Organisation des enseignements par demi-classe au lycée : question

Bonjour
Je suis en milieu rural avec pas mal d'internes et 90% environ d'élèves qui viennent de loin en car et qui sont "coincés" au lycée de 8h à 18h. La direction a don adopté le système de demis-groupes 1 semaine sur 2.
Mon problème est que j'enseigne en terminale où le temps est déjà très court pour "finir" les programmes et je ne vois pas du tout comment ce serait possible avec ce système. Les élèves ne peuvent pas faire tous seuls chez eux le travail qu'on fait en classe et pas question chez nous de webcam (pas le matériel, un réseau très limite...)
Il n'est pas question à l'heure actuelle d'allègements de programmes, mais du coup, je ne vois pas d'issue !
L'année dernière, le problème a été réglé par la transformation en contrôle continu qui n'imposait plus d'avoir tout traité, mais si cette année les épreuves écrites sont maintenues, comment faire ??
Je ne peux pas taper tous mes cours en plus de les assurer en présentiel ! Mes journées n'y suffiront pas...
Avez-vous des idées ?
Merci

azur a écrit:Bonjour
Je suis en milieu rural avec pas mal d'internes et 90% environ d'élèves qui viennent de loin en car et qui sont "coincés" au lycée de 8h à 18h. La direction a don adopté le système de demis-groupes 1 semaine sur 2.
Mon problème est que j'enseigne en terminale où le temps est déjà très court pour "finir" les programmes et je ne vois pas du tout comment ce serait possible avec ce système. Les élèves ne peuvent pas faire tous seuls chez eux le travail qu'on fait en classe et pas question chez nous de webcam (pas le matériel, un réseau très limite...)
Il n'est pas question à l'heure actuelle d'allègements de programmes, mais du coup, je ne vois pas d'issue !
L'année dernière, le problème a été réglé par la transformation en contrôle continu qui n'imposait plus d'avoir tout traité, mais si cette année les épreuves écrites sont maintenues, comment faire ??
Je ne peux pas taper tous mes cours en plus de les assurer en présentiel ! Mes journées n'y suffiront pas...
Avez-vous des idées ?
Merci

A l'impossible nul n'est tenu. Le ministère espère limiter la casse en croyant que cette situation sera très temporaire, et en proposant "deux sujets". Mais il va bien devoir être forcé de repousser ces épreuves de spécialité, ce n'est pas tenable.

Pour les spés Blanquer a annonce 2 sujets par matière.
Il pourrait envisager la même chose en philo non ? ça ferait 6 possibilités pour les élèves non (4 disserts et 2 analyses de texte ) ? Donc pas besoin de boucler le programme...

Chez nous les modifications viennent de tomber: pas de demi-groupes mais en alternance (globalement, chaque classe reste chez elle 2 jours par semaine, le but est surtout de limiter les brassage à la cantine)

Laotzi a écrit:

azur a écrit:Bonjour
Je suis en milieu rural avec pas mal d'internes et 90% environ d'élèves qui viennent de loin en car et qui sont "coincés" au lycée de 8h à 18h. La direction a don adopté le système de demis-groupes 1 semaine sur 2.
Mon problème est que j'enseigne en terminale où le temps est déjà très court pour "finir" les programmes et je ne vois pas du tout comment ce serait possible avec ce système. Les élèves ne peuvent pas faire tous seuls chez eux le travail qu'on fait en classe et pas question chez nous de webcam (pas le matériel, un réseau très limite...)
Il n'est pas question à l'heure actuelle d'allègements de programmes, mais du coup, je ne vois pas d'issue !
L'année dernière, le problème a été réglé par la transformation en contrôle continu qui n'imposait plus d'avoir tout traité, mais si cette année les épreuves écrites sont maintenues, comment faire ??
Je ne peux pas taper tous mes cours en plus de les assurer en présentiel ! Mes journées n'y suffiront pas...
Avez-vous des idées ?
Merci

A l'impossible nul n'est tenu. Le ministère espère limiter la casse en croyant que cette situation sera très temporaire, et en proposant "deux sujets". Mais il va bien devoir être forcé de repousser ces épreuves de spécialité, ce n'est pas tenable.

il tient tellement à intégrer les notes de spés à Parcoursup que je l'imagine mal revenir en arrière notre zélé Blanquer...

mamieprof a écrit:il tient tellement à intégrer les notes de spés à Parcoursup que je l'imagine mal revenir en arrière notre zélé Blanquer...

