- AscagneGrand sage
En effet, désolé. C'est difficile d'en parler de manière trop générale ou un peu abstraite car il y a des conditions spécifiques qui rajoutent une couche au problème de l'autorité. Mais il vaut mieux que je me contente de lire sur ce sujet, d'ailleurs, je me retrouve dans ce qu'ont écrit plusieurs neos.
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Ascagne a écrit:Dans les faits, ça se télescope vite entre "Ils font ça envers le prof" et "Ils font ça contre moi" et je trouve qu'il y a des situations où c'est trop personnalisé pour qu'on puisse se mettre à distance. D'ailleurs, quelques jours à peine après la rentrée, j'ai vécu une situation avec la classe de seconde qui m'a fait sentir que ce serait personnalisé.Carabas a écrit:Alors ça, j'avoue que j'ai beaucoup de mal, je trouve que c'est trop théorique, bien éloigné de ce qu'on vit. En quoi ça aide, concrètement, quand on se fait chahuter, de se dire "ce n'est pas ma personne qui est visée, mais mon statut de prof?" En tout cas, moi, ça ne m'a pas aidée et ça m'a semblé fumeux...Écusette de Noireuil a écrit:
J'ai eu une chance énorme mon année de stage (c'était il y a bien longtemps!) d'avoir eu un module (facultatif!), avec une psy remarquable qui nous avait donné quelques clés essentielles sur le besoin de cadre chez les enfants et les ados, le fait de ne pas confondre autorité et autoritarisme, le fait de faire un distinguo entre notre "moi" en tant que personne, et les attaques dont nous pouvions faire l'objet en tant que représentants de l'institution... par exemple. Et beaucoup d'autres choses qui m'ont énormément aidée. Ce qui est incroyable c'est que c'est ce qui m'a été le plus utile, et c'était facultatif.Lorsque tel élève m'a menacé avec la grande règle de la classe, c'était difficile de ne pas me sentir visé en tant que personne, pas qu'en tant que fonction. De même lorsque mes élèves étaient en refus complet de travail "parce que c'était moi" et prenaient un malin plaisir à le faire savoir. Ou encore lorsque deux élèves m'ont volé et détruit une clé USB. Ou enfin lorsque des élèves (mais aussi des parents d'élèves) m'ont personnellement pris en grippe, ce qui m'est arrivé. Dans ce cas, c'est effectivement une question de personne et ça n'a plus rien à voir avec le fait de représenter l'institution.
- Spoiler:
Droit à l'image bafoué dès la première semaine, car des élèves avaient jugé que c'était une bonne blague d'aller chercher des infos sur internet, de détourner une affiche électorale de mon père et de mettre ma photo dessus avec "Votez Ascagne".
Ou alors dans un autre sens : il y avait deux parents d'élèves en particulier qui me considéraient comme une sorte de déjection indigne d'enseigner ; leur fille pensait la même chose et m'avait particulièrement pris en grippe. Parce que les trois s'entendaient très bien avec la PP, parce que l'élève avait de bons résultats, elle avait compris qu'elle était assez protégée pour faire de moi sa cible, que ce soit en cours (contestation de la légitimité, y compris de mon savoir) ou dans les couloirs.
Dans ce cas, j'utilise le rapporteur pour me défendre
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- Dadoo33Grand sage
Sphinx a écrit:Je suis de ceux qui pensent que, si, il y en a qui ont plus d'autorité que d'autres, et non, ça ne vient pas forcément d'une longue expertise dans le métier (j'ai connu un stagiaire avec qui personne ne mouftait, et pourtant dieu sait qu'il ne criait jamais, ne terrifiait personne - les élèves l'aimaient beaucoup - et ne punissait pas plus que la moyenne) et ce ne sont pas forcément des gens qui se vantent et mentent (on fait beaucoup cours la porte ouverte dans mon collège et les élèves sont de vraies balances en plus, ils racontent TOUT et mentent rarement )
Je n'entends pas par là qu'autorité naturelle signifie autorité absolue. Bien sûr que quelqu'un qui a de l'autorité ne sera tout de même pas à l'aise face à 100% des classes. Mais je crois que ceux qui nient que ça existe devraient faire l'expérience, à un moment donné, d'être une petite personne d'un mètre soixante les bras levés et à la petite voix qui ne porte pas - de genre féminin, face à certains publics ça aide encore moins -, timide maladive, habituée à avoir le charisme d'un ficus pendant la majeure partie de sa vie. Je vous rassure, on s'en sort, et les trucs appris (sur Neo pour ma part) font qu'on progresse et qu'on devient un prof aussi légitime que les autres, capable de chasser la meute de 3e dans la cour pour qu'ils aillent se ranger à leur place. Mais il m'a fallu plusieurs années, et clairement on ne part pas tous du même point.
