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NLM76
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Grand Maître

Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par NLM76 Lun 8 Juin - 18:12
Première journée de cours après confinement. 3 heures de cours, avec deux groupes de huit élèves très gentils. Tout se passe très bien,
Digression sur le masque:
Mais retour à la maison : lessivé, comme d'habitude. Et je compare avec les quelques classes virtuelles en "chat" que j'ai données. Rien à voir: pas cette fatigue, quasi-identique à celle qui suit une répét. de théâtre ou une représentation. Comment faites-vous ? Il faut que je trouve quelque chose; la vie serait vraiment peinarde si je n'étais pas ainsi épuisé après deux heures de cours... Je dois sans doute être trop ultra-présent à ce que je fais, trop investi ; mais comment faire autrement ?


Dernière édition par NLM76 le Mar 9 Juin - 5:26, édité 1 fois

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Mon site : www.lettresclassiques.fr

«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
alanne
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par alanne Lun 8 Juin - 18:40
Parler avec un masque épuise plus, tu dépenses davantage d'énergie ,par ailleurs, tu reprends un peu de ton CO2 ce qui ne facilite pas les choses !

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Fires of Pompeii
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par Fires of Pompeii Lun 8 Juin - 19:07
Pareil, premier cours aujourd'hui, et je suis épuisée. 3h m'ont tuée, je suis normalement bien plus endurante que ça...

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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
NLM76
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par NLM76 Lun 8 Juin - 19:14
D'accord, mais quand même. Je suis à peu près dans le même état en revenant de cours en temps normal. Et avec le confinement, j'ai vécu ce que c'était que d'aller me promener tranquille avec mon gosse à six heures dans le quartier. Et je me disais "C'est génial de ne pas être une larve le soir."

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Tardis
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Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Re: Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par Tardis Lun 8 Juin - 19:15
On inspire trop de CO2 avec le masque, j'ai des maux de tête chaque jour. Il faut aller dans le couloir tous les 5 minutes pour respirer, ou amener un bloc de 02 pur!
Verdurette
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Modérateur

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par Verdurette Lun 8 Juin - 19:32
Si ça peut vous rassurer, on s'habitue progressivement, je ne vais pas dire qu'on l'oublie, mais ça devient "habituel". Je suis rentrée le 14 mai, et à ce moment je ne le portais que trois heures par jour.  Depuis la semaine dernière, c'est six heures, mais pas d'affilée, je l'enlève pendant la pause déjeuner.  Mais d'une part, c'est un masque chirurgical, c'est vraiment plus léger que le masque en tissu, et d'autre part, je peux travailler fenêtre grande ouverte, et ce n'est pas le cas dans tous les établissements.  S vous le pouvez (et je sais que ce n'est pas toujours possible en fonction de l'ouverture ou non des fenêtres, du temps, du bruit ..) faites-le, c'est mieux à tous points de vue.
Elberta
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Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Re: Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par Elberta Lun 8 Juin - 19:40
Je suis ce post car c'est un vrai problème pour moi aussi. Et je parle de des cours en temps normal, sans masque.
suis exsangue après trois heures de cours, et de moins en moins capable de faire quoi que ce soit le week-end. Que faire pour limiter cette fatigue ?
Verdurette
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Modérateur

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par Verdurette Lun 8 Juin - 19:47
Je ne suis pas tellement plus fatiguée qu'avant, (un groupe de 8, c'est inespéré comme conditions de travail), mais je ressens beaucoup de tensions inhabituelles.
Avec ma collègue de maternelle, nous avons constaté en discutant que, sans nous concerter, nous avions essayé les mêmes aides : méditation et sport (à la maison).

Même si nous n'avons pas été inactifs, nous avons par force été moins mobiles, surtout en ville (et pour nous deux,  vivant à la campagne, nous ne sommes pas particulièrement à plaindre, ayant notre bêche, notre râteau et notre tondeuse comme appareils de fitness quasi quotidiens).

La petite séance de sport du soir libère des endorphines et ça fait du bien ...
Fires of Pompeii
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Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Re: Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par Fires of Pompeii Lun 8 Juin - 19:48
Tardis a écrit:On inspire trop de CO2 avec le masque, j'ai des maux de tête chaque jour. Il faut aller dans le couloir tous les 5 minutes pour respirer, ou amener un bloc de 02 pur!

Je me reconnais totalement là-dedans, je n'avais pas pensé au CO2, tu as raison.

NLM, oui tu sembles avoir une fatigue plus profonde que celle que je connais (et qui semble due au masque pour moi). Je ne sais pas quoi dire...

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Paleoprof
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Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Re: Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par Paleoprof Lun 8 Juin - 19:56
J'ai le même souci que toi en temps normal (hors covid et port du masque), je rentre rincée tous les soirs. Au début du confinement, j'ai mis presqu'un mois à récupérer de la fatigue du début de l'année scolaire.

J'essaie d'analyser le "problème" avec objectivité (car pour moi c'est un réel problème, j'enseigne depuis peu mais il est hors de question que je maintienne ce rythme encore 20 ou 25 ans, je vais y laisser ma santé).

Les idées qui me viennent spontanément à l'esprit sont (réellement en vrac, hein!  Very Happy , j'essaie seulement d'être sincère pour que cela t'interpelle peut-être sur certains points):

- la crainte du regard des autres (celui des élèves, des parents d'élèves, mais aussi des autres enseignants, notamment les échos qu'ils pourraient avoir sur moi, et de la hiérarchie) ; les avis extérieurs sur ma façon d'enseigner, le besoin permanent de "plaire" , sans doute en lien avec un manque de confiance en moi et un sentiment d'imposture (dans tous les postes que j'ai occupés) me poussent "à en faire trop" ;
- ma vision de l'enseignement : "embarquer" les élèves, leur donner envie de venir à mon cours ; être le "prof qui change une vie" (c'est ridicule et très nul et très cliché, j'ai presque honte en l'écrivant, je tente seulement d'être sincère ; cela tient sans doute au parcours scolaire que j'ai eu) ;
- la volonté plus ou moins consciente de "rentrer dans le moule", de "ne pas faire de vagues" alors que je sais que j'ai une personnalité clivante et que j'ai un fort caractère qui me pousserait à dire plus souvent "non" si je m'écoutais davantage ;
- des cours trop magistraux et une mise au travail des élèves pas assez fréquente ;
- un physique maigrichon et une voix fluette que je tente de compenser en forçant ma voix.

Tout ceci me demande une énergie physique et psychologique qui dépasse largement mes capacités et entame dangereusement mes réserves. Je sors souvent en nage (oui, en sueur) de mes cours, avec des auréoles sous les aisselles, et tout et tout, hein ! Embarassed Clairement, il y a un problème.

Je suis désolée si ce message semble très fouillis ou auto-centré, et encore j'en oublie sans doute, mais je crois comprendre ce que tu veux dire, et ce n'est pas lié au port du masque ou à la crise actuelle et l'éventuelle angoisse qu'elle pourrait générer lorsque le cours se fait en présentiel.


Dernière édition par Paleoprof le Lun 8 Juin - 19:59, édité 1 fois

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Je construis ma suite...... pingouin     Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. 3201648960   pingouin
Esméralda
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Grand sage

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par Esméralda Lun 8 Juin - 19:58
Jeudi dernier, j'ai fait 2 fois 3heures, avec 5 élèves puis 8, j'ai surtout fatiguée la dernière heure mais alors le soir, la cata, une vraie loque à peine rentrée chez moi, j'ai dû dormir un peu, plus la force de parler, je ne tenais plus debout ( je ne m'assieds que rarement en classe)
Clecle78
Clecle78
Bon génie

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par Clecle78 Lun 8 Juin - 20:01
Le masque en tissu je n'y arrive pas. C'est moins pire avec le chirurgical. Mais c'est surtout quand je l'enlève que je me rends compte de la gêne qu'il occasionne. Je revis !
Yazilikaya
Yazilikaya
Neoprof expérimenté

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par Yazilikaya Lun 8 Juin - 20:06
Ici, 4.5 jours par semaine avec 15 élèves. C'est sport.
A plus d'1 m, je baisse le masque pour juste respirer (même chirurgical, je ne m'y habitue pas)
Pour autant, je travaille moins que pendant le confinement (ne pas ramasser les cahiers, ça aide bien).
Par contre, ta question me parle car mon temps partiel ( j' avais trouvé un équilibre) est refusé pour la rentrée. Je vais me mettre à l'affût d'astuces pour moins travailler.
pseudo-intello
pseudo-intello
Sage

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par pseudo-intello Lun 8 Juin - 20:36
Je trouve épuisant physiquement de faire cours masquée (rien que d'arriver au deuxième étage, ça m'essouffle),mais je me rattrape sur le boulot extérieur au cours ; en distanciel, j'ai donné, depuis avril, exclusivement des travaux (principalement dictées, réécritures, vocabulaire et un peu de compréhension) sur des extraits des Misérables, que j'avais prévu d'étudier.

Je retrouve mes élèves, on parle des textes, de l'histoire,et comme ils ne savent pas ce qu’est une charrette, leur raconter l'intrigue des Misérables prend un temps inconsidéré ; pas de préparation (mais ça fait du bien aux élèves, qui n'ont aucune idée la différence entre la vie en 2020 et celle en 1820).


Si je continue de donner du travail à distance, c’est que mes heures de cours en présence ont été réduites.
dita
dita
Neoprof expérimenté

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par dita Lun 8 Juin - 21:19
Quand on reprend les cours, on est toujours crevé.
Je crois qu'il faudrait ne pas forcer sur la voix, ne pas trop parler, et éviter de trop de déplacer dans la classe. Je suis très statique. À l'IUFM, on nous disait de bouger, et moi, ça m'evoquait la parade nuptiale des canards.
Danska
Danska
Prophète

Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Re: Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par Danska Lun 8 Juin - 22:04
Au risque de me tromper, je pense que @NLM76 parle de la fatigue "normale" d'une heure de cours, pas forcément de la situation actuelle.

Et je n'ai pas de solution, mais cette fatigue est en effet bien réelle : je n'en suis pas à être épuisée le soir (le fait d'être jeune et de n'avoir qu'un seul enfant doit pas mal aider) ; mais je suis toujours impressionnée de voir à quel point 6 heures de surveillance de bac sont moins fatigantes, physiquement et mentalement, que 2 heures de cours !
gregforever
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Grand sage

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par gregforever Mar 9 Juin - 5:48
Pour réfléchir à cela , je me suis rappelée mon expérience de stagiaire: enthousiaste, dynamique, voulant toujours en faire plus pour les élèves, j'étais "à fond" et dans mon lycée , les profs de ma matière se "traînaient" selon moi, n'arrêtaient pas de se plaindre de leur fatigue, de la charge de travail, parlaient de l'horreur du mois de juin et d'aller épuisé aux examens... et moi je ne comprenais pas! Je pensais presque que c'était des tire-au-flanc. J'aurais bien pris de copies en plus, j'aurais bien été aux examens et elles parlaient de se faire arrêter, porter pâles....
Je pense que cette période euphorique et d'aveuglement à bien duré 5 à 10 ans. Et puis.... et puis moi aussi j'ai commencé à fatiguer, à en avoir jusque-là des copies, à trouver que les périodes de bac blanc puis de bac étaient à la limite de mes forces.
Et après 40 ans je suis devenues ces collègues-là : épuisée dès fin septembre, faisant la sieste à chaque après-midi de libre, végétant sur mon canapé après une longue journée de cours...presque en burn-out à certaines périodes, traînant parfois des pieds pour les oraux (surtout quand ils sont loin et en période de canicule).
Voilà c'est moi aujourd'hui.
Et je n'ai qu'une réponse: l'usure! Certes on conserve une certaine jeunesse d'esprit à fréquenter les élèves, mais c'est harassant!
Je suis usée, épuisée, vidée, et chaque année ça arrive plus tôt que la précédente, et je me dis qu'il faut tenir encore presque 20 ans!
JE n'ai pas de solution, désolée, c'est juste un constat; et penser qu'on est passé à 42 ans minimum et que ça va sûrement encore augmenter! A quoi va ressembler un prof de 66/67 ans (selon concours) devant élèves...moi c'est sûr, j'aurais pas mes trimestres mais je partirai avant, sinon je vais m'écrouler!
Voltaire
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Niveau 10

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par Voltaire Mar 9 Juin - 8:24
@gregforever, tout pareil. Je crois que simplement on vieillit, et c'est un métier où on est en représentation une grande partie du temps, c'est très fatigant un one-man-show où le public n'est pas toujours bienveillant, et le reste du temps on prépare (avec des résultats qui peuvent être très en décalage par rapport à l'effort et l'implication fournis) , on corrige (et on mesure parfois à quel point on a été inefficace), ceci sans vraie limite de temps (qui n'a jamais corrigé des copies jusqu'à pas d'heure pour pouvoir les rendre le lendemain ?).

Quand j'ai débuté (fort jeune), tout cela ne me pesait pas, j'avais de l'énergie à revendre. Je me voyais bien faire cours jusqu'à un âge fort avancé !
Puis, le temps passant, les tâches m'ont paru plus fatigantes, enchainer plus de 2 heures de cours sans pause devenait un souci (j'ai fait des journées enchainées de 10 heures à mes débuts sans sourciller), les longues journées même à trous, me voyaient rentrer chez moi lessivée, corriger un paquet de copies devenait une tâche monstrueuse, etc. Mon propre vieillissement et la fatigue et le ralentissement qui vont avec sont une des causes, mais aussi des élèves de plus en plus bruyants, peu intéressés donc inattentifs (et non, en vieillissant on ne "gère" pas mieux, la pire classe de ma carrière m'étant échue l'année précédant ma retraite, ce qui m'avait d'ailleurs motivée pour partir au plus tôt), des programmes en perpétuel remaniement dans ma matière, confinant parfois à l'absurde, et bien sûr des copies de plus en plus difficiles à comprendre (graphie, syntaxe, orthographe, niveau) donc à corriger. Les classes "difficiles" de mes débuts inexpérimentés étaient bien plus faciles (et à l'époque on avait 39 élèves par classe), que celles "standard" de ma fin de carrière "experte". D'où un certain désenchantement qui ne facilite pas non plus les choses. Et, avec le temps, un niveau des élèves qui entrave la communication, le moindre mot devant être expliqué, et mon répertoire d'exemples simples de la vie courante est peu à peu devenu inutilisable par manque de culture générale (si vous voulez comparer un maximum local et un maximum global en utilisant le sommet du Mont Blanc et celui de l'Everest et qu'aucun de ces sommets n'est connu ... c'est compliqué de trouver un exemple qui "parle" à tous les élèves). Ce qui crée des difficultés imprévues et parfois incompréhensibles ou non identifiées (comment on sait que 2 est constant ? ou bien : pourquoi vous avez pas dit que le milieu calculé et le milieu dessiné c'est le même ?). Je ne parlerai pas des relations avec les collègues ou la hiérarchie, qui dans mon cas ont été bonnes dans l'ensemble.

Pour tenir jusqu'à la fin (et ça a été difficile), je me suis imposé des temps de travail à ne pas dépasser en dehors des cours, j'ai donc réduit le volume des contrôles, quasi supprimé les devoirs maison (un peu aussi parce que j'en avais marre de mettre 20 en DM au prof particulier puis 5 en DS à l'élève). Et fait les heures de cours avec un peu moins d'enthousiasme dans l'énergie déployée et d'implication émotionnelle (quand ça ne se passe pas bien, le monde ne va pas s'écrouler, et en plus ce n'est pas nécessairement ma faute). Toujours un plan B en cas de pépin (panne d'électricité ou d'ordinateur, alerte incendie ...). Pas de pitié pour les élèves perturbateurs (ils usent l'énergie de la classe et du prof). L'efficacité de mon enseignement n'en a pas souffert (si j'en juge par les carrières de mes anciens élèves). Sur le plan "administratif", pas d'heures sup. Négociation sur l'EdT pour éviter autant que faire se peut les longues plages de cours, ou les classes entières le vendredi de 16 à 18 (en évitant de refiler le bébé aux collègues). On ne dira jamais assez à quel point un mauvais EdT est un facteur de fatigue, voire d'épuisement, pour les élèves et pour nous. J'ai eu la chance de ne pas avoir été trop loin de mon établissement, et les élèves n'y étaient pas pires qu'ailleurs (les parents si, par contre).

Et je suis partie à la retraite ... quelques mois avant le confinement, donc avec d'autant moins de regrets. On vit très bien cette retraite quand le travail est devenu pesant ! Et j'échappe à la réforme du Bac, youpi !
gregforever
gregforever
Grand sage

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par gregforever Mar 9 Juin - 8:35
Exactement! Profite bien de ta retraite Volatire! Wink
Pat B
Pat B
Érudit

Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Re: Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par Pat B Mar 9 Juin - 8:41
Je pense qu'il n'y a pas que l'usure. Certes, elle joue un rôle, mais il y a d'autres facteurs.

Moi, j'ai vu une grande différence entre le collège où j'ai passé 17 ans et le lycée où je suis actuellement.
En collège, je rentrais tous les soirs lessivée. Incapable de faire quoi que ce soit pendant plusieurs heures, et dans un état mental très peu positif (dégoûtée de ma journée en général). Je me remettais parfois un peu au boulot entre 20h et 21h30 si c'était indispensable, sinon j'attendais le WE ou le mercredi après-midi.
En lycée, je rentre moins épuisée (et pourtant plus tard), je peux me remettre au travail -et j'y suis obligée, j'ai davantage de boulot à la maison.
La différence : gestion des classes moins épuisante dans mon lycée sage que dans mon collège pénible. J'avais régulièrement des soucis de discipline, la peur que ça parte en vrille, la peur de mal les tenir, de ne pas réussir à les faire bosser, la nécessité de me battre plusieurs fois par heure pour revenir au silence ou au travail... juste 5 minutes. Et je sentais que le cde m'attendait au tournant, puisque j'avais la réputation de manquer d'autorité. Au lycée, franchement, il faut une fois ou deux par heure les rappeler à l'ordre, mais moins souvent et ils s'y mettent bien plus vite. Je me sens bien plus détendue, plus sûre de moi, et je m'épuise moins.

Mais dans tous les cas, une heure de cours, c'est une heure de représentation théâtrale, c'est épuisant, on est à 200% tout le temps. Je demande toujours explicitement à ne pas avoir plus de 5h de cours par jour, quand j'arrive à 6h je sais que je suis une loque en fin de journée (et les transitions sont rudes aussi : il faut en quelques instants passer du niveau d'une seconde-faiblarde au niveau TS spé maths, se souvenir immédiatement de tout ce qu'on est censés avoir en tête pour le cours qui commence, enchaîner sans temps mort...).

Les conditions de travail ont évolué, également : je discute avec mes collègues anciens du bon vieux temps où ils se faisaient des restos après le boulot, mais aussi des parties de pétanque ou de cartes à la pause, une époque où on avait la sagesse de prendre son temps (à mon avis, il y a cette évolution dans tous les métiers). Certes, ils étaient plus jeunes, ça ne les dérangeait pas de faire la fête le soir, mais les collègues âgés suivaient le mouvement.
Contrairement à gregforever, je n'ai pas le souvenir, quand je débutais, d'avoir vu des anciens aigris et épuisés. Quelques-uns l'étaient, mais ils étaient minoritaires. les autres avaient plus d'énergie que je n'en ai aujourd'hui, et, en particulier, aucun des plus de 50 ans ne parlait d'abandonner le métier ou ne mentionnait de regret d'avoir choisi ce métier. Et ça, ça a changé...


Dernière édition par Pat B le Mar 9 Juin - 8:45, édité 1 fois
gnafron2004
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Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Re: Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par gnafron2004 Mar 9 Juin - 8:44
Après 10 ans de carrière, j'ai laissé tomber le lycée et ses montagnes de copies, ses classes de 37 élèves...Je suis dans un collège REP. Plus fatiguant de faire cours, moins épuisant intellectuellement que le lycée.
Je rentre chez moi le midi. J'ai une pause de 2h30, je souffle, je suis au calme. C'est dur de repartir après mais j'ai un peu d'énergie pour l'après-midi. Par contre, le soir je ne travaille pas beaucoup, trop crevée. Je fais mon travail dans mes trous, le mercredi après-midi et le dimanche. Je m'interdis de travailler le samedi, pour avoir une journée à moi, entièrement.
J'ai encore 20 ans de carrière (au moins...) devant moi, et effectivement, je pense que cela ne va pas s'améliorer...
dita
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Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Re: Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par dita Mar 9 Juin - 8:49
Ne plus m'investir émotionnellement est la meilleure chose que j'ai faite.
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Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Re: Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par Invité Mar 9 Juin - 8:50
Quand j'ai commencé il y a une douzaine d'années, je n'avais pas d'enfant, j'étais jeune, j'enseignais sans problème 18h ou plus ; dix ans plus tard et deux enfants de mieux, j'ai commencé à ressentir l'épuisement après les journées de cours. J'ai donc décidé de travailler à temps partiel (80%). Cela limite bien les dégâts.
Le plus dur pour moi, c'est d'endurer le bruit : brouhaha permanent dans les couloirs, sonneries, élèves agités en classe... Quant à ma voix, j'ai décidé de ne plus la forcer : je parle avec un volume normal, et les élèves (jusqu'à présent, je touche du bois...) comprennent qu'ils doivent la mettre en veilleuse s'ils veulent m'entendre !

Enfin, j'appréhende un peu l'avenir : je ne me vois pas tenir face à des classes de 35-40 lycéens après la cinquantaine...
musa
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Neoprof expérimenté

Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Re: Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par musa Mar 9 Juin - 8:58
dita a écrit:Ne plus m'investir émotionnellement est la meilleure chose que j'ai faite.

J'aimerais bien savoir en faire autant mais concrètement tu fais comment? (moi j'y arrive pas ou en tous cas pas bien du tout :| )
gregforever
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Grand sage

Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal. Empty Re: Ne plus s'épuiser quand on fait cours, en temps normal.

par gregforever Mar 9 Juin - 9:12
@Pat B moi c'est l'inverse et pourtant j'étais à l'époque dans un collège ZEP zone sensible plan anti-violence; c'est sûr qu'en cours il y avait de la tension mais tellement moins de travail à côté... après aujourd'hui je ne sais pas si j'aurais l'énergie face à ces classes... mais la charge de travail du lycée m'épuise franchement
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