- LeclochardEmpereur
Stork a écrit:Librement, dans les choix de tes supports, la façon dont tu vas faire passer les connaissances, oui. Par contre, au niveau de l’organisation temporelle, le métier d’enseignant est très contraint surtout pour les profs d’école. Un PE ne peut pas prendre un petit RTT vite fait s’il a un souci perso à régler.
C’est vrai qu’un P-e a une organisation plus contrainte qu’un enseignant du secondaire. mon emploi du temps ne remplit les cinq jours (quoique celui de cette année est assez étendu) du matin au soir. J’utilise mes moments sans cours pour bosser. Je travaille très peu le week-end. J’ai aussi un peu d’expérience.
- LeclochardEmpereur
Mehitabel a écrit:Leclochard a écrit:Mehitabel a écrit:roxanne a écrit:Contente de voir qu'on est plusieurs à partager ce point de vue.
C'est aussi mon point de vue. Je ne troquerais pas 500/600 euros de plus contre mon bien le plus précieux : mon temps libre, ma liberté de faire ce que je veux, ce en quoi je crois le plus. J'aime être dans une salle de classe, j'aime le public des collégiens et comme je leur dis souvent, si vous, vous n'êtes pas contents d'être là, c'est votre problème, mais moi tous les matins je suis ravie de me lever pour vous retrouver et faire ce que je peux.
Oui, cela demande de ne pas se prendre pour un sauveur, de faire fi des inspecteurs, de certains collègues, de prendre du recul par rapport à toutes les injonctions entendues, il faut être plus fort que cela. Si un inspecteur vient demain dans ma classe, je vais en prendre pour mon grade, je le sais, mais je m'en fous, pour de vrai, je sais que cela ne me fera strictement rien, parce que tous les matins c'est moi qui me lève le matin pour essayer de transmettre un petit quelque chose aux 6eA. Je sais aussi que le système d'avancement est pipé et j'en attends rien.
Quant à la supposée valorisation ailleurs, je n'y crois pas une seule seconde, je crois que la seule valorisation que l'on doit attendre c'est la sienne propre, et que si on croit vraiment que dans les entreprises du privé on est plus reconnu, mieux traité, on se trompe lourdement.
L'EN n'est pas parfaite, elle a plein de défauts, mais non je n'irais pas travailler chez Orange, ou dans un supermarché où je ne pense pas que l'on reconnaisse les employés mieux qu'à l'EN.
Et dans ces temps de crise où des gens regardent leurs indemnités chômages la boule au ventre, je suis reconnaissante de pouvoir payer mon loyer, nourrir mes enfants sans angoisses, et s'il faut mettre de côté une illusion de reconnaissance de côté je suis prête à le faire pour cela.
d’accord avec toi. Le vrai plaisir du métier est que je peux m’organiser à peu près librement et les conditions de travail sont trop souvent repoussantes pour que je désire le privé.
Par contre, je ne comprends pas que tu parles de 500 ou 600 euros. Eva se prépare à devenir notaire (ou je n’ai pas tout compris). Et dans ce cas, c’est plutôt 4000, 5000 euros de différence. A ce niveau, ce n’est plus la même vie. Sachant que le notaire ne travaille pas quatre ou cinq fois plus que nous.
J'ai gagné ces sommes, même plus, en étant enseignante, ce n'est pas la même vie c'est vrai. Mais j'ai aussi appris quelque chose, c'est que le rapport à l'argent se construit tout au long de sa vie, et je crois profondément que le problème n'est pas d'en gagner ou pas, c'est notre façon de vivre AVEC ce que l'on gagne, quel que soit ce que l'on gagne.
Par ailleurs, si des notaires gagnent ces sommes-là, je ne pense pas qu'ils atteignent tous ce salaire, et que la concurrence est aussi rude dans ce domaine. Avant d'avoir un bureau qui tourne, il faut aussi avoir vécu quelques angoisses financières avant. Je crois que l'on fantasme beaucoup les salaires des autres professions, ainsi que leurs conditions de travail et de carrière. Je ne parle pas de toi en particulier
En France métropolitaine, il ne doit pas y avoir des dizaines de milliers d’enseignants qui gagnent plus de 5000 ou 6000 euros par mois. Ailleurs, je ne sais pas.