Je dirais, comme l'ont dit plusieurs plus haut, que l'autorité est ce qui découle du fait de se sentir légitime, à sa place : légitime en tant que prof grâce à ses connaissances (mais ça, ça ne m'a jamais manqué), légitime en tant que prof grâce à la reconnaissance de sa place par les parents / les élèves / les collègues / le CDE etc, légitime en tant qu'adulte vis-à-vis des élèves, légitime et à sa place dans une institution dont on connaît le fonctionnement. Si on en a conscience dès le début, tant mieux. Mais ça n'est pas forcément le cas tout de suite en arrivant dans le métier.scot69 a écrit:Quand je suis entré dans le métier, mon tonton (prof) m'avait bien conseillé de ne surtout pas me confier à mes collègues si je me faisais déborder en classe, et j'aurais vraiment du l'écouter.
Je suis heureuse de dire que ce n'est pas le cas partout, et j'ai déjà dit à mes collègues combien j'étais contente d'être tombée sur eux quand je vois les nids de requins que vous décrivez parfois dans vos bahuts. Je crois que cette année la stagiaire a été bien contente de s'être confiée à ses collègues - en même temps pas le choix, elle a craqué en salle des profs -, surtout que sa tutrice (formatrice par ailleurs et donc à mi-temps au collège) ne pouvait pas être là tous les jours. On a pris du temps pour discuter avec elle, mettre les choses à plat et lui donner des conseils après les cours, certains (de matières diverses) lui ont proposé de venir dans leurs cours à tour de rôle, d'autres n'ont pas hésité à se pointer à plusieurs dans son cours avec ses sixièmes de l'angoisse pour leur pousser une soufflante qui les a coiffés en arrière et leur a remis les idées à l'endroit (pour le contexte, on parle de gamins qui se battaient en cours avec tentative d'étranglement, et aucune réaction de la direction). Elle nous a remerciés et je lui ai dit que je ne faisais que rendre ce que j'avais reçu depuis mon arrivée... Tout le monde m'a toujours soutenue bien haut depuis le début et j'ai fait attention à faire de même avec les autres.
+1
- HonchampDoyen
Écusette de Noireuil a écrit:Je suis d'accord avec l'idée que l'autorité, ça se travaille et que même si on n'a pas tous les mêmes qualités et défauts au départ, on peut progresser et trouver sa propre autorité. (Et, bien évidemment, ce n'est jamais acquis une fois pour toutes).
Mais à quel moment aide-t-on les entrants dans la carrière à réfléchir à la question? Parce que plus encore que les "trucs" intéressants (sur l'entrée en classe, la façon de faire ce qu'on dit et de dire ce qu'on fait)...ce qui est en jeu c'est pour chaque prof, de se définir comme adulte -pas évident quand on sort de la fac- et garant de l'autorité et du cadre, face aux élèves qui lui sont confiés. Et si, par exemple, on n'a pas eu l'occasion de réfléchir à ce qui nous légitime, et à nos rapports personnels avec l'autorité, c'est très compliqué.
J'ai eu une chance énorme mon année de stage (c'était il y a bien longtemps!) d'avoir eu un module (facultatif!), avec une psy remarquable qui nous avait donné quelques clés essentielles sur le besoin de cadre chez les enfants et les ados, le fait de ne pas confondre autorité et autoritarisme, le fait de faire un distinguo entre notre "moi" en tant que personne, et les attaques dont nous pouvions faire l'objet en tant que représentants de l'institution... par exemple. Et beaucoup d'autres choses qui m'ont énormément aidée. Ce qui est incroyable c'est que c'est ce qui m'a été le plus utile, et c'était facultatif.
Plus récemment, j'ai eu la chance de faire au sein de mon établissement plusieurs stages de formation Ifman sur la régulation des conflits. Si jamais vous avez l'occasion de faire une telle formation, foncez!
http://www.ifman.fr/
Je n'ai pas d'actions chez eux, mais franchement ce type de stage devrait être intégré systématiquement à notre formation initiale et continue...
