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- JennyMédiateur
PabloPE a écrit:Il y a quand même une grande différence entre refuser de faire quelques kilomètres en métro et devoir sortir 500 € de loyer (et autant de frais) pour aller à la fac de la capitale régionaleJenny a écrit:Je confirme. Même en banlieue parisienne, certains élèves n’ont jamais vu Paris et refusent de sortir de leur quartier.
Plutôt une heure et demie en bus, puis train et métro dans la banlieue où je travaillais.
J'ai l'impression qu'il n y a pas qu'une question d'argent derrière ce refus de partir. Il existe des bourses, l'APL... Il y a une peur de quitter ce qu'on connaît, j'ai l'impression. Je me souviens de mes durs de 3e terrifiés par les pigeons parisiens.
Je suis partie de ma ville moyenne pour Paris sans beaucoup d'argent, j'ai travaillé à côté. On est peu à être partis, ceux qui sont partis n'étaient pas les plus aisés et c'était mal vu. (Ne jamais garer une voiture avec une plaque francilienne ou suisse dans le quartier de mon adolescence. C'est le meilleur moyen de retrouver une vitre cassée ou la voiture brûlée...)
- VerduretteModérateur
Sallustius a écrit: J'ai entendu plusieurs fois des remarques qui m'ont mise hors de moi, du "vous n'allez pas demander la même chose à ces enfants qu'aux élèves des centres-villes !" au "quoi ? Vous avez votre propre enfant dans CET établissements ?!?" en passant par "oui, vous avez beaucoup d'élèves en latin mais soyons clairs, EUX ça ne leur servira à rien !"... Comment peut-on motiver les familles, les élèves, les collègues avec des discours pareils. A la teneur du discours, on imagine facilement la tête des commissions quand des dossiers de notre département "fond de campagne" doivent arriver sur les bureaux.
J'entends des collègues mutés en ville. Leurs enfants font le BEA, demandent des "sections euro" ou "internationales", font des "voeux" pour les lycées, choisissent des LV2 - LV3, des options cinéma, théâtre... Mais ici, rien de tout cela n'existe. Mon lycée de secteur est déjà à 50 min. de transport scolaire, avec un internat blindé qui ne peut pas accueillir tout le monde, alors demander un autre lycée, même pas en rêve! Une section euro, on a essayé, mais les moyens ont vite disparu. Des LV3, des options ??? Quand le latin persiste, c'est déjà bien. Si, je suis méchante, on nous a ouvert en LV2 la langue maternelle de certains de nos élèves pour réconcilier les plus fragiles avec l'école. Aucun financement, aucun partenaire. Pas de quoi faire naître de grandes ambitions. Je précise que mon département ne compte en outre aucune classe préparatoire, dans aucune filière.
Dès qu'on veut sortir nos élèves, il faut compter 200 euros de bus et les moyens sont misérables.
De tels propos sont lamentables dans la bouche de hauts responsables d'une école censée assurer "l'égalité des chances". Mais malheureusement ils ne me surprennent pas. Entre ce mépris institutionnel et l'invisibilité de cette France périphérique aux yeux d'une majorité citadine qui ne se rend même pas compte que l'objet de son indifférence lui est indispensable, il y a de quoi désespérer. Hors de tout propos politique, j'ai tout de même été sidérée de la méconnaissance totale des contraintes de vie des ruraux et des très petites villes lors de la crise des Gilets jaunes.
- Cléopatra2Guide spirituel
Pour beaucoup d'élèves, cela vient de l'entourage familial : celui-ci incite-t-il à "quitter sa cambrousse" ou pas? Entre une véritable appétence pour un mode de vie rural, avec un projet professionnel précis et le "j'ai peur de partir donc je préfère rester zoner là", il y a un vrai fossé.
Il faut aussi penser qu'il y a beaucoup d'initiatives locales dans les départements ruraux pour l'emploi, l'insertion etc. Plus que de moyens mis pour l'école (là est peut-être le problème).
Ma cousine, dans le Lot, a pu partir travailler à l'étranger dans le cadre d'un "stage" antidécrochage mené par la mission locale. Il y a du boulot pour les non ou peu diplômés, surtout dans l'aide à la personne, ou pour certains départements, le tourisme saisonnier. Du coup, l'école, c'est un peu pour quoi faire?
Il faut aussi penser qu'il y a beaucoup d'initiatives locales dans les départements ruraux pour l'emploi, l'insertion etc. Plus que de moyens mis pour l'école (là est peut-être le problème).
Ma cousine, dans le Lot, a pu partir travailler à l'étranger dans le cadre d'un "stage" antidécrochage mené par la mission locale. Il y a du boulot pour les non ou peu diplômés, surtout dans l'aide à la personne, ou pour certains départements, le tourisme saisonnier. Du coup, l'école, c'est un peu pour quoi faire?
- ElaïnaDevin
Ce n'est en effet pas toujours une question d'argent mais de culture familiale. J'étais dans un lycée privé à la population assez favorisée, et parmi les gens qui ont fait une prépa par exemple, c'est juste que... Hors Marseille pas de salut. Ce qui n'est pas un problème pour une prépa scientifique (mais la khâgne de Marseille, voilà voilà...).