Le revenu du notaire dépend des résultats de l’étude. Comme un fond de commerce, certains rapportent beaucoup et d’autres peu. À Paris, c’est plus qu’à Orléans ou à Trivouille. Évidemment, ils ne la rachètent pas au même prix. l’idéal, c’est d’avoir un apport conséquent. Mais le principe est là. Ils peuvent gagner 3000 comme 20000 euros. Après, c’est vrai, il faut rembourser le crédit, assumer les responsabilités, recruter, diriger une équipe... c’est un boulot de chef d’entreprise.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- capucine42Érudit
Tous les notaires ne sont pas propriétaires de leur étude ni à la tête de leur entreprise...Mais l'espoir leur est permis alors que notre grille est connue.
Je suis d'accord avec Mehitabel, on réagit aussi selon notre rapport à l'argent et il évolue au fil du temps.
L'important est de réussir ses projets personnels tout en se sentant à sa place dans son travail, c'est bien pour cela que donner des conseils objectifs est compliqué.
Personnellement je n'ai pas besoin d'être riche et nos deux salaires de fonctionnaires en province me suffisent, en revanche je ne souhaite pas que ma fille aille vers un métier qui ne permet pas à une personne seule d'être suffisamment à l'aise financièrement. Mais c'est un peu HS car chacun évaluera selon ses besoins et son rapport à l'argent.
Je suis d'accord avec Mehitabel, on réagit aussi selon notre rapport à l'argent et il évolue au fil du temps.
L'important est de réussir ses projets personnels tout en se sentant à sa place dans son travail, c'est bien pour cela que donner des conseils objectifs est compliqué.
Personnellement je n'ai pas besoin d'être riche et nos deux salaires de fonctionnaires en province me suffisent, en revanche je ne souhaite pas que ma fille aille vers un métier qui ne permet pas à une personne seule d'être suffisamment à l'aise financièrement. Mais c'est un peu HS car chacun évaluera selon ses besoins et son rapport à l'argent.
- Lord StevenExpert
Fires of Pompeii a écrit:C'est quand même fou qu'un agrégé soit toujours taxé a priori de manquer de pédagogie. Pourquoi il en manquerait plus qu'un certifié ? Et d'où ça sort, cette bêtise de vouloir adapter le contenu du concours à l'enseignement ? Si on faisait ça je pourrais me contenter de connaître mes conjugaisons et mes déclinaisons, en latin. Mais en fait non, il faut savoir le latin et avoir cette hauteur de vue pour prétendre l'enseigner. Alors qu'on arrête ces sornettes et qu'on laisse l'agrégation rester disciplinaire : le massacre du CAPES ne vous suffit donc pas ?
+1000
_________________
If you play with a cat, you should mind his scratch
- HORAHabitué du forum
*Ombre* a écrit:Madame_Prof a écrit:Stork a écrit:Pour tout roxanne : salaire, considération, conditions de travail, perspectives.
Mouais.
Mais, à lire certaines personnes sur ce forum, c'est toujours la même rengaine : l'herbe est plus verte ailleurs, fuyez. Bof, franchement, je suis pas sûre. On peut aimer son métier de prof, se battre pour améliorer les conditions de travail (qui sont à améliorer oui bien sûr), mais je trouve ça triste de lire sans cesse des messages de découragement quand des jeunes viennent ici se renseigner sur le métier.
J'ai longtemps voulu être infirmière. On m'en a dissuadé pour les raisons que tu cites... C'est toujours dans un coin de ma tête. Dans un monde idéal, j'aimerais être prof de SVT la moitié du temps, infirmière l'autre moitié du temps.
Bon, évidemment, faut quand même bien faire comprendre aux éventuels futurs collègues ce qui les attend, car beaucoup idéalisent totalement le métier.
En fait, si j'en crois les différents fils qui se croisent sur ce forum, de nombreux enseignants sont prêts à tout pour quitter le navire tant que c'est encore possible ; et à côté de ça, de plus en plus de gens d'horizons très différents envisagent l'enseignement comme une porte de sortie d'un travail qui ne les épanouit pas ou plus.
Qu'en conclure ?
Quand Lefteris ou d'autres analysent ce qui se produit au sein de l'EN, ils insistent sur le fait que ces pratiques de management dévastatrices viennent tout droit du privé. Ce que je constate, pour ma part, c'est beaucoup de souffrance dans le monde du travail, dans le public comme dans le privé. A se demander s'il y a encore de l'herbe verte quelque part, voire de l'herbe tout court, autre chose à lécher que nos plaies et le sel de notre sueur.
