Page 1 sur 2 • 1, 2
- JeanBaudrillardNiveau 1
Bonjour à tous et toutes,
Je vais essayer d'expliciter un peu plus ma situation, ce que mon titre fait finalement assez mal. Je m'excuse par avance si je m'étale un peu trop, j'essaie de donner des billes pour que vous ayez de quoi réagir, mais tout n'est peut-être pas utile. J'ai une petite trentaine d'années et un parcours professionnel plutôt chaotique. J'ai bossé dans la grande distribution avant de fuir ce secteur, éprouvé par ce qu'il pouvait comporter de froideur, de pression inutile, etc.
J'ai repris des études de littérature en me disant que si j'allais vers des études qui me plaisaient, j'arriverais bien ensuite à me dépatouiller avec l'aboutissement professionnel qui suivrait. En gros, j'ai enfoui la question
Toujours est-il que j'ai adoré faire cette licence. Mais j'ai aussi des problèmes d'anxiété, et je me suis dirigé en master recherche pour continuer d'enfouir la question professionnelle, ce qui était bête. Bref, toujours est-il que si les cours me passionnaient toujours mon anxiété est revenue (pour diverses raisons) et j'ai tout abandonné dès la fin du premier semestre.
S'en est suivi une grosse année de vide durant laquelle j'ai entamé une TCC pour affronter mon anxiété. Elle a produit quelques résultats : j'ai par exemple pu passer mon permis sans grosses difficultés, ce qui aurait été très difficile auparavant.
Depuis plusieurs mois, je cherche du travail, pas spécialement comme enseignant car ça me stresse toujours. J'ai peur de ne pas y arriver, je ne suis pas formé et vu mon profil je me dis que je n'ai probablement pas les ressources personnelles pour compenser ce manque de formation.
Ceci étant dit, malgré cette angoisse, et bien une part de moi aurait bien envie d'essayer de devenir enseignant malgré tout. J'aime ma matière, je crois en son utilité, j'adore transmettre et expliquer des choses. Je suis curieux depuis toujours, j'adore l'histoire des sciences, la littérature, la musique bref j'aime découvrir de nouvelles choses et j'aime les partager lorsque c'est possible. Mais expliquer quelque chose sans pression, sans obligation, sans contraintes à des amis c'est très différent d'enseigner en collège ou en lycée, évidemment.
Aujourd'hui, mon Pôle Emploi me propose une offre de professeur de français dans un collège d'une petite ville de 6000 habitants, et j'hésite grandement pour les raisons évoquées plus haut. J'ai autant envie d'essayer que je suis terrifié à l'idée de le faire. Il s'agirait d'enseigner 18h par semaine à des élèves de 6ème 5ème et 4ème.
Ce qui m'amène ici, à vous demander ce que vous en pensez. J'ai peur de ne pas être à la hauteur sur le plan des savoirs (pas de CAPES, pas de formation, pas de stages) sur le plan de la gestion de classe (anxiété, je me dis qu'il faut être un peu timbré pour viser ce métier en étant anxieux) et sur celui de la relation interpersonnelle (peur de ne pas m'intégrer dans l'équipe enseignante, peur de rencontrer des inconnus, peur de passer pour un pignouf)
Je vous remercie d'avance pour les conseils que vous pourriez m'apporter
Je vais essayer d'expliciter un peu plus ma situation, ce que mon titre fait finalement assez mal. Je m'excuse par avance si je m'étale un peu trop, j'essaie de donner des billes pour que vous ayez de quoi réagir, mais tout n'est peut-être pas utile. J'ai une petite trentaine d'années et un parcours professionnel plutôt chaotique. J'ai bossé dans la grande distribution avant de fuir ce secteur, éprouvé par ce qu'il pouvait comporter de froideur, de pression inutile, etc.
J'ai repris des études de littérature en me disant que si j'allais vers des études qui me plaisaient, j'arriverais bien ensuite à me dépatouiller avec l'aboutissement professionnel qui suivrait. En gros, j'ai enfoui la question
Toujours est-il que j'ai adoré faire cette licence. Mais j'ai aussi des problèmes d'anxiété, et je me suis dirigé en master recherche pour continuer d'enfouir la question professionnelle, ce qui était bête. Bref, toujours est-il que si les cours me passionnaient toujours mon anxiété est revenue (pour diverses raisons) et j'ai tout abandonné dès la fin du premier semestre.
