Gestion de la crise du Coronavirus dans l'Éducation Nationale

Deux remarques :

1 _ Beaucoup d'enfants ont apprécié (et leurs parents aussi) le premier confinement. Qui permettait aussi, pour les mômes sans difficultés particulières et bénéficiant d'un peu d'espace (ils existent aussi !) de faire en 2 ou 3h maxi l'équivalent d'une journée de cours, de se concentrer, de gagner en autonomie... et de lire, découvrir des films, cuisiner, jardiner, bricoler et bénéficier d'une présence parentale les changeant un peu d'un rythme où l'essentiel des heures éveillées se passe en collectif.

2- Beaucoup des enfants pour lesquels la fermeture des établissements scolaires est présentée comme catastrophique sont précisément des enfants en souffrance à l'école (échec scolaire, punitions régulières, petites et grandes violences, sentiment d'on utilité...). En temps hors covid, qu'est ce que l'institution fait pour leur rendre l'école accueillante et bénéfique ?

La question qui se pose est celle de prolonger la fermeture des écoles ou non. Enfin elle n'est pas posée à vrai dire. Mais elle l'était la réponse serait loin d'être évidente. Encore faut-il que l'on fasse en sorte de pouvoir les ouvrir et de pouvoir les maintenir ouvertes.

Pour les lycéens qui doivent affronter à la fois la réforme et cette situation, c'est catastrophique, en revanche.

Jenny a écrit:Une de mes anciennes élèves s’est suicidée... 19 ans.
C’est terrible pour beaucoup d’étudiants.

Terrible. Je réagis si personne d'autre ne réagit et ne semble préoccupé par le sort des étudiants. Après tout ils s'en remettront c'est ça?

Parmi les enseignants qui militent pour la non-réouverture des classes, combien sont prêts à se faire vacciner?

Certains de mes collègues ne veulent ni se faire vacciner, ni reprendre le boulot et accueillir les élèves comme ils le méritent. Amusant non?

Nush19 a écrit:

Jenny a écrit:Une de mes anciennes élèves s’est suicidée... 19 ans.
C’est terrible pour beaucoup d’étudiants.

Terrible. Je réagis si personne d'autre ne réagit et ne semble préoccupé par le sort des étudiants. Après tout ils s'en remettront c'est ça?

Parmi les enseignants qui militent pour la non-réouverture des classes, combien sont prêts à se faire vacciner?

Certains de mes collègues ne veulent ni se faire vacciner, ni reprendre le boulot et accueillir les élèves comme ils le méritent. Amusant non?

Je n'avais pas lu le message de Jenny. C'est terrible, oui. Il n'y a pas de mots pour décrire cette horreur. On parle peu des étudiants sur ce fil, car on ne les a pas en cours, mais cela ne signifie pas qu'on les oublie : leur malaise est encore plus grand, bien évidemment.

Quelle horreur, Jenny...

Formation magistère, bientôt le webinaire : « évaluer par compétences et en toute bienveillance le résultat d'un auto-test ».
BYON

Spoiler:

ee a écrit:Deux remarques :

1 _ Beaucoup d'enfants ont apprécié (et leurs parents aussi) le premier confinement. Qui permettait aussi, pour les mômes sans difficultés particulières et bénéficiant d'un peu d'espace (ils existent aussi !) de faire en 2 ou 3h maxi l'équivalent d'une journée de cours, de se concentrer, de gagner en autonomie... et de lire, découvrir des films, cuisiner, jardiner, bricoler et bénéficier d'une présence parentale les changeant un peu d'un rythme où l'essentiel des heures éveillées se passe en collectif.

Euh comment dire.....je crois que nous n'avons pas tout à fait les mêmes élèves. Les miens vivent en HLM à 6 minimum dans un petit appartement sans extérieur et ont passé leurs journées devant des écrans. C'est le cas de beaucoup d'élèves.

Le confinement a été parfois bénéfique pour les enfants favorisés, dont les parents se sont véritablement occupés s'ils n'étaient pas déprimés par leur propre obligation de cesser leur activité professionnelle, et qui pouvaient leur proposer des activités culturelles... les enfants de profs par exemple!!

Nush19 a écrit:

Jenny a écrit:Une de mes anciennes élèves s’est suicidée... 19 ans.
C’est terrible pour beaucoup d’étudiants.

Terrible. Je réagis si personne d'autre ne réagit et ne semble préoccupé par le sort des étudiants. Après tout ils s'en remettront c'est ça?

Parmi les enseignants qui militent pour la non-réouverture des classes, combien sont prêts à se faire vacciner?

Certains de mes collègues ne veulent ni se faire vacciner, ni reprendre le boulot et accueillir les élèves comme ils le méritent. Amusant non?

qui a dit cela ? C'est terrible, et les enseignants ne sont pas responsables de l'abandon des étudiants par des ministres surtout préoccupés de flatter l'électorat frontiste à grand renfort de chasse aux supposés islamo-gauchistes.

joebar69 a écrit:
Quant au "Le conseil recommande aussi « le développement d’une plate-forme numérique sécurisée enregistrant les résultats des tests, ou tout autre mode de communication précisant la réalisation du test et son résultat, » par exemple le carnet de correspondance." cité plus haut, suis-je le seul à qui cela fait hérisser les cheveux de la tête ? Quid du secret médical ?

Non, moi aussi je suis interloquée (d'où le post).
Difficile de ne pas se retrouver à atteindre un point Godwin, ça doit être mon côté techno/sciences industrielles (qui croyait d'ailleurs que les données de santé étaient des données sensibles et qu'on ne fiche pas n'importe comment...).
Je pense à cela aussi : https://www.dmp.fr/. Fichage numérique dans tous les domaines...

Kilmeny a écrit:Pour les lycéens qui doivent affronter à la fois la réforme et cette situation, c'est catastrophique, en revanche.

Pandémie + réforme + examens maintenus alors que beaucoup auront fait presque une année scolaire en hybride ou en lisant des fiches. Génial.

Merci... On se sent bien impuissants.
Je pense souvent à elle et à sa maman.

Nush19 a écrit:

Jenny a écrit:Une de mes anciennes élèves s’est suicidée... 19 ans.
C’est terrible pour beaucoup d’étudiants.

Terrible. Je réagis si personne d'autre ne réagit et ne semble préoccupé par le sort des étudiants. Après tout ils s'en remettront c'est ça?

Parmi les enseignants qui militent pour la non-réouverture des classes, combien sont prêts à se faire vacciner?

Certains de mes collègues ne veulent ni se faire vacciner, ni reprendre le boulot et accueillir les élèves comme ils le méritent. Amusant non?

@Nush19,

Je ne suis pas pour la réouverture des écoles dans les circonstances actuelles. Je fais partie de ceux qui veulent se faire vacciner mais la loi ne le permet pas !!! Et je pense que beaucoup de profs(ceux de maternelle et les vulnérables devraient être prioritaires) veulent se faire vacciner .

Nush19 a écrit:

ee a écrit:Deux remarques :

1 _ Beaucoup d'enfants ont apprécié (et leurs parents aussi) le premier confinement. Qui permettait aussi, pour les mômes sans difficultés particulières et bénéficiant d'un peu d'espace (ils existent aussi !) de faire en 2 ou 3h maxi l'équivalent d'une journée de cours, de se concentrer, de gagner en autonomie... et de lire, découvrir des films, cuisiner, jardiner, bricoler et bénéficier d'une présence parentale les changeant un peu d'un rythme où  l'essentiel des heures éveillées se passe en collectif.

Euh comment dire.....je crois que nous n'avons pas tout à fait les mêmes élèves. Les miens vivent en HLM à 6 minimum dans un petit appartement sans extérieur et ont passé leurs journées devant des écrans. C'est le cas de beaucoup d'élèves.

Le confinement a été parfois bénéfique pour les enfants favorisés, dont les parents se sont véritablement occupés s'ils n'étaient pas déprimés par leur propre obligation de cesser leur activité professionnelle, et qui pouvaient leur proposer des activités culturelles... les enfants de profs par exemple!!

Le premier confinement a été aussi bénéfique pour des gamins un peu fragiles, timides qui n'osaient pas poser de questions en classe (ou qui n'étaient pas heureux en classe ). Beaucoup étaient contents d'avoir des mails personnalisés.

Nush19 a écrit:
Certains de mes collègues ne veulent ni se faire vacciner, ni reprendre le boulot et accueillir les élèves comme ils le méritent

Qu'est-ce que ça veut dire???

Un confinement total n'est pas souhaitable pour les élèves, on perd beaucoup d'élèves. J'avais 40% de taux de retour l'an dernier. Et la semaine chaotique d'avant les vacances j'ai eu entre un tiers et 50% de retour selon les classes.

Je suis pour des demi jauges avec une organisation sérieuse pour qu'on puisse faire avancer les élèves, avec une vraie distanciation, et sans perdre la moitié de la troupe, et tout en maintenant les liens sociaux pour les élèves.

Il aurait fallu aussi un cadrage national en amont s'agissant des programmes et des épreuves.

Ça n'a pas été fait et c'est un peu fichu.

