L'oral de français en Première, seule épreuve maintenue au bac 2020 (pétition p 1)

C'est sur le site du SNES aussi: https://www.snes.edu/La-session-de-tous-les-dangers.html

Le ministère vient de présenter en Conseil supérieur de l’Education les projets des textes qui organisent la session 2020 du baccalauréat, pour information, sans possibilité de vote ni d’amendements. Le décret et l’arrêté fixent un cadre au bac en contrôle continu mais pour la mise en oeuvre très concrète, il faut encore attendre des notes de service inconnues à ce jour.

Bien sûr que c'est compliqué et je ne dis pas que c'est la solution idéale mais je suis juste un peu agacée par le manichéisme des discours tenus. il n'y a pas la bonne solution qui est l'annulation. Là où je rejoins les collègues c'est sur ce flou, cette incertitude de gouvernement qui veut maintenir profs et élèves au boulot et ça c'est malhonnête. Et je crois qu'in fine, il va annuler....

chmarmottine a écrit:Vers la fin de la vidéo, cette collègue évoque une décision du ministre dans la semaine (sauf erreur de ma part).

Bac et brevet : les dernières annonces à la sortie du CSE (Conseil supérieur de l'éducation)https://t.co/ris5PAYZFh

— SUD éducation (@SUD_education) May 11, 2020

Cette dame n'a pas tort sur tout mais plaider contre l'inégalité entre les élèves et ensuite demander que tous les élèves inscrits au bac obtiennent la validation du bac (en précisant qu'il peut y avoir redoublement.... on redouble lorsque l'on a eu son bac ?), non ! C'est tout aussi inégalitaire et c'est inique pour ceux qui ont travaillé et qui viennent en cours.
J'ai une élève de terminale que nous n'avons pas vue en classe depuis la fin du premier semestre, qui n'a pas rendu son dossier professionnel (en LP), et il faudrait que, sous prétexte qu'elle se trouve inscrite au bac, elle obtienne ce bac (déjà absente, sans travail et qui n'a pas du tout le niveau) ? Non !
Dans la même classe de terminale pro tertiaire, j'ai une élève incapable d'envoyer un document par sa messagerie internet ! Elle aurait les compétences pour aller ensuite prétendre travailler en entreprise comme employée administrative ?
Il faut arrêter le délire ! Les miens en sortant du bac ils vont chercher du boulot, ces deux élèves ne méritent pas, ne travaillent pas, n'ont pas le niveau (c'est déjà un miracle, ils ont eu le BEP qui est à peine de leur niveau) ! Déjà que le bac est bradé si en plus il fallait le donner à tous.
Bon, on dérive puisque Chmarmottine postait ce lien pour le passage concernant l'EAF, que je réagis plus largement (parlant du cas de mes élèves de LP) mais entendre parler d'égalité, d'un bac qui ne soit bradé et dire ensuite qu'il faut le donner à tous les inscrits, non !

Yseult2 a écrit:Je suis très partagée sur le maintien de cette épreuve mais l'annuler n'est pas plus équitable pour les élèves. Cela va favoriser, une fois de plus, les élèves qui maîtrisent bien l'écrit et défavoriser ceux dont les moyennes très médiocres auraient pu être rattrapées à l'oral. Depuis mars tous les élèves sont confinés, et n'ont pas accès aux textes et à leur lecture, compréhension et interprétation de la même manière certes mais c'était déjà le cas entre ceux dont les professeurs prenaient le temps d'expliquer un texte, de l'approfondir et ceux qui, par manque de temps et par professionnalisme aussi sans doute balançaient des polys pour finir le programme. Certains élèves se sont emparés du confinement pour s'investir un peu plus et travailler leur oral et au dernier moment, on annule tout.... Où est l'équité? Pour moi, s'obstiner à vouloir annuler l'oral à tout prix, à un mois et demi de l'examen tout en faisant travailler les élèves et nous par la même occasion sur ce programme est tout aussi ubuesque que l'entêtement de Blanquer à vouloir le maintenir. M'est avis que cette parole ne va pas être chaleureusement accueillie, mais tant pis....

Il n'y a pas de bonne solution. 
La première question est avant tout d'ordre sanitaire et organisationnel. 

Étant donné le nombre d'élèves qui vont rentrer, les conditions drastiques, les masques avec la chaleur, le nombre  de salles à ouvrir et nettoyer, le nombre de surveillants, les sens de circulation, l'accès aux toilettes, je ne vois pas comment les lycées pourront faire. 
Une épreuve écrite me semble moins dangereuse (on ne parle pas, distance des tables, accompagnement des élèves aux toilettes) que 8 heures 6 jours de face à face. 

Tu soulèves, me semble-t-il, une question plus générale, celle des attentes et de l'évaluation. 
Une question au hasard : pourquoi arrive-t-on dans certaines académies à des 13, presque 14 de moyenne générale à l'oral ?

Ensuite, je pense que l'on n'a pas encore pris conscience du faible impact de l'oral de français sur l'ensemble. 
Les élèves gèrent au jour le jour (sans confinement) :  E3C n°1, E3C n°2  (avec trois disciplines), spé abandonnée, conseil de classe qui donne la moyenne annuelle de l'élève (5% comme l'oral de français), puis les EAF. 

Enfin, que ce soit l'écrit ou l'oral, le problème est le même que pour les terminales actuelles. Notre notation n'était pas faite en vue de compter pour le bac, que ce soit l'oral ou l'écrit, semblablement. 

Et entendre le ministre dire que la note d'oral est nécessaire parce que nous ne notons que l'écrit pendant l'année est difficile à supporter parce que c'est faux. C'est même le contraire. Et préparer à distance l'oral, si cela peut fonctionner pour quelques élèves, ce ne sera pas le cas de tous. Et pour finir, les quelques rares élèves du cned que l'ai pu faire passer avaient un niveau catastrophique avec peu de textes présentés. 

Une question compliquée donc, mais pas si l'on prend en compte la situation de dangerosité.

Je suis passée au lycée hier (surtout pour revoir une copine/collègue) et on a fini par discuter 1h30 avec la direction qui nous a dit attendre des instructions pour l'oral de français (après coup de fil le lundi matin); elle pense aussi qu'au final ça sera annulé mais reste une possibilité que non au vu des oraux de rattrapage du bac qui sont maintenus (et comme ce serait juste avant...).

Je n'ai pas fait grève l'an dernier (pour diverses raisons) mais si l'oral est maintenu, je refuse de participer à ÇA. C'est d'une telle injustice pour les élèves fragiles (ceux qui justement espèrent rattraper leur note d'écrit en bachotant).
J'espère qu'il y aura un mot d'ordre de grève des syndicats.

Jacq a écrit:C'est tout aussi inégalitaire et c'est inique pour ceux qui ont travaillé et qui viennent en cours.
J'ai une élève de terminale que nous n'avons pas vue en classe depuis la fin du premier semestre, qui n'a pas rendu son dossier professionnel (en LP), et il faudrait que, sous prétexte qu'elle se trouve inscrite au bac, elle obtienne ce bac (déjà absente, sans travail et qui n'a pas du tout le niveau) ? Non !
Dans la même classe de terminale pro tertiaire, j'ai une élève incapable d'envoyer un document par sa messagerie internet ! Elle aurait les compétences pour aller ensuite prétendre travailler en entreprise comme employée administrative ?
Il faut arrêter le délire ! Les miens en sortant du bac ils vont chercher du boulot, ces deux élèves ne méritent pas, ne travaillent pas, n'ont pas le niveau (c'est déjà un miracle, ils ont eu le BEP qui est à peine de leur niveau) ! Déjà que le bac est bradé si en plus il fallait le donner à tous.
Bon, on dérive puisque Chmarmottine postait ce lien pour le passage concernant l'EAF, que je réagis plus largement (parlant du cas de mes élèves de LP) mais entendre parler d'égalité, d'un bac qui ne soit bradé et dire ensuite qu'il faut le donner à tous les inscrits, non !

Tout à fait. Mais si on nous demande de noter avec la plus grande bienveillance et non la plus grande justice, ces oraux ne changeront rien à l'affaire.

Pouvez-vous me dire que qui a été décidé dans vos établissements concernant la note du contrôle continu remplaçant celle de l'écrit?
Avez-vous compté à un coef plus important les deux premiers trimestres? Comptez-vous les notes de bac blanc?
Si l'oral n'a pas lieu, prévoyez-vous une note pour le remplacer? Je trouve toute cela extrêmement flou.

Je me demandais , vu comme Blanquer a l'air d'être considéré au gouvernement, si ça ne vaudrait pas la peine de frapper plus haut, d'adresser directement la requête à Macron...

Surtout que madame, dans sa carrière, a été confrontée à des oraux de français et a sûrement un point de vue basé sur l’expérience du terrain (contrairement à certains responsable de l’éducation nationale que je ne nommerai pas ici).

Madame a enseigné dans des établissements privés d'élite et n'a pas dû souvent être confrontée à des élèves lambdas. Il semble que ce soit elle qui ait pesé sur la réouverture précoce des écoles...

