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- Cléopatra2Guide spirituel
Prof dans ces bahuts, je n'y mettrai pas mes enfants car la qualité de l'enseignement y est MAUVAISE. Quand tu passes la moitié de ton temps à faire de la discipline ou à expliquer des mots comme "poire" en 3e, les bons élèves ne peuvent progresser, et perdent leur temps. Oui, le meilleur prof du monde dans ce bahut n'améliorerait pas la qualité globale de l'enseignement. Sans compter la violence systémique et autres joyeusetés. Ca c'est ma réalité, et celle de beaucoup de mes collègues. Les plus mauvais vont progresser, certes, peut-être les moyens, mais pour les autres, c'est de la perte de temps. J'avais une classe de 4e avec laquelle il était impossible de faire cours l'après-midi. Impossible. Pas de problème le jeudi matin, mais le lundi à 14h, ce n'était pas la peine. On a donc perdu 1/3 de l'année avec eux (2h sur 3 le matin). Cette année-là, je leur ai expliqué qu'il ne fallait pas réutiliser un préservatif 2 fois, que la taille des chaussures n'était pas égale à la mesure en cm du pied et que sais-je d'autre du même acabit. Aucun contenu l'après-midi. Mais je dois être une très mauvaise enseignante, c'est même probable. Enfin bon, à la fin, ces élèves auront manqué plus d'1 année scolaire en tout.
Je le redis, mes anciens élèves fréquentent mon lycée actuel. Ce sont les meilleurs du collège, globalement, puisque les autres ne vont pas au lycée général pour la majorité. Eh bien ils sont les plus mauvais dans notre lycée (statistiquement, il y a toujours quelques très bons élèves), et ils constituent la moitié voire plus de ceux qui n'ont pas le bac chaque année (nous recrutons sur 6 ou 7 établissements).
Donc non, je ne mettrais pas mes enfants dans cet établissement, et même les profs qui y sont depuis 20 ans ne le feraient pas.
Je le redis, mes anciens élèves fréquentent mon lycée actuel. Ce sont les meilleurs du collège, globalement, puisque les autres ne vont pas au lycée général pour la majorité. Eh bien ils sont les plus mauvais dans notre lycée (statistiquement, il y a toujours quelques très bons élèves), et ils constituent la moitié voire plus de ceux qui n'ont pas le bac chaque année (nous recrutons sur 6 ou 7 établissements).
Donc non, je ne mettrais pas mes enfants dans cet établissement, et même les profs qui y sont depuis 20 ans ne le feraient pas.
- User20159Esprit éclairé
Enaeco a écrit:Tu parlais de zone de guerre mais on me voit bel et bien comme un soldat qui va au front.
Moi ma salle de cours est aménagée comme une tranchée allemande, c'est très bien rangé, et comme j'interdis les
Enaeco a écrit:C'est pour ça que ce livre est une bonne démarche pour moi. Peu importe la couverture (même si je n'aurai pas fait ce choix).
Démarche et couverture me dérangent. Démarche : mon année dans le 93....des centaines de milliers de profs y sont passés, ils ont pas tous écrit un livre. Pourquoi pas ? Mais pourquoi mon année dans le 93 ? Je l'ai déjà écrit, on ne s'arrachera pas mon année en Corrèze.
Couverture : elle va avec la démarche : donc on remet une pièce dans la machine à clichés.
Et puis après on s'étonne : d'avoir une désertion massive, de voir des refus de poste/mutation et d'avoir un taux de contractuels immense et les dégâts qui vont avec. Je vis une vie merveilleuse, j'enseigne dans le seul département où tu touches une prime mirifique de 166 euros mensuels de fidélisation. (et encore, usine à gaz pour la toucher).
- Loïc Malfroy AuteurNiveau 1
Marcelle Duchamp a écrit:Juste une petite question concernant l'édition du livre: tu as démarché des éditeurs avec pignon sur rue qui font du témoignage ou tu t'es immédiatement lancé dans l'auto édition?
Personnellement, moi je suis très admirative des gens qui écrivent un livre et laisse une "trace", j'aimerai beaucoup faire ça.