S'en est suivi une grosse année de vide durant laquelle j'ai entamé une TCC pour affronter mon anxiété. Elle a produit quelques résultats : j'ai par exemple pu passer mon permis sans grosses difficultés, ce qui aurait été très difficile auparavant.
Depuis plusieurs mois, je cherche du travail, pas spécialement comme enseignant car ça me stresse toujours. J'ai peur de ne pas y arriver, je ne suis pas formé et vu mon profil je me dis que je n'ai probablement pas les ressources personnelles pour compenser ce manque de formation.
Ceci étant dit, malgré cette angoisse, et bien une part de moi aurait bien envie d'essayer de devenir enseignant malgré tout. J'aime ma matière, je crois en son utilité, j'adore transmettre et expliquer des choses. Je suis curieux depuis toujours, j'adore l'histoire des sciences, la littérature, la musique bref j'aime découvrir de nouvelles choses et j'aime les partager lorsque c'est possible. Mais expliquer quelque chose sans pression, sans obligation, sans contraintes à des amis c'est très différent d'enseigner en collège ou en lycée, évidemment.
Aujourd'hui, mon Pôle Emploi me propose une offre de professeur de français dans un collège d'une petite ville de 6000 habitants, et j'hésite grandement pour les raisons évoquées plus haut. J'ai autant envie d'essayer que je suis terrifié à l'idée de le faire. Il s'agirait d'enseigner 18h par semaine à des élèves de 6ème 5ème et 4ème.
Ce qui m'amène ici, à vous demander ce que vous en pensez. J'ai peur de ne pas être à la hauteur sur le plan des savoirs (pas de CAPES, pas de formation, pas de stages) sur le plan de la gestion de classe (anxiété, je me dis qu'il faut être un peu timbré pour viser ce métier en étant anxieux) et sur celui de la relation interpersonnelle (peur de ne pas m'intégrer dans l'équipe enseignante, peur de rencontrer des inconnus, peur de passer pour un pignouf)
Je vous remercie d'avance pour les conseils que vous pourriez m'apporter
- ShajarVénérable
Sur le plan de la formation, tu as la formation classique d'un enseignant contractuel. Si tu avais un niveau correct en licence, tu devrais avoir les billes nécessaires pour affronter des classes. Il n'y a aucune raison que tu aies du mal à t'intégrer dans un établissement, mais prend en compte que le métier est très solitaire : tu es seul face à tes classes.
Ce qui m'inquiète plus dans ce que tu dis, c'est ton anxiété, qui a l'air très prononcée. Être enseignant devant une classe, surtout quand on débute, soumet à de fortes pressions psychologiques ; il faut paraître ferme, sûr de soi devant les élèves, savoir prendre des décisions rapides et résister au cas où quelque chose se passe mal. Lorsque tu arrives en classe, tu ne peux jamais être sûr du déroulement de la séance, c'est à dire que tu ne peux pas apaiser ton anxiété par la préparation et l'anticipation. Il y a 30 facteurs qui t'échappent dans une classe : les élèves. Ce qui est dur aussi, c'est d'enchaîner les heures. Une classe part, une autre arrive, tu ne peux pas décompresser. Tu dois, pendant une, deux, trois, quatre heures prendre sur toi et te blinder. Tu ne peux pas te dire que si tu as une crise d'angoisse, tu vas quitter la classe pour aller dans un lieu neutre la faire diminuer, ni même fermer les yeux et tenter de te recentrer.
Je serais toi, j'essayerai plutôt de chercher des cours particuliers ; certains ici parviennent à en vivre, et le français est une matière où les parents sont demandeurs. Tu auras moins de pression et plus de liberté.
Ce qui m'inquiète plus dans ce que tu dis, c'est ton anxiété, qui a l'air très prononcée. Être enseignant devant une classe, surtout quand on débute, soumet à de fortes pressions psychologiques ; il faut paraître ferme, sûr de soi devant les élèves, savoir prendre des décisions rapides et résister au cas où quelque chose se passe mal. Lorsque tu arrives en classe, tu ne peux jamais être sûr du déroulement de la séance, c'est à dire que tu ne peux pas apaiser ton anxiété par la préparation et l'anticipation. Il y a 30 facteurs qui t'échappent dans une classe : les élèves. Ce qui est dur aussi, c'est d'enchaîner les heures. Une classe part, une autre arrive, tu ne peux pas décompresser. Tu dois, pendant une, deux, trois, quatre heures prendre sur toi et te blinder. Tu ne peux pas te dire que si tu as une crise d'angoisse, tu vas quitter la classe pour aller dans un lieu neutre la faire diminuer, ni même fermer les yeux et tenter de te recentrer.
