[2020-2021] Progression français 3e

@ThomCarver : je ne pense pas que ce soit un problème, ils ne voient jamais Voltaire au collège, quasiment. Mais en 2nde ce sera vu différemment de ce qui est fait en 3e. Je pense que tu peux t'affranchir de cette crainte. En tout cas je ne me formaliserais pas de cela.

Et quand bien même, deux contes de Voltaire à la suite, ça n'a, à ma connaissance, jamais provoqué d'overdose.

lulucastagnette a écrit:

marjolie.june a écrit:Merci pour ces réponses. Je continue à réfléchir... Pour la thématique "individu et pouvoir : agir dans la cité", qu'est-ce qu'on peut faire en théâtre à part Antigone (pièce que je n'aime pas plus que ça) ?

Je fais Les Justes que j'adore.

Je serais très curieuse de savoir comment tu procèdes : j’ai voulu le faire il y’a quelques temps et, à relire la pièce, je ne voyais vraiment pas comment aborder ces sujets avec des élèves si jeunes. J’ai eu peur des « débordements »...
Comment réagissent les élèves ?

Quand est-ce que le chapitre sur la Première Guerre mondiale est traité, à peu près en cours d'histoire-géo ? J'aimerais bien faire mon GT sur la Grande Guerre assez tôt dans l'année.

Premier chapitre d’histoire de l’année

marjolie.june a écrit:Quand est-ce que le chapitre sur la Première Guerre mondiale est traité, à peu près en cours d'histoire-géo ? J'aimerais bien faire mon GT sur la Grande Guerre assez tôt dans l'année.

Sauf si le prof débute par de la géographie ou de l'EMC, la Grande guerre est traitée en premier...c'est donc ma première séquence également

Les IO demandent, pour l'entrée "Se raconter, se représenter" d'étudier :
-un livre relevant de l'autobio ou du roman autobio (en lecture intégrale)
-OU des extraits d'oeuvres de différents siècles et genres, relevant de diverses formes du récit de soi et de l'autoportrait...

Or, la plupart des progs que je vois passer (ici ou ailleurs) ne proposent pas d'OI pour l'autobio. Est-ce à dire qu'on peut "se contenter" d'un GT et de donner une autobio en lecture cursive ?

Je donne les œuvres d’autobio en cursive avec exposé d’1/4 d’heure maxi (1 à 3 élèves). Pas de pauvrepoint ni de panneaux.

Pour ma part, ma progression s'établira ainsi logiquement :

VISIONS POÉTIQUES DU MONDE (GT)
Séquence n°1 : La peinture du monde en poésie
La poésie lyrique : une sublimation du réel ?
Etudes littéraires et/ou d'images : « Le Pélican » d'Alfred de Musset, 1835 ; « L’albatros » de Charles Baudelaire ; « Demain dès l’aube » de Victor Hugo ; - Le voyageur contemplant une mer de nuages de Caspar D. Friedrich ; « L’automne » d'Alphonse de Lamartine ; « Chanson d’automne » de Paul Verlaine ; « Automne malade » de Guillaume Apollinaire ; « La fin de l’automne » de Francis Ponge ; « Respire » de Mickey 3D.
Culture : Le lyrisme et ses origines.

SE RACONTER, SE REPRÉSENTER (GT)
Séquence n°2 : Le "je" dans tous ses états
Parler de soi dans la langue de l'autre : dissimulation ou dévoilement ?
Etudes littéraires et/ou d'images : Les Essais de Montaigne ; Les Confessions de Rousseau ; W ou le souvenir d’enfance de Georges Perec ; L’Âge d’homme de Michel Leiris ; Maus d'Art Spiegelman ; Autoportrait au collier d’épines et le colibri de Frida Kahlo.
Culture : La représentation de la mémoire dans l'Antiquité.
Lecture cursive : Le Journal d'Anne Franck d'Ari Folman et David Polonsky.

DÉNONCER LES TRAVERS DE LA SOCIÉTÉ (GT)
Séquence n°3 : Regards satiriques
La satire et l’humour : un éveil des consciences ?
Etudes littéraires et/ou d'images : Epigrammes de Martial ; « Gnathon » de Jean de La Bruyère ; « Mal bouffe et égoïsme » d'Erby Kezako ; Lettre XCIX de Montesquieu ; « De la mode » de Jean de La Bruyère ; Coiffure à l’échelle du XVIIIe siècle ; « Le Reflet » de Didier Daeninckx ; « Le geek, cet animal majestueux », Un odieux ***, 4 décembre 2009 ; Article du gorafi.fr, 16 juillet 2015 ; dessins de presse ; Yellow star de François Morel ; « Hashtag », de Fary.

DÉNONCER LES TRAVERS DE LA SOCIÉTÉ (OI)
Séquence n°4 : La Ferme des Animaux, Orwell
La Ferme des Animaux : un récit fabuleux ?
Etudes littéraires et/ou d'images : extraits des chapitres 1, 2, 7 et 10.
Culture : La propagande.
Lecture cursive : Matin Brun de Franck Pavloff.

DÉNONCER LES TRAVERS DE LA SOCIÉTÉ (GT)
Séquence n°5 : La force du "sexe faible"
L’existence féminine : libération des clichés ou révolte contre les inégalités ?
Etudes littéraires et/ou d'images : « J’aime pas les filles » de Foresti Party ; La femme gelée d'Annie Ernaux ; Publicité Moulinex ; Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ; Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges ; Lysistrata d'Aristophane ; Les filles aux mains jaunes de Michel Bellier ; Persepolis de Marjane Satrapi ; « Clémentine Delait, femme à barbe », Culottées, série animée adaptée de la BD de Pénélope Bagieu ; dessins de presse.

AGIR DANS LA CITÉ : INDIVIDU ET POUVOIR (OI)
Séquence n°6 (OI) : Antigone, Anouilh
Antigone : petite fille capricieuse ou héroïne tragique ?
Etudes littéraires et/ou d'images : Etude prologue et des confrontations avec Ismène, Créon et Le Garde + Les Fourberies de Scapin de Molière ; Antigone de Sophocle.
Culture : Le théâtre de l'Antiquité à nos jours.

VISIONS POÉTIQUES DU MONDE (OI)
Séquence n°7 : Paul et Virginie, Bernardin de Saint-Pierre
Paul et Virginie : une utopie amoureuse ?
Etudes littéraires et/ou d'images : La description de l'île de France ; les portraits de Paul et Virginie ; les raisons du départ de Virginie ; la mort de Virginie.
Culture : Le genre pastoral dans les arts.

PROGRES ET REVES SCIENTIFIQUES (GT)
Séquence n°8 : L'homme, de la terre au métal
Le savant : un créateur formidable ?
Etudes littéraires et/ou d'images : « La Genèse » ; « Pygmalion et Galathée » d'Ovide ; Les Aventures de Pinocchio de Carlo Collodi ; Prométhée de Sylvie Baussier ; Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley ; L’île du docteur Moreau de H. G. Wells ; L’Eve future d'Auguste de Villiers de l’Isle-Adam ; Umbrella Academy de Steve Blackman ; photogrammes de films.
Lecture cursive : La Peste écarlate de Jack London.

C’est un beau programme mais je crains que tu ne puisses le faire complètement. Avec notre pauvre horaire en 3e, et le temps consacré à la grammaire, ça va très vite.

Logiquement, tout devrait tenir ! Cette année, je suis parvenu, avec la situation à en réaliser 7 sur les 8 initialement prévues... Donc, ça doit pouvoir être faisable

Superbe progression mais qui relève purement de l'utopie à mon avis. C'est mieux de prévoir trop que pas assez mais il va falloir sabrer !

Mais... Réaliser 7/8 séquences avec deux mois à distance et des effectifs réduits à la fin de l'année s'est très bien passé... Je ne vois donc pas où est cette utopie mentionnée...

ThomCarver a écrit:

Je ne vois pas comment tu peux proposer autant de textes à l'étude en y incluant la grammaire... Ou bien tes études durent vingt minutes. Tu peux aussi étudier tes textes sous formes de corpus.
Il faudra me donner ta recette magique ! En 3ème, j'aime approfondir l'étude donc c'est souvent deux h/texte... Nous avons 4.5h par semaine.
J'aimerais bien que tu nous éclaires ! C'est mathématiquement impossible.
PS : je ne comprends pas le rapport entre Antigone et Les Fourberies (pièce ultra étudiée en 5ème)

Avec ma formation de l'an dernier, j'ai compris qu'une étude d'un texte, comparée ou non d'ailleurs, peut se faire en deux heures. Mais cela ne doit pas être systématique... beaucoup de mes textes sont donc étudiés en une heure. L'enjeu n'étant pas de procéder à une étude détaillée de l'extrait mais bel et bien d'en ressortir les éléments principaux au regard de la problématique générale... Du coup, le raisonnement mathématique peut être revu

Pour Scapin, c'est effectivement un texte très étudié (je la fais en 5e également) : le rapport s'établit entre le Prologue d'Antigone et les scènes d'exposition de Scapin. Cela permet aux élèves de voir la modernité de la pièce d'Anouilh...

Je pense comme ThomCarver. Étudier un texte prend du temps et la grammaire aussi. Je partage l’horaire entre grammaire et textes et je finis toujours à la bourre mes cinq/six chapitres (6 avec une bonne classe qui a des bases solides en grammaire). Cette année, je m’en suis tenue à cinq chapitres et beaucoup de grammaire pendant le confinement. Je lisais les mails des élèves en me demandant si le français était leur langue maternelle !

Tout dépend de ce qu'on souhaite réellement étudier en grammaire avec les élèves... Au regard de l'imbuvable programme, je préfère réellement éliminer certaines parties de celui-ci pour me concentrer sur les bases. Quand on voit ce qui est demandé au DNB, on est en mesure de l'alléger consciemment...

Lafale a écrit:Tout dépend de ce qu'on souhaite réellement étudier en grammaire avec les élèves... Au regard de l'imbuvable programme, je préfère réellement éliminer certaines parties de celui-ci pour me concentrer sur les bases. Quand on voit ce qui est demandé au DNB, on est en mesure de l'alléger consciemment...

Je vais répondre à ce que j'ai graissé, qui me fait proprement hurler de la part d'un professeur de lettres. La grammaire n'est pas une annexe à l'étude des textes, on ne fait pas "plein de textes saupoudrés (oui car autant de séquences, avec études de textes, rédactions etc., ça me paraît difficile à moins de décider effectivement de ne pas faire étudier les mouvements et les replis du texte) + un peu de grammaire car ça suffira bien pour le DNB".

1. Le programme en grammaire est assez complet (pas "imbuvable", complet) : il y a une raison à cela, et elle est simple : on est en droit d'attendre d'un élève en fin de 3e qu'il connaisse le système de la langue et ses mécanismes de manière précise (pas seulement qu'il sache parler, parce que normalement ça c'est déjà le cas). Notre travail est de fonder un enseignement progressif de ce programme.
2. Les bases sont nécessaires, évidemment, mais elles sont... des bases, donc appelées à être surmontées, comme les fondations d'une maison, de murs. Si tu supprimes les murs je ne vois même pas l'intérêt de faire des fondations puisque de toute façon tu fiches en l'air la maison.
3. On ne prépare pas un élève de 3e au DNB, on le prépare au lycée et de manière générale, on essaie de lui permettre d'avoir une bonne compréhension de sa langue maternelle. Le DNB appelle des exercices précis (dictée, récriture etc.), mais le DNB ne peut être une excuse pour ne plus avoir d'exigences. Je renvoie aussi à mon point 1, qui doit à mon avis être ce qui guide l'enseignement de la grammaire.

FoP a tout bien dit !  

Fires of Pompeii a écrit:

Lafale a écrit:Tout dépend de ce qu'on souhaite réellement étudier en grammaire avec les élèves... Au regard de l'imbuvable programme, je préfère réellement éliminer certaines parties de celui-ci pour me concentrer sur les bases. Quand on voit ce qui est demandé au DNB, on est en mesure de l'alléger consciemment...

Je vais répondre à ce que j'ai graissé, qui me fait proprement hurler de la part d'un professeur de lettres. La grammaire n'est pas une annexe à l'étude des textes, on ne fait pas "plein de textes saupoudrés (oui car autant de séquences, avec études de textes, rédactions etc., ça me paraît difficile à moins de décider effectivement de ne pas faire étudier les mouvements et les replis du texte) + un peu de grammaire car ça suffira bien pour le DNB".

1. Le programme en grammaire est assez complet (pas "imbuvable", complet) : il y a une raison à cela, et elle est simple : on est en droit d'attendre d'un élève en fin de 3e qu'il connaisse le système de la langue et ses mécanismes de manière précise (pas seulement qu'il sache parler, parce que normalement ça c'est déjà le cas). Notre travail est de fonder un enseignement progressif de ce programme.
2. Les bases sont nécessaires, évidemment, mais elles sont... des bases, donc appelées à être surmontées, comme les fondations d'une maison, de murs. Si tu supprimes les murs je ne vois même pas l'intérêt de faire des fondations puisque de toute façon tu fiches en l'air la maison.
3. On ne prépare pas un élève de 3e au DNB, on le prépare au lycée et de manière générale, on essaie de lui permettre d'avoir une bonne compréhension de sa langue maternelle. Le DNB appelle des exercices précis (dictée, récriture etc.), mais le DNB ne peut être une excuse pour ne plus avoir d'exigences. Je renvoie aussi à mon point 1, qui doit à mon avis être ce qui guide l'enseignement de la grammaire.

Nous sommes d'accord dans l'absolu et je me suis peut-être mal exprimé lors de la rédaction de mon post.
Mes points de langue (je maintiens l'imbuvable d'un point de vue de certains élèves...) sont bien entendus étudiés en rapport avec les textes de la séquence. Je ne découpe jamais ma semaine en langue / littérature mais bel et bien en progression partant du texte vers la grammaire ou inversement... En ce qui concerne les bases, elles paraissent essentielles pour redémarrer l'année, pour revoir des notions oubliées... A quoi bon étudier le subjonctif plus-que-parfait si l'élève ne sait même pas le conjuguer au présent ? Finir le programme de langue pour le finir est à mon goût contre-productif, notamment pour la suite...

On ne peut donc, à mon avis, pas baser notre programme uniquement sur cette grammaire et y accorder une importance beaucoup plus importante que la littérature. La grammaire est importante, c'est indéniable, pour l'entrée au lycée mais pas que. Tous les collégiens ne sont pas des futurs lycéens d'ailleurs. Il me semble qu'un bagage culturel et littéraire est tout aussi important.

Néanmoins, de là à hurler, le mot est fort. Nous avons tous des pratiques d'enseignement différentes mais la tolérance dans ces pratiques semble être également un point qui nous différencie.

Je ne sais pas dans quel établissement tu enseignes, Lafale, mais même moi qui ai quitté la REP depuis quelques années pour un établissement plus hétérogène, je constate que nos élèves, y compris les pas mauvais, ont des lacunes terribles en langue, en vocabulaire, mais aussi en syntaxe. Leur expression orale et écrite s'en ressent dramatiquement. Ils ont un besoin cru de travailler leur grammaire, en lien avec l'écriture et la construction du sens des phrases. 
Ce n'est pas pour rien que les programmes de grammaire sont aussi complets, pas pour rien non plus qu'on a réintroduit la grammaire au lycée. Tu ne peux pas passer toute une partie des programmes officiels par pertes et profits au motif que "vu ce qu'on leur demande au DNB". La langue est le véhicule de la pensée. Quand tes élèves sont, faute d'une grammaire structurée, incapables d'aligner quelques phrases de façon cohérente, c'est toute leur capacité à penser qui s'en trouve réduite. 
Il est indispensable de consacrer du temps à cet enseignement. Nous n'avons pas plus à "éliminer certaines parties" de cet enseignement que de l'enseignement de la littérature. Pour ma part, je m'efforce d'équilibrer les deux domaines dans la semaine : 2h pour la langue, et 2h30 pour les textes et l'écriture. Nous sommes nombreux à penser ainsi qu'on ne peut pas avancer correctement avec une jambe sensiblement plus courte que l'autre, et c'est pourquoi tes 8 séquences en étonnent plus d'un. Moi non plus, je ne parviens pas à en faire plus de 6 dans l'année (sauf à prévoir un travail très court sur un film, par exemple).
Il paraît difficile de consacrer moins de temps à la grammaire sans priver les élèves du contenu prévu par les textes.

Mais en réalité, avez-vous cherché à comprendre la durée et les modalités de ces séquences avant d'émettre de tels avis ?

LE BO préconise : Au collège, ces leçons de grammaire et de vocabulaire doivent être poursuivies avec une fréquence hebdomadaire pour une durée d'au moins une heure trente sur les 4 h 30 en classes de 6e, 5e et 4e et les 4 heures en classe de 3e consacrées chaque semaine à l'enseignement du français.

C'est exactement ce que je fais en arrivant à mes 7-8 séquences Une séquence pouvant s'étendre d'une à quatre semaines...

Euh... Une petite question : vous avez tous 4.5 h par semaine en 3e ?

*Ombre* a écrit:Pour ma part, je m'efforce d'équilibrer les deux domaines dans la semaine : 2h pour la langue, et 2h30 pour les textes et l'écriture.

Et encore, *Ombre*, on a 4h par semaine en 3e...!