Mes parents ont des amis très aisés mais qui ont catégoriquement refusé de laisser partir leurs enfants à Paris : peur que le gamin fasse une bêtise notamment.
Mes parents ont des amis très aisés mais qui ont catégoriquement refusé de laisser partir leurs enfants à Paris : peur que le gamin fasse une bêtise notamment.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- lene75Prophète
Ils ne le savent pas forcément, mais les provinciaux sont souvent prioritaires pour les internats et les chambres au Crous, là où des élèves banlieusards doivent parfois renoncer à la prépa convoitée parce qu'on leur a refusé l'internat et que faire 3 ou 4h par jour de bus + RER + métro, voire stop à la fin du trajet, en prépa ce n'est pas raisonnable. Quand on fait l'orientation avec nos élèves, on insiste toujours beaucoup sur cette question des trajets, qui est le nerf de la guerre. Il vaut parfois mieux pour nos élèves demander une formation en province, où ils pourront se loger pour moins cher, plutôt qu'en IDF loin de chez eux.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- dandelionVénérable
Il faut quand même se rendre compte de ce que c’est d’être étudiant en prépa avec une bourse de niveau maximum (5 de mon temps). Cela a été notre cas à mon mari et à moi. Lui était en internat, et n’avait pas l’argent pour rentrer chez lui le week-end. Comme la cantine était fermée, ses camarades et lui mettaient des vivres en commun mais il arrivait régulièrement qu’il ne mange pas. Payer le trajet en train pour Paris, cela n’aurait pas été possible pour mes parents, alors louer une chambre, même avec les APL... Prépa à côté de chez moi, puis les trois heures de trajet pour aller à la fac. Agreg à 23 ans.
L’absence d’argent, c’est un enfermement complet, une peur constante de basculer, et la certitude de dépendre d’autrui pour survivre. Alors s’éloigner de sa famille, c’est autrement risqué quand on est pauvre. Et pas que pour des raisons pratiques.
L’absence d’argent, c’est un enfermement complet, une peur constante de basculer, et la certitude de dépendre d’autrui pour survivre. Alors s’éloigner de sa famille, c’est autrement risqué quand on est pauvre. Et pas que pour des raisons pratiques.
- Cléopatra2Guide spirituel
Oui, c'est vrai. Voilà pourquoi il faudrait que les prépas avec internat puissent proposer un service complet de restauration le week-end et une partie des vacances. Il me semble que c'était le cas dans ma prépa (certain pour le week-end, mais je suis moins sûre pour les vacances), mais c'était il y a 20 ans, je ne sais pas ce qu'il en est.
Edit : je viens de regarder, la cantine est bien fermée le week-end aussi, et l'internat fermé pendant les vacances.
En revanche, il y a un RU pas loin, donc je suppose que soit les élèves mangeaient des sandwichs, soit ils allaient au RU (5 minutes à pied), il n'était pas possible de cuisiner.
Edit : je viens de regarder, la cantine est bien fermée le week-end aussi, et l'internat fermé pendant les vacances.
En revanche, il y a un RU pas loin, donc je suppose que soit les élèves mangeaient des sandwichs, soit ils allaient au RU (5 minutes à pied), il n'était pas possible de cuisiner.
- EdithWGrand sage
+ 1 pour les internats ouverts 7/7. Nous avons choisi les prépas pour ma fille en fonction de l’internat et/ou de la présence de connaissances à proximité pour le week-end si l’internat est fermé. Quel que soit le résultat de Parcours Sup, elle sait qu’elle ira dans une prépa avec internat, même si c’est
un choix en bas de classement. Elle est boursière et jeune (une gamine de 16 ans, neuro-atypique, en cité U ou en coloc c’est juste impossible), donc ça sera probablement le cas, mais c’est certain que venant de zone rurale, mal desservie (sauf par le co-voiturage, les cars Macron ont arrêté de desservir le coin, ils ne s’arrêtent plus), l’internat est indispensable. Et l’empêche de prétendre à quelques lycées plus proches sans hébergement.
Pour ce qui est des places réservées aux élèves de la ruralité, dans les « foyers » parisiens (Jean Zay et Docteur Blanche), je n’ai rien vu. Les deux cases à cocher sont « bourse » et « établissements relevant de la politique de la ville ». C’est ce qu’indique Parcours Sup... Il y a aussi des logements proposés aux étudiants par les associations régionales ou départementales à Paris, mais là, on est dans l’entre-soi et le relationnel... et le coût est différent (l’association de notre département a un foyer à Paris, chambre individuelle à + de 600€/mois, une partie des repas compris).
un choix en bas de classement. Elle est boursière et jeune (une gamine de 16 ans, neuro-atypique, en cité U ou en coloc c’est juste impossible), donc ça sera probablement le cas, mais c’est certain que venant de zone rurale, mal desservie (sauf par le co-voiturage, les cars Macron ont arrêté de desservir le coin, ils ne s’arrêtent plus), l’internat est indispensable. Et l’empêche de prétendre à quelques lycées plus proches sans hébergement.
