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- epekeina.tes.ousiasModérateur
Tiens! Réapparition d'un serpent de mer, dont il a déjà été question, à plusieurs reprises ces 10 dernières années. Mais cette fois, ça a l'air d'être moins confidentiel. La dernière fois que j'en avais entendu causer, en provenance du réseau des ESPE, le serment envisagé mentionnait de “défendre les valeurs de la République” — ce que j'avais alors jugé fortement tendancieux, sophistique et inadmissible.
Certes Verdurette, tu as raison de souligner que les serments — avocats, médecins, notaires, prudhommes, comptables, etc… — sont de l'ordre de la conscience, et non de la soumission à l'État ou à ses autorités. Reste le serment des policiers ou gendarmes, qui imposent l'obéissance à la hiérarchie, et les serments qui imposent de remplir des fonctions de façon loyale (gardes champêtres, personnels de la pénitentiaire). Alors pour les profs: comptables, gendarmes ou gardes champêtres?…………
Il reste à savoir si cette amusette idéologique est bien sérieuse — ce dont je ne serais pas plus étonné que cela, l'époque étant visiblement disposée à la sottise.
Certes Verdurette, tu as raison de souligner que les serments — avocats, médecins, notaires, prudhommes, comptables, etc… — sont de l'ordre de la conscience, et non de la soumission à l'État ou à ses autorités. Reste le serment des policiers ou gendarmes, qui imposent l'obéissance à la hiérarchie, et les serments qui imposent de remplir des fonctions de façon loyale (gardes champêtres, personnels de la pénitentiaire). Alors pour les profs: comptables, gendarmes ou gardes champêtres?…………
Il reste à savoir si cette amusette idéologique est bien sérieuse — ce dont je ne serais pas plus étonné que cela, l'époque étant visiblement disposée à la sottise.
- LefterisEsprit sacré
Je viens de parcourir ce fil après une assez longue absence, faute de réseau (et ça ne manque pas tellement ...) et je serais abasourdi si je n'étais pas habitué à l'empilement des turpitudes. Outre de nombreuses réflexions bien vues sur la volonté de mise au pas, je tiens à ajouter un petit élément : le serment est comme tu le dis de l'ordre de la conscience (quoique le parjure puisse être aussi puni par la loi), mais il est surtout de nature contractuelle. Tous les cas de serment que tu énumères sont des cas où le prestataire intervient soit hors de sa sphère professionnelle, soit à titre privé, soit dans un domaine où seule la parole compte. Dans les métiers à statut, comme les fonctionnaires d'Etat, il n'y a pas de serment, parce que le statut est un paquet dans lequel l'obligation de respecter lois et règlements est comprise. Contrairement à une idée reçue, les autres agents publics ne prêtent pas serment. Les policiers ou les agents chargés de matière contraventionnelle et du pouvoir de verbalisation (agents de l'ONF, polices municipales etc.) , non contradictoire et ne reposant que sur la parole, ne le prêtent que pour cette habilitation. Pour le reste, ils sont de facto soumis aux lois et règlements. Les militaires -j'ai jadis été sous contrat- ne prêtent pas serment. Il y avait juste sous le contrat l’engagement de "servir avec honneur et fidélité", notion elle-même sujette à interprétation. Les enseignants sont supposés enseigner en toute bonne foi la vérité dans l'état des connaissances, être neutres, etc. soit un serment réitère cette injonction, évidente, et il ne sert à rien.Soit il leur impose une vague "loyauté" aux chefs (je dirais plutôt "soumission", pour traduire la novlangue), et il permet de les faire entrer un peu plus dans l'ère du contrat, du métier précaire soumis à des incriminations vagues et permettant la chasse au sorcières, avec licenciement à la clef.epekeina.tes.ousias a écrit:Tiens! Réapparition d'un serpent de mer, dont il a déjà été question, à plusieurs reprises ces 10 dernières années. Mais cette fois, ça a l'air d'être moins confidentiel. La dernière fois que j'en avais entendu causer, en provenance du réseau des ESPE, le serment envisagé mentionnait de “défendre les valeurs de la République” — ce que j'avais alors jugé fortement tendancieux, sophistique et inadmissible.
