Demander le lycée après des années de collège

ça dépend des établissements : s'il y a des dédoublements, encore ou pas de l'AP...

Obsidienne a écrit:
C'est ça qui est à mesurer : si on passe plus de temps horaire à travailler mais que ça nous "vide" moins. Et personnellement, je pense que j'ai plus la personnalité pour m'entendre avec des lycéens. Mon année de stage avait été une chouette expérience. Les relations avec les élèves avaient été meilleures qu'en collège, j'ai trouvé, personnellement.

C'est mon cas. J'ai beaucoup de mal avec les "petits du collège". C'est très différents d'avoir des 6e/5e ou des 1re/Tle.
Je préfère passer du temps à lire pour les cours, à les préparer qu'à gérer les problèmes de discipline aussi. Même le travail sur l'orientation en lycée ne me déplaît pas, même si c'est chronophage. Bon, les copies, ça reste le gros point noir.

ysabel a écrit:ça dépend des établissements : s'il y a des dédoublements, encore ou pas de l'AP...

Oui, c'est ça... il me semble que ça peut donner 3 premières techno ou bien 2 classes de 2ndes ou de premières générales + 1h d'AP, etc.. ?

Jenny a écrit:

Obsidienne a écrit:
C'est ça qui est à mesurer : si on passe plus de temps horaire à travailler mais que ça nous "vide" moins. Et personnellement, je pense que j'ai plus la personnalité pour m'entendre avec des lycéens. Mon année de stage avait été une chouette expérience. Les relations avec les élèves avaient été meilleures qu'en collège, j'ai trouvé, personnellement.

C'est mon cas. J'ai beaucoup de mal avec les "petits du collège". C'est très différents d'avoir des 6e/5e ou des 1re/Tle.
Je préfère passer du temps à lire pour les cours, à les préparer qu'à gérer les problèmes de discipline aussi. Même le travail sur l'orientation en lycée ne me déplaît pas, même si c'est chronophage. Bon, les copies, ça reste le gros point noir.

Oui visiblement, ce sont les copies le point le plus difficile... C'est ce qui revient tout le temps.

Mais comme tu le disais, il me semble : c'est à mesurer avec l'énergie dépensée, le plaisir passé à préparer et à enseigner. Si cela nous met de meilleure humeur et nous fatigue moins, je pense que ça compte beaucoup.

Et effectivement, si l'on passe moins de temps à régler les pbs de discipline à côté...

Obsidienne a écrit:

ysabel a écrit:ça dépend des établissements : s'il y a des dédoublements, encore ou pas de l'AP...

Oui, c'est ça... il me semble que ça peut donner 3 premières techno ou bien 2 classes de 2ndes ou de premières générales + 1h d'AP, etc.. ?

Dans mon lycée les 2d c'est 3 + 1 dédoublée donc 5heures prof, 1ère G pareil et 1ère T 2+1 dédoublée donc 4 heures prof
dans certains établissements, aucun dédoublement donc 4/ 4 et 3. Il ne faut pas oublier la pondération : 1.1/heure en 1e et Tale.
Et il y a la spé, mais c'est seulement 2h en 1èr et 3 en Tale... là-dessus, les humanités sont les grandes perdantes puisqu'on partage ces horaires ; comme si la philo ou la littérature ne pouvait pas "vivre" seule.

Obsidienne a écrit:

ysabel a écrit:ça dépend des établissements : s'il y a des dédoublements, encore ou pas de l'AP...

Oui, c'est ça... il me semble que ça peut donner 3 premières techno ou bien 2 classes de 2ndes ou de premières générales + 1h d'AP, etc.. ?

Personne n'a ce type de service en lettres même les agrégés...ici 4 à 5 classes (+ AP éventuellement).

Pour mes classes : 5 heures en 1ere STMG, 4h en BTS 1 cg, 4h en BTS 2 sio, soit 13 h. Avec les pondérations, cela me mène à 15h30. Ça me fait un temps partiel à 85% et des poussières. C'est un service de rêve pour moi.

maldoror1 a écrit:Pour mes classes : 5 heures en 1ere STMG, 4h en BTS 1 cg, 4h en BTS 2 sio, soit 13 h. Avec les pondérations, cela me mène à 15h30. Ça me fait un temps partiel à 85% et des poussières. C'est un service de rêve pour moi.