Pour ce qui est des places réservées aux élèves de la ruralité, dans les « foyers » parisiens (Jean Zay et Docteur Blanche), je n’ai rien vu. Les deux cases à cocher sont « bourse » et « établissements relevant de la politique de la ville ». C’est ce qu’indique Parcours Sup... Il y a aussi des logements proposés aux étudiants par les associations régionales ou départementales à Paris, mais là, on est dans l’entre-soi et le relationnel... et le coût est différent (l’association de notre département a un foyer à Paris, chambre individuelle à + de 600€/mois, une partie des repas compris).
- menerveOracle
En dehors du coût, il y a un réel problème de motivation, de peur, de blocage psychologique. Une année le prof d'histoire de première fait un projet. Il doit trouver deux volontaires pour représenter le lycée à la conférence de l'ONU sur le climat en Pologne. Tout était pris en charge. Voyage payé, nourriture à acheter sur place mais remboursée au retour sur ticket de caisse.
Seule ma fille était super enthousiaste et s'est proposée... Avant même de savoir si j'étais d'accord. Et évidemment je l'ai poussée, c'est une belle expérience et un plus sur un CV d'une jeune de 17 ans à l'époque.
Seule ma fille était super enthousiaste et s'est proposée... Avant même de savoir si j'étais d'accord. Et évidemment je l'ai poussée, c'est une belle expérience et un plus sur un CV d'une jeune de 17 ans à l'époque.
- ElaïnaDevin
EdithW, il y a énormément de foyers pour jeunes filles très cadrés à Paris... Blanche ou Dr Zay, en plus, sont loin d'être les plus "cadrants".
Je suis d'accord avec toi Menerve. Et j'ai l'impression que c'est une tendance qui s'accentue. Dans mon lycée, mon père était prof de lettres et organisait beaucoup de voyages. Plus le temps a passé plus il a été confronté à des élèves qui refusaient de partir, d'abord en invoquant des raisons financières, puis, quand le FSE proposait de payer le voyage de ces élèves, continuaient de refuser. Notamment des filles qui invoquaient "leur copain" (oui, il était inenvisageable de partir cinq jours sans leur mec, à 16 ans, tu te dis que ça promet niveau indépendance en termes de vie de couple). Il y a des cultures où on ne sort pas de son terrier, et c'est particulièrement fort à Marseille (et c'est justement la raison pour laquelle j'ai tout fait pour quitter ce milieu étouffant).
Je suis d'accord avec toi Menerve. Et j'ai l'impression que c'est une tendance qui s'accentue. Dans mon lycée, mon père était prof de lettres et organisait beaucoup de voyages. Plus le temps a passé plus il a été confronté à des élèves qui refusaient de partir, d'abord en invoquant des raisons financières, puis, quand le FSE proposait de payer le voyage de ces élèves, continuaient de refuser. Notamment des filles qui invoquaient "leur copain" (oui, il était inenvisageable de partir cinq jours sans leur mec, à 16 ans, tu te dis que ça promet niveau indépendance en termes de vie de couple). Il y a des cultures où on ne sort pas de son terrier, et c'est particulièrement fort à Marseille (et c'est justement la raison pour laquelle j'ai tout fait pour quitter ce milieu étouffant).
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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- Clecle78Bon génie
Le foyet du docteur Blanche c'est vraiment super. J'ai des amis qui y ont leur fille. Elle est enchantée sur tous les plans sauf l'éloignement du lycéee Henri 4. Les parents gagnent bien leur vie et habitent à 50 km de Paris. Ta fille n'aura aucun souci pour être acceptée, Edith. Elle sera prioritaire.
- menerveOracle
Elaina... Même cas, sauf que mes parents étaient ouvriers... Il ne fallait jamais sortir par peur des autres, d'une catastrophe.... Bref jeune adulte j'avais peur de tout....Prendre le train seule... Inconcevable.... Prendre une décision d'achat de voiture ou logement me génére encore des angoisses.... Et c'est pour cette raison que j'ai poussé ma fille à foncer et saisir toutes les opportunités.
- EdithWGrand sage
Après quelques années en zone rurale, il me semble qu’au lieu d’emmener systématiquement les élèves faire des voyages « fun » type Disney ou Futuroscope, on devrait plutôt les emmener en ville, prendre le bus, le metro, le tram, se repérer sur un plan, etc. Tout cela apprivoiserait la ville et rendrait moins effrayante la perspective d’y aller, ne serait-ce que pour passer un examen médical ou scolaire plus tard. J’ai vainement tenté de convaincre les collègues d’organiser un voyage à Lyon, Clermont ou Toulouse (où il y a des quantités de choses culturelles et dépaysantes à faire). Ça fait peur aussi aux adultes, parents comme profs!
- ElaïnaDevin
Ouais sinon les parents peuvent aussi faire leur job des fois.
