Gestion de la crise du Coronavirus dans l'Éducation Nationale

roxanne a écrit:Je mesure la chance dans mon lycée : demi-groupes , tout le monde masqué, minute de silence et lecture à l'extérieur  dans un silence total . Mais le proviseur est persuadé que d'ici 15 jours , tous les lycées ferment.

Deboh a écrit:Bonjour à tous,

Je suis cette conversation depuis plusieurs jours pour me rassurer, car dans le collège où je travaille on a parfois l'impression d'être un ovni... La plupart de mes collègues ne se mobilisent jamais et appliquent ce qui est dit sans discussion. Donc déjà merci à vous!

Je viens vers vous en quête de soutien suite à une réunion aujourd'hui, car ma CDe ne veut pas mettre en place les demi-groupes (académie de Créteil, consigne du rectorat). En contre partie elle met en place des mesures aberrantes et ingérables. Les professeurs, entre autres, vont devoir accueillir les élèves dans les salles de cours (1 classe = 1 salle évidemment) dès l'ouverture des grilles à 7h55 pour éviter attroupement devant le collège (vigi-pirate) et brassage des élèves. Les cours sont censés commencer à 8h10... Idem le soir, on va devoir attendre après la sonnerie avec les élèves qui prennent le bus dans les salles de cours, pour atténuer le flux d'élèves et éviter qu'ils soient vulnérables devant le collège car seuls et en groupes. Récréation dans les salles sur 2 niveaux en alternance matin/après-midi, sous la surveillance des profs.

Bref ça fait beaucoup... Et il me semble avoir vu des messages avec des textes de loi à l'appui pour contrer tout ça. Nous sommes plusieurs collègues à être prêts à faire grève, mais minoritaires. Que pouvons-nous faire pour faire pression pour mettre en place les demi-groupes? J'ai voulu faire mention du code de l'éducation lors de la réunion, la chef a refusé de m'écouter. Y a-t-il un autre moyen? Dans quelle situation précise le droit de retrait peut-il s'appliquer? Peut-on demander à être rémunéré pour ces temps hors cours? Je veux bien être là pour les élèves, faire certaines concessions, mais je sais pas je trouve que ce n'est pas normal...

J'ai aussi contacté un syndicat pour avoir leur expérience et appui. J'avoue me sentir démunie face à cette situation...

Clecle78 a écrit:Mais toi tu n'es pas engagée personnellement ! Ce vote n'a aucune valeur. Propose à tes collègues de venir garder tes élèves.

Danska a écrit:

Deboh a écrit:Bonjour à tous,

Je suis cette conversation depuis plusieurs jours pour me rassurer, car dans le collège où je travaille on a parfois l'impression d'être un ovni... La plupart de mes collègues ne se mobilisent jamais et appliquent ce qui est dit sans discussion. Donc déjà merci à vous!

Je viens vers vous en quête de soutien suite à une réunion aujourd'hui, car ma CDe ne veut pas mettre en place les demi-groupes (académie de Créteil, consigne du rectorat). En contre partie elle met en place des mesures aberrantes et ingérables. Les professeurs, entre autres, vont devoir accueillir les élèves dans les salles de cours (1 classe = 1 salle évidemment) dès l'ouverture des grilles à 7h55 pour éviter attroupement devant le collège (vigi-pirate) et brassage des élèves. Les cours sont censés commencer à 8h10... Idem le soir, on va devoir attendre après la sonnerie avec les élèves qui prennent le bus dans les salles de cours, pour atténuer le flux d'élèves et éviter qu'ils soient vulnérables devant le collège car seuls et en groupes. Récréation dans les salles sur 2 niveaux en alternance matin/après-midi, sous la surveillance des profs.

Bref ça fait beaucoup... Et il me semble avoir vu des messages avec des textes de loi à l'appui pour contrer tout ça. Nous sommes plusieurs collègues à être prêts à faire grève, mais minoritaires. Que pouvons-nous faire pour faire pression pour mettre en place les demi-groupes? J'ai voulu faire mention du code de l'éducation lors de la réunion, la chef a refusé de m'écouter. Y a-t-il un autre moyen? Dans quelle situation précise le droit de retrait peut-il s'appliquer? Peut-on demander à être rémunéré pour ces temps hors cours? Je veux bien être là pour les élèves, faire certaines concessions, mais je sais pas je trouve que ce n'est pas normal...

