Re: L'oral de français en Première, seule épreuve maintenue au bac 2020 - EDIT : épreuve annulée

Ma CDE hier que tout le monde est vent debout contre :élèves qui font circuler des pétitions, fédérations de parents, syndicats des professeurs, syndicat des inspecteurs, syndicat des chefs d'établissement... peut-être sera t-on entendus tout de même!

Et qu'en est-il des zones rouges ? Passeront- elles subitement au vert le 25 mai pour une reprise le 2 juin? C'est une véritable farce!

Et si les élèves de Corse ne passent pas l'oral, comment les autres pourraient-ils le passer ?

Surtout que pour cette incertitude dans les centres étrangers nous passons les oraux entre le 8 et le 15 juin, autant dire demain et nous ne sommes pas plus avancés.

Blinkartica a écrit:Ma réflexion est un peu plus partagée que vous :

1 - Je trouve étrange et peu responsable de faire planer l'incertitude sur cette épreuve du bac qui ne devrait pas avoir de statut particulier et que la logique aurait voulu voir annulée avec les autres.

2 - L'élève qui n'a pas ou guère accès à un ordinateur est désavantagé dans les grandes largeurs.

3 - Mais franchement, j'ai un paquet d'élèves qui sont archi-prêts : une seule épreuve à préparer avec 5 à 8 textes de moins et, avec la lecture linéaire et la présentation dune œuvre, les plus hésitants ont déjà appris tout par cœur.

Je suis complément d'accord pour dire que la gestion de cette épreuve n'est pas cohérente et ajoute du stress (et devrait être annulée pour simplifier) mais en revanche on va avoir des élèves qui se préparent à cette épreuve pendant 2 mois, c'est aussi du jamais vu !

Bref, tout ça pour dire que si c'est maintenu, on ne va pas nécessairement droit à la catastrophe...

Et le risque sanitaire ?

dita a écrit:

Et le risque sanitaire ?

Dans plus d'un mois, on ne sait pas ce qu'il en sera. On peut se douter que certains départements, a minima, seront dans une situation compliquée.

Et on ne sait pas non plus les précautions qui seront mises en place. On peut craindre le pire mais on peut aussi penser qu'il y a peut-être des solutions assez simples et efficaces.

Je suis parfaitement d'accord pour dire que l'annulation serait plus raisonnable. Mais je me projette aussi dans le cas où ça ne serait pas annulé (et où les actions diverses n'auraient pas de résultats, ce qui est tout de même, hélas, assez fréquent quand on s'oppose à la machine de l'Education nationale) et je me dis que tout n'est pas si noir (sans soutenir la gestion qui est faite de la crise, s'il faut le rappeler encore une fois).

Blinkartica a écrit:

dita a écrit:

Et le risque sanitaire ?

Dans plus d'un mois, on ne sait pas ce qu'il en sera. On peut se douter que certains départements, a minima, seront dans une situation compliquée.

Et on ne sait pas non plus les précautions qui seront mises en place. On peut craindre le pire mais on peut aussi penser qu'il y a peut-être des solutions assez simples et efficaces.

Je suis parfaitement d'accord pour dire que l'annulation serait plus raisonnable. Mais je me projette aussi dans le cas où ça ne serait pas annulé (et où les actions diverses n'auraient pas de résultats, ce qui est tout de même, hélas, assez fréquent quand on s'oppose à la machine de l'Education nationale) et je me dis que tout n'est pas si noir (sans soutenir la gestion qui est faite de la crise, s'il faut le rappeler encore une fois).

Il va falloir embaucher au rectorat pour traiter tous les recours et les réclamations !

Kilmeny a écrit:

Il va falloir embaucher au rectorat pour traiter tous les recours et les réclamations !

J'ai peur qu'en ce moment l'Etat ne s'embarrasse guère des recours et réclamations ou les traite après coup. Les semaines de confinement ont vu des lois qu'on l'on n'aurait jamais pensées possibles être appliquées avec des considérations constitutionnelles très secondaires.

Encore une fois, je ne me fais pas l'avocat du diable mais un certain fatalisme me pousse à me préparer aussi à l'option qui verrait l'épreuve ne pas être annulée.

Blinkartica a écrit:Ma réflexion est un peu plus partagée que vous :

1 - Je trouve étrange et peu responsable de faire planer l'incertitude sur cette épreuve du bac qui ne devrait pas avoir de statut particulier et que la logique aurait voulu voir annulée avec les autres.

2 - L'élève qui n'a pas ou guère accès à un ordinateur est désavantagé dans les grandes largeurs.

3 - Mais franchement, j'ai un paquet d'élèves qui sont archi-prêts : une seule épreuve à préparer avec 5 à 8 textes de moins et, avec la lecture linéaire et la présentation dune œuvre, les plus hésitants ont déjà appris tout par cœur.

Je suis complément d'accord pour dire que la gestion de cette épreuve n'est pas cohérente et ajoute du stress (et devrait être annulée pour simplifier) mais en revanche on va avoir des élèves qui se préparent à cette épreuve pendant 2 mois, c'est aussi du jamais vu !

Bref, tout ça pour dire que si c'est maintenu, on ne va pas nécessairement droit à la catastrophe...

Oui, mais tu ne dois pas penser qu'à tes élèves. Encore une fois, des élèves peuvent être prêts à tel endroit, et pas prêts à tel autre endroit pour plein de raisons. Il y a un risque de rupture d'égalité, plus grand encore qu'auparavant.
Un seul exemple : en temps normal, les élèves sourds et malentendants, ou qui ont des troubles du langage, ont une préparation spécifique et passent un oral particulier. Là, je ne vois pas comment ils ont pu être préparés loin des personnes qui s'occupent d'eux habituellement.

Je sais tout ça;ET en même temps, mes élèves m'ont créé un lien, ils ont créé un site de révisions avec les fiches, des tableaux pour faire des révisions , sont très demandeurs et organisés. Et je crois qu'il y aura une déception (et une démotivation si ça n'a pas lieu). Ou alors (mais je ne sais pas si c'est possible) sous forme de volontariat? Les élèves volontaires s'inscrivent, les autres gardent leur note d'écrit doublée. Ça pourrait diviser par deux ou trois le nombre de candidats ..

Un examen ne peut pas être fait sur la base du volontariat. Pour moi, ce que soulève cette protestation générale, au-delà du problème sanitaire (qui peut garantir, avec les moyens nécessaires la sécurité de tous) c'est l'aberration de l'épreuve qui repose, en grande partie, sur du bachotage et a fortiori avec la réforme et ce programme.

Yseult2 a écrit:Un examen ne peut pas être fait sur la base du volontariat. Pour moi, ce que soulève cette protestation générale, au-delà du problème sanitaire (qui peut garantir, avec les moyens nécessaires la sécurité de tous) c'est l'aberration de l'épreuve qui repose, en grande partie, sur du bachotage et a fortiori avec la réforme et ce programme.

Veux-tu dire qu'il y aurait eu une protestation même sans le confinement ? Je ne le pense pas.

Ce qui me dérange moi, au-delà du problème sanitaire (on ne sait pas comment le virus circulera dans un mois), c'est
- que mes élèves fragiles, qui auraient pu récupérer quelques points avec cet oral dans des conditions normales, ne le pourront pas cette année (sauf consignes d'extrême bienveillance qui enlèveraient du même coup toute valeur à cet examen);
- qu'une fois de plus, le Ministre traite les enseignants de Lettres avec mépris : nous avons une charge de travail qui s'est considérablement alourdie avec la réforme, et maintenant, nous perdons du temps en bachotage. Contrairement à ce qu'a dit Blanquer à A. E. Lemoine, ce n'est pas ça fréquenter les grands textes littéraires. Je me replonge à chaque fois avec délices dans Stendhal. Ça m'étonnerait que ce soit le cas de mes élèves en ce moment.

Pour les consignes d'extrême bienveillance aucun souci à se faire ... Par contre effectivement la valeur de l'examen sera quasi nulle. Nous serons envoyés au front pour la gloire du ministre, j'en ai bien peur !

Ah ben, oui : extrême bienveillance et donc très bons résultats et donc conclusion du ministère : vous voyez qu'il fallait le faire !

roxanne a écrit:Ah ben, oui : extrême bienveillance et donc très bons résultats et donc conclusion du ministère : vous voyez qu'il fallait le faire !

Tout à fait.
Je refuse de participer à ÇA. Bon encore deux semaines avant de savoir. Mais ça me rend malade.

Une partie des collègues a décidé d'être en grève les jours d'oraux.

trompettemarine a écrit:Une partie des collègues a décidé d'être en grève les jours d'oraux.

Si oraux il y a, et si mot d'ordre de grève il y a, je ferai partie des grévistes.

Pourquoi pas...

Je pense aussi que beaucoup d'enseignants iront voir leur médecin pour savoir ce qu'il préconise...
Ce sera mon cas.

Je ne pense pas que tous les enseignants convoqués iront. C'est souvent le cas les autres années, mais là on battrait des records.

Je ne pense pas que mon médecin traitant m'arrête. Quoique, je suis de plus en plus proche du burn out...

Moi je suis à risque, donc pas de présentiel. A moins qu'on ne nous convoque par visioconférence ça risque d'être compliqué de trouver des examinateurs.

Je ne suis pas dans la liste des cas prévus, mais gravement malade il y a quelques années je m'interroge... et je demanderai son avis au médecin.

Très franchement, l'oral risque d'être compliqué à organiser si notre ministre persiste et signe. Il y aura :
- Ceux qui sont chaque année aux abonnés absents
- Ceux qui entrent dans la catégorie des personnes vulnérables
- Ceux qui se mettront en grève

En fait, le moindre grain de sable dans la machine pourrait bien faire dérailler le bouzin, qui ne tient d'ordinaire que par la bonne volonté des professeurs de lettres (et des personnels de direction, qui prennent leur part du fardeau).

Bref, j'espère franchement qu'il n'y aura pas de passage en force. Ce serait folie après une telle année.

bobdom a écrit:Très franchement, l'oral risque d'être compliqué à organiser si notre ministre persiste et signe. Il y aura :
- Ceux qui sont chaque année aux abonnés absents
- Ceux qui entrent dans la catégorie des personnes vulnérables
- Ceux qui se mettront en grève

En fait, le moindre grain de sable dans la machine pourrait bien faire dérailler le bouzin, qui ne tient d'ordinaire que par la bonne volonté des professeurs de lettres (et des personnels de direction, qui prennent leur part du fardeau).

Bref, j'espère franchement qu'il n'y aura pas de passage en force. Ce serait folie après une telle année.

Tu oublies les professeurs malades, les centres fermés au dernier moment pour cause de suspicion de Covid19, les collègues en burn-out (beaucoup plus fréquents cette année)

Et les zones rouges..

Et les élèves vulnérables... ou aux parents vulnérables. Les certificat courent jusqu’aux vacances. On renvoie le gamin passer son oral alors qu’il aura à peine eu le droit de sortir de chez lui?

Perso, sans l'avoir encore décidé, je n'exclus pas de faire partie des grévistes, parce que je ne veux pas cautionner un truc aussi absurde (même si j'entends ceux et celles qui seraient furieux, et avec raison, d'avoir ainsi cravaché pour rien !). À moins que d'ici là les médecins s'aperçoivent que je devrais effectivement être en arrêt – ce que je ressens en ce moment : ça passe seulement parce que je ne suis pas obligée de sortir de chez moi et que je peux me cacher quand ça ne va pas. Je redoute le retour au monde…