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- MalavitaÉrudit
A un problème géographique, s'ajoute surtout une barrière mentale, qui n'est pas propre à la campagne d'ailleurs. A titre personnel, je viens d'un village de la diagonale du vide avec des parents issus tous deux d'un milieu agricole. Du côté de mon père, j'ai été la première et suis toujours la seule à avoir étudié à la fac et seul mon frère m'a suivie dans les études supérieures avec un BTS (il a abandonné sa licence pro). Du côté de ma mère, famille plus ouverte, j'ai été précédée par des cousins et cousines et les trois quart d'entre nous ont continué en BTS, fac ou prépa.
Mes parents (ma mère, en fait surtout) ont fait des choix très tôt : s'installer dans un village où on trouvait écoles et collège et se débrouiller pour avoir terminé de payer leur maison à mes 18 ans et donc anticiper de futures études. Par ailleurs, le lycée professionnel étant à 15-20 km et le premier lycée général à 35-40 km (et encore il était récent avant c'était plus de 80 km), la question dans mon village ne s'est jamais posée, il fallait partir. Au lycée, j'avais entendu parler de prépas, mais cela ne m'intéressait pas en raison de la charge de travail et de la pression (j'aurais explosé). Mon frère n'a pas non plus hésité à changer de lycée entre la 1e et la terminale (et donc à s'éloigner et à prendre un appartement car l'internat était tout pourri contrairement au précédent) pour intégrer la spécialité qu'il voulait et maximiser ses chances d'intégrer le BTS dans ce lycée. Il a aussi été pris dans le BTS dans la ville de la fac ou j'étais, mais mes parents n'étaient pas très partants en raison de ses soucis de santé et de son côté très cabotin et là clairement, on était dans une barrière mentale.
En parallèle, j'ai aussi vu la sœur de ma mère, freinée mes cousins et ne pas vouloir une autre orientation qu'un CAP ou Bac pro. Je soupçonne chez elle la peur que ses fils ne la dépassent au niveau scolaire et s'éloignent d'elle. Cela a marché pour le premier (il a acheté dans le même rue que ses parents et grands-parents...). Le second a choisi de rentrer en bac pro, malgré 14-15 de moyenne en 3e. Par contre, pas de bol pour ma tante, il a choisi une spécialité rare, présente dans une seul lycée de l'académie et est donc interne à deux heures de route de chez eux et envisage déjà de poursuivre en BTS (il vient de rentrer en seconde). A noter que j'ai trimbalé ce cousin dès tout petit dans les musées et expositions parisiennes, peut-être que cela a joué...
Bref, tout cela pour dire que consciemment ou inconsciemment nos parents jouent un vrai rôle et je ne crois pas que cela soit seulement un problème de ruralité même si les options ne sont pas aussi développées qu'en ville, cela est peut-être plus surmontable que les barrières mentales, que l'on retrouve dans toutes les catégories sociales. Je suis actuellement dans une ville moyenne de région parisienne et nos élèves viennent dans notre lycée car c'est dans la même ville et refuse d'aller faire des stages en-dehors de cette ville. On voit aussi cela très bien dans le documentaire de Julie Gavras, Les Bonnes conditions, où plusieurs élèves ne quittent pas leur quartier huppé pour leurs études supérieures.
Mes parents (ma mère, en fait surtout) ont fait des choix très tôt : s'installer dans un village où on trouvait écoles et collège et se débrouiller pour avoir terminé de payer leur maison à mes 18 ans et donc anticiper de futures études. Par ailleurs, le lycée professionnel étant à 15-20 km et le premier lycée général à 35-40 km (et encore il était récent avant c'était plus de 80 km), la question dans mon village ne s'est jamais posée, il fallait partir. Au lycée, j'avais entendu parler de prépas, mais cela ne m'intéressait pas en raison de la charge de travail et de la pression (j'aurais explosé). Mon frère n'a pas non plus hésité à changer de lycée entre la 1e et la terminale (et donc à s'éloigner et à prendre un appartement car l'internat était tout pourri contrairement au précédent) pour intégrer la spécialité qu'il voulait et maximiser ses chances d'intégrer le BTS dans ce lycée. Il a aussi été pris dans le BTS dans la ville de la fac ou j'étais, mais mes parents n'étaient pas très partants en raison de ses soucis de santé et de son côté très cabotin et là clairement, on était dans une barrière mentale.
En parallèle, j'ai aussi vu la sœur de ma mère, freinée mes cousins et ne pas vouloir une autre orientation qu'un CAP ou Bac pro. Je soupçonne chez elle la peur que ses fils ne la dépassent au niveau scolaire et s'éloignent d'elle. Cela a marché pour le premier (il a acheté dans le même rue que ses parents et grands-parents...). Le second a choisi de rentrer en bac pro, malgré 14-15 de moyenne en 3e. Par contre, pas de bol pour ma tante, il a choisi une spécialité rare, présente dans une seul lycée de l'académie et est donc interne à deux heures de route de chez eux et envisage déjà de poursuivre en BTS (il vient de rentrer en seconde). A noter que j'ai trimbalé ce cousin dès tout petit dans les musées et expositions parisiennes, peut-être que cela a joué...