Comment organisez-vous cela ?

ysabel a écrit:

maldoror1 a écrit:Pour mes classes : 5 heures en 1ere STMG, 4h en BTS 1 cg, 4h en BTS 2 sio, soit 13 h. Avec les pondérations, cela me mène à 15h30. Ça me fait un temps partiel à 85% et des poussières. C'est un service de rêve pour moi.

Comment organisez-vous cela ?

2heures classe entière, 2heures demi-groupes, 1h d'ap.

Obsidienne a écrit:

Jenny a écrit:

Obsidienne a écrit:
C'est ça qui est à mesurer : si on passe plus de temps horaire à travailler mais que ça nous "vide" moins. Et personnellement, je pense que j'ai plus la personnalité pour m'entendre avec des lycéens. Mon année de stage avait été une chouette expérience. Les relations avec les élèves avaient été meilleures qu'en collège, j'ai trouvé, personnellement.

C'est mon cas. J'ai beaucoup de mal avec les "petits du collège". C'est très différents d'avoir des 6e/5e ou des 1re/Tle.
Je préfère passer du temps à lire pour les cours, à les préparer qu'à gérer les problèmes de discipline aussi. Même le travail sur l'orientation en lycée ne me déplaît pas, même si c'est chronophage. Bon, les copies, ça reste le gros point noir.

Oui visiblement, ce sont les copies le point le plus difficile... C'est ce qui revient tout le temps.

Mais comme tu le disais, il me semble : c'est à mesurer avec l'énergie dépensée, le plaisir passé à préparer et à enseigner. Si cela nous met de meilleure humeur et nous fatigue moins, je pense que ça compte beaucoup.

Et effectivement, si l'on passe moins de temps à régler les pbs de discipline à côté...

Pour moi, ce qui rentre en ligne de compte, c'est l'état de notre vie personnelle. Seule avec deux enfants, je vois pas quand et comment je pourrais gérer la préparation (lectures, préparation de cours) et correction des copies, avec 20h en plus à faire. Quand on a des enfants jeunes, je trouve le lycée très difficile à concilier, une classe ça va, mais 4 ou plutôt 5 en tant que certifié, je dis chapeau à celles et ceux qui le font, personnellement, je ne pourrais pas, même en gagnant de l'énergie sur la discipline.

Je débarque sur le fil un peu tard.

Entre 2016 (concours) et 2021, j'ai fait quatre ans de lycée - deux ans sous l'ancien programme dont une année comme stagiaire, et deux ans sous le nouveau programme - et un an de collège - post-réfome du collège, donc.
Personnellement, j'ai vu la situation se dégrader nettement en lycée, dans ma discipline, avec la réforme - c'est devenu un poncif, je sais. Le programme imposé en 1ère ferme davantage qu'il n'ouvre les élèves à la littérature - nous n'en ferons ni des profs de lettres, ni des académiciens, ni des écrivains - ; la variété des méthodes à travailler (commentaires linéaire et composé, essai, contraction de texte, dissertation sur oeuvre, question de grammaire, entretien sur une oeuvre appréciée) en peu d'années (seulement deux, en comptant la 2nde) mais avec un coefficient élevé ; enfin, la multitude des textes à travailler m'imposent une pression que je n'avais pas ressentie en 2018-19 lorsque j'avais pour la première fois des 1ères, dont des STMG.
Du reste, je suis aussi sur deux sièges branlants:
-en Lettres, avec Humanités: comme dit plus haut, la fluctuation des élèves impose aux répartitions un manque total de confort - j'ai deux groupes (4H) pour 50 élèves cette année, on passe soudainement à 20 l'an prochain, donc seulement 2H ; à cela s'ajoute le concours-de-qui-a-la-plus-grosse entre disciplines qui me fait sortir de mes gonds, notamment quand j'entends qu'il est essentiel d'avoir certaines matières dans un cursus, voire incontournable (je n'en cite aucune, mais la prétendue supériorité des matières dites scientifiques ne semble pas vouloir baisser les armes) ;
-en Arts/Théâtre en enseignement optionnel où je dois défendre l'évidence de plus de 2500 ans d'histoire de l'humanité auprès de collègues et parfois de la direction.