Certes Verdurette, tu as raison de souligner que les serments — avocats, médecins, notaires, prudhommes, comptables, etc… — sont de l'ordre de la conscience, et non de la soumission à l'État ou à ses autorités. Reste le serment des policiers ou gendarmes, qui imposent l'obéissance à la hiérarchie, et les serments qui imposent de remplir des fonctions de façon loyale (gardes champêtres, personnels de la pénitentiaire). Alors pour les profs: comptables, gendarmes ou gardes champêtres?…………
Il reste à savoir si cette amusette idéologique est bien sérieuse — ce dont je ne serais pas plus étonné que cela, l'époque étant visiblement disposée à la sottise.
Il ne faut pas mésestimer cette dimension. Une pièce de plus au grand puzzle de la destruction des statuts.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- gauvain31Empereur
Lefteris a écrit:Je viens de parcourir ce fil après une assez longue absence, faute de réseau (et ça ne manque pas tellement ...) et je serais abasourdi si je n'étais pas habitué à l'empilement des turpitudes. Outre de nombreuses réflexions bien vues sur la volonté de mise au pas, je tiens à ajouter un petit élément : le serment est comme tu le dis de l'ordre de la conscience (quoique le parjure puisse être aussi puni par la loi), mais il est surtout de nature contractuelle. Tous les cas de serment que tu énumères sont des cas où le prestataire intervient soit hors de sa sphère professionnelle, soit à titre privé, soit dans un domaine où seule la parole compte. Dans les métiers à statut, comme les fonctionnaires d'Etat, il n'y a pas de serment, parce que le statut est un paquet dans lequel l'obligation de respecter lois et règlements est comprise. Contrairement à une idée reçue, les autres agents publics ne prêtent pas serment. Les policiers ou les agents chargés de matière contraventionnelle et du pouvoir de verbalisation (agents de l'ONF, polices municipales etc.) , non contradictoire et ne reposant que sur la parole, ne le prêtent que pour cette habilitation. Pour le reste, ils sont de facto soumis aux lois et règlements. Les militaires -j'ai jadis été sous contrat- ne prêtent pas serment. Il y avait juste sous le contrat l’engagement de "servir avec honneur et fidélité", notion elle-même sujette à interprétation. Les enseignants sont supposés enseigner en toute bonne foi la vérité dans l'état des connaissances, être neutres, etc. soit un serment réitère cette injonction, évidente, et il ne sert à rien.Soit il leur impose une vague "loyauté" aux chefs (je dirais plutôt "soumission", pour traduire la novlangue), et il permet de les faire entrer un peu plus dans l'ère du contrat, du métier précaire soumis à des incriminations vagues et permettant la chasse au sorcières, avec licenciement à la clef.epekeina.tes.ousias a écrit:Tiens! Réapparition d'un serpent de mer, dont il a déjà été question, à plusieurs reprises ces 10 dernières années. Mais cette fois, ça a l'air d'être moins confidentiel. La dernière fois que j'en avais entendu causer, en provenance du réseau des ESPE, le serment envisagé mentionnait de “défendre les valeurs de la République” — ce que j'avais alors jugé fortement tendancieux, sophistique et inadmissible.
Certes Verdurette, tu as raison de souligner que les serments — avocats, médecins, notaires, prudhommes, comptables, etc… — sont de l'ordre de la conscience, et non de la soumission à l'État ou à ses autorités. Reste le serment des policiers ou gendarmes, qui imposent l'obéissance à la hiérarchie, et les serments qui imposent de remplir des fonctions de façon loyale (gardes champêtres, personnels de la pénitentiaire). Alors pour les profs: comptables, gendarmes ou gardes champêtres?…………
Il reste à savoir si cette amusette idéologique est bien sérieuse — ce dont je ne serais pas plus étonné que cela, l'époque étant visiblement disposée à la sottise.
Il ne faut pas mésestimer cette dimension. Une pièce de plus au grand puzzle de la destruction des statuts.
D'où l'intérêt de lire en détail le contenu du serment si ce dernier venait à voir le jour. La loyauté à une personne me pose problème dans ces circonstances : que fait-on si le chef privilégie sa carrière au détriment du bon fonctionnement de l'établissement? Dans l'esprit de l’École Républicaine, on doit être loyal à des valeurs, à l'idéal des Lumières, pas à une personne dont le comportement parfois problématique est incompatible avec ces valeurs. On mettrait alors encore plus que maintenant les enseignants devant des situations relevant du "cas de conscience". On en revient donc au problème de la légalité et de la légitimité. Qu'est-ce qui fait au fond autorité : des valeurs ou une personne?