Jenny a écrit:Merci... On se sent bien impuissants.
Je pense souvent à elle et à sa maman.

Nush19 a écrit:

ee a écrit:Deux remarques :

1 _ Beaucoup d'enfants ont apprécié (et leurs parents aussi) le premier confinement. Qui permettait aussi, pour les mômes sans difficultés particulières et bénéficiant d'un peu d'espace (ils existent aussi !) de faire en 2 ou 3h maxi l'équivalent d'une journée de cours, de se concentrer, de gagner en autonomie... et de lire, découvrir des films, cuisiner, jardiner, bricoler et bénéficier d'une présence parentale les changeant un peu d'un rythme où  l'essentiel des heures éveillées se passe en collectif.

Euh comment dire.....je crois que nous n'avons pas tout à fait les mêmes élèves. Les miens vivent en HLM à 6 minimum dans un petit appartement sans extérieur et ont passé leurs journées devant des écrans. C'est le cas de beaucoup d'élèves.

Le confinement actuel est plus souple sur ce point (il n'y a qu'à voir le nombre de familles qui se baladent). A mon avis, nos élèves vivent le confinement différemment de l'an dernier.

Nush 19 a écrit:Le confinement a été parfois bénéfique pour les enfants favorisés, dont les parents se sont véritablement occupés s'ils n'étaient pas déprimés par leur propre obligation de cesser leur activité professionnelle, et qui pouvaient leur proposer des activités culturelles... les enfants de profs par exemple!!

C'est aussi le cas hors confinement, qu'en déduire à part qu'il y  a des inégalités sociales (économiques et culturelles) ? C'est malheureux mais le confinement n'en qu'un révélateur supplémentaire d'un problème dont beaucoup s'accommodent.

Nush19 a écrit:Et du côté des étudiants... le mal-être est bien réel, terrible. Deux semaines de présentiel à la Fac en treize mois (sauf pour les étudiants fragiles et quelques uns de première année, un cours par semaine..).

Les facs appliquent assez bien le principe du retour 1 jour par semaine, ce n'est pas la panacée mais c'est appliqué. En revanche (je ne le condamne pas, je le constate simplement) ma fille, qui a repris ses partiels en présentiel (2ème année de médecine), me disait qu'à l'entrée et à la sortie du dernier partiel les étudiants se faisaient bise sans masque (promo d'un peu plus de 200). Le personnel administratif de la fac (qui supervise les partiels) était en rogne et dès l'après-midi un courriel était envoyé aux étudiants leur rappelant les gestes barrière. 

Jenny, je m'associe à ta peine, c'est terrible. Mon conjoint a un de ses élèves de Term qui s'est suicidé en début d'année, tout le monde a été (est toujours) chamboulé.

Tangleding a écrit:Un confinement total n'est pas souhaitable pour les élèves, on perd beaucoup d'élèves. J'avais 40% de taux de retour l'an dernier. Et la semaine chaotique d'avant les vacances j'ai eu entre un tiers et 50% de retour selon les classes.

Je suis pour des demi jauges avec une organisation sérieuse pour qu'on puisse faire avancer les élèves, avec une vraie distanciation, et sans perdre la moitié de la troupe, et tout en maintenant les liens sociaux pour les élèves.

Il aurait fallu aussi un cadrage national en amont s'agissant des programmes et des épreuves.

Ça n'a pas été fait et c'est un peu fichu.

Bien sûr que c'est ce qu'il aurait fallu faire...
Le protocole en juillet dernier prévoyait justement (enfin... vaguement) ce genre d'organisation si les taux d'incidence montaient. Il n'a jamais été appliqué.

Je ne pense pas que les problèmes psy touchent plus les familles défavorisées, d'ailleurs des enfants suivis par des pédiatres sur de nombreuses années sont rarement issus de familles défavorisées.

Quand on a 16 ans, voir uniquement ses parents, ce n'est pas idéal même quand ce sont des profs.

Manu7 a écrit:Je ne pense pas que les problèmes psy touchent plus les familles défavorisées, d'ailleurs des enfants suivis par des pédiatres sur de nombreuses années sont rarement issues de familles défavorisées

Ne confonds-tu pas ceux qui ont des problèmes psy et ceux qui, ayant des problèmes psy, ont accès à un traitement? Il se peut très bien que beaucoup aient des problèmes psy sans accès à des pédiatres ou à des psy. Si tel était le cas, on pourrait même se dire qu'il s'agit de groupes de personnes défavorisés.

