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- Lorenzo37Niveau 1
Dans un contexte où la désinformation bat son plein, où les journées "temps fort" montrent à nouveau leurs limites, où le grotesque le dispute à l'obscène concernant le faux recul (de surcroit totalement téléphoné depuis des semaines !) du gouvernement sur un point non essentiel, partout nous essayons de rendre notre mouvement lisible et efficace.
Le site fourmille de témoignages je voulais vous faire partager celui-ci ...
Les professeurs du lycée Louis le Grand décident la grève reconduite depuis vendredi, la FCPE les soutient et communique leur texte aux parents sur les raisons de la grève:
Personnellement j'ajouterais également l'exigence de l'abandon pur et simple de la réforme du lycée, mais je ne fais pas la fine bouche ... BRAVO aux collègues:
faisons comme eux
(J'ai déjà posté ce texte sur un autre fil où il est un peu noyé)
Et puis je ne résiste pas au plaisir de vous joindre cela:
https://www.ladepeche.fr/2020/01/12/reforme-des-retraites-tiphaine-auziere-la-fille-de-brigitte-macron-epinglee-pour-son-role-de-juriste-a-la-cfdt,8656313.php
On vit vraiment une époque formidable ...mais il serait bon qu'elle s’arrête
Le site fourmille de témoignages je voulais vous faire partager celui-ci ...
Les professeurs du lycée Louis le Grand décident la grève reconduite depuis vendredi, la FCPE les soutient et communique leur texte aux parents sur les raisons de la grève:
« Lors de la première journée d’action contre le projet de réforme des retraites, le 5 décembre dernier, plus de la moitié des professeurs de LLG, Secondaire et CPGE confondus, étaient en grève.
La mobilisation s’est poursuivie lors des journées d’action qui ont suivi, le 10 et le 17 décembre, et hier 9 janvier. Au-delà de la participation à ces temps forts, une grosse quinzaine de collègues a décidé d’entrer à partir d’aujourd’hui, vendredi 10 janvier en grève reconductible.
Nous souhaitons vous en expliquer les raisons. Nous demandons l'abandon du projet de réforme des retraites et la suppression de la première session des épreuves communes de contrôle continu (les E3C).
Cette réforme des retraites ne pénaliserait pas les enseignants seulement, mais elle les pénaliserait plus lourdement que d’autres. Chacun comprend qu’une pension calculée sur les revenus de l’ensemble de la carrière, comme le prévoit le projet, sera plus faible que la pension calculée sur les six derniers mois, comme c’est le cas aujourd’hui. Cette évidence n’est contestée par personne et le président de la République - par exemple dans son intervention à Rodez le 3 octobre dernier - comme le ministre de l’Education nationale en sont convenus. Les mesures de compensation annoncées - augmentation des salaires, et surtout des primes, pendant la carrière - ne peuvent pas nous convaincre, et au moins pour deux raisons.
- Les sommes évoquées sont très inférieures à celles qui seraient nécessaires pour obtenir un maintien des pensions au niveau de ce qu’elles sont dans le système actuel.- Ces augmentations ne seraient accordées qu’en contrepartie d’une redéfinition de « ce que sera le métier d’enseignant du XXIème siècle », redéfinition dont on ne sait pas grand-chose, sauf qu’elle passera par une augmentation du temps de travail.
Nous n’avons pas oublié que le ministre de l’Education nationale avait présenté comme une mesure en faveur du pouvoir d’achat des enseignants l’obligation qui leur est faite désormais d’effectuer une deuxième heure supplémentaire, alors même que ces heures supplémentaires sont moins payées que les heures normales.
Cette réforme rendrait encore moins attractif un métier qui peine déjà, vous le savez, à recruter.
Nous nous battons aussi pour la suppression de la première session des E3C. Ces épreuves remplacent les épreuves terminales dans plusieurs
disciplines et pour commencer, dès février, les langues vivantes, l’histoire-géographie et les mathématiques en STI DD.
Dans chacune de ces matières des épreuves différentes selon les lycées, et parfois entre les classes d’un même établissement, seront organisées.
Les épreuves dans certains lycées seront corrigées par les professeurs de l’établissement. Ce sera le cas à LLG, et ce ne sera pas un avantage pour nos élèves puisque, chacun le sait, la notation est plus exigeante ici que dans d’autres lycées. Ces disparités seront aggravées par l’absence de concertation entre correcteurs des différents établissements qui ont choisi un même sujet, et par l’absence de corrigé commun, à la différence de ce qui se passe jusqu’à maintenant dans les épreuves du baccalauréat.
