L'oral de français en Première, seule épreuve maintenue au bac 2020 - EDIT : épreuve annulée

Nous dans notre zone cela s'agite beaucoup pour les descriptifs à coup de "ah mais vous n'avez pas fait cela vous mettez cela, dans les textes pas de grammaire l'examinateur se débrouillera."

Ma CDE adjointe vient de me demander (je suis coordo) d'organiser avec mes collègues la reprise et la préparation des 1ères aux oraux...

Lycée en zone rouge : on est d'oraux blancs dès le 2 juin (le chef est persuadé qu'on pourra reprendre) alors qu'il y a 400 élèves de première et que plus de la moitié de l'équipe de lettres ne pourra pas revenir. On va devoir se répartir tous les élèves pour qu'ils aient tous un oral avant le vrai. Quand on souligne que ce sera compliqué et quand on demande s'il faudra désinfecter la table entre deux candidats, etc, la direction et des collègues d'autres matières nous culpabilisent : les pauvres élèves qui n'auront pas été entraînés...

Je me prépare psychologiquement à devoir faire passer ces oraux et à me mettre en grève.

Lycée en zone verte. Le proviseur a l'air plutôt convaincu que le bac sera impossible. Il pense que la réouverture va être très compliquée si elle a lieu.

JMB n'a pas encore parlé qu'ils prennent déjà des décisions. Cet excès de zèle m'exaspère.

Oui attendons même si c'est vraiment insupportable tant pour nos élèves que pour nous.

lamemsy a écrit:JMB n'a pas encore parlé qu'ils prennent déjà des décisions. Cet excès de zèle m'exaspère.

Je plussoie vigoureusement.
Tout ça pour mettre des notes en carton-pâte à l'arrivée car, n'en doutons pas une seconde, encore plus que d'habitude, une extrême bienveillance sera exigée de nous.
Nous ne sommes que les faire-valoir de la communication chaotique ministérielle.

Je plusplussoie....

C'est stupéfiant : les écoles ferment les unes après les autres, et certains CDE de zones rouges sont sûrs de pouvoir reprendre ? Ils ont une sacrée boule de cristal...

Dans mon lycée (fermé depuis le 2 mars) l'équipe de français est prête à revenir au lycée pour préparer les élèves à l'oral.
Je comprends leur intention d'entraîner les élèves par conscience professionnelle ; néanmoins, entre les élèves qui ont été touchés (directement ou indirectement) par le covid-19, ceux qui sont vulnérables ou ont un proche vulnérable (le département affiche, entre autre, un taux élevé d'obésité) et ceux qui sont angoissés, je me demande si l'entraînement pourra vraiment se faire - et même si l'oral sera vraiment maintenu...

Clecle78 a écrit:Lycée en zone verte. Le proviseur a l'air plutôt convaincu que le bac sera impossible. Il pense que la réouverture va être très compliquée si elle a lieu.

Un esprit éclairé !

Isidoria a écrit:Dans le pays dans lequel je travaille à l’étranger, nous avons appris que les lycées ne rouvriraient pas avant octobre et sans doute en mode dégradé... comme dirait mon adjoint j’ai hâte de savoir comment on va faire passer des oraux dans un établissement fermé...

En visio ?

Je viens de faire passer un élève en visio, ça se fait , maintenant au niveau d'un examen national, c'st autre chose c'est sûr.

Les conseils de classe de tous les niveaux ont lieu la semaine prochaine dans mon établissement. Est-ce une manière prudente d'anticiper la non-réouverture des lycées ?

Les conseils de 1re ont lieu mi juin dans mon établissement..

roxanne a écrit:Je viens de faire passer un élève en visio, ça se fait , maintenant au niveau d'un examen national, c'st autre chose c'est sûr.

Oui cela se fait, je suis en session, il faut quand même compter plus de temps. Isidoria comme moi est dans un pays instable électriquement, j'ai d'ailleurs fait passer des élèves qui sont rentrés chez eux donc dans le pays d'Isidoria et internet n'est vraiment pas toujours bon.
Ce matin j'ai une élève qui est parti passer l'oral dans sa voiture avec son téléphone car à la maison la connexion ne fonctionnait pas.
Et une autre qui a été éjecté de la plateforme trois fois ... Les conditions ne sont pas les meilleures. Là ils nous connaissent aussi mais devant un examinateur cela génère pour eux une anxiété aussi.

roxanne a écrit:Je viens de faire passer un élève en visio, ça se fait , maintenant au niveau d'un examen national, c'est autre chose c'est sûr.

Non, pas toujours. Il faut encore avoir les outils pour le faire, ce qui est loin d'être le cas de tous suivant les endroits.

Ah oui c’est sûr qu’ici la connexion internet est pourrie. Depuis trois jours il fait entre 35 et 42 degrés, avec la clim ça fait tout sauter tout le temps. Et avec la crise économique les parents ne rechargent plus en 4G les téléphones de leurs enfants. En cours j’ai disons 23 élèves (sur 29) au début, puis au gré des déconnexions je peux tomber à 6 pour remonter généralement vers 16 en fin de visio. Et ça c’est toute la journée. On ne met pas les caméras sinon ça plante. On coupe les micros. Les élèves savent, quand c’est moi qui suis déconnectée, ils attendent tranquillement dans le cours, mais bon.
Pour les oraux aucune idée, jusqu’à dimanche on rouvrait le 28, on avait prévu une procédure pour faire passer les oraux, là avec interdiction de se rendre dans les lycées, je ne sais pas, je vous dirai, j’ai une visio ce soir à propos de l’EAF.

Isidoria a écrit:Ah oui c’est sûr qu’ici la connexion internet est pourrie. Depuis trois jours il fait entre 35 et 42 degrés, avec la clim ça fait tout sauter tout le temps. Et avec la crise économique les parents ne rechargent plus en 4G les téléphones de leurs enfants. En cours j’ai disons 23 élèves (sur 29) au début, puis au gré des déconnexions je peux tomber à 6 pour remonter généralement vers 16 en fin de visio. Et ça c’est toute la journée. On ne met pas les caméras sinon ça plante. On coupe les micros. Les élèves savent, quand c’est moi qui suis déconnectée, ils attendent tranquillement dans le cours, mais bon.
Pour les oraux aucune idée, jusqu’à dimanche on rouvrait le 28, on avait prévu une procédure pour faire passer les oraux, là avec interdiction de se rendre dans les lycées, je ne sais pas, je vous dirai, j’ai une visio ce soir à propos de l’EAF.

La façon dont est traité le département où tu enseignes est une honte pour la France.

Vous devriez être les premiers d'un plan Marshall social, économique et éducatif. Si seulement l'Etat pouvait enfin décider d'agir pour vous !

Sans néo, je serai complètement ignorante de vos conditions de travail.

Apparemment le Rectorat de mon académie travaille à la réalisation de cet oral en multipliant les lieux d'interrogation (information donnée par mon proviseur).

Je travaille comme Violet dans l'académie d'Aix-Marseille et je n'ai pas reçu le mail de la DIEC.
Donc je m'en tiens au courrier de l'IPR reçu la semaine dernière.
Je me prépare à faire grève, et donc
- à perdre de l'argent,
- à être accusée de prendre en otage les élèves,
- à être accusée d'avoir fait foirer un examen qui aurait pu se tenir sans la mauvaise volonté de quelques feignasses qui sont en vacances, aux fraises.... depuis le 16 mars.

Je crains qu'effectivement, si l'oral maintenu se passait mal, nous ne soyons les boucs émissaires...

The Paper a écrit:Apparemment le Rectorat de mon académie travaille à la réalisation de cet oral en multipliant les lieux d'interrogation (information donnée par mon proviseur).

Quelle folie ! Quel temps perdu alors qu'il y a septembre à préparer ! Mais bon sang, on les fait bosser nos élèves !

Vers 7 de l'Odyssée :  αὐτῶν γὰρ σφετέρῃσιν ἀτασθαλίῃσιν ὄλοντο·
                                    "Par leur propre fureur ils furent perdus" (traduction de Pierre Judet de La Combe)

Il s'agit bien d' ἀτασθαλία,ας (ἡ) : l’orgueil fou, méchanceté
Oui, ceux qui nous gouvernent et leurs actes sont ἀτάσθαλοι, follement orgueilleux et violents.
Qu'ils se souviennent de ce qui est arrivé aux compagnons d'Ulysse : dévorés pas les chiens et les oiseaux !

Ou bien qu'ils se souviennent des descendants d'Atrée, si l'oral a lieu, ce ne sera rien à côté de ce qui les attend, tant ils font courir de risques inutiles à ceux qui ne demandent qu'à bien faire !

Colère, tristesse, écoeurement,...

L'équipe de lettres de mon lycée est en train de rédiger une lettre aux IA-IPR de l'Académie de Grenoble.
Ils nous envoient à peu près deux mails par semaine depuis le début de la "continuité pédagogique". Je pense qu'ils ont vraiment pour objectif de nous accompagner et de nous soutenir.
Cependant les derniers mails concernant l'EAF et arrivant parfois le week-end sur nos boîtes professionnelles irritent, car nous avons l'impression qu'à aucun moment ils ne se mobilisent, eux aussi, pour dénoncer la difficulté à organiser ces oraux sur le terrain.
Après, je suis néo-titulaire donc peut être que je n'ai pas tout saisi du rôle des IA-IPR. Doivent-ils être une liaison ? La communication peut-elle aller dans les deux sens ? Ou leur rôle se réduit-il à s'assurer que nous mettons en place les injonctions gouvernementales, quelles qu'elles soient ? Peut être que ces questions sortent du sujet, en cas désolée.

Alancya a écrit:L'équipe de lettres de mon lycée est en train de rédiger une lettre aux IA-IPR de l'Académie de Grenoble.
Ils nous envoient à peu près deux mails par semaine depuis le début de la "continuité pédagogique". Je pense qu'ils ont vraiment pour objectif de nous accompagner et de nous soutenir.
Cependant les derniers mails concernant l'EAF et arrivant parfois le week-end sur nos boîtes professionnelles irritent, car nous avons l'impression qu'à aucun moment ils ne se mobilisent, eux aussi, pour dénoncer la difficulté à organiser ces oraux sur le terrain.
Après, je suis néo-titulaire donc peut être que je n'ai pas tout saisi du rôle des IA-IPR. Doivent-ils être une liaison ? La communication peut-elle aller dans les deux sens ? Ou leur rôle se réduit-il à s'assurer que nous mettons en place les injonctions gouvernementales, quelles qu'elles soient ?
Peut être que ces questions sortent du sujet, en cas désolée.

Bon courage à toi et à tes collègues.

The Paper a écrit:Apparemment le Rectorat de mon académie travaille à la réalisation de cet oral en multipliant les lieux d'interrogation (information donnée par mon proviseur).

Ils sont obligés de le faire maintenant pour être prêts au cas où, tout comme nous continuons à préparer nos élèves au cas où. Il est plus facile de tout arrêter que de faire dans l'urgence début juin.