Je connais très bien le lycée où elle était à Paris... mais elle a été à la même enseigne que tout le monde pour le passage des oraux, non? Lycée différent, élèves lambda, 8h/jour... c’est cela que je voulais dire, expérience réelle du passage d’oraux de français. Par ailleurs, ces fameux élèves super privilégiés, sont aussi ceux qui sont (souvent) notés très sec pendant l’année et ceux qui brillent le plus à l’oral (et à l’écrit en général). Et donc ont le plus à perdre d’une annulation des épreuves! Mon conjoint reconnaît chaque année le paquet de copies de brevet venant du seul collège privé huppé du département : une dizaine de filles (d’après l’écriture), orthographe et grammaire presque impeccables, tournure d’esprit particulière, choix du sujet de rédaction le plus ambitieux... c’est un formatage, très visible à si petite échelle. Je ne dis pas que c’est bien, je constate mais sans être prof de lettres (même si j’ai fait passer des oraux blancs parfois pour mon ancienne prof de français quand j’étais en prépa), il me semble que les examinateurs préfèrent les copies ou les candidats à l’oral qui tiennent la route.

La prof de français de ma fille aînée, précoce, avec un vrai style à l'écrit et une facilité remarquable à l’oral, regrette qu’elle ne le passe (probablement) pas, car c’est un vrai plaisir d’avoir une telle élève dans sa journée d’oraux.

Étant dans l'académie de Versailles j'ai souvent vu nos élèves lambdas se faire laminer par des jurys débarqués des beaux quartiers de Paris.

Clecle78, j'ai aussi vu souvent des élèves venus de bons établissements se faire détruire à l'oral (12/20 pour des prestations remarquables, j'entendais tout ce qui se disait dans la salle voisine) parce qu'ils venaient d'établissement privilégiés.

Au moins dans la pampa profonde , on n'a pas de ces batailles d'ego.

Tout cela semble démontrer que les oraux sont une vaste blague....et ce déjà en temps normal.
J’vous dis pas cette année si on persiste dans cette farce...

Et moi, en plus, mes collègues qui trouvent que ce serait bien de mettre la note de l'oral blanc en bonus dans la moyenne écrite, évidemment, la direction trouve l'idée excellente !

Punaise.
Ils sont accro tes collègues....ils carburent à quoi? :|

On a une visio conférence jeudi pour préparer l'oral blanc....

Doublon

Bonjour
Quelqu'un parmi vous a-t-il eu des indications claires de ce qui est attendu pour la 2ème partie de l'épreuve? Nos IPR nous ont écrit mais pour nous suggérer des activités pour s'approprier les oeuvres.... (comme si on les avait attendus pour cela...)

Voilà ce que j'ai donné aux élèves, mais je ne sais pas si cela peut t'aider :

Temps n° 2 : Présentation de l’oeuvre de cursive choisie et entretien ( /8 -  8 minutes)
 Cette partie évalue l’expression orale du candidat et son implication personnelle dans sa manière de rendre compte et de faire partager une réflexion sur ses expériences de lecture.
 Elle se déroule en deux temps successifs :
- le candidat présente brièvement l’oeuvre qu’il a retenue (parmi toutes les lectures cursives de l’année) et expose les raisons de son choix ;
- le candidat réagit aux relances de l’examinateur qui, prenant appui sur la présentation du candidat, évalue ses capacités à dialoguer, à nuancer et à étoffer sa réflexion, à défendre son point de vue sur la base de la connaissance de l’oeuvre.

Merci Maldoror
C'est aussi ce que j'avais compris mais en terme de temps de présentation et d'échange : qu'est-il attendu? Concrètement: y-a-t-il un temps imparti sur les 8 minutes pour la présentation de l'élève?

Nos IPR nous ont dit 2-3 minutes de présentation du livre par l'élève, puis 4-5 minutes d'échange entre le professeur et lui.

Maldoror, merci beaucoup pour ces précisions mais à mon avis, il n'aura pas lieu....

maldoror1 a écrit:Voilà ce que j'ai donné aux élèves, mais je ne sais pas si cela peut t'aider :

Temps n° 2 : Présentation de l’oeuvre de cursive choisie et entretien ( /8 -  8 minutes)
 Cette partie évalue l’expression orale du candidat et son implication personnelle dans sa manière de rendre compte et de faire partager une réflexion sur ses expériences de lecture.
 Elle se déroule en deux temps successifs :
- le candidat présente brièvement l’oeuvre qu’il a retenue (parmi toutes les lectures cursives de l’année) et expose les raisons de son choix ;
- le candidat réagit aux relances de l’examinateur qui, prenant appui sur la présentation du candidat, évalue ses capacités à dialoguer, à nuancer et à étoffer sa réflexion, à défendre son point de vue sur la base de la connaissance de l’oeuvre.

Le candidat peut aussi choisir une œuvre au programme, non ?