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- ErgoDevin
Laurent Gatier, 52 ans, professeur de service et commercialisation du lycée professionnel hôtelier de Chamalières (Puy-de-Dôme), a mis fin à ses jours le lundi 9 septembre dernier à son domicile, laissant derrière lui un écrit dénonçant des conditions de travail insupportables. Son fils a décidé d’écrire au procureur de la République de Clermont-Ferrand pour obtenir l’ouverture d’une enquête.
https://www.marianne.net/societe/info-marianne-un-professeur-d-un-lycee-professionnel-du-puy-de-dome-s-est-suicide
Edit:
Frédéric Boulé, 58 ans, enseignant de SVT depuis 28 ans au lycée international de Valbonne, s'est donné la mort chez lui le 21 septembre [...]
Il s'est donné la mort "cinq jours après avoir rencontré le médecin de la prévention du rectorat", souligne cependant Fabienne Langoureau, co-secrétaire générale du SNES-FSU de Nice que France 3 Côte d'Azur a joint par téléphone ce vendredi matin.
Dans un communiqué sur son site internet, le synidcat lie le drame à "l'absence d'aménagement des fins de carrière, d'une véritable médecine du travail, et de possibilité de reconversion".
https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/nice/comite-reuni-urgence-nice-apres-suicide-enseignant-valbonne-1732067.html
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- Dame TartineNeoprof expérimenté
Quelle tristesse.
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J'peux pas, j'ai piscine !
- CassiusNiveau 6
On vous use jusqu'à la moelle et quand vous craquez c'est parce que vous aviez des problèmes personnels. Assez !
- gauvain31Empereur
- gauvain31Empereur
Cassius a écrit:On vous use jusqu'à la moelle et quand vous craquez c'est parce que vous aviez des problèmes personnels. Assez !
Désormais la rhétorique du ministère consistant à se dédouaner en disant qu'il y a des "problèmes personnels" est en train de vaciller. Maintenant, les langues se délient et on ne va plus revenir en arrière. Le fait que ça se médiatise est une chose nouvelle (et une bonne chose), mais horrible de voir qu'il y a des collègues qui sont morts pour ça.
- LilypimsGrand sage
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- VerduretteModérateur
- FenrirFidèle du forum
Quelle misère. Les suicides sont ils plus médiatisés? Y en a-t-il plus ? Ou les deux ?
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À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- CeladonDemi-dieu
Penser à Christine et à tous les autres : Mélenchon
https://www.youtube.com/watch?v=VzBF9WwLDCg
30'30"
https://www.youtube.com/watch?v=VzBF9WwLDCg
30'30"
- gauvain31Empereur
Très bel hommage de JL Mélenchon à Christine Renon et à tous les enseignants
- HORAHabitué du forum
gauvain31 a écrit:Très bel hommage de JL Mélenchon à Christine Renon et à tous les enseignants
Oui, vraiment. Il salue dignement la mémoire de notre collègue, et quand j'entends ces paroles, je me sens respectée en tant qu'enseignante.
- Marc SmithNiveau 6
JL Mélanchon ne sera plus crédible de toute sa vie après son débarquement dans un appartement à Paris, la "république c'est moi" "Ma personne est sacrée" !!!
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"Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme."
A. Smith (1776)
"Moins tu manges, tu bois, tu achètes des livres, moins tu vas au théâtre, au bal, au cabaret, moins tu penses, tu aimes, tu fais de la théorie, moins tu chantes, tu parles, tu fais de l'escrime, etc., et plus tu épargnes, plus tu augmentes ton trésor que ne mangeront ni les mites ni la poussière, ton capital."
K. Marx (1844)
- ErgoDevin
En l'absence de chiffres sur les suicides des enseignants, on ne peut pour l'instant que répondre à la première question. Je pense qu'ils sont plus médiatisés et font plus réagir (sur les réseaux notamment), cercle vertueux. Il n'y a pas eu autant d'articles différents, notamment dans les media nationaux au moment de suicides antérieurs, souvent confinés aux pages locales (quand ils étaient médiatisés).Fenrir a écrit:Quelle misère. Les suicides sont ils plus médiatisés? Y en a-t-il plus ? Ou les deux ?