Des sujets différents et des modalités d’organisation et de correction différentes selon les établissements transforment le baccalauréat en un examen purement local et non plus national.
La multiplication des épreuves pour une même discipline - deux en Première et une en Terminale - oblige à un bachotage permanent sur des savoirs parcellaires. L’ordre dans lequel sont abordées les notions au programme ne dépend plus de l’initiative des enseignants.
La liberté pédagogique s’efface au profit d’une vision standardisée de la transmission des connaissances.
Enfin, les problèmes matériels ne cessent de s’accumuler, de l’ouverture tardive de la banque nationale de sujets aux difficultés posées par la correction dématérialisée (connexion, débit etc.).
Il faut donc supprimer cette première session des E3C, et faire de la session de juin un examen unique et national.
Voilà, en quelques mots, les raisons pour lesquelles nous sommes entrés dans ce mouvement de grève reconductible. Nous serions heureux que vous les fassiez connaître à l’ensemble des parents d’élèves du lycée. Cette situation, nous le savons, est difficile pour vos enfants, pour nos élèves. Mais l’importance des enjeux et les décisions très brutales, unilatérales du gouvernement nous ont contraints à une décision qui n’a pas de précédent dans le passé récent de notre lycée. Dans cette circonstance, nous serions bien sûr heureux de pouvoir compter sur votre compréhension, et même sur votre soutien. »
Personnellement j'ajouterais également l'exigence de l'abandon pur et simple de la réforme du lycée, mais je ne fais pas la fine bouche ... BRAVO aux collègues:
faisons comme eux
(J'ai déjà posté ce texte sur un autre fil où il est un peu noyé)
Et puis je ne résiste pas au plaisir de vous joindre cela:
https://www.ladepeche.fr/2020/01/12/reforme-des-retraites-tiphaine-auziere-la-fille-de-brigitte-macron-epinglee-pour-son-role-de-juriste-a-la-cfdt,8656313.php
On vit vraiment une époque formidable ...mais il serait bon qu'elle s’arrête
- Fichiers joints
- Thierry75Niveau 10
Intéressant. Je suppose qu'il y a d'autres lycées mobilisés ?
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Le moi est haïssable.
- floisaNiveau 9
Une liste recensant les actions, refus divers, degrés divers de grève, circule. Elle est longue. Je ne sais pas si je peux mettre le lien ici.
- CasparProphète
"La notation est plus exigeante que dans d'autres lycées", pour une fois c'est dit clairement.
- OudemiaBon génie
J'espère que dans d'autres lycées les collègues se sentiront entrainés
- RosanetteEsprit éclairé
Caspar a écrit:"La notation est plus exigeante que dans d'autres lycées", pour une fois c'est dit clairement.
Ils feraient mieux d'écraser (d'autant que cette situation de fait comptait déjà pour Parcoursup/APB).
- CasparProphète
Rosanette a écrit:Caspar a écrit:"La notation est plus exigeante que dans d'autres lycées", pour une fois c'est dit clairement.
Ils feraient mieux d'écraser (d'autant que cette situation de fait comptait déjà pour Parcoursup/APB).
Oui, on va dire que c'est assez maladroit...
- VerduretteModérateur
Rosanette a écrit:Caspar a écrit:"La notation est plus exigeante que dans d'autres lycées", pour une fois c'est dit clairement.
Ils feraient mieux d'écraser (d'autant que cette situation de fait comptait déjà pour Parcoursup/APB).
Et donc s'écraser comme nombre de leurs collègues depuis des lustres au nom de la sacro-sainte Bienveillance ? Je croyais que ça pesait à pas mal de professeurs, justement, de surnoter sous la contrainte.
- Thalia de GMédiateur
Un lien pour le long texte que tu as posté ?
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- mariemathsNiveau 3
Moi je trouve bien que des enseignants de lycées connus se mettent en grève et communiquent sur cette grève car ils ont plus de poids pour le public que les enseignants du collège de campagne Tartampion à Saint Pépin les oies...
Sourire : et si au lieu de faire grève de façon désordonnée on ne fait plus grève mais une belle cagnotte pour que tous les enseignants des grands lycées de Paris ou de grande ville où il y a l'élite puisse faire grève à notre place...Belle coopération et on dérangerait là où il faut.
