- LagomorpheFidèle du forum
Sheldon a écrit:Dans la lettre