Parmi les arguments contre la réforme, il y avait les épreuves communes (elles ont disparues) mais aussi le contrôle continu et l'aspect "bac local" qui était synonyme de rupture d'égalité entre les élèves.

Si on n’intègre pas les notes de spés à parcoursup, on fait quoi ? Un bac contrôle continu ?

Enaeco a écrit:

mamieprof a écrit:il tient tellement à intégrer les notes de spés à Parcoursup que je l'imagine mal revenir en arrière notre zélé Blanquer...

Parmi les arguments contre la réforme, il y avait les épreuves communes (elles ont disparues) mais aussi le contrôle continu et l'aspect "bac local" qui était synonyme de rupture d'égalité entre les élèves.

Si on n’intègre pas les notes de spés à parcoursup, on fait quoi ? Un bac contrôle continu ?

Parcoursup n'a jamais intégré les notes de bac lors du premier tour, puisque les dossiers ont toujours été remplis avec les notes jusqu'à mars. C'est une fixette récente pour justifier la réforme, non ? Si on veut un bac qui ne soit pas du contrôle continu il faut que les spés fassent l'objet d'examens en juin. Oh wait...

Enaeco a écrit:

mamieprof a écrit:il tient tellement à intégrer les notes de spés à Parcoursup que je l'imagine mal revenir en arrière notre zélé Blanquer...

Parmi les arguments contre la réforme, il y avait les épreuves communes (elles ont disparues) mais aussi le contrôle continu et l'aspect "bac local" qui était synonyme de rupture d'égalité entre les élèves.

Si on n’intègre pas les notes de spés à parcoursup, on fait quoi ? Un bac contrôle continu ?

il n'y a pas eu de bac national en français donc sans bac 2021  c'est clair que les dossiers ne valent pas grand chose si tout est local...

Le problème avec ce fichu Covid c est que les 1/2 groupes ça peut aller pour ceux qui ont des petits groupes de base ou des TP et pourront faire cours quasi normalement mais pour ceux qui verront les élèves la moitié du temps c est intenable.

Tu pourrais prendre en photo le cahier d'un élève à la fin de l'heure et mettre en pièce jointe dans le cahier de texte? Comme ça pas besoin de tout récrire toi-même ? Edit: Je répondais à azur

Manu7 a écrit:Dans mon petit collège on parle de l'organisation en demi-classe depuis juin pour améliorer l'organisation qui n'était pas optimale en mai. Dans les grands lycées je suis surpris que cela ne soit pas préparé avant la rentrée de septembre.

On a demandé à y réfléchir en CHS en juin. Réponse : "Les choses peuvent tellement évoluer d'ici septembre, pourquoi s'en inquiéter ? "

Pour l'instant on n'a organisé les choses que pour les BTS (classes très chargées). On a rassemblé les TP sur deux jours, les élèves viennent toute la journée et sont alors dédoublés. Les trois autres jours un seul groupe vient, en alternant à la journée (que les semaines restent équilibrés entre les deux groupes). On a réussi à conserver une autonomie totale sur la façon dont on gérait le travail du groupe à distance : notre lycée nous fournit des micros connectés mais si on préfère leur donner plus de travail, leur faire faire des exposés, leur donner des vidéos à regarder, etc, c'est notre liberté pédagogique.

Chez nous, les élèves viennent en demi-groupes sur les cours qui sont dispensés en classe entière, et gardent l'intégralité des cours où ils sont déjà dédoublés ou en effectif réduit (TP, AP, certaines spécialités et options). Pour les demi-groupes, si le groupe A a cours le matin, il ne suit pas les cours de l'après midi (et inversement la semaine suivante).
En pratique cela permet à chaque élève de venir au lycée tous les jours (nous avons d'énormes problèmes d'absentéisme et de décrochage, il était donc important de faire en sorte de garder le plus de lien possible avec l'école), de désengorger significativement les couloirs et la cantine ainsi que les permanences (les élèves auront le droit de sortir du lycée sur autorisation des parents).
Évidemment, c'est faisable parce que nous sommes en agglomération et que nous ne dépendons pas des transports scolaires.

Pour ce qui est du distanciel, il a été annoncé aux parents qu'il n'y aurait pas de cours à distance (de toute manière, vu que nos élèves ne sont pour la plupart pas équipés ils ne suivraient pas et nous n'avons pas les moyens techniques de le faire tout en assurant le présentiel). Nous donnerons plus de travail à la maison pour que les élèves qui ne sont pas au lycée gardent le rythme.