J'ai aussi contacté un syndicat pour avoir leur expérience et appui. J'avoue me sentir démunie face à cette situation...

Effectivement, ce n'est pas à toi de fournir un texte de loi, mais à ton chef de prouver qu'il a le pouvoir de vous imposer ça. Bon courage à lui...

Si tu ne veux pas entrer en conflit direct avec lui, tu peux toujours prétendre que tu as des obligations familiales (enfants à déposer à l'école, parents âgés dont tu dois t'occuper, etc.) qui t'empêchent absolument d'être présente un quart d'heure avant le début officiel des cours.

Danska a écrit:Tu sais, que le vote ait de la valeur aux yeux de ta chef n'a strictement aucune importance : ce qui compte, ce sont les textes de loi, et dans aucun texte tu ne verras que les enseignants du secondaire doivent surveiller les élèves avant et après les cours.

Deboh a écrit:
C'est bien ce qui me semblait. Mais du coup mes quelques collègues et moi-même qui ne sommes pas d'accord avec ça ou pas aptes à le faire vont être montrés du doigt pour ne pas aider l'établissement. On a un gros clivage déjà dans ce collège entre ceux qui veulent que les choses bougent, peu nombreux au fur et à mesure du temps, et ceux qui acceptent sans rien dire...

Danska a écrit:
Et plus simplement, tu n'as pas à te justifier : c'est non, point. Si tes collègues ont envie de s'aplatir, grand bien leur fasse, mais ça ne te concerne en rien.

tt1724 a écrit:#BonLundi https://twitter.com/search?q=%23BonLundi&src=typeahead_click

D'après vous c'est des images d'archives?...sinon effectivement le virus doit et avoir encore de belles opportunités se propager...

Danska a écrit:

Deboh a écrit:
C'est bien ce qui me semblait. Mais du coup mes quelques collègues et moi-même qui ne sommes pas d'accord avec ça ou pas aptes à le faire vont être montrés du doigt pour ne pas aider l'établissement. On a un gros clivage déjà dans ce collège entre ceux qui veulent que les choses bougent, peu nombreux au fur et à mesure du temps, et ceux qui acceptent sans rien dire...

Franchement, il y a tellement d'arguments à opposer à tes collègues paillassons ! D'un point de vue sanitaire, garder les élèves enfermés dans des salles mal aérées est d'une absurdité sans nom ; d'un point de vue professionnel, ce n'est pas votre boulot, vous n'êtes pas payés pour, et on est déjà assez mal payés comme ça sans se rajouter des tâches supplémentaires ; d'un point de vue humain, c'est intenable, les élèves ont besoin de souffler, de bouger, de respirer, et nous également.

Et plus simplement, tu n'as pas à te justifier : c'est non, point. Si tes collègues ont envie de s'aplatir, grand bien leur fasse, mais ça ne te concerne en rien.

Cleroli a écrit:

Danska a écrit:
Et plus simplement, tu n'as pas à te justifier : c'est non, point. Si tes collègues ont envie de s'aplatir, grand bien leur fasse, mais ça ne te concerne en rien.

+1 Si on accepte tout et n'importe quoi, d'ici quelques temps, ça deviendra la norme pour tous.
Ta situation n'est pas facile mais tu as entièrement raison de refuser !

Clecle78 a écrit:Mais à quoi pensent tes collègues ?

Deboh a écrit:
Une collègue m'a rétorqué qu'il fallait que je mette un peu d'eau dans mon vin quand je contestais pendant la réunion.