Il y a quelque chose d'universellement pourri dans le monde du travail tel qu'il s'est mondialement organisé. On n'échappera pas aux vicissitudes de cette situation avant très longtemps, avant de profonds changements, s'ils doivent advenir un jour.
Alors entre-temps, puisqu'il faut bien vivre, et si possible pas trop mal, je crois que travailler dans un domaine qui fasse sens pour nous, où, comme le dit Roxanne, on se sent à sa place, et où l'on trouve malgré tout de réelles satisfactions, cela reste un bon choix.
Tous mes encouragements à eva.
Entièrement d'accord avec toi. C'est une lame de fond qui traverse tous les secteurs. La répétition acharnée du discours managérial auprès de la hiérarchie, à tous les échelons, finit par produire ses effets : les chefs sont mis en concurrence, avec la grosse prime financière-récompense psychologique en guise de carotte, et c'est à celui qui fera plus avec moins, quels qu'en soient les coûts humains, qui n'existent pas dans cette idéologie car celui-ci qui souffre est celui qui est faible, qui n'a pas su s'adapter, développer ses compétences, qui n'est rien. Au bout d'un tel endoctrinement il ne peut y avoir que du darwinisme social.
En tant qu'enseignante, je ne vis pas de l'intérieur les conséquences de ce management dans les autres professions, mais je devine ses conséquences dans l'EN : ce sera haro sur celui qui fera mine de ne pas vivre par et pour son établissement, ses projets, sa com. C'était déjà le cas à travers le discours de bonne soeur délivré par les iufm-inspé, et on sait à quel point la culpabilisation fonctionne dans un métier comme le nôtre. Mais cela va prendre une ampleur inédite, avec une précarisation sans précédent des personnels.
- pseudo-intelloSage
Mehitabel a écrit:Leclochard a écrit:Mehitabel a écrit:roxanne a écrit:Contente de voir qu'on est plusieurs à partager ce point de vue.
C'est aussi mon point de vue. Je ne troquerais pas 500/600 euros de plus contre mon bien le plus précieux : mon temps libre, ma liberté de faire ce que je veux, ce en quoi je crois le plus. J'aime être dans une salle de classe, j'aime le public des collégiens et comme je leur dis souvent, si vous, vous n'êtes pas contents d'être là, c'est votre problème, mais moi tous les matins je suis ravie de me lever pour vous retrouver et faire ce que je peux.
Oui, cela demande de ne pas se prendre pour un sauveur, de faire fi des inspecteurs, de certains collègues, de prendre du recul par rapport à toutes les injonctions entendues, il faut être plus fort que cela. Si un inspecteur vient demain dans ma classe, je vais en prendre pour mon grade, je le sais, mais je m'en fous, pour de vrai, je sais que cela ne me fera strictement rien, parce que tous les matins c'est moi qui me lève le matin pour essayer de transmettre un petit quelque chose aux 6eA. Je sais aussi que le système d'avancement est pipé et j'en attends rien.
Quant à la supposée valorisation ailleurs, je n'y crois pas une seule seconde, je crois que la seule valorisation que l'on doit attendre c'est la sienne propre, et que si on croit vraiment que dans les entreprises du privé on est plus reconnu, mieux traité, on se trompe lourdement.
L'EN n'est pas parfaite, elle a plein de défauts, mais non je n'irais pas travailler chez Orange, ou dans un supermarché où je ne pense pas que l'on reconnaisse les employés mieux qu'à l'EN.
Et dans ces temps de crise où des gens regardent leurs indemnités chômages la boule au ventre, je suis reconnaissante de pouvoir payer mon loyer, nourrir mes enfants sans angoisses, et s'il faut mettre de côté une illusion de reconnaissance de côté je suis prête à le faire pour cela.
d’accord avec toi. Le vrai plaisir du métier est que je peux m’organiser à peu près librement et les conditions de travail sont trop souvent repoussantes pour que je désire le privé.
Par contre, je ne comprends pas que tu parles de 500 ou 600 euros. Eva se prépare à devenir notaire (ou je n’ai pas tout compris). Et dans ce cas, c’est plutôt 4000, 5000 euros de différence. A ce niveau, ce n’est plus la même vie. Sachant que le notaire ne travaille pas quatre ou cinq fois plus que nous.