Bref.
J'en viens à regretter mon lycée de stage davantage scientifique et technique, qui à l'époque ne proposait que des bacs S ou STI, et où ma discipline était certes fonctionnelle mais jamais remise en cause par les collègues, voire même le collège. Il est certes agréable de rédiger un commentaire linéaire sur Lagarce, mais devoir le partager avec mes élèves en si peu de temps devant la lourdeur du programme est davantage frustrant que de moins le creuser avec des collégiens mais de l'aborder avec précision et temps.

C'est marrant, mais je pense exactement l'inverse que toi. Je trouve que l'année de première est bien plus simple à organiser comme ça, que les épreuves (en voie générale) sont plus simples - plus de question sur corpus, plus d'exercice d'invention qui pouvait recouvrir des formes très diverses -. Quant à l'analyse linéaire, j'ai toujours fonctionné ainsi, c'est ce que je trouve le plus satisfaisant pédagogiquement. En ce qui concerne la grammaire , c'est pour moi une nécessité et une évidence - et ainsi j'ai moins de travail en seconde car je sais que les élèves vont continuer à l'étudier. L'oral est plus simple : terminée, la question souvent artificielle. Sans compter que c'est beaucoup plus juste d'avoir un programme national, tous les élèves de France planchent sur les mêmes œuvres : cela flatte ma passion de l'égalité.

sinan a écrit:C'est marrant, mais je pense exactement l'inverse que toi. Je trouve que l'année de première est bien plus simple à organiser comme ça, que les épreuves (en voie générale) sont plus simples - plus de question sur corpus, plus d'exercice d'invention qui pouvait recouvrir des formes très diverses -.

Très juste, en effet.
L'invention retrouve d'ailleurs un statut plus pertinent dans l'appropriation des oeuvres. Je m'y épanouis davantage, les élèves également - et surtout.

sinan a écrit:Quant à l'analyse linéaire, j'ai toujours fonctionné ainsi, c'est ce que je trouve le plus satisfaisant pédagogiquement. En ce qui concerne la grammaire , c'est pour moi une nécessité et une évidence - et ainsi j'ai moins de travail en seconde car je sais que les élèves vont continuer à l'étudier. L'oral est plus simple : terminée, la question souvent artificielle. Sans compter que c'est beaucoup plus juste d'avoir un programme national, tous les élèves de France planchent sur les mêmes œuvres : cela flatte ma passion de l'égalité.

Moins d'accord.
Le linéaire est une étape passionnante pour le professeur de lettres, incontournable dans la préparation d'une explication de texte. Pour autant, la pédagogie en a pris un coup, à mon sens: le passage du linéaire (oral) au composé (écrit) n'est toujours maîtrisé par mes 1ères.
L'oral-entretien est plus intéressant, mais il ne s'agit dans mon propos pas de porter préjudice au contenu des exercices, mais à leur accumulation dans les préparations avec les élèves.
Concernant la grammaire, je la trouve plus intéressante au service de l'analyse que déliée. Mais là, ce n'est que mon avis.

En revanche, deux choses:
-nombreux sont les élèves qui mélangent les méthodes entre les disciplines ; rien qu'en Lettres, s'ils suivent Humanités, ils doivent jongler entre commentaire linéaire/composé - dissertation sur oeuvre en Français et question d'interprétation - essai (général, au sens de dissertation générale) et devront jongler ainsi en Philosophie = multitude de méthodes, peu de temps pour les y préparer = invitations par nos supérieurs à être moins rigoureux dans la méthode, voire invitation à la désorganisation entendue dans certaines formations ;
-similitude des oeuvres ne signifie pas, à mon sens, égalité dans leur traitement ni dans leur appropriation. La présence d'oeuvres incontournables s'imposait en Seconde dans l'ancien programme puis ouvrait à d'autres champs et enjeux littéraires en 1ère.