Je me demande souvent depuis huit mois ce qu'aurait pu faire une plus forte médiatisation au moment du suicide de Pierre Jacque, du fait de la longue lettre qu'il avait laissée. (D'autres aussi, bien sûr, mais c'est la lettre qui me fait davantage penser à lui.)
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- OrlandaFidèle du forum
Misère.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- sifiÉrudit
Je ne sais pas s'il y a plus ou moins de suicides qu'avant dans l'EN, mais ce que l'on voit depuis quelques temps c'est que les enseignants ne laissent plus passer ce genre de choses sous silence. Peut-être qu'en faisant un maximum de bruit à chaque triste événement de ce genre (parce que cela n'ira pas en diminuant, on peut en être sûrs!), il finira par y avoir une réaction... en tout cas, ça gêne nos dirigeants, c'est déjà ça...
- roxanneOracle
Et puis là, on ne peut pas incriminer le milieu social parce que le lycée de Chamalières, c''st (était ? ) très réputé y compris en section hôtelière. Ceci expliquant d'ailleurs peut-être la pression exercée sur le collègue.
D'autre part, si ça ressort maintenant, c'est peut-être lié au suicide de la directrice .
D'autre part, si ça ressort maintenant, c'est peut-être lié au suicide de la directrice .
- CassiusNiveau 6
sifi a écrit:
Je ne sais pas s'il y a plus ou moins de suicides qu'avant dans l'EN, mais ce que l'on voit depuis quelques temps c'est que les enseignants ne laissent plus passer ce genre de choses sous silence. Peut-être qu'en faisant un maximum de bruit à chaque triste événement de ce genre (parce que cela n'ira pas en diminuant, on peut en être sûrs!), il finira par y avoir une réaction... en tout cas, ça gêne nos dirigeants, c'est déjà ça...
apresprof.org a écrit:Selon le taux de l'INSERM donné en 2002 (cité par le Sénat en 2015), il y aurait 334 suicides de professeurs en moyenne par an pour 857.000 professeurs (8.57 x 39) soit 0.039% de l'effectif annuellement. Entre 0.5% et 2% de ces 334 suicides sont médiatisés chaque année seulement.
Et ça c'était en 2002, 334 suicides par an.
- ipomeeGuide spirituel
Presque un par jour !
- FenrirFidèle du forum
Le problème de ces statistiques, comme expliqué ailleurs, c'est qu'elle sont souvent citées, mais jamais sourcées correctement. J'ai également fait des recherches en ligne pour jeter un coup d'oeil à ce rapport de l'inserm et il n'est pas disponible. Soit il n'existe pas, soit il a été escamoté.
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À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- CassiusNiveau 6
En effet, je ne trouve aucun doc de l'inserm sur le suicide chez les profs en particulier. Je continue de chercher.
- ErgoDevin
Cassius a écrit:sifi a écrit:
Je ne sais pas s'il y a plus ou moins de suicides qu'avant dans l'EN, mais ce que l'on voit depuis quelques temps c'est que les enseignants ne laissent plus passer ce genre de choses sous silence. Peut-être qu'en faisant un maximum de bruit à chaque triste événement de ce genre (parce que cela n'ira pas en diminuant, on peut en être sûrs!), il finira par y avoir une réaction... en tout cas, ça gêne nos dirigeants, c'est déjà ça...apresprof.org a écrit:Selon le taux de l'INSERM donné en 2002 (cité par le Sénat en 2015), il y aurait 334 suicides de professeurs en moyenne par an pour 857.000 professeurs (8.57 x 39) soit 0.039% de l'effectif annuellement. Entre 0.5% et 2% de ces 334 suicides sont médiatisés chaque année seulement.
Et ça c'était en 2002, 334 suicides par an.
Fenrir a écrit:Le problème de ces statistiques, comme expliqué ailleurs, c'est qu'elle sont souvent citée, mais jamais sourcées correctement. J'ai également fait des recherches en lignes pour jeter un coup d'oeil à ce rapport de l'inserm et il n'est pas disponible. Soit il n'existe pas, soit il a été escamoté.
Cassius a écrit:En effet, je ne trouve aucun doc de l'inserm sur le suicide chez les profs en particulier. Je continue de chercher.
