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- roxanneOracle
Non, ce n'est pas bizarre que ça fonctionne, c'est normal. Ce n'est pas dans ces classes de bons avec quelques un en difficulté et/ou pénibles que ça bloque. J'en ai eu une classe euro que j'ai suivie 3 ans en collège , les plus faibles étaient aidés (bon esprit en plus) , les quelques pénibles se la fermaient . Seulement, à l'inverse , j'ai eu l'autre classe (c(était le deal) , la "classe à projets" , à 18, où tous les faibles étaient regroupés autour d'un projet (qui a vite fait pschitt en raison d'un PP plus prompt à "projeter" en juin qu'à agir en septembre . Et c'était aussi souvent les plus pénibles, c'était juste ingérable , au point où un des gamins a voulu sauver sa peau et a demandé à changer de classe. Ils sont où les autres dans le collège de ta fille? Ou alors, on fait le choix de sauver une classe au détriment de 4 ou 5 autres..EdithW a écrit:Lowpow29 a écrit:Moi aussi je les ai trouvés super calmes et gentils, comparés à mes 3èmes c'est le jour et la nuit (bon ya la caméra mais sincèrement des fois ça n'a aucun effet positif)
Mais c'est sûr que c'est un choc après de voir comment ça peut se passer dans un "bon" lycée, moi j'ai eu ce choc (en beaucoup moins fort) en changeant de lycée en Terminale, où j'ai découvert que plus de deux élèves savaient parler allemand dans le cours d'allemand
Et que même l'élève du fond de la classe répondait en allemand à la réponse de la prof quand elle l'interrogeait. On était deux de mon ancien lycée et on s'est regardé en mode "waaaaw on a atterri où!!" et je n'ai jamais regretté mon changement d'établissement...
Pourtant mes profs n'avaient aucune conscience de ce fossé et m'ont tous dit que je partais pour retrouver la même chose, l'herbe est tjrs plus verte ailleurs etc. Mais le "nouveau" lycée faisait des classes de niveau à l'aide des options euro...
Il ne FAUT pas faire des classes de niveau, c'est PAS BIEN. Il faut que les meilleurs s'ennuient, que le ventre mou vasouille ET que les plus faibles se noient, sinon c'est pas démocratique. Je grossis le trait, hein, beaucoup même... n'allez pas me faire des réflexions outrées... La classe de 4e de ma fille regroupe exceptionnellement cette année les options sport et tous les latinistes (la CE l'a regretté en disant que ça ne se reproduirait pas), et bien, bizarrement, c'est la seule qui fonctionne dans ce niveau., habituellement très dur, chaque année, dans ce collège (et en général). Et pourtant elle comprend aussi des élèves d'ULIS, des FLE, des élèves avec AESH... qui sont correctement encadrés et aidés grâce au calme des autres.
Je ne comprends pas ce refus des classes de niveau. C'est mauvais pour tout le monde d'avoir 32 élèves dont 3 qui pourraient facilement sauter une classe et d'autres qui ont un niveau de 4 classes en dessous (là, je cite un cas réel, élève de 4è, avec Gevasco où il est noté "niveau CE2 en français, CM2 en maths", il aurait du aller en SEGPA, mais comme il n'y en a pas, ni d'ULIS, et que les mamans refusent de les mettre en internat... hétérogénéité et dé... brouille toi au prof).
- ElaïnaDevin
Elyas a écrit:Elaïna a écrit:Elyas, c'est UN reportage avec UNE prof. Je te trouve bien hâtif à poser ce jugement, ça n'est pas juste de balancer ça comme ça. Tu es plus rigoureux d'habitude
Tu as tout à fait raison. J'ai bien écrit que je me fondais sur ce que disaient les gens intervenant sur le sujet (je n'ai pas encore vu le reportage, je ferai ça ce w-e).
Après, je partage tout à fait ton avis, Elaïna, sur les fantasmes des bahuts des quartiers favorisés. J'ai déjà été dans des classes de Neuilly. Autant dire que j'avais plus la paix dans mon cours à Sarcelles que dans ce que j'ai visité. Bon, le problème est que la collègue faisait le protocole ESPEsque à des gamins qu'il fallait nourrir à mort. Donc, ils s'ennuyaient et bavardaient tout le temps.