Liens vers des informations sur leur site:
http://www.ifman.fr/nos-articles/128-prendre-conscience-de-sa-voix-et-de-son-corps-pour-mieux-s-affirmer-dans-une-autorite-bienveillante
(NB: pour ceux à qui ne mot "bienveillance" donne des boutons, sachez qu'il peut parfaitement rimer avec "exigence")
http://www.ifman.fr/formations-sur-site/11-enseignement
On en revient à la formation.
Dans mon académie, c'était encore la MAFPEN, le plan académique de formation proposait des stages du type gestion de classe, gestion des conflits, médiation, adolescence: le rapport au temps et au savoir, etc...
Très utiles. J'en faisais un chaque année. Avec de vrais psys.
Puis ça c'est dégradé, les formateurs étaient des chefs d'établissement ou des profs "ripolinés" pégagogie. Franchement, la différence était flagrante. Question d'économies, je pense. Ou de volonté de cadrage, d'entre-soi ?
Puis ce type de formation a disparu.
Mais cela m'a été drôlement utile. Savoir désamorcer des parents, déjouer les stratégies des élèves (le provocateur, ou celui qui cherche à se virer systématiquement, et ça marche quand le prof monte sur ses grands chevaux d'emblée, le faux-jeton dont la classe n'est pas dupe, mais le prof oui... Etc).
Je crois avoir déja raconté : un collègue contractuel, matière artistique, une heure semaine avec les classes, a eu une formation sur plusieurs journées hebdos, avec d'autres contractuels de sa discipline. Il en attendait beaucoup sur comment gérer les élèves et comment se légitimer.
Rien ! Rien sur "tenir une classe".
En revanche, bâtir une séquence, ça oui ! Que du disciplinaire-matière, avec "travail" d'une fois sur l'autre.
Il ne pense pas que cela aura permis aux débutants qui étaient avec lui (dont un luthier , qui n'avait pas vu un élève en classe de musique depuis sa propre année de 3ème ) de résoudre les difficultés dont ils faisaient état... au moment du repas.
Bref, donne-ton les bases aux stagiaires ? Tant dans la manière d'être que sur certains mécanismes psychologiques.
je rejoins Ecusette de Noireuil.
J'ai eu cette formation : essayer d'identifier si l'élève pénible s'attaque : à la personne, au professeur, au collège, à l'institution Education Nationale,à la société, peut aider.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- CeladonDemi-dieu
J'ai vu ce genre de professionnel se faire étriller parce que personne ne mouftait, justement, et qu'un bruit de fond de bon aloi, preuve de l'activité cérébrale de la classe et de ses échanges fructueux, était requis.j'ai connu un stagiaire avec qui personne ne mouftait, et pourtant dieu sait qu'il ne criait jamais, ne terrifiait personne -
Alors dans ces conditions, l'autorité naturelle...
- SphinxProphète
Eh bien on a eu la chance de n'avoir personne d'assez neuneu pour l'étriller pour ça et il a été validé sans le moindre problème. D'ailleurs sa tutrice a été tutrice pendant moultes années donc c'est qu'on devait approuver sa manière de faire, pourtant il n'y avait jamais un bruit dans sa classe non plus (je le sais parce que je faisais cours juste à côté et que j'ai déjà assisté à son cours).
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Ayant la chance d'être dans le même petit collège depuis 23 ans (je connais tous les élèves, les parents d'élèves, les cousins, les oncles ...et bientôt les enfants de mes élèves ! ! )
je ne punis jamais, mais, les élèves savent que l'ai le N° de portable des parents (c'est ignoble, mais je l'assume)
je ne punis jamais, mais, les élèves savent que l'ai le N° de portable des parents (c'est ignoble, mais je l'assume)
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Ce que j'entends je l'oublie.
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Tchuang Tseu
- OlympiasProphète
Le connomètre fonctionne bien...scot69 a écrit:Une formatrice nous avait expliqué qu'un prof qui se fait déborder va arranger tout le monde à 3 niveaux:
- les élèves car ils savent qu'ils pourront se défouler pendant ce cours
- les collègues car ça les rassure sur leur propre autorité et les élèves seront plus calmes dans leurs cours (car ils se seront défoulé)
- la direction car ils ont un bouc émissaire si jamais les parents se plaignent
sauf que tout cela ne fonctionne que sur le court-terme, les soucis dans un cours se répercutent à un moment sur l'ambiance de la classe, qui va ensuite être mauvaise dans les autres cours également.
