Mineurs isolés déplacés...

Chers collègues,

J'ai un peu hésité sur la rubrique où poster ceci, si la modération estime que mon message est plus à sa place dans la partie "actualité", je le comprendrai sans problème !
Je suis enseignante en UPE2A NSA (pour les non-initiés : classes pour les allophones peu ou pas scolarisés antérieurement, l'alphabétisation s'ajoute à l'apprentissage du français), où certains de mes élèves sont mineurs isolés (on en trouve dans d'autres classes, ils sont juste un peu plus nombreux chez moi), et très sensible à la situation. Ce n'est pas mon collège, mais l'un de mes élèves est concerné lui aussi...

Dans notre monde merveilleux :

Des professeurs du collège E. Dolet à Orléans ont envoyé une lettre au président du Conseil départemental du Loiret ce mercredi 20 novembre pour lui demander de "revoir en urgence la situation" de mineurs isolés qui ont dû déménager du jour au lendemain à 50km du lieu où ils sont scolarisés.

Je vous laisse lire : https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/loiret/orleans/orleans-mineurs-isoles-scolarises-deloges-contre-leur-gre-plus-50km-leur-etablissement-1752197.amp

La situation est catastrophique. Mes chefs sont alertés, j'en ai remis une couche après le récit de mon élève sur les conditions dans lesquelles il est accueilli, je souhaite diffuser l'info, mais si vous avez des suggestions de portes où frapper et se faire entendre, je suis preneuse !

J'ajoute un lien vers la lettre ouverte de mes collègues (qui ont dépassé plus vite que moi l'état de sidération) : http://www.magcentre.fr/185957-convention-internationale-des-droits-de-lenfant-lettre-ouverte-au-president-du-conseil-departemental-du-loiret/?fbclid=IwAR04elN5t5YWZUJkV8Vxs8C-QmXWR0iryza86osoU3cymPJ_e-HFfgtLyL0

Bonjour,

Ces situations vont être de plus en plus courantes malheureusement.
Je peux te mettre en lien avec le président de l'association dans laquelle j'étais bénévole FLE. Il a un bon réseau national.
T'as pensé à contacter la LDH ligue des droits de l'homme ?
Des avocats spécialisés en droit des étrangers. Ils font des miracles par chez nous !
Crée un comité de soutien ?
Si vous êtes proches des grandes villes contactez des associations politisées (ici c'est souvent l'extrême gauche qui nous soutient).
Sur facebook tu peux faire passer la lettre sur https://www.facebook.com/groups/1242734022505206/
Exilé-e-s et Solidaires dans la presse

La gestion par les CD (conseil départ) est absurde et inhumaine. Ici, le gars qui les reçoit est débordé, panique, profère des insultes à la limites du racisme, est violent... A mon avis, il faut éviter l'affrontement dans un premier temps. Vous entourez d'avocat. C'est la seule qui fait avancer les procédures ici.

Merci infiniment pour ces pistes ! Je prends le temps de te répondre dans la soirée (la vie familiale me rattrape !)

Vous pouvez aussi contacter les radios indépendantes du coin. Je ne connais pas celles de ta région, mais tu peux voir avec https://www.radiocampus.fr/ (radio libre et associative de France), le réseau No Pasaran, certains Emmaus s'investissent bcp auprès des jeunes mineurs (mais ça dépend de leur président).
ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers)
ADMIE (Association pour la Défense des Mineurs Isolés Etrangers)
Comede (Comité pour la santé des exilés)
La Cimade

Si je repense à autre chose, je te dis.

Le réseau éducation sans frontière (RESF) peut avoir des contacts de personnes pouvant faire famille d'accueil. Les conseils départementaux n'aiment pas trop ça, mais ça peut peut-être s'envisager dans ce cas.

Dans le cas présent, la solution de la famille d'accueil est à exclure : elle était envisagée pour un élève de mes collègues, mais quelqu'un a doctement expliqué à ce jeune qu'il serait considéré comme fugueur...

ça doit pouvoir s'argumenter face aux autorités. ça leur revient moins cher que de payer un hôtel et un taxi ! C'est aberrant. C'est peut être juste un énième moyen d'intimidation. C'est qui ce quelqu'un ? Un énième mensonge ...
Qu'est ce qu'il risque en tant que fugueur ?
Faudrait vérifier ce point.
Les familles d'accueil et le réseaux d'hébergeurs solidaires c'est le plus simple. S'il est jeune mineur isolé, il n'a pas vraiment de risque pour ni pour celui qui reçoit ni pour le gamin. C'est plus compliqué quand on héberge un réfugié adulte.
Pour toutes les questions législatives, le petit guide des délinquants solidaire fait en partenariat avec la CIMADE est plutôt clair et bien fait. Faut taper dans votre moteur de recherche "délit de solidarité : le guide pdf".

Je note la référence !
J'ignore qui est le "qui", ce sont des infos de seconde main des collègues du collège d'à côté où trois jeunes sont conernés.
Mon courrier à la LDH est fait, relu et complété par une collègue. Je laisse reposer jusqu'à lundi, avant de prévenir l'administration de ma démarche et d'élargir la liste des expéditeurs, merci encore !

La situation est un peu différente mais mes parents ont accueilli un jeune en cours de procédure pour être reconnu mineur. Ça s'est fait hors de tout cadre, puisque le CD ne les prend en charge qu'une fois déclarés mineurs (la première demande avait été rejetée, comme 100% ici et il était en recours). Ils l'ont donc accueilli bénévolement pendant presque 1 an, via RESF. Il vient d'être déclaré mineur suite à un âge osseux et mes parents ont demandé (et sont en passe d'obtenir) l'autorisation de rester famille d'accueil.
Bon, le CD n'aime pas ça parce qu'une fois que le jeune est majeur, s'il est entouré, il est plus difficile de lui donner une OQTF… Ça fait du grabuge.
Menfin, ça se tente. Le CD accepterait peut-être des familles d'accueil, dans le contexte particulier que tu décris.