De même, à la lecture de ce que tu dis et ce que disent d'autres, il y a des tas de professeurs ultra-pointus aux CV remarquables dans les collèges de banlieue ou ruraux (j'ai une collègue contractuelle qui est une ancienne universitaire au Maroc en physique et qui a quitté son poste pour aider sa fille en France). De même, dans tous les bahuts REP que j'ai visités et dans mes bahuts de classe moyenne où j'ai enseigné ces dix dernières années, l'offre culturelle (sortie dans les musées, sites archéologiques, théâtre) est monstrueuse.
Je suis vraiment curieux de regarder le reportage pour voir quelle narrativité ils ont adoptés. Je me méfie énormément des angles de narration qui biaisent totalement les documentaires de nos jours. En clair, on a décidé de raconter une histoire (et non de décrire les faits et des les éclairer avec de multiples angles d'explication et d'analyse).
Après, je ne cache pas que je n'ai pas réellement d'admiration béate pour ces lycées et que je n'ai jamais cherché à y envoyer certains de mes élèves.
EDIT : Ah bah si la personne n'est même pas professeur... no comment ! Ce projet est une vraie arnaque.
On est bien d'accord.
Après je n'ai pas non plus d'admiration béate pour les établissements "élitistes". Mes enfants vont à l'école du quartier, ils iront probablement au collège du coin et au lycée du coin (en tout cas je n'ai pas pour objectif de les envoyer à HIV dès la seconde...). Seulement je pense qu'il y a beaucoup de fantasmes sur ces établissements, que ça soit pour les prépas (ah, le marronnier de chaque année, sur les méchantes prépas avec les méchants profs qui mangent les 'tits n'enfants) ou pour les lycées. Ce genre de reportage, qui part peut-être d'un bon sentiment, contribue finalement à entretenir ces fantasmes sur la fracture entre "à HIV ils parlent à l'imparfait du subjonctif et ils connaissent Fénelon" vs "le lycée lambda". Moi non plus je n'avais pas compris que la prof de français n'était pas prof, et ça c'est assez malhonnête, parce qu'en effet, on pourrait se dire "non mais ils sont tous dingos les profs là-bas ?". Là finalement, en plus, c'est une conférencière qui ne sera pas la prof la plus présente auprès des élèves pendant l'année.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- Lowpow29Fidèle du forum
Bien sûr Elaïna, c'est important de dire dans ton exemple que l'élève n'est pas au niveau, mais tu es son enseignante officielle, dans son lycée, où il est quand même en terrain connu. Je trouve que tu n'as pas du tout la même relation émotionnelle et donc peux entre guillemets être plus "sévère", parce que tu n'es pas une prof inconnue, dans un lycée où l'ambiance est hyper chargée niveau attentes, je vais décevoir mes parents, ici ya que des gens super intelligents, je suis pas à ma place etc, on n'est pas le mercredi sur le temps libre de l'élève, tu ne lui dis pas en étant horrifiée, on peut dire que ça ne va pas du tout sans prendre un ton "fin du monde" et pointer l'élève du doigt en public.
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- roxanneOracle
Sinon, Elaina, en toute amitié, attention parfois quand tu reprends ce qui disent les autres intervenants avec le ton que tu leur imagines et qui n'est pas forcément celui employé" : " "han mais ils ont une conférencière hein". , tu fais ça souvent et ce n'est pas très agréable à lire quand on se voit ainsi "imiter" en niaise. (et j'imagine que c'est pareil pour les autres)
- ElaïnaDevin
OH PUREE je viens de capter.
J'ai vu les équipes tourner ce documentaire il y a deux ans dans les locaux d'HIV. C'était le mercredi, dans les salles du collège, en face de ma salle de colle, bon sang mais c'est bien sûr. D'ailleurs ils étaient bien saoulants à faire du raffut dans un couloir d'habitude désert. Je ne comprenais pas ce que c'était car ils me paraissaient bien jeunes pour être en prépa (sachant qu'il n'y a que les prépas qui ont cours à HIV le mercredi AM).
J'ai vu les équipes tourner ce documentaire il y a deux ans dans les locaux d'HIV. C'était le mercredi, dans les salles du collège, en face de ma salle de colle, bon sang mais c'est bien sûr. D'ailleurs ils étaient bien saoulants à faire du raffut dans un couloir d'habitude désert. Je ne comprenais pas ce que c'était car ils me paraissaient bien jeunes pour être en prépa (sachant qu'il n'y a que les prépas qui ont cours à HIV le mercredi AM).
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- ElaïnaDevin
roxanne a écrit:Sinon, Elaina, en toute amitié, attention parfois quand tu reprends ce qui disent les autres intervenants avec le ton que tu leur imagines et qui n'est pas forcément celui employé" : " "han mais ils ont une conférencière hein". , tu fais ça souvent et ce n'est pas très agréable à lire quand on se voit ainsi "imiter" en niaise. (et j'imagine que c'est pareil pour les autres)
Tu as raison, ce n'est pas correct. Je ferai attention.
(bon, en fait, pour moi, ce n'est pas à lire avec le ton "niais" mais plus "revendicateur", mais évidemment à l'écrit ça ne passe pas comme à l'oral... forcément. Je ne m'en rendais pas compte. Je serai plus attentive).
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- roxanneOracle
Merci . Par ailleurs, j’aime bien ta façon d'écrire et tes expressions . Fin du HS.
- LaotziSage
L'objet du documentaire n'est pas vraiment de décrire le contenu de ces cordées, ni même de suivre le niveau ou la progression de ces élèves, il est de montrer le décalage encore très fort qui existe entre ces très bons élèves dans leurs collèges respectifs et l'environnement à Henri IV à tous les niveaux (le cadre avec le Panthéon ou les musées à proximité, la grande salle d'étude silencieuse, l'exigence dans la notation, la façon de parler ou de se vêtir...). Il cherche aussi à montrer l'espoir (et la déception éventuelle) que peuvent représenter chez ces familles ce type d'établissement (pour ce qu'ils ouvrent ensuite comme perspectives d'étude et donc d'emploi pour leurs enfants...). Le montage est donc évidemment extrêmement sélectif au service de cette narration mais le reportage capture tout de même des moments intéressants qui montrent bien que le décalage n'est pas que scolaire, mais social et culturel aussi et peut-être avant tout.
Je vous trouve d'ailleurs bien définitifs en qualifiant le niveau de ces élèves, à partir des très courts moments qui sont montrés ici, ou en qualifiant l'atmosphère d'un cours de collège à partir de ce qui semble de toute évidence une séance consacrée à l'orientation (ce qui colle bien à la narration du reportage).
Je vous trouve d'ailleurs bien définitifs en qualifiant le niveau de ces élèves, à partir des très courts moments qui sont montrés ici, ou en qualifiant l'atmosphère d'un cours de collège à partir de ce qui semble de toute évidence une séance consacrée à l'orientation (ce qui colle bien à la narration du reportage).
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- ElaïnaDevin
On est bien d'accord Laotzi. Cependant si le but est de montrer le décalage entre ces élèves et "l'élève lambda d'Henri IV", les choses sont encore trop caricaturales. Non, tous les profs d'HIV ne sont pas des intellos perchés et à la limite du mépris (surtout que la fameuse prof de français, en fait, elle n'est pas prof). Oui, on peut en effet s'interroger sur la baisse des exigences, qui fait qu'un 16/20 en 3e à Corbeil-Essonnes ne vaut probablement pas grand-chose. Mais dans ce cas, il n'est pas non plus interdit de s'interroger sur deux autres choses
- l'élève lambda de Henri IV (qui pas plus que ses prof n'est forcément un intello perché)
- la responsabilité des parents d'élèves et le décalage entre leurs aspirations (tu iras à HIV mon fils) et ce qu'ils ont fait eux-mêmes en termes d'éducation. J'ai un peu les mêmes dans mon bahut (pourtant pas à Corbeil-Essonnes...) : ils veulent les grandes écoles de commerce, les salaires à 3000 euros dès la fin de l'école... mais surtout pas bosser pour les avoir, ni adopter le comportement pour. Curieusement, ça marche pas.
- l'élève lambda de Henri IV (qui pas plus que ses prof n'est forcément un intello perché)
- la responsabilité des parents d'élèves et le décalage entre leurs aspirations (tu iras à HIV mon fils) et ce qu'ils ont fait eux-mêmes en termes d'éducation. J'ai un peu les mêmes dans mon bahut (pourtant pas à Corbeil-Essonnes...) : ils veulent les grandes écoles de commerce, les salaires à 3000 euros dès la fin de l'école... mais surtout pas bosser pour les avoir, ni adopter le comportement pour. Curieusement, ça marche pas.
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- Lowpow29Fidèle du forum
Mais alors pourquoi elle parle en anglais pendant la "séance d'orientation" ? C'est original hein pourquoi pas, si c'est leur prof principale elle peut avoir décidé de profiter de la moindre occasion pour parler en anglais, ça n'a pas l'air de choquer les élèves, et d'ailleurs parfois (au moins une fois dans mon souvenir) un élève répond en anglais. Est-ce qu'ils sont juste habitués à répondre en anglais même en heure de vie de classe ? Ça me surprendrait mais si c'est le cas, top.
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- OxfordNeoprof expérimenté
J'ai comparé ce documentaire de LCP avec deux autres, je mets les liens :
https://www.youtube.com/watch?v=j7LN_IvZHLY
et
https://www.lci.fr/social/lycee-d-elite-2104256.html
Dans ces deux reportages sont évoquées les "cordées de la réussite", les professeurs y sont moins "caricaturaux" et les réactions des parents plus variées.
Comme l'a écrit Elaïna tous les profs d'HIV n'y apparaissent pas comme des intellos perchés et à la limite du mépris.
https://www.youtube.com/watch?v=j7LN_IvZHLY
et
https://www.lci.fr/social/lycee-d-elite-2104256.html
Dans ces deux reportages sont évoquées les "cordées de la réussite", les professeurs y sont moins "caricaturaux" et les réactions des parents plus variées.
Comme l'a écrit Elaïna tous les profs d'HIV n'y apparaissent pas comme des intellos perchés et à la limite du mépris.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- lene75Prophète
Merci pour les références, Oxford.
Ce reportage a un parti pris de départ, c'est indéniable. Il ne présente le dispositif que comme un dispositif de sélection et met surtout l'accent sur les moments d'évaluation. J'ose espérer qu'il ne se réduit pas à ça.
Si la conférencière n'est pas prof, ce serait effectivement bien de le signaler.
Ce reportage a un parti pris de départ, c'est indéniable. Il ne présente le dispositif que comme un dispositif de sélection et met surtout l'accent sur les moments d'évaluation. J'ose espérer qu'il ne se réduit pas à ça.
Si la conférencière n'est pas prof, ce serait effectivement bien de le signaler.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- bobdomNiveau 8
Vous avez raison sur le parti pris qui apparaît à travers le montage, mais je suis tout de même gêné par les propos de la conférencière, que je trouve pénibles : « Alors que votre propre langue sur le basique, je vous parle même pas du subjonctif, vous ne le maîtrisez pas, bah c'est pas bien, c'est même honteux. »
Beaucoup de mépris de sa part — sans doute involontaire. Et que dire de l'expression « le basique » ? Basique est un adjectif et non un substantif, et son usage au sens d'élémentaire n'est du reste pas des plus recommandés... Mais je n'ai jamais considéré qu'une erreur d'orthographe — que je préfère au mot de faute — doive être source de honte. C'est au contraire une opportunité de s'améliorer, d'apprendre. Je peux comprendre l'agacement, cela m'arrive aussi, mais il y a quelque chose qui me gêne.
Je ne critique pas l'idée de recourir à une conférencière en histoire de l'art pour découvrir l'histoire de l'art. Mais pour faire un cours de langue française... j'estime qu'ils auraient dû recruter un professeur titulaire. Le concours n'est pas un blanc seing, mais tout de même. Un professeur ayant roulé sa bosse dans des coins plus difficiles avant d'atterrir à HIV aurait peut être porté un regard différent. Je suppose qu'une conférencière coûtait moins chère que des HSE... L'ubérisation en marche aussi à HIV ? Je n'ai bien sûr rien de personnel contre cette dame, mais du point de vue statutaire, c'est assez dérangeant.
Beaucoup de mépris de sa part — sans doute involontaire. Et que dire de l'expression « le basique » ? Basique est un adjectif et non un substantif, et son usage au sens d'élémentaire n'est du reste pas des plus recommandés... Mais je n'ai jamais considéré qu'une erreur d'orthographe — que je préfère au mot de faute — doive être source de honte. C'est au contraire une opportunité de s'améliorer, d'apprendre. Je peux comprendre l'agacement, cela m'arrive aussi, mais il y a quelque chose qui me gêne.
Je ne critique pas l'idée de recourir à une conférencière en histoire de l'art pour découvrir l'histoire de l'art. Mais pour faire un cours de langue française... j'estime qu'ils auraient dû recruter un professeur titulaire. Le concours n'est pas un blanc seing, mais tout de même. Un professeur ayant roulé sa bosse dans des coins plus difficiles avant d'atterrir à HIV aurait peut être porté un regard différent. Je suppose qu'une conférencière coûtait moins chère que des HSE... L'ubérisation en marche aussi à HIV ? Je n'ai bien sûr rien de personnel contre cette dame, mais du point de vue statutaire, c'est assez dérangeant.
- lene75Prophète
Ah, voilà, je me souviens de sa sortie qui m'a le plus choquée : c'est le moment où elle leur explique que s'ils ne parlent pas correctement français, ils ne pourront pas éduquer correctement leurs enfants. Et puis après, ou avant, je ne sais plus, on voit leurs familles, les gens qui expliquent ne pas bien parler le français : en plaçant sa remarque sur le terrain parents / enfants, elle attaque directement les parents de ces élèves, ce n'est pas très malin.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- bobdomNiveau 8
Oui, je suis d'accord Lene.
Je me demande aussi si elle n'en rajoute pas devant la caméra, comme si elle jouait un rôle, ou jouait à être professeur ?
Sartre et le garçon de café.
Je me demande aussi si elle n'en rajoute pas devant la caméra, comme si elle jouait un rôle, ou jouait à être professeur ?
Sartre et le garçon de café.
- OxfordNeoprof expérimenté
lene75 moi aussi c'est ce qui m'a vraiment choquée.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- ditaNeoprof expérimenté
Oui, mais c'est pourtant vrai, et les parents, dont certains sont illettrés et / ou s'expriment très mal en français n'en disconviendraient pas. Ils sont très lucides, à mon avis.lene75 a écrit:Ah, voilà, je me souviens de sa sortie qui m'a le plus choquée : c'est le moment où elle leur explique que s'ils ne parlent pas correctement français, ils ne pourront pas éduquer correctement leurs enfants. Et puis après, ou avant, je ne sais plus, on voit leurs familles, les gens qui expliquent ne pas bien parler le français : en plaçant sa remarque sur le terrain parents / enfants, elle attaque directement les parents de ces élèves, ce n'est pas très malin.
Pour la prof de français qui n'est pas prof de français et qui croit bien imiter les chiens,ouf, elle n'est pas prof de français.
- pseudo-intelloSage
Ce n'est pas tout à fait vrai : ces mômes sont bien élevés et travailleurs. Ils ne seront pas excellents, mais moi, je les voudrais bien dans mes classes, et ils s'en sortiront probablement. MAIS, et c'est le principe même du dispositif et du documentaire, il est clair que la bonne maîtrise de la langue française et un capital culturel important sont un atout conséquent, qui induisent la différence entre ces élèves tels qu'ils sont et tels qu'ils seraient si leurs condition de vie étaient différente.
J'ai travaillé dans des établissements de degré de discipline différent, et quand j'avais des classes de mêmes niveaux la même année sur deux bahuts différents, je me rendais bien compte qu'entre perdre 0 minutes et 35 minutes sur 55 à cause de la discipline - voire quand je dois couper presque chaque phrase en deux pour dire "tais-toi, Jean-Kélian", les élèves qui veulent apprendre ne reçoivent, faute de temps, pas le même chose.
J'ai travaillé dans des établissements de degré de discipline différent, et quand j'avais des classes de mêmes niveaux la même année sur deux bahuts différents, je me rendais bien compte qu'entre perdre 0 minutes et 35 minutes sur 55 à cause de la discipline - voire quand je dois couper presque chaque phrase en deux pour dire "tais-toi, Jean-Kélian", les élèves qui veulent apprendre ne reçoivent, faute de temps, pas le même chose.
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- User10247Niveau 8
Effectivement, on ne sait pas grand chose du niveau de ces élèves. Mais le peu qui nous est montré est suffisamment éloquent : ne pas faire la différence infinitif/participe passé et méconnaitre l'identité de CDG sont quand même de vraies carences préjudiciables (et pas seulement pour suivre une scolarité pérenne à H4).Laotzi a écrit:
Je vous trouve d'ailleurs bien définitifs en qualifiant le niveau de ces élèves, à partir des très courts moments qui sont montrés ici, ou en qualifiant l'atmosphère d'un cours de collège à partir de ce qui semble de toute évidence une séance consacrée à l'orientation (ce qui colle bien à la narration du reportage).
Après, il y'a sans doute un parti pris dans le montage : ne montrer que les fautes ahurissantes pour bien accentuer le décalage culturel entre les établissements lambdas et H4.
lene75 a écrit:Ah, voilà, je me souviens de sa sortie qui m'a le plus choquée : c'est le moment où elle leur explique que s'ils ne parlent pas correctement français, ils ne pourront pas éduquer correctement leurs enfants. Et puis après, ou avant, je ne sais plus, on voit leurs familles, les gens qui expliquent ne pas bien parler le français : en plaçant sa remarque sur le terrain parents / enfants, elle attaque directement les parents de ces élèves, ce n'est pas très malin.
+1
C'est d'autant plus maladroit qu'elle a ajouté ensuite "vous allez leur parler en quelle langue, à vos enfants ?" alors que deux minutes plus tôt, ces même élèves dialoguaient avec leurs parents dans une langue étrangère.
Du coup ça interroge : le professeur de maths est-il vraiment prof de maths ? Quid de la prof d'anglais ?
- Cléopatra2Guide spirituel
Je l'ai été 7 ans et j'ai en lycée les élèves de mon ancien collège REP+. Donc je dis bien si je veux que c'est bien que ces gosses aillent au musée parce que non, on n'organise pas une sortie au Louvre tous les 4 matins en REP+, pour plein de raisons, et ça ne veut pas dire que les profs sont nulles. Et quant à celle que j'ai moi-même organisée avec des 6e, je m'en rappellerai toute ma vie, et pas parce que j'ai allumé des étoiles dans leurs yeux si tu veux tout savoir.Rosanette a écrit:Pour revenir sur ce que disait Elyas sur la capacité à progresser, c'est sûr que le reportage interpelle quand il préfère - en anglais - montrer les élèves plancher sur un sujet type E3C, et les taules qui s'ensuivent, plutôt que de montrer un cours. J'imagine bien qu'il est tout à fait intéressant pour le récit de montrer les têtes défaites de ces petites collégiennes de banlieue qui se mangent un 8/20, mais ce n'est pas ce que j'aurais voulu voir. Ce genre de douche froide, on l'a tous vécu si on a été en prépa et comme dit précédemment, je pense qu'il faut y réfléchir à deux fois avant de se dire que c'est ce qu'on veut infliger à des gamins de 3e (pour qui la 2nde est souvent une première claque de toute façon).
Toujours en anglais, en guise de cours, on ne voit que la prof donner des conseils sous forme magistrale : relisez-vous, varier vos tournures, comptez le nombre total de mots... Bon. Effectivement je vais préférer y voir un biais du reportage.
Par contre, arrêtez vraiment avec l'argument "oui mais ces petits seront allés au musée", je trouve ça terrible pour les enseignants des établissements REP.
- PrezboGrand Maître
bobdom a écrit:Vous avez raison sur le parti pris qui apparaît à travers le montage, mais je suis tout de même gêné par les propos de la conférencière, que je trouve pénibles : « Alors que votre propre langue sur le basique, je vous parle même pas du subjonctif, vous ne le maîtrisez pas, bah c'est pas bien, c'est même honteux. »
Je n'ai pas vu le reportage, mais que veut dire honteux, ici ? Il ne vient pas à l'esprit de cette dame que si ses élèves ne maîtrisent pas bien une langue correcte, c'est parce qu'ils grandissent et étudient dans un milieu où elle n'est pas inculquée et où son importance n'est pas signifiée ? Je sais, leurs profs sont censés le faire, et pour beaucoup essayent de le faire probablement. Il ne faut pas être hypocrite, on sait qu'il y a des établissements et des quartiers où c'est difficile. Pourquoi des collégiens devraient-ils avoir honte de quelque chose qui n'est largement pas de leur faute ? Le discours imprécateurs ("Mais comment se fait-il que les jeunes ne savent même pas ça") nous l'avons tous tenu à un moment ou un autre par dépit, mais ce n'est pas un discours d'enseignant.
S'il y a quelque chose d’ honteux, c'est les propos de la dame sur les parents qui ne peuvent pas bien éduquer leurs enfants parce qu'ils maîtrisent pas bien le français, s'ils ont été tenus tels quels.
- JaneBNeoprof expérimenté
Prezbo a écrit:bobdom a écrit:Vous avez raison sur le parti pris qui apparaît à travers le montage, mais je suis tout de même gêné par les propos de la conférencière, que je trouve pénibles : « Alors que votre propre langue sur le basique, je vous parle même pas du subjonctif, vous ne le maîtrisez pas, bah c'est pas bien, c'est même honteux. »
Je n'ai pas vu le reportage, mais que veut dire honteux, ici ? Il ne vient pas à l'esprit de cette dame que si ses élèves ne maîtrisent pas bien une langue correcte, c'est parce qu'ils grandissent et étudient dans un milieu où elle n'est pas inculquée et où son importance n'est pas signifiée ? Je sais, leurs profs sont censés le faire, et pour beaucoup essayent de le faire probablement. Il ne faut pas être hypocrite, on sait qu'il y a des établissements et des quartiers où c'est difficile. Pourquoi des collégiens devraient-ils avoir honte de quelque chose qui n'est largement pas de leur faute ? Le discours imprécateurs ("Mais comment se fait-il que les jeunes ne savent même pas ça") nous l'avons tous tenu à un moment ou un autre par dépit, mais ce n'est pas un discours d'enseignant.
S'il y a quelque chose d’ honteux, c'est les propos de la dame sur les parents qui ne peuvent pas bien éduquer leurs enfants parce qu'ils maîtrisent pas bien le français, s'ils ont été tenus tels quels.
A sa décharge, elle explique que les parents donnent de l'amour à leurs enfants ( et que c'est important) mais qu'ils doivent aussi transmettre une éducation ( la maîtrise de la langue notamment ).
C'est vrai que c'est idiot car on voit bien que toutes les familles ne le peuvent pas mais que ça ne les empêche pas d'avoir de vraies valeurs et de souhaiter que leurs enfants s'instruisent et se construisent un bel avenir ...
- User10247Niveau 8
Prezbo a écrit:bobdom a écrit:Vous avez raison sur le parti pris qui apparaît à travers le montage, mais je suis tout de même gêné par les propos de la conférencière, que je trouve pénibles : « Alors que votre propre langue sur le basique, je vous parle même pas du subjonctif, vous ne le maîtrisez pas, bah c'est pas bien, c'est même honteux. »
Je n'ai pas vu le reportage, mais que veut dire honteux, ici ? Il ne vient pas à l'esprit de cette dame que si ses élèves ne maîtrisent pas bien une langue correcte, c'est parce qu'ils grandissent et étudient dans un milieu où elle n'est pas inculquée et où son importance n'est pas signifiée ? Je sais, leurs profs sont censés le faire, et pour beaucoup essayent de le faire probablement. Il ne faut pas être hypocrite, on sait qu'il y a des établissements et des quartiers où c'est difficile. Pourquoi des collégiens devraient-ils avoir honte de quelque chose qui n'est largement pas de leur faute ? Le discours imprécateurs ("Mais comment se fait-il que les jeunes ne savent même pas ça") nous l'avons tous tenu à un moment ou un autre par dépit, mais ce n'est pas un discours d'enseignant.
S'il y a quelque chose d’ honteux, c'est les propos de la dame sur les parents qui ne peuvent pas bien éduquer leurs enfants parce qu'ils maîtrisent pas bien le français, s'ils ont été tenus tels quels.
Qu'ils devraient avoir honte de ne pas maîtriser la langue française à leur âge. Et par "maîtriser", elle n'entend pas toutes les subtilités de la langue française, mais simplement les rudiments, le "basique". Son discours m'a mise très mal à l'aise mais ce n'est rien par rapport à la remarque qu'elle a ajoutée juste après : "Vous allez leur parler en quelle langue, à vos enfants ?".
Comme si c'était scandaleux de leur parler dans une autre langue que le français, alors qu'au contraire, c'est plutôt positif de maîtriser une 2e langue, ça constitue une ouverture sur le monde, un enrichissement...
Mais bon, réjouissons-nous : cette dame ne sévit pas dans les classes.
- RosanetteEsprit éclairé
Cléopatra2 a écrit:Je l'ai été 7 ans et j'ai en lycée les élèves de mon ancien collège REP+. Donc je dis bien si je veux que c'est bien que ces gosses aillent au musée parce que non, on n'organise pas une sortie au Louvre tous les 4 matins en REP+, pour plein de raisons, et ça ne veut pas dire que les profs sont nulles. Et quant à celle que j'ai moi-même organisée avec des 6e, je m'en rappellerai toute ma vie, et pas parce que j'ai allumé des étoiles dans leurs yeux si tu veux tout savoir.Rosanette a écrit:Pour revenir sur ce que disait Elyas sur la capacité à progresser, c'est sûr que le reportage interpelle quand il préfère - en anglais - montrer les élèves plancher sur un sujet type E3C, et les taules qui s'ensuivent, plutôt que de montrer un cours. J'imagine bien qu'il est tout à fait intéressant pour le récit de montrer les têtes défaites de ces petites collégiennes de banlieue qui se mangent un 8/20, mais ce n'est pas ce que j'aurais voulu voir. Ce genre de douche froide, on l'a tous vécu si on a été en prépa et comme dit précédemment, je pense qu'il faut y réfléchir à deux fois avant de se dire que c'est ce qu'on veut infliger à des gamins de 3e (pour qui la 2nde est souvent une première claque de toute façon).
Toujours en anglais, en guise de cours, on ne voit que la prof donner des conseils sous forme magistrale : relisez-vous, varier vos tournures, comptez le nombre total de mots... Bon. Effectivement je vais préférer y voir un biais du reportage.
Par contre, arrêtez vraiment avec l'argument "oui mais ces petits seront allés au musée", je trouve ça terrible pour les enseignants des établissements REP.
Sauf que justement, au moins un des établissements qui envoie leurs gamins dans ce dispositif a sur le papier une politique culturelle ambitieuse (un partenariat avec l'Opéra de Paris, entre autres choses).
Les enseignants de banlieue ne se privent pas d'aller à Paris avec leurs élèves, ils auraient tort de le faire ; les élèves du 93 vont sans doute plus régulièrement dans des institutions culturelles parisiennes que certains collégiens de coins très ruraux.
Après, la problématique reste de savoir ce qu'ils retiennent de ces escapades, ce qu'on veut qu'ils retiennent,... Quel que soit le public concerné, on constate souvent qu'il y a un sacré décalage entre ce que l'enseignant projette dans sa sortie question bienfaits culturels et savoirs et ce que l'élève aura réellement retenu.
- ditaNeoprof expérimenté
Non, non, on se souvient toujours de l'hermaphrodite endormi.
- Gros de la FerrièreNiveau 1
Certes, cela dévie un peu du sujet mais si un collègue pouvait me renseigner. Notre cheffe nous a signifié qu'étant "collège rural isolé", nous avions l'obligation de participer aux cordées de la réussite l'an prochain. Je suis dubitatif quant à cette "obligation" après vérifications sur le site du ministère.
En cas d'infos, je suis preneur
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