- OlympiasProphète
Elyas a écrit:C'est compliqué cette histoire des collègues "rassurants". J'ai dû protéger sèchement un de mes stagiaires comme ça. Il avait quelques soucis de discipline et plein de gens, au début, venaient pour lui donner des conseils. Cela faisait d'eux des "bonnes gens". Sauf que ce sont les mêmes qui ont été les premiers à aller voir le Principal pour dire que ça n'allait pas, pour rentrer dans sa classe pour le disputer du bruit de sa classe devant ses élèves et pour l'enfoncer en salles des professeurs entre gens qui savent. Quand une collègue est venue me voir et que pour me faire taire, elle m'a demandé si je la trouvais "malfaisante", elle est sortie de la conversation ébranlée. J'avais dit "oui" avec exemples factuels nombreux. Elle n'a plus jamais osé me croiser de l'année ou rentrer de nouveau dans la salle de mon stagiaire. J'avais pourtant prévenu mon stagiaire dès le début de l'année.
Les années suivantes, les mêmes ont fait le même coup aux stagiaires des autres disciplines.
Après, dans mon nouveau bahut, c'est l'inverse. Les collègues s'entraident et ne laissent pas couler ceux qui sont en difficulté.
Savoir sur quel type de collègues on tombe est très difficile. Je ne saurai que conseiller la prudence et l'intuition.
Un jeune collègue devenu ami a ainsi gagné en force et puissance dans le bahut. Il avait le talent pour devenir un excellent professeur mais on l'avait beaucoup enfoncé. Avec deux trois collègues, on lui a redonné confiance et des conseils techniques sur la gestion de classe. Maintenant, il arrive à faire ce qu'il veut et est un pilier des équipes pédagogiques.
L'idée de l'autorité naturelle est mortifère dans notre métier. L'autorité se construit et se partage. Quand mes 4e apprennent que je sais ce qui se passe en anglais et que mon collègue d'anglais sait ce qui se passe chez moi, ils commencent à se calmer. "M. Elyas et M. Anglais, vous vous dites tout ?" "Bah oui..." "D'ailleurs, ce que vous avez fait à untel en HG, ça ne va pas du tout ! Je comprends que M. Elyas vous ait punis ainsi. J'aurais fait de même et j'attends que ça ne se produise plus !" Et tu rajoutes dessus le PP qui dit la même chose, l'autorité s'étend grâce au partage.
J'explique toujours aux élèves d'un ton badin que s'ils bougent une oreille de 8h30 à 10h30 dans le cours de Mme X ou de M. Y ...à 10h40, je le sais ... et que nous discutons souvent entre nous...
- OlympiasProphète
Quand je suis PP, je prie mes collègues de bien vouloir me tenir au courant de tout problème. Et je m'autorise à punir si c'est nécessaire.
"Ah vous avez encore des mots dans le carnet ? Eh bien mercredi prochain, vous venez trois heures dans mon cours pour travailler et faire vos devoirs."
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"Ah vous avez encore des mots dans le carnet ? Eh bien mercredi prochain, vous venez trois heures dans mon cours pour travailler et faire vos devoirs."
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- sifiÉrudit
Quand j'étais PP au collège, je faisais aussi en sorte d'être au courant de tout. Ils étaient toujours étonnés, je leur disais que c'était "mon petit doigt magique" qui me tenait informée. Ça marchait très bien chez mes 6èmes...
Les plus grands étaient toujours sidérés qu'entre profs, on parle...
Au lycée, en tant que PP de 1re, c'est plus compliqué je trouve, entre les groupes morcelés, le nombre invraisemblable de collègues concernés... le "petit doigt magique" connaît quelques interférences. Mais on peut bien plus discuter avec eux "entre gens raisonnables".
Les plus grands étaient toujours sidérés qu'entre profs, on parle...
Au lycée, en tant que PP de 1re, c'est plus compliqué je trouve, entre les groupes morcelés, le nombre invraisemblable de collègues concernés... le "petit doigt magique" connaît quelques interférences. Mais on peut bien plus discuter avec eux "entre gens raisonnables".
- OxfordNeoprof expérimenté
Olympias a écrit:Quand je suis PP, je prie mes collègues de bien vouloir me tenir au courant de tout problème. Et je m'autorise à punir si c'est nécessaire.
"Ah vous avez encore des mots dans le carnet ? Eh bien mercredi prochain, vous venez trois heures dans mon cours pour travailler et faire vos devoirs."
