"Bondy : La principale d’un collège tente de mettre fin à ses jours"

A l’arrivée des secours, la victime âgée de 59 ans était consciente et se trouvait dans son logement de fonction. Elle aurait déclaré vouloir attenter à sa vie pour des raisons professionnelles selon une source proche du dossier. Cette dernière a été transportée à l’hôpital sans que ses jours ne soient en danger.

https://actu17.fr/bondy-la-principale-dun-college-tente-de-mettre-fin-a-ses-jours/

Moins d’un mois après le suicide d’une directrice d’école maternelle en Seine-Saint-Denis, une principale de collège du même département a tenté de mettre fin à ses jours, déclarant « ne plus supporter l’Education nationale », a-t-on appris mardi 15 octobre de source policière. (...)
Selon ses déclarations à la police, la principale « en veut plus à l’Education nationale qu’aux élèves ou aux parents », a-t-on précisé.

https://www.nouvelobs.com/education/20191015.OBS19824/une-principale-tente-de-mettre-fin-a-ses-jours-dans-son-college-en-seine-saint-denis.html

Tous, nous sommes à bout.

Quelle horreur.

Pensées à ses proches.

Comme vient de me le dire un ami de passage, enfin Blanquer fait un bon job.
Inutile de commenter la remontée de bretelles.

Décidément !  :|

Je n'ai pas vraiment de commentaire, je suis juste atterrée par tous ces suicides ou tentatives de suicide.

C'est vraiment terrible. Pensées pour elle et ses proches.

Mais on attend quoi au juste pour dire tous, ensemble, collectivement, que stop, ça suffit, on n'en peut plus ? Gestionnaires, PE, Profs de lycée, de collège, perdirs, CPE, il faudra combien de morts ?

J'espère au moins qu'on n'ira pas nous dire que vraiment, elle a des problèmes perso, rien à voir avec l'EN.

Cela m'émeut à chaque fois, que peut-on faire à notre niveau pour éviter que de tels drames se produisent. Je dis à notre niveau car du côté rectorat ou ministère...

Je ne ferai jamais ce métier : trop de surcharge, trop de réunions, trop de pressions et trop d'em.erdes, entre le marteau et l'enclume pour un salaire ric-rac. Et tu te coltines quand même les élèves....Je ne sais pas ce qui pousse certains à assumer cette mission. Un ami cde se considère comme smicard au vu du prorata temps/rémunération et il se ruine la santé.

Quand je pense qu'ils veulent profiter du suicide de Christine Renon pour essayer, une nouvelle fois, de faire des directeurs nos supérieurs hiérarchiques dans le premier degré ...

Ce dramatique évènement va peut-être les faire réfléchir ! (on peut toujours rêver)

This is tellement fine que les profs sont nombreux à se demander comment venir bosser le 5 décembre malgré la grève, que nombreux continuent à se mettre en quatre parce que lintérédézélèves (d'ailleurs, même là, c'est inepte, car l'intérédézélèves, ce n'est pas d'avoir une prof morte ni même dépressive), bref, nous nous avons deux ennemis : les gouvernements (ou plutôt : les 1%, qui font ployer chaque gouvernement dans le sens de leur intérêt), et les Autruches bien gentille qui constituent une partie non négligeable de notre troupeau.

On nous demande trop de choses impossibles, de préférence sans moyens. Et nous sommes tous en souffrance.

henriette a écrit:Mais on attend quoi au juste pour dire tous, ensemble, collectivement, que stop, ça suffit, on n'en peut plus ? Gestionnaires, PE, Profs de lycée, de collège, perdirs, CPE, il faudra combien de morts ?

J'espère au moins qu'on n'ira pas nous dire que vraiment, elle a des problèmes perso, rien à voir avec l'EN.

Bien d'accord ! Il y a un moment où on doit dire stop !

C'est quand que nos chefs se mettent en grève avec nous au fait ? Des établissements totalement fermés ça en aurait de la gueule. Je suis sûr que ça en chatouille certains d'ailleurs. Et si leur hiérarchie les emm.... on s'occupera de leur hiérarchie ,

Mais ça bien sûr c'est dans le monde idéal débarrassé des autruches comme le dit si bien le commentaire du dessus.

*Ombre* a écrit:On nous demande trop de choses impossibles, de préférence sans moyens. Et nous sommes tous en souffrance.

+1.
Et on ose nous dire qu'il va falloir travailler plus, avec encore moins de moyens et que tout se passe merveilleusement bien cette année. 

Des pensées pour elle et pour sa famille.

Quelle horreur... j'enrage de voir tous ces collègues arriver à cette extrémité à cause de l'institution.
J'ai envie, pour parler de ça, et de mon avis final complètement délirant et injuste pour le PPCR, d'aller gueuler auprès du pôle RH de proximité, dont on nous a si gentiment annoncé l'arrivée par mail. Histoire qu'ils puissent mettre des vrais gens en face des numéros que nous sommes pour eux. Histoire de ne pas crever sans avoir craché à la figure de l'institution que nous méritons le respect et un traitement digne, humain et financier.

Aux yeux de nos dirigeants, une vie ne vaut rien ou si peu et pourtant rien ne vaut une vie. Logique infernale.
Des pensées à elle.

may68 a écrit:Quand je pense qu'ils veulent profiter du suicide de Christine Renon pour essayer, une nouvelle fois, de faire des directeurs nos supérieurs hiérarchiques dans le premier degré ...