J'ai gagné ces sommes, même plus, en étant enseignante, ce n'est pas la même vie c'est vrai. Mais j'ai aussi appris quelque chose, c'est que le rapport à l'argent se construit tout au long de sa vie, et je crois profondément que le problème n'est pas d'en gagner ou pas, c'est notre façon de vivre AVEC ce que l'on gagne, quel que soit ce que l'on gagne.
Par ailleurs, si des notaires gagnent ces sommes-là, je ne pense pas qu'ils atteignent tous ce salaire, et que la concurrence est aussi rude dans ce domaine. Avant d'avoir un bureau qui tourne, il faut aussi avoir vécu quelques angoisses financières avant. Je crois que l'on fantasme beaucoup les salaires des autres professions, ainsi que leurs conditions de travail et de carrière. Je ne parle pas de toi en particulier
Oui, alors non, en tout cas, pas dans les grandes lignes.
J'ai regardé à Paris ce que je pouvais louer en type de bien pour mon salaire : ça va du "grand studio de 42 m2" à l’appart avec deux chambres. On est 5, donc. Et encore, ça, c'est si tout mon salaire y passe (ou,, je sais, à Paris, on gagnerait un peu plus, parce que le traitement est zoné, mais vous voyez l'idée). J'ai des copains qui vivent à 10 minutes en voiture d'Evian, et qui peuvent, parc qu'ils ont un gros budget ; pour une maison normale, avec un jardin normal, des chambres plutôt petites quand même, c'est l'équivalent de on salaire qui passe en loyer.
Idem pour nos vieux jours : avec l'allongement du temps de travail et le recul du départ en retraite, on serait nombreux, si on pouvait, à épargner pour partir plus tôt. Le étier est usant, et ça ne va pas s'améliorer à court ni moyen terme.
Alors évidemment, le budget, c'est AUSSI ce qu'on en fait, mais on n'a pas fait voeu de pauvreté non plus, et quand on a du mal à partir en vacances (on m'avait pas dit qu'un enseignant certifié avait intérêt à aimer le camping, et en occurrence, on n'aime pas ça) et que les sorties, faudrait bien limiter aussi, ça fait mal aux fesses ; surtout qu'à côté, pas de budget clopes, pas de budget cosmétiques, très peu d’achat de vêtements et souvent d'occasion, Vinted et momox sont noms amis pour acheter livres et vêtements aux enfants,enfin, j'ai jamais été très dépensière, mais là, ça commence à faire).
Attention : avant d'avoir des enfants, et avant d'avoir un salaire gelé, ou les toutes premières années de gel, ça allait mieux. J'tais plutôt économe, mais partant de là, je me faisais plaisir aussi. C'est ça, aussi, qu'il faut voir : une somme qui paraît décente à 25 balais parce que tu n'as pas d'enfants ne suffira plus par la suite.
_________________
- Publicité:
Mots croisés d'apprentissage - lecture et orthographe
Mamusique sur Bandcamp
Ecoutez mes chansons sur Soundcloud
- CleroliDoyen
Non, pour un nombre conséquent de Français (parmi lesquels des profs sûrement), le problème est bien de ne pas en gagner suffisamment pour vivre correctement. Se retrouver à découvert à partir du 15 de chaque mois est un VRAI problème.Mehitabel a écrit:Mais j'ai aussi appris quelque chose, c'est que le rapport à l'argent se construit tout au long de sa vie, et je crois profondément que le problème n'est pas d'en gagner ou pas, c'est notre façon de vivre AVEC ce que l'on gagne, quel que soit ce que l'on gagne
- JennyMédiateur
pseudo-intello a écrit:
J'ai regardé à Paris ce que je pouvais louer en type de bien pour mon salaire : ça va du "grand studio de 42 m2" à l’appart avec deux chambres. On est 5, donc. Et encore, ça, c'est si tout mon salaire y passe (ou,, je sais, à Paris, on gagnerait un peu plus, parce que le traitement est zoné, mais vous voyez l'idée).
J'ai royalement 70 euros par mois. Nickel pour se loger à proximité de mon bahut du centre de Paris.
- StorkNiveau 4
Mehitabel a écrit:Mais j'ai aussi appris quelque chose, c'est que le rapport à l'argent se construit tout au long de sa vie, et je crois profondément que le problème n'est pas d'en gagner ou pas, c'est notre façon de vivre AVEC ce que l'on gagne, quel que soit ce que l'on gagne
Faux. Certaines rémunérations ne permettent tout simplement pas de vivre (j’entends par là avoir un logement à la surface suffisante pour le nombre d’occupants, pouvoir remplir le frigo, la base quoi).