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et pendant les évaluations en classe, je vérifie tous les carnets de correspondance
et si je trouve un message d'un collègue non signé par les parents, à la récré suivante c'est bureau du CPE pour un appel téléphonique aux géniteurs.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- mafalda16Modérateur
Oxford a écrit:Olympias a écrit:Quand je suis PP, je prie mes collègues de bien vouloir me tenir au courant de tout problème. Et je m'autorise à punir si c'est nécessaire.
"Ah vous avez encore des mots dans le carnet ? Eh bien mercredi prochain, vous venez trois heures dans mon cours pour travailler et faire vos devoirs."
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et pendant les évaluations en classe, je vérifie tous les carnets de correspondance
et si je trouve un message d'un collègue non signé par les parents, à la récré suivante c'est bureau du CPE pour un appel téléphonique aux géniteurs.
Pareil (enfin surtout au premier trimestre) :diable:
Et dans mon collège les mots dans le carnet sont à faire signer au PP et aux parents, donc on est rapidement au courant et ça permet un suivi de près, très près :diable: Je rigolais intérieurement quand mes grands dadais de 4e essayaient de me dire qu'ils avaient eu un mot dans telle matière, en fait ils n'en mènent pas large
_________________
"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- User20159Esprit éclairé
Olympias a écrit:Quand je suis PP, je prie mes collègues de bien vouloir me tenir au courant de tout problème. Et je m'autorise à punir si c'est nécessaire.
"Ah vous avez encore des mots dans le carnet ? Eh bien mercredi prochain, vous venez trois heures dans mon cours pour travailler et faire vos devoirs."
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La base, j'ai même eu l'occasion de travailler avec un collègue qui collait systématiquement 1h, tous les 2 ou 3 mots négatifs dans le carnet...effet garanti
Celadon a écrit:J'ai vu ce genre de professionnel se faire étriller parce que personne ne mouftait, justement, et qu'un bruit de fond de bon aloi, preuve de l'activité cérébrale de la classe et de ses échanges fructueux, était requis.
Mais enfin, si la classe est trop calme c'est que les élèves n’apprennent rien ! Parole d'IPR, maintes fois entendue...
- User20401Vénérable
Un collègue m'avait raconté qu'un élève avait séché le DS de maths 8h à 9h. Il est arrivé en bio à 9h, le DS l'attendait sur la table.
- User20159Esprit éclairé
- mafalda16Modérateur
Cicyle a écrit:Un collègue m'avait raconté qu'un élève avait séché le DS de maths 8h à 9h. Il est arrivé en bio à 9h, le DS l'attendait sur la table.
J'ai fait ça aussi en Seine et Marne. 8h, classe de STMG vraiment pas bosseurs et surtout champions de l'évitement, jour du contrôle de conjugaison, 12 absents. Je grogne dans un message Pronote au près de mon collègue d'anglais qui devait les avoir l'heure d'après, dans la même salle. Il m'a proposé de lui laisser les contrôles. Parmi les 12 absents pour mon cours, 9 sont arrivés en deuxième heure et ont pu avoir la grande chance de faire le contrôle :diable:
Effet garanti.
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- IrulanHabitué du forum
Je suis ce fil avec intérêt ! A l'Inspé, pour avoir le droit à une formation utile concernant la gestion de classe, il fallait avoir été signalé...
Du coup, j'ai essayé de faire mes propres recherches, en attendant peut-être de suivre un jour une formation digne de ce nom sur le sujet. Je vous recommande L'Autorité au collège, mode d'emploi, de Guillaume Caillaud. Il m'a beaucoup aidée lors de cette année, et je viens de le relire pour préparer la rentrée. Mes réponses aux tests ont d'ailleurs évolué...
L'Autorité au collège, mode d'emploi
J'appréhende ma première année en tant que titulaire, le CDE m'a déjà prévenue que ce serait plus difficile que dans l'établissement que je viens de quitter... Mon année de stage s'est très bien passée, mais lorsque j'étais contractuelle et que j'arrivais en plein milieu de l'année dans tel ou tel établissement (voire les deux dernières semaines de lycée, après deux autres collègues...), j'ai pu en baver. Le fait d'être le "vrai prof" (selon les élèves, j'entends) joue beaucoup, je crois. Quand on est nouveau ou remplaçant, on est malheureusement très vite testé ou même davantage. Je me souviens d'une toute première heure, que dis-je, d'une première minute où, en guise d'accueil, j'ai eu le droit d'emblée à un grand chambardement : les élèves ont attendu mon arrivée en classe pour réorganiser la salle et se mettre trois par trois d'autorité. Ils ne m'avaient jamais vue. Les deux heures ont été longues... Et, comme je n'avais quasiment aucune expérience et peu de soutien, je vous laisse deviner comment l'année s'est ensuite déroulée...
Aujourd'hui, j'ai la hantise de revivre de mauvais moments...ce qui me force à être plus ferme, mais peut également me rendre plus timorée sur certaines choses.
Du coup, j'ai essayé de faire mes propres recherches, en attendant peut-être de suivre un jour une formation digne de ce nom sur le sujet. Je vous recommande L'Autorité au collège, mode d'emploi, de Guillaume Caillaud. Il m'a beaucoup aidée lors de cette année, et je viens de le relire pour préparer la rentrée. Mes réponses aux tests ont d'ailleurs évolué...
L'Autorité au collège, mode d'emploi
J'appréhende ma première année en tant que titulaire, le CDE m'a déjà prévenue que ce serait plus difficile que dans l'établissement que je viens de quitter... Mon année de stage s'est très bien passée, mais lorsque j'étais contractuelle et que j'arrivais en plein milieu de l'année dans tel ou tel établissement (voire les deux dernières semaines de lycée, après deux autres collègues...), j'ai pu en baver. Le fait d'être le "vrai prof" (selon les élèves, j'entends) joue beaucoup, je crois. Quand on est nouveau ou remplaçant, on est malheureusement très vite testé ou même davantage. Je me souviens d'une toute première heure, que dis-je, d'une première minute où, en guise d'accueil, j'ai eu le droit d'emblée à un grand chambardement : les élèves ont attendu mon arrivée en classe pour réorganiser la salle et se mettre trois par trois d'autorité. Ils ne m'avaient jamais vue. Les deux heures ont été longues... Et, comme je n'avais quasiment aucune expérience et peu de soutien, je vous laisse deviner comment l'année s'est ensuite déroulée...
Aujourd'hui, j'ai la hantise de revivre de mauvais moments...ce qui me force à être plus ferme, mais peut également me rendre plus timorée sur certaines choses.
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Ad augusta per angusta.
- OlympiasProphète
Mais bien sûr...Ha@_x a écrit:Olympias a écrit:Quand je suis PP, je prie mes collègues de bien vouloir me tenir au courant de tout problème. Et je m'autorise à punir si c'est nécessaire.
"Ah vous avez encore des mots dans le carnet ? Eh bien mercredi prochain, vous venez trois heures dans mon cours pour travailler et faire vos devoirs."
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La base, j'ai même eu l'occasion de travailler avec un collègue qui collait systématiquement 1h, tous les 2 ou 3 mots négatifs dans le carnet...effet garantiCeladon a écrit:J'ai vu ce genre de professionnel se faire étriller parce que personne ne mouftait, justement, et qu'un bruit de fond de bon aloi, preuve de l'activité cérébrale de la classe et de ses échanges fructueux, était requis.
Mais enfin, si la classe est trop calme c'est que les élèves n’apprennent rien ! Parole d'IPR, maintes fois entendue...
- OlympiasProphète
Et il y a bruit et bruit. Quand je parle, je veux zéro bruit.
Qd ils font du travail à deux ou parfois trois, ils ont droit à une dose de papotage. Mais comme je circule beaucoup...ça dissuade de franchir la limite.
Quand ils ont un plan de travail c'est pareil : zéro bruit, sauf pour demander ou donner de l'aide.
Et cette année, j'ai trouvé la parade pour calmer les gigoteurs : soit au tableau derrière mon bureau ou au fond ; ou alors (ne rigolez pas mais c'est hyper efficace !), une balle anti-stress comme celle-là.
J'en ai huit dans le cartable. Ça évite le pen spinning, les stylos qui ne cessent de tomber...
Qd ils font du travail à deux ou parfois trois, ils ont droit à une dose de papotage. Mais comme je circule beaucoup...ça dissuade de franchir la limite.
Quand ils ont un plan de travail c'est pareil : zéro bruit, sauf pour demander ou donner de l'aide.
Et cette année, j'ai trouvé la parade pour calmer les gigoteurs : soit au tableau derrière mon bureau ou au fond ; ou alors (ne rigolez pas mais c'est hyper efficace !), une balle anti-stress comme celle-là.
J'en ai huit dans le cartable. Ça évite le pen spinning, les stylos qui ne cessent de tomber...
- Isis39Enchanteur
Monsieur_Tesla a écrit:Ayant la chance d'être dans le même petit collège depuis 23 ans (je connais tous les élèves, les parents d'élèves, les cousins, les oncles ...et bientôt les enfants de mes élèves ! ! )
je ne punis jamais, mais, les élèves savent que l'ai le N° de portable des parents (c'est ignoble, mais je l'assume)
Moi, c’est fait. Ma réputation est bien établie, du coup.
- OlympiasProphète
La réputation c'est imparable : l'élève sait très vite qu'il peut ou pas passer du côté obscur de la force.Isis39 a écrit:Monsieur_Tesla a écrit:Ayant la chance d'être dans le même petit collège depuis 23 ans (je connais tous les élèves, les parents d'élèves, les cousins, les oncles ...et bientôt les enfants de mes élèves ! ! )
je ne punis jamais, mais, les élèves savent que l'ai le N° de portable des parents (c'est ignoble, mais je l'assume)
Moi, c’est fait. Ma réputation est bien établie, du coup.
Et il arrive que je récupère dans mon cours, des copains d'élèves qui ont une heure de permanence, et qui demandent s'ils peuvent venir écouter ou travailler.
- SphinxProphète
mafalda16 a écrit:Cicyle a écrit:Un collègue m'avait raconté qu'un élève avait séché le DS de maths 8h à 9h. Il est arrivé en bio à 9h, le DS l'attendait sur la table.
J'ai fait ça aussi en Seine et Marne. 8h, classe de STMG vraiment pas bosseurs et surtout champions de l'évitement, jour du contrôle de conjugaison, 12 absents. Je grogne dans un message Pronote au près de mon collègue d'anglais qui devait les avoir l'heure d'après, dans la même salle. Il m'a proposé de lui laisser les contrôles. Parmi les 12 absents pour mon cours, 9 sont arrivés en deuxième heure et ont pu avoir la grande chance de faire le contrôle :diable:
Effet garanti.
Pareil cette année, Jean-Kévin qui avait séché le contrôle de lecture le lundi de la rentrée de je ne sais plus quelles vacances de 8 à 9 a été tout surpris à 9h05 que sa PP l'envoie chercher le sujet chez moi pour faire le contrôle dans sa classe. (Robert-Kévin avait été plus astucieux, il a séché toute la journée, lui.)
Olympias a écrit: ou alors (ne rigolez pas mais c'est hyper efficace !), une balle anti-stress comme celle-là.
J'en ai huit dans le cartable. Ça évite le pen spinning, les stylos qui ne cessent de tomber...
Et ça ne dégénère pas en match de hand dans ta classe ? Parce que les objets antistress ou le coloriage ou autre je n'ai rien contre sur le principe, mais 9 fois sur 10 je finis par faire ranger le jouet ou la baballe...
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- OlympiasProphète
Non Sphinx, pas de match de hand. Verboten. Et j'en ai rarement huit qui ont besoin d'un antistress dans la même classe !
- RendashBon génie
Olympias a écrit:Quand je suis PP, je prie mes collègues de bien vouloir me tenir au courant de tout problème. Et je m'autorise à punir si c'est nécessaire.
"Ah vous avez encore des mots dans le carnet ? Eh bien mercredi prochain, vous venez trois heures dans mon cours pour travailler et faire vos devoirs."
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Je ramasse les carnets une fois par semaine, pour contrôler les mots et les signatures (ou l'absence d'icelles).
En général, je n'ai plus à le faire après la Toussaint.
Et Radio Coin Clopeurs fonctionne à merveille, on capte super bien
Ha@_x a écrit:La base, j'ai même eu l'occasion de travailler avec un collègue qui collait systématiquement 1h, tous les 2 ou 3 mots négatifs dans le carnet...effet garanti
Je pratique aussi Idem en cas de mot toujours pas signé après rappel.
Comme j'ai souvent cours le vendredi en S3 ou 4, je les retiens sur ce créneau ; l'effet est garanti.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- RendashBon génie
Cicyle a écrit:Un collègue m'avait raconté qu'un élève avait séché le DS de maths 8h à 9h. Il est arrivé en bio à 9h, le DS l'attendait sur la table.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
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