Avec tout cela il apparaît assez évident que nous n'aurons pas bouclé nos programmes si la situation dure, ce qui risque d'être le cas vue la situation de l'hôpital voisin du lycée et de tous ceux de la métropole. Nous espérons fortement que les aménagements ne se limiteront pas à la solution des deux sujets. D'autant que pour certaines spécialités, même ces deux sujets ne résolvent pas totalement la question et que, pour toutes les matières, ils ne résolvent pas le problème des méthodes (le bac c'est quand même pas que du bachotage) qui ne peuvent s'acquérir sans un accompagnement régulier.

Honnêtement, parcoursup et apb avant, ont longtemps fonctionné sans notes d'examen sans que ça pose le moindre problème. L'argument parcoursup est donc totalement fallacieux.

Votre système est très bien Poupoutch. Faire venir les élèves chaque jour est l'idéal.

Oui mais encore faut-il pouvoir. Lycées ruraux = élèves dépendants des transports = que font-ils s'ils ne sont pas en cours ? ils ne peuvent aller dehors sans un motif valable attesté par attestation (sans parler de vigipirate urgence attentats…)… et on ne peut leur ouvrir une salle pour travailler en autonomie car sans adultes ils ne respecteraient pas la distanciation (je vous résume la réponse à notre proposition d'un fonctionnement de ce type).

J'ai enseigné dans un lycée rural et clairement une telle organisation n'y aurait pas été possible. Elle l'est chez nous comme je l'ai dit parce que nous sommes en ville et que nos élèves viennent par les transports en commun.

Shajar a écrit:Je précise qu'on est libres de ne se servir de la webcam que pour le son, et de mettre un tableau ou un powerpoint aux élèves à distance, ce qu'on va sans doute faire massivement (pas très envie de se voir en star de youtube).

C'est, en effet, le gros risque de cette pratique

Je suis dans un lycée de centre-ville mais qui recrute majoritairement dans les bleds autour. Donc pas de transport, alors que nous aurions aimé la solution matin/après-midi qui aurait mieux convenu à nos élèves. Je voulais une alternance de 2 jours mais nous avons fait un sondage et la solution par semaine (un peu plus simple à organiser) a été votée par les collègues. Nous commençons jeudi l'alternance, mais il est possible que nous changions le mode d'alternance. Pour l'instant les terminales et post-bac sont en présentiel tout le temps, car le confinement a fait des ravages l'an dernier.
Du coup pas de souci pour l'instant pour le bac.

J'enseigne à l'étranger, depuis le 27 Février nous n'avons pas eu cours normalement. Du 27 février au 16 octobre, nous avons été en pur distanciel. Nous avons commencé en hybride ou bimodal le 19 Octobre pour les classes à examen: demi groupe un jour sur deux: groupe 1 lundi mercredi vendredi, groupe 2 mardi jeudi lundi etc. Le gouvernement a imposé que les élèves n'aient pas plus de 5h de cours par jour donc nous complétons avec des cours en visio. Nous avons globalement refusé que nos cours soient filmés, pour des raisons de droit à l'image et car le gouvernement français l'a interdit. De plus, il nous paraît impossible de gérer un cours en présentiel et une diffusion en visio en même temps: comment gérer les questions, comment faire quand on se déplace dans la classe? Et comme nous n'avions pas vu les élèves pendant si longtemps, nous avons eu besoin de les faire composer, rédiger, écrire,... à quoi bon diffuser ça en visio?
Le 26 Octobre les autres classes ont commencé en bimodal, mais le 28 commençaient les vacances de Toussaint, les classes à examen ont donc eu l'équivalent de 4 jours de cours et les autres 1.
Aujourd'hui, nous devions reprendre en bimodal, mais hier soir à 20h30 nous avons appris que les écoles ne rouvraient pas.

Reste désormais la question de l'évaluation: l'année dernière nous n'avons pas noté, comme cela était préconisé. Le problème cette année est que les écoles de France ont repris et ont donc pratiqué l'évaluation, nous non, or je vous passe les détails des problèmes d'évaluation en distanciel, mais c'est compliqué. A l'heure actuelle, chacun évalue, mais sans note, il va sans doute falloir qu'on trouve un système pour évaluer, mais comment...?

Bref, bon courage, autant le distanciel a été compliqué à mettre en oeuvre mais maintenant on est rodé, autant le bimodal nous a paru absolument affreux, à alterner cours en présentiel, visio et asynchrone sur classroom.
Ne vous épuisez pas! Ne dédoublez pas, à l'impossible nul n'est tenu, nous ça fait 8 mois que ça dure, et si on tient c'est parcequ'on se ménage, sinon c'est le burn out assuré.