Je serais toi, j'essayerai plutôt de chercher des cours particuliers ; certains ici parviennent à en vivre, et le français est une matière où les parents sont demandeurs. Tu auras moins de pression et plus de liberté.
- Lowpow29Neoprof expérimenté
Si tu es déjà terrifié avant d'y aller, n'y va pas. Et je ne fais pas d'ironie...
Qu'on puisse être stressé, oui, mais aller travailler en collège pour l'unique raison que Pôle Emploi te l'a proposé, alors que ça te "terrifie", non.
"Une part de moi aurait bien envie d'essayer d'être prof" ça me paraît un peu maigre.
Bon courage dans tous les cas !!!
Qu'on puisse être stressé, oui, mais aller travailler en collège pour l'unique raison que Pôle Emploi te l'a proposé, alors que ça te "terrifie", non.
"Une part de moi aurait bien envie d'essayer d'être prof" ça me paraît un peu maigre.
Bon courage dans tous les cas !!!
_________________
La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- berseriaNiveau 7
Je te conseillerais d'y aller et de te lancer. Tu es au chômage, lance-toi.
Si au bout d'une semaine, tu n'y arrives pas, tu peux toujours partir. C'est dommage de ne pas essayer, sans savoir.
Si au bout d'une semaine, tu n'y arrives pas, tu peux toujours partir. C'est dommage de ne pas essayer, sans savoir.
- LaverdureEmpereur
berseria a écrit:Je te conseillerais d'y aller et de te lancer. Tu es au chômage, lance-toi.
Si au bout d'une semaine, tu n'y arrives pas, tu peux toujours partir. C'est dommage de ne pas essayer, sans savoir.
Non clairement pas : je rejoins Shajar et Lowpow. Au vu de ce qui est dit dans le premier post, il vaut mieux ne pas y aller pour éviter de souffrir inutilement. Il suffit de voir les détresses de certains stagiaires ici sur le forum chaque année...
Si vraiment @JeanBaudrillard veut essayer, il faudrait qu'il essaie de faire, si possible un stage d'observation de deux ou trois jours au moins voire une semaine ou deux pour se rendre compte de la réalité des conditions de travail. Par ailleurs, prendre un premier poste sans formation et sans certitude de vouloir faire ce métier, en cours d'année donc potentiellement des classes d'élèves qui n'ont pas eu cours pendant quelques temps (des semaines éventuellement), ce n'est pas vraiment confortable.
_________________
- KantNiveau 4
Tu commences avec trois niveaux, négocie un mi-temps, la charge est trop importante pour le profil psychologique que tu décris
- JennyMédiateur
Laverdure a écrit:
Si vraiment @JeanBaudrillard veut essayer, il faudrait qu'il essaie de faire, si possible un stage d'observation de deux ou trois jours au moins voire une semaine ou deux pour se rendre compte de la réalité des conditions de travail. Par ailleurs, prendre un premier poste sans formation et sans certitude de vouloir faire ce métier, en cours d'année donc potentiellement des classes d'élèves qui n'ont pas eu cours pendant quelques temps (des semaines éventuellement), ce n'est pas vraiment confortable.
+1.
Remplacer à cette période de l’année est loin d’être évident.
Être balancé sur un poste à plein temps, sur trois niveaux, en plein milieu d’année, sans expérience ni formation, ça peut être vraiment difficile.
- User20159Esprit éclairé
Jenny a écrit:Être balancé sur un poste à plein temps, sur trois niveaux, en plein milieu d’année, sans expérience ni formation, ça peut être vraiment difficile.
Je plussoie, surtout une année pareille ...
- RuthvenGuide spirituel
Les conseils vont être contrastés ! A ta place, je tenterais l'expérience ; entre les lignes, à la différence de mes collègues, j'ai l'impression que tu as vraiment envie d'y aller et que ce qui te retient relève de facteurs psychologiques un peu extrinsèques à la situation d'enseignement (peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas s'intégrer ...). Il ne faut pas négliger qu'il y a un effet "scène" qui, parfois, métamorphose les personnalités ; j'ai déjà vu des collègues très anxieux avec qui cela se passait très bien avec les élèves, d'autres très timides qui n'avaient aucun problème en classe. Difficile de savoir comment on réagira avant d'avoir fait l'expérience.