- epekeina.tes.ousiasModérateur
En fait, cette histoire de serment, ça me rappelle les gadgets de Pif le chien…
…en moins bien!
…en moins bien!
_________________
Si tu vales valeo.
- CeladonDemi-dieu
Ne te méprends pas, epekeina, c'est un gadget fort utile au nouveau management. Donc pas un gadget du tout.
- LefterisEsprit sacré
La distinction est pertinente, dans la mesure où la légalité est fabriquée par des gens dont la légitimité est loin d'être évidente, en raison du mode de nomination de tous les gens qui décident, contrôlent, nomment eux-mêmes. Absolument tous. Tout se fait non anonymement, et par cooptation , du conseiller pédagogique de base au recteur, en passant par les DASEN, les corps d'inspection, les formateurs . Comment la consanguinité pourrait-elle avoir une légitimité quelconque dans l'esprit des personnels ? Même les concours vont très bientôt ressembler à des entretiens d'embauche où il faudra montrer sa conformité et non ses capacités disciplinaires, remettant par-là même en cause la légitimité des enseignants. Mais les plus hauts dirigeants espèrent ainsi avoir une troupe marchant d'un même pas, sans une voix discordante, faisant de la communication sur l'air de " tout va très bien", et peu importe la réalité. Ca a largement commencé, il suffit d"écouter les éléments de langage diffusés partout, dans les circulaires, dans les discours d'accueil à l'Inspé, dans la presse, dans les réunions plénières...gauvain31 a écrit:
D'où l'intérêt de lire en détail le contenu du serment si ce dernier venait à voir le jour. La loyauté à une personne me pose problème dans ces circonstances : que fait-on si le chef privilégie sa carrière au détriment du bon fonctionnement de l'établissement? Dans l'esprit de l’École Républicaine, on doit être loyal à des valeurs, à l'idéal des Lumières, pas à une personne dont le comportement parfois problématique est incompatible avec ces valeurs. On mettrait alors encore plus que maintenant les enseignants devant des situations relevant du "cas de conscience". On en revient donc au problème de la légalité et de la légitimité. Qu'est-ce qui fait au fond autorité : des valeurs ou une personne?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- User20159Esprit éclairé
Lefteris a écrit:La distinction est pertinente, dans la mesure où la légalité est fabriquée par des gens dont la légitimité est loin d'être évidente, en raison du mode de nomination de tous les gens qui décident, contrôlent, nomment eux-mêmes. Absolument tous. Tout se fait non anonymement, et par cooptation , du conseiller pédagogique de base au recteur, en passant par les DASEN, les corps d'inspection, les formateurs . Comment la consanguinité pourrait-elle avoir une légitimité quelconque dans l'esprit des personnels ? Même les concours vont très bientôt ressembler à des entretiens d'embauche où il faudra montrer sa conformité et non ses capacités disciplinaires, remettant par-là même en cause la légitimité des enseignants. Mais les plus hauts dirigeants espèrent ainsi avoir une troupe marchant d'un même pas, sans une voix discordante, faisant de la communication sur l'air de " tout va très bien", et peu importe la réalité. Ca a largement commencé, il suffit d"écouter les éléments de langage diffusés partout, dans les circulaires, dans les discours d'accueil à l'Inspé, dans la presse, dans les réunions plénières...
Il y a déjà longtemps que le concours constitue un filtre de conformité : l'année de stage joue ce rôle et l'inspection de conformité est opérée par les ESPE/INSPE et éventuellement une inspection. Mais il faut se réjouir que ses filtres soient insuffisants et laissent encore passer de nombreux non-conformes :sourit: . Et tu peux jouer le conforme un an, et balancer tout ça aux orties dès l'année de T1, on est nombreux à l'avoir fait.
Finalement leur invention de nouveaux gadgets de néo-management (ce projet de serment en fait partie) est l'aveu de leur propre échec à justement contrôler parfaitement la conformité du corps enseignant.