Merci pour ton témoignage Isidoria. Pas simple en effet votre situation.

Clecle78 a écrit:Merci pour ton témoignage Isidoria. Pas simple en effet votre situation.

Merci Isidoria

Clecle78 a écrit:Merci pour ton témoignage Isidoria. Pas simple en effet votre situation.

Ce n'est malheureusement pas un cas si isolé que cela à l'étranger... il concerne quasiment tous les établissements de ma zone (Amérique du sud). Pour ma part nous aurons fait tous le 1er trimestre totalement en EaD et devons mettre en place un mode hybride à partir du 23/11. Nous ne savons pas non plus comment ce trimestre pourra compter dans l'évaluation du contrôle continu du Bac (qui vient d'être bien renforcé...).


Les classes du cycle terminal reviendront pour 4 demi-journées de 3h de cours, toutes les autres, de la 6ème à la 2nde n'en auront que 2. Le reste des enseignements continueront en EaD. Pour les élèves qui ne viendront pas en cours présentiel (et il y en aura beaucoup... plusieurs familles attendent des conditions sanitaires meilleures), nous n'avons pas fermé la porte aux cours filmés, mais cela restera sur la base du volontariat des familles et des personnels. Nous ne savons même pas si nous pourrons organiser les épreuves terminales de spécialité en mars...

Je confirme qu'il faut rester humble sur les objectifs pour s'épargner le burn-out. En mars, nous pensions que cela serait un sprint final, en mai nous sommes passés en demi-fonds... et en septembre en course de fonds... ici, comme en France, cela peut encore durer de longs mois.

Un retour sur l'enseignement mixte, 50% de la classe présente / 50% de la classe à distance, que nous avons mis en place dans le lycée : c'est pas agréable, mais ça se fait. Nous passons par l'ENT de la région (qui évidemment a connu un plantage monstre à 9h) et son application "visioconférence", avec webcam dans la classe. Dans les faits, la webcam n'est pas nécessaire : elle sert juste de micro pendant que je diffuse un powerpoint aux élèves, en projetant la page avec powerpoint + chat en classe, afin de garder un minimum d'interaction entre les groupes en présentiel et en distanciel.

Les élèves sont remarquablement gentils et attentifs, très conscients que pour nous, c'est galère aussi.

Le gros point noir, c'est quand on veut travailler en cours dialogué : c'est quasi impossible pour ceux qui sont en distanciel, le temps d'écrire, on perd le rythme. Pour les collègues de langue, je suppose que ce doit être très difficile.
Un autre souci, c'est aussi le fait de rester près du tableau tout le temps pour être près du micro : les élèves en distanciel n'entendent pas leurs camarades lorsqu'ils s'expriment en classe.
Il faut prévoir les documents dans un dossier partagé, pour que les élèves les trouvent facilement.
Enfin, sur le plan fatigue, c'est horrible : je suis complètement lessivée après 5h de cours, à gérer les deux à la fois.

Merci pour vos réponses
Je me sens incapable de gérer en même temps les élèves présents en classe et ceux qui seraient en distanciel.
J'ai fait cours aujourd'hui "normalement" à ceux étaient là et je crois que pas mal d'entre eux vont tout simplement prendre le cours en photo et le transmettre aux autres via les différentes applis...
Pour le reste, en philo les sujets plus nombreux, ça risque de rendre très compliqués les choix des élèves...
En spé, le temps du choix empiétera encore sur la durée d'une épreuve déjà bien trop longue pour le temps imparti !

Azur, en philo., je fais deux cours en parallèle : le cours prévu à ceux qui sont présent, ceux qui sont à distance ont un cours version light avec des petits exercices (QCM / chercher un exemple / texte à trous / rédaction d'un paragraphe). Ils déposent leur travail sur Pronote, je vérifie seulement que le travail est fait, je ne corrige pas. Cela suppose d'avoir une banque d'exo. sur un cours simple, mais l'an dernier cela a bien fonctionné pendant le confinement.

Merci pour ta réponse
Actuellement je suis déjà submergée par les copies et je ne vois pas comment j'aurais le temps de faire ce que tu proposes, même si ce sont de très bonnes idées
Je vais improviser tranquillement et tant pis si cette première semaine n'est pas parfaite ...

Je vais faire exactement comme Ruthven en philosophie. Le cours sur l'art se prête à une adaptation en travail autonome, puisque cela suppose de travailler sur les images et autres supports artistiques (et peu de textes).