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- PFR75Niveau 1
Bonjour à tous
Effectuant un travail de recherche sur l'impact des réformes sur les établissements scolaires (je suis en M2MEEF), je vous écris pour vous demander comment, au sein de vos établissements, les réformes ont été appliquées, perçues, vécues, quel est le ressenti global du corps enseignant face à une telle restrucuturation (je pense à la réforme la plus récente, celle de septembre 2019). A défaut de pouvoir mener les enquêtes in situ à cause du confinement, je pose des questions à distance. Vos réponses me seraient d'une aide précieuse.
D'avance merci !
Effectuant un travail de recherche sur l'impact des réformes sur les établissements scolaires (je suis en M2MEEF), je vous écris pour vous demander comment, au sein de vos établissements, les réformes ont été appliquées, perçues, vécues, quel est le ressenti global du corps enseignant face à une telle restrucuturation (je pense à la réforme la plus récente, celle de septembre 2019). A défaut de pouvoir mener les enquêtes in situ à cause du confinement, je pose des questions à distance. Vos réponses me seraient d'une aide précieuse.
D'avance merci !
- ProvenceEnchanteur
Quelles sont tes questions?
Penses-tu pouvoir produire un travail honnête sur la question sans créer de scandale au sein de ton INSPE?
Penses-tu pouvoir produire un travail honnête sur la question sans créer de scandale au sein de ton INSPE?
- RouletabilleNiveau 9
Provence a écrit:Penses-tu pouvoir produire un travail honnête sur la question sans créer de scandale au sein de ton INSPE?
- MoutonNiveau 5
Car ces réformes sont globalement mal reçues sur le terrain (et je manie l'euphémisme). Mais présenter de tels résultats dans le cadre de ton master à des personnes qui seront chargés de décider ton éventuelle titularisation risque de te mettre en porte-à-faux avec la doxa officielle ("tout va pour le mieux madame la marquise") et donc en difficulté.
Le principe pour les étudiants/stagiaires c'est : "dites à vos supérieurs ce qu'ils veulent entendre pour être titularisés, vous aurez bien le temps de toute votre carrière pour vous plaindre de la réalité du terrain"...
Mais sans questions précises, on pourra difficilement t'aider de toute façon. Faire une tentative d'évaluation de la réforme du collège 2016 serait pourtant une vraie bonne idée (ce ne sera donc jamais fait officiellement par le ministère )
Le principe pour les étudiants/stagiaires c'est : "dites à vos supérieurs ce qu'ils veulent entendre pour être titularisés, vous aurez bien le temps de toute votre carrière pour vous plaindre de la réalité du terrain"...
Mais sans questions précises, on pourra difficilement t'aider de toute façon. Faire une tentative d'évaluation de la réforme du collège 2016 serait pourtant une vraie bonne idée (ce ne sera donc jamais fait officiellement par le ministère )
- ProvenceEnchanteur
Penses-tu que tu sois libre d'écrire que les dernières réformes ont dégradé les conditions de travail des professeurs et abaissé le niveau d'instruction des élèves?
- IllianeExpert
Comme plusieurs Néos te l'ont dit, aborder ce sujet me semble pour le moins dangereux si tu tiens à être titularisé. Je me demande quand même comment ton tuteur INSPE a pu décemment te laisser partir sur ce thème pour ton mémoire : à moins qu'il ne soit totalement hors-sol (ce qui est tout à fait possible), il ne peut pas ignorer que cela risque de te mettre dans une position très délicate.
- ProvenceEnchanteur
- LaverdureEmpereur
Je me demande aussi comment tu comptes travailler : à partir de témoignages ? de statistiques recueillies par questionnaire ? Et puis un tel sujet est vraiment surprenant pour un mémoire master MEEF : les sujets les plus fréquents portent quand même sur l'analyse de pratiques pédagogiques, par sur la réception des réformes (qui feraient davantage partie d'un travail d'évaluation plus générale de leurs effets et de leurs conditions de mise en œuvre).
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- ProvenceEnchanteur
Illiane a écrit:Comme plusieurs Néos te l'ont dit, aborder ce sujet me semble pour le moins dangereux si tu tiens à être titularisé. Je me demande quand même comment ton tuteur INSPE a pu décemment te laisser partir sur ce thème pour ton mémoire : à moins qu'il ne soit totalement hors-sol (ce qui est tout à fait possible), il ne peut pas ignorer que cela risque de te mettre dans une position très délicate.
Sauf si la conclusion est écrite d'avance: les vieux professeurs sont des êtres archaïques, rétifs au changement et, surtout, au progrès. Il faut donc user de pédagogie avec eux, les accompagner dans l'évolution de leur métier (ou les foutre à la porte, s'ils résistent, ces ***).
- IllianeExpert
Provence a écrit:Illiane a écrit:Comme plusieurs Néos te l'ont dit, aborder ce sujet me semble pour le moins dangereux si tu tiens à être titularisé. Je me demande quand même comment ton tuteur INSPE a pu décemment te laisser partir sur ce thème pour ton mémoire : à moins qu'il ne soit totalement hors-sol (ce qui est tout à fait possible), il ne peut pas ignorer que cela risque de te mettre dans une position très délicate.
Sauf si la conclusion est écrite d'avance: les vieux professeurs sont des êtres archaïques, rétifs au changement et, surtout, au progrès. Il faut donc user de pédagogie avec eux, les accompagner dans l'évolution de leur métier (ou les foutre à la porte, s'ils résistent, ces ***).
Je n'y avais même pas pensé, mais que veux-tu, je suis une vieille prof archaïque et rétive au changement !
- PFR75Niveau 1
Oui je pense que vous avez raison... Je pense orienter l'enquête d'une autre manière alors. Je me doutais que les réformes n'étaient pas toujours bien reçues par le corps enseignant. Ce que je souhaite savoir c'est ce que les réformes changent dans l'organisation de l'établissement, dans sa structure. Je peux toujours tenter en essayant de rester neutre et prudent. Mon but n'est pas de mettre en avant "le désastre des réformes" où je ne sais quel parti pris mais de rester factuel.
- FurbyNiveau 9
Bah,vous n'êtes que 0,1 %, ça ne compte pas.
Sérieusement, il est évident que pour qu'on te donne une bonne note, un tel travail de recherche devra se conclure par un truc du genre : "la dernière réforme est un réel succès, tant au niveau de l'enthousiasme des enseignants et des élèves, que de l'organisation pratique dans les lycées".
Sérieusement, il est évident que pour qu'on te donne une bonne note, un tel travail de recherche devra se conclure par un truc du genre : "la dernière réforme est un réel succès, tant au niveau de l'enthousiasme des enseignants et des élèves, que de l'organisation pratique dans les lycées".
- PFR75Niveau 1
Merci pour vos réponses rapides, cela m'éclaire ! En effet mon tuteur est hors-sol comme vous dites, c'est uniquement un formateur il me semble. La prudence est de rigueur...Et oui, le titre de mon séminaire est "L'impact des réformes sur les établissememts scolaires".
- RouletabilleNiveau 9
Mais quel parti pris ? C'est une réalité que la réforme du collège puis du lycée est un désastre.PFR75 a écrit:Oui je pense que vous avez raison... Je pense orienter l'enquête d'une autre manière alors. Je me doutais que les réformes n'étaient pas toujours bien reçues par le corps enseignant. Ce que je souhaite savoir c'est ce que les réformes changent dans l'organisation de l'établissement, dans sa structure. Je peux toujours tenter en essayant de rester neutre et prudent. Mon but n'est pas de mettre en avant "le désastre des réformes" où je ne sais quel parti pris mais de rester factuel.
Çà me rappelle un peu la fable des journalistes dominants : "Nous, on est neutre"
La neutralité c'est du pipeau !
Comme disait Elsa Triolet, "Les barricades n'ont que deux côtés".
Point barre.
- PFR75Niveau 1
- PFR75Niveau 1
@Rouletabille
Entièrement d'accord "journaliste neutre" c'est un oxymore ! Juste, comme dit dans mon précédent message, il faut brosser dans le sens du poil.
D'ailleurs, qu'est-ce que vous trouvez désastreux dans cette réforme ?
Entièrement d'accord "journaliste neutre" c'est un oxymore ! Juste, comme dit dans mon précédent message, il faut brosser dans le sens du poil.
D'ailleurs, qu'est-ce que vous trouvez désastreux dans cette réforme ?
- DanskaProphète
PFR75 a écrit:Oui je pense que vous avez raison... Je pense orienter l'enquête d'une autre manière alors. Je me doutais que les réformes n'étaient pas toujours bien reçues par le corps enseignant. Ce que je souhaite savoir c'est ce que les réformes changent dans l'organisation de l'établissement, dans sa structure. Je peux toujours tenter en essayant de rester neutre et prudent. Mon but n'est pas de mettre en avant "le désastre des réformes" où je ne sais quel parti pris mais de rester factuel.
C'est un euphémisme
(je préfère en rire qu'en pleurer, mais c'est tout juste.)
- PFR75Niveau 1
Je dis cela par curiosité, si vous me dites que c'est de la ***** cette réforme, je ne le dirai pas tel quel dans mon écrit ! :sourit: Il est intéressant pour moi de connaître le point de vue de personnes connectées auxles réalités, qui sont sur le terrain et non hors-sol.
- DanskaProphète
Il va falloir que tu précises un peu l'objet de ta recherche - voire, soyons fous, que tu rédiges un vrai questionnaire - si tu veux des réponses.
Quelle réforme pour commencer ? Il n'y en a pas eu qu'une ! Collège, lycée... ? Quelle date ?
Ensuite, qu'est-ce que tu veux savoir ? L'avis des enseignants, sur ce forum en tout cas, risque d'être assez unanime Sinon, quel impact sur l'organisation des enseignants, sur leurs pratiques en cours, sur la quantité de travail, sur le co-enseignement, sur l'organisation dans les établissements, sur les résultats des élèves, autre chose encore ?
Quelle réforme pour commencer ? Il n'y en a pas eu qu'une ! Collège, lycée... ? Quelle date ?
Ensuite, qu'est-ce que tu veux savoir ? L'avis des enseignants, sur ce forum en tout cas, risque d'être assez unanime Sinon, quel impact sur l'organisation des enseignants, sur leurs pratiques en cours, sur la quantité de travail, sur le co-enseignement, sur l'organisation dans les établissements, sur les résultats des élèves, autre chose encore ?
- Pat BÉrudit
PFR75 a écrit:@Rouletabille
Entièrement d'accord "journaliste neutre" c'est un oxymore ! Juste, comme dit dans mon précédent message, il faut brosser dans le sens du poil.
D'ailleurs, qu'est-ce que vous trouvez désastreux dans cette réforme ?
Ce qui est désastreux, en vrac :
- le fait que le bac soit désormais un diplôme avec un fort pourcentage de contrôle continu, avec toutes les pressions que cela suppose pour qu'on mette de bonnes notes
- la conséquence du point ci-dessus : le bac n'est plus un diplôme national, il n'a pas la même valeur selon le lycée d'où on vient (je sais que pour l'orientation, ça ne change pas grand-chose, mais pour le principe)
- les E3C qui sont totalement injustes et inéquitables : les derniers à les passer peuvent voir tous les sujets tombés sur le net, avec leurs corrigés. Il aurait fallu mettre les mêmes dates pour tous.
- La charge de boulot colossale que représente la préparation des (nouvelles) spés en première + le tronc commun sur deux niveaux, en parallèle
- la charge de boulot liée aux corrections des E3C, quasiment non indemnisée et à faire en parallèle du boulot "ordinaire" sans être déchargé
- l'incohérence, dans ma matière (maths), entre la forte baisse du niveau lié à la réforme du collège, et les objectifs ambitieux affichés dans les programmes du lycée, qui sont pas mal sur le papier, mais pas adaptés aux élèves (ils l'auraient été il y a 15 ans)
- (et l'impossibilité d'avoir juste des maths "basiques / outils" pour ceux qui ne veulent pas faire des études scientifiques)
Mais je suis moins négative que mes collègues : ton sujet d'étude peut être intéressant, si tu arrives à conclure quelque chose de nuancé du genre : cette réforme est mal perçue pour telle, telle, telle raison concrète, mais fonctionnerait sans doute avec tel ou tel aménagement (si possible mineur) ; ou idéalement : les avis sont partagés, la réforme est mal perçue par les profs les plus anciens mais est bien acceptée par les plus jeunes (mais est-ce que ce sera le cas ?)
Tout dépend... de qui lit ta conclusion et de son ouverture d'esprit.
(edit : et ne pas laisser croire que les réformes sont mal reçues "par principe" ; elles sont mal reçues car on sait très bien que l'unique objectif est de faire des économies de moyens, et parce qu'elles sont désastreuses sur nos conditions de travail et le niveau des élèves)
- DanskaProphète
Tu peux ajouter :
- le fait que les élèves doivent se spécialiser dès la fin de la 2nde maintenant, alors que beaucoup n'ont aucune idée de ce qu'ils ont envie de faire par la suite ;
- le boxon sans nom pour faire les emplois du temps maintenant qu'il n'y a plus de classes au sens strict ;
- l'incertitude sur le nombre de groupes et donc d'heures pour chaque enseignant tous les ans ;
- la tentation pour certains de noter généreusement en 2nde pour attirer des élèves dans sa spécialité (moi j'appelle ça mentir sur leur niveau, mais je comprends bien que certains soient tentés, quand c'est ça ou perdre son poste) ;
- la diminution des heures de cours qui a entraîné la disparition de pas mal de postes ;
- les conseils de classe maintenant infaisables, avec trente enseignants pour certaines classes ;
- l'incohérence de certains choix d'élèves, qui optent pour des spécialités qu'ils aiment mais qui ne mènent à aucun parcours post-bac cohérent, sans qu'on puisse vraiment les en empêcher.
Je sais que j'en oublie, mais c'est tout ce qui me vient pour l'instant.
- le fait que les élèves doivent se spécialiser dès la fin de la 2nde maintenant, alors que beaucoup n'ont aucune idée de ce qu'ils ont envie de faire par la suite ;
- le boxon sans nom pour faire les emplois du temps maintenant qu'il n'y a plus de classes au sens strict ;
- l'incertitude sur le nombre de groupes et donc d'heures pour chaque enseignant tous les ans ;
- la tentation pour certains de noter généreusement en 2nde pour attirer des élèves dans sa spécialité (moi j'appelle ça mentir sur leur niveau, mais je comprends bien que certains soient tentés, quand c'est ça ou perdre son poste) ;
- la diminution des heures de cours qui a entraîné la disparition de pas mal de postes ;
- les conseils de classe maintenant infaisables, avec trente enseignants pour certaines classes ;
- l'incohérence de certains choix d'élèves, qui optent pour des spécialités qu'ils aiment mais qui ne mènent à aucun parcours post-bac cohérent, sans qu'on puisse vraiment les en empêcher.
Je sais que j'en oublie, mais c'est tout ce qui me vient pour l'instant.
- Pat BÉrudit
Ah, si, il y a encore (à ajouter à nos deux listes -car bien sûr je souscris totalement aux constats de Danska) :
- la disparition programmée de nombreuses options (langues vivantes et anciennes) qui ne tiennent plus dans les edt et que les cde n'ont plus les moyens horaires de financer
- la disparition programmée de nombreuses options (langues vivantes et anciennes) qui ne tiennent plus dans les edt et que les cde n'ont plus les moyens horaires de financer
- PFR75Niveau 1
Très intéressant vos témoignages ! On en apprend des choses, cela sent le vécu !
L'aspect qui m'intéresse est la manière dont une réforme réorganise l'équipe pédagogique et en quelque sorte l'établissement. Ce que j'ai lu dans un message précedent sur les conseils de classe avec trente enseignants est intéressant. C'est une piste. En effet, c'est un des impacts des réformes sur les établissements. Pour ces questions du questionnaire, je vais parler de la réforme la plus récente, celle de la rentrée 2019.
L'aspect qui m'intéresse est la manière dont une réforme réorganise l'équipe pédagogique et en quelque sorte l'établissement. Ce que j'ai lu dans un message précedent sur les conseils de classe avec trente enseignants est intéressant. C'est une piste. En effet, c'est un des impacts des réformes sur les établissements. Pour ces questions du questionnaire, je vais parler de la réforme la plus récente, celle de la rentrée 2019.
- MathadorEmpereur
D'un autre côté, ce problème existait déjà auparavant en fin de Terminale… on n'a donc fait que le reporter.Danska a écrit:Tu peux ajouter :
- le fait que les élèves doivent se spécialiser dès la fin de la 2nde maintenant, alors que beaucoup n'ont aucune idée de ce qu'ils ont envie de faire par la suite ;
Le problème est plutôt pour moi dans le fait que ce choix d'EDS permet un n'importe quoi d'une ampleur record:
-le CC n'a pas son mot à dire, alors qu'avant il l'avait sur le choix S/ES/L;
-le cadrage national est défaillant: aucune contrainte à choisir les maths lorsqu'on choisit la physique-chimie, sérieux ?
-la grille horaire, qui a visiblement surtout été conçue pour supprimer des postes L1300 (mathématiques), ne propose pas un remplacement de la filière D ou S-SVT digne de ce nom.
De façon plus générale, je résumerais ainsi l'ensemble des réformes qui s'enchaînent depuis longtemps: moins de moyens, plus de diplômes, moins de contraintes (pour les élèves), plus de contraintes (pour nous), plus de chefaillons.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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- Impact de la structuration de l'espace sur les apprentissages scolaires
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