Lorsque j'ai écrit le livre je savais déjà que l'autoédition était une possibilité et même une motivation car dans le cas où le chemin "traditionnel", celui des maisons d'édition, ne mènerait nulle part, celui de l'autoédition me permettrait de réaliser mon projet : sortir un livre. J'ai donc d'abord envoyé mon manuscrit à plusieurs maisons d'édition : plusieurs réponses négatives se sont succédées : la majorité des lettres de refus avançaient le fait "qu'en dépit des qualités du manuscrit, le texte ne s'intégrait pas dans la ligne éditoriale". Soit il s'agit de la vérité, soit c'est une manière de dire qu'ils n'ont pas trouvé d'intérêt particulier à mon texte. Puis est venue une réponse positive : celle d'une maison d'édition qui me proposait officiellement un contrat à compte d'éditeur, sauf qu'en creusant un peu, j'ai compris que j'allais devoir sortir mon portefeuille (ce qui n'est pas le cas dans un contrat à compte d'éditeur sérieux). J'ai donc préféré garder mes droits et rester seul maître à bord !
Du coup, j'ai décidé de suivre le chemin de l'autoédition tout en sachant que le concept souffre aussi de beaucoup de stéréotypes (qui peuvent se comprendre, car après tout, il permet à n'importe qui de sortir n'importe quoi). Mais encore une fois, je me raccroche à mon objectif : partager mon témoignage à qui voudra bien s'y intéresser.
Donc toutes les critiques concernant ma démarche ne m'atteindront jamais : je peux comprendre que je dérange certaines personnes qui se disent "après tout, que va-t-il apporter de plus que ce que moi je pourrais dire..." mais là encore, écrire un livre n'est pas du tout insurmontable...
Les critiques concernant l'aspect "artistique" (titre, couverture) sont inévitables (et bienvenues) puisqu'elles relèvent d'une certaine subjectivité donc là encore, il faut les accepter même si c'est toujours plus facile quand elles sont adressées avec bienveillance et gentillesse comme certaines personnes l'ont fait sur ce fil de discussion
Quant aux critiques concernant le contenu du livre : je leur prêterai attention en temps voulu, lorsque ceux qui me les adresseront auront lu le livre, tout en me rappelant que je n'ai fais que partager MON ressenti sur cette expérience et que par conséquent je n'ai fais de mal à personne !
En tout cas, je vous remercie d'échanger avec moi sur le sujet !
- BaldredSage
Elyas a écrit:
J'aime beaucoup ce que tu dis, Baldred, sur le récit de la profession qui a été confisqué par des tiers et si des professeurs tentent de se réapproprier ce récit, ils sont souvent victimes de procès en délégitimation. Cela me fait pas mal réfléchir.
Merci @Elyas
Je pense aussi à Samuel Paty, dont la volte face ministérielle a empêché la construction d'un récit professionnel collectif. Et sans doute cette confiscation d'un "récit professionnel" n'est pas propre aux profs, la voix syndicale ne porte plus depuis déjà un moment, cf le succès de " En thérapie" et la mise en scène d'une reconquête d'un récit personnel et collectif. Il est possible que la formation, lorsqu'elle n'est pas une simple transmission descendante pourrait être le lieu de cette reconquête en passant par la construction d'une identité professionnelle plus forte, qui fasse évoluer le récit du prof " par vocation" par " classement des concours", par "syndrome de l'imposteur" par " je te, le, nous, vous, les déteste" par " je-n'ai-aucun-problème en classe" etc... vers la maîtrise d'un ou plutôt des métiers de l'éducation puisque nous en faisons en général plusieurs, à chaque fois qu'on change de public. Ce n'est évidemment pas ce que nous prépare le projet de "l'enseignant du XXIe siècle". Il y a, j'espère, dans la formation matière à construire et à résister et à devenir autre chose que les rats de laboratoire de Laborit qui, soumis à un stress extérieur, s'attaquent entre eux sous la caméra de Resnais au lieu d'attaquer la cage. Nous avons je crois une force : ce que nous faisons quotidiennement en classe, nous sommes les seuls à savoir/pouvoir le faire. Ne perdons pas une occasion de le dire.