Bref, tout cela pour dire que consciemment ou inconsciemment nos parents jouent un vrai rôle et je ne crois pas que cela soit seulement un problème de ruralité même si les options ne sont pas aussi développées qu'en ville, cela est peut-être plus surmontable que les barrières mentales, que l'on retrouve dans toutes les catégories sociales. Je suis actuellement dans une ville moyenne de région parisienne et nos élèves viennent dans notre lycée car c'est dans la même ville et refuse d'aller faire des stages en-dehors de cette ville. On voit aussi cela très bien dans le documentaire de Julie Gavras, Les Bonnes conditions, où plusieurs élèves ne quittent pas leur quartier huppé pour leurs études supérieures.
- EdithWGrand sage
Elaïna a écrit:Ouais sinon les parents peuvent aussi faire leur job des fois.
Facile à dire quand les deux sont éleveurs (fréquent là où je suis)... et ne partent jamais en vacances (le gamin aide à la ferme pendant ses vacances, et se lève à 5h). La seule sortie annuelle, c'est la foire agricole au chef lieu de région.
Mais je suis d'accord avec le fait que ce serait aux parents de penser à ça. Quand j'étais enfant, en proche région parisienne, mes parents m'avaient envoyée 1 mois à la campagne dans le fin fond de la Drôme, chez des paysans éleveurs de chèvres, j'étais partie avec ma meilleure copine, on a adoré ça, vraiment. On allait à la campagne dans la famille, mais là, c'était vraiment dépaysant.
Autant les citadins peuvent aller au vert grâce aux colos, autant il n'y a rien de prévu pour les petits ruraux, sous prétexte qu'ils vivent déjà dans un environnement sain. Alors que beaucoup de mes élèves n'ont jamais vu la mer, jamais pris le train (et encore moins l'avion) et que dans mon département, il y a à peu près autant d'habitants que dans un petit chef lieu de département! Et ce n'est pas une question d'argent (pas toujours), les parents ont plutôt de bons moyens. Je sais que beaucoup d'enfants du 93 n'ont jamais mis les pieds à Paris non plus...
- Clecle78Bon génie
Une amie travaillait à Calais. Une bonne partie de ses élèves n'avait jamais vu la mer.
- ElaïnaDevin
EdithW a écrit:Elaïna a écrit:Ouais sinon les parents peuvent aussi faire leur job des fois.
Facile à dire quand les deux sont éleveurs (fréquent là où je suis)... et ne partent jamais en vacances (le gamin aide à la ferme pendant ses vacances, et se lève à 5h). La seule sortie annuelle, c'est la foire agricole au chef lieu de région.
Mais je suis d'accord avec le fait que ce serait aux parents de penser à ça. Quand j'étais enfant, en proche région parisienne, mes parents m'avaient envoyée 1 mois à la campagne dans le fin fond de la Drôme, chez des paysans éleveurs de chèvres, j'étais partie avec ma meilleure copine, on a adoré ça, vraiment. On allait à la campagne dans la famille, mais là, c'était vraiment dépaysant.
Autant les citadins peuvent aller au vert grâce aux colos, autant il n'y a rien de prévu pour les petits ruraux, sous prétexte qu'ils vivent déjà dans un environnement sain. Alors que beaucoup de mes élèves n'ont jamais vu la mer, jamais pris le train (et encore moins l'avion) et que dans mon département, il y a à peu près autant d'habitants que dans un petit chef lieu de département! Et ce n'est pas une question d'argent (pas toujours), les parents ont plutôt de bons moyens. Je sais que beaucoup d'enfants du 93 n'ont jamais mis les pieds à Paris non plus...
Alors pour te répondre franchement, il y a deux choses qui m'ont fait bondir dans ton message.
D'abord le coup des voyages à Disneyland. Franchement, je doute qu'ils soient si nombreux. Certes, personnellement, je suis allée au Futuroscope avec ma classe en CM2, mais c'était après un projet d'un an autour du cinéma (c'était l'année du centenaire du cinéma, en 1995...). Mais de là à dire que les profs organisent à tour de bras des sorties à Disneyland, faut pas charrier.
Ensuite, j'en ai par dessus la tête de lire que c'est à l'école de résoudre tous les problèmes sociaux. Les gamins ne connaissent pas les panneaux sens interdit ? Allez, à l'école de faire des formations au code de la route. es gens ne sont toujours pas foutus de comprendre qu'il faut bouffer moins gras ? Ben à l'école d'organiser des petits déjeuners citoyens (enfin, non, républicains, c'est ça qu'on met à toutes les sauces aujourd'hui). Soit. Les gens ne sont pas foutus d'apprendre à leurs gosses qu'on ne viole pas et qu'on ne traite pas une fille de p*** parce qu'elle porte une jupe, ou qu'on ne harcèle pas son camarade parce qu'il est gros/mal sapé/pas comme les autres ? Allez, à l'école de le faire. OK. Les gens ne savent pas dire au gosse de lâcher la console, c'est à l'école de faire une sensibilisation aux écrans. Pourquoi pas. Et maintenant tu veux qu'on apprenne aux gamins à prendre le bus et à lire un plan de ville ? Mais ça va bien au bout d'un moment !