C’est marrant ce truc des enseignants, „ça gagne pas mieux ailleurs“, „l’argent c’est ce qu’on en fait“ : comme pour ne pas s’avouer que les profs français gagnent réellement trop peu vu leur charge de travail.
- pseudo-intelloSage
Jenny a écrit:pseudo-intello a écrit:
J'ai regardé à Paris ce que je pouvais louer en type de bien pour mon salaire : ça va du "grand studio de 42 m2" à l’appart avec deux chambres. On est 5, donc. Et encore, ça, c'est si tout mon salaire y passe (ou,, je sais, à Paris, on gagnerait un peu plus, parce que le traitement est zoné, mais vous voyez l'idée).
J'ai royalement 70 euros par mois. Nickel pour se loger à proximité de mon bahut du centre de Paris.
Oui, voilà. Je n'ai pas été assez claire dans ma manière de m'exprimer, mais le sublime surplus de salaire, même multiplié par deux (var nous sommes deux) ne saurait me permettre de me loger décemment.
_________________
- Publicité:
Mots croisés d'apprentissage - lecture et orthographe
Mamusique sur Bandcamp
Ecoutez mes chansons sur Soundcloud
- A TuinVénérable
Je suis sûre que même un employé à long terme dans un magasin comme Leroy-Merlin et vivant à côté se les fait facilement ses 1800 euros au bout de quelques années, si ce n'est rapidement en étant un peu vaillant et dynamique. Et ils ne bossent pas en dehors, ils ont la paix et pas des cours à préparer ou des copies à corriger. Ce sera le devenir de certains de mes élèves de bac pro logistique. Et ils ne vivront pas moins bien que la plupart d'entre nous plus généralement.
C'est sûr qu'à côté un prof à 2000 euros avec toutes les contraintes inhérentes, il ne passe pas forcément pour un clochard mais ça fait pas rêver.
C'est sûr qu'à côté un prof à 2000 euros avec toutes les contraintes inhérentes, il ne passe pas forcément pour un clochard mais ça fait pas rêver.
- Clecle78Bon génie
Surtout si on compare avec l'Allemagne où la vie est moins chère en plus ! 3000 euros pour un stagiaire il y a 10 ans, 4000 pour un titulaire. 25 séances de cours de 45 minutes.
- MehitabelVénérable
Stork a écrit:Mehitabel a écrit:Mais j'ai aussi appris quelque chose, c'est que le rapport à l'argent se construit tout au long de sa vie, et je crois profondément que le problème n'est pas d'en gagner ou pas, c'est notre façon de vivre AVEC ce que l'on gagne, quel que soit ce que l'on gagne
Faux. Certaines rémunérations ne permettent tout simplement pas de vivre (j’entends par là avoir un logement à la surface suffisante pour le nombre d’occupants, pouvoir remplir le frigo, la base quoi).
C’est marrant ce truc des enseignants, „ça gagne pas mieux ailleurs“, „l’argent c’est ce qu’on en fait“ : comme pour ne pas s’avouer que les profs français gagnent réellement trop peu vu leur charge de travail.
Bien sûr, mais est-ce le cas des enseignants ? On ne parle pas de toutes les rémunérations en France là, on parle de notaire/enseignant. Ce n'est pas la même vie, mais ce ne sont pas les mêmes choix non plus ?
Quant au logement sur Paris, bien sûr, mais là encore, est-ce que tous les enseignants vivent à Paris ? Est-ce que c'est une obligation ? Certains vivent à Paris parce que leur conjoint y travaille et n'a pas d'autres opportunités, ils sont donc en couple avec deux salaires, dont un salaire parisien. Comparons ce qui est comparable.
Et quand on voit la fuite des Parisiens vers la province actuellement (cf le marché de l'immobilier en province), c'est bien qu'il est possible d'échapper à cette situation, si on en a envie.
- lene75Prophète
pseudo-intello a écrit:C'est ça, aussi, qu'il faut voir : une somme qui paraît décente à 25 balais parce que tu n'as pas d'enfants ne suffira plus par la suite.