- EnaecoVénérable
Ha@_x a écrit:Enaeco a écrit:C'est pour ça que ce livre est une bonne démarche pour moi. Peu importe la couverture (même si je n'aurai pas fait ce choix).
Démarche et couverture me dérangent. Démarche : mon année dans le 93....des centaines de milliers de profs y sont passés, ils ont pas tous écrit un livre. Pourquoi pas ? Mais pourquoi mon année dans le 93 ? Je l'ai déjà écrit, on ne s'arrachera pas mon année en Corrèze.
Couverture : elle va avec la démarche : donc on remet une pièce dans la machine à clichés.
Et puis après on s'étonne : d'avoir une désertion massive, de voir des refus de poste/mutation et d'avoir un taux de contractuels immense et les dégâts qui vont avec. Je vis une vie merveilleuse, j'enseigne dans le seul département où tu touches une prime mirifique de 166 euros mensuels de fidélisation. (et encore, usine à gaz pour la toucher).
Pourquoi pas "Mon année en Corrèze" ? On peut se dire que c'est un simple argument de vente (j'ai cru lire l'idée d'un titre "putassier" sur ce fil).
D'une part oui mais pour moi c'est surtout parce que les futurs-profs n'ont pas peur d'aller en Corrèze, parce que pour eux (et peut-être à tort) il n'y a aucune difficulté à enseigner en Corrèze contrairement à la Seine Saint-Denis (peut-être à tort). Donc le témoignage d'un prof en Corrèze, c'est intéressant mais je pense que ça répond moins à la demande. (et de toute façon, ils n'auront pas les points pour aller en Corrèze)
Couverture, je te rejoins. Mais je comprends l'idée derrière le choix de l'auteur.
Je suis content que tu t'épanouisses dans le 93. Je ne suis pas surpris, car il y a des coins où il fait bon vivre et où il fait bon enseigner dans le 93.
Mais il faut être honnête, ce n'est pas ce qui attend la plupart des T1.
Si c'est un simple problème d'image pour ce département "comme les autres", peut-être qu'on devrait supprimer la prime de fidélité et les classifications REP étant donné la sur-représentativité de ces établissements en RP.
Les nouveaux profs se diront "Ca doit être sympa le 93, aucun établissement classé, c'est bon signe !"
Quant à la "prime de fidélisation à 166 euros mensuels", ça couvre difficilement la différentiel de dépenses lié à la région mais bon, on ne va pas cracher dessus.
- zigmag17Guide spirituel
Ha@_x a écrit:Enaeco a écrit:Alors oui, ça sera plus vendeur que le 91 (ou autre département moins connoté et où on trouvera aussi des établissements "pas top") mais en même temps, c'est ce que cherche le lecteur : savoir le pire qui l'attend, savoir à quelle sauce il va être mangé, savoir quel type de gilet pare-balles il faut acheter, savoir quelle assurance auto rembourse le mieux les caillassages, savoir comment on se débarrasse des rats dans un appartement de 15m²pour 1000e/mois dans une tour avec dealers en bas.
, quod erat demonstrandum, comme disait l'autre, encore une pièce dans la machine à clichés sur la Région Parisienne...
Si le jeune T1 loue un clapier dans certaines banlieues, il peut s'en sortir pour 400 euros mensuels !
C'est autant d'argent d'économisé, après 4/5 années à subir leslances-flammes, les boules puantes, des apprenants du 9-3, pour aller enfin s'installer en Charentes, acheter la maison, et enseigner la table de 2 à la petite Marie-Chantal, alors que dehors, un beau soleil, met en valeur un magnifique ciel bleu, loin, très loin des quartiers bétonneux peuplés d'individus avec vraiment trop de peau de la mauvaise apparence...
- Spoiler:
Précision : je ne fais pas de polémique , mais de l'humourHalybel a écrit:Je ne sais pas si je devrais mettre un Kevlar ou autre par contre je vois de plus en plus de collègues de ces bahuts là en dépression qui rêve d'établissement hors de ces zones. Mais tu as raison ils doivent affabuler et seul toi à une vision juste et honnête de la rep+.
Cher(s) collègue(s), l'intra est ouverte, faites vous plaisir !
C'est vrai, généraliser ce n'est pas bon en général. Alors ce serait bien si tu pouvais faire part de ton expérience apaisée dans le 9-3.