Sourire : et si au lieu de faire grève de façon désordonnée on ne fait plus grève mais une belle cagnotte pour que tous les enseignants des grands lycées de Paris ou de grande ville où il y a l'élite puisse faire grève à notre place...Belle coopération et on dérangerait là où il faut.
- VerduretteModérateur
Je rouve que c'est une bonne idée !
- RosanetteEsprit éclairé
Verdurette a écrit:Rosanette a écrit:Caspar a écrit:"La notation est plus exigeante que dans d'autres lycées", pour une fois c'est dit clairement.
Ils feraient mieux d'écraser (d'autant que cette situation de fait comptait déjà pour Parcoursup/APB).
Et donc s'écraser comme nombre de leurs collègues depuis des lustres au nom de la sacro-sainte Bienveillance ? Je croyais que ça pesait à pas mal de professeurs, justement, de surnoter sous la contrainte.
On peut déjà tiquer sur la formulation, qui sous-entend que le lycée adopte une politique unique de notation qui serait de manière irréfutable plus sévère que d'autres collègues, qui eux apparemment "s'écraseraient devant l'injonction de bienveillance" ailleurs en France.
Ensuite, je rebondissais juste sur cette phrase utilisée par LLG comme argument; ça n'en est absolument pas un. Ce lycée, avec d'autres, assume effectivement de sortir des référentiels d'évaluation (et pour ma matière par exemple de ne pas viser un niveau B2 pour des terminales), cela a évidemment des conséquences pour le recrutement via Parcoursup même si la procédure permettant pour l'instant de voir le lycée d'origine, cette politique est relativement indolore pour leurs élèves (c'est parfois plus problématique pour des bahuts privés régionalement cotés mais moins que H4 ou LLG).
J'imagine que les profs de LLG descendent parfois de leur montagne pour corriger le bac "à l'ancienne". Et quoi ? Ils saquent et charcutent les copies au prétexte que eux notent à la dure ? Croire que les E3C vont handicaper leurs piou-pious, c'est vraiment de la mauvaise foi.
- arcovmNiveau 5
mariemaths a écrit:Moi je trouve bien que des enseignants de lycées connus se mettent en grève et communiquent sur cette grève car ils ont plus de poids pour le public que les enseignants du collège de campagne Tartampion à Saint Pépin les oies...
Sourire : et si au lieu de faire grève de façon désordonnée on ne fait plus grève mais une belle cagnotte pour que tous les enseignants des grands lycées de Paris ou de grande ville où il y a l'élite puisse faire grève à notre place...Belle coopération et on dérangerait là où il faut.
Eh bien, moi aussi, je pense que c'est une excellente idée : que les grands lycées, parisiens ou régionaux, mais "vitrines" des académies, ou même des départements, fassent une grève massive, et soient en cela aidés par les collègues des établissements peu visibles.
Dans mon lycée rural, nous avons été jusqu'à 60% en grève (33 collègues en tout) : qui s'en est aperçu ? rien ! même dans les journaux du coin ... désormais, c'est retombé à 9 collègues : qui sait cela ? c'est donc très décourageant, moi-même, je me décourage ... comme beaucoup d'entre nous, j'élabore des plans pour le moment où mes journées de grève me seront retirées (je n'en pas fait tant que cela, mais avec des enfants étudiants, logés en grande ville, ça se complique vite).
En revanche, une caisse de grève où chacun donne (par département par exemple), ne serait-ce que 20€, 30€ ou 50€, ça peut vite constituer une belle somme : en tout, cas, moi je suis prête à les mettre !
NB, pour les précédents messages, je fais partie de la génération des années 1960
Arcovm
- HonchampDoyen
Caspar a écrit:"La notation est plus exigeante que dans d'autres lycées", pour une fois c'est dit clairement.
Et ils ont raison de le dire, au moins, cela sort de l'hypocrisie...
Fiston y a fait son stage de Master 1 en langue. Il était effaré de voir le fossé avec les pratiques préconisées à l'ESPE ! (Il adhérait totalement, Fiston est plutôt "méthodes classiques" en langue. Ceci dit, il s'est vautré à l'oral du CAPES, le stage à LLG ne l'ayant pas aidé pour l'oral ! Entres autres pb certainement...)
Bref, notre système est miné par d'énormes différences d'attentes, c'est bien que cela sorte !
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- CasparProphète
Honchamp a écrit:Caspar a écrit:"La notation est plus exigeante que dans d'autres lycées", pour une fois c'est dit clairement.
Et ils ont raison de le dire, au moins, cela sort de l'hypocrisie...
Fiston y a fait son stage de Master 1 en langue. Il était effaré de voir le fossé avec les pratiques préconisées à l'ESPE ! (Il adhérait totalement, Fiston est plutôt "méthodes classiques" en langue. Ceci dit, il s'est vautré à l'oral du CAPES, le stage à LLG ne l'ayant pas aidé pour l'oral ! Entres autres pb certainement...)
Bref, notre système est miné par d'énormes différences d'attentes, c'est bien que cela sorte !
Oui, bien sûr: une grève à LLG à plus de poids et de retentissement médiatique. On sort de l'hypocrisie en effet (même si la formulation est un peu maladroite à mon sens).
- RosanetteEsprit éclairé
Honchamp a écrit:Caspar a écrit:"La notation est plus exigeante que dans d'autres lycées", pour une fois c'est dit clairement.
Et ils ont raison de le dire, au moins, cela sort de l'hypocrisie...
Fiston y a fait son stage de Master 1 en langue. Il était effaré de voir le fossé avec les pratiques préconisées à l'ESPE ! (Il adhérait totalement, Fiston est plutôt "méthodes classiques" en langue. Ceci dit, il s'est vautré à l'oral du CAPES, le stage à LLG ne l'ayant pas aidé pour l'oral ! Entres autres pb certainement...)
Bref, notre système est miné par d'énormes différences d'attentes, c'est bien que cela sorte !
J'ai fait mon stage à Paris et j'ai le souvenir que les stagiaires à LLG étaient aussi parfois mis en difficulté par cette sensation première de confort devant des classes très attentives voire compétitives. L'impression d'homogénéité ne les aidait pas forcément à solliciter et à développer des approches en faveur des plus fragiles du groupe, au prétexte qu'ils étaient éclipsés par un gros groupe d'élèves très motivés et à l'aise (là où dans une classe lambda d'un bahut lambda, ce type d'élève pourra être plutôt minoritaire).
- Pat BÉrudit
C'est super qu'ils agissent ainsi et se fassent entendre.
Étant dans un lycée privé, où je devine le fort mécontentement des parents au point d'hésiter à continuer la grève pour ne pas risquer de nuire à la réputation de l'établissement, je me dis qu'ils sont soumis au même genre de pression et c'est chouette qu'ils y résistent et se battent.
Et c'est très bien qu'ils dénoncent les E3C et ce bac "local".
Étant dans un lycée privé, où je devine le fort mécontentement des parents au point d'hésiter à continuer la grève pour ne pas risquer de nuire à la réputation de l'établissement, je me dis qu'ils sont soumis au même genre de pression et c'est chouette qu'ils y résistent et se battent.
Et c'est très bien qu'ils dénoncent les E3C et ce bac "local".
- amethysteDoyen
Voilà, maintenant tu as un argument imparable : même les profs de LLG font la grève !Pat B a écrit:C'est super qu'ils agissent ainsi et se fassent entendre.
Étant dans un lycée privé, où je devine le fort mécontentement des parents au point d'hésiter à continuer la grève pour ne pas risquer de nuire à la réputation de l'établissement, je me dis qu'ils sont soumis au même genre de pression et c'est chouette qu'ils y résistent et se battent.
Et c'est très bien qu'ils dénoncent les E3C et ce bac "local".
- InvitéInvité
Je suis catastrophé, que penseraient les bons pères jésuites du collège de Clermont ?! En tout cas bravo à eux !
- PrezboGrand Maître
Rosanette a écrit:J'ai fait mon stage à Paris et j'ai le souvenir que les stagiaires à LLG étaient aussi parfois mis en difficulté par cette sensation première de confort devant des classes très attentives voire compétitives. L'impression d'homogénéité ne les aidait pas forcément à solliciter et à développer des approches en faveur des plus fragiles du groupe, au prétexte qu'ils étaient éclipsés par un gros groupe d'élèves très motivés et à l'aise (là où dans une classe lambda d'un bahut lambda, ce type d'élève pourra être plutôt minoritaire).
Je n'ai plus l'âge d'être stagiaire, mais j'avoue que j'aimerais bien connaître plus souvent l'impression d'être mis en difficulté par des classes très attentives voire compétitives. Et où l'impression d'homogénéité ne m'aiderait pas à développer des approches en faveur des plus fragiles.
Parce que pour l'instant, ça a été rare.
- e-WandererGrand sage
Si mes souvenirs ne m'égarent pas totalement, le système pédagogique à LLG (car c'est un véritable système) fait que ce n'est pas au professeur de s'adapter, mais à l'élève. Justement parce que, du lycée à la prépa, il y a des classes de niveau qui garantissent une forme d'homogénéité (ce n'est donc pas qu'une "impression"). Et tout est fait pour mettre l'élève dans de bonnes dispositions : c'est un lycée sélectif à l'entrée, où les exigences sont fortes en termes de travail et de niveau disciplinaire, mais qui garde ses élèves (y compris, en prépa, ceux qui foirent complètement leurs concours, du moment qu'ils ont joué le jeu). Ça m'avait beaucoup surpris à l'époque, car je pensais qu'un établissement de ce type était davantage soucieux de ses statistiques. Mais c'est une vraie règle à LLG : si on vous a accordé votre confiance et que vous ne faites pas n'importe quoi, on ne vous la retirera pas.
Ces deux paramètres font beaucoup pour la confiance de l'élève car il sait que normalement, il est en situation de suivre et de progresser, même si c'est parfois compliqué. Il sait aussi que le contexte est globalement bienveillant (la vraie bienveillance, pas le machin sirupeux des pédagogues fous). Tout est prévu pour qu'il ne soit pas noyé, mais tout dépend de son travail. La contrepartie, c'est qu'il n'y a pas de pédagogie très individualisée, et surtout pas "d'approches en faveur des plus fragiles du groupe" : le professeur travaille précisément pour le groupe, conçu comme un tout – et plutôt pour le premier tiers afin de tirer tout le monde vers le haut. C'est d'ailleurs cet esprit de groupe qui domine, avec le développement d'un sentiment d'appartenance presque "identitaire" (un peu à la manière de certains établissements anglo-saxons), beaucoup plus que toute idée de compétition interne. Même les contextes les plus élitistes (par exemple le concours général) vont être le prétexte à une mise en scène où on va présenter l'heureux lauréat comme le digne représentant du lycée, dont tout le monde est fier, plutôt que comme talent purement individuel. À l'inverse, l'élève qui a du mal ne sera pas ostracisé ou moqué. Simplement, c'est à lui de trouver les solutions. Un peu comme un jeune gnou qui doit traverser le fleuve : il peut le faire, il sait comment il doit faire, il a le groupe autour de lui pour lui donner le rythme et lui montrer la voie, mais personne ne l'aidera s'il ne trouve pas les forces.
Les élèves qui partent (typiquement pour rejoindre des lycées comme Montaigne ou Saint-Louis, juste un peu moins costauds) le font souvent moins pour des problèmes réels de niveau que pour des questions d'adaptation à ce climat assez particulier. Le discours sur l'excellence à toutes les sauces, les fédérations de parents omniprésentes (80% à la PEEP, je n'avais jamais vu ça ailleurs !), les rappels incessants sur l'histoire du collège de Clermont, tout cela crée un côté un peu "hors sol", artificiel et même parfois complètement scandaleux (le proviseur avait par exemple refusé de recevoir les parents d'un élève de prépa qui s'était suicidé, car ça ruinait la belle image de la collectivité idéale qu'il voulait construire). La grande majorité des élèves se fiche pas mal de tout ce décorum et se concentre sur son boulot, naturellement. Mais ce système existe, pour le meilleur et pour le pire, et il a sa cohérence, son efficacité et ses dangers. Mais en tout cas, pour la pédagogie différenciée, ce n'est pas vraiment le lieu adapté : on frôle même le contresens.