- JennyMédiateur
Ha@_x a écrit:Jenny a écrit:Être balancé sur un poste à plein temps, sur trois niveaux, en plein milieu d’année, sans expérience ni formation, ça peut être vraiment difficile.
Je plussoie, surtout une année pareille ...
Des conditions de rêve pour débuter.
- henrietteMédiateur
Désolée de te dire ça abruptement, berseria, mais franchement tu n'es vraiment pas le mieux placé pour donner ce genre de conseils.berseria a écrit:Je te conseillerais d'y aller et de te lancer. Tu es au chômage, lance-toi.
Si au bout d'une semaine, tu n'y arrives pas, tu peux toujours partir. C'est dommage de ne pas essayer, sans savoir.
D'accord avec Jenny : commencer sans expérience en cours d'année avec un temps plein et trois niveaux différents c'est très rude en effet. Un mi-temps serait préférable si c'est possible.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- berseriaNiveau 7
@JeanBaudrillard : qu'est-ce que tu perds à y aller ? Rien. C'est évident qu'il faut y aller.
- mafalda16Modérateur
Hum, tu veux bien écouter ce qu'Henriette t'as demandé ? Va préparer ton contrôle et sa correction au lieu de donner de mauvais conseils.
Si on parle d'une peur panique à l'idée d'enseigner, alors non il ne faut pas y aller ! Qu'est-ce qu'il y a perdre ? De l'estime de soi, de la confiance en soi, se remettre trop en question et avoir peur de tenter d'autres expériences plus tard, tomber en burn out ou en dépression et mettre longtemps à s'en remettre.
Si on parle d'une peur panique à l'idée d'enseigner, alors non il ne faut pas y aller ! Qu'est-ce qu'il y a perdre ? De l'estime de soi, de la confiance en soi, se remettre trop en question et avoir peur de tenter d'autres expériences plus tard, tomber en burn out ou en dépression et mettre longtemps à s'en remettre.
_________________
"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- henrietteMédiateur
berseria a écrit:@JeanBaudrillard : qu'est-ce que tu perds à y aller ? Rien. C'est évident qu'il faut y aller.
Mais bon sang, il y a aussi des élèves dans l'histoire ! Ce n'est pas comme prendre un job de vendeur et laisser tomber du jour au lendemain. Prendre le poste c'est accepter une responsabilité vis à vis des élèves qui ont besoin d'un enseignant qui ne lâche pas au bout de 15 jours.
Et je le répète berseria : te lire poster des conseils ici, c'est franchement indécent. Merci de t'abstenir et de te concentrer sur la réussite de ton propre stage.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- JennyMédiateur
Berseria : Je ne comprends pas que tu puisses donner des conseils à un débutant qui envisage de commencer dans des conditions bien plus difficiles que les tiennes. Une première année qui se passe mal, ça peut vraiment plonger dans un état dépressif... alors quand on est très angoissé, je ne sais pas si c'est une bonne idée.
Henriette :
Pour avoir récupéré, il y a quelque temps, des élèves qui ont eu 8 (!) enseignants dans ma matière l'année précédente, ça a quelques petites conséquences... (entre le niveau et le temps que j'ai mis à gagner un peu leur confiance, ça a été compliqué).
Henriette :
Pour avoir récupéré, il y a quelque temps, des élèves qui ont eu 8 (!) enseignants dans ma matière l'année précédente, ça a quelques petites conséquences... (entre le niveau et le temps que j'ai mis à gagner un peu leur confiance, ça a été compliqué).
- BaldredSage
Je ne sais pas si tu es anxieux, mais choisir Jean Baudrillard comme pseudo, c'est assez gonflé
Tu as peut-être ce qu'il faut pour être prof...
Tu as peut-être ce qu'il faut pour être prof...
- Lowpow29Neoprof expérimenté
Je suis quand même soulagée qu'on soit une majorité à lui déconseiller d'y aller.