Ensuite, que vient faire la couleur de peau là-dedans ( si c'est censé être de l'humour, celui-ci m'échappe)?
Enfin, les clichés marchent dans les deux sens on dirait... Les "Marie-Chantal" n'existent pas qu'en province (remarque en passant, parce que chacun sa sensibilité: tu veux dire quoi par "CharenteS" , Charente ou Charente-Maritime? (oui parce que selon le département que l'on considère les clichés ne sont pas les mêmes, c'est important de le souligner. LeS CharenteS ça n'existe pas, c'est une création des journalistes)
Pour terminer: généraliser c'est abusif et contre-productif. Mais nier des réalités de terrain rapportées par des gens qui les vivent au quotidien c'est pénible aussi.
- User20159Esprit éclairé
Enaeco a écrit:Si c'est un simple problème d'image pour ce département "comme les autres", peut-être qu'on devrait supprimer la prime de fidélité et les classifications REP étant donné la sur-représentativité de ces établissements en RP.
Les nouveaux profs se diront "Ca doit être sympa le 93, aucun établissement classé, c'est bon signe !"
Quant à la "prime de fidélisation à 166 euros mensuels", ça couvre difficilement la différentiel de dépenses lié à la région.
Ben ce simple problème d'image fait quand même couler beaucoup d'encre, et l'accumulation de clichés le prouve, sur 3 pages de fil.
Bon j'en suis largement responsable aussi, et je vais arrêter d'y intervenir.
zigmag17 a écrit:C'est vrai, généraliser ce n'est pas bon en général. Alors ce serait bien si tu pouvais faire part de ton expérience apaisée dans le 9-3.
Ensuite, que vient faire la couleur de peau là-dedans ( si c'est censé être de l'humour, celui-ci m'échappe)?
Enfin, les clichés marchent dans les deux sens on dirait... Les "Marie-Chantal" n'existent pas qu'en province (remarque en passant, parce que chacun sa sensibilité: tu veux dire quoi par "CharenteS" , Charente ou Charente-Maritime? (oui parce que selon le département que l'on considère les clichés ne sont pas les mêmes, c'est important de le souligner. LeS CharenteS ça n'existe pas, c'est une création des journalistes)
Pour terminer: généraliser c'est abusif et contre-productif. Mais nier des réalités de terrain rapportées par des gens qui les vivent au quotidien c'est pénible aussi.
Je ne vais pas non plus témoigner d'une expérience apaisée dans le 93, ce serait faux. J'en ai juste marre que le département et nos élèves soient pointés du doigt, ils sont pas pires qu'ailleurs.
Quant à l'humour, il chausse aussi parfois des gros sabots. La digression géographique charentaise est voulue, celle sur la peau de la mauvaise apparence aussi. J'en ai trop connus de ceux qui, après quelques années passées ici, du fond de leurs provinces, assénaient des vérités sur le 93 et sa population (sic !).
Et je ne nie pas les réalités de terrain, par contre, ceux qui en tirent des vérités générales, m'agacent au plus haut point.
- EsturgeonNiveau 1
Ha@_x a écrit:
Bon j'en suis largement responsable aussi, et je vais arrêter d'y intervenir.
Je pense en effet que c'est préférable. En lisant ce fil, je m’étonne que des enseignants puissent avoir un avis aussi tranché uniquement à partir d'un titre et d'une couverture de livre. Quelle agressivité !
Je salue l'auteur pour son travail, et je trouve toujours intéressant d'avoir le point de vue d'un collègue sur un milieu qu'on ne connait pas (je n'ai jamais travaillé en REP+).
- User20159Esprit éclairé
Esturgeon a écrit:Je salue l'auteur pour son travail, et je trouve toujours intéressant d'avoir le point de vue d'un collègue sur un milieu qu'on ne connait pas (je n'ai jamais travaillé en REP+).
Sauf qu'en fait il ne donne aucun point de vue, il fait juste son auto-promotion et élude le débat de fond.
Et le point de vue d'un membre à 6 messages, fort opportun, on sait quoi en penser.
Mais sinon oui, je sors.