Mehitabel a écrit:

Obsidienne a écrit:

Jenny a écrit:

Obsidienne a écrit:
C'est ça qui est à mesurer : si on passe plus de temps horaire à travailler mais que ça nous "vide" moins. Et personnellement, je pense que j'ai plus la personnalité pour m'entendre avec des lycéens. Mon année de stage avait été une chouette expérience. Les relations avec les élèves avaient été meilleures qu'en collège, j'ai trouvé, personnellement.

C'est mon cas. J'ai beaucoup de mal avec les "petits du collège". C'est très différents d'avoir des 6e/5e ou des 1re/Tle.
Je préfère passer du temps à lire pour les cours, à les préparer qu'à gérer les problèmes de discipline aussi. Même le travail sur l'orientation en lycée ne me déplaît pas, même si c'est chronophage. Bon, les copies, ça reste le gros point noir.

Oui visiblement, ce sont les copies le point le plus difficile... C'est ce qui revient tout le temps.

Mais comme tu le disais, il me semble : c'est à mesurer avec l'énergie dépensée, le plaisir passé à préparer et à enseigner. Si cela nous met de meilleure humeur et nous fatigue moins, je pense que ça compte beaucoup.

Et effectivement, si l'on passe moins de temps à régler les pbs de discipline à côté...

Pour moi, ce qui rentre en ligne de compte, c'est l'état de notre vie personnelle. Seule avec deux enfants, je vois pas quand et comment je pourrais gérer la préparation (lectures, préparation de cours) et correction des copies, avec 20h en plus à faire. Quand on a des enfants jeunes, je trouve le lycée très difficile à concilier, une classe ça va, mais 4 ou plutôt 5 en tant que certifié, je dis chapeau à celles et ceux qui le font, personnellement, je ne pourrais pas, même en gagnant de l'énergie sur la discipline.

Je confirme. L'arrivée au lycée avec heures supplémentaires et 3 enfants encore jeunes fut très difficile à gérer. Horaires à rallonge, classes de 36, preparations et copies. Il m'a fallu toute la première année pour m'adapter. L'avantage etait géographique ( 5 minutes en voiture) et c'est vrai que les cours étaient stimulants. Je ne me verrais plus repartir au collège.

Bonjour,

J'ai lu attentivement vos commentaires, et cela m'a appris beaucoup de choses, à la fois sur le lycée et le collège, mais aussi sur la dynamique d'évolution de ces établissements.  Et je vous dis un grand merci pour vos témoignages et vos avis éclairés qui me donnent une idée ce qui qui m'attend (que je sois nommé en lycée ou en collège).

En fait, moi aussi je souhaite retourner au lycée (rentrée 2021), après avoir passé beaucoup de temps dans le supérieur. Pour ceux qui trouvent qu'ils ont beaucoup d'élèves, je m'enfuis de l'endroit où je suis car je ne supporte plus de gérer des groupes de 120 (à chaque contrôle, plusieurs jours de correction, plein de contrôles dans le semestre, c'est encore pire avec le distanciel). On pourrait aussi parler de l'annualisation des heures : depuis 7 semaines, je tourne à 23h par semaine dans 5 UV très différentes (ça va bientôt se calmer). Cette année parce qu'on n'est plus assez pour s'occuper de la promotion éclatée en petits groupes (les "covid-quotas"), mais certaines fois, c'est parce qu'il faut simplement faire le travail. Comme vous voyez, à chaque établissement ses problèmes :-)

Ainsi, après avoir découvert le folklore des mutations, je ne sais pas trop où je vais atterrir (j'ai surtout demandé des lycées), mais j'ai hâte d'y retourner.  Même si je sais que je vais devoir réapprendre plein de choses, et changer pas mal de choses dans ma façon d'enseigner !

Mon souhait, c'est d'abord de retourner à des groupes plus petits et de m'occuper vraiment de ces élèves (à commencer par les connaître et les accompagner).