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- pailleauquebecFidèle du forum
Bouille&Bille a écrit:J’ai un élève en 4e, plutôt très bon partout, dyspraxique et troubles anxieux, qui est incapable de produire quoique ce soit en évaluation (entre 2 et 6 max). Ses parents l’accompagnent, il travaille, mais actuellement il est au fond du seau et n’accepte plus l’échec au point de ne plus arriver à s’y mettre. Il comprend vite lorsque l’on est à côté de lui mais devient rapidement incapable de faire quoique ce soit. Une ESS devrait avoir lieu prochainement pour lui. Des pistes ? Merci à toute personne estimant qu’il n’a pas sa place en 4e de passer son chemin. Il a sa place et je ne veux pas que ma discipline l’empêche d’avancer : il est brillant, touchant et courageux.
Là, l'urgence c'est de sortir du cercle vicieux mauvaise note, angoisse, blocage,...
Je dirais qu'il faut d'abord sortir de l'impasse en lui mettant arbitrairement autour de 18 puisqu'il est excellent.
Tu discutes avec lui et tu lui dis que tu sais qu'il comprend et que c'est la note qu'il mérite indépendamment des problèmes qu'il traverse, et que pour l'instant tu lui mettras cette note à toutes les évals quoi qu'il fasse jusqu'à la fin de l'année.
Il fait donc les évals comme les autres mais la note est autour de 18 quoi qu'il fasse jusqu'à ce qu'il aille mieux.
Un fois sortis des ronces, il va quand même falloir creuser les raisons pour lesquelles il n'y arrive pas tout seul (le stress n'est peut être pas la seule cause).
J'ai déjà procédé comme cela pour sortir un élève du fond du trou, le plus dur a été d'expliquer ma démarche aux autres enseignants, vis à vis des camarades cela a été bien accepté.
- Bouille&BilleNiveau 1
Eloah a écrit:Un truc tout bête : où est-il assis en classe ? Je pose la question car l'une de mes filles, en 4è aussi, souffre de troubles anxieux et si elle est entourée de voisins (sur les côtés mais aussi devant et derrière) elle perd tous ses moyens. Il faut impérativement qu'elle soit assise en bout de rang et près d'une porte.
En tout cas, cet élève a de la chance d'avoir un prof comme toi qui cherches à le comprendre et à l'aider.
Merci . Pour le placement en classe j’y ai pensé mais ça ne colle pas car il est placé au même endroit dans plusieurs disciplines. Merci pour la piste en tout cas !
- Bouille&BilleNiveau 1
Pat B a écrit:L'évaluation orale, je ne suis pas sûre, ça peut être facteur de stress (j'ai personnellement en mémoire une panique totale à l'oral de l'agreg avec perte de moyens, je ne savais absolument plus rien faire). Tout dépend des personnes. C'est évidemment à tenter.
.
Il y a probablement un enjeu particulier dans la matière, une pression familiale peut-être, ou un historique d'échec qui a créé un blocage. On est une matière à accumulation, et l'élève, s'il est bon, peut avoir très nettement conscience de ses (quelques) lacunes et en concevoir un stress excessif, jusqu'à la panique.
L'idée de ramasser hors évaluation, en fin d'heure, le travail qu'il a fait, peut être une piste.
Est-ce que la panique est vraiment uniquement en situation d'évaluation ou l'angoisse est-elle présente (sans doute moindre) dès qu'il doit résoudre seul un exercice ? Dans le second cas, ce serait plus un manque de confiance en ses capacités, donc peut-être surmontable avec un entraînement régulier et des évaluations très ciblées (réussir 10 exercices d'un type et avoir la certitude qu'on en aura un exactement du même type en évaluation, ça rassure... mais ce n'est pas forcément suffisant).
Mais je rejoins ce qui a été dit, il faut travailler ça en thérapie...
Par contre, la dyspraxie, en général, pose problème en maths, avec des retards d'acquisition (sens du nombre, du temps, de l'espace), et ce peut aussi être ce décalage qu'il ressent et le fait paniquer.
