Source d'un texte de Hegel

Bonjour
J'ai une question bête, mais qui m'agace
Quelle est la source de ce texte de Hegel que j'ai trouvé dans les annales ?

A l'audacieux courage du navigateur on doit reconnaître le principe que l'homme ne compte que sur lui-même, qu'il doit bâtir à partir de lui-même, que l'individu doit se faire lui-même ce qu'il doit être. (…) Les nomades dépendent du sol ferme ainsi que du cours des saisons et du soleil qui détermine toute la subsistance de l'homme. (...) L'âme courageuse des marins se confie à la chance, au hasard ; dans ce milieu qui n'a rien de solide, ils en sont réduits à leur intelligence, à leur vigilance... C'est là un bien autre principe que de tout recevoir d'une nature bienveillante. Pour l'industrie, la nature cesse d'être une puissance ; on la traite explicitement comme soumise à l'industrie, c'est l'homme qui lui donne la forme utile, imprime le sceau de son activité. Le respect de la nature disparaît devant la confiance spécifique de l'homme en lui-même et devant l'intelligence qui sait dominer la nature. (...) Le courage de l'intelligence humaine - non le courage comme tel, mais l'audace de l'habileté personnelle - constitue dès lors ce qu'il y a de plus haut.

Merci de votre aide !

Il y a un passage très approchant dans Leçons sur la philosophie de l'histoire, p.148 dans la trad. Gibelin, p.237 dans le texte édité chez Surkhamp. On y trouve le courage des marins, la réflexion sur l'industrie.

Voilà la trad. Gibelin, elle est assez éloignée de la version des annales :

"Les Phéniciens furent les premiers à découvrir l'océan Atlantique et à y naviguer ; ils s'établirent à Chypre et en Crète ; à Thasos, une île fort éloignée de chez eux, ils exploitèrent des mines d'or ; dans l'Espagne du sud et du sud-ouest, ils établirent des mines d'argent ; ils fondèrent en Afrique les colonies d'Utique et de Carthage ; de Gadès leurs vaisseaux descendirent fort bas le long de la côte africaine quelques-uns même, dit-on, effectuèrent le périple de l'Afrique ; ils allaient dans les îles britanniques chercher de l'étain et de l'ambre de Prusse dans la Baltique. Ainsi un principe tout nouveau se manifeste. L'inaction cesse de même que la bravoure qui n'est que brutale ; en leur lieu apparaissent l'activité de l'industrie et le courage réfléchi, qui tout en ayant l'audace de traverser la mer, pense sagement aussi aux voies et moyens. Tout dépend alors de l'activité de l'homme, de son audace, de son intelligence ; les fins de même relèvent de lui. La volonté et l'activité humaine sont ici la première condition, non la nature et sa valeur. La Babylonie avait un sol à elle et sa subsistance dépendait d'une manière générale de la révolution du soleil et du cours de la nature. Mais le marin se fie à lui-même dans la mer changeante et son œil, comme son cœur, doivent rester constamment ouverts. De même le principe de l'industrie contient le contraire de ce qu'on reçoit de la nature ; car les objets de celle-ci sont transformés pour l'usage et l'ornement. Dans l'industrie, l'homme est sa propre fin et traite la nature en chose soumise à laquelle il imprime le sceau de son activité. Le courage est ici l'intelligence, et l'adresse vaut plus que le courage qui n'est que naturel. Nous voyons ici les peuples délivrés de la peur de la nature et de son culte servile."

Merci beaucoup.
Effectivement, la version des annales est très différente.