C'est quand que les parents gèrent leurs gosses ? Même en étant éleveur à Trifouillis-les-Canards, si en 16 ans d'existence de ton mioche, t'as jamais trouvé une seule fois une seule journée pour emmener ton gosse à la ville et lui faire prendre le bus, c'est qu'il y a un souci dans la famille, c'est pas à l'école qu'il y a un problème. Stop au bout d'un moment.
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- JennyMédiateur
D’accord avec Elaina, l’école ne peut pas tout faire.
- PrezboGrand Maître
Elaïna a écrit:Le refus d'aller "loin" n'est pas spécifique aux petits campagnards. J'étais en lycée à Marseille, et nous étions fort rares à vouloir faire nos études hors Marseille-Aix (et les plus aventureux ne dépassaient pas Avignon). Sur toute ma promo de cinq classes de terminales je crois que nous avons été royalement trois à aller plus loin (un à Lyon, deux à Paris).
Le Monde avait fait un article intéressant sur le sujet il y a quelques années : la comparaison des projets d'études des lycéens de Rennes avec ceux de Bain-de-Bretagne...petite ville à 40km de Rennes. On voit des subtiles processus (modèles familiaux, coût de l'éloignement...) qui créent des différences très tôt, sans aller dans le très rural. Très rural qui, sans vouloir insulter ceux qui y vivent, est d'ailleurs ultraminoritaire en France. (Je pense qu'une bonne partie des gilets jaunes ne venaient pas du "vrai" rural par exemple, ci ce mot à encore un sens.)
https://www.lemonde.fr/campus/article/2017/01/11/lycees-des-villes-lycees-des-champs-des-choix-d-etudes-superieures-bien-differents_5060722_4401467.html
Tiens, d'ailleurs j'ai vérifié, et il y a bien eu des gilets jaunes au rond point à l'entrée de Bain-de-Bretagne.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/bain-de-bretagne-35470/gilets-jaunes-barrage-filtrant-l-entree-de-bain-de-bretagne-6075639
Cléopatra2 a écrit:Oui, c'est vrai. Voilà pourquoi il faudrait que les prépas avec internat puissent proposer un service complet de restauration le week-end et une partie des vacances. Il me semble que c'était le cas dans ma prépa (certain pour le week-end, mais je suis moins sûre pour les vacances), mais c'était il y a 20 ans, je ne sais pas ce qu'il en est.
Edit : je viens de regarder, la cantine est bien fermée le week-end aussi, et l'internat fermé pendant les vacances.
En revanche, il y a un RU pas loin, donc je suppose que soit les élèves mangeaient des sandwichs, soit ils allaient au RU (5 minutes à pied), il n'était pas possible de cuisiner.
Mais n'est-ce pas déjà largement le cas ? J'ai été interne boursier en prépa il y a trente ans. L'internat était ouvert 7j/7. Le week-end, seul le petit déjeuner était assuré, mais nous pouvions manger dans un foyer pour étudiants étrangers à proximité suite à un accord entre ce lycée et notre foyer.
De toute façon, les étudiants ont tous un statut qui leur permet de manger dans les RU du CROUS.
Etre interne et boursier en prépa, ce n'est pas facile (sans être au niveau de bourse maximum, j'ai connu le stress du manque d'argent et ces moments où tu recomptes ta monnaie devant un supermarché pour savoir si tu peux vraiment acheter un nouveau flacon de shampoing ou si le fond qui reste peut bien permettre de finir le mois), mais c'est vivable. Ca a aussi ces avantages, par exemple être sur place (il m'est arrivé de me réveiller 10 minutes avant les cours, et d'être à l'heure) avec des camarades avec qui tu peux partager une certaine solidarité. J'ai des bons souvenirs d'internat, malgré l'ambiance potache. A l'inverse, une fois en école, j'ai connus des camarades franciliens qui avaient étudié dans un lycée prestigieux, mais avec 1h30 ou 2h de transport par jour...
La vrai inégalité me semble être avec les formations ne proposant pas d'internat, sachant que les chambres en cité U sont en nombre notoirement insuffisant.
Par ailleurs, envoyer un (ou plusieurs) enfants étudier dans une grande ville coûte cher, mais les habitants d'une grande ville payent plus cher l'immobilier, enfant étudiant ou pas. Bref, je ne dis pas qu'il y a des difficultés spécifiques à la ruralité, mais il y a parfois des solutions et tout n'est pas forcément facile ailleurs.
Reste les facteurs psychologiques et familiaux.
EdithW a écrit:
Autant les citadins peuvent aller au vert grâce aux colos, autant il n'y a rien de prévu pour les petits ruraux, sous prétexte qu'ils vivent déjà dans un environnement sain. Alors que beaucoup de mes élèves n'ont jamais vu la mer, jamais pris le train (et encore moins l'avion) et que dans mon département, il y a à peu près autant d'habitants que dans un petit chef lieu de département! Et ce n'est pas une question d'argent (pas toujours), les parents ont plutôt de bons moyens. Je sais que beaucoup d'enfants du 93 n'ont jamais mis les pieds à Paris non plus...
