Temps de travail des enseignants avant un voyage avec les élèves

Hypermnestre a écrit:Chez moi, il y a bien longtemps, des collègues sont rentrés de cinq jours en Espagne à 3h du matin (problèmes sur le chemin du retour, pneu du bus crevé).
Proviseur : prière d'être présents le lendemain à 9h pour les portes ouvertes de l'établissement…
… ils sont venus.

Là on atteint des niveaux de co******* stratosphériques

Dame Tartine a écrit:

Hypermnestre a écrit:Chez moi, il y a bien longtemps, des collègues sont rentrés de cinq jours en Espagne à 3h du matin (problèmes sur le chemin du retour, pneu du bus crevé).
Proviseur : prière d'être présents le lendemain à 9h pour les portes ouvertes de l'établissement…
… ils sont venus.

Là on atteint des niveaux de co******* stratosphériques

Vécu de même à plusieurs reprises : retour vers 23h - car, et une fois avion - d'un voyage de 5 jours, obligation d'être en cours le lendemain à 8h pour une autre classe, et une fois pour la classe emmenée en voyage, dont bien sûr pas un élève n'était présent le lendemain matin.
Collègues béats fiers de trouver ces obligations normales, mieux : ne parlant même pas de cet aspect matériel et physiologique des choses, bien au contraire en redemandant, se faisant mousser dans les couloirs, piaffant de remettre ça. Illuminés.

Dangereuse idée que ce voyage de nuit en car. Parlez-en à Crépy-en-Valois !
Pour économiser une journée d'hébergement ? Les encadrants seront harassés et les élèves excités comme des puces. C'est cet horaire démentiel que vous devez contester.

Delia a écrit:Dangereuse idée que ce voyage de nuit en car. Parlez-en à Crépy-en-Valois !
Pour économiser une journée d'hébergement ? Les encadrants seront harassés et les élèves excités comme des puces. C'est cet horaire démentiel que vous devez contester.

Le départ de nuit est très courant ici, j'imagine que cela dépend de la distance à parcourir. Il y a longtemps que j'ai répondu à mes collègues cherchant des accompagnateurs qu'ils pouvaient oublier l'idée de me faire passer une nuit dans un autocar, et à une collègue en particulier qui s'enorgueillissait de ses voyages et combien les élèves adoooooraient en me regardant droit dans les yeux, j'ai mielleusement répondu qu'a l'agrégation j'avais fait littérature et non option tour operator. Pas très fin mais ça l'a mouchée. Et je ne comprends toujours pas pourquoi on attend d'un prof de langues qu'il organise des voyages, toute cette histoire ne fait que conforter mon opinion.

Ici aussi, le plus souvent, l’aller et le retour se font de nuit , pour économiser une voire deux nuitées. Les familles ont des budgets très serrés et nous sommes donc priés de trouver les solutions les moins chères pour tout (les visites gratuites, etc).

Je conçois le raisonnement. Mais entre le prix d'une nuitée et la vie des enfants, qui meurent brûlés vifs, au point que les corps ne sont plus identifiables, l'hésitation ne me semble pas permise.

J'ai quand même l'impression que les voyages se multiplient. Je n'en ai pas fait quand j'étais au collège et au lycée,j'ai juste fait un stage moitié ski, moitié révision mathématiques/physique/sciences naturelles en terminale.

Delia a écrit:Dangereuse idée que ce voyage de nuit en car. Parlez-en à Crépy-en-Valois !
Pour économiser une journée d'hébergement ? Les encadrants seront harassés et les élèves excités comme des puces. C'est cet horaire démentiel que vous devez contester.

Ce n’est pas le sujet.

Delia a écrit:Je conçois le raisonnement. Mais entre le prix d'une nuitée et la vie des enfants, qui meurent brûlés vifs, au point que les corps ne sont plus identifiables, l'hésitation ne me semble pas permise.

Entre deux scénarios catastrophes, as-tu une vraie statistique sur les taux d'accidents de jour et de nuit pour les voyages en car ?

https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/184000252.pdf
Auteur : Observatoire national interministériel de la Sécurité Routière, année 2016.

Comme pour l’ensemble des usagers, les accidents sont globalement plus graves la nuit que le jour pour les automobilistes

Scénario catastrophe ? Renseigne-toi sur l'accident survenu à Beaune le 31 juillet 1982 :

Accident routier le plus meurtrier en France, il a fait 53 morts dont 46 enfants et adolescents1 âgés de 5 à 17 ans.

Ils ont été enterrés dans une fosse collective car les corps n'étaient pas identifiables. Cela s'est produit une fois, cela peut se reproduire. D'ailleurs cela s'est reproduit, par exemple avec ce car qui a foncé droit dans la paroi d'un tunnel car le chauffeur regardait un film.
Conclusion : droit de retrait.

D'accord donc on va se baser sur un drame vieux de 37 ans pour sortir le... droit de retrait ?
Moi j'arrête, on est dans l'irrationnel là.

Je vois que tu ne vis pas à Crépy-en-Valois pour parler avec tant de désinvolture de drame vieux de 37 ans. Si 37 ans, c'est trop vieux, l'accident du tunnel de Sierre, 13 mars 2012 est-il assez récent ? 28 morts, dont 22 enfants...

Les voyages scolaires, c'est génial, il faut rester éveillé 24/24 pour surveiller les élèves !
Qui fournit les amphétamines ?

pogonophile a écrit:
Je pense que d'ici à mars, vous avez bien le temps de négocier un arrangement comme celui-là, en expliquant par exemple que vous ne serez vraiment pas frais pour démarrer le voyage (il faut être bien affûté pour l'appel et tous les derniers ajustements), et si vraiment ça ne marche pas, ben qu'il n'y aura plus d'autre voyage parce que dans de telles conditions...

Je jouerais cette carte, voire même plus : dans ces conditions, je vous informe que je ne me sens pas capable, alors que ma responsabilité sera forcément engagée en cas de problème, d'assurer la sécurité et l'encadrement de XX élèves en enchaînant, après une journée de cours, toute une nuit de car puis toute une journée de visites en extérieur avant de pouvoir me reposer. Par conséquent, je suis navrée, mais je ne suis plus en mesure d'accompagner ce voyage.

dita a écrit:Les voyages scolaires, c'est génial, il faut rester éveillé 24/24 pour surveiller les élèves !
Qui fournit les amphétamines ?

Le collègue de chimie.

henriette a écrit:Je jouerais cette carte, voire même plus : dans ces conditions, je vous informe que je ne me sens pas capable, alors que ma responsabilité sera forcément engagée en cas de problème, d'assurer la sécurité et l'encadrement de XX élèves en enchaînant, après une journée de cours, toute une nuit de car puis toute une journée de visites en extérieur avant de pouvoir me reposer. Par conséquent, je suis navrée, mais je ne suis plus en mesure d'accompagner ce voyage.

Oui alors ma proposition était plus soft, c'était "et sinon on ne fera pas les suivants"

Pour revenir à cette question du décompte des heures, je maintiens qu'il n'est pas vraiment possible de les évaluer.
Dormir dans le bus par exemple, ce n'est pas du repos, mais ce n'est pas non plus tout le temps actif, on ne peut le comparer qu'à une astreinte.

On pourrait comparer au temps de "présence responsable" des nounous au domicile des parents.
Une heure de présence responsable est une heure où la nounou peut vaquer à ses occupations (dormir, regarder la télé, lire...) pendant que l'enfant fait la sieste, mais en cas de besoin elle doit intervenir. De mémoire (mes enfants sont grands maintenant !), ça compte (ou comptait) pour 2/3 d'une heure de travail, aussi bien du point de vue de la paie que du salaire.
Ça permettait pour une journée de 9h de compter 6h de travail effectif + 3h de présence responsable = 8h de travail effectif au total.
Comme les nounous ne sont jamais passées aux 35h, ça permet(tait) de prévoir des journées de garde d'enfants assez longues pour inclure le temps de trajet des parents sans dépasser les quotas d'heures supp autorisés dans le code du travail.
On pourrait dire que le temps dans le car répond à peu près aux mêmes conditions.