Les Malheurs de Sophie (OI) en 6e

Ce choix me semble avoir pour intérêt principal la possibilité de le trouver en pdf en ces temps de confinement... Sinon, je ne vois pas très bien l'intérêt de le faire étudier en 6e. Je ne t'aide pas beaucoup, là... Si je poste ce message, c'est surtout pour te signaler le problème qui se posera en rédaction. Attention en effet au modèle que peut représenter le livre : des passages narratifs y voisinent avec des dialogues présentés comme des textes de théâtre.
On le voit dans ce passage :

Spoiler:

La présentation adéquate d'un dialogue inséré dans un récit peut être compliquée à rétablir ensuite dans les pratiques d'un élève de 6e.

Tu l'as lu en CE1, tu veux le proposer en 6e. Voilà.

Contrairement à Pointàlaligne, je ne suppose pas que tu parles de le faire lire cette année, car on ne va pas imposer aux élèves une lecture si longue sur écran, je suppose donc que tu commences à préparer l'an prochain.

Mon retour est que ce n'est pas une bonne idée, sauf en cursive, pour les élèves qui apprécieraient le style très spécial (et auxquels il faudra ensuite, c'est vrai, réapprendre à insérer un dialogue dans un récit).

Ma réponse ne voulait pas passer, heureusement je l'avais copiée :

ThomCarver a écrit:J'ai très envie de faire étudier Les Malheurs de Sophie en OI en 6ème.

Mais quand ? en mai-juin ?

ThomCarver a écrit: Je pourrais le faire entrer (de manière assez artificielle, certes, mais bon cette histoire de thématiques imposées me laisse perplexe) dans l'entrée Ruse/Récit d'aventures.

Tu n'es pas le seul à éprouver cette perplexité

ThomCarver a écrit:Je me souviens avoir lu ce texte très jeune (CE1) et d'avoir adoré l'enchaînement des bêtises de cette petite fille. Je me rends compte qu'il est passé un peu de mode (très peu étudié en primaire apparemment). Certains ont testé en 6ème ?

Je dirais volontiers que pendant longtemps ç'a été une des premières lectures des enfants, vers 6 ans, précisément à l'âge de l'héroïne.
La comtesse n'a jamais été très populaire dans l'Education nationale, je crois, mais elle est encore lue dans les familles : une bonne partie de mes 6e connaissait plusieurs de ses titres ; personnellement je la mettais sur les listes de lecture de 6e avec cet avertissement "vous n'êtes pas trop grands pour L'auberge de l'ange gardien, Le général Dourakine, Les vacances", Sophie et les petites filles modèles ayant été déjà lus en général. Tu connais la population de ton établissement, ça pourrait être tenté en début d'année.

ThomCarver a écrit: Je trouve ces histoires très bien rédigées et entraînantes. Je viens de les relire et je m'aperçois que Sophie et les animaux, ça fait dix mais je pense que ça pourrait vraiment fonctionner en classe.
Je compte m'attarder sur l'épisode des poissons et des loups. Je n'ai pas encore choisi tous mes textes. Les LA seraient modestes car le texte en lui-même n'est pas si compliqué à comprendre. Je compte leur montrer des extraits du film d'Honoré, que je trouve réussi et fidèle à la Comtesse de Ségur (et la petite est tellement attachante...)
Je pensais leur demander en éval finale de rédiger une nouvelle bêtise de Sophie.

C'est une bonne idée, qui pourrait fonctionner en 6e (je donnais un sujet similaire en 4e, dans un autre établissement ; au début j'avais des résultats très drôles, jusqu'à l'année où c'était plutôt des récits de délinquance, alors j'ai arrêté).
Je ne connais pas le film.

Bon, bien étudié, ça pourrait passer, mais ça irait plutôt en lectures cursives, quitte à sélectionner plusieurs oeuvres.

Pour le même thème tu pourrais aussi prendre, dans Le général Dourakine, les chapitres "récit du prince forçat", un vrai roman miniature.

Attention avec la comtesse:

Je n'ai pas eu de 6e depuis plusieurs années, mais effectivement, l'idée est assez bonne.

Pour les bons côtés :
- il y a du passé simple à gogo, les élèves rencontreront même du subjonctif imparfait, qu'ils n'étudieront peut-être jamais, mais qu'au moins, ils auront côtoyé.
- ça se prête bien à des rédacs.
- ça permet d'apprendre aux élèves comment vivaient les enfants aisés il y a 200 ans, et c’est une bonne chose car mes 4e n'ont, pour les 3/4 d'entre eux, pas la moindre idée du fait que les rapports sociaux, familiaux, et la place de chacun dans la famille a pu être différent de celui de France, classe moyenne/populaire, 2020.
- d'ailleurs, j'ai constaté que dans le CDI de mon collège, il n'y avait presque aucun récit se déroulant à une autre époque que la nôtre.
- le niveau a tellement baissé que tu as beau avoir lu les malheurs de Sophie en CE1 (moi n CM1, je dirais ?), ce n'est clairement pas trop facile pour les 6e de maintenant.

Le moins :

- selon le public et l'état d'esprit des parents, le côté religieux et les châtiments corporels peuvent poser problème. Mais tu connais ton établissement, donc j'imagine que si tu le proposes, c'est que c'est bon.

Pour les dialogues, mes élèves ne savent toujours pas les présenter correctement en 4e, donc je ne pense pas que l'étude des Malheurs de Sophie puissent réellement influencer cet apprentissage en mal. Cela pourrait même être une étape. Avec des dialogues aussi isolés du récit, les élèves peuvent prendre conscience qu'il y a réellement une différence entre le dialogue et le récit, que que les deux nécessitent donc un traitement différent (traitement qu'ils apprendront à la séquence suivante, par exemple), ce sera déjà une prose de conscience par rapport à la choucroute que me servent mes 4e.

Je remonte le sujet Qu’est-ce qu’on peut bâtir comme séquence autour de ce livre ? Suis très intéressé et curieux !

Pour le niveau du texte:

Spoiler:

Oui, c'est parfaitement écrit, il y a de l'humour, beaucoup de dialogues. Il m'est arrivé de relire Un bon petit diable il n'y a pas très longtemps (petit plaisir "régressif").