de Lettres et a été reçu 2e académique, 29e national, et estime donc qu'il a bien fait ses devoirs jusqu'ici."
Boutade à part, enseigner les lettres et le théâtre est pour moi plus qu'un métier en ce sens où le professorat actualise - rend concrètes - un certain nombre de mes convictions, passions et visions qui me structurent depuis l'enfance. J'y vois une chance immense, et prend toujours autant de plaisir à enseigner, même quand j'entends les plus vieux de mes collègues parler encore du "petit Kevin" qui ne fait pas ses devoirs, alors qu'on a changé de génération d'élèves de la classe moyenne-ouvrière dont je suis issu et qui parcourent nos classes. Tous les Kevin, ou les Timéo actuels, continuent de m'émerveiller et de me permettre de croire chaque jour en mon métier.
Du reste, je fuis de plus en plus la salle des professeurs, surtout en lycée - je n'avais pas ce sentiment lors de ma seule année de collège. Beaucoup de plaintes, parfois du mépris pour les élèves - "mais quelle utilité de faire ça en cours, puisqu'ils sont nuls?" avant même d'avoir essayé, pour ensuite dire qu'en effet, ils sont nuls - alors que je trouve les lycéens mille fois plus faciles à intéresser que les collégiens. La profession demeure touchée, je le crains, par des réformes successives qui ont visé à briser ce corps de la fonction publique dont je continue de me faire une haute idée. Mais il s'agit là de l'incroyable optimisme des Kevin qui n'ont jamais su que leurs professeurs se moquaient d'eux en salle des prof(esseur)s ; j'en parlerai un autre jour.
- LadyOlennaModérateur
Je suis assez d'accord avec toi et ton analyse @Lagomorphe, à une nuance près : ce n'est pas la faute du CDE si plus personne ne veut être PP, et le CDE sait très bien pourquoi il n'y a plus de candidats. Ce n'est pas non plus la faute du CDE si les DHG ont toujours plus d'HSA, et il est souvent bien emmerdé au moment de faire son TRM, car il n'aime pas annoncer à un professeur un complément de service ou une mesure de carte scolaire. Ce n'est pas la faute du CDE s'il n'a pas les moyens de rémunérer correctement toutes les heures sup pour des projets ou des voyages. Le CDE subit lui aussi les effets du pilotage décidé en plus haute instance.
Quant au mépris, on le vit aussi : des parents s'étonnent que je leur fixe des RV cette semaine ("Ah bon, z'êtes pas fermés ?" - Ben non on bosse en fait...), croient qu'à 17h on s'est barrés ("je peux pas venir chercher le portable de ma fille, je quitte le travail à 17h30" - Mais je suis là jusqu'à 19h Madame - Perplexité de la dame au téléphone). Je ne peux pas rentrer dans les détails mais la semaine précédant le distanciel avant les vacances, je me suis fait quotidiennement insulter, menacer, hurler dessus, raccrocher au nez par des parents d'élèves (et pour des trucs risibles). On finit par se blinder sinon c'est trop toxique. On fait notre travail, et on essaie de le faire bien : il faut trouver là notre satisfaction.
Quant au mépris, on le vit aussi : des parents s'étonnent que je leur fixe des RV cette semaine ("Ah bon, z'êtes pas fermés ?" - Ben non on bosse en fait...), croient qu'à 17h on s'est barrés ("je peux pas venir chercher le portable de ma fille, je quitte le travail à 17h30" - Mais je suis là jusqu'à 19h Madame - Perplexité de la dame au téléphone). Je ne peux pas rentrer dans les détails mais la semaine précédant le distanciel avant les vacances, je me suis fait quotidiennement insulter, menacer, hurler dessus, raccrocher au nez par des parents d'élèves (et pour des trucs risibles). On finit par se blinder sinon c'est trop toxique. On fait notre travail, et on essaie de le faire bien : il faut trouver là notre satisfaction.
- LagomorpheFidèle du forum
LadyOlenna a écrit:Je suis assez d'accord avec toi et ton analyse @Lagomorphe, à une nuance près : ce n'est pas la faute du CDE si plus personne ne veut être PP, et le CDE sait très bien pourquoi il n'y a plus de candidats. Ce n'est pas non plus la faute du CDE si les DHG ont toujours plus d'HSA, et il est souvent bien emmerdé au moment de faire son TRM, car il n'aime pas annoncer à un professeur un complément de service ou une mesure de carte scolaire. Ce n'est pas la faute du CDE s'il n'a pas les moyens de rémunérer correctement toutes les heures sup pour des projets ou des voyages. Le CDE subit lui aussi les effets du pilotage décidé en plus haute instance.
Ah mais je n'ai jamais dit que tout cela était la faute du CDE. Ce sont des courroies de transmission de décisions effectivement prises plus haut. Je dis juste que pour avoir une certaine paix, il faut empêcher autant que la loi le permet cette transmission d'atteindre les professeurs (qui, eux, ne peuvent s'en défausser sur personne). Quitte à mettre le CDE en difficulté. J'en suis parfois désolé pour lui/elle quand c'est quelqu'un de bien qui essaye sincèrement de faire fonctionner correctement son établissement. Mais ça ne m'empêche pas de dormir: j'ai choisi d'être professeur, avec tous les inconvénients du métier, le CDE a choisi d'être chef, avec tous les inconvénients du métier aussi. Je n'ai pas à résoudre ses difficultés professionnelles, surtout sans contrepartie, j'ai les miennes, merci.