+1000
Et puis il y a un truc qui change complètement la donne pour les nouveaux entrants : la réforme des retraites. Avant on savait plus ou moins que le salaire n'était pas très élevé, mais on pouvait compter sur une retraite correcte. Maintenant on sait qu'à la retraite ce sera encore la misère et que payer nos frais de santé (de plus en plus chers, de moins en moins bien remboursés) sera très compliqué. Nous ne pouvions pas savoir qu'on nous ferait ce sale coup, mais ceux qui s'engagent aujourd'hui le savent.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- StorkNiveau 4
C’est exactement ça @ A Tuin. Le métier d’enseignant en France est trop épuisant, contraignant, exigeant aussi pour le salaire reçu.
- roxanneOracle
Peut-être mais penser que l'herbe est bien plus verte ailleurs c'est à mon avis illusoire.
- A TuinVénérable
Je sais que mes élèves de Bac Pro pas forcément bons en classe mais vaillants et motivés gagneront sans doute leur vie s'ils sont persévérants. Et franchement mon métier ne leur fait pas du tout envie quand ils voient le profil des classes qu'on récupère ^^
- JennyMédiateur
Mehitabel a écrit:Quant au logement sur Paris, bien sûr, mais là encore, est-ce que tous les enseignants vivent à Paris ? Est-ce que c'est une obligation ? Certains vivent à Paris parce que leur conjoint y travaille et n'a pas d'autres opportunités, ils sont donc en couple avec deux salaires, dont un salaire parisien. Comparons ce qui est comparable.
Même avec un conjoint cadre sup dans le privé, nous pourrions difficilement nous loger dans autre chose qu'un studio... Donc on économise et j'enchaîne les heures sup parce qu'à un moment, 2h30 de transport par jour, ça use.
- StorkNiveau 4
lene75 a écrit:pseudo-intello a écrit:C'est ça, aussi, qu'il faut voir : une somme qui paraît décente à 25 balais parce que tu n'as pas d'enfants ne suffira plus par la suite.
+1000
Et puis il y a un truc qui change complètement la donne pour les nouveaux entrants : la réforme des retraites. Avant on savait plus ou moins que le salaire n'était pas très élevé, mais on pouvait compter sur une retraite correcte. Maintenant on sait qu'à la retraite ce sera encore la misère et que payer nos frais de santé (de plus en plus chers, de moins en moins bien remboursés) sera très compliqué. Nous ne pouvions pas savoir qu'on nous ferait ce sale coup, mais ceux qui s'engagent aujourd'hui le savent.
Oh que oui. D’autant plus que je ne sais pas à quoi ressemble un notaire proche de la retraite mais je sais à quoi un prof ressemble et ils sont tous pareils ils n’en peuvent plus.
- A TuinVénérable
roxanne a écrit:Peut-être mais penser que l'herbe est bien plus verte ailleurs c'est à mon avis illusoire.
Je pense que passé un certain âge, on peut aussi avoir envie de gagner ses sempiternels 2000 euros, mais en ayant le bien-être de ne plus passer ses soirées de semaine à préparer des cours et des machins bidules pour le lendemain. Quand on aura 60 ou 70 ans, je nous vois bien passer les soirs à préparer des cours moisis pour le lendemain. Pour 2000 euros. Ça fait envie, c'est clair ! Quel salaire on gagne en tant que certifié, à 60 ans ? 2300 euros ? Punaise ça fait rêver pour la retraite (ah mais c'est vrai, nous serons secs avant. L'espérance de vie en bonne santé actuelle est de 64 ans). Sans compter qu'à ces âges là enseigner devant des jeunes devient ingrat car ils voient les professeurs de ces âges comme des momies à exterminer.
Et d'ici 30 ans le métier a encore le temps de se dégrader. 30 ans c'est court et long à la fois.
Je pense vraiment qu'il y a ces aspects là dans la balance Roxanne. En dehors du fait que le métier est intéressant, peut avoir des aspects passionnants etc.
- MehitabelVénérable
Jenny a écrit:Mehitabel a écrit:Quant au logement sur Paris, bien sûr, mais là encore, est-ce que tous les enseignants vivent à Paris ? Est-ce que c'est une obligation ? Certains vivent à Paris parce que leur conjoint y travaille et n'a pas d'autres opportunités, ils sont donc en couple avec deux salaires, dont un salaire parisien. Comparons ce qui est comparable.
Même avec un conjoint cadre sup dans le privé, nous pourrions difficilement nous loger dans autre chose qu'un studio... Donc on économise et j'enchaîne les heures sup parce qu'à un moment, 2h30 de transport par jour, ça use.