Quelqu’un qui se sent obligé de dire : c'est moi le chef, tu dois m'obéir/me prêter serment,
- Spoiler:
- vu sur le forum
- LadyOlennaModérateur
@Ha@_x : je ne sais pas si c'est à moi que tu fais allusion dans ton spoil, mais si c'est le cas ce serait sympa de ne pas caricaturer mes propos.Ha@_x a écrit:Lefteris a écrit:La distinction est pertinente, dans la mesure où la légalité est fabriquée par des gens dont la légitimité est loin d'être évidente, en raison du mode de nomination de tous les gens qui décident, contrôlent, nomment eux-mêmes. Absolument tous. Tout se fait non anonymement, et par cooptation , du conseiller pédagogique de base au recteur, en passant par les DASEN, les corps d'inspection, les formateurs . Comment la consanguinité pourrait-elle avoir une légitimité quelconque dans l'esprit des personnels ? Même les concours vont très bientôt ressembler à des entretiens d'embauche où il faudra montrer sa conformité et non ses capacités disciplinaires, remettant par-là même en cause la légitimité des enseignants. Mais les plus hauts dirigeants espèrent ainsi avoir une troupe marchant d'un même pas, sans une voix discordante, faisant de la communication sur l'air de " tout va très bien", et peu importe la réalité. Ca a largement commencé, il suffit d"écouter les éléments de langage diffusés partout, dans les circulaires, dans les discours d'accueil à l'Inspé, dans la presse, dans les réunions plénières...
Il y a déjà longtemps que le concours constitue un filtre de conformité : l'année de stage joue ce rôle et l'inspection de conformité est opérée par les ESPE/INSPE et éventuellement une inspection. Mais il faut se réjouir que ses filtres soient insuffisants et laissent encore passer de nombreux non-conformes :sourit: . Et tu peux jouer le conforme un an, et balancer tout ça aux orties dès l'année de T1, on est nombreux à l'avoir fait.
Finalement leur invention de nouveaux gadgets de néo-management (ce projet de serment en fait partie) est l'aveu de leur propre échec à justement contrôler parfaitement la conformité du corps enseignant.
Quelqu’un qui se sent obligé de dire : c'est moi le chef, tu dois m'obéir/me prêter serment,n'a aucune légitimité et le sait.
- Spoiler:
vu sur le forum
- User20159Esprit éclairé
@LadyOlenna
Absolument pas.
Par contre je fais référence oui à d'autres perdirs, croisés ici. Et à tant d'autres croisés ailleurs , j'ai eu droit à de nombreux modèles.
Absolument pas.
Par contre je fais référence oui à d'autres perdirs, croisés ici. Et à tant d'autres croisés ailleurs , j'ai eu droit à de nombreux modèles.
- Spoiler:
- Et j'ai généralement l'habitude d'affronter ma hiérarchie à découvert
- LadyOlennaModérateur
Au temps pour moi alors, je croyais que tu faisais référence à la discussion de ce matin sur le fil "rémunération des chefs d'établissement" : je te présente mes excuses.Ha@_x a écrit:@LadyOlenna
Absolument pas.
Par contre je fais référence oui à d'autres perdirs, croisés ici. Et à tant d'autres croisés ailleurs , j'ai eu droit à de nombreux modèles.
- Spoiler:
Et j'ai généralement l'habitude d'affronter ma hiérarchie à découvert
- User20159Esprit éclairé
Y a pas de mal...on sait que vous êtes toujours un peu paranos
- LefterisEsprit sacré
Sauf que les concours à venir pourront (et commencent à le faire grâce à la réforme récente, par le jeu de la baisse du nombre d'épreuves disciplinaires combiné à des coefficients ridicules) carrément éliminer des bons candidats sur le plan disciplinaire et faire entrer en masse ceux qui ont déjà intégré, intériorisé le système.La formation indigente et idéologique des IUFM/Espé/Inspé pouvait en effet être mise de côté et méprisée, et l'était, surtout par les stagiaires attachés plus à leur discipline, à la qualité de l'enseignement, qu'au formalisme administrativo/pédago. Ne parlons pas des gens ayant déjà bossé et ayant retrouvé dans ce beau monde, dans un autre décor, les mêmes individus qu'ils avaient vus à l'oeuvre ailleurs. Là, entre ce mode de recrutement et le management par la trouille (affectations arbitraires sans CAP, recrutement local, voire licenciement...), ils auront enfin des bons exécutants, "conformes aux souhaits de l'employeur" comme disait Châtel, et clef en main.Ha@_x a écrit:
Il y a déjà longtemps que le concours constitue un filtre de conformité : l'année de stage joue ce rôle et l'inspection de conformité est opérée par les ESPE/INSPE et éventuellement une inspection. Mais il faut se réjouir que ses filtres soient insuffisants et laissent encore passer de nombreux non-conformes :sourit: . Et tu peux jouer le conforme un an, et balancer tout ça aux orties dès l'année de T1, on est nombreux à l'avoir fait.
Finalement leur invention de nouveaux gadgets de néo-management (ce projet de serment en fait partie) est l'aveu de leur propre échec à justement contrôler parfaitement la conformité du corps enseignant.
Quelqu’un qui se sent obligé de dire : c'est moi le chef, tu dois m'obéir/me prêter serment,n'a aucune légitimité et le sait.
- Spoiler:
vu sur le forum
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ShajarVénérable
+1Lefteris a écrit:
Sauf que les concours à venir pourront (et commencent à le faire grâce à la réforme récente, par le jeu de la baisse du nombre d'épreuves disciplinaires combiné à des coefficients ridicules) carrément éliminer des bons candidats sur le plan disciplinaire et faire entrer en masse ceux qui ont déjà intégré, intériorisé le système.La formation indigente et idéologique des IUFM/Espé/Inspé pouvait en effet être mise de côté et méprisée, et l'était, surtout par les stagiaires attachés plus à leur discipline, à la qualité de l'enseignement, qu'au formalisme administrativo/pédago. Ne parlons pas des gens ayant déjà bossé et ayant retrouvé dans ce beau monde, dans un autre décor, les mêmes individus qu'ils avaient vus à l'oeuvre ailleurs. Là, entre ce mode de recrutement et le management par la trouille (affectations arbitraires sans CAP, recrutement local, voire licenciement...), ils auront enfin des bons exécutants, "conformes aux souhaits de l'employeur" comme disait Châtel, et clef en main.
La crainte n'est pas nouvelle, mais l'enchaînement des réformes semble vraiment la concrétiser. Passage d'un professeur concepteur et maître de son savoir à un technicien formé et contrôlé par le MEN.
En soi, ce serment, quelle que soit sa forme, ne serait rien, ou presque rien, qu'une grandguignolerie cérémonielle dont l'EN est coutumière. Mais il faut le remettre en contexte.
Ca fait vraiment peur, sur le plan démocratique.
- User20159Esprit éclairé
Lefteris a écrit:Sauf que les concours à venir pourront (et commencent à le faire grâce à la réforme récente, par le jeu de la baisse du nombre d'épreuves disciplinaires combiné à des coefficients ridicules) carrément éliminer des bons candidats sur le plan disciplinaire et faire entrer en masse ceux qui ont déjà intégré, intériorisé le système.La formation indigente et idéologique des IUFM/Espé/Inspé pouvait en effet être mise de côté et méprisée, et l'était, surtout par les stagiaires attachés plus à leur discipline, à la qualité de l'enseignement, qu'au formalisme administrativo/pédago. Ne parlons pas des gens ayant déjà bossé et ayant retrouvé dans ce beau monde, dans un autre décor, les mêmes individus qu'ils avaient vus à l'oeuvre ailleurs. Là, entre ce mode de recrutement et le management par la trouille (affectations arbitraires sans CAP, recrutement local, voire licenciement...), ils auront enfin des bons exécutants, "conformes aux souhaits de l'employeur" comme disait Châtel, et clef en main.
Mouais, ben ils vont vite avoir intérêt à mieux les payer leurs bons exécutants, car sinon ça risque fort d'être l'armée fantôme . Et l'employeur risque fort d'avoir un autre problème : la désertion.
Vu dans l'académie de Créteil : des contractuels, pas si malléables que ça (ils se permettent parfois de refuser leur poste/de le choisir tellement ils enseignent une matière en tension). Des titulaires à l'ancienne, adeptes de la ch...tise maximale. Des nouveaux titulaires qui ressemblent effectivement à ce que vous décrivez mais qui n'ont qu'une seule envie : se barrer (de l'académie, tapez 1, de Seine Saint Denis, tapez 2, de l'EN, tapez 3).
Bon après j'ai peut être le regard vicié par le 93 .