Merci Tangleding.
Cleroli : Ça a été un choc effectivement pour ses anciens professeurs...
Une gamine brillante et méritante, un peu fragile, mais je ne pensais pas qu’elle mettrait fin à ses jours. L’isolement des étudiants est terrible.

Pat B a écrit:

Tangleding a écrit:Un confinement total n'est pas souhaitable pour les élèves, on perd beaucoup d'élèves. J'avais 40% de taux de retour l'an dernier. Et la semaine chaotique d'avant les vacances j'ai eu entre un tiers et 50% de retour selon les classes.

Je suis pour des demi jauges avec une organisation sérieuse pour qu'on puisse faire avancer les élèves, avec une vraie distanciation, et sans perdre la moitié de la troupe, et tout en maintenant les liens sociaux pour les élèves.

Il aurait fallu aussi un cadrage national en amont s'agissant des programmes et des épreuves.

Ça n'a pas été fait et c'est un peu fichu.

Bien sûr que c'est ce qu'il aurait fallu faire...
Le protocole en juillet dernier prévoyait justement (enfin... vaguement) ce genre d'organisation si les taux d'incidence montaient. Il n'a jamais été appliqué.

Oui, mais quand avons nous vu les choses se prévoir en amont ? Nous avons quand même depuis deux ans le privilège d'assister et de subir à la fois la réforme d'un bac dont on a l'impression que notre ministère tout puissant découvre les modalités de mise en place au fur et à mesure et une adaptation au jour le jour face à la pandémie. Dès que Blanquer a décidé, en novembre, la possibilité et non l'obligation pour les lycées de se mettre en demi jauge, n'importe qui pouvait prévoir qu'il y aurait rupture d'égalité face au bac. Mais, plutôt que d'adapter immédiatement les épreuves à la situation, il a préféré attendre et laisser pourrir. Et tout est du même acabit. On dirait un canard sans tête. C'est désespérant.

Jenny, c'est terrible.

Manu7 a écrit:Je ne pense pas que les problèmes psy touchent plus les familles défavorisées, d'ailleurs des enfants suivis par des pédiatres sur de nombreuses années sont rarement issues de familles défavorisées.

Quand on a 16 ans, voir uniquement ses parents, ce n'est pas idéal même quand ce sont des profs.

Les problèmes psy chez les enfants concernent tous les milieux sociaux.
Pour le pédiatre, c'est plus compliqué que cela, à l'occasion interroge tes collègues pour savoir qui fait suivre son/enfant(s) chez un pédiatre, tu verras que dès que l'enfant est scolarisé, il est généralement suivi chez le généraliste. 
Au passage, la pédiatre chez qui je vais est installée dans "le" quartier difficile de la ville (toutes proportions gardées, c'est une ville de 20 000 hab) et applique systématiquement le tiers payant car sa patientèle n'est pas du tout favorisée.

Il y a des pédiatres à l'hôpital et c'st entièrement gratuit.

Nush19 a écrit:

ee a écrit:Deux remarques :

1 _ Beaucoup d'enfants ont apprécié (et leurs parents aussi) le premier confinement. Qui permettait aussi, pour les mômes sans difficultés particulières et bénéficiant d'un peu d'espace (ils existent aussi !) de faire en 2 ou 3h maxi l'équivalent d'une journée de cours, de se concentrer, de gagner en autonomie... et de lire, découvrir des films, cuisiner, jardiner, bricoler et bénéficier d'une présence parentale les changeant un peu d'un rythme où  l'essentiel des heures éveillées se passe en collectif.

Euh comment dire.....je crois que nous n'avons pas tout à fait les mêmes élèves. Les miens vivent en HLM à 6 minimum dans un petit appartement sans extérieur et ont passé leurs journées devant des écrans. C'est le cas de beaucoup d'élèves.

Le confinement a été parfois bénéfique pour les enfants favorisés, dont les parents se sont véritablement occupés s'ils n'étaient pas déprimés par leur propre obligation de cesser leur activité professionnelle, et qui pouvaient leur proposer des activités culturelles... les enfants de profs par exemple!!

Je ne dis pas autre chose ! Il n'y a pas que des enfants de profs et d'avocats en maison avec grand jardin dans une ville moyenne de province, mais il n'y a pas non plus que des familles de 4 ou 5 enfants vivant dans 50m2 au Franc Moisin, ou dans une chambre d'hôtel meublé Porte de Clignancourt... Que les gamins victimes d'injustice sociale n'intéressent les pouvoirs publics que pour justifier le présentiel à tout prix, ça m'agace. Et me donne donc envie de rappeler que des enfants et ados pour lesquels quelques semaines, voire quelques mois, de distanciel, ça peut être pas mal, ça existe aussi.