Honnêtement, je trouve cette vison un peu caricaturale. Ma belle-mère habite dans une petite ville du plateau ardéchois, un coin que je trouve très isolé (et j'ai grandi dans une petite ville industrielle d'un département semi-rural, un coin qui a déjà une solide réputation de bled paumé). Je feuillette les canards locaux quand je suis chez elles, et je vois bien que les gamins des écoles et collèges du coin vont (parfois) en sortie culturelle à la ville, en classe verte dans un autre département, en semaine au ski...Ma compagne à été interne dès le lycée quand elle était jeune, aujourd'hui il y a un (petit) lycée dans la ville en question, qui permet aux élèves de rester sur place jusqu'au bac...L'accès aux infrastructures scolaires des élèves ruraux est forcément imparfaite, mais il me semble raisonnable de penser qu'elle est quand même meilleure qu'il y a tente ou quarante ans, non ? (J'ai du mal à croire qu'il y avait des choix de LV2 à foison et du grec ancien dans tous les collèges il y a quarante ans. Enfin, ce n'est pas mon souvenir.)
- SallustiusNiveau 9
L'accès aux infrastructures scolaires des élèves ruraux est forcément imparfaite, mais il me semble raisonnable de penser qu'elle est quand même meilleure qu'il y a tente ou quarante ans, non ?
Raisonnable peut-être mais dans mon secteur, faux. Peut-être pas pour trente ou quarante ans mais pour vingt-cinq ans oui.
Les écoles ont fermé en masse, parfois malgré un nombre d'enfants suffisant (la dernière fois, c'était suite au dispositif plus de maître que de classes... en échange, on a fermé classes et écoles de zone rurale...). L'école est plus loin, les enfants se lèvent plus tôt, rentrent plus tard. C'est pas grand chose mais c'est déjà une facilité en moins.
Quand j'étais moi-même collégienne puis lycéenne, mes parents n'avaient pas à se poser la question de comment j'allais aller dans les établissements. On s'inscrivait dans l'établissement, un bus passait dans la commune, on y allait. Cette année, j'ai su le 20 août que ma fille de 4eme était à nouveau AUTORISEE à monter dans le seul bus scolaire existant (le seul bus d'ailleurs) qu'elle a toujours pris, pas parce qu'il est plein, mais parce que ma communauté de communes est différente de celle du collège et ne veut pas payer. Je ne suis pas un cas isolé, en dix ans, dans mon collège paumé on ne compte plus le nombre de gosses arrivant avant 7h à la grille et attendant au-delà de 19h le soir la voiture des parents qui travaillent et n'ont rien d'autre ou les gamins qui se tassent dans la voiture d'un autre parent (tant pis si pas de ceinture). Dès qu'ils ont l'âge, c'est deux-roues mais avant, c'est la galère. Pourtant, le bus est là mais ils n'ont pas obtenu le DROIT de le prendre.
Pour le lycée, c'est moins angoissant : y a pas de bus du tout sur la zone. ça nous évitera de réfléchir. Il y a encore quelques années, il y était, il y a plus d'enfants allant au lycée qu'à cette époque, mais le transport est supprimé tout de même. L'internat pouvait accueillir à cette époque les enfants de notre village du fait de l'éloignement mais plus forcément maintenant (il faut avoir de la chance). Toujours la même règle de territoires. Je n'ai jamais eu ce problème il y a 25 ans. Les parents pouvaient trouver qu'une heure trente de transport matin et soir ça faisait trop (ça a été mon cas une année) MAIS la possibilité était là.
La différence c'est en outre que de plus en plus de ces gens de zones rurales travaillent comme ouvriers à l'extérieur et non sur leur ferme : la possibilité de caler les activités sur le rythme des enfants, facile quand on est son propre patron, s'amenuise.
Certes dans mon collège et mon lycée, nous n'avions pas de choix de LV2 ni de grec MAIS il ne fallait pas se vendre sur Parcoursup à la fin pour avoir une place juste en Fac. Et dans mon lycée, ce qui comptait pour le Bac, c'étaient des épreuves nationales. J'attends de voir encore la dégradation avec le bac local, sachant que les têtes pensantes de l'EN affirment de dire tout haut que le niveau de nos élèves est nul (puisqu' "on ne peut pas leur demander la même chose qu'aux enfants des centres-villes") et qu'on affirme sans souci qu'on va "pondérer" les notes des dossiers suivant l'établissement d'origine.
Quant au manque d'ambition... c'est à mon sens un autre sujet que l'égalité des chances. Si tu ne saisis pas ta chance, c'est un autre problème, au moins tu l'as eue. Là, j'ai des élèves qui ne l'ont plus beaucoup et risquent de ne plus l'avoir du tout. C'est vrai, ils sont ultra minoritaires, c'est le pur rural, celui des villages de 50 à 200 habitants, qui continuent pour certains à être éleveurs laitiers et non, à ne pas avoir une journée en 16 ans pour sortir avec leurs enfants (mais qu'ils arrivent à envoyer tout de même ailleurs dans les familles éloignées) mais ils existent et devraient au moins ne plus voir la situation se dégrader davantage.