Encore une publication du CDC. Et à nouveau une confirmation : Les enfants contaminent autant que les adultes.
Certains pédiatres français et le MEN désinforment le public depuis des mois et ont une responsabilité importante dans la situation actuelle.
poke @NicoMartinFC https://t.co/SdDvt4p0NS

— Un Arc et des Flèches (@UnArcDesFleches) November 2, 2020

Danska a écrit:

Deboh a écrit:Bonjour à tous,

Je suis cette conversation depuis plusieurs jours pour me rassurer, car dans le collège où je travaille on a parfois l'impression d'être un ovni... La plupart de mes collègues ne se mobilisent jamais et appliquent ce qui est dit sans discussion. Donc déjà merci à vous!

Je viens vers vous en quête de soutien suite à une réunion aujourd'hui, car ma CDe ne veut pas mettre en place les demi-groupes (académie de Créteil, consigne du rectorat). En contre partie elle met en place des mesures aberrantes et ingérables. Les professeurs, entre autres, vont devoir accueillir les élèves dans les salles de cours (1 classe = 1 salle évidemment) dès l'ouverture des grilles à 7h55 pour éviter attroupement devant le collège (vigi-pirate) et brassage des élèves. Les cours sont censés commencer à 8h10... Idem le soir, on va devoir attendre après la sonnerie avec les élèves qui prennent le bus dans les salles de cours, pour atténuer le flux d'élèves et éviter qu'ils soient vulnérables devant le collège car seuls et en groupes. Récréation dans les salles sur 2 niveaux en alternance matin/après-midi, sous la surveillance des profs.

Bref ça fait beaucoup... Et il me semble avoir vu des messages avec des textes de loi à l'appui pour contrer tout ça. Nous sommes plusieurs collègues à être prêts à faire grève, mais minoritaires. Que pouvons-nous faire pour faire pression pour mettre en place les demi-groupes? J'ai voulu faire mention du code de l'éducation lors de la réunion, la chef a refusé de m'écouter. Y a-t-il un autre moyen? Dans quelle situation précise le droit de retrait peut-il s'appliquer? Peut-on demander à être rémunéré pour ces temps hors cours? Je veux bien être là pour les élèves, faire certaines concessions, mais je sais pas je trouve que ce n'est pas normal...

J'ai aussi contacté un syndicat pour avoir leur expérience et appui. J'avoue me sentir démunie face à cette situation...

Effectivement, ce n'est pas à toi de fournir un texte de loi, mais à ton chef de prouver qu'il a le pouvoir de vous imposer ça. Bon courage à lui...

Si tu ne veux pas entrer en conflit direct avec lui, tu peux toujours prétendre que tu as des obligations familiales (enfants à déposer à l'école, parents âgés dont tu dois t'occuper, etc.) qui t'empêchent absolument d'être présente un quart d'heure avant le début officiel des cours.


Sinon tu peux aussi expliquer par A + B à tes collèges que le masochisme est une préférence tout à fait respectable mais que tu ne partages pas, et qu'ils contribuent par leur attitude déplorable à enterrer les minuscules restes de respect auxquels les enseignants pourraient encore prétendre. Mais je reconnais que ça manque un peu de diplomatie.

Danska a écrit:Non mais tu t'en fiches de tes collègues : encore une fois, ils n'ont aucune autorité sur toi. Ils sont prêts à céder à toutes les lubies du moment, tant mieux pour eux, mais ça ne te regarde pas, point.


A titre personnelle, je suis furieuse - et même pire que ça - quand j'entends dire que des collègues ont accepté de telles conditions de travail. Je pense sincèrement qu'après ça, plus rien ne parviendra jamais à soulever les enseignants en tant que collectif, si certains d'entre nous ne voient pas de raisons de s'indigner maintenant !

Clecle78 a écrit:Je suis persuadée que tu ne seras pas seule à refuser. mais que les gens sont moutonniers , c'est terrible. On voit le résultat, tout le monde nous marche dessus .

Ponocrates a écrit:

Deboh a écrit:
Une collègue m'a rétorqué qu'il fallait que je mette un peu d'eau dans mon vin quand je contestais pendant la réunion.  

Si c'est bien son expression, vous pourrez lui répondre qu'au travail vous êtes abstème, ce qui vous permet de rester lucide sur la dégradation de vos conditions de travail...

