L'oral de français en Première, seule épreuve maintenue au bac 2020 - EDIT : épreuve annulée

Perso, sans l'avoir encore décidé, je n'exclus pas de faire partie des grévistes, parce que je ne veux pas cautionner un truc aussi absurde (même si j'entends ceux et celles qui seraient furieux, et avec raison, d'avoir ainsi cravaché pour rien !). À moins que d'ici là les médecins s'aperçoivent que je devrais effectivement être en arrêt – ce que je ressens en ce moment : ça passe seulement parce que je ne suis pas obligée de sortir de chez moi et que je peux me cacher quand ça ne va pas. Je redoute le retour au monde…

Je suis scandalisée par l'idée que vous perdiez de votre rémunération pour fait de grève, alors que toutes les conditions pédagogiques et sanitaires ne sont pas réunies. C'est comme si, toutes proportions gardées, on vous décomptait les arrêts maladie en grève.

Question annexe : avez-vous connaissance de pétitions de parents ou d'élèves demandant la suppression de l'oral ?

Il y a celle-ci de la part d'élèves, semble-t-il : https://www.mesopinions.com/petition/enfants/oral-francais-2020/89379

Il y a aussi toujours cette bonne vieille culpabilité . J'ai croisé une collègue ce matin (de loin, distanciation et tout). Elle a 62 ans, a eu une pneumopathie il y a quelques années , et là elle hésite toujours "oui, mais quand même, les élèves, les collègues.." J'ai été très cash avec elle en lui disant que vu son âge et ses antécédents elle prenait un risque sérieux en allant faire passer ses oraux "Tu dis comme mes enfants, tu as raison, je vais voir."

Un préavis de grève a été déposé par quasiment tous les syndicats. Il court jusqu'au 4 juillet. Si aucun autre choix ne se présente, je ferai grève.
Le seul avantage, c'est que contrairement à l'an dernier où nous étions médiatiquement invisibles si nous faisions grève (tout le monde regardait les collègues de terminale), là, cela se verrait, et on aurait peut-être le soutien des parents d'élèves.

S'il fallait en arriver à ces extrémités, j'en serais également.

Vivivava a écrit:Un préavis de grève a été déposé par quasiment tous les syndicats. Il court jusqu'au 4 juillet. Si aucun autre choix ne se présente, je ferai grève.
Le seul avantage, c'est que contrairement à l'an dernier où nous étions médiatiquement invisibles si nous faisions grève (tout le monde regardait les collègues de terminale), là, cela se verrait, et on aurait peut-être le soutien des parents d'élèves.

Je ferai grève aussi, mais je trouve tout de même la pilule dure à avaler: perdre au bas mot 5 jours de salaire pour refuser de participer à une aberration.

Faire grève une semaine (voire plus - entre les profs à risque, les profs en grève et les conditions d’hygiène qui rallongeront les journées) c’est impossible financièrement. 6 jours ouvrés, c’est ce qu’on faisait habituellement dans l’académie (en plus de l’écrit); ce ne sera pas possible cette année. Ils vont nous garder au moins deux jours de plus.

Tivinou a écrit:

Vivivava a écrit:Un préavis de grève a été déposé par quasiment tous les syndicats. Il court jusqu'au 4 juillet. Si aucun autre choix ne se présente, je ferai grève.
Le seul avantage, c'est que contrairement à l'an dernier où nous étions médiatiquement invisibles si nous faisions grève (tout le monde regardait les collègues de terminale), là, cela se verrait, et on aurait peut-être le soutien des parents d'élèves.

Je ferai grève aussi, mais je trouve tout de même la pilule dure à avaler: perdre au bas mot 5 jours de salaire pour refuser de participer à une aberration.

Faire grève deux jours, voire même une seule journée sur les cinq, est bien suffisant pour perturber très fortement le déroulement des EAF. (attention à l'arrêt omont)

trompettemarine a écrit:

Tivinou a écrit:

Vivivava a écrit:Un préavis de grève a été déposé par quasiment tous les syndicats. Il court jusqu'au 4 juillet. Si aucun autre choix ne se présente, je ferai grève.
Le seul avantage, c'est que contrairement à l'an dernier où nous étions médiatiquement invisibles si nous faisions grève (tout le monde regardait les collègues de terminale), là, cela se verrait, et on aurait peut-être le soutien des parents d'élèves.

Je ferai grève aussi, mais je trouve tout de même la pilule dure à avaler: perdre au bas mot 5 jours de salaire pour refuser de participer à une aberration.

Faire grève deux jours, voire même une seule journée sur les cinq, est bien suffisant pour perturber très fortement le déroulement des EAF. (attention à l'arrêt omont)

C'est ce que je pense aussi, si nous étions en nombre.
Mais encore une fois, en dernier recours.

Ce n'est qu'un avis mais j'ai l'impression que le ministère a déjà pris la décision d'annuler mais retarde l'annonce jusqu'au dernier moment pour maintenir un semblant de cours (encore une fois via le français) et de continuité pédagogique. Peut-être aussi, autre hypothèse plus charitable et utopique, que l'objectif de cette annulation qui tarde à tomber est que les élèves achèvent l'acquisition d'un minimum de culture littéraire même s'ils ne passent pas l'examen. Car pour la plupart c'est effectivement leur dernier contact scolaire avec la littérature.
Dans la réalité, je me retrouve à faire cours toute seule depuis 2, 3 semaines maintenant...

Cécédille a écrit:Ce n'est qu'un avis mais j'ai l'impression que le ministère a déjà pris la décision d'annuler mais retarde l'annonce jusqu'au dernier moment pour maintenir un semblant de cours (encore une fois via le français) et de continuité pédagogique. Peut-être aussi, autre hypothèse plus charitable et utopique, que l'objectif de cette annulation qui tarde à tomber est que les élèves achèvent l'acquisition d'un minimum de culture littéraire même s'ils ne passent pas l'examen. Car pour la plupart c'est effectivement leur dernier contact scolaire avec la littérature.
Dans la réalité, je me retrouve à faire cours toute seule depuis 2, 3 semaines maintenant...

On a tous compris la même chose mais c'est aussi cela que pour ma part je reproche au ministre : ce n'est pas un travail satisfaisant qui est demandé, mais du bachotage, dans une situation qui mériterait autre chose, avec des élèves que l'enjeu sanitaire stresse, ce qui ne les rend guère performants, pour ceux qui peuvent être face à leur ordinateur.
Je trouve que cela aurait été plus à la hauteur de la situation de nous libérer de cet enjeu, pour préparer justement à ce que ce dernier contact avec la littérature soit moins anxiogène, histoire que dans 10 ans les élèves retournent aux classiques sans mauvais souvenirs.

Un article du Parisien étudiant :

Si l’oral de français était supprimé il serait remplacé par des notes du contrôle continu - alors même que le ministre expliquait début avril que cette substitution des notes était impossible, faute de notes à l’oral en cours de français.

En attendant la fin mai, dans deux semaines, le ministre a conseillé aux élèves de première de ne pas se démobiliser, et de continuer à lire et travailler leurs textes du bac. “Plutôt Phèdre que Netflix” a résumé le ministre, ajoutant : “parfois je me dis que dans 10 ans les élèves me remercieront si on maintient l’oral parce qu’ils se souviendront de ses beaux textes qu’ils ont lu pendant le confinement”. Pas certain que cette touche d’humour soit appréciée par les premiers concernés.

http://etudiant.aujourdhui.fr/etudiant/info/bac-francais-2020-l-oral-de-francais-aura-t-il-bien-lieu.html

on peut aussi rajouter un cas de figure: l'élève très sérieux, bon en français et qui quelques jours avant son oral apprend qu'il a côtoyé un malade....que va t il faire? il se sent bien, et ne veut pas avoir révisé pour rien...donc, il vient....et contamine...car soyons réalistes les gestes barrières seront impossibles à respecter.....

Vivivava a écrit:

Cécédille a écrit:Ce n'est qu'un avis mais j'ai l'impression que le ministère a déjà pris la décision d'annuler mais retarde l'annonce jusqu'au dernier moment pour maintenir un semblant de cours (encore une fois via le français) et de continuité pédagogique. Peut-être aussi, autre hypothèse plus charitable et utopique, que l'objectif de cette annulation qui tarde à tomber est que les élèves achèvent l'acquisition d'un minimum de culture littéraire même s'ils ne passent pas l'examen. Car pour la plupart c'est effectivement leur dernier contact scolaire avec la littérature.
Dans la réalité, je me retrouve à faire cours toute seule depuis 2, 3 semaines maintenant...

On a tous compris la même chose mais c'est aussi cela que pour ma part je reproche au ministre : ce n'est pas un travail satisfaisant qui est demandé, mais du bachotage, dans une situation qui mériterait autre chose, avec des élèves que l'enjeu sanitaire stresse, ce qui ne les rend guère performants, pour ceux qui peuvent être face à leur ordinateur.
Je trouve que cela aurait été plus à la hauteur de la situation de nous libérer de cet enjeu, pour préparer justement à ce que ce dernier contact avec la littérature soit moins anxiogène, histoire que dans 10 ans les élèves retournent aux classiques sans mauvais souvenirs.

Je partage ton point de vue.

RTL :

JMB a écrit:
Pour le bac de Français, nous déciderons des modalités d'ici fin mai, mais si les lycées rouvrent, oui, il y aura un oral."

chmarmottine a écrit:RTL :

JMB a écrit:
Pour le bac de Français, nous déciderons des modalités d'ici fin mai, mais si les lycées rouvrent, oui, il y aura un oral."

Avec Yves Calvi, Blanquer apparaîtrait presque comme modéré, faut dire.....

Oh, oui, c'est insupportable cette émission, c'était une sorte de SAV , les gens appellent, se plaignent , Calvi est horrifié, le ministre règle le truc en dix secondes. Conclusion à peine voilée : que de mauvaise volonté de la part des élus, des chefs d'établissement et des enseignants ! alors que c'est simple ! Ça c'est du journalisme !

Cécédille a écrit:

Vivivava a écrit:

Cécédille a écrit:Ce n'est qu'un avis mais j'ai l'impression que le ministère a déjà pris la décision d'annuler mais retarde l'annonce jusqu'au dernier moment pour maintenir un semblant de cours (encore une fois via le français) et de continuité pédagogique. Peut-être aussi, autre hypothèse plus charitable et utopique, que l'objectif de cette annulation qui tarde à tomber est que les élèves achèvent l'acquisition d'un minimum de culture littéraire même s'ils ne passent pas l'examen. Car pour la plupart c'est effectivement leur dernier contact scolaire avec la littérature.
Dans la réalité, je me retrouve à faire cours toute seule depuis 2, 3 semaines maintenant...

On a tous compris la même chose mais c'est aussi cela que pour ma part je reproche au ministre : ce n'est pas un travail satisfaisant qui est demandé, mais du bachotage, dans une situation qui mériterait autre chose, avec des élèves que l'enjeu sanitaire stresse, ce qui ne les rend guère performants, pour ceux qui peuvent être face à leur ordinateur.
Je trouve que cela aurait été plus à la hauteur de la situation de nous libérer de cet enjeu, pour préparer justement à ce que ce dernier contact avec la littérature soit moins anxiogène, histoire que dans 10 ans les élèves retournent aux classiques sans mauvais souvenirs.

Je partage ton point de vue.

Je suis beaucoup moins optimiste : je crois qu'on risque quand même de devoir faire passer cet oral. En tous cas, j'ai discuté avec quelques élèves vendredi dernier, qui semblent tous s'attendre à une annulation, et je les ai un peu secoués en leur expliquant que ça n'est pas du tout certain que l'épreuve soit annulée. Depuis le début de la crise du coronavirus, Blanquer déjoue tous les pronostics, aussi je pars du principe que cette épreuve aura lieu coûte que coûte. Je serai très soulagée si elle est annulée, car les élèves, même des bons m'ont dit avoir du mal à suivre les cours à distance (ils les trouvent moins clairs que les cours en présentiel-ce qui est sans doute rassurant pour moi). Mais je ne parierais pas dessus malheureusement.

J'ai une question sur les cours que certains semblent donner, que faites-vous exactement ? Je fais de l'entraînement à la grammaire, je réponds aux questions des élèves et propose des oraux blancs aux volontaires mais je ne fais plus de "cours" au sens strict.

Iphigénie a écrit:

chmarmottine a écrit:RTL :

JMB a écrit:
Pour le bac de Français, nous déciderons des modalités d'ici fin mai, mais si les lycées rouvrent, oui, il y aura un oral."

Avec Yves Calvi, Blanquer apparaîtrait presque comme modéré, faut dire.....

Je n'en peux plus de cette surdité. C'est une aberration pour tout le monde, mais ça aura lieu quand-même?
Deux possibilités:
- soit il ment volontairement pour obliger les élèves de première à continuer à faire du français le plus longtemps possible
- soit ... auto-censuré.

Dans le premier cas, je comprends l'idée: les élèves n'auront plus de français pour la plupart l'an prochain. Mais ils vont garder un drôle de souvenir de la littérature!
Dans le second...

Une passante a écrit:J'ai une question sur les cours que certains semblent donner, que faites-vous exactement ? Je fais de l'entraînement à la grammaire, je réponds aux questions des élèves et propose des oraux blancs aux volontaires mais je ne fais plus de "cours" au sens strict.

Je fais des cours, des entraînements, des jeux pour assurer le suivi des lectures. J'étais à 10 textes avant confinement, je fais donc aussi des EL (même si j'espère que les élèves ne seront pas interrogés dessus).
Par exemple, avant les vacances, je leur ai fait toute une séquence en vidéo (sans El) avec beaucoup d'extraits de textes, pour avoir une base d'histoire littéraire sur le héros de roman. Et un escape game sur Le Rouge et le Noir. Depuis la rentrée, 2 EL en vidéo. J'ai repris mes 3 leçons de grammaire en vidéo, et ai créé trois quiz correspondants.

En seconde, et en hlp, j'en profite pour faire découvrir des passages de roman, des discours (c'est délicat pour le théâtre), de la poésie accessible en lecture autonome. Je quitte très légèrement le programme en cette fin d'année, le programme ayant été presque fait : apprendre la grammaire, l'écriture argumentative et les exercices type bac m'ont paru trop peu efficaces en distanciel. Je fais découvrir une œuvre par semaine avec une demande de retour de '' conversation'',au sens de Diderot, sur l' œuvre. Les retours sont là et les œuvres plaisent ou pas, mais les élèves expliquent pour quelles raisons. J'ai perdu quelques élèves dès le début du confinement, les autres sont restés en contact.
En revanche, je ne sais pas si ce système fonctionnera après les conseils de classe fin mai, début juin. 
Si l'oral de français est supprimé, on aurait pu faire la même chose en première et le dernier rapport avec la littérature pour ces élèves aurait été bien plus serein, utile et positif. 
Je parle pour une situation exceptionnelle. D'habitude, j'obéis strictement au programme.

Une passante a écrit:J'ai une question sur les cours que certains semblent donner, que faites-vous exactement ? Je fais de l'entraînement à la grammaire, je réponds aux questions des élèves et propose des oraux blancs aux volontaires mais je ne fais plus de "cours" au sens strict.

Rien de plus : grammaire à partir des textes, entraînements à l'oral, des pistes pour l'entretien. Je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus, j'ai mes 15 textes... S'il n'y avait pas eu cette incertitude,  j'aurais travaillé sur le 4ème OE (le théâtre)  et ça aurait été plus intéressant de  parler de représentation théâtrale, de comparer des mises en scène...

Il y a une vraie fracture numérique entre nous . Je suis incapable de créer des capsules et quizz. J'arrive péniblement à faire fonctionner quand elle veut bien la classe du CNED. Je donne des questions et des exercices sur les textes, des entraînements à l'écrit mais je ne maîtrise pas l'outil informatique suffisamment et je ne me sens pas le courage d'aller plus loin. La perspective de cet oral me démotive complètement et je dois dire que c'est le cas depuis le début de la réforme...

Une passante a écrit:J'ai une question sur les cours que certains semblent donner, que faites-vous exactement ? Je fais de l'entraînement à la grammaire, je réponds aux questions des élèves et propose des oraux blancs aux volontaires mais je ne fais plus de "cours" au sens strict.

J'essaie d'alterner pour ne pas trop les lasser, mais ce n'est pas facile;
- préparation d'explications linéaires: ils s'enregistrent et j'en demande une douzaine chaque semaine, que je corrige (très très long, parce que je coupe les enregistrements audio pour noter mes remarques (environ 25 minutes par oral);
- préparation de leur exposé sur l’œuvre choisie: ils m'ont TOUS envoyé des brouillons que j'ai corrigé et renvoyé, j'attends maintenant leurs oraux.
- préparation de la grammaire: très difficile je trouve; je n'ai pas fait la leçon sur la subordination, et à distance cela me semble infaisable. Bref, mes élèves ne seront pas prêts en grammaire et perdront ces deux points-là. On n'est plus à une aberration près.
- approfondissement de la lecture de Stendhal avec des études comparées de scènes du livre I et du livre II pour qu'ils perçoivent bien la structure, étude de personnages (et là j'avoue que je sèche. Je ne sais plus quoi leur faire faire, et je suis persuadée que seuls, beaucoup n'auront pas lu le Rouge et le Noir en entier).

Je suis épuisée, j'ai deux classes de première, des BTS à gérer jusqu'au 4 juillet en leur proposant des activités sur des thèmes que je n'ai pas préparés n'ayant pas de deuxième année, des secondes qu'il faut armer le mieux qu'on peut pour l'année prochaine...
Alors je bricole, et mon travail n'est pas très efficace, il manque de recul et d'approfondissement.

Mais tout va bien: il va juste falloir que je passe des heures à préparer un descriptif par élève. La question est: où vais-je trouver le temps de le faire? Je n'ai pas fait de pause le week-end depuis la rentrée des vacances de Pâques.