Shajar a écrit: Passage d'un professeur concepteur et maître de son savoir à un technicien formé et contrôlé par le MEN.
Ils en sont heureusement incapables . Tu sais on parle du MEN hein, le ministère qui a osé nous sortir un jour de 2020 : "nous sommes prêts, nous avons 2000 ordinateurs"....
Mais je vous rejoins sur le fond hein, je n'ai pas l'habitude de claironner tout va bien
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Bonjour,Ha@_x a écrit:Lefteris a écrit:Sauf que les concours à venir pourront (et commencent à le faire grâce à la réforme récente, par le jeu de la baisse du nombre d'épreuves disciplinaires combiné à des coefficients ridicules) carrément éliminer des bons candidats sur le plan disciplinaire et faire entrer en masse ceux qui ont déjà intégré, intériorisé le système.La formation indigente et idéologique des IUFM/Espé/Inspé pouvait en effet être mise de côté et méprisée, et l'était, surtout par les stagiaires attachés plus à leur discipline, à la qualité de l'enseignement, qu'au formalisme administrativo/pédago. Ne parlons pas des gens ayant déjà bossé et ayant retrouvé dans ce beau monde, dans un autre décor, les mêmes individus qu'ils avaient vus à l'oeuvre ailleurs. Là, entre ce mode de recrutement et le management par la trouille (affectations arbitraires sans CAP, recrutement local, voire licenciement...), ils auront enfin des bons exécutants, "conformes aux souhaits de l'employeur" comme disait Châtel, et clef en main.
Mouais, ben ils vont vite avoir intérêt à mieux les payer leurs bons exécutants, car sinon ça risque fort d'être l'armée fantôme . Et l'employeur risque fort d'avoir un autre problème : la désertion.
Vu dans l'académie de Créteil : des contractuels, pas si malléables que ça (ils se permettent parfois de refuser leur poste/de le choisir tellement ils enseignent une matière en tension). Des titulaires à l'ancienne, adeptes de la ch...tise maximale. Des nouveaux titulaires qui ressemblent effectivement à ce que vous décrivez mais qui n'ont qu'une seule envie : se barrer (de l'académie, tapez 1, de Seine Saint Denis, tapez 2, de l'EN, tapez 3).
Bon après j'ai peut être le regard vicié par le 93 .
+1. On est deux à avoir un regard vicié par le 93.
TrucOuBidule - titulaire (à l'ancienne -> Je viens de passer mon dernier rdv de carrière, ça passe ?) dans le 93 d'une "matière à tension", directement concernée par ces désertions.
- User20159Esprit éclairé
TrucOuBidule a écrit:TrucOuBidule - titulaire (à l'ancienne -> Je viens de passer mon dernier rdv de carrière, ça passe ?)
En être à son dernier RDV de carrière dans le 93 fais de toi un dinosaure :sourit: , mais la plupart sont déjà partis enfin !
- Spoiler:
- ah mince, t'es prof de techno...c'est juste impossible de muter
- TrucOuBiduleHabitué du forum
Ha@_x a écrit:TrucOuBidule a écrit:TrucOuBidule - titulaire (à l'ancienne -> Je viens de passer mon dernier rdv de carrière, ça passe ?)
En être à son dernier RDV de carrière dans le 93 fais de toi un dinosaure :sourit: , mais la plupart sont déjà partis enfin !
- Spoiler:
ah mince, t'es prof de techno...c'est juste impossible de muterTrucOuBidule a écrit:
- Spoiler:
Exactement - ou alors on parle d'autre chose que de mutation...géographique (en dinosaure du coup ou reptilien tant qu'on y est ) et on m'avait pas dit tout ça au début car j'ai bêtement passé un concours externe national...
Mais c'est ça être à "l'avant-garde", ou dans le futur, les profs de techno (STI etc) savent ce que vous allez tous subir, et ce depuis 10-15 ans...
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- L'Homo Sapiens ne sera peut-être bientôt plus seul (article)
- Les professeurs étrangers au Royaume-Uni qui gagnent moins de 35 000 livres par an peut-être bientôt invités à quitter le pays
- Peut-on être désigné pour assurer "littérature et société" sans être volontaire?
- Peut-on être en alerte sans en être notifié ?
- Peut-on être cultivé sans être éduqué ?
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