- DeliaEsprit éclairé
La couverture est remarquablement passe-partout : des tours et des caddies, on en voit tout autant à Pointe-à-Pitre et à Sarcelles, sans oublier la Roche-sur-Yon.
Ce qui représente la Seine-Saint-Denis, c'est le contraste entre le passé médiéval (la nécropole royale) et la modernité du stade de France.
Ce qui représente la Seine-Saint-Denis, c'est le contraste entre le passé médiéval (la nécropole royale) et la modernité du stade de France.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- A TuinVénérable
Esturgeon a écrit:Ha@_x a écrit:
Bon j'en suis largement responsable aussi, et je vais arrêter d'y intervenir.
Je pense en effet que c'est préférable. En lisant ce fil, je m’étonne que des enseignants puissent avoir un avis aussi tranché uniquement à partir d'un titre et d'une couverture de livre. Quelle agressivité !
Je salue l'auteur pour son travail, et je trouve toujours intéressant d'avoir le point de vue d'un collègue sur un milieu qu'on ne connait pas (je n'ai jamais travaillé en REP+).
Écoute, moi aussi je salue la démarche. En gros si je lis entre les lignes, les critiques fustigent en exprimant le fait que ce serait une démarche de parvenu, opportuniste, etc. C'est un point de vue.
D'un autre point de vue on peut voir aussi la démarche d'accomplir un projet, d'écrire un livre qui peut être quelque chose tenant à coeur, et on ne peut pas retirer le fait qu'il a fallu à un moment se donner un peu la peine, pour voir aboutir le projet. C'est tout autant louable qu'un paquet certain d'opportunistes véritables qui hantent et gangrènent le milieu enseignant sans que nul ne s'en offusque.
C'est bien, d'avoir publié ce livre si cela tenait à coeur. Après, perso je ne le lirai sans doute pas car je préfère les histoires plus versées dans l'imaginaire, mais pourquoi pas. Je ne comprends pas cette nécessité que certains se donnent à museler, ou à brimer.
- BaldredSage
Non, reste. Tu as raison sur la forme ( ton rafraîchissant humour politiquement incorrect, tu es notre Thyl Ulenspiegel : vive les gueux !) et sur le fond : la machine à clichés peut être soulante.Ha@_x a écrit:
Bon j'en suis largement responsable aussi, et je vais arrêter d'y intervenir.
Disons que les enseignants de REP vivent une réalité très... réelle et que leur cuir durci garde une sensibilité particulièrement fine en ce qui concerne leur expérience disons particulière du métier. Donc agressivité non, mais... vive les gueux !Esturgeon a écrit: Je pense en effet que c'est préférable. En lisant ce fil, je m’étonne que des enseignants puissent avoir un avis aussi tranché uniquement à partir d'un titre et d'une couverture de livre. Quelle agressivité !
Je salue l'auteur pour son travail, et je trouve toujours intéressant d'avoir le point de vue d'un collègue sur un milieu qu'on ne connait pas (je n'ai jamais travaillé en REP+).
Je l'ai dit plus haut, nos récits sont bons à prendre, mais @Esturgeon, intéressé par la REP au point d'avoir commandé le livre ?
- bas-médiévisteNiveau 9
On lit depuis le début du fil de nombreuses allusions aux stéréotypes associés à la Seine-Saint-Denis. Deux remarques :
1/ Personne n'a lu le livre de notre collègue. On ignore donc dans quelle mesure l'auteur déconstruit (ou ne déconstruit pas) ceux-ci en confrontant ses représentations initiales et son vécu de terrain une fois muté là-bas.
2/ Il existe une abondante littérature scientifique en sociologie sur la question de la banlieue et des stéréotypes qu'elle engendre. Je n'en cite qu'un... l'ouvrage de David Lepoutre, Cœur de banlieue. Codes, rites et langages, Paris, 1997. Lepoutre y mène une enquête ethnographique selon la méthode bien connue de l'observation participante (en immersion dans la cité des 4000). Certes, l'ouvrage commence à dater mais l'analyse des mécanismes de relégation sociale donne toute son actualité à la question.
1/ Personne n'a lu le livre de notre collègue. On ignore donc dans quelle mesure l'auteur déconstruit (ou ne déconstruit pas) ceux-ci en confrontant ses représentations initiales et son vécu de terrain une fois muté là-bas.
2/ Il existe une abondante littérature scientifique en sociologie sur la question de la banlieue et des stéréotypes qu'elle engendre. Je n'en cite qu'un... l'ouvrage de David Lepoutre, Cœur de banlieue. Codes, rites et langages, Paris, 1997. Lepoutre y mène une enquête ethnographique selon la méthode bien connue de l'observation participante (en immersion dans la cité des 4000). Certes, l'ouvrage commence à dater mais l'analyse des mécanismes de relégation sociale donne toute son actualité à la question.
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"Les instructions émanant des socio-pédagogues infestant les cabinets ministériels depuis plusieurs années sont un charabia dont le pathos infernal mériterait d'être traduit en français afin d'en saisir tout le sel lorsque l'on sait qu'il vise un enseignement destiné, je vous le rappelle, à des enfants." (Goubert, 1984)
- HalybelÉrudit
Ha@_x a écrit:Enaeco a écrit:Si c'est un simple problème d'image pour ce département "comme les autres", peut-être qu'on devrait supprimer la prime de fidélité et les classifications REP étant donné la sur-représentativité de ces établissements en RP.
Les nouveaux profs se diront "Ca doit être sympa le 93, aucun établissement classé, c'est bon signe !"
Quant à la "prime de fidélisation à 166 euros mensuels", ça couvre difficilement la différentiel de dépenses lié à la région.
Ben ce simple problème d'image fait quand même couler beaucoup d'encre, et l'accumulation de clichés le prouve, sur 3 pages de fil.
Bon j'en suis largement responsable aussi, et je vais arrêter d'y intervenir.zigmag17 a écrit:C'est vrai, généraliser ce n'est pas bon en général. Alors ce serait bien si tu pouvais faire part de ton expérience apaisée dans le 9-3.
Ensuite, que vient faire la couleur de peau là-dedans ( si c'est censé être de l'humour, celui-ci m'échappe)?
Enfin, les clichés marchent dans les deux sens on dirait... Les "Marie-Chantal" n'existent pas qu'en province (remarque en passant, parce que chacun sa sensibilité: tu veux dire quoi par "CharenteS" , Charente ou Charente-Maritime? (oui parce que selon le département que l'on considère les clichés ne sont pas les mêmes, c'est important de le souligner. LeS CharenteS ça n'existe pas, c'est une création des journalistes)
Pour terminer: généraliser c'est abusif et contre-productif. Mais nier des réalités de terrain rapportées par des gens qui les vivent au quotidien c'est pénible aussi.
Je ne vais pas non plus témoigner d'une expérience apaisée dans le 93, ce serait faux. J'en ai juste marre que le département et nos élèves soient pointés du doigt, ils sont pas pires qu'ailleurs.
Quant à l'humour, il chausse aussi parfois des gros sabots. La digression géographique charentaise est voulue, celle sur la peau de la mauvaise apparence aussi. J'en ai trop connus de ceux qui, après quelques années passées ici, du fond de leurs provinces, assénaient des vérités sur le 93 et sa population (sic !).
Et je ne nie pas les réalités de terrain, par contre, ceux qui en tirent des vérités générales, m'agacent au plus haut point.
Ah bon tiens bosser dans le 93 c'est pareil que Levallois... Du coup ta prime rep+ tu penseras à me l'envoyer, je te file mon RIB en mp si besoin.
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Je soigne ma dyslexie pardon si elle ressort trop parfois.
Le téléphone ne m’aide pas.
- HalybelÉrudit
Baldred a écrit:Non, reste. Tu as raison sur la forme ( ton rafraîchissant humour politiquement incorrect, tu es notre Thyl Ulenspiegel : vive les gueux !) et sur le fond : la machine à clichés peut être soulante.Ha@_x a écrit:
Bon j'en suis largement responsable aussi, et je vais arrêter d'y intervenir.Disons que les enseignants de REP vivent une réalité très... réelle et que leur cuir durci garde une sensibilité particulièrement fine en ce qui concerne leur expérience disons particulière du métier. Donc agressivité non, mais... vive les gueux !Esturgeon a écrit: Je pense en effet que c'est préférable. En lisant ce fil, je m’étonne que des enseignants puissent avoir un avis aussi tranché uniquement à partir d'un titre et d'une couverture de livre. Quelle agressivité !
Je salue l'auteur pour son travail, et je trouve toujours intéressant d'avoir le point de vue d'un collègue sur un milieu qu'on ne connait pas (je n'ai jamais travaillé en REP+).
Je l'ai dit plus haut, nos récits sont bons à prendre, mais @Esturgeon, intéressé par la REP au point d'avoir commandé le livre ?
Je bosse en rep + depuis des années j'ai fait le 93 et les quartiers nord, j'ai le cuir durci ça ne m'empêche pas de lire un livre avant de "m'arc que bouter" sur des clichés.
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Je soigne ma dyslexie pardon si elle ressort trop parfois.
Le téléphone ne m’aide pas.
- MarxouHabitué du forum
Ha@_x a écrit:Esturgeon a écrit:Je salue l'auteur pour son travail, et je trouve toujours intéressant d'avoir le point de vue d'un collègue sur un milieu qu'on ne connait pas (je n'ai jamais travaillé en REP+).
Sauf qu'en fait il ne donne aucun point de vue, il fait juste son auto-promotion et élude le débat de fond.
Et le point de vue d'un membre à 6 messages, fort opportun, on sait quoi en penser.
Mais sinon oui, je sors.
Ecoute Ha@x , je viens très rarement sur néo, mais je je te trouve passablement lourd. Parce que tu serais dans les zones REP les plus dures(?) , tu t'arroges le droit de dénigrer tout témoignage, expérience ou presque: toi seul sais ce qui se passe dans l'EN, t'as tout vécu, tu sais tout. et t'as raison bien sûr, quoi qu'il en soit...
Et ta morgue, tes ... face à tout message ou presque.... Ta condescendance vis à vis de messages de débutants notamment...
Bref, je te trouve lourd et assez antipathique en fait.
Tu peux me répondre avec tes spoilers et tes
Je m'en fous. Je ne viens pratiquement plus sur néo, mais encore une fois, le peu que je viens, tu me gonfles.sérieux
- Clecle78Bon génie
Toujours contente de te lire Marxou. Désolée, mon téléphone ne sait pas faire d'émoticônes !
- LaverdureEmpereur
Un rappel tout de même : les différends se règlent en MP et non en public. Inutile de revenir là-dessus.
_________________
- Loïc Malfroy AuteurNiveau 1
Bonjour tout le monde,
Juste pour signaler, pour ceux que ça intéresse, que le livre "Un an en Seine-Saint-Denis : témoignage d'un prof d'EPS débutant" est désormais disponible. Vous pourrez le trouver en commande dans l'ensemble de vos librairies indépendantes et dans la plupart des grandes enseignes (même si le référencement a du retard sur certains sites).
Je vous remercie de m'avoir laissé la possibilité de vous présenter mon travail !
Bonne journée à tous.
Juste pour signaler, pour ceux que ça intéresse, que le livre "Un an en Seine-Saint-Denis : témoignage d'un prof d'EPS débutant" est désormais disponible. Vous pourrez le trouver en commande dans l'ensemble de vos librairies indépendantes et dans la plupart des grandes enseignes (même si le référencement a du retard sur certains sites).
Je vous remercie de m'avoir laissé la possibilité de vous présenter mon travail !
Bonne journée à tous.
- HonchampDoyen
Merci de nous avoir tenu au courant. Bonne continuation.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- DocNiveau 5
Loïc Malfroy Auteur a écrit:Bonjour tout le monde,
Juste pour signaler, pour ceux que ça intéresse, que le livre "Un an en Seine-Saint-Denis : témoignage d'un prof d'EPS débutant" est désormais disponible. Vous pourrez le trouver en commande dans l'ensemble de vos librairies indépendantes et dans la plupart des grandes enseignes (même si le référencement a du retard sur certains sites).
Je vous remercie de m'avoir laissé la possibilité de vous présenter mon travail !
Bonne journée à tous.
Je vous ai envoyé un MP concernant ce livre.
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