Mon message est à prendre avec les précautions d'usage, justement parce que je n'ai aucune certitude.
Cette source de l'INSERM n'existerait manifestement pas:
https://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2011/10/22/suicide-burn-out-chiffres-et-malaise-enseignant.htmlDepuis quelques temps déjà je me dis que, faute d'avoir pu consulter moi-même cette étude de l’INSERM sur le web, je dois leur écrire afin de me la procurer. Un lecteur de ce blog, Godard, a contacté l’INSERM avant moi. Cette étude n’existe pas.
En cherchant ce rapport en 2018, j'étais remontée à la source de ce chiffre sur le net, chiffre qui s'est répandu ensuite sur des sites politiques, syndicaux, et même dans la fameuse question au Sénat en 2015, qui est une question pas une source du Sénat mais citée comme source par Wikipedia sur le suicide par catégorie socio-professionnelle, tous se fondant sur ce fameux rapport que personne ne cite jamais directement : un syndicaliste que j'ai vu jeudi à la réunion syndicale qui suivait le rassemblement pour Christine Renon. Je lui ai donc demandé s'il avait eu en mains ce rapport de l'INSERM.
La réponse a clairement été non, il m'a dit que le chiffre lui avait été transmis par un psychologue, source qu'il pensait de confiance, mais c'est apparemment une erreur. Alors peut-être que cette source de départ a eu accès à un rapport, qu'il s'est trompé dans la date de publication mais personnellement, malgré mes lectures de CR de CHSCTM, de l'INVS, de l'observatoire du suicide, je n'ai jamais trouvé de chiffre concernant directement les enseignants et ils sont même très souvent clairement exclus des études.
Prenez ici par ex:
https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/Synthese_Stat_no_05_-_Risques_professionnels_par_metiers.pdfEn 2010, les salariés de la RATP, les gens de mer, les agents des collectivités territoriales et une grande partie des agents de la fonction publique de l’État ont été intégrés à l’enquête, à l’exception des enseignants de l’Éducation nationale (où le nombre de médecins de prévention rapporté au nombre d’agents du ministère est inférieur à celui observé dans les autres ministères) ainsi que des ministères sociaux et celui de la Justice.
Les sources que j'ai lues à l'époque, pardon je m'autocite:
https://www.neoprofs.org/t116266-suicides-dans-l-education-nationale-une-recension-depuis-2007#4355313
https://www.neoprofs.org/t116266-suicides-dans-l-education-nationale-une-recension-depuis-2007#4355404
- Spoiler:
Quelques autres sources et textes:
Cet article de Libération, datant de 2014 dit que cinq suicides entre 2010 et 2014 ont été reconnus « imputables au service », auquel s'ajoute celui de Pierre Jacque, donc six entre 2010 et 2014. Je n'en trouve que deux:
- celui de Pierre Jacque en 2013,
- celui d'un collègue dans le Calvados la semaine de la rentrée 2012
2013
J’ai donc rappelé aux recteurs d’académie mon souhait de pouvoir disposer d’une information exhaustive concernant le nombre de suicides et tentatives de suicides au sein du MEN, ces remontées d’information présentant de multiples intérêts.
Mme Gaudy indique que le CHSCTMEN, comme l’ont souhaité les représentants du personnel, est réuni ce jour pour examiner les implications en termes de ressources humaines de la mise en œuvre de la réforme de la filière des sciences et technologies industrielles (STI).
Le ministère de l'Éducation nationale indique : « Sans qu'il soit possible d'établir un lien avec les conditions de travail, 52 suicides ont été recensés entre 2008 et 2009 sur une population de 850 000 enseignants, soit 6 suicides pour 100 000 enseignants. »
Par risques psychosociaux (RPS), on entend : « les risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d’emploi et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental ». Les RPS peuvent déboucher sur une souffrance qui se traduit « sous forme de blessure, maladie ou harcèlement sexuel, mais également sous forme de stress, mal-être ou harcèlement moral au sein de l’environnement de travail ».
http://www.vousnousils.fr/2017/01/09/les-enseignants-souffrent-de-lisolement-depp-598096
2016
Le fait que le suicide ou la tentative de suicide interviennent sur le lieu de travail ou à l’occasion du travail ne lie pas automatiquement ces actes au travail. De la même manière, un suicide ou une tentative de suicide hors du lieu et du temps de travail ne sont pas nécessairement étrangers au travail.
Il en ressort que la preuve du lien de causalité entre le suicide ou la tentative de suicide et le travail devra être apportée respectivement par la famille ou l’intéressé au titre d’une demande de reconnaissance en accident de service. Dans le cas d’un agent non titulaire, c’est à l’administration de démontrer qu’il n’y a pas de lien entre l’accident et le travail.
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2016/76/6/VademecumRPS_640766.pdf
2017
Par ailleurs, la DGRH a adressé aux recteurs d’académie le 25 août 2011 une note concernant le suivi statistique des suicides ou tentatives de suicides sur le lieu de travail ou susceptibles d’être en relation avec le travail. On constate toutefois une sous-déclaration chronique en la matière. Enfin, il existe deux guides très complets sur le sujet : un guide INRS rédigé pour le secteur privé intitulé « Démarche d'enquête paritaire du CHSCT concernant les suicides ou les tentatives de suicide » et un guide méthodologique des ministères économiques et financiers intitulé « L’enquête du CHSCT sur les conditions de travail à la suite d’un acte suicidaire ».
Malgré la mise en place de comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), depuis 2011, la médecine de prévention pour les personnels enseignants reste une mission difficile à remplir, avec un praticien pour 15 000 enseignants, autant dire que la mission est impossible !
S'agissant de l'instauration d'outils de mesure des risques psychosociaux et plus particulièrement des suicides ou des tentatives de suicide, la DGRH du ministère organise depuis 2011, dans le cadre du dispositif de veille sociale, une remontée d'informations lui permettant d'être immédiatement alertée de tout suicide ou tentative de suicide d'un personnel et de disposer d'éléments d'information permettant d'apporter à chaque niveau les réponses aux questions qui sont posées suite à ces évènements de manière rapide et cohérente.
https://www.senat.fr/questions/base/2015/qSEQ151018322.html
Les seuls chiffres du ministère sont dans les rapports de 2013 et de 2014...
Rapport de 2013:
Le dispositif de signalement auprès du ministère ne garantit pas, loin s’en faut, un recensement exhaustif des suicides et tentatives de suicide. Toutefois, sans préjuger des causes de ces actes, 16 suicides et 5 tentatives de suicide en 2012/2013, 17 suicides et 10 tentatives en 2013/2014 ont été portés à la connaissance du ministère.
Rapport de 2014:
Le dispositif de signalement auprès du ministère ne garantit pas, loin s’en faut, un recensement exhaustif des suicides et tentatives de suicide. Toutefois, sans préjuger des causes de ces actes, 12 suicides et 3 tentatives sur l’année scolaire 2014/2015 (situation au 28 mai 2015), 16 suicides et 5 tentatives de suicide en 2012/2013, 18 suicides et 10 tentatives en 2013/2014 ont été portés à la connaissance du ministère.
Mais par ex dans celui de 2015 et dans celui de 2016, il n'y plus ce recensement... (le mot suicide n'apparaît même pas dans le rapport de 2015.)
Dans cette étude de l'INVS en 2010 sur le suicide, qui s'appuie aussi sur les données du rapport COSMOP on lit:
Le secteur de la santé et de l’action sociale présente le taux de mortalité par suicide le plus élevé (34,3/100 000). Viennent ensuite les secteurs de l’administration publique (en dehors de la fonction publique d’État) (29,8/100000), de la construction (27,3/100000) et de l’immobilier (26,7/100000). À l’inverse, les secteurs de la production et distribution d’électricité de gaz et d’eau ainsi que celui de l’éducation (mais ne comprenant pas les enseignants de la fonction publique d’État) présentent les taux d’incidence les plus faibles (respectivement 15,5 et 15,6/100000).
Et là par ex:
De plus, il n’existe pas de source de données centralisée au sein des différentes fonctions publiques (territoriale et hospitalière, fonction publique d’État) enregistrant les données relatives aux accidents du travail et aux maladies professionnelles. Il est donc difficile d’effectuer un recensement des suicides chez les fonctionnaires, sauf en utilisant les sources de données généralistes explorées dans l’étude (données de mortalité du CépiDc, données médico-légales). Pourtant, ce recensement s’avérerait nécessaire, compte tenu notamment des risques de mortalité par suicide auxquels semblent exposées certaines de ces populations, telles que les populations du secteur de la santé et du social [4] qui relèvent en majorité du secteur public. Le même constat peut être fait pour la population des travailleurs indépendants, puisqu’il n’existe pas de branche « accidents du travail - maladies professionnelles au Régime social des indépendants (RSI).
On notera également, sur la base des mêmes études:
En France, un décès survenant au temps et au lieu de travail donne droit de façon quasi irréfutable à une réparation au titre des accidents du travail en raison du principe de présomption d’imputabilité. Il appartient à l’employeur de démontrer que le décès n’a aucun lien avec le travail, le cas échéant.
Dans le cas contraire, la caisse d’assurance décide ou non de reconnaître le décès en AT, il en est de même pour les décès par suicide.
Et pour la fameuse fiche 6 dans laquelle ils font la synthèse des suicides selon l'emploi exercé, p.156 et suivantes du lien ci-dessus période 68-99 et 76-2002, petite note:
Hors activité non salariée, salariés de la fonction publique d’État, de l’agriculture, des services domestiques et des activités extraterritoriales.
Il y a donc urgence à obtenir des sources et des chiffres fiables afin que personne ne puisse les contester ou douter. (Mme Lucet, si vous nous lisez...)
Il est censé y avoir un recensement de tout suicide et tentative de suicide des enseignants par la DGRH depuis 2011 mais 1) est-ce vraiment le cas ? et 2) si oui, ce qu'ils font des chiffres...cf. dans mon spoiler, ceux qui apparaissent dans les rapports de 2013 et 2014 mais plus après...
Edit:
Officiellement, on trouve un chiffre de deux TS sur lieu de travail dans le PV du 1er juin 2018 ici:
https://www.education.gouv.fr/cid4253/sante-bien-etre-securite-travail.html
Ensuite, plus de chiffres dans les PV et plus de PV du tout (comme ça, hein...). Il y a bien ce paragraphe dans les avis/réponses du 21 mai 2019:
https://cache.media.education.gouv.fr/file/2019/40/6/CHSCTMEN_(21_mai_2019)_Avisapresreponse_1168406.pdfLe CHSCTMEN demande à être associé au groupe de travail en cours spécifique à la réalisation d’un protocole relatif aux actes suicidaires. Ce protocole doit porter sur la prévention ainsi que l’accompagnement des personnels exposés. Ce protocole doit aussi porter sur la réalisation des enquêtes des CHSCT compétents.
Le CHSCTMEN demande que les CHSCT locaux soient systématiquement et sans délais informés et saisis en cas d’acte suicidaire, afin de permettre la réalisation d’enquêtes.
Ce qui est donc, techniquement et légalement, censé être fait depuis 2011...
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- ErgoDevin
Déclaration liminaire UNSA et FSU – CHSCTA du 7 octobre 2019
Le geste désespéré de Christine RENON, directrice de l’école Méhul à Pantin, le samedi 21 septembre, a bouleversé toute notre profession. Par ses courriers, notre collègue décrit le difficile exercice de son métier d’enseignante et de sa fonction de directrice.
Elle y explique l’impossibilité de faire face, au quotidien, à l’ensemble de ses responsabilités malgré son profond attachement à sa mission, ses élèves et leurs familles comme à ses collègues. Elle explique comment cette impossibilité de faire face a conduit à son épuisement puis à l’irréparable pour mettre un terme à sa souffrance devenue insupportable.
Au sein de notre académie, notre collègue, Laurent GATIER, a également choisi de mettre fin à ses jours et laisse, lui aussi, un témoignage reliant explicitement son geste à ses conditions de travail.
Les organisations syndicales FSU, UNSA Education, siégeant au sein de ce CHSCTA, ainsique les autres organisations syndicales de l’académie de Clermont-Ferrand que sont SUD Education et le SNALC présentent leurs condoléances aux familles de Christine RENON et de Laurent GATIER.
Le geste de ces collègues témoigne d’une situation d’extrême souffrance au travail, qui fait écho au mal être grandissant de l’ensemble de la profession. Ce CHSCTA, tenu en urgence, en est la preuve.
La marche forcée de réformes rejetées par la profession dans la rue comme dans les instances paritaires ministérielles, académiques ou départementales, fait souffrir les personnels, professionnellement et humainement. Les restrictions budgétaires, les injonctions contradictoires ou inadaptées et des méthodes managériales pas toujours respectueuses des collègues plongent ceux-ci dans des difficultés quotidiennes et dans l'isolement face à des métiers de plus en plus difficiles. Les personnels, dans des situations quotidiennes sous pression, sont très exposés et ont besoin du soutien sans faille de la hiérarchie jusqu’au plus haut niveau de l’état.
Il faut des réponses concrètes et urgentes pour garantir la santé, l’intégrité morale et physique des personnels.
L’état employeur doit prendre ses responsabilités et ne plus nier l’implication de ses réformes et de ses méthodes de gestion sur la santé de ses personnels. Nos organisations exigent que le CHSCTM, les CHSCTA et les CHSCTD soient convoqués pour tous les textes relevant de leurs compétences et que leurs avis et prises de positions soient respectés.
https://clermont.snes.edu/IMG/pdf/declaration_chscta_7_octobre_2019.pdf
Une commission d'enquête devrait être lancée ce vendredi et une marche blanche organisée ce samedi:
https://clermont.snes.edu/Communique-des-syndicats-de-la-FSU-a-l-issue-du-CHSCTA-extraordinaire-du-07.html
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- SaloumHabitué du forum
Pour quelle raison n'y a-t-il pas, au sein des établissements, une instance (commission à laquelle siègeraient des enseignants), ou une personne référente qui serait chargée de relayer le mal-être professionnel de certains collègues, de le signaler ou même d'organiser une entraide, une solidarité entre collègues ? Je sais que ça existe dans la fonction publique territoriale, commission CHSCT, donc, à laquelle siège mon conjoint et qui peut être très réactive en cas de harcèlement moral, dépression, burn out... (et qui a l'avantage d'être un garde-fou face à la hiérarchie, mais aussi un espace de dialogue) ou pour aider des collègues fragilisés.
Je me suis posé la question il y a quelque temps lorsqu'une collègue s'est retrouvée en difficulté pour exercer sa profession : tout le monde voyait bien que ça n'allait pas et personne n'est intervenu, par crainte d'être intrusif ou illégitime. Je trouve ça bête, et dangereux. Si une structure officielle existait, ça permettrait peut-être de lever le tabou et d'intervenir plus tôt...
Je ne sais pas si je poste sur le bon fil, mais ces questions me taraudent depuis un moment...
Je me suis posé la question il y a quelque temps lorsqu'une collègue s'est retrouvée en difficulté pour exercer sa profession : tout le monde voyait bien que ça n'allait pas et personne n'est intervenu, par crainte d'être intrusif ou illégitime. Je trouve ça bête, et dangereux. Si une structure officielle existait, ça permettrait peut-être de lever le tabou et d'intervenir plus tôt...
Je ne sais pas si je poste sur le bon fil, mais ces questions me taraudent depuis un moment...
- VivivavaNiveau 10
Dans tout établissement, il y a un registre santé-sécurité où l'on peut consigner toute atteinte à la sécurité et mise en danger de la santé. Les chefs d'établissement sont obligés de répondre à chaque inscription dans ce registre.
Normalement, chaque établissement scolaire a une commission santé hygiène et sécurité, constituée de membres du conseil d'administration.
Les syndicats protestent actuellement contre la suppression programmée de ces commissions au plan académique.
Normalement, chaque établissement scolaire a une commission santé hygiène et sécurité, constituée de membres du conseil d'administration.
Les syndicats protestent actuellement contre la suppression programmée de ces commissions au plan académique.
- SaloumHabitué du forum
Vivivava : je sais bien, mais ce registre n'a rien d'équivalent avec cette commission constituée de personnes formées qui s'occupent aussi de prévention et de sensibilisation, et qui se réunissent trois fois par an. Et la commission hygiène et sécurité ne se préoccupe bien souvent que des aspects matériels. Bref, je trouve qu'il y a là une lacune à laquelle il serait urgent de remédier.
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