Ces deux paramètres font beaucoup pour la confiance de l'élève car il sait que normalement, il est en situation de suivre et de progresser, même si c'est parfois compliqué. Il sait aussi que le contexte est globalement bienveillant (la vraie bienveillance, pas le machin sirupeux des pédagogues fous). Tout est prévu pour qu'il ne soit pas noyé, mais tout dépend de son travail. La contrepartie, c'est qu'il n'y a pas de pédagogie très individualisée, et surtout pas "d'approches en faveur des plus fragiles du groupe" : le professeur travaille précisément pour le groupe, conçu comme un tout – et plutôt pour le premier tiers afin de tirer tout le monde vers le haut. C'est d'ailleurs cet esprit de groupe qui domine, avec le développement d'un sentiment d'appartenance presque "identitaire" (un peu à la manière de certains établissements anglo-saxons), beaucoup plus que toute idée de compétition interne. Même les contextes les plus élitistes (par exemple le concours général) vont être le prétexte à une mise en scène où on va présenter l'heureux lauréat comme le digne représentant du lycée, dont tout le monde est fier, plutôt que comme talent purement individuel. À l'inverse, l'élève qui a du mal ne sera pas ostracisé ou moqué. Simplement, c'est à lui de trouver les solutions. Un peu comme un jeune gnou qui doit traverser le fleuve : il peut le faire, il sait comment il doit faire, il a le groupe autour de lui pour lui donner le rythme et lui montrer la voie, mais personne ne l'aidera s'il ne trouve pas les forces.
Les élèves qui partent (typiquement pour rejoindre des lycées comme Montaigne ou Saint-Louis, juste un peu moins costauds) le font souvent moins pour des problèmes réels de niveau que pour des questions d'adaptation à ce climat assez particulier. Le discours sur l'excellence à toutes les sauces, les fédérations de parents omniprésentes (80% à la PEEP, je n'avais jamais vu ça ailleurs !), les rappels incessants sur l'histoire du collège de Clermont, tout cela crée un côté un peu "hors sol", artificiel et même parfois complètement scandaleux (le proviseur avait par exemple refusé de recevoir les parents d'un élève de prépa qui s'était suicidé, car ça ruinait la belle image de la collectivité idéale qu'il voulait construire). La grande majorité des élèves se fiche pas mal de tout ce décorum et se concentre sur son boulot, naturellement. Mais ce système existe, pour le meilleur et pour le pire, et il a sa cohérence, son efficacité et ses dangers. Mais en tout cas, pour la pédagogie différenciée, ce n'est pas vraiment le lieu adapté : on frôle même le contresens.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- RendashBon génie
Rosanette a écrit:Caspar a écrit:"La notation est plus exigeante que dans d'autres lycées", pour une fois c'est dit clairement.
Ils feraient mieux d'écraser (d'autant que cette situation de fait comptait déjà pour Parcoursup/APB).
Pourquoi ? C'est juste un fait
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Ramanujan974Érudit
e-Wanderer a écrit:Sle système pédagogique à LLG (car c'est un véritable système)
Avec des horaires disciplinaires différents des autres établissements, comme 6h de maths et de français en 2de, par exemple..
- RosanetteEsprit éclairé
Rendash a écrit:Rosanette a écrit:Caspar a écrit:"La notation est plus exigeante que dans d'autres lycées", pour une fois c'est dit clairement.
Ils feraient mieux d'écraser (d'autant que cette situation de fait comptait déjà pour Parcoursup/APB).
Pourquoi ? C'est juste un fait
Oui, de même que leur recrutement à l'entrée relève du fait aussi, bizarrement ils n'en parlent pas.
Ils ont droit de se faire mousser, mais c'est curieux vu ce qu'ils entendent dénoncer. La réalité locale des lycée, leurs élèves la voient déjà sur leur dossier.
Ils s'affranchissent de la notation attendue au cours de l'année, ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas capables de se conformer à un barème d'examen, comme pour l'ancien bac.
- ProtonExpert
Faut-il encore que ce barème existe ... et pour les E3C, il n'y en a pas.
Qu'entendez-vous par là ? H4 et LLG ont une procédure de recrutement particulière sans sectorisation, ce n'est pas un secret au contraire.
Rosanette a écrit:Oui, de même que leur recrutement à l'entrée relève du fait aussi, bizarrement ils n'en parlent pas.
Qu'entendez-vous par là ? H4 et LLG ont une procédure de recrutement particulière sans sectorisation, ce n'est pas un secret au contraire.
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- Mobiliser encore et encore
- 31.01 / 01.02 2012 : Grand Colloque lettres classiques "Refonder l'enseignement du latin et du grec" (lycée Louis le Grand)
- Le Lycée René Cassin de Gonesse est en grève depuis la rentrée.
- Lycée Rousseau (Sarcelles) : le plus grand lycée du Val d'Oise est en grève contre la direction et le rectorat.
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