L'autorité naturelle

henriette a écrit:

Volo' a écrit:Au-delà de voir midi à sa porte, la veille au soir pour le lendemain, les délais sont quand même assez courts.

Ce n'est pas ce que je relevais, mais les critiques de principes adressées à ceux qui travaillent tard le soir, soit disant pour se faire bien voir d'après certains...

C'était juste une hypothèse parmi d'autres (être couche-tard ou insomniaque, travailler quand les enfants sont couchés...), faisons comme si je n'avais rien dit. Pour ma part je ne prête pas beaucoup ou même pas du tout d'attention à l'heure à laquelle un message a été envoyé.

De mon côté, quand j'étais dans le secondaire (jusqu'à 2018), plutôt que de mettre des mots (souvent non signés) dans le carnet, j'appelais les parents. Avec le téléphone du lycée évidemment. Et à défaut, en mettant un numéro masqué. Certains parents en ont rapidement eu assez d'être dérangés pendant leur travail, et au bout de 3 ou 4 fois, l'élève s'est calmé comme par miracle.
En tout cas, jamais après des horaires raisonnables (typiquement, 18h en semaine, 12h30 le samedi).

Et pour les e-mails, je les regardais plusieurs fois par jour, parfois assez tard le soir, mais officiellement, je le faisais une fois par jour, et tout ce qui arrivait après 18h était traité le lendemain... (ou le surlendemain, ou le lundi si c'était le week-end.)

volny a écrit:Si l'élève ne fait pas sa punition, je la doublerait,et si récidive, je le collerai. Ainsi les parents seront avertis.

Je te déconseille cette approche. Tu vas rapidement être débordée.
- le doublement de la punition est un "coup de poker" dangereux: ça peut faire peur à l'élève, mais s'il continue de ne pas faire, tu finiras rapidement par perdre le compte.
- les heures de colle, c'est rapidement compliqué à gérer (moi, ça me saoule profondément). De plus, tu passes directement à quelque chose de chronophage sans exploiter d'abord des armes plus simples.

Mon approche personnelle:
- Si une punition n'est pas faite: mot dans le carnet. Ça se fait vite, ça permet de régler 75% des problèmes.
- Si elle n'est toujours pas faite: appel aux parents. Ça permet au passage de discuter un peu avec le parent sur le comportement du gamin.
- Avec tout ça, 95% des problèmes sont réglés. Pour les cas vraiment difficiles qui restent, tu passes aux solutions plus fortes: heures de colle, par exemple. Sinon, moi, il m'arrive d'interdire à l'élève d'entrer en classe, je place une table dans le couloir pendant le cours, et il fait sa punition. Une fois finie, il peut entrer.

Cette approche est peu chronophage et donc, elle me permet de punir de manière assez massive.

Merci Kero.
Je ferai ainsi : si punition pas faite une fois, j'en remets une couche et sinon j'appellerai les parents car il n'y a pas de carnet dans mon lycée.

mafalda16 a écrit:@volny, en fait quelle réponse veux-tu qu'on t'adresse ? Tu écartes toutes les propositions qui te sont faites et tu t'arcboutes sur quelques faux principes.
Je résume.
Tu trouves que tes élèves ne sont pas assez attentifs mais tu refuses la fermeté car "ça ne se fait pas dans ton établissement".
Tu veux "couper le boulot" (sic) mais tu refuses de déconnecter ta boîte mail. Tu reproches à tes collègues de bosser quand ça leur chante mais tu revendiques, toi, de pouvoir le faire.
Tu reproches à certains collègues de ne pas envoyer tel doc pour ton cours du lundi matin. Personne ne t'oblige à attendre le doc d'un collègue, tu peux bien en produire un toi aussi et tu ne seras pas tributaire des horaires des autres.

Mais pas du tout!

Je n'ai jamais dit que je refusais la fermeté : j'explique les diverses sanctions de mon Etablissement.
Je n'ai absolument pas besoin du doc de cette collègue puisqu'avec ma binôme, on a déjà préparé notre heure d'orientation. bien avant.
Mais ,cette collègue est responsable orientation et est censée nous donner ces fameux documents à l'avance.

Je n'appelle jamais les parents pour me plaindre de leur enfant.
Eventuellement je leur propose une rencontre (avec un CDE selon le cas), mais j'ai appris que des gens qu'on dérange sur leur lieu de travail, ou chez eux, à un moment qui ne leur convient pas peuvent se montrer fort peu coopératifs.
Moi-même, d'ailleurs, je déteste qu'on m'emmerde chez moi. On n'est pas forcément bien reçu quand on s'y risque.

Nita a écrit:Je n'appelle jamais les parents pour me plaindre de leur enfant.
Eventuellement je leur propose une rencontre (avec un CDE selon le cas), mais j'ai appris que des gens qu'on dérange sur leur lieu de travail, ou chez eux, à un moment qui ne leur convient pas peuvent se montrer fort peu coopératifs.
Moi-même, d'ailleurs, je déteste qu'on m'emmerde chez moi. On n'est pas forcément bien reçu quand on s'y risque.

Je rebondis là dessus car je suis bien d'accord mais je trouve que c'est un peu la solution miracle pour les CPE... Quand on se plaint d'un élève que punitions, mots, colles ne changent rien... Réponse : vous avez appelé les parents ? En même temps à quoi sert le reste si les parents se bougent uniquement quand on les appelle ?
Je ne suis pas parent d'ado donc je ne me rends peut-être pas compte, mais ça m'interpelle.

Nita a écrit:Je n'appelle jamais les parents pour me plaindre de leur enfant.
Eventuellement je leur propose une rencontre (avec un CDE selon le cas), mais j'ai appris que des gens qu'on dérange sur leur lieu de travail, ou chez eux, à un moment qui ne leur convient pas peuvent se montrer fort peu coopératifs.
Moi-même, d'ailleurs, je déteste qu'on m'emmerde chez moi. On n'est pas forcément bien reçu quand on s'y risque.

De mon expérience à moi, un parent peu coopératif le sera quel que soit le moment où on l'appelle.

Personnellement, en tout cas, je n'ai pas ce problème lors de mes appels. Et si je passe par ce moyen, c'est bien parce que ça m'évite de devoir organiser de nombreuses réunions aussi inutiles que chronophage. Pourquoi prendre une heure pour régler un problème qui peut l'être en 5 minutes ?

Eh bien, parce que je n'aime pas me faire enguirlander au téléphone.

Cela dit Kero, cela signifie que nous n'avons pas eu les mêmes expériences en ce qui concerne un appel aux parents, j'avais suivi ce conseil, et je m'en suis mordu les doigts.
Et si je reçois un parent sur mon terrain il n'est pas dans le même état d'esprit que saisi chez lui au débotté.
Bref, je préfère cette solution, toi une autre, l'important, je crois, c'est de savoir ce que nous pratiquons et qui est efficace : chacun choisira la méthode qui lui convient.

J'ai lu ": ne double pas les punitions, tu vas perdre le fil", je le fais systématiquement, je n'ai jamais perdu le fil. (J'irais même jusqu'à penser WTF, en fait.)
Chacun pioche ce qui lui convient et ce qui correspond à son établissement dans ce que nous proposons ici.

henriette a écrit:

Caspar a écrit:

volny a écrit:Tout se fait par mail dans mon  lycée. C'est de pire en pire.
Le  Cde  ne nous parle plus que via un écran .

J'ai deux collègues qui ne doivent bosser que dans la.nuit de dimanche à lundi car je reçois des mails à 23h le dimanche avec des docs à utiliser  le lendemain à 8h00 pour l'heure de vie de classe!

ça les regarde, soit ils aiment travailler la nuit, ça existe, soit ils font ça pour épater la galerie.

Soit ils ont des enfants dont ils s'occupent dans la journée et ne peuvent travailler tranquillement que le soir, une fois la marmaille couchée, la cuisine rangée, la machine à laver étendue, etc.

Evidemment ; moi aussi, d'ailleurs, pendant le vrai confinement, je procédais ainsi, et envoyais le dimanche soir très tard le travail de la semaine, mais justement, les élèves avaient la semaine pour faire le travail, ce n'était pas des mails à consulter absolument avant le lundi 8h.

Moi je double les punitions ET j'appelle les parents (pas souvent parce que je suis une vraie phobique du téléphone... mais d'un côté c'est mieux, je pense que c'est comme pour tout, si on en abuse ça devient moins efficace).

Effectivement chacun prend ce qui lui convient le mieux. L'essentiel c'est de réagir, de ne faire ni rien ni trop, mais pour ce qui est de la façon exacte de réagir, à chacun de choisir celle qui lui convient.

Himpy a écrit:

Nita a écrit:Je n'appelle jamais les parents pour me plaindre de leur enfant.
Eventuellement je leur propose une rencontre (avec un CDE selon le cas), mais j'ai appris que des gens qu'on dérange sur leur lieu de travail, ou chez eux, à un moment qui ne leur convient pas peuvent se montrer fort peu coopératifs.
Moi-même, d'ailleurs, je déteste qu'on m'emmerde chez moi. On n'est pas forcément bien reçu quand on s'y risque.

Je rebondis là dessus car je suis bien d'accord mais je trouve que c'est un peu la solution miracle pour les CPE... Quand on se plaint d'un élève que punitions, mots, colles ne changent rien... Réponse : vous avez appelé les parents ? En même temps à quoi sert le reste si les parents se bougent uniquement quand on les appelle ?
Je ne suis pas parent d'ado donc je ne me rends peut-être pas compte, mais ça m'interpelle.

Qu'est-ce que ça peut me saouler ça ! Dans mon nouvel établissement, c'est tout le temps ça. "As-tu appelé les parents ?" Et même le PA m'a dit que la sanction dépendrait de la réaction de la famille au téléphone.

Ce n'est pas sérieux. Si je brûle un feu rouge, le gendarme n'appelle pas ma mère pour qu'elle me fasse la morale. Je prends une prune. Ca devrait être pareil dans les établissements. Tu enfreins le règlement intérieur, tu as une sanction ou une punition, notifiée aux parents.

Moi je suis parent d'ados. Je double systématiquement toutes les punitions que mes lardons reçoivent. Mais je n'ai pas à me substituer à l'autorité du collège ou du lycée.

Nita a écrit:Eh bien, parce que je n'aime pas me faire enguirlander au téléphone.

Cela dit Kero, cela signifie que nous n'avons pas eu les mêmes expériences en ce qui concerne un appel aux parents, j'avais suivi ce conseil, et je m'en suis mordu les doigts.
Et si je reçois un parent sur mon terrain il n'est pas dans le même état d'esprit que saisi chez lui au débotté.
Bref, je préfère cette solution, toi une autre, l'important, je crois, c'est de savoir ce que nous pratiquons et qui est efficace : chacun choisira la méthode qui lui convient.

J'ai lu ": ne double pas les punitions, tu vas perdre le fil", je le fais systématiquement, je n'ai jamais perdu le fil. (J'irais même jusqu'à penser WTF, en fait.)
Chacun pioche ce qui lui convient et ce qui correspond à son établissement dans ce que nous proposons ici.

A titre perso, quand j'appelle une famille, ce n'est pas pour enguirlander les parents, c'est pour leur expliquer de vive voix le comportement de leur enfant afin qu'ils puissent en discuter avec lui ou elle le soir. Effectivement, appeler des parents en étant agressif ne peut qu'être contre productif.

Sinon je suis assez d'accord avec le fait que les élèves devraient obéir et faire leur punition dans un établissement sans que les parents n'aient à s'en mêler.

Parent d'ados j'ai eu un appel pour chacun sur l'ensemble de leur scolarité et je dois avouer que cela a fait plus d'effet que des observations sur le carnet ou commentaires sur le bulletin, même si on en tenait compte. La honte, le côté exceptionnel peut-être ! On ne m'a pas enguirlandée mais ce fut un constat froid et implacable du comportement (bavardages qui perturbaient la classe). J'ai écouté, me suis excusée pour le comportement de ma fille ou de son frère et ai sévi derrière (avec lettre d'excuse de l'ado concerné au professeur ). Cela a duré à peine 3 minutes et c'était bien suffisant.

Je modère mon propre propos : avec les familles allophones c'est très bien le coup de fil.
Je vois Maikresse que cela a un intérêt... Peut-etre si cela reste exceptionnel ?
Mais moi ça me gonfle pas mal, peut être aussi parce que j'ai beaucoup d'élèves...