Marsile a écrit:

Danska a écrit:

Deboh a écrit:Bonjour à tous,

Je suis cette conversation depuis plusieurs jours pour me rassurer, car dans le collège où je travaille on a parfois l'impression d'être un ovni... La plupart de mes collègues ne se mobilisent jamais et appliquent ce qui est dit sans discussion. Donc déjà merci à vous!

Je viens vers vous en quête de soutien suite à une réunion aujourd'hui, car ma CDe ne veut pas mettre en place les demi-groupes (académie de Créteil, consigne du rectorat). En contre partie elle met en place des mesures aberrantes et ingérables. Les professeurs, entre autres, vont devoir accueillir les élèves dans les salles de cours (1 classe = 1 salle évidemment) dès l'ouverture des grilles à 7h55 pour éviter attroupement devant le collège (vigi-pirate) et brassage des élèves. Les cours sont censés commencer à 8h10... Idem le soir, on va devoir attendre après la sonnerie avec les élèves qui prennent le bus dans les salles de cours, pour atténuer le flux d'élèves et éviter qu'ils soient vulnérables devant le collège car seuls et en groupes. Récréation dans les salles sur 2 niveaux en alternance matin/après-midi, sous la surveillance des profs.

Bref ça fait beaucoup... Et il me semble avoir vu des messages avec des textes de loi à l'appui pour contrer tout ça. Nous sommes plusieurs collègues à être prêts à faire grève, mais minoritaires. Que pouvons-nous faire pour faire pression pour mettre en place les demi-groupes? J'ai voulu faire mention du code de l'éducation lors de la réunion, la chef a refusé de m'écouter. Y a-t-il un autre moyen? Dans quelle situation précise le droit de retrait peut-il s'appliquer? Peut-on demander à être rémunéré pour ces temps hors cours? Je veux bien être là pour les élèves, faire certaines concessions, mais je sais pas je trouve que ce n'est pas normal...

J'ai aussi contacté un syndicat pour avoir leur expérience et appui. J'avoue me sentir démunie face à cette situation...

Effectivement, ce n'est pas à toi de fournir un texte de loi, mais à ton chef de prouver qu'il a le pouvoir de vous imposer ça. Bon courage à lui...

Si tu ne veux pas entrer en conflit direct avec lui, tu peux toujours prétendre que tu as des obligations familiales (enfants à déposer à l'école, parents âgés dont tu dois t'occuper, etc.) qui t'empêchent absolument d'être présente un quart d'heure avant le début officiel des cours.


Sinon tu peux aussi expliquer par A + B à tes collèges que le masochisme est une préférence tout à fait respectable mais que tu ne partages pas, et qu'ils contribuent par leur attitude déplorable à enterrer les minuscules restes de respect auxquels les enseignants pourraient encore prétendre. Mais je reconnais que ça manque un peu de diplomatie.

L'emploi du temps qui t'a été distribué en début d'année est celui que tu dois respecter, ainsi que les heures indiquées dans le règlement intérieur du lycée. Si le CDE veut changer les heures, ça doit être voté en CA. De même, on ne peut pas t'imposer de réunion autres que celles légales (conseils de classes, rencontres parents-professeurs) sans ordre de mission.

Ponocrates a écrit:

Deboh a écrit:
Une collègue m'a rétorqué qu'il fallait que je mette un peu d'eau dans mon vin quand je contestais pendant la réunion.  

Si c'est bien son expression, vous pourrez lui répondre qu'au travail vous êtes abstème, ce qui vous permet de rester lucide sur la dégradation de vos conditions de travail...

Albert Jarl a écrit:

Ponocrates a écrit:

Deboh a écrit:
Une collègue m'a rétorqué qu'il fallait que je mette un peu d'eau dans mon vin quand je contestais pendant la réunion.  

Si c'est bien son expression, vous pourrez lui répondre qu'au travail vous êtes abstème, ce qui vous permet de rester lucide sur la dégradation de vos conditions de travail...

Je pense que je lui aurais répondu un truc moins poétique :sourit: