Covid-19, confinement et université

Vous avez une petite idée du pourcentage de latinistes qu'il y a à la modération, que dis-je, à la médiation ?

Ouais mais de nos jours les latinistes sont tous des billes, ils n'ont pas fait de latin vivant.

Je crois qu'ils n'ont pas réalisé, Sphinx.

DesolationRow a écrit:Ouais mais de nos jours les latinistes sont tous des billes, ils n'ont pas fait de latin vivant.

Autant écrire en latin, oui (poèmes et histoires, pourquoi pas), autant le parler...

@henriette et @Sphinx justement, c'est pour cela que c'est (ou ce n'est pas) drôle

Theriakos96 a écrit:

DesolationRow a écrit:Ouais mais de nos jours les latinistes sont tous des billes, ils n'ont pas fait de latin vivant.

Autant écrire en latin, oui (poèmes et histoires, pourquoi pas), autant le parler...

@henriette et @Sphinx justement, c'est pour cela que c'est (ou ce n'est pas) drôle

J'ai complètement oublié que la session Zoom était aujourd'hui.

Je ne sais pas si je vais m'en remettre.

Tu n'as pas l'esprit curieux

Z'avez vu, y a pas que chez nous que la communication, hein...

Ce jeudi 28 mai, nous, enseignant·e·s, assistant·e·s, chercheur·euse·s, travailleur·euse·s et étudiant·e·s de l’ULB apprenons par la presse et par un message de nos autorités quelles seront les dispositions prises pour les examens de la seconde session et pour l’organisation de nos enseignements et de notre travail à la rentrée académique. Cette annonce intervient au moment où, partout dans le pays et en Europe, les indicateurs sanitaires passent au vert et où l’on s’apprête à sortir du confinement. Quelle dissonance ! Loin de nous l’idée de remettre en question des mesures visant à assurer la sécurité de toutes et tous quand la situation le justifie, mais il nous semble que le message de nos autorités témoigne surtout d’une fuite en avant vers l’enseignement à distance et l’adoption d’outils standardisés fournis par les multinationales du numérique.

http://encourspasenligne.be/manifeste/

Sur un autre sujet, on vient de recevoir un mail avec le document joint. J'ai une très forte envie de répondre un très mature et réfléchi: « lol ».
Remarquez, le passage sur les mobilités individuelles et CAMPUS France qu'on devrait informer de notre offre de cours à distance ou pas répond en partie à un mail un brin agacé que j'ai envoyé il n'y a pas très longtemps. (Je finalise mon prêt à la banque pour le refuge pour koalas.)

Chez nous, ils parlent de constituer des "classes" qui auraient cours 1 ou 2 jours par semaine dans la même salle, pour éviter les rotations et le travail de désinfection pour les personnels d'entretien, et les cours qui ne rentreraient pas dans ce cadre se feraient à distance. Sauf que ça peut éventuellement marcher pour des cursus simples, mais ça devient tout de suite très compliqué quand on a des doubles licences à cheval sur plusieurs bâtiments avec des demi-journées réservées pour telle ou telle discipline, certaines pour les fondamentaux, d'autres avec des options mutualisées entre plusieurs départements etc. Je sens que cette rentrée va être apocalyptique !

J'ai d'autant plus de mal à comprendre que partout ailleurs, on est sur la voie d'un allègement spectaculaire des contraintes (on peut quand même espérer que ça va se tasser pendant les deux mois et demi qui nous restent avant la rentrée), qu'on est dans une zone peu touchée par le virus depuis le début de la pandémie, et qu'on a un public a priori peu fragile. J'ai l'impression que le principe de précaution prend des proportions assez délirantes. Je préférerais qu'on s'oriente vers une rentrée normale, quitte à tester tout le monde à la rentrée, à dédoubler les TD, à imposer masque et gel, et à repasser en visio-conférence au mois de septembre si jamais la maladie reprenait de façon inquiétante.

e-Wanderer a écrit:

J'ai d'autant plus de mal à comprendre que partout ailleurs, on est sur la voie d'un allègement spectaculaire des contraintes (on peut quand même espérer que ça va se tasser pendant les deux mois et demi qui nous restent avant la rentrée), qu'on est dans une zone peu touchée par le virus depuis le début de la pandémie, et qu'on a un public a priori peu fragile. J'ai l'impression que le principe de précaution prend des proportions assez délirantes. Je préférerais qu'on s'oriente vers une rentrée normale, quitte à tester tout le monde à la rentrée, à dédoubler les TD, à imposer masque et gel, et à repasser en visio-conférence au mois de septembre si jamais la maladie reprenait de façon inquiétante.

Je sais aussi que ma perception de ces contraintes est largement influencée par ce qu'a été la situation ici mais si on déconfine tout le reste (avions, trains, cinémas, salles de spectacles etc.), j'ai du mal à comprendre pourquoi nos promos ne pourraient pas être sur place. Sauf, évidemment, si la situation nationale était la même qu'en mars/avril et qu'on se laisse des lits disponibles en hôpitaux pour accueillir des malades d'ailleurs comme ç'a heureusement pu être le cas.

Ici pour l'instant, le dernier mail du président disait que la rentrée « physique » avait évidemment notre préférence mais qu'il fallait tout de même travailler à un scénario hybride au cas où (les projections dans l'espace ont été faites) -- avec dans un premier temps un décalage de la rentrée de quinze jours pour mettre en place le plus correctement possible l'accueil des L1. Il insiste aussi longuement sur les demandes de dotations supplémentaires auprès du ministère () et le fait qu'une rentrée hybride coûterait cher, moyens humains et financiers sur lesquels les composantes sont en train de travailler. Rien de très concret pour l'instant, à part les projections du nombre d'étudiants par salle et amphi mais ça va évoluer assez vite, avec toujours deux scénarios en tête.

Il a été demandés aux universités de "remonter" une estimation des économies et des dépenses imprévues suite au confinement et de leurs besoins financiers dans l'optique d'une rentrée "hybride"; c'est assez logique que les présidents et présidentes d'universités fassent "passer l'information" auprès de la communauté universitaire.

Ils font passer, mais à doses homéopathiques alors! Dans mon U., on n'a tout simplement aucune nouvelle — sauf les appels syndicaux à refuser de voir le travail s'alourdir par imposition unilatérale. Dans l'U. d'une amie, ils ont eu droit à une réunion avec un VP qui a dit et répété qu'il ne fallait pas s'inquiéter car il y aurait des “aménagements”: lesquels, quoi, comment? Mystère et boule de gomme, bien sûr…

Dans mon UFR on a rédigé un document assez complet réclamant un max de sous, par ex des paquets de 20 HETD pour construire des modules de remédiation à distance pour compenser les semaines de cours perdues (sans accompagnement, en libre accès) à l'attention des futurs L2, l'accueil des L1 en petits groupes (là aussi payé en HETD), le renforcement généralisé du tutorat, et par ailleurs, en cas de distanciel, de l'achat un peu massif de matériel qu'on pourrait mutualiser entre nous, y compris des tablettes graphiques correctes pour correction de pdf, etc.
Du coup il semblerait que ce doc va être repris pour faire un chiffrage global pour les lettres.
Le rectorat semble disposer à lâcher des sous. Rêvons tant qu'il est temps.

Mmmm… J'ai plutôt l'impression qu'on va se faire empapaouter, une fois de plus et comme d'habitude… Mais il est vrai que je suis (devenu) pessimiste.

RogerMartin a écrit:Dans mon UFR on a rédigé un document assez complet réclamant un max de sous, par ex des paquets de 20 HETD pour construire des modules de remédiation à distance pour compenser les semaines de cours perdues (sans accompagnement, en libre accès) à l'attention des futurs L2, l'accueil des L1 en petits groupes (là aussi payé en HETD), le renforcement généralisé du tutorat, et par ailleurs, en cas de distanciel, de l'achat un peu massif de matériel qu'on pourrait mutualiser entre nous, y compris des tablettes graphiques correctes pour correction de pdf, etc.
Du coup il semblerait que ce doc va être repris pour faire un chiffrage global pour les lettres.
Le rectorat semble disposer à lâcher des sous. Rêvons tant qu'il est temps.

J'embrasse ton UFR sur les deux joues.

Si ça marche, fiesta ! Maintenant il va falloir trouver des tuteurs et tutrices parmi les L3 et les M...

epekeina.tes.ousias a écrit:Mmmm… J'ai plutôt l'impression qu'on va se faire empapaouter, une fois de plus et comme d'habitude… Mais il est vrai que je suis (devenu) pessimiste.

Si on ne demande rien, on est sûr de ne rien obtenir, ça c'est certain. La perspective de repartir dans cette folie de distanciel -- voire d'écoper les restes de la tempête sans aucun moyen adéquat -- ça nous a motivées une collègue et moi.

Ah mais je ne dis certainement pas que tu as tort et je te souhaite de réussir! Mais là où je suis, aucune nouvelle, pas un mot, pas une réunion, sauf évidemment, les courriers syndicaux: ils m'ont tout l'air de jouer la montre — ce qui promet une rentrée bien chargée… en agressivité!

Du nouveau chez nous (mail reçu hier de la présidence) :

[...] je vous annonce que la rentrée s'effectuera sans aucune restriction concernant la présence des étudiants dans l’université. L'objectif reste toujours l'accueil, l'accompagnement, et la réussite de nos étudiants, tout ceci bien évidemment en veillant au respect de la santé de toutes et de tous et notamment des plus fragiles.

Parallèlement, sur la base du travail effectué par les équipes pédagogiques et les services, le plan de continuité des activités pédagogiques est en cours d’adaptation afin de pouvoir réagir rapidement en cas de dégradation sanitaire

Plusieurs UFR de mon université demandent une rentrée normale, avec renforcement des précautions sanitaires (masques, gel, pschitt et lingettes pour que chacun nettoie sa place, comme dans les entreprises). Et on repasserait en virtuel en cas de 2e vague violente. Mais pas de scénario hybride en mode usine à gaz qui donnerait deux fois plus de boulot à ceux qui élaborent les emplois du temps.
On va attendre la réponse des hautes instances.

La rentrée n'était déjà pas suffisamment compliquée comme ça...

Temporary exemptions for the fall 2020 semester include:

Nonimmigrant F-1 and M-1 students attending schools operating entirely online may not take a full online course load and remain in the United States. The U.S. Department of State will not issue visas to students enrolled in schools and/or programs that are fully online for the fall semester nor will U.S. Customs and Border Protection permit these students to enter the United States. Active students currently in the United States enrolled in such programs must depart the country or take other measures, such as transferring to a school with in-person instruction to remain in lawful status. If not, they may face immigration consequences including, but not limited to, the initiation of removal proceedings.

https://www.ice.gov/news/releases/sevp-modifies-temporary-exemptions-nonimmigrant-students-taking-online-courses-during

https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/etats-unis-les-etudiants-etrangers-menaces-d-expulsion-si-leurs-cours-restent-en-ligne-a-la-rentree_4037517.html

Oui, j'ai vu ça dans Le Monde d'aujourd'hui:

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/07/07/etats-unis-fin-des-visas-pour-les-etudiants-etrangers-si-les-cours-sont-en-ligne_6045406_3210.html

Le gouvernement américain ne « donnera pas de visas aux étudiants inscrits dans des programmes intégralement en ligne à l’automne et les gardes-frontières ne les laisseront pas entrer sur le territoire », a annoncé la police de l’immigration et des douanes (ICE) dans un communiqué.

Pour le coup, c'est énorme — même par temps de trumpisme…

J'ai vu l'info passer. Il est carrément conseillé aux étudiants déjà sur place de s'inscrire en plus à une formation dont ils sont sûrs qu'elle sera en présentiel...

Reste le coût qui pourrait être prohibitif… C'est visiblement un signal politique de fermeté anti-immigration que Trump donne à son électorat en vue de novembre! J'aurais même tendance à croire que c'est avant tout contre tous ceux qui pourraient venir d'Amérique du Sud…

epekeina.tes.ousias a écrit:Reste le coût qui pourrait être prohibitif… C'est visiblement un signal politique de fermeté anti-immigration que Trump donne à son électorat en vue de novembre!  J'aurais même tendance à croire que c'est avant tout contre tous ceux qui pourraient venir d'Amérique du Sud…

Trump est contre les mesures de distanciation sociale qui pour lui nuisent à l'économie. Il espère peut-être aussi avec cette décision, qui pourrait amener une diminution des inscriptions, inciter les universités à rouvrir.

Ponocrates a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:Reste le coût qui pourrait être prohibitif… C'est visiblement un signal politique de fermeté anti-immigration que Trump donne à son électorat en vue de novembre!  J'aurais même tendance à croire que c'est avant tout contre tous ceux qui pourraient venir d'Amérique du Sud…

Trump est contre les mesures de distanciation sociale qui pour lui nuisent à l'économie. Il espère peut-être aussi avec cette décision, qui pourrait amener une diminution des inscriptions, inciter les universités à rouvrir.

Tout est possible — mais je pense plutôt à une action plus "directe", du genre: étrangers= infectés= envahisseurs… Message simple et percutant.