Tu travailles donc à faire changer ta situation, tu n'es pas là dire ouin ouin c'est horrible, je ne peux pas me loger, pauvre victime que je suis. En tout cas, je n'ai jamais lu cela dans tes messages, ni même te plaindre de tes HS. Les discours fatalistes qui consistent à dire que tout est mieux ailleurs, que regardez comme ils ont de la chance alors que nous non, c'est insupportable, vraiment. Comme si on était enfermé dans une page écrite à l'avance, sans marge de manoeuvre ou d'action, c'est terrible de vivre comme ça.
- Lowpow29Fidèle du forum
Ça m'a fait rêvé aussi mais en fait... Non, les profs allemands travaillent beaucoup plus (je veux dire, ils ont davantage de tâches obligatoires y compris administratives), selon les Länder.Clecle78 a écrit:Surtout si on compare avec l'Allemagne où la vie est moins chère en plus ! 3000 euros pour un stagiaire il y a 10 ans, 4000 pour un titulaire. 25 séances de cours de 45 minutes.
Car dans ta liste tu oublies que tu remplaces potentiellement toutes les semaines des cours au pied levé, ce qui souvent est simplement de la permanence mais ce sont des heures où tu DOIS être là, prêt à être mobilisé, même 5 minutes avant.
+ tu oublies aussi les surveillances, à temps plein tu auras environ 2 heures de surveillance par semaine donc ça peut vouloir dire 20 minutes de portail le lundi matin, 20 min de cour pendant la récréation du mercredi matin et 30 min de cantine (où tu es donc responsable du nettoyage des tables etc) pendant la pause midi (qui ne dure que 45 minutes!!) du vendredi.
+ les 30 heures de formations obligatoires qui ont lieu HORS du temps de cours donc de 16h à 19h ou le samedi.
+ beaucoup moins de vacances scolaires puisque les journées sont plus courtes (on finit max. à 15h30) MAIS comme une heure dure 45 min, tu peux aussi avoir 7 cours dans la journée!
+ pas de possibilité de muter comme tu veux, déjà pour obtenir un poste il faut passer un entretien et ensuite une fois dans le poste, ton chef peut s'opposer jusque deux années de suite à ce que tu t'en ailles.
+ obligation d'être PP même si tu ne veux pas, et là tu gères le secrétariat : certificats médicaux en cas d'absence etc
+ heures supplémentaires non payées, tu dois juste compter sur le fait que tu auras ces heures en moins sur le service de l'année suivante
Bref, ça n'est pas le sujet du fil, et oui le salaire est meilleur, mais enseigner deux matières sur 8 niveaux (oui puisque collège et lycée sont mélangés), du CM2 à la Terminale, avec les conditions décrites ci-dessus, moi je commence à me demander ce qui vaut mieux. Mais je ne désespère pas de trouver une école où ça soit faisable.
J'édite concernant la vie soit disant moins chère: non ce n'est pas le cas dans les grandes villes en ce qui concernent les loyers. On s'approche vite des prix parisiens dans des villes comme Munich ou Hambourg selon les quartiers et il est difficile de se loger sans avoir un CDI.
_________________
La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- roxanneOracle
Oui sauf qu'à Leroy -Merlin ou autres, tu as tes chiffres à faire toutes les semaines, la pression des chefs ou des clients et la possibilité d'être licencié par restructuration du jour au lendemain. Et sans même parler de ce genre de boulot, j'ai vu atour de moi craquer des cadres dans la banque ou autres. Quant à préparer mes cours, ce n'st pas ça qui me gène le plus dans l'EN, au contraire.
- StorkNiveau 4
Mehitabel a écrit:Jenny a écrit:Mehitabel a écrit:Quant au logement sur Paris, bien sûr, mais là encore, est-ce que tous les enseignants vivent à Paris ? Est-ce que c'est une obligation ? Certains vivent à Paris parce que leur conjoint y travaille et n'a pas d'autres opportunités, ils sont donc en couple avec deux salaires, dont un salaire parisien. Comparons ce qui est comparable.
Même avec un conjoint cadre sup dans le privé, nous pourrions difficilement nous loger dans autre chose qu'un studio... Donc on économise et j'enchaîne les heures sup parce qu'à un moment, 2h30 de transport par jour, ça use.
Tu travailles donc à faire changer ta situation, tu n'es pas là dire ouin ouin c'est horrible, je ne peux pas me loger, pauvre victime que je suis. En tout cas, je n'ai jamais lu cela dans tes messages, ni même te plaindre de tes HS. Les discours fatalistes qui consistent à dire que tout est mieux ailleurs, que regardez comme ils ont de la chance alors que nous non, c'est insupportable, vraiment. Comme si on était enfermé dans une page écrite à l'avance, sans marge de manoeuvre ou d'action, c'est terrible de vivre comme ça.
En fait si on suit ce raisonnement, l‘Etat n’a pas de raison d‘ augmenter les enseignants pour les faire un peu remonter dans le classement OCDE, faire que leurs salaires éternellement gelés soient en adéquation avec le coût de la vie en France. Non, c’est aux enseignants français de s’adapter à leur salaire en quittant éventuellement leur bassin de vie, en demandant au conjoint de faire des sacrifices professionnels, etc.
C’est bizarre quand même.
- FlanoirNiveau 2
Il y a de grandes disparités dans le monde du notariat.
Mon frère, qui est notaire depuis 15 ans, nommé par le ministère et tout le tintouin, perçoit environ 2400 euros net, après déduction des impôts. Il finit sa journée à 18h, ne prend que de rares jours de congés, et il lui arrive de se rendre à l'étude le week-end.
Bien sûr, les notaires qui ont des parts dans l'étude sont mieux lotis, eux-mêmes à des degrés très divers. Encore faut-il parvenir à entrer dans les parts. On peut notamment être handicapé dans son avancement si l'on a dû changer d'office et/ou que l'on n'a pas encore les reins assez solides pour monter sa propre étude.
Ce n'est pas un monde que j'envie. Le "management" n'a rien à envier à l'EN. Si ce n'est pire, pression du chiffre oblige.
Mon frère, qui est notaire depuis 15 ans, nommé par le ministère et tout le tintouin, perçoit environ 2400 euros net, après déduction des impôts. Il finit sa journée à 18h, ne prend que de rares jours de congés, et il lui arrive de se rendre à l'étude le week-end.
Bien sûr, les notaires qui ont des parts dans l'étude sont mieux lotis, eux-mêmes à des degrés très divers. Encore faut-il parvenir à entrer dans les parts. On peut notamment être handicapé dans son avancement si l'on a dû changer d'office et/ou que l'on n'a pas encore les reins assez solides pour monter sa propre étude.
Ce n'est pas un monde que j'envie. Le "management" n'a rien à envier à l'EN. Si ce n'est pire, pression du chiffre oblige.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Mehitabel a écrit:Stork a écrit:Mehitabel a écrit:Mais j'ai aussi appris quelque chose, c'est que le rapport à l'argent se construit tout au long de sa vie, et je crois profondément que le problème n'est pas d'en gagner ou pas, c'est notre façon de vivre AVEC ce que l'on gagne, quel que soit ce que l'on gagne
Faux. Certaines rémunérations ne permettent tout simplement pas de vivre (j’entends par là avoir un logement à la surface suffisante pour le nombre d’occupants, pouvoir remplir le frigo, la base quoi).
C’est marrant ce truc des enseignants, „ça gagne pas mieux ailleurs“, „l’argent c’est ce qu’on en fait“ : comme pour ne pas s’avouer que les profs français gagnent réellement trop peu vu leur charge de travail.
Bien sûr, mais est-ce le cas des enseignants ? On ne parle pas de toutes les rémunérations en France là, on parle de notaire/enseignant. Ce n'est pas la même vie, mais ce ne sont pas les mêmes choix non plus ?
Quant au logement sur Paris, bien sûr, mais là encore, est-ce que tous les enseignants vivent à Paris ? Est-ce que c'est une obligation ? Certains vivent à Paris parce que leur conjoint y travaille et n'a pas d'autres opportunités, ils sont donc en couple avec deux salaires, dont un salaire parisien. Comparons ce qui est comparable.
Et quand on voit la fuite des Parisiens vers la province actuellement (cf le marché de l'immobilier en province), c'est bien qu'il est possible d'échapper à cette situation, si on en a envie.
Non, c'est que leur entreprise passe massivement au télétravail, avec des salaires parisiens...
- Quitter l'éducation nationale : changer de métier.
- Quitter l'éducation nationale à l'issue de l'année de stage.
- "La France ne mérite pas ses profs." Enseignantes, elles ont décidé de quitter l'Éducation nationale
- Benoît Hamon face au Bondy Blog sur LCP : "Quitter l’Education nationale, c’était un crève coeur".
- Discours de F. Hollande pour la concertation nationale sur le numérique pour l'éducation
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum