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- LentilleNiveau 1
Bonjour à tous,
Voilà des années que je suis inscrite sur ce forum mais je n’ai jamais posté. J’écris aujourd’hui pour apporter mon témoignage au sujet de mon entretien PPCR et pour me joindre à tous ceux qui sont démotivés par notre métier.
Je voudrais d’abord remettre les choses dans leur contexte : je suis enseignante en lettres modernes depuis 8 ans. En 8 ans, j’ai l’impression que je n’ai fait que des sacrifices pour mon travail. J’ai fait partie de la deuxième promotion de masterisation du capes, celle des stagiaires à 15h en plus de la formation en iufm. J’ai donc beaucoup trimé à cette époque. Je suis toujours loin de ma famille après avoir séjourné dans 3 académies différentes, dont 4 ans à Créteil avec tout ce que cela implique. En 8 ans, je n’ai jamais été inspectée, malgré mes demandes multiples. Ma carrière en a pâti car je suis toujours passée à l’ancienneté, malgré des notes administratives à +1,3 point par an.
J’ai toujours été une enseignante ultra investie : toujours volontaire pour les projets (bien sûr, bénévoles), très travailleuse, j’ai suivi moult formations, je lis beaucoup l’actualité pédagogique, bref, je pense bien connaître mon métier que je remets constamment en question. Dans mon établissement, je suis reconnue pour être « une bonne prof », professionnelle, assidue, impliquée, et les élèves disent de moi que je suis « sévère mais gentille ». J’ai fait mes armes en région parisienne et les pires collégiens de ma REP actuelle se font tout petits dans mon cours.
Après ce parcours, j’attendais donc beaucoup de ma première inspection. Enfin, je n’attendais pas une reconnaissance financière, évidemment : je sais très bien qu’il y avait peu de chances d’être promue, mais j’espérais vraiment un regard positif sur mon travail après toutes ces années où j’ai fait beaucoup de sacrifices personnels.
De mon point de vue, ma séance s’est très bien passée. Mon entretien avec l’inspecteur a en revanche été une catastrophe.
J’ai eu affaire à ce genre de personne qui va vous dire d’une manière très posée que vous êtes une sombre merde, ce genre de personne dont la voix ne laisse rien paraître mais dont le regard vous fusille.
Pendant une heure, l’inspecteur n’a évoqué que ma séance et seulement ce que j’avais fait depuis le début de l’année. Nous n’avons pas du tout parlé de ma carrière, contrairement à ce que j’attendais.
Pendant une heure, il n’a absolument RIEN dit de positif. Rien de rien. Il a commencé par le négatif pour finir sur des critiques.
Voici un petit florilège des remarques auxquelles j’ai eu droit :
- il a estimé que je ne faisais pas les programmes quand j’ai réalisé une séquence fondée sur une compétence (des programmes donc). Il prétend que les compétences ce ne sont pas les programmes : le programme, c’est la littérature.
- il a trouvé que ma classe n’était pas vivante (moi j’ai trouvé les élèves parfaits, ils étaient respectueux de la parole, ont tous travaillé à l’écrit et bien participé à l’oral). Pour lui, la classe n’était pas vivante car il voulait voir « une classe où les élèves se parlent entre eux », une classe qui bavarde, avec du « bruit pédagogique ».
- il a critiqué le fait que je fasse écrire dans les cahiers « écrit de travail » lorsque les élèves rédigent leurs propres phrases. Quand je lui fais remarquer qu’il s’agit d’une expression qui vient des programmes, il me répond quand même que c’est imprécis.
- il m’a littéralement infantilisée quand il a exigé que je retire les points d’exclamation quand je corrige les copies (du type : « ponctuation ! » ou « phrase ?! » pour l’absence de phrase réponse) : « vous rendez-vous compte de la violence que vous faites subir aux élèves quand vous utilisez le point d’exclamation ? Aimeriez-vous que je mette des points d’exclamation sur votre travail ? ». Je lui réponds ok, que je corrigerai cet élément, il ajoute « non je ne crois pas, car vous n’entendez pas tant que ça les choses ». Les « c’est très bien ! -point d’exclamation- » sur les copies sont aussi à bannir.
Il a donc dit que je n’étais pas une enseignante bienveillante envers les élèves. Il en veut pour preuve qu’à un moment j’ai coupé la parole à un élève qui voulait raconter ce qu’il avait mangé la veille, ce qui n’avait rien à voir avec le cours.
- il a affirmé qu’il fallait s’inquiéter que la classe ait 10 de moyenne, classe qui est très en difficulté « Ce ne sont pas forcément les élèves qui ne vont pas » précise-t-il à ce sujet.
- il a dit que les élèves n’avaient rien appris dans mon cours (« vos élèves n’ont rien appris »), il en veut pour preuve qu’une élève n’a pas écrit le bilan. Je précise qu’à la fin du cours, nous avons fait passer la parole pour que chacun puisse réexpliquer ce que nous avions appris, afin d’exercer la mémoire immédiate, puis les élèves ont mis par écrit ce qu’ils avaient retenu, bref, il y avait un vrai cours avec des notions à apprendre par cœur (ce besoin de me justifier pour ça prouve à quel point ce con a eu de l’impact sur moi…)
- il considère que mes élèves lisent très peu (ils lisent 6 livres de cursive + 3 GT + 5 OI, ce qui fait une dizaine de livres par an, en REP).
Je passe sur les nombreuses remarques où j’avais l’impression qu’il me prenait pour une demeurée (« vous connaissez les épreuves du brevet ? » « Vous savez que nous avons un site académique ? » « j’espère que vous prenez des notes des remarques faites » « comprenez-vous ce que je vous dis ? » et j’en passe)
Il n’a jamais été irrespectueux, mais le ton et les propos étaient toujours condescendants, durs, et méprisants (avec toujours cette douceur dans la voix bien sûr).
Tout le travail que je peux réaliser par ailleurs n’a aucunement été mis en valeur (projets interdisciplinaires, projets avec les partenaires extérieurs, investissement dans les instances du collège, investissement dans les commissions, pratique de l’évaluation, pratique de la différenciation pédagogique, évaluation « par ceintures », co intervention, etc, etc, etc), ou alors, quand certains de ces éléments ont été mentionnés, cela n’a été que pour les critiquer à chaque fois. Je n’exagère pas quand je dis qu’il n’y a eu aucune remarque positive. Ah si, il a dit « que je travaillais beaucoup », phrase que j’ai du mal à prendre comme positive.
Après 30 minutes de fusillade, j’ai élevé la voix et exprimé ce que je ressentais, le ton est monté entre nous et ça m’a desservi encore plus. Il voulait juste que je l’écoute démonter mon travail en silence.
Ce dialogue n’a donc pas du tout été un moment constructif, où je pouvais expliquer mes pratiques qui correspondent à une classe particulière à un moment donné. Au contraire, on voulait m’imposer un modèle socio-constructiviste de vérité absolue. Je ne dis pas qu’on n’a aucune remarque à me faire, tout le monde apprend toujours, mais je pensais qu’une inspection était aussi un espace de discussion.
Cet entretien m’a fait un tel choc que je suis allée voir mon médecin pour prendre quelques jours de repos, qui ont en fait été 6 semaines d’arrêt de travail.
J’ai vécu un sentiment d’absurdité, une perte totale de sens. Les injonctions contradictoires de l’institution, les tâches impossibles à tenir, les sacrifices personnels, l’investissement bénévole, me renvoient un profond sentiment de gâchis. Cette personne a estimé que je ne méritais même pas la moindre remarque positive, comme si j’étais une prof qui ne gérait pas ses classes, ne s’investissait dans rien et était absente au travail. Tout le monde me dit qu’il ne faut rien attendre des inspecteurs et que la reconnaissance vient des élèves. Certes, mais ce n’est pas pareil, on a aussi besoin de la reconnaissance de nos supérieurs et des spécialistes de notre matière. Avec tout le mépris qui entoure notre profession, si on n’a même pas de reconnaissance (ne serait-ce qu’orale) de l’institution, que reste-t-il alors ?
J’ai l’impression d’avoir gâché ma vie dans ce travail. J’ai bac +5, je suis sous-payée, je suis destinée à avoir une retraite de merde, et je suis considérée comme une merde, de la part de l’institution, de l’état, des français, même de mon entourage parfois qui ne connaît pas mon métier, et parfois aussi des élèves quand ils me font ch***. Ça fait beaucoup à supporter.
Je suis dans l’incompréhension la plus totale, c’est comme si on voulait me pousser à démissionner. Même quand on a réussi à ce que tout fonctionne, non, ce n’est pas ça, on ne fait pas correctement. Mon entourage me dit que l’inspecteur n’a pas su me dire du positif car le ton est monté entre nous, il n’a donc pas voulu m’accorder cela. Mais alors quoi, il faut accepter de se faire démonter en silence et en plus dire merci ?
Ce qui me fait du mal aussi, c’est que très peu de gens peuvent comprendre ce que je vis, parce qu’en me lisant ou en m’écoutant, on pourra se dire que si mon entretien s’est passé ainsi, c’est que j’ai forcément quelque chose à me reprocher, que c’est moi qui dois changer quelque chose. C’est toujours un peu ce qu’on se dit quand un collège va casser du sucre sur le dos de son inspecteur.
Mais je n’ai pas écrit pour qu’on me plaigne. Il s’agit en réalité du témoignage d’une prof investie qui s’est désinvestie, jusqu’à en devenir blasée. J’ai eu mille fois envie de changer de boulot, de me lancer dans autre chose, mais dans quoi ? J’ai dépensé tellement d’énergie pour en arriver là. Tout ça pour repartir à zéro ? Je n’en ai pas la force. Alors j’ai décidé de devenir la prof que j’ai toujours détesté : la prof qui s’en fout. Ce que ce PPCR a produit chez moi, ça a été un renoncement total. Les projets, les sorties, les spectacles, les réunions, l’interdisciplinaire, c’est terminé, sauf si c’est payé (et encore, il faut que ce soit à la hauteur du travail, ce qui n’arrive en fait jamais). Je vais réduire drastiquement le nombre de mes évaluations (de 10 notes par trimestre, je vais passer à 5 ou 6). On veut me faire faire des concessions, faire passer un truc qui « arrange » les chefs mais pas moi ? Ce sera non. Bref, ce boulot va devenir alimentaire. Je n’ai pas dit que j’allais bâcler mon travail : non, les élèves auront toujours des cours (que je pense) intéressants et utiles, mais je vais réduire considérablement mon temps de travail en en faisant le minimum.
Je n’ai pas encore eu mon rapport, mais même s’il est différent de mes attentes qui sont négatives, le mal est déjà fait : je suis profondément écœurée.
Voilà ce que l’Education Nationale a réussi à faire de ses profs qui avaient envie.
Merci d’avoir prêté un peu d’attention à mon témoignage.
Lentille.
Voilà des années que je suis inscrite sur ce forum mais je n’ai jamais posté. J’écris aujourd’hui pour apporter mon témoignage au sujet de mon entretien PPCR et pour me joindre à tous ceux qui sont démotivés par notre métier.
Je voudrais d’abord remettre les choses dans leur contexte : je suis enseignante en lettres modernes depuis 8 ans. En 8 ans, j’ai l’impression que je n’ai fait que des sacrifices pour mon travail. J’ai fait partie de la deuxième promotion de masterisation du capes, celle des stagiaires à 15h en plus de la formation en iufm. J’ai donc beaucoup trimé à cette époque. Je suis toujours loin de ma famille après avoir séjourné dans 3 académies différentes, dont 4 ans à Créteil avec tout ce que cela implique. En 8 ans, je n’ai jamais été inspectée, malgré mes demandes multiples. Ma carrière en a pâti car je suis toujours passée à l’ancienneté, malgré des notes administratives à +1,3 point par an.
J’ai toujours été une enseignante ultra investie : toujours volontaire pour les projets (bien sûr, bénévoles), très travailleuse, j’ai suivi moult formations, je lis beaucoup l’actualité pédagogique, bref, je pense bien connaître mon métier que je remets constamment en question. Dans mon établissement, je suis reconnue pour être « une bonne prof », professionnelle, assidue, impliquée, et les élèves disent de moi que je suis « sévère mais gentille ». J’ai fait mes armes en région parisienne et les pires collégiens de ma REP actuelle se font tout petits dans mon cours.
Après ce parcours, j’attendais donc beaucoup de ma première inspection. Enfin, je n’attendais pas une reconnaissance financière, évidemment : je sais très bien qu’il y avait peu de chances d’être promue, mais j’espérais vraiment un regard positif sur mon travail après toutes ces années où j’ai fait beaucoup de sacrifices personnels.
De mon point de vue, ma séance s’est très bien passée. Mon entretien avec l’inspecteur a en revanche été une catastrophe.
J’ai eu affaire à ce genre de personne qui va vous dire d’une manière très posée que vous êtes une sombre merde, ce genre de personne dont la voix ne laisse rien paraître mais dont le regard vous fusille.
Pendant une heure, l’inspecteur n’a évoqué que ma séance et seulement ce que j’avais fait depuis le début de l’année. Nous n’avons pas du tout parlé de ma carrière, contrairement à ce que j’attendais.
Pendant une heure, il n’a absolument RIEN dit de positif. Rien de rien. Il a commencé par le négatif pour finir sur des critiques.
Voici un petit florilège des remarques auxquelles j’ai eu droit :
- il a estimé que je ne faisais pas les programmes quand j’ai réalisé une séquence fondée sur une compétence (des programmes donc). Il prétend que les compétences ce ne sont pas les programmes : le programme, c’est la littérature.
- il a trouvé que ma classe n’était pas vivante (moi j’ai trouvé les élèves parfaits, ils étaient respectueux de la parole, ont tous travaillé à l’écrit et bien participé à l’oral). Pour lui, la classe n’était pas vivante car il voulait voir « une classe où les élèves se parlent entre eux », une classe qui bavarde, avec du « bruit pédagogique ».
- il a critiqué le fait que je fasse écrire dans les cahiers « écrit de travail » lorsque les élèves rédigent leurs propres phrases. Quand je lui fais remarquer qu’il s’agit d’une expression qui vient des programmes, il me répond quand même que c’est imprécis.
- il m’a littéralement infantilisée quand il a exigé que je retire les points d’exclamation quand je corrige les copies (du type : « ponctuation ! » ou « phrase ?! » pour l’absence de phrase réponse) : « vous rendez-vous compte de la violence que vous faites subir aux élèves quand vous utilisez le point d’exclamation ? Aimeriez-vous que je mette des points d’exclamation sur votre travail ? ». Je lui réponds ok, que je corrigerai cet élément, il ajoute « non je ne crois pas, car vous n’entendez pas tant que ça les choses ». Les « c’est très bien ! -point d’exclamation- » sur les copies sont aussi à bannir.
Il a donc dit que je n’étais pas une enseignante bienveillante envers les élèves. Il en veut pour preuve qu’à un moment j’ai coupé la parole à un élève qui voulait raconter ce qu’il avait mangé la veille, ce qui n’avait rien à voir avec le cours.
- il a affirmé qu’il fallait s’inquiéter que la classe ait 10 de moyenne, classe qui est très en difficulté « Ce ne sont pas forcément les élèves qui ne vont pas » précise-t-il à ce sujet.
- il a dit que les élèves n’avaient rien appris dans mon cours (« vos élèves n’ont rien appris »), il en veut pour preuve qu’une élève n’a pas écrit le bilan. Je précise qu’à la fin du cours, nous avons fait passer la parole pour que chacun puisse réexpliquer ce que nous avions appris, afin d’exercer la mémoire immédiate, puis les élèves ont mis par écrit ce qu’ils avaient retenu, bref, il y avait un vrai cours avec des notions à apprendre par cœur (ce besoin de me justifier pour ça prouve à quel point ce con a eu de l’impact sur moi…)
- il considère que mes élèves lisent très peu (ils lisent 6 livres de cursive + 3 GT + 5 OI, ce qui fait une dizaine de livres par an, en REP).
Je passe sur les nombreuses remarques où j’avais l’impression qu’il me prenait pour une demeurée (« vous connaissez les épreuves du brevet ? » « Vous savez que nous avons un site académique ? » « j’espère que vous prenez des notes des remarques faites » « comprenez-vous ce que je vous dis ? » et j’en passe)
Il n’a jamais été irrespectueux, mais le ton et les propos étaient toujours condescendants, durs, et méprisants (avec toujours cette douceur dans la voix bien sûr).
Tout le travail que je peux réaliser par ailleurs n’a aucunement été mis en valeur (projets interdisciplinaires, projets avec les partenaires extérieurs, investissement dans les instances du collège, investissement dans les commissions, pratique de l’évaluation, pratique de la différenciation pédagogique, évaluation « par ceintures », co intervention, etc, etc, etc), ou alors, quand certains de ces éléments ont été mentionnés, cela n’a été que pour les critiquer à chaque fois. Je n’exagère pas quand je dis qu’il n’y a eu aucune remarque positive. Ah si, il a dit « que je travaillais beaucoup », phrase que j’ai du mal à prendre comme positive.
Après 30 minutes de fusillade, j’ai élevé la voix et exprimé ce que je ressentais, le ton est monté entre nous et ça m’a desservi encore plus. Il voulait juste que je l’écoute démonter mon travail en silence.
Ce dialogue n’a donc pas du tout été un moment constructif, où je pouvais expliquer mes pratiques qui correspondent à une classe particulière à un moment donné. Au contraire, on voulait m’imposer un modèle socio-constructiviste de vérité absolue. Je ne dis pas qu’on n’a aucune remarque à me faire, tout le monde apprend toujours, mais je pensais qu’une inspection était aussi un espace de discussion.
Cet entretien m’a fait un tel choc que je suis allée voir mon médecin pour prendre quelques jours de repos, qui ont en fait été 6 semaines d’arrêt de travail.
J’ai vécu un sentiment d’absurdité, une perte totale de sens. Les injonctions contradictoires de l’institution, les tâches impossibles à tenir, les sacrifices personnels, l’investissement bénévole, me renvoient un profond sentiment de gâchis. Cette personne a estimé que je ne méritais même pas la moindre remarque positive, comme si j’étais une prof qui ne gérait pas ses classes, ne s’investissait dans rien et était absente au travail. Tout le monde me dit qu’il ne faut rien attendre des inspecteurs et que la reconnaissance vient des élèves. Certes, mais ce n’est pas pareil, on a aussi besoin de la reconnaissance de nos supérieurs et des spécialistes de notre matière. Avec tout le mépris qui entoure notre profession, si on n’a même pas de reconnaissance (ne serait-ce qu’orale) de l’institution, que reste-t-il alors ?
J’ai l’impression d’avoir gâché ma vie dans ce travail. J’ai bac +5, je suis sous-payée, je suis destinée à avoir une retraite de merde, et je suis considérée comme une merde, de la part de l’institution, de l’état, des français, même de mon entourage parfois qui ne connaît pas mon métier, et parfois aussi des élèves quand ils me font ch***. Ça fait beaucoup à supporter.
Je suis dans l’incompréhension la plus totale, c’est comme si on voulait me pousser à démissionner. Même quand on a réussi à ce que tout fonctionne, non, ce n’est pas ça, on ne fait pas correctement. Mon entourage me dit que l’inspecteur n’a pas su me dire du positif car le ton est monté entre nous, il n’a donc pas voulu m’accorder cela. Mais alors quoi, il faut accepter de se faire démonter en silence et en plus dire merci ?
Ce qui me fait du mal aussi, c’est que très peu de gens peuvent comprendre ce que je vis, parce qu’en me lisant ou en m’écoutant, on pourra se dire que si mon entretien s’est passé ainsi, c’est que j’ai forcément quelque chose à me reprocher, que c’est moi qui dois changer quelque chose. C’est toujours un peu ce qu’on se dit quand un collège va casser du sucre sur le dos de son inspecteur.
Mais je n’ai pas écrit pour qu’on me plaigne. Il s’agit en réalité du témoignage d’une prof investie qui s’est désinvestie, jusqu’à en devenir blasée. J’ai eu mille fois envie de changer de boulot, de me lancer dans autre chose, mais dans quoi ? J’ai dépensé tellement d’énergie pour en arriver là. Tout ça pour repartir à zéro ? Je n’en ai pas la force. Alors j’ai décidé de devenir la prof que j’ai toujours détesté : la prof qui s’en fout. Ce que ce PPCR a produit chez moi, ça a été un renoncement total. Les projets, les sorties, les spectacles, les réunions, l’interdisciplinaire, c’est terminé, sauf si c’est payé (et encore, il faut que ce soit à la hauteur du travail, ce qui n’arrive en fait jamais). Je vais réduire drastiquement le nombre de mes évaluations (de 10 notes par trimestre, je vais passer à 5 ou 6). On veut me faire faire des concessions, faire passer un truc qui « arrange » les chefs mais pas moi ? Ce sera non. Bref, ce boulot va devenir alimentaire. Je n’ai pas dit que j’allais bâcler mon travail : non, les élèves auront toujours des cours (que je pense) intéressants et utiles, mais je vais réduire considérablement mon temps de travail en en faisant le minimum.
Je n’ai pas encore eu mon rapport, mais même s’il est différent de mes attentes qui sont négatives, le mal est déjà fait : je suis profondément écœurée.
Voilà ce que l’Education Nationale a réussi à faire de ses profs qui avaient envie.
Merci d’avoir prêté un peu d’attention à mon témoignage.
Lentille.
- CathEnchanteur
Ma pauvre. Cet inspecteur est [modéré].
- Volo'Neoprof expérimenté
Je voulais citer, puis j'ai continué à lire. Je n'ai qu'une chose à dire :
Repose-toi et reste en retrait, quitte à prendre du plaisir qu'en cours. Tu sembles passer de bons moments avec les gamins.
Repose-toi et reste en retrait, quitte à prendre du plaisir qu'en cours. Tu sembles passer de bons moments avec les gamins.
- InvitéInvité
Cath a écrit:Ma pauvre. Cet inspecteur est [modéré].
+ 1000.
Profite des vacances Lentille ! Et oublie cet inspecteur (facile à dire je sais, mais il ne mérite pas que tu y prêtes davantage attention).
- CathEnchanteur
J'ajoute : les inspecteurs passent...les profs restent. Une prochaine fois, tu seras inspectée par un autre et il reconnaitra ton travail.
- zigmag17Guide spirituel
Lentille, je te comprends à 100% et t'apporte tout mon soutien moral. Tout ce que ces gens arrivent à faire c'est à nous faire perdre confiance en nous et à casser notre volonté de bien faire et de nous investir. Il m'est arrivé la même chose qu'à toi, exactement, mais bien plus avant dans ma carrière. Cela m'a permis de mettre en perpective tous les propos fallacieux, infâmants et largement à côté de la plaque débités au kilomètre par des inspecteurs depuis mes débuts dans l'enseignement.
J'en ai tiré deux enseignements: le premier, c'est que rien ne vaut sa santé mentale et physique et que rien ne doit être sacrifié sur l'autel de la conscience professionnelle si c'est pour se faire démolir psychiquement par de telles personnes, le second c'est que ces personnes ont soif de pouvoir et en jouent avec nous mais pour la plupart seraient incapables de tenir comme nous le faisons face à des classes indomptables tous les jours, toute l'année, tout le temps.
C'est salutaire je trouve que ton médecin ait pu te prescrire un arrêt pour que tu te remettes en forme. Après la période d'écoeurement, de lassitude, de colère, vient le temps du combat: personne n'a le droit de te parler ainsi de la manière dont tu exerces ta profession, et ces gens qui le font n'en connaissent rien car ils en sont partis (tient tiens!) pour échapper précisément au "dur" du métier, sans jamais y trouver de plaisir comme toi tu peux le faire par exemple.
Récupère, prends du recul et lui là, rélègue-le à la place qu'il mérite: dans l'ombre des mauvais souvenirs.
Et si tu peux, refuse la prochaine inspection, pas la peine de se faire du mal avec des :diable: pareils.
J'en ai tiré deux enseignements: le premier, c'est que rien ne vaut sa santé mentale et physique et que rien ne doit être sacrifié sur l'autel de la conscience professionnelle si c'est pour se faire démolir psychiquement par de telles personnes, le second c'est que ces personnes ont soif de pouvoir et en jouent avec nous mais pour la plupart seraient incapables de tenir comme nous le faisons face à des classes indomptables tous les jours, toute l'année, tout le temps.
C'est salutaire je trouve que ton médecin ait pu te prescrire un arrêt pour que tu te remettes en forme. Après la période d'écoeurement, de lassitude, de colère, vient le temps du combat: personne n'a le droit de te parler ainsi de la manière dont tu exerces ta profession, et ces gens qui le font n'en connaissent rien car ils en sont partis (tient tiens!) pour échapper précisément au "dur" du métier, sans jamais y trouver de plaisir comme toi tu peux le faire par exemple.
Récupère, prends du recul et lui là, rélègue-le à la place qu'il mérite: dans l'ombre des mauvais souvenirs.
Et si tu peux, refuse la prochaine inspection, pas la peine de se faire du mal avec des :diable: pareils.
- Pourquoi 3,14159Expert
Je n'aurais pas dit mieux.Volo' a écrit:Je voulais citer, puis j'ai continué à lire. Je n'ai qu'une chose à dire :
Repose-toi et reste en retrait, quitte à prendre du plaisir qu'en cours. Tu sembles passer de bons moments avec les gamins.
Sans toi/nous cet inspecteur n'est rien, la prochaine fois repelle-lui et coupe court à l'entretien.
_________________
"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- gauvain31Empereur
Bonsoir Lentille , non tu n'as pas du tout gâché ton travail. Tu es tombé sur un inspecteur qui a dit A . Et tu tomberas plus tard sur un autre inspecteur qui te diras B .... Ne prête pas attention à ce monsieur qui au fond n'a pas d'arguments: comment peut-il dire que les élèves n'ont rien appris puisque tu n'as pas fait d'évaluation. Devant ce genre d'individu je lui répondrais rien , soit "c'est votre opinion". Car il n'a pas fait d'analyse de ton travail il a une émis une opinion malveillante. N'attends rien des IPR: base-toi sur ce que tes élèves te rendent dans leur copie ou à l'oral
L'inspection n'est pas un espace de discussion pour de nombreux IPR : c'est juste une occasion pour certains d'entre eux d'exercer leur pouvoir de domination et /ou de faire promotion des idéologies sorties du MEN. Hélas il ne peux pas y avoir de réel dialogue dès lors que les arguments sont des arguments biaisées ou d'autorité. Tous ne sont pas comme ça heureusement. D'autres tu verras, sont formidables.
Lors de ma première inspection, l'IPR a eu des propos provocants à mon égard (du genre "Mais Monsieur Gauvain, avez-vous des problèmes de raisonnement?"): j'ai répondu par... le silence ! Elle a été très troublée (elle attendait probablement une réaction de ma part): je l'ai regardée fixement lorsqu'elle me posait des questions; je voulais lui donner l'impression que ce qu'elle disait me passait totalement au-dessus de la tête. Je me suis même endormi pendant l'entretien (je passais les écrits de l'agreg externe lundi mardi mercredi ... et inspecté le jeudi matin) Elle est partie, elle ne savait plus trop quoi penser de moi ; finalement le rapport était plutôt positif.
C'est juste un mauvais épisode Lentille , tu verras qu'à la 2ème inspection tu relativiseras beaucoup (quand le 2ème inspecteur te dira l'inverse du premier ! )
L'inspection n'est pas un espace de discussion pour de nombreux IPR : c'est juste une occasion pour certains d'entre eux d'exercer leur pouvoir de domination et /ou de faire promotion des idéologies sorties du MEN. Hélas il ne peux pas y avoir de réel dialogue dès lors que les arguments sont des arguments biaisées ou d'autorité. Tous ne sont pas comme ça heureusement. D'autres tu verras, sont formidables.
Lors de ma première inspection, l'IPR a eu des propos provocants à mon égard (du genre "Mais Monsieur Gauvain, avez-vous des problèmes de raisonnement?"): j'ai répondu par... le silence ! Elle a été très troublée (elle attendait probablement une réaction de ma part): je l'ai regardée fixement lorsqu'elle me posait des questions; je voulais lui donner l'impression que ce qu'elle disait me passait totalement au-dessus de la tête. Je me suis même endormi pendant l'entretien (je passais les écrits de l'agreg externe lundi mardi mercredi ... et inspecté le jeudi matin) Elle est partie, elle ne savait plus trop quoi penser de moi ; finalement le rapport était plutôt positif.
C'est juste un mauvais épisode Lentille , tu verras qu'à la 2ème inspection tu relativiseras beaucoup (quand le 2ème inspecteur te dira l'inverse du premier ! )
- JaneBNeoprof expérimenté
Je comprends ton écoeurement: il est légitime! C'est l'école de la " bienveillance" sauf pour ceux qui le méritent vraiment : ceux qui s'investissent, ont à cœur de bien faire et exercent au quotidien un métier exigeant et usant que bon nombre de ces inspecteurs condescendants ne parviendraient pas à exercer …
Il ne faut attendre aucune reconnaissance, hélas!
Il ne faut attendre aucune reconnaissance, hélas!
- SisypheHabitué du forum
Bonsoir,
J'ai vécu la même chose. Sauf que j'étais tellement sidérée que je n'ai pas su répondre. L'inspectrice m'a reproché tout et son contraire mais le plus violent a été d'entendre que j'imposais ma culture bourgeoise aux élèves parce que j'étais frustrée de ne pas avoir réussi à obtenir le CAPES (j'ai le CAPLP), que j'étais dangereuse pour les élèves et qu'il fallait que je me forme de toute urgence. Laminée, comme toi, j'ai raconté cet entretien à mes collègues qui m'ont dit d'attendre le rapport, que bien souvent les remarques étaient alors plus positives... Crois-le ou non, c'était pire encore. Le rapport, en plus d'être odieux était mensonger.
Comme toi, j'étais découragée. En outre, j'ai reçu le rapport en septembre sous une direction entièrement renouvelée et auprès de laquelle je n'avais donc aucune réputation. J'ai contesté le rapport. On m'a dit que c'était dangereux, que les inspecteurs n'aimaient pas cela, que cela me porterait préjudice mais je ne pouvais pas laisser les choses ainsi.
Ce qui m'a aidé, c'est que j'ai eu deux autres enfants (j'en avais déjà deux) et que nous avons déménagé. Entre les deux congés maternités et un an de congé parental, je me suis arrêtée deux ans.
A ma reprise, j'avais de nouveau envie d'enseigner. J'apprends alors que je vais être inspectée. Je ne peux décrire mon angoisse. Je savais que certains collègues sont placés sous tutorat suite à une inspection désastreuse. Et qu'ils doivent rédiger une sorte de mémoire expliquant qu'ils ont compris ce qui leur était reproché. Je me suis torturée pour savoir s'il fallait que je fasse semblant d'enseigner de manière innovante. Et puis, je me suis dit que je préférais assumer ce en quoi je crois et j'ai proposé une lecture analytique à partir de la lecture de La Peste en OI. Et l'inspecteur a été plus qu'élogieux. Il m'a demandé de rejoindre le groupe de formateurs. 2 ans plus tard, rebelote, grâce au PPCR, nouvelle inspection par un autre inspecteur (l'ancien ayant quitté l'académie). Je n'ai pas le rapport mais cela s'est très bien passé et il ne m'a pas été demandé de quitter le groupe de formateurs.
Tout cela pour te dire que je sais (et d'autres que moi sur néo savent) qu'il existe des inspecteurs de ce type. Que je sais que ta blessure est profonde. Que d'autres inspections, je l'espère, te permettront de l'apaiser.
Je te souhaite de te remettre vite. Il n'y a qu'en classe que notre métier a du sens.
J'ai vécu la même chose. Sauf que j'étais tellement sidérée que je n'ai pas su répondre. L'inspectrice m'a reproché tout et son contraire mais le plus violent a été d'entendre que j'imposais ma culture bourgeoise aux élèves parce que j'étais frustrée de ne pas avoir réussi à obtenir le CAPES (j'ai le CAPLP), que j'étais dangereuse pour les élèves et qu'il fallait que je me forme de toute urgence. Laminée, comme toi, j'ai raconté cet entretien à mes collègues qui m'ont dit d'attendre le rapport, que bien souvent les remarques étaient alors plus positives... Crois-le ou non, c'était pire encore. Le rapport, en plus d'être odieux était mensonger.
Comme toi, j'étais découragée. En outre, j'ai reçu le rapport en septembre sous une direction entièrement renouvelée et auprès de laquelle je n'avais donc aucune réputation. J'ai contesté le rapport. On m'a dit que c'était dangereux, que les inspecteurs n'aimaient pas cela, que cela me porterait préjudice mais je ne pouvais pas laisser les choses ainsi.
Ce qui m'a aidé, c'est que j'ai eu deux autres enfants (j'en avais déjà deux) et que nous avons déménagé. Entre les deux congés maternités et un an de congé parental, je me suis arrêtée deux ans.
A ma reprise, j'avais de nouveau envie d'enseigner. J'apprends alors que je vais être inspectée. Je ne peux décrire mon angoisse. Je savais que certains collègues sont placés sous tutorat suite à une inspection désastreuse. Et qu'ils doivent rédiger une sorte de mémoire expliquant qu'ils ont compris ce qui leur était reproché. Je me suis torturée pour savoir s'il fallait que je fasse semblant d'enseigner de manière innovante. Et puis, je me suis dit que je préférais assumer ce en quoi je crois et j'ai proposé une lecture analytique à partir de la lecture de La Peste en OI. Et l'inspecteur a été plus qu'élogieux. Il m'a demandé de rejoindre le groupe de formateurs. 2 ans plus tard, rebelote, grâce au PPCR, nouvelle inspection par un autre inspecteur (l'ancien ayant quitté l'académie). Je n'ai pas le rapport mais cela s'est très bien passé et il ne m'a pas été demandé de quitter le groupe de formateurs.
Tout cela pour te dire que je sais (et d'autres que moi sur néo savent) qu'il existe des inspecteurs de ce type. Que je sais que ta blessure est profonde. Que d'autres inspections, je l'espère, te permettront de l'apaiser.
Je te souhaite de te remettre vite. Il n'y a qu'en classe que notre métier a du sens.
- VinZTDoyen
Beau spécimen, cet inspecteur, à mettre sous une vitre au musée d'entomologie, rayon cloportes.
Si ça peut te rassurer, les rapports écrits sont bien souvent différents de ce qu'on a pu ressentir au moment de l'entretien. J'espère que ce sera le cas pour toi. Courage en tout cas !
Si ça peut te rassurer, les rapports écrits sont bien souvent différents de ce qu'on a pu ressentir au moment de l'entretien. J'espère que ce sera le cas pour toi. Courage en tout cas !
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- pseudo-intelloSage
Vois-y le point positif de tout ce marasme.
Ce qui me fait du mal aussi, c’est que très peu de gens peuvent comprendre ce que je vis, parce qu’en me lisant ou en m’écoutant, on pourra se dire que si mon entretien s’est passé ainsi, c’est que j’ai forcément quelque chose à me reprocher, que c’est moi qui dois changer quelque chose. C’est toujours un peu ce qu’on se dit quand un collège va casser du sucre sur le dos de son inspecteur.
Mais je n’ai pas écrit pour qu’on me plaigne. Il s’agit en réalité du témoignage d’une prof investie qui s’est désinvestie, jusqu’à en devenir blasée. J’ai eu mille fois envie de changer de boulot, de me lancer dans autre chose, mais dans quoi ? J’ai dépensé tellement d’énergie pour en arriver là. Tout ça pour repartir à zéro ? Je n’en ai pas la force. Alors j’ai décidé de devenir la prof que j’ai toujours détesté : la prof qui s’en fout. Ce que ce PPCR a produit chez moi, ça a été un renoncement total. Les projets, les sorties, les spectacles, les réunions, l’interdisciplinaire, c’est terminé, sauf si c’est payé (et encore, il faut que ce soit à la hauteur du travail, ce qui n’arrive en fait jamais). Je vais réduire drastiquement le nombre de mes évaluations (de 10 notes par trimestre, je vais passer à 5 ou 6). On veut me faire faire des concessions, faire passer un truc qui « arrange » les chefs mais pas moi ? Ce sera non. Bref, ce boulot va devenir alimentaire. Je n’ai pas dit que j’allais bâcler mon travail : non, les élèves auront toujours des cours (que je pense) intéressants et utiles, mais je vais réduire considérablement mon temps de travail en en faisant le minimum.
Tu as dissocié le métier du sacerdoce. Les gagnants au loto, quoiqu'ils en disent dans les premiers moments, arrêtent tous de bosser dans les 6 mois.
D'ailleurs, tu le dis toi-même : une prof "qui s'en fout" ne bâcle pas son travail.
Je comprends bien que sur le moment, on n'a pas tous la présence d'esprit de Gauvain, de montrer à son IPR qu'il n'a pas de prise (d'ailleurs, parfois, l'entretien et calamiteux parce que l'IPR fait sa petite cricrise de pouvoir,mais le rapport derrière est bon tut de même, va comprendre). Maintenant que je m'y attends, et parce que j'y ai réfléchi en amont, je pense que je serais capable de demander (sur un ton poli) à la personne ce qu'elle cherche, en fait. Comme tu le dis, on est bac+5 soius payés avec une retraite minable au bout, à faire un métier que personne ne veut faire à notre place, l'institution est amenés à être obligée de prendre des candidats inaptes parce que c'est ça ou rien, alors saperlipopette, quoi.
A la longue, si cette expérience peut t'amener à travailler moins et à dégager plus de temps pour toi, ce sera toujours ça de pris.
Courage !
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- LentilleNiveau 1
Merci pour vos réponses qui me font du bien.
Ce qui ressort dans ce que vous me dites c’est l’aspect aléatoire d’une inspection, qui dépend de qui on a en face. Je n’arrive pas à supporter cet aléa, je trouve que c’est profondément injuste. Un entretien de carrière n’est pas un concours où on doit classer et éliminer les gens, alors pourquoi autant enfoncer quelqu’un qui travaille correctement ? « Juste » par sadisme et volonté de pouvoir ? Je suis certainement naïve, ou alors je crois trop encore en la nature humaine ?
Vous dites aussi qu’il ne faut pas prêter attention à ces propos. Mais pour moi, la reconnaissance est un besoin, elle fait même partie de la pyramide des besoins de Maslow. Pour moi, ce n’est pas possible de réussir à se détacher de ce besoin. J’en trouve un peu auprès des élèves, mais elle est fragile et s’anéantit dès qu’il se passe quelque chose d’embêtant avec un élève. Et les élèves ne sont pas adultes.
Ça je n’arrive pas à le dépasser… Je suis accomplie par ailleurs dans ma vie, j’ai un mari génial, un bébé en pleine santé, je n’ai à me plaindre de rien. Mais je vis vraiment l’absence de reconnaissance dans mon métier comme un manque qui me fait beaucoup souffrir.
Et oui, pseudo-intello, tu as raison : je pense que ça a eu le mérite de me faire prendre conscience que j'ai vraiment été la bonne poire de service pendant toutes ces années (du type "Madame Lentille, on vous a mis tel élève en tant que PP, car on sait que vous allez le gérer" "Madame Lentille, je suis sûr que vous serez capable de supporter ces 3 hsa" etc.) : en fait plus je fais bien, plus je suis punie. Plus on râle, moins on nous embêtera en fait...
Je suis choquée de vos expériences avec les inspecteurs, ça m'a mis une de ces colères...!!! (mince j'ai mis TROIS points d'exclamations là, j'espère que ce n'était pas trop violent)
Ce qui ressort dans ce que vous me dites c’est l’aspect aléatoire d’une inspection, qui dépend de qui on a en face. Je n’arrive pas à supporter cet aléa, je trouve que c’est profondément injuste. Un entretien de carrière n’est pas un concours où on doit classer et éliminer les gens, alors pourquoi autant enfoncer quelqu’un qui travaille correctement ? « Juste » par sadisme et volonté de pouvoir ? Je suis certainement naïve, ou alors je crois trop encore en la nature humaine ?
Vous dites aussi qu’il ne faut pas prêter attention à ces propos. Mais pour moi, la reconnaissance est un besoin, elle fait même partie de la pyramide des besoins de Maslow. Pour moi, ce n’est pas possible de réussir à se détacher de ce besoin. J’en trouve un peu auprès des élèves, mais elle est fragile et s’anéantit dès qu’il se passe quelque chose d’embêtant avec un élève. Et les élèves ne sont pas adultes.
Ça je n’arrive pas à le dépasser… Je suis accomplie par ailleurs dans ma vie, j’ai un mari génial, un bébé en pleine santé, je n’ai à me plaindre de rien. Mais je vis vraiment l’absence de reconnaissance dans mon métier comme un manque qui me fait beaucoup souffrir.
Et oui, pseudo-intello, tu as raison : je pense que ça a eu le mérite de me faire prendre conscience que j'ai vraiment été la bonne poire de service pendant toutes ces années (du type "Madame Lentille, on vous a mis tel élève en tant que PP, car on sait que vous allez le gérer" "Madame Lentille, je suis sûr que vous serez capable de supporter ces 3 hsa" etc.) : en fait plus je fais bien, plus je suis punie. Plus on râle, moins on nous embêtera en fait...
Je suis choquée de vos expériences avec les inspecteurs, ça m'a mis une de ces colères...!!! (mince j'ai mis TROIS points d'exclamations là, j'espère que ce n'était pas trop violent)
- LagomorpheFidèle du forum
Il m'est arrivé très exactement la même chose que toi @lentille : une inspection-destruction avec exactement le même genre de propos (et en "bonus" un "accompagnement" = 10h à assister aux cours d'un "bon" prof = un pote de l'IPR qui s'est mis 10 HSE dans la poche pour un travail supplémentaire nul).
J'ai réagi exactement comme toi : fin immédiate de tout le facultatif sauf si 1) c'est payé ET (cumulatif) 2) ça me plaît. Je viens au boulot ( j'ai cessé de dire lycée) parce que je suis payé. Point. Les cours archi préparés en me creusant la tête pendant des heures pour trouver un angle intéressant pour les élèves, fini. Le rapport avec eux n'en est d'ailleurs pas moins bon. Il doit plus dépendre de nos personnalités que de nos contenus pédagogiques...
Résultat de ce changement : j'ai plus de temps pour moi, ce qui m'a permis de rencontrer quelqu'un de charmant qui partage ma vie aujourd'hui, des amis non enseignants qui s'ajoutent aux copains de boulot et aident à prendre du recul, du temps pour faire du sport, de la déco, planter des tomates. Bref, j'ai une vie beaucoup plus saine depuis que j'ai cessé de placer mon ego dans mon boulot.
Certes, si j'avais eu une personnalité plus fragile, cette inspection aurait pu avoir des conséquences funestes. En celà, certains IPR devraient être poursuivis au pénal. Mais quand on survit un fois les coups encaissés, comme c'est ton cas, on en ressort blasé de l'EN mais blindé, et le vide laissé par la passion morte peut être comblé par une autre qui apporte bien plus de satisfaction.
J'ai réagi exactement comme toi : fin immédiate de tout le facultatif sauf si 1) c'est payé ET (cumulatif) 2) ça me plaît. Je viens au boulot ( j'ai cessé de dire lycée) parce que je suis payé. Point. Les cours archi préparés en me creusant la tête pendant des heures pour trouver un angle intéressant pour les élèves, fini. Le rapport avec eux n'en est d'ailleurs pas moins bon. Il doit plus dépendre de nos personnalités que de nos contenus pédagogiques...
Résultat de ce changement : j'ai plus de temps pour moi, ce qui m'a permis de rencontrer quelqu'un de charmant qui partage ma vie aujourd'hui, des amis non enseignants qui s'ajoutent aux copains de boulot et aident à prendre du recul, du temps pour faire du sport, de la déco, planter des tomates. Bref, j'ai une vie beaucoup plus saine depuis que j'ai cessé de placer mon ego dans mon boulot.
Certes, si j'avais eu une personnalité plus fragile, cette inspection aurait pu avoir des conséquences funestes. En celà, certains IPR devraient être poursuivis au pénal. Mais quand on survit un fois les coups encaissés, comme c'est ton cas, on en ressort blasé de l'EN mais blindé, et le vide laissé par la passion morte peut être comblé par une autre qui apporte bien plus de satisfaction.
- DorineHabitué du forum
Tu es tombée sur un inspecteur gratiné qui n'a rien compris à sa mission. Mais ils ne sont pas tous comme ça, heureusement. Dis-toi que la prochaine fois tu auras affaire à quelqu'un de plus humain. En attendant, profite des vacances pour te reposer et faire retomber la pression.
- RendashBon génie
Sisyphe a écrit:Je savais que certains collègues sont placés sous tutorat suite à une inspection désastreuse. Et qu'ils doivent rédiger une sorte de mémoire expliquant qu'ils ont compris ce qui leur était reproché.
La version EN des Procès de Moscou.
Bon courage, Lentille. J'imagine à quel point ça doit être écœurant d'avoir affaire à des tordus dans ce genre. Tu es tombée sur un pourri de harceleur, le genre de sa lopard qui prend son pied en démolissant les autres. Il y en a quelques-uns dans ce genre parmi les IA-IPR ; on peut regretter qu'ils puissent continuer à sévir pendant des années, mais ils n'ont plus aucun pouvoir ni aucune importance (c'est bien le seul point positif de cette saloperie de PPCR ).
Et puis la possibilité technique d'enregistrer discrètement un entretien conduira sans doute de plus en plus à démasquer les enfoirés dans le genre : ils se régalent lorsqu'ils sont assurés de pouvoir sévir en toute impunité, mais ne veulent surtout pas laisser de traces (cf. les rapports pas toujours cohérents avec l'entretien). Pour ma part, je préférerais avoir la possibilité de demander à un tiers d'assister à l'entretien, ça calmerait déjà les ardeurs des ordures ; mais si les IPR harceleurs peuvent être pris la main dans le sac, ce sera toujours ça de pris.
Ne pas hésiter, à défaut de le foutre dehors à coups de pompes dans l'oignon, à mettre fin à l'entretien et à planter là le sale type. C'est un entretien professionnel, pas une exécution capitale ; de plus, le "pas de vagues" s'appliquant aussi à leur pomme, je n'hésiterais pas pour ma part à faire du bruit. Les noms circulent facilement, les langues se délient, les témoignages s'accumulent bien plus facilement que dans le temps. Et si ça peut permettre à d'autres collègues de prendre leurs précautions avant d'être à leur tour confrontés à l'un de ces harceleurs notoires, c'est tout bénef
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- KimberliteExpert
Je trouve ça d'une ironie... le type qui conseille bienveillance, écoute, etc... et qui fait tout l'inverse!
En te lisant, franchement, je suis admirative. On sent que tu donnes beaucoup aux élèves, que ta pratique est construite, réfléchie. En plus, tu enseignes en REP...
N'attends aucune reconnaissance de l'institution. Ce métier est ingrat. Appuie-toi sur les progrès que tu observes, sur les retours des élèves (même si c'est fragile, au moins, avec les élèves, on a le plus souvent des rapports francs, sans mensonges). Et épargne-toi, garde ton énergie... et remets-toi bien de cette inspection sans intérêt.
En te lisant, franchement, je suis admirative. On sent que tu donnes beaucoup aux élèves, que ta pratique est construite, réfléchie. En plus, tu enseignes en REP...
N'attends aucune reconnaissance de l'institution. Ce métier est ingrat. Appuie-toi sur les progrès que tu observes, sur les retours des élèves (même si c'est fragile, au moins, avec les élèves, on a le plus souvent des rapports francs, sans mensonges). Et épargne-toi, garde ton énergie... et remets-toi bien de cette inspection sans intérêt.
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- Spoiler:
- Ajonc35Sage
En fait tu as placé tellement haut ton travail que tu as besoin en retour d'une reconnaissance importante. Tu as aussi fait des efforts ( des sacrifices) importants et l'Institution ne les reconnait pas, ce n'est pas équilibré d'où la violence que tu as reçu.Lentille a écrit:Merci pour vos réponses qui me font du bien.
Ce qui ressort dans ce que vous me dites c’est l’aspect aléatoire d’une inspection, qui dépend de qui on a en face. Je n’arrive pas à supporter cet aléa, je trouve que c’est profondément injuste. Un entretien de carrière n’est pas un concours où on doit classer et éliminer les gens, alors pourquoi autant enfoncer quelqu’un qui travaille correctement ? « Juste » par sadisme et volonté de pouvoir ? Je suis certainement naïve, ou alors je crois trop encore en la nature humaine ?
Vous dites aussi qu’il ne faut pas prêter attention à ces propos. Mais pour moi, la reconnaissance est un besoin, elle fait même partie de la pyramide des besoins de Maslow. Pour moi, ce n’est pas possible de réussir à se détacher de ce besoin. J’en trouve un peu auprès des élèves, mais elle est fragile et s’anéantit dès qu’il se passe quelque chose d’embêtant avec un élève. Et les élèves ne sont pas adultes.
Ça je n’arrive pas à le dépasser… Je suis accomplie par ailleurs dans ma vie, j’ai un mari génial, un bébé en pleine santé, je n’ai à me plaindre de rien. Mais je vis vraiment l’absence de reconnaissance dans mon métier comme un manque qui me fait beaucoup souffrir.
Et oui, pseudo-intello, tu as raison : je pense que ça a eu le mérite de me faire prendre conscience que j'ai vraiment été la bonne poire de service pendant toutes ces années (du type "Madame Lentille, on vous a mis tel élève en tant que PP, car on sait que vous allez le gérer" "Madame Lentille, je suis sûr que vous serez capable de supporter ces 3 hsa" etc.) : en fait plus je fais bien, plus je suis punie. Plus on râle, moins on nous embêtera en fait...
Je suis choquée de vos expériences avec les inspecteurs, ça m'a mis une de ces colères...!!! (mince j'ai mis TROIS points d'exclamations là, j'espère que ce n'était pas trop violent)
Je suis une vieille et je constate autour de moi que ce ne sont pas forcément ceux qui en font le plus, qui sont reconnus. Cela fait des années que j'essaie de lâcher mais sans être extraordinaire, je refais régulièrement les cours mais c'est plus pour ma satisfaction personnelle, mon goût du bien-faire, de faire autrement qu'autre chose. Cette année ( normalement la dernière), je m'étais dit que je n'allais faire que le minimum et je n'y arrive pas. J'ai quand même lâché et mes cours se passent bien d'autant plus que je ne remets pas en cause les cours d'avant. Je donne des devoirs plus faciles et donc plus faciles, rapides à corriger: le mot d'ordre est " des bonnes notes" , je m'exécute là où j'aurais résisté avant.
- SimeonNiveau 10
Tu as quelles relations avec ton/ta principal ?
C'est à lui/elle de te protéger de ce genre de conneries si tu te fais des choses bien pour ton collège.
C'est à lui/elle de te protéger de ce genre de conneries si tu te fais des choses bien pour ton collège.
- LentilleNiveau 1
@Rendash : Mais j'ai enregistré l'entretien avec mon tel ! Quand je mets les citations de l'ipr entre guillemets, ce sont de vrais guillemets ! Mais l'enregistrement ne sert à rien dans la contestation : à aucun moment il n'a été irrespectueux. J'ai fait écouter les propos à mon mari : il n'a rien compris à ce qu'on se disait, que c'était très "technique", qu'on avait un débat de profs quoi.
- gauvain31Empereur
Kimberlite a écrit:Je trouve ça d'une ironie... le type qui conseille bienveillance, écoute, etc... et qui fait tout l'inverse!
En te lisant, franchement, je suis admirative. On sent que tu donnes beaucoup aux élèves, que ta pratique est construite, réfléchie. En plus, tu enseignes en REP...
N'attends aucune reconnaissance de l'institution. Ce métier est ingrat. Appuie-toi sur les progrès que tu observes, sur les retours des élèves (même si c'est fragile, au moins, avec les élèves, on a le plus souvent des rapports francs, sans mensonges). Et épargne-toi, garde ton énergie... et remets-toi bien de cette inspection sans intérêt.
Une IA-IPR est connue à Toulouse pour des faits de harcèlement (deux plaintes au moins ont été déposées). Il y a quelques années, une équipe d'enseignants avait envoyé une lettre à l'IG pour se plaindre d'elle. Elle arrive un jour au lycée et les traite de " méthode de collabo" (je ne dirai pas le terme exacte pour garder l'anonymat). Nouveau courrier envoyé à l'IG : depuis, elle a interdiction d'inspecter dans ce lycée.... Elle rencontre lors d'une formation l'un des signataires et lui demande pourquoi il a signé cette lettre. Il lui a répondu droit dans les yeux : "Madame, vous nous demandez d'être bienveillants, il est donc normal de vous demander d'être bienveillants envers les professeurs" . A ce qu'il m'a raconté, elle a serré fort la mâchoire.... :lol:
Comme quoi , il ne faut jamais se laisser faire. Surtout si on peut agir de façon collective
- LentilleNiveau 1
Simeon a écrit:Tu as quelles relations avec ton/ta principal ?
C'est à lui/elle de te protéger de ce genre de conneries si tu te fais des choses bien pour ton collège.
J'ai de bons rapports. Elle m'a défendue auprès de l'inspecteur, qui a répondu "en fait Madame Lentille veut trop bien faire, elle va trop loin dans ce qui est attendu, et donc ce n'est pas ce qu'on attend".
Moi pas comprendre...
- MarxouHabitué du forum
" Les projets, les sorties, les spectacles, les réunions, l’interdisciplinaire, c’est terminé, sauf si c’est payé (et encore, il faut que ce soit à la hauteur du travail, ce qui n’arrive en fait jamais)"
Il est temps que ce genre de sacerdoce finisse. Qu'on demande désormais à être payé pour la moindre tâche péri-scolaire, merde! Le côté "sacrificiel" tel qu'il est d'ailleurs demandé aux infirmières: bizarre, hein? De voir à quel point on demande du "care" sacrificiel aux professions féminisées comme les infirmières ou enseignants (personnel féminin prédominant), du dévouement non rémunéré, et les salaires de merde en conséquence, avec en outre, une déconsidération sociale abyssale. Faut en finir avec ça. Vraiment, et gueuler, gueuler, encore et encore. Que la moindre activité hors cours soit rémunérée. Point barre.
Ne te prends pas la tête Lentille. (je sais, c'est facile à dire). Au regard de l'estime que nous voue l'institution, apprends à lever le pied. Et essaie surtout de relativiser. L'EN ne te mérite pas.
Bonne soirée!
Il est temps que ce genre de sacerdoce finisse. Qu'on demande désormais à être payé pour la moindre tâche péri-scolaire, merde! Le côté "sacrificiel" tel qu'il est d'ailleurs demandé aux infirmières: bizarre, hein? De voir à quel point on demande du "care" sacrificiel aux professions féminisées comme les infirmières ou enseignants (personnel féminin prédominant), du dévouement non rémunéré, et les salaires de merde en conséquence, avec en outre, une déconsidération sociale abyssale. Faut en finir avec ça. Vraiment, et gueuler, gueuler, encore et encore. Que la moindre activité hors cours soit rémunérée. Point barre.
Ne te prends pas la tête Lentille. (je sais, c'est facile à dire). Au regard de l'estime que nous voue l'institution, apprends à lever le pied. Et essaie surtout de relativiser. L'EN ne te mérite pas.
Bonne soirée!
- LefterisEsprit sacré
Ce qui est gratuit n'est pas considéré comme du travail.Si c'était important, l'Etat le prendrait en charge. J'affirme que tout ça est même dégradant pour notre métier, ça donne même l'impression qu'on n'a rien à foutre, alors que rien n'est plus pénible et inintéressant que ce genre de chose, que les ados aiment surtout pour ne pas faire cours. Je ne suis pas entré là-dedans pour faire du centre aéré, et entre la déconsidération réelle que tu évoques et les pertes d'heures de cours organisées par nos ministres successifs, c'est vraiment hors de propos.Marxou a écrit:" Les projets, les sorties, les spectacles, les réunions, l’interdisciplinaire, c’est terminé, sauf si c’est payé (et encore, il faut que ce soit à la hauteur du travail, ce qui n’arrive en fait jamais)"
Il est temps que ce genre de sacerdoce finisse. Qu'on demande désormais à être payé pour la moindre tâche péri-scolaire, merde! Le côté "sacrificiel" tel qu'il est d'ailleurs demandé aux infirmières: bizarre, hein? De voir à quel point on demande du "care" sacrificiel aux professions féminisées comme les infirmières ou enseignants (personnel féminin prédominant), du dévouement non rémunéré, et les salaires de merde en conséquence, avec en outre, une déconsidération sociale abyssale. Faut en finir avec ça. Vraiment, et gueuler, gueuler, encore et encore. Que la moindre activité hors cours soit rémunérée. Point barre.
Ne te prends pas la tête Lentille. (je sais, c'est facile à dire). Au regard de l'estime que nous voue l'institution, apprends à lever le pied. Et essaie surtout de relativiser. L'EN ne te mérite pas.
Bonne soirée!
Bon , là je commence à percevoir un frémissement, pas trop dans mon entourage immédiat (un peu quand même) mais dans les établissements en lutte. Il commence à être question d'annuler les brevets blancs, bacs blanc, épreuves pro de contrôle continu, en plus des grèves. A suivre, ça va peut-être prendre, et si ça prend, il faut que ce mode d'action soit relayé.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Lord StevenExpert
Votre témoignage me rappelle ma propre première inspection il y a des années. Croyez moi vous vous en remettre, et quelque part cela vous blindera. Je garde encore en mémoire son regard ahuri quand au bout d'un moment j'ai planté cette soi disant IPR en me levant et lui souhaitant bon appétit car il était midi et j'avais faim. Évidemment j'ai fait toute ma carrière à l'ancienneté mais j'ai eu au moins la satisfaction de l'avoir envoyée bouler. Vous savez maintenant qu'il y a des mal xxx dans l'EN. Ces gens là sont plus à plaindre qu'autre chose.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
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