Ce dramatique évènement va peut-être les faire réfléchir ! (on peut toujours rêver)

Non, ils ne sont pas là pour réfléchir , mais pour appliquer ce qu'on leur demande . Les CDE sont pris entre le marteau et l'enclume soumis à des injonctions contradictoires venant du ministère allant contre l'intérêt même des enseignants et des élèves.... Quand il y a des soucis , ils sont en premières lignes : se prennent l’agressivité des élèves les plus pénibles, des parents ... La PA de mon lycée l'an dernier avait même confié à ma collègue qu'elle regrettait de s'être reconverti comme personnel de direction.

C'est un numéro d'équilibriste qui devient presque impossible à assurer avec la diminution des moyens humains. Cette tentative de suicide ne provoquera aucun changement à l'échelle du ministère. Pire , il fera tout pour l'étouffer. Au mieux ils proposeront à la principale de "l'accompagner" et de parler à une psychologue pour résoudre ses problèmes "forcément personnels".

Pensées pour elle et sa famille

pogonophile a écrit:Tous, nous sommes à bout.

Nombreux, oui. Tous, non.

Apprendra-t-on bientôt qu'elle avait des problèmes personnels ?

Pourquoi les articles ne donnent-ils pas de déclaration du Dasen ?

Audrey a écrit:Quelle horreur... j'enrage de voir tous ces collègues arriver à cette extrémité à cause de l'institution.
J'ai envie, pour parler de ça, et de mon avis final complètement délirant et injuste pour le PPCR, d'aller gueuler auprès du pôle RH de proximité, dont on nous a si gentiment annoncé l'arrivée par mail. Histoire qu'ils puissent mettre des vrais gens en face des numéros que nous sommes pour eux. Histoire de ne pas crever sans avoir craché à la figure de l'institution que nous méritons le respect et un traitement digne, humain et financier.

Le pôle RH de proximité, ce sont des collègues comme nous qui ont trouvé cela comme porte de sortie ! Il y a eu un appel à candidature qui est passé dans mon académie.

Beaucoup de perdirs que je croise ces derniers temps l'ont effectivement mauvaise. Déjà que le mien, lors du report du brevet n'a pas mâché ses mots en juin/juillet dernier, mais alors celui qui lors d'une tournée syndicale début octobre (mon paquet de tracts sous les bras), m'a grand ouvert la porte de son établissement (lui si ch.... de coutume ) avec un léger sourire dépressif, l'air de dire, "tiens y en a encore qui vident des seaux et qui n'ont pas quitté le navire", m'a beaucoup marqué.

C'est d'autant plus un numéro d'équilibriste, que eux ne "vivent" pas avec leur hiérarchie, mais avec nous, et se prennent aussi la m.... tous les jours.

Je ne sais pas pourquoi il n'y a pas plus de protestation ni d'action. J'attends ça comme on attend la révolte des ents (pas les environnements numériques de travail, mais les bestiaux chez Tolkien) : longuement.
L'action type grève ou manifestation, c'est problématique au niveau de la responsabilité, et ce n'est pas dans la culture du métier ; et puis, quand on voit l'efficacité de celles des autres, ça ne fait pas envie.
Les protestations des syndicats se limitent, pour le majoritaire, à râler encore et toujours sur le fait que le métier soit compliqué, et le mouvement ci, les salaires les primes les revalorisations, et le mouvement ça. Perso je m'en fiche de gagner 200 euros de plus si c'est pour avoir un quotidien professionnel qui empire - même réflexe chez beaucoup d'enseignants qui, sinon, se battraient pour les primes REP. Monde à l'envers : c'est le SGEN qui est le plus incisif.

William Foster a écrit:

pogonophile a écrit:Tous, nous sommes à bout.

Nombreux, oui. Tous, non.

Je faisais ostensiblement référence au thread "les profs sont-ils à bout"
Si, tous les métiers de l'éducation sont à bout. Les CdE, les inspecteurs, les CPE, les profs qui se disent progressistes, ceux qui se disent opposés à eux, tous sont à bout.

Je suis touché de voir que tous ici se disent émus et, d'une manière ou d'une autre, solidaires. Nous sommes tous confrontés au même mouvement, et comme je le répète à l'envi, les ennemis du système public d'éducation ne sont pas dans les établissements.

moins consensuel:

Quelle tristesse !
Les causes invoquées dans les articles cités font frémir. Le manque de moyens est une chose, mais la perte de sens et le sentiment d'abandon ?
Et ce sont les plus dévoués, les plus investis qui sont le plus en danger.

Ce dramatique événement, encore un, prouve si besoin est qu'on est tous dans le même bateau, nous qui sommes au contact de la réalité de l'enseignement.
Cela remet largement en perpective tous les propos clivants visant à savoir qui a le plus les mains dans le cambouis, qui est le premier pédagogue, ou qui travaille comme dans les années 80.

Très heureux que le geste de cette collègue n'ait pas été fatal ; je ne peux que noter que ses reproches portent dans l'ordre sur l'Institution, les parents puis les élèves, et à aucun moment sur son équipe d'enseignants.
Elle a compris a priori le principe du même bateau. Je lui souhaite de bien se rétablir.

@pogonophile : Je suis effarée aussi de la surcharge de travail des perdirs.

Spoiler:

Et évidemment que beaucoup d’enseignants sont émus (et en colère) en lisant ces tristes nouvelles.

Colère uniquement.

L'émotion on se la garde, même si les larmes viennent aux yeux quand on lit des trucs pareils...

Mourir au travail, quelle honte....

Ha@_x a écrit:Colère uniquement.  

L'émotion on se la garde, même si les larmes viennent aux yeux quand on lit des trucs pareils...

Mourir au travail, quelle honte....

Idem , beaucoup de colère. Et beaucoup de honte . Honte de ces individus qui participent activement à la dégradation du métier d'enseignant.