Tu vois juste oui je crois : le problème se situe dans les lacunes. Il a été en dépression, a été pas mal absent en cycle 3 et décroché au confinement l’an passé. Il a exprimé récemment avoir envie de retourner en 6e pour effacer cela. Il ne sait plus comment faire pour raccrocher... et je ne peux pas accéder à sa demande même si elle est sans doute tout à fait pertinente et correspond à ses besoins. La dyspraxie lui pose peut être problème aussi mais je n’identifie pas à quel endroit hormis en géométrie par moment.
- Bouille&BilleNiveau 1
pailleauquebec a écrit:Bouille&Bille a écrit:J’ai un élève en 4e, plutôt très bon partout, dyspraxique et troubles anxieux, qui est incapable de produire quoique ce soit en évaluation (entre 2 et 6 max). Ses parents l’accompagnent, il travaille, mais actuellement il est au fond du seau et n’accepte plus l’échec au point de ne plus arriver à s’y mettre. Il comprend vite lorsque l’on est à côté de lui mais devient rapidement incapable de faire quoique ce soit. Une ESS devrait avoir lieu prochainement pour lui. Des pistes ? Merci à toute personne estimant qu’il n’a pas sa place en 4e de passer son chemin. Il a sa place et je ne veux pas que ma discipline l’empêche d’avancer : il est brillant, touchant et courageux.
Là, l'urgence c'est de sortir du cercle vicieux mauvaise note, angoisse, blocage,...
Je dirais qu'il faut d'abord sortir de l'impasse en lui mettant arbitrairement autour de 18 puisqu'il est excellent.
Tu discutes avec lui et tu lui dis que tu sais qu'il comprend et que c'est la note qu'il mérite indépendamment des problèmes qu'il traverse, et que pour l'instant tu lui mettras cette note à toutes les évals quoi qu'il fasse jusqu'à la fin de l'année.
Il fait donc les évals comme les autres mais la note est autour de 18 quoi qu'il fasse jusqu'à ce qu'il aille mieux.
Un fois sortis des ronces, il va quand même falloir creuser les raisons pour lesquelles il n'y arrive pas tout seul (le stress n'est peut être pas la seule cause).
J'ai déjà procédé comme cela pour sortir un élève du fond du trou, le plus dur a été d'expliquer ma démarche aux autres enseignants, vis à vis des camarades cela a été bien accepté.
C’est sûrement la clé sur le court terme oui. J’avais pensé à ne plus l’évaluer mais pas à ça. Je n’arrive pas à franchir le cap mais ça me fait une belle piste de plus pour l’ESS. Merci infiniment
- pailleauquebecFidèle du forum
Bouille&Bille a écrit:Tu vois juste oui je crois : le problème se situe dans les lacunes. Il a été en dépression, a été pas mal absent en cycle 3 et décroché au confinement l’an passé. Il a exprimé récemment avoir envie de retourner en 6e pour effacer cela. Il ne sait plus comment faire pour raccrocher... et je ne peux pas accéder à sa demande même si elle est sans doute tout à fait pertinente et correspond à ses besoins. La dyspraxie lui pose peut être problème aussi mais je n’identifie pas à quel endroit hormis en géométrie par moment.
Du coup tu donnes ici plus de précisions qui changent un peu la donne.
Si je résume, c'est un élève qui a des capacités amoindries par un état psychologique dépressif depuis au moins 3 ou 4 ans.
Il est probablement angoissé de constater qu'il accumule les lacunes et qu'il est décroché en mathématiques.
Il a probablement des difficultés à réfléchir, à retenir et à se motiver qui sont dues à son état dépressif.
A cela s'ajoute probablement le problème des notes (qui ne reflètent pas ce dont il serait capable si il était en forme, mais qui reflètent bien ce dont il est capable actuellement car diminué, d'où son angoisse).
Quelles sont ses notes dans les autres disciplines ?
Il est suivi par un psychiatre ?
- Bouille&BilleNiveau 1
pailleauquebec a écrit:Bouille&Bille a écrit:Tu vois juste oui je crois : le problème se situe dans les lacunes. Il a été en dépression, a été pas mal absent en cycle 3 et décroché au confinement l’an passé. Il a exprimé récemment avoir envie de retourner en 6e pour effacer cela. Il ne sait plus comment faire pour raccrocher... et je ne peux pas accéder à sa demande même si elle est sans doute tout à fait pertinente et correspond à ses besoins. La dyspraxie lui pose peut être problème aussi mais je n’identifie pas à quel endroit hormis en géométrie par moment.
Du coup tu donnes ici plus de précisions qui changent un peu la donne.
Si je résume, c'est un élève qui a des capacités amoindries par un état psychologique dépressif depuis au moins 3 ou 4 ans.
Il est probablement angoissé de constater qu'il accumule les lacunes et qu'il est décroché en mathématiques.
Il a probablement des difficultés à réfléchir, à retenir et à se motiver qui sont dues à son état dépressif.
A cela s'ajoute probablement le problème des notes (qui ne reflètent pas ce dont il serait capable si il était en forme, mais qui reflètent bien ce dont il est capable actuellement car diminué, d'où son angoisse).
Quelles sont ses notes dans les autres disciplines ?
Il est suivi par un psychiatre ?
Dans les autres disciplines il oscille entre très bon et excellent. Il est suivi par psychologue et pedopsy. Ce que je ne m’explique pas c’est qu’ailleurs tout aille bien...
après tu vois en début d’année, sur les premières semaines, je n’y ai vu que du feu. Il ressemblait à un élève « moyen moins » mais ayant appris après le niveau d’absence qu’il avait je n’en suis pas revenu. Quand je suis à côté, j’ai rarement vu un élève capter aussi vite... c’est complètement déroutant.
- FactorNiveau 3
Est-ce qu'un des parents ne serait pas prof de maths ? Ou peut-être un grand-père ? Si j'en crois mon expérience les gens qui ont un parent prof (et j'en fais partie) sont très prompts à se mettre eux-même une énorme pression par rapport à la matière concernée. En tout cas il y a forcément quelque chose de particulier avec les maths chez lui pour que le problème n'intervienne que dans cette matière, d'autres pistes de réflexion ont déjà été données par les collègues.
- Bouille&BilleNiveau 1
Factor a écrit:Est-ce qu'un des parents ne serait pas prof de maths ? Ou peut-être un grand-père ? Si j'en crois mon expérience les gens qui ont un parent prof (et j'en fais partie) sont très prompts à se mettre eux-même une énorme pression par rapport à la matière concernée. En tout cas il y a forcément quelque chose de particulier avec les maths chez lui pour que le problème n'intervienne que dans cette matière, d'autres pistes de réflexion ont déjà été données par les collègues.
Un des deux est prof oui mais pas de maths
- FactorNiveau 3
Bouille&Bille a écrit:Factor a écrit:Est-ce qu'un des parents ne serait pas prof de maths ? Ou peut-être un grand-père ? Si j'en crois mon expérience les gens qui ont un parent prof (et j'en fais partie) sont très prompts à se mettre eux-même une énorme pression par rapport à la matière concernée. En tout cas il y a forcément quelque chose de particulier avec les maths chez lui pour que le problème n'intervienne que dans cette matière, d'autres pistes de réflexion ont déjà été données par les collègues.
Un des deux est prof oui mais pas de maths
Sacrebleu, ma théorie tombe à l'eau Il faudrait que le psy qui suit le gamin essaie de lui faire parler de ce que les maths représentent pour lui
- Pat BÉrudit
J'ai eu en cinquième une élève dyspraxique, excellente partout mais juste "moyenne" en maths (elle avait 12-13), et qui ne comprenait pas pourquoi, alors qu'elle bossait énormément.
Mais la dyspraxie pose un vrai souci en maths. Je connais assez bien le souci, m'étant beaucoup renseigné pour ma fille (qui hélas a bien plus qu'une simple dyspraxie).
Il existe plusieurs types de dyspraxie (gestuelle, visio-spatiale, visio-constructive), avec plusieurs types d'atteintes, qui peuvent aussi se cumuler. D'une façon générale, les enfants dyspraxiques ont souvent un défaut de construction des notions d'espace (et parfois de temps) dans la petite enfance (surtout si atteinte visio-spatiale). Une dyspraxie gestuelle va en outre gêner tout ce qui est comptage (car la manipulation est problématique... et si le visio spatial pose également souci, l'enfant ne peut ni compter du regard, ni compter en déplaçant les objets). Ce sont deux domaines où l'enfant va prendre du retard par rapport aux autres, qui nécessiteront peut-être des adaptations pédagogiques très tôt.
Concrètement, la conséquence, en maths, c'est que l'enfant n'a pas une bonne intuition du nombre et/ou de l'espace. Il va pouvoir apprendre par coeur les méthodes et les procédures, et les appliquer, mais sans avoir de compréhension solide de la notion derrière (d'abord la notion de quantité et ensuite de comparaison de grandeurs ; plus tard, en géométrie, la notion d'angle droit, de parallèle, la compréhension de figures un peu complexes où il se perdra). Ce qui fait qu'il peut rester très "scolaire" dans ce qu'il fait, parce que certaines notions qu'il manipule, que nous jugeons concrètes, restent abstraites pour lui. Pour les atteintes les plus sévères, il sera incapable de lire et de réaliser une figure de géométrie.
Bref, ça peut être une piste, outre sa dépression qui crée des lacunes, pour expliquer qu'il ait quelques fragilités en maths (et dans toutes les matières nécessitant du repérage spatial ou des compréhension de grandeurs). S'il est sérieux, excellent partout, il doit avoir une conscience particulièrement aiguë de ses fragilités dans certains domaines... et donc paniquer.
Mais la dyspraxie pose un vrai souci en maths. Je connais assez bien le souci, m'étant beaucoup renseigné pour ma fille (qui hélas a bien plus qu'une simple dyspraxie).
Il existe plusieurs types de dyspraxie (gestuelle, visio-spatiale, visio-constructive), avec plusieurs types d'atteintes, qui peuvent aussi se cumuler. D'une façon générale, les enfants dyspraxiques ont souvent un défaut de construction des notions d'espace (et parfois de temps) dans la petite enfance (surtout si atteinte visio-spatiale). Une dyspraxie gestuelle va en outre gêner tout ce qui est comptage (car la manipulation est problématique... et si le visio spatial pose également souci, l'enfant ne peut ni compter du regard, ni compter en déplaçant les objets). Ce sont deux domaines où l'enfant va prendre du retard par rapport aux autres, qui nécessiteront peut-être des adaptations pédagogiques très tôt.
Concrètement, la conséquence, en maths, c'est que l'enfant n'a pas une bonne intuition du nombre et/ou de l'espace. Il va pouvoir apprendre par coeur les méthodes et les procédures, et les appliquer, mais sans avoir de compréhension solide de la notion derrière (d'abord la notion de quantité et ensuite de comparaison de grandeurs ; plus tard, en géométrie, la notion d'angle droit, de parallèle, la compréhension de figures un peu complexes où il se perdra). Ce qui fait qu'il peut rester très "scolaire" dans ce qu'il fait, parce que certaines notions qu'il manipule, que nous jugeons concrètes, restent abstraites pour lui. Pour les atteintes les plus sévères, il sera incapable de lire et de réaliser une figure de géométrie.
Bref, ça peut être une piste, outre sa dépression qui crée des lacunes, pour expliquer qu'il ait quelques fragilités en maths (et dans toutes les matières nécessitant du repérage spatial ou des compréhension de grandeurs). S'il est sérieux, excellent partout, il doit avoir une conscience particulièrement aiguë de ses fragilités dans certains domaines... et donc paniquer.
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