- HimpyExpert spécialisé
Sans parler de rural profond, passer une journée à la grande ville, ça a un coût.
Si je prends les tarifs actuels, un A/R en train pour Lyon de chez moi c'est 45 euros par personne un samedi ou un dimanche.
Si on ajoute 10 euros par tête pour manger, un kebab, je parle pas d'un resto, plus une entrée au musée des confluences tiens, 9 euros par adulte, plus le tram/métro, on va arrondir à 5 euros par personne.
Cela fait déjà 140 euros pour deux adultes.
Tu ajoutes environ 35 euros (transport et repas) par enfant...
On est à 200 balles la journée pour 4.
C'est sur on peut rogner 40 balles sur les sandwiches.
Mais cela reste cher, et pas donné à tout le monde. Et je vis assez près de la ville en question, donc ça limite les frais de transport.
Donc oui les parents doivent faire leur job, mais parfois c'est pas possible.
Si je prends les tarifs actuels, un A/R en train pour Lyon de chez moi c'est 45 euros par personne un samedi ou un dimanche.
Si on ajoute 10 euros par tête pour manger, un kebab, je parle pas d'un resto, plus une entrée au musée des confluences tiens, 9 euros par adulte, plus le tram/métro, on va arrondir à 5 euros par personne.
Cela fait déjà 140 euros pour deux adultes.
Tu ajoutes environ 35 euros (transport et repas) par enfant...
On est à 200 balles la journée pour 4.
C'est sur on peut rogner 40 balles sur les sandwiches.
Mais cela reste cher, et pas donné à tout le monde. Et je vis assez près de la ville en question, donc ça limite les frais de transport.
Donc oui les parents doivent faire leur job, mais parfois c'est pas possible.
- ElaïnaDevin
On est d'accord himpy, je peux faire des calculs similaires pour Paris, mais de là à dire que l'école doit apprendre aux gosses à lire un plan de ville et prendre le bus, faut pas charrier.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- EdithWGrand sage
Elaïna a écrit:On est d'accord himpy, je peux faire des calculs similaires pour Paris, mais de là à dire que l'école doit apprendre aux gosses à lire un plan de ville et prendre le bus, faut pas charrier.
C'était au programme en pro quand j'ai débuté ... Je me souviens avoir fait réviser à des seconde pro (?) un sujet avec une carte et des horaires de train.
Plaisanterie mise à part, quitte à déplacer les élèves plusieurs jours, à budget égal, il me semble que, dans la perspective de les familiariser avec une réalité qui leur est souvent étrangère et qu'ils redoutent, on pourrait choisir de leur faire découvrir un univers urbain, qu'ils voient que ça n'est pas la mer à boire, pour éviter, pour certains, le choc extrême (et documenté) que représente l'arrivée dans une grande ville pour ses études, où leurs condisciples urbains circulent en métro ou bus depuis leur plus jeune âge. Et il y a beaucoup de choses à faire en ville! J'avais proposé un séjour de 3 jours à Lyon, avec balade en bateau, les Canuts, un atelier Lumière, une visite d'industrie... et ça a été jugé trop "effrayant" de passer plusieurs jours en ville (certains collègues aussi ont peur de la ville). Idem pour l'école de ma dernière, un voyage à Paris de 4 jours était organisé une année sur deux ou trois, et depuis quelque temps les parents ne veulent plus "à cause des attentats" . Paris est remplacé par Le Puy du Fou, Vulcania, lieux tout à fait respectables et intéressants par ailleurs (mais tout aussi vulnérables aux attentats à mon avis...).
- JennyMédiateur
Tu le dis toi même, il y a des résistances d’une partie des parents.
- Lisak40Expert spécialisé
L'impossibilité de se dépatouiller dans une grande ville ne concerne pas que les ruraux : j'enseigne dans un lycée de la proche banlieue parisienne (on a le métro), et certains élèves ne sont jamais allés à Paris. Certains ne connaissent que leur quartier, celui du lycée et le centre commercial de la zone. Pour les stages, j'ai eu (rarement certes mais c'est arrivé) des élèves qui ont dû refuser un stage dans une super boite à Paris et aller en stage dans le taxiphone pourri du coin parce que leurs parents ne veulent pas que leur enfant prennent le métro parce que c'est trop risqué (je parle d'ados de 17 - 20 ans ; on va dire qu'à 14-15 ans et pour un 1er stage, je pourrais presque encore comprendre)... Je leur dis également que si c'est une question de transports payants, on peut les aider (mais je sais que ce n'est pas le cas car le tarif est le même pour tous les lycéens franciliens et toutes les zones). Mais voilà, ce n'est malheureusement pas que dans les campagnes que les mentalités restent parfois très fermées, craintives par rapport à la "grande ville"...
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