Je suis en revanche beaucoup moins désolé quand j'ai en face de moi un CDE follement enthousiaste pour une application jusqu'au-boutiste des réformes les plus toxiques. Concrètement, un exemple (un peu technique désolé) : constituer des classes de lycée qui mélangent plein de spécialités "parce que l'esprit de la réforme, c'est de casser les filières", cela réduit le vivier de PP aux seules disciplines du tronc commun. Lesquelles sont peu nombreuses et ont très peu d'heures : leurs professeurs risquent fort de refuser d'être PP d'une classe qu'ils voient une heure par semaine. Les professeurs de spécialité, eux, n'ont que des morceaux de classes réunis en groupes de spé, et refusent évidemment d'être PP d'une classe dont ils n'ont pas tous les élèves. Cette constitution des classes, qui n'est nullement imposée par les textes, aggrave donc la pénurie de PP. Un CDE est assez intelligent pour le prévoir. Et la constitution des classes, mélanger ou non les spécialités en lycée, c'est bien là la responsabilité directe du CDE. Qu'il se dépêtre des conséquences de ses décisions.
LadyOlenna a écrit:Quant au mépris, on le vit aussi : des parents s'étonnent que je leur fixe des RV cette semaine ("Ah bon, z'êtes pas fermés ?" - Ben non on bosse en fait...), croient qu'à 17h on s'est barrés ("je peux pas venir chercher le portable de ma fille, je quitte le travail à 17h30" - Mais je suis là jusqu'à 19h Madame - Perplexité de la dame au téléphone). Je ne peux pas rentrer dans les détails mais la semaine précédant le distanciel avant les vacances, je me suis fait quotidiennement insulter, menacer, hurler dessus, raccrocher au nez par des parents d'élèves (et pour des trucs risibles). On finit par se blinder sinon c'est trop toxique. On fait notre travail, et on essaie de le faire bien : il faut trouver là notre satisfaction.
Le mépris que tu décris est assez général à la fonction publique, je pense. On nous serine depuis des décennies qu'on est trop nombreux, pas rentables, feignants et inefficace...mais au moindre problème, tout le monde demande "Mais que fait l'Etat ?", comme si l'Etat sans ses fonctionnaires était capable de réaliser quoi que ce soit.
On se rejoint parfaitement sur ta dernière phrase.
- pseudo-intelloSage
Je me fiche éperdument de l'image que les professeurs renvoient.
Des tas de gens, déconsidérés à juste titre ou non, vivent très bien, et dans des conditions matérielles enviables.
Des tas de gens, déconsidérés à juste titre ou non, vivent très bien, et dans des conditions matérielles enviables.
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- Lisak40Expert spécialisé
LadyOlenna a écrit:Je suis assez d'accord avec toi et ton analyse @Lagomorphe, à une nuance près : ce n'est pas la faute du CDE si plus personne ne veut être PP, et le CDE sait très bien pourquoi il n'y a plus de candidats. Ce n'est pas non plus la faute du CDE si les DHG ont toujours plus d'HSA, et il est souvent bien emmerdé au moment de faire son TRM, car il n'aime pas annoncer à un professeur un complément de service ou une mesure de carte scolaire. Ce n'est pas la faute du CDE s'il n'a pas les moyens de rémunérer correctement toutes les heures sup pour des projets ou des voyages. Le CDE subit lui aussi les effets du pilotage décidé en plus haute instance.
Quant au mépris, on le vit aussi : des parents s'étonnent que je leur fixe des RV cette semaine ("Ah bon, z'êtes pas fermés ?" - Ben non on bosse en fait...), croient qu'à 17h on s'est barrés ("je peux pas venir chercher le portable de ma fille, je quitte le travail à 17h30" - Mais je suis là jusqu'à 19h Madame - Perplexité de la dame au téléphone). Je ne peux pas rentrer dans les détails mais la semaine précédant le distanciel avant les vacances, je me suis fait quotidiennement insulter, menacer, hurler dessus, raccrocher au nez par des parents d'élèves (et pour des trucs risibles). On finit par se blinder sinon c'est trop toxique. On fait notre travail, et on essaie de le faire bien : il faut trouver là notre satisfaction.
Cela est vraiment choquant (même si malheureusement pas vraiment surprenant) ! ce qui me tue c'est que l'on voit partout lorsqu'on se rend dans certaines administrations (hôpital gendarmerie, poste, banque, CAF, PE et autres) des petites affichettes du style "Nous n'acceptons aucune insulte, abus verbal, menace, etc. à l'encontre de notre personnel et prendrons les mesures nécessaires à l'encontre du contrevenant si besoin était" sur les guichets. Ben nous, non seulement nos chefs s'en fichent totalement de comment on se fait déconsidérer par toute une partie de la population (télé, forums, etc.), mais quand cela arrive en direct, comme dans ton cas, ben non il n'y a aucun moyen de représailles, rien : on doit juste faire le gros dos et continuer comme si. En tous cas LadyOlenna, je te souhaite bien du courage pour faire face à cette bêtise qui recouvre tout : je comprends le désespoir des gens mais cela n'excuse pas l'injure et la violence verbale (et encore moins physique évidemment).
- DocNiveau 5
En parlant de l'image du professeur rien que le titre de cet article le montre...
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/28/dans-un-lycee-du-gard-la-fcpe-demande-les-noms-des-enseignants-decrocheurs-et-provoque-un-tolle_6078347_3224.html
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/28/dans-un-lycee-du-gard-la-fcpe-demande-les-noms-des-enseignants-decrocheurs-et-provoque-un-tolle_6078347_3224.html
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