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- MilèNiveau 6
Propos d'une IPR lors d'une formation cette année :
"La problématique ne dit jamais commencer par "en quoi", "comment", "pourquoi", "comment" ou "quel"!!!!!
Il doit s'agir d'une question ouverte à laquelle on pourrait donc répondre par "oui" ou "non". Et évitez de prendre celles proposées par les manuels, elles sont très souvent mal faites!"
Une formatrice avait tenu des propos sensiblement similaires il y a deux ans à une autre collègue.
Moi, je me souviens de ma formation CAER. On nous disait de commencer la question par "en quoi". Autres temps, autres moeurs...
En attendant, ça me casse les pieds, cette histoire. Avez-vous eu des conseils sur ce sujet?
"La problématique ne dit jamais commencer par "en quoi", "comment", "pourquoi", "comment" ou "quel"!!!!!
Il doit s'agir d'une question ouverte à laquelle on pourrait donc répondre par "oui" ou "non". Et évitez de prendre celles proposées par les manuels, elles sont très souvent mal faites!"
Une formatrice avait tenu des propos sensiblement similaires il y a deux ans à une autre collègue.
Moi, je me souviens de ma formation CAER. On nous disait de commencer la question par "en quoi". Autres temps, autres moeurs...
En attendant, ça me casse les pieds, cette histoire. Avez-vous eu des conseils sur ce sujet?
- PouceNiveau 9
Je ne travaille pas en séquences, je n'ai pas de problématique. Je sais que ça ne t'aide pas mais je peux te dire qu'on se sent bien mieux en éliminant toutes ces choses inutiles.
- MilèNiveau 6
En fait, nous avons une progression unique, mais l'une d'entre nous étant en année de validation, nous ne voulons pas faire un impair qu'on pourrait lui reprocher en inspection.
- Pierre-HenriHabitué du forum
Mon inspecteur m'a dit la même chose en visite : une simple question, qui exprime de façon limpide les enjeux littéraires d'un texte. Les formulations ampoulées du type "nous allons nous demander dans quelle mesure..." sont effectivement très lourdes. Quelques exemples de questions que j'utilise :
- Harpagon est-il un personnage comique ou tragique ?
- Les Contes du Chat Perché sont-ils réalistes ou imaginaires ?
- Javert rend-il la justice ?
- Scapin est-il facétieux, rebelle ou désespéré ?
Je me contente d'oppositions nettes et sans originalité. Inutile de se compliquer la vie avec des questions à double-fond qui échapperont aux élèves. En fait, on peut le plus souvent s'en passer.
- Harpagon est-il un personnage comique ou tragique ?
- Les Contes du Chat Perché sont-ils réalistes ou imaginaires ?
- Javert rend-il la justice ?
- Scapin est-il facétieux, rebelle ou désespéré ?
Je me contente d'oppositions nettes et sans originalité. Inutile de se compliquer la vie avec des questions à double-fond qui échapperont aux élèves. En fait, on peut le plus souvent s'en passer.
- KikiHabitué du forum
La problématique ne dit jamais commencer par "en quoi", "comment", "pourquoi", "comment" ou "quel"!!!!!
Il doit s'agir d'une question ouverte à laquelle on pourrait donc répondre par "oui" ou "non". Et évitez de prendre celles proposées par les manuels, elles sont très souvent mal faites!
On nous a dit le contraire en formation ...
- MilèNiveau 6
Génial! On avance... :shock: Même pas foutus de se mettre d'accord, les IPR!!!!
- adelouNiveau 8
Donc, on est bien d'accord, appelons un chat un chat, ce n'est pas une "problématique" (notion vue en fac, pour moi).
C'est juste une question débile qui ne sert à rien et n'apportera rien aux élèves. Comment peut-on réduire la lecture d'un texte à une simple question?
Je m'étais décidée à ne pas fonctionner ainsi mais je serai probablement inspectée l'an prochain. Alors j'hésite.
Je compte en réalité en parler ouvertement à l'IPR, en toute transparence. J'aimerais sincèrement avoir son avis là-dessus. Mais je me dis d'un autre côté que ce serait se jeter dans la gueule du loup... Je verrai bien.
C'est juste une question débile qui ne sert à rien et n'apportera rien aux élèves. Comment peut-on réduire la lecture d'un texte à une simple question?
Je m'étais décidée à ne pas fonctionner ainsi mais je serai probablement inspectée l'an prochain. Alors j'hésite.
Je compte en réalité en parler ouvertement à l'IPR, en toute transparence. J'aimerais sincèrement avoir son avis là-dessus. Mais je me dis d'un autre côté que ce serait se jeter dans la gueule du loup... Je verrai bien.
- User17706Bon génie
Ce n'est pas ce qu'on appelle plus couramment une question fermée?Un IPR, à propos de la 'problématique', a écrit: Il doit s'agir d'une question ouverte à laquelle on pourrait donc répondre par "oui" ou "non".
- ysabelDevin
PauvreYorick a écrit:Ce n'est pas ce qu'on appelle plus couramment une question fermée?Un IPR, à propos de la 'problématique', a écrit: Il doit s'agir d'une question ouverte à laquelle on pourrait donc répondre par "oui" ou "non".
Ouf, merci...
J'étais en train de me dire que ma journée d'oral m'avait tellement chamboulé le cerveau que je ne savais plus ce qu'était une question ouverte.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- egometDoyen
Milè a écrit:Propos d'une IPR lors d'une formation cette année :
"La problématique ne dit jamais commencer par "en quoi", "comment", "pourquoi", "comment" ou "quel"!!!!!
Il doit s'agir d'une question ouverte à laquelle on pourrait donc répondre par "oui" ou "non". Et évitez de prendre celles proposées par les manuels, elles sont très souvent mal faites!"
Une formatrice avait tenu des propos sensiblement similaires il y a deux ans à une autre collègue.
Moi, je me souviens de ma formation CAER. On nous disait de commencer la question par "en quoi". Autres temps, autres moeurs...
En attendant, ça me casse les pieds, cette histoire. Avez-vous eu des conseils sur ce sujet?
Non mais de quoi je me mêle?
Ils ne vont pas non plus nous dire comment pisser?
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- IsidoriaDoyen
Dans ton établissement vous adoptez une progression unique? Ca me paraît incroyable, comment ça marche? S'agit-il seulement des thèmes ou aussi des oeuvres étudiées?Milè a écrit:En fait, nous avons une progression unique, mais l'une d'entre nous étant en année de validation, nous ne voulons pas faire un impair qu'on pourrait lui reprocher en inspection.
- maduNiveau 8
Je suis dans le même cas que Milè : sous la pression du cde, de collègues archi obéissantes et de l'une d'elles en attente de validation, nous nous dirigeons doucement vers une progression unique. C'est douloureux !Isidoria a écrit:Dans ton établissement vous adoptez une progression unique? Ca me paraît incroyable, comment ça marche? S'agit-il seulement des thèmes ou aussi des oeuvres étudiées?Milè a écrit:En fait, nous avons une progression unique, mais l'une d'entre nous étant en année de validation, nous ne voulons pas faire un impair qu'on pourrait lui reprocher en inspection.
Bel exploit, nous avons décidé que nous serions libres du choix des textes...
Elles sont pourtant toutes d'accord, on ne peut pas tenir compte du niveau des élèves et suivre une progression commune et donc contraignante mais que voulez-vous, le méchant ipr sera pas content, alors...
- Knick KnackNiveau 2
adelou a écrit:Donc, on est bien d'accord, appelons un chat un chat, ce n'est pas une "problématique" (notion vue en fac, pour moi).
C'est juste une question débile qui ne sert à rien et n'apportera rien aux élèves. Comment peut-on réduire la lecture d'un texte à une simple question?
Je m'étais décidée à ne pas fonctionner ainsi mais je serai probablement inspectée l'an prochain. Alors j'hésite.
Je compte en réalité en parler ouvertement à l'IPR, en toute transparence. J'aimerais sincèrement avoir son avis là-dessus. Mais je me dis d'un autre côté que ce serait se jeter dans la gueule du loup... Je verrai bien.
Je vois que personne n'a relevé ta remarque, que je trouve pourtant pertinente.
Après 4 (ou 5 ans) de fac, il est vrai que la notion de problématique (au vrai sens du terme) VS problématique (de collège) fait un peu l'effet d'une douche froide.
J'ai honnêtement très peur de ne pas /pouvoir/savoir adapter le niveau de mon (futur) enseignement à des élèves de 5e ou 4e, et de devoir "réapprendre à réfléchir", je n'oserai pas dire "bêtement", mais de façon plus simple, moins alambiquée... En fait c'est dur de faire simple :|
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- AmaliahEmpereur
Pouce a écrit:Je ne travaille pas en séquences, je n'ai pas de problématique. Je sais que ça ne t'aide pas mais je peux te dire qu'on se sent bien mieux en éliminant toutes ces choses inutiles.
Je n'ai pas le même avis que vous sur la question. Je ne trouve pas que ce soit inutile.
Je choisis mes textes en fonction de l'axe d'étude (problématique, c'est un peu ambitieux!) que j'ai choisi. J'essaie de faire en sorte que chaque texte apporte un éclairage nouveau à la question et que mes textes ne soient pas redondants les uns par rapport aux autres. Des textes qui interrogent les élèves par rapport à une question et dont la confrontation est enrichissante.
Cela dit, la question que je me pose est de faire noter un axe d'étude simplifié aux élèves et d'en noter une version plus complexe dans mes progressions. Je ne me vois pas faire noter à mes 6e "Comment la poésie renouvelle-t-elle notre regard sur le monde?" Mais je pourrais peut-être faire noter "Comment les poètes parlent-ils du monde?"
- IsidoriaDoyen
Pour ma part, si, j'avais remarqué, mais il y a déjà de nombreux fils sur la question de la problématique. C'est une question qui travaille beaucoup les profs de lycée.
A mon sens le terme "problématique" est mal choisi, il s'agit plutôt d'une question qui guide l'étude que d'une véritable situation problème.
A mon sens le terme "problématique" est mal choisi, il s'agit plutôt d'une question qui guide l'étude que d'une véritable situation problème.
- adelouNiveau 8
A-t-on réellement besoin d'une question de ce type pour amener les élèves à lire un texte et à l'interpréter?
Au contraire, il me semble qu'il faudrait partir avec un regard vierge... et laisser les élèves découvrir le texte, en les guidant, par une relecture linéaire et explicative (vocabulaire difficile) puis des questions spontanées (que ressent le personnage? Pourquoi réagit-il ainsi? qu'est-ce que provoque en vous ce passage? etc).
C'est bien ainsi d'ailleurs que fonctionne la véritable explication de texte: partir du texte, de sa découverte, de ses interprétations, et découvrir des sens cachés, des pépites. Un de mes enseignants de fac nous avait même dit que dans l'idéal, il faudrait pouvoir interpréter un texte sans en connaître l'auteur ni la date. Bon, c'est un extrême. Et je sais qu'on est au collège, pas à l'université.
Mais si on veut apprendre aux élèves à décrypter le sens d'un texte, à affiner leur regard de lecteur et du même coup, leur sensibilité et leur vision de la vie, pourquoi partir d'une question de ce type, simplissime (heureusement cela dit) mais réductrice?
Exemple: pour l'étude de Roméo et Juliette, on m'a suggéré cette problématique: "l'amour se termine-t-il toujours bien?" ou "peut-on s'aimer même après la mort?"
Au contraire, il me semble qu'il faudrait partir avec un regard vierge... et laisser les élèves découvrir le texte, en les guidant, par une relecture linéaire et explicative (vocabulaire difficile) puis des questions spontanées (que ressent le personnage? Pourquoi réagit-il ainsi? qu'est-ce que provoque en vous ce passage? etc).
C'est bien ainsi d'ailleurs que fonctionne la véritable explication de texte: partir du texte, de sa découverte, de ses interprétations, et découvrir des sens cachés, des pépites. Un de mes enseignants de fac nous avait même dit que dans l'idéal, il faudrait pouvoir interpréter un texte sans en connaître l'auteur ni la date. Bon, c'est un extrême. Et je sais qu'on est au collège, pas à l'université.
Mais si on veut apprendre aux élèves à décrypter le sens d'un texte, à affiner leur regard de lecteur et du même coup, leur sensibilité et leur vision de la vie, pourquoi partir d'une question de ce type, simplissime (heureusement cela dit) mais réductrice?
Exemple: pour l'étude de Roméo et Juliette, on m'a suggéré cette problématique: "l'amour se termine-t-il toujours bien?" ou "peut-on s'aimer même après la mort?"
- adelouNiveau 8
Amaliah a écrit:Pouce a écrit:Je ne travaille pas en séquences, je n'ai pas de problématique. Je sais que ça ne t'aide pas mais je peux te dire qu'on se sent bien mieux en éliminant toutes ces choses inutiles.
Je n'ai pas le même avis que vous sur la question. Je ne trouve pas que ce soit inutile.
Je choisis mes textes en fonction de l'axe d'étude (problématique, c'est un peu ambitieux!) que j'ai choisi. J'essaie de faire en sorte que chaque texte apporte un éclairage nouveau à la question et que mes textes ne soient pas redondants les uns par rapport aux autres. Des textes qui interrogent les élèves par rapport à une question et dont la confrontation est enrichissante.
Cela dit, la question que je me pose est de faire noter un axe d'étude simplifié aux élèves et d'en noter une version plus complexe dans mes progressions. Je ne me vois pas faire noter à mes 6e "Comment la poésie renouvelle-t-elle notre regard sur le monde?" Mais je pourrais peut-être faire noter "Comment les poètes parlent-ils du monde?"
A mes yeux, c'est bien le problème: je me refuse à instrumentaliser des textes pour "répondre" à une question (qui ne passionnera pas forcément les élèves, d'ailleurs).
Ce que je veux, c'est leur apprendre à lire et interpréter un texte pour ce qu'il est. Mais c'est assez personnel comme démarche
- User17706Bon génie
Pardon, mais soit je ne comprends vraiment pas ce que l'EducNat est devenue, soit il n'existe aucun monde ni aucune partie d'aucun monde dans le ou laquelle une question comme "l'amour se termine-t-il toujours bien?" pourrait être appelée du nom (certes pompeux) de problématique. La même remarque, d'ailleurs, me semble valoir pour la seconde, qui outre cela semble n'avoir de rapport qu'assez lointain avec la pièce.
En tout cas, que ces deux suggestions soient d'une profonde indigence, il n'y a aucun doute... d'où donc venaient-elles? tout de même pas d'un formateur ou d'un IPR?!?
En tout cas, que ces deux suggestions soient d'une profonde indigence, il n'y a aucun doute... d'où donc venaient-elles? tout de même pas d'un formateur ou d'un IPR?!?
- adelouNiveau 8
.... d'une collègue. Je n'ai rien contre elle, mais j'avoue que là...
- adelouNiveau 8
Ceci dit, quand on voit les questions proposées par les formateurs parfois, je ne vois pas grande différence.
Il faudrait que j'en retrouve...
Il faudrait que j'en retrouve...
- MilèNiveau 6
Isidoria a écrit:Dans ton établissement vous adoptez une progression unique? Ca me paraît incroyable, comment ça marche? S'agit-il seulement des thèmes ou aussi des oeuvres étudiées?Milè a écrit:En fait, nous avons une progression unique, mais l'une d'entre nous étant en année de validation, nous ne voulons pas faire un impair qu'on pourrait lui reprocher en inspection.
L'ordre des unités est le même. Par exemple, en 5e, nous commençons toutes par le parcours sur les héros d'hier à aujourd'hui, puisque notre EPI commun en lien avec les langues anciennes s'y rattache.
Ensuite, nous enchaînons avec le récit de chevalerie. Là, mes collègues feront une OI (l'une a choisi Yvain, l'autre Lancelot mais moi j'ai opté pour le groupement de textes. La problématique est commune. Et nous poursuivons ainsi. Nous faisons valoir notre liberté pédagogique, mais certaines OI sont communes parfois, parce qu'elles nous plaisent à toutes. Nous mutualisons aussi certaines préparations. Par exemple, en 5e toujours, le thème "l'homme et la nature" m'inspire beaucoup. J'ai très envie de me lancer dans cette préparation, j'en ferai profiter les autres. Elles suivront ou pas, à elles de voir. Ma jeune collègue est prof de Lettres classiques, et sur la mythologie elle est incollable et pleine d'idées. Ça nous aidera car ce n'est pas notre cas.
Le CDE ne nous oblige pas à travailler ainsi.
- IsidoriaDoyen
Merci Milè. Pourrais-tu donner un exemple de problématique commune? J'ai du mal à imaginer une question qui puisse recouvrir OI et GT indifféremment.
- MilèNiveau 6
Eh bien, justement, sur le récit de chevalerie, nous étions embêtées par la formulation.
Nous avions noté "Quelle image du chevalier est présentée dans les romans courtois et dans leurs réécritures contemporaines?" Mais bon, nous hésitions.
Nous avions noté "Quelle image du chevalier est présentée dans les romans courtois et dans leurs réécritures contemporaines?" Mais bon, nous hésitions.
- IsidoriaDoyen
En fait, je ne vois pas trop l'intérêt de la question commune. Ca enferme complètement, et la "liberté pédagogique" est sacrément limitée. Que faire si quelqu'un préfère travailler sur autre chose que sur "limage du chevalier"?
Il y a aussi les relations sociales et plein de choses qui sont intéressantes dans ces textes du Moyen Age.
Il y a aussi les relations sociales et plein de choses qui sont intéressantes dans ces textes du Moyen Age.
- User17706Bon génie
Bon, là c'est clair que le terme recouvre quantité de réalités vraiment très diverses...
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