Je ne sais pas pour quel autre métier on dirait à quelqu'un "ben vas-y essaie", si la personne dit être terrifiée rien qu'à l'idée d'aller y travailler
Le but n'est justement pas d'arrêter au bout d'une semaine. Le jour où Jean aura envie de tenter le métier, il le saura, il ne sera pas "terrifié". Il s'agit quand même d'un métier où on gère des groupes de petits humains toute la journée, ça laisse peu de place au manque de détermination. Ça demande une haute maîtrise de tellement de compétences que je ne comprends même pas qu'on soit là en train de dire allez va voir. Ben non, commencer à enseigner, ça demande un certain engagement, une certaine motivation, une certaine envie... Sinon, je n'en vois pas l'intérêt, que ce soit pour soi-même ou (et surtout!!) pour les personnes en face de nous, à qui l'on est censé enseigner.
Bref... Enseignant est un métier extrêmement complexe, malheureusement bradé sur Pôle Emploi pour la seule et unique raison que l'on ne sait plus quoi faire pour mettre quelqu'un dans chaque classe.
Je suis à 100% d'accord avec ceci :
Il faut vraiment vivre dans un monde parallèle sans professionnalisme pour croire qu'on peut sortir indemne de ce genre de catapultage. Sans aucun matériel de prêt. Sans aucune expérience préalable. Sans aucune idée du programme. Sans envie profonde d'enseigner. Sans personnalité positive et enthousiaste.
Je ne sais pas pour quel autre métier on dirait à quelqu'un "ben vas-y essaie", si la personne dit être terrifiée rien qu'à l'idée d'aller y travailler
Le but n'est justement pas d'arrêter au bout d'une semaine. Le jour où Jean aura envie de tenter le métier, il le saura, il ne sera pas "terrifié". Il s'agit quand même d'un métier où on gère des groupes de petits humains toute la journée, ça laisse peu de place au manque de détermination. Ça demande une haute maîtrise de tellement de compétences que je ne comprends même pas qu'on soit là en train de dire allez va voir. Ben non, commencer à enseigner, ça demande un certain engagement, une certaine motivation, une certaine envie... Sinon, je n'en vois pas l'intérêt, que ce soit pour soi-même ou (et surtout!!) pour les personnes en face de nous, à qui l'on est censé enseigner.
Bref... Enseignant est un métier extrêmement complexe, malheureusement bradé sur Pôle Emploi pour la seule et unique raison que l'on ne sait plus quoi faire pour mettre quelqu'un dans chaque classe.
Je suis à 100% d'accord avec ceci :
mafalda16 a écrit:Si on parle d'une peur panique à l'idée d'enseigner, alors non il ne faut pas y aller ! Qu'est-ce qu'il y a perdre ? De l'estime de soi, de la confiance en soi, se remettre trop en question et avoir peur de tenter d'autres expériences plus tard, tomber en burn out ou en dépression et mettre longtemps à s'en remettre.
Il faut vraiment vivre dans un monde parallèle sans professionnalisme pour croire qu'on peut sortir indemne de ce genre de catapultage. Sans aucun matériel de prêt. Sans aucune expérience préalable. Sans aucune idée du programme. Sans envie profonde d'enseigner. Sans personnalité positive et enthousiaste.
_________________
La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- HildeNiveau 6
Commencer sur les chapeaux de roues comme ça risque d'être difficile. Pour ma part, j'ai entamé il y a un semaine mon tout premier remplacement, avec des seconde et première, en histoire-géo, et je suis une nature anxieuse (mais sans que ce soit vraiment maladif, enfin je crois). C'est dans un lycée plutôt huppé où les élèves sont réputés faciles, avec 15h/semaine et un emploi du temps vraiment bien fichu.
Eh bien, j'étais terrifiée. J'ai eu un jour pour préparer mes premiers cours. En me rendant au bahut pour récupérer toutes les infos nécessaires, je me suis déjà sentie un peu submergée. J'ai à peine dormi la nuit, j'ai tenu avec l'adrénaline, et en rentrant chez moi je me suis mise à pleurer comme ça, pour rien, juste parce que la pression retombait.
Il y a eu des imprévus - les informations que la titulaire m'avait données sur la partie du programme où elle les avait laissées étaient...approximatives - j'ai dû improviser face à ces 36 ados, et j'ai flippé. Beaucoup.
Si l'anxiété te pose des problèmes de sommeil, comme c'est souvent le cas, c'est quelque chose à prendre en compte : le manque de sommeil joue un rôle vraiment important dans l'installation d'états dépressifs.
Pourtant, dans ton message je lis un vrai intérêt pour ce métier et je ne suis pas partisane d'un péremptoire "non c'est pas pour toi". Peut-être pourrais-tu essayer de faire un stage d'observation quelque part pour commencer ? ça te permettrait de réajuster si nécessaire ta vision du travail.
Si ça te botte toujours et que tu as envie de faire des remplacements pour (te) tester, il faudra bien un jour que tu commences et ce jour-là tu auras la trouille. Tes premiers cours ne seront pas géniaux mais c'est pas grave. Ce que je vois de positif dans ton message, c'est que tu as conscience de cette "faiblesse", et je pense que tu sauras la prendre en compte et demander de l'aide à un thérapeute si besoin.
Eh bien, j'étais terrifiée. J'ai eu un jour pour préparer mes premiers cours. En me rendant au bahut pour récupérer toutes les infos nécessaires, je me suis déjà sentie un peu submergée. J'ai à peine dormi la nuit, j'ai tenu avec l'adrénaline, et en rentrant chez moi je me suis mise à pleurer comme ça, pour rien, juste parce que la pression retombait.
Il y a eu des imprévus - les informations que la titulaire m'avait données sur la partie du programme où elle les avait laissées étaient...approximatives - j'ai dû improviser face à ces 36 ados, et j'ai flippé. Beaucoup.
Si l'anxiété te pose des problèmes de sommeil, comme c'est souvent le cas, c'est quelque chose à prendre en compte : le manque de sommeil joue un rôle vraiment important dans l'installation d'états dépressifs.
Pourtant, dans ton message je lis un vrai intérêt pour ce métier et je ne suis pas partisane d'un péremptoire "non c'est pas pour toi". Peut-être pourrais-tu essayer de faire un stage d'observation quelque part pour commencer ? ça te permettrait de réajuster si nécessaire ta vision du travail.
Si ça te botte toujours et que tu as envie de faire des remplacements pour (te) tester, il faudra bien un jour que tu commences et ce jour-là tu auras la trouille. Tes premiers cours ne seront pas géniaux mais c'est pas grave. Ce que je vois de positif dans ton message, c'est que tu as conscience de cette "faiblesse", et je pense que tu sauras la prendre en compte et demander de l'aide à un thérapeute si besoin.
- JeanBaudrillardNiveau 1
Je vous remercie tous et toutes d'avoir pris la peine de me lire et de me faire ces réponses détaillées. Je comprends bien que si, avec prudence et à la marge, on peut me conseiller d'essayer, la grande majorité d'entre vous pense que ce n'est pas une très bonne idée. C'était l'avis de professionnels qui connaissent le métier que j'étais venu chercher ici, donc cette majorité de réponses qui va dans le sens de ne pas postuler a du sens à mes yeux.
De façon anecdotique, pour répondre, je dirai que oui le bagage technique je pense l'avoir. J'ai aimé mes études et j'y ai été "major de ma promo" (pour peu que ça signifie quelque chose en licence de lettres modernes, ça montre à minima que je n'étais pas largué) et si je n'avais pas un mental si friable, je me dirigerais vers l'enseignement sans hésiter. Je n'ai pas envisagé de répondre à cette offre uniquement pour avoir un salaire. J'aime le rapport au savoir, et je me suis toujours autant intéressé aux connaissances qu'à leur transmission, je crois en l'utilité du français (cf mon pseudo), etc. Quand j'ai fait caissier, j'étais également terrifié et je faisais des nuits blanches avant de commencer. D'ailleurs, au début, à cause de cette angoisse j'étais assez mauvais (tant qu'on me "surveillait" en fait) et puis ça c'est au final bien passé. Mais les difficultés à surmonter n'étaient pas du tout d'une ampleur comparable, et comme vous l'avez également souligné, les conséquences n'étaient pas les mêmes non plus. Je ne risquais pas de pénaliser l'apprentissage de gamins.
J'ai fait une petite période d'observation (3 jours) dans la classe du père d'une amie en 2019, mais c'était en primaire. C'était passionnant par ailleurs, mais pas du tout les mêmes problématiques.
Je pense qu'à mi-temps, ou avec moins de niveaux, j'aurais eu plus de facilité à tenter ma chance malgré tout. Pour cette fois-ci, en réfléchissant et en vous lisant, je pense ne pas essayer.
Merci encore, et bonne continuation!
De façon anecdotique, pour répondre, je dirai que oui le bagage technique je pense l'avoir. J'ai aimé mes études et j'y ai été "major de ma promo" (pour peu que ça signifie quelque chose en licence de lettres modernes, ça montre à minima que je n'étais pas largué) et si je n'avais pas un mental si friable, je me dirigerais vers l'enseignement sans hésiter. Je n'ai pas envisagé de répondre à cette offre uniquement pour avoir un salaire. J'aime le rapport au savoir, et je me suis toujours autant intéressé aux connaissances qu'à leur transmission, je crois en l'utilité du français (cf mon pseudo), etc. Quand j'ai fait caissier, j'étais également terrifié et je faisais des nuits blanches avant de commencer. D'ailleurs, au début, à cause de cette angoisse j'étais assez mauvais (tant qu'on me "surveillait" en fait) et puis ça c'est au final bien passé. Mais les difficultés à surmonter n'étaient pas du tout d'une ampleur comparable, et comme vous l'avez également souligné, les conséquences n'étaient pas les mêmes non plus. Je ne risquais pas de pénaliser l'apprentissage de gamins.
J'ai fait une petite période d'observation (3 jours) dans la classe du père d'une amie en 2019, mais c'était en primaire. C'était passionnant par ailleurs, mais pas du tout les mêmes problématiques.
Je pense qu'à mi-temps, ou avec moins de niveaux, j'aurais eu plus de facilité à tenter ma chance malgré tout. Pour cette fois-ci, en réfléchissant et en vous lisant, je pense ne pas essayer.
Merci encore, et bonne continuation!
- AurevillyHabitué du forum
Le conseiller de Pôle emploi n'a pas sa place dans cette fonction. Même s'il n'est pas informé de tes difficultés personnelles, c'est honteux de proposer à quelqu'un sans aucune expérience un temps plein (18h) avec 3 niveaux et ... au mois de janvier, ce qui suppose un poste vacant pour des raisons qu'il serait bon de connaître.
- RuthvenGuide spirituel
JeanBaudrillard a écrit: Quand j'ai fait caissier, j'étais également terrifié et je faisais des nuits blanches avant de commencer. D'ailleurs, au début, à cause de cette angoisse j'étais assez mauvais (tant qu'on me "surveillait" en fait) et puis ça c'est au final bien passé.
Je persiste dans le sens inverse de mes collègues ; tu seras flippé quel que soit le job, mais celui-là tu as envie de le faire et, entre les lignes de ce que tu écris - c'est très subjectif comme avis -, je n'ai vraiment pas l'impression que les élèves seront sacrifiés.
Les conditions sont certes difficiles - les contraintes sanitaires, le masque ... -; quant au service complet en cours d'année, c'est généralement le lot de tout contractuel (les trois niveaux, en revanche, c'est lourd).
- JennyMédiateur
En début d’année, avec moins de niveaux, ça me semble plus facile si tu as envie d’essayer.
- capucine42Érudit
Je suis quelqu'un de très anxieux, comme toi, ma première année a été très dure à vivre à cause de cela mais aujourd'hui tout va bien, je suis consciente que d'autres métiers m'auraient amené leur lot d'angoisses aussi. Il y a une vraie envie chez toi. C'est très bien de commencer comme contractuel pour tester ta motivation.
- RuthvenGuide spirituel
Jenny a écrit:En début d’année, avec moins de niveaux, ça me semble plus facile si tu as envie d’essayer.
Un contractuel ne choisit pas...
Là, l'offre est à Pôle Emploi, vous croyez vraiment qu'il y aura foule de candidats plus qualifiés ou plus adaptés aux élèves ?
- PrezboGrand Maître
Aurevilly a écrit:Le conseiller de Pôle emploi n'a pas sa place dans cette fonction. Même s'il n'est pas informé de tes difficultés personnelles, c'est honteux de proposer à quelqu'un sans aucune expérience un temps plein (18h) avec 3 niveaux et ... au mois de janvier, ce qui suppose un poste vacant pour des raisons qu'il serait bon de connaître.
Quel conseiller au juste ? Jean Baudrillard ne précise même pas si l'annonce lui a été transmise individuellement. Et le métier de pôle en emploi, c'est de mettre en rapport des candidats ayant les qualifications requises avec des annonces, je doute qu'ils aient la moindre conscience de ce qu'est le métier d'enseignant ni des difficultés spécifiques de ce poste. Il faut être un peu réaliste, si l'annonce est arrivée chez eux, c'est que les candidats ne se bousculent pas.
(Sinon, je rejoins assez Ruthven.)
Page 1 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum