- User10247Niveau 8
Bonjour,
Je me permets d'ouvrir ce topic pour recueillir vos avis et conseils avisés concernant une situation épineuse que je rencontre actuellement avec l'un de mes élèves ayant obtenu satisfaction sur Parcoursup.
Je vous dresse le portrait pour que vous puissiez vous faire un avis sur ce dont il est question :
Je suis professeure principal d'un élève brillant de Terminale S, il s'agit d'un élève sympathique, bosseur et sociable (et un petit peu trop bavard sur les bords ).
Lors de l'ouverture de ParcourSup, je lui ai appris l'existence de la filière CPGE dont il ignorait tout, nous avons donc pris du temps pour discuter de son avenir, ses perspectives d'études supérieures. Il a tout de suite été séduit par le concept de la CPGE, en particulier de pouvoir bénéficier d'un encadrement et d'une formation de qualité afin d'exprimer pleinement son potentiel : on sent bien qu'il ronge son frein depuis le début de l'année, ce petit. Après l'avoir conseillé, accompagné et aidé à remplir ParcourSup, les résultats tombent donc le 19 mai.
Mon élève a été accepté dans une prépa parisienne prestigieuse et a même obtenu l'internat qui allait avec : un rêve pour bon nombre d'étudiants !
Le bémol (et il est de taille) : ses parents refusent de le laisser partir étudier sous prétexte que la distance n'est pas raisonnable (plus de 500 km) et ce, en dépit du fait qu'il ait obtenu l'internat. Décision incompréhensible à ses yeux, et à ceux de son équipe enseignante... Il est bien évidemment hors de question de laisser filer une telle opportunité : aller dans cet établissement et suivre l'enseignement qui y est dispensé, c'est partir avec un avantage indéniable dans sa future vie professionnelle (et sur son CV !).
Bref, il cherche des arguments à opposer à ses parents et là j'avoue que je sèche.
J'ai employé le mot "prétexte" car pour moi il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un prétexte masquant la peur irrationnelle de laisser partir son enfant : avez-vous déjà eu écho ou vécu une pareille situation ? Comment avez-vous réagi, le cas échéant ?
Je précise que je me suis déjà interrogée sur le rôle que j'avais à jouer dans tout ça mais je ne peux résolument abandonner cet élève qui cherche désespérément à convaincre ses parents, cela me ferait vraiment de la peine de le voir se saborder pour satisfaire l'angoisse de ses parents. Parents que j'ai déjà rencontrés : ils sont plutôt du genre étouffants avec leur enfant (je reste volontairement vague pour ne pas trahir mon anonymat)
Merci d'avance à tout ceux qui pourront l'aider,
Florine98.
Je me permets d'ouvrir ce topic pour recueillir vos avis et conseils avisés concernant une situation épineuse que je rencontre actuellement avec l'un de mes élèves ayant obtenu satisfaction sur Parcoursup.
Je vous dresse le portrait pour que vous puissiez vous faire un avis sur ce dont il est question :
Je suis professeure principal d'un élève brillant de Terminale S, il s'agit d'un élève sympathique, bosseur et sociable (et un petit peu trop bavard sur les bords ).
Lors de l'ouverture de ParcourSup, je lui ai appris l'existence de la filière CPGE dont il ignorait tout, nous avons donc pris du temps pour discuter de son avenir, ses perspectives d'études supérieures. Il a tout de suite été séduit par le concept de la CPGE, en particulier de pouvoir bénéficier d'un encadrement et d'une formation de qualité afin d'exprimer pleinement son potentiel : on sent bien qu'il ronge son frein depuis le début de l'année, ce petit. Après l'avoir conseillé, accompagné et aidé à remplir ParcourSup, les résultats tombent donc le 19 mai.
Mon élève a été accepté dans une prépa parisienne prestigieuse et a même obtenu l'internat qui allait avec : un rêve pour bon nombre d'étudiants !
Le bémol (et il est de taille) : ses parents refusent de le laisser partir étudier sous prétexte que la distance n'est pas raisonnable (plus de 500 km) et ce, en dépit du fait qu'il ait obtenu l'internat. Décision incompréhensible à ses yeux, et à ceux de son équipe enseignante... Il est bien évidemment hors de question de laisser filer une telle opportunité : aller dans cet établissement et suivre l'enseignement qui y est dispensé, c'est partir avec un avantage indéniable dans sa future vie professionnelle (et sur son CV !).
Bref, il cherche des arguments à opposer à ses parents et là j'avoue que je sèche.
J'ai employé le mot "prétexte" car pour moi il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un prétexte masquant la peur irrationnelle de laisser partir son enfant : avez-vous déjà eu écho ou vécu une pareille situation ? Comment avez-vous réagi, le cas échéant ?
Je précise que je me suis déjà interrogée sur le rôle que j'avais à jouer dans tout ça mais je ne peux résolument abandonner cet élève qui cherche désespérément à convaincre ses parents, cela me ferait vraiment de la peine de le voir se saborder pour satisfaire l'angoisse de ses parents. Parents que j'ai déjà rencontrés : ils sont plutôt du genre étouffants avec leur enfant (je reste volontairement vague pour ne pas trahir mon anonymat)
Merci d'avance à tout ceux qui pourront l'aider,
Florine98.
- ProvenceEnchanteur
Florine98 a écrit:
Le bémol (et il est de taille) : ses parents refusent de le laisser partir étudier sous prétexte que la distance n'est pas raisonnable (plus de 500 km) et ce, en dépit du fait qu'il ait obtenu l'internat.
Le PP peut-il contacter les parents de cet élève? Il faudrait peut-être discuter avec eux pour leur demander de définir ce qu'est une distance raisonnable et en quoi celle-ci est déraisonnable. Ça pourrait permettre de lever certaines appréhensions.
- TFSFidèle du forum
C'est @Florine98, la PP...
Je te conseillerais de mettre ton Proviseur dans la boucle et de lui demander de t'appuyer.
Je te conseillerais de mettre ton Proviseur dans la boucle et de lui demander de t'appuyer.
- MarxouHabitué du forum
Je trouve cette histoire terrible, tragique, avec des conséquences probablement dévastatrices sur le long terme, quelle que soit la décision prise.ça doit être terrible pour le gamin.
Comment ces parents peuvent-ils dysfonctionner à ce point?
Par curiosité, peut-être pour mieux comprendre ( ou pas?), quel est le profil socioprofessionnel de cette famille?
Comment ces parents peuvent-ils dysfonctionner à ce point?
Par curiosité, peut-être pour mieux comprendre ( ou pas?), quel est le profil socioprofessionnel de cette famille?
- User10247Niveau 8
Nous sommes deux PP, je suis la PP principale épaulée par un co-PP qui, de son propre aveu n'y connaît pas grand chose aux CPGE : il est bien en peine de devoir argumenter même s'il voit à peu près les tenants et aboutissants. La situation est d'autant plus épineuse que les parents ne sont pas au courant que nous sommes "dans la confidence", du coup c'est un peu délicat de leur téléphoner (du moins maintenant) pour leur dire que nous savons. Nous craignons de les braquer et que cela se révèle improductif.
J'avais dans l'idée de rassembler de tous les arguments que je pouvais glaner afin de bétonner mon discours : nous préférons être sûrs de notre coup avant de passer à l'action.
D'après mon élève, ses parents n'accepteraient la CPGE que si elle est dans la région :
Ce qui d'une part ne change rien : si elle est à l'autre bout de la région, il devrait quand même aller en internat.
D'autre part cela n'est même pas envisageable : il a obtenu le reste de ses voeux (CPGE régionales) mais sans internat. Il est assez mal placé dans la liste d'appel pour prétendre raisonnablement à un internat.
Ils sont plutôt partant pour l'envoyer dans le voeu de secours qu'il a effectué : la fac de sa ville, dans une filière qui ne l'intéresse pas spécialement... Au moins d'après eux, il pourra rentrer tous les soirs à la maison.
Nous avons parfaitement conscience de l'angoisse que peut générer un tel déménagement mais là il s'agit de sa scolarité (et dans un prestigieux établissement, qui plus est), alors ça vaut bien quelques sacrifices.
Le plus embêtant dans tout ça, c'est qu'ils ont financièrement les moyens de le faire. Le seul obstacle, c'est de couper le cordon j'ai l'impression.
Nous lui avons conseillé pour l'instant de maintenir son voeu (la deadline étant ce soir) en attendant de voir s'il peut obtenir une des CPGE régionales en internat : mais même s'il l'obtenait (ce qui n'est pas sûr), ce n'est qu'un pis-aller, les parents refuseront de toute façon, je pense.
Peut-être certains profs ont-ils éprouvé les mêmes difficultés avec leurs enfants ?
@Marxou : La mère est fonctionnaire et le père, on ne sait pas vraiment... Ce sont des gens sympathiques mais terriblement envahissants dans la scolarité de leur enfant, la mère semble être angoissée à l'idée de quitter son fils (je ne vous raconte pas la galère pendant les voyages scolaires...), ce qui est d'autant plus étonnant que l'enfant est plutôt très autonome pour son âge et assez débrouillard : c'est typiquement le gosse pour lequel je ne me ferais aucun souci...
J'avais dans l'idée de rassembler de tous les arguments que je pouvais glaner afin de bétonner mon discours : nous préférons être sûrs de notre coup avant de passer à l'action.
D'après mon élève, ses parents n'accepteraient la CPGE que si elle est dans la région :
Ce qui d'une part ne change rien : si elle est à l'autre bout de la région, il devrait quand même aller en internat.
D'autre part cela n'est même pas envisageable : il a obtenu le reste de ses voeux (CPGE régionales) mais sans internat. Il est assez mal placé dans la liste d'appel pour prétendre raisonnablement à un internat.
Ils sont plutôt partant pour l'envoyer dans le voeu de secours qu'il a effectué : la fac de sa ville, dans une filière qui ne l'intéresse pas spécialement... Au moins d'après eux, il pourra rentrer tous les soirs à la maison.
Nous avons parfaitement conscience de l'angoisse que peut générer un tel déménagement mais là il s'agit de sa scolarité (et dans un prestigieux établissement, qui plus est), alors ça vaut bien quelques sacrifices.
Le plus embêtant dans tout ça, c'est qu'ils ont financièrement les moyens de le faire. Le seul obstacle, c'est de couper le cordon j'ai l'impression.
Nous lui avons conseillé pour l'instant de maintenir son voeu (la deadline étant ce soir) en attendant de voir s'il peut obtenir une des CPGE régionales en internat : mais même s'il l'obtenait (ce qui n'est pas sûr), ce n'est qu'un pis-aller, les parents refuseront de toute façon, je pense.
Peut-être certains profs ont-ils éprouvé les mêmes difficultés avec leurs enfants ?
@Marxou : La mère est fonctionnaire et le père, on ne sait pas vraiment... Ce sont des gens sympathiques mais terriblement envahissants dans la scolarité de leur enfant, la mère semble être angoissée à l'idée de quitter son fils (je ne vous raconte pas la galère pendant les voyages scolaires...), ce qui est d'autant plus étonnant que l'enfant est plutôt très autonome pour son âge et assez débrouillard : c'est typiquement le gosse pour lequel je ne me ferais aucun souci...
- ProvenceEnchanteur
Pour le coup de fil, tu peux jouer la naïve et appeler sous prétexte de prendre des nouvelles de l’affectation.
- BoubouleDoyen
Le proviseur ? Argument d'autorité ("faites pas les c....").
- ernyaFidèle du forum
C'est délicat parce c'est avant tout une décision qui appartient au gamin (et à sa famille puisqu'il n'est pas indépendant financièrement). Le prof n'a pas trop son mot à dire là-dedans.
Les arguments seront difficiles à trouver si l'obstacle reste la distance.
A part redire qu'il est pris sur X personnes, qu'il sera dans une des meilleures prépas et donc aura plus de chance d'être pris ensuite dans une grande école vu les taux d'admission des grandes prépas parisiennes.
Je crois surtout que c'est le gamin qui peut trouver les mots (puisque le problème est plus affectif que rationnel), il devrait jouer sur le fait que la fac ne l'intéresse pas, qu'il sera malheureux, qu'il regrettera de ne pas avoir saisi sa chance (bref jouer l'affect contre l'affect).
Les arguments seront difficiles à trouver si l'obstacle reste la distance.
A part redire qu'il est pris sur X personnes, qu'il sera dans une des meilleures prépas et donc aura plus de chance d'être pris ensuite dans une grande école vu les taux d'admission des grandes prépas parisiennes.
Je crois surtout que c'est le gamin qui peut trouver les mots (puisque le problème est plus affectif que rationnel), il devrait jouer sur le fait que la fac ne l'intéresse pas, qu'il sera malheureux, qu'il regrettera de ne pas avoir saisi sa chance (bref jouer l'affect contre l'affect).
- Pat BÉrudit
J'ai vécu ça... en tant qu'élève. Mon père ne voyait pas pourquoi je voulais partir étudier en prépa prestigieuse à Lyon alors qu'il y en avait une (très basique) dans la petite ville voisine. J'ai bataillé mais jais j'ai eu le dernier mot (je n'ai tout de même pas osé envisager Paris et personne ne me l'a conseillé à l'époque, j'aurais pourtant pu). Le côté "prestige", la fierté devant une orientation si sélective, ont vaincu sa peur de me voir partir trop loin.
Dans cette peur, il doit y avoir l'idée qu'ils ne seront pas là si leur chérubin a besoin de quoi que ce soit, qu'ils ne pourront pas l'aider, un mélange de possessivité et d'inquiétude parentale ordinaire.
Il peut y avoir, aussi, la peur du coût de la vie, des transports, s'ils n'ont pas trop les moyens ; la peur de ne plus voir leur enfant qu'une fois par mois puisqu'il ne pourra pas payer son train ?
Sinon, un argument peut-être valable : il y a distance en km et distance en heures. Paris est facilement accessible en TGV de n'importe où, ce n'est donc pas si loin et inaccessible que ça. Il pourra rentrer tous les WE. Et comment auraient-ils réagi si leur enfant avait insisté pour faire une année d'étude à l'étranger pour parfaire son anglais?
Après... s'ils sont sur le modèle de mon père, il faut insister sur le côté prestige. Mon père n'avait jamais entendu parler de CPGE, heureusement une de ses soeurs connaissait et vantait la chance qu'on avait d'être pris là-bas. Il faut qu'il prenne conscience que c'est une chance exceptionnelle, que beaucoup d'autres élèves en rêveraient, que son fils a été jugé largement au-dessus du lot, brillamment sélectionné, qu'il ne peut pas laisser passer cette chance incroyable que tant d'autres envient... Bon, là, il y a le risque qu'il n'en saisisse absolument pas l'importance, et qu'il se retranche derrière "il y en a d'autres moins loin". Mais le côté prestige, le fait qu'avec cette prépa, il est sûr d'entrer dans les meilleures écoles, et d'avoir ensuite un emploi prestigieux... ça peut aider. Bien expliquer qu'une petite prépa ne prépare pas aux mêmes concours, aux mêmes écoles, et qu'il n'aura pas du tout les mêmes débouchés (bref, noircir le tableau).
Sinon... il reste le passage en force : le fils est-il majeur ? Boursier et capable d'être un peu autonome financièrement ? (mon mari a fait ce genre de passage en force, mais pas pour une prépa, pour une formation où il pouvait travailler un peu à côté comme surveillant d'internat... et ses parents ont fini par accepter son choix, mais lui n'a plus jamais voulu accepter un seul sou venant d'eux)
Edit : j'ai lu ton message récent... Et c'est clairement le côté "peur de la séparation" qui prime. Et là, c'est au gosse d'insister pour dire qu'il veut partir, ne pas rentrer tous les soirs, vivre sa vie, qu'ils doivent lui faire confiance, que s'ils refusent il le vivra comme un manque de confiance, mais aussi comme un refus de le laisser gérer son orientation, qu'il ne pourra pas leur pardonner... bref, jouer l'affect...
Dans cette peur, il doit y avoir l'idée qu'ils ne seront pas là si leur chérubin a besoin de quoi que ce soit, qu'ils ne pourront pas l'aider, un mélange de possessivité et d'inquiétude parentale ordinaire.
Il peut y avoir, aussi, la peur du coût de la vie, des transports, s'ils n'ont pas trop les moyens ; la peur de ne plus voir leur enfant qu'une fois par mois puisqu'il ne pourra pas payer son train ?
Sinon, un argument peut-être valable : il y a distance en km et distance en heures. Paris est facilement accessible en TGV de n'importe où, ce n'est donc pas si loin et inaccessible que ça. Il pourra rentrer tous les WE. Et comment auraient-ils réagi si leur enfant avait insisté pour faire une année d'étude à l'étranger pour parfaire son anglais?
Après... s'ils sont sur le modèle de mon père, il faut insister sur le côté prestige. Mon père n'avait jamais entendu parler de CPGE, heureusement une de ses soeurs connaissait et vantait la chance qu'on avait d'être pris là-bas. Il faut qu'il prenne conscience que c'est une chance exceptionnelle, que beaucoup d'autres élèves en rêveraient, que son fils a été jugé largement au-dessus du lot, brillamment sélectionné, qu'il ne peut pas laisser passer cette chance incroyable que tant d'autres envient... Bon, là, il y a le risque qu'il n'en saisisse absolument pas l'importance, et qu'il se retranche derrière "il y en a d'autres moins loin". Mais le côté prestige, le fait qu'avec cette prépa, il est sûr d'entrer dans les meilleures écoles, et d'avoir ensuite un emploi prestigieux... ça peut aider. Bien expliquer qu'une petite prépa ne prépare pas aux mêmes concours, aux mêmes écoles, et qu'il n'aura pas du tout les mêmes débouchés (bref, noircir le tableau).
Sinon... il reste le passage en force : le fils est-il majeur ? Boursier et capable d'être un peu autonome financièrement ? (mon mari a fait ce genre de passage en force, mais pas pour une prépa, pour une formation où il pouvait travailler un peu à côté comme surveillant d'internat... et ses parents ont fini par accepter son choix, mais lui n'a plus jamais voulu accepter un seul sou venant d'eux)
Edit : j'ai lu ton message récent... Et c'est clairement le côté "peur de la séparation" qui prime. Et là, c'est au gosse d'insister pour dire qu'il veut partir, ne pas rentrer tous les soirs, vivre sa vie, qu'ils doivent lui faire confiance, que s'ils refusent il le vivra comme un manque de confiance, mais aussi comme un refus de le laisser gérer son orientation, qu'il ne pourra pas leur pardonner... bref, jouer l'affect...
- Gilles B.Niveau 7
Est-il majeur ?
- MarxouHabitué du forum
Les parents ont beau être "sympathiques", ils font preuve d'une violence inouïe; je ne vais pas verser dans la psy de comptoir (enfin si, sans doute), mais, encore une fois, sous prétexte d'inquiétude et de sollicitude abusives, empêcher le gamin (adulte) de voler de ses propres ailes et de choisir sa voie (alors même que l'argument financier n'entre pas jeu) est terrible, dévastateur. C'est intolérable.
- ernyaFidèle du forum
On peut le penser très fort, de là à le conseiller au gamin...Pat B a écrit:
Sinon... il reste le passage en force : le fils-il est majeur ? Boursier et capable d'être un peu autonome financièrement ? (mon mari a fait ce genre de passage en force, mais pas pour une prépa, pour une formation où il pouvait travailler un peu à côté comme surveillant d'internat... et ses parents ont fini par accepter son choix, mais lui n'a plus jamais voulu accepter un seul sou venant d'eux)
- Pat BÉrudit
ernya a écrit:On peut le penser très fort, de là à le conseiller au gamin...Pat B a écrit:
Sinon... il reste le passage en force : le fils est-il majeur ? Boursier et capable d'être un peu autonome financièrement ? (mon mari a fait ce genre de passage en force, mais pas pour une prépa, pour une formation où il pouvait travailler un peu à côté comme surveillant d'internat... et ses parents ont fini par accepter son choix, mais lui n'a plus jamais voulu accepter un seul sou venant d'eux)
On ne peut pas le conseiller, c'est clair, pas comme ça. On peut juste lui dire "c'est ton avenir et c'est à toi de le choisir, il faut que tes parents l'acceptent"... et éventuellement évoquer le cas de personnes qui ont décidé de voler de leur propres ailes en travaillant à côté ; mais travailler à côté, en prépa, c'est pas trop faisable... donc ça ne fonctionnera pas. Il faut qu'il convainque ses parents. Que ceux-ci comprennent qu'ils sont en train de sacrifier plein de possibilités d'avenir pour leur gosse...
(et j'ai fait une coquille dans mon post précédent, je corrige...)
- DorineHabitué du forum
Il faudrait qu'ils comprennent que 500km ce n'est rien du tout, qu'il pourra rentrer lors des vacances scolaires et peut-être insister sur le fait que de nombreux étudiants quittent carrément leur pays, changent de continent pour faire des études. Si les parents acceptent cet éloignement c'est pour l'intérêt de leur enfant.
- VerduretteModérateur
Une des solutions les plus efficaces est de trouver un référent à Paris en qui les parents aient confiance, et qui sera le "garant psychologique" que cela va bien se passer. Il faut voir avec l'élève : un parent, un ami d'ami ... que sais-je, cela rassurera les parents. Cela peut être un de vos amis à vous, professeurs, même si c'est un peu moins confortable pour vous. Mais cela vaut le coup de travailler la question avec les parents, ils doivent être encore dans la confusion de l'annonce soudaine et une peur irrationnelle... ils ont tout de même accepté que leur fils fasse cette demande, non ? (mais sans doute n'y croyaient-ils pas ? )
- MarxouHabitué du forum
Si je comprends bien, ce n'est même pas l'argument financier qui entre en jeu mais le désir que le gamin rentre tous les soirs chez papa-maman, ce qui équivaut à lui interdire une vie d'adulte "autonome", étudiante, hors du regard des parents. Cette histoire me touche beaucoup, car j'y ai été confronté: pas moi personnellement, mais je sais par expérience que ce type de comportement "prédateur" des parents (sous des airs pseudo-responsables et plein de "sollicitude étouffante) cause énormément de dégâts chez l'ado-adulte en question. Quelqu'un évoquait plus haut la possibilité que ce dernier se saborde, par culpabilité, s'il osait s'opposer aux desiderata de ses parents. L'attitude de ces derniers relève de la psy selon moi. Encore une fois, cette histoire me fait frémir, car elle plus fréquente qu'on ne le croit et qu'elle est d'une très grande violence.
- InvitéInvité
Ce sujet me ramène des années en arrière...Je n'ai jamais osé songer à une prépa mais en Terminale, je voulais faire comme mes copines: être étudiante l'année d'après dans la grosse ville, prendre le train, vivre sans mes parents...Il n'y a pas eu de disputes avec mes parents mais des non-dits et pas de discussions possibles . Je n'ai pas pensé à demander l'appui de mes profs, peut-être ne voulais-je pas avoir "la honte", peut-être ne voulais-je pas entendre le non de mes parents (qui toujours ont évoqué avec certitude la petite fac de la petite ville à moins de 30 minutes de la maison), le "elle n'est pas débrouillarde" etc...Je suis allée dans la petite fac, ambiance sans trop de compétition, impression d'être dans une classe de lycée à peine plus grande, moi y allant sans plaisir d'étudier même si j'ai eu toutes mes années.
Peut-être une porte de sortie pour ce jeune: aller à la fac un an (si possible dans un cursus "utile" pour la prépa), prendre un petit boulot à côté pour avoir de l'argent à lui, montrer à ses parents qu'il se débrouille, aller avec eux dans la ville de la prépa pour les préparer à l'idée et l'an prochain retenter sa chance.
Peut-être une porte de sortie pour ce jeune: aller à la fac un an (si possible dans un cursus "utile" pour la prépa), prendre un petit boulot à côté pour avoir de l'argent à lui, montrer à ses parents qu'il se débrouille, aller avec eux dans la ville de la prépa pour les préparer à l'idée et l'an prochain retenter sa chance.
- RaptorWillNiveau 9
Une question comme ça: pourquoi l'avoir convaincu d'aller absolument en prépa ? La fac c'est pas envisageable ?
- User10247Niveau 8
Merci pour vos retours !
Alors, l'élève n'est pas majeur, une marge de manoeuvre en moins...!
On a évidemment envisagé la possibilité d'un manque d'information des parents à propos des CPGE parisiennes, ce qui pourrait expliquer certaines réticences. Cela fait donc partie des angles d'attaque retenus : on va axer le discours sur la chance exceptionnelle que constitue son admission dans l'établissement en question, de ce que cela impliquait concrètement : on s'est même renseignés sur les personnalités ayant usé leur fond de culotte là-bas, c'est vous dire. Mais j'imagine déjà que mon élève a dû leur dire...
Je retiens l'argument du TGV, la distance en km ne représente rien, il faut raisonner en termes d'heures et effectivement ce n'est pas grand chose : 3 heures, maximum..
On avait également pensé au fait que de toute façon, s'il allait à l'internat dans une CPGE régionale, il n'aurait de toute façon pas le temps de rentrer chez lui, étant donné la masse de travail en CPGE : qu'il aille à Paris ou à côté, ça ne change finalement pas grand chose du point de vue de la logistique, en revanche ça change tout en terme de préparation aux concours...
J'ai moi aussi pensé à lui conseiller de passer en force : je sais qu'il s'en serait volontiers bien passé, mais bon, il a une vie à vivre, il ne peut pas éternellement se plier aux angoisses de ses parents au risque de sacrifier son avenir.
Si ses parents l'aimaient réellement, je ne pense pas qu'ils agiraient ainsi : c'est purement égoïste de leur part de vouloir l'avoir près d'eux quitte à lui faire louper des opportunités.
@Provence, je retiens ton idée pour amorcer la conversation, nous le ferons lorsque nous aurons envisagé tous les scénarios possibles afin de parer à toute éventualité.
@Verdurette, merci, je prends note !
Alors, l'élève n'est pas majeur, une marge de manoeuvre en moins...!
On a évidemment envisagé la possibilité d'un manque d'information des parents à propos des CPGE parisiennes, ce qui pourrait expliquer certaines réticences. Cela fait donc partie des angles d'attaque retenus : on va axer le discours sur la chance exceptionnelle que constitue son admission dans l'établissement en question, de ce que cela impliquait concrètement : on s'est même renseignés sur les personnalités ayant usé leur fond de culotte là-bas, c'est vous dire. Mais j'imagine déjà que mon élève a dû leur dire...
- Spoiler:
- Petit HS : on a même trouvé des reportages sur TF1 qui parle dudit établissement, on va les soumettre à notre élève pour qu'il puisse les présenter à ses parents.
Je retiens l'argument du TGV, la distance en km ne représente rien, il faut raisonner en termes d'heures et effectivement ce n'est pas grand chose : 3 heures, maximum..
On avait également pensé au fait que de toute façon, s'il allait à l'internat dans une CPGE régionale, il n'aurait de toute façon pas le temps de rentrer chez lui, étant donné la masse de travail en CPGE : qu'il aille à Paris ou à côté, ça ne change finalement pas grand chose du point de vue de la logistique, en revanche ça change tout en terme de préparation aux concours...
J'ai moi aussi pensé à lui conseiller de passer en force : je sais qu'il s'en serait volontiers bien passé, mais bon, il a une vie à vivre, il ne peut pas éternellement se plier aux angoisses de ses parents au risque de sacrifier son avenir.
Si ses parents l'aimaient réellement, je ne pense pas qu'ils agiraient ainsi : c'est purement égoïste de leur part de vouloir l'avoir près d'eux quitte à lui faire louper des opportunités.
@Provence, je retiens ton idée pour amorcer la conversation, nous le ferons lorsque nous aurons envisagé tous les scénarios possibles afin de parer à toute éventualité.
@Verdurette, merci, je prends note !
- mimileDoyen
Problème très fréquent ! J'ai souvent entendu des histoires de ce type, des élèves scolarisés à Maubeuge qui n'auraient pas accepté que leur enfant étudie à Valenciennes, des parents qui ne veulent pas que leur enfant étudie à Lille (accessible pourtant en TER...).
Ce que je ne comprends pas, c'est que les parents n'étaient pas au courant des voeux formulés sur parcoursup par leur enfant ? Ils n'en ont pas discuté avant ? Ou les parents ne pensaient pas que leur enfant puisse être accepté ?
Ce que je ne comprends pas, c'est que les parents n'étaient pas au courant des voeux formulés sur parcoursup par leur enfant ? Ils n'en ont pas discuté avant ? Ou les parents ne pensaient pas que leur enfant puisse être accepté ?
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Mon vide dressing fille du 2 au 7 ans.
- InvitéInvité
Attention : bémol sur l'argument "en train, ce n'est pas loin". Pour certains, Paris, c'est la capitale, c'est un autre monde. Et même une heure de train, cela peut être considéré comme long.
- CleroliDoyen
Majeur peut-être, pas encore adulte au plein sens du termeMarxou a écrit:Les parents ont beau être "sympathiques", ils font preuve d'une violence inouïe; je ne vais pas verser dans la psy de comptoir (enfin si, sans doute), mais, encore une fois, sous prétexte d'inquiétude et de sollicitude abusives, empêcher le gamin (adulte) de voler de ses propres ailes et de choisir sa voie (alors même que l'argument financier n'entre pas jeu) est terrible, dévastateur. C'est intolérable.
Les parents ont sûrement des arguments pour étayer leur refus. Il faudrait que tu puisses les appeler (n'importe quel prétexte est bon puisque, comme PP, que tu as connaissance des résultats de tes élèves). Une chose me vient à l'esprit : s'il a obtenu une réponse le 19/05, il a jusqu'à ce soir pour confirmer sa demande ....
- mimileDoyen
Alexandrine a écrit:Attention : bémol sur l'argument "en train, ce n'est pas loin". Pour certains, Paris, c'est la capitale, c'est un autre monde. Et même une heure de train, cela peut être considéré comme long.
+1000
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Mon vide dressing fille du 2 au 7 ans.
- MalavitaÉrudit
On peut appeler aussi les parents pour les féliciter d'avoir un fils ayant été pris dans une prépa prestigieuse et enclencher la conversation, puisqu'on peut voir les résultats. Il faut aussi rassurer les parents, leur fils est quelqu'un de sérieux et de confiance. Le risque, c'est que sans le soutien et la confiance de ses parents, ce jeune homme échoue en prépa ou en fac, même s'ils le laissent partir. Si les parents refusent, à terme, ils pourraient bien perdre leur fils, qui, dès qu'il pourra partira très loin. Par contre, ce ne sont pas forcément les arguments qu'un enseignant peut tenir, mais un enfant, si, en jouant sur l'affect.
- EdithWGrand sage
mimile a écrit:Alexandrine a écrit:Attention : bémol sur l'argument "en train, ce n'est pas loin". Pour certains, Paris, c'est la capitale, c'est un autre monde. Et même une heure de train, cela peut être considéré comme long.
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Qu'est-ce que tu veux faire plus tard? Chais pas, menuisier... Tu as déjà essayé? Tu aimes le travail du bois? Nan mais c'est l'école qui est à côté. Pourquoi veux-tu aller dans cette branche? Chais pas, c'est bien, c'est pas loin. Et tu n'as pas d'autre idée? Si, j'aime bien la mécanique, j'ai fait mon stage dans un garage à mon oncle, mais j'peux pas... Pourquoi? C'est à la ville, c'est trop loin, j'aime pas la ville (quand on dit ville, c'est une grosse bourgade de 20000 habitants, à 40 minutes de train ou de voiture du domicile du gamin). Dialogue réel entre le PP et un élève de 3è d'un collège du département où j'exerce. Tous les ans pareil...
Pour les filles, on remplace menuiserie par coiffeuse ou aide-soignante (les deux formations locales qui permettent aussi de rester bosser ensuite sur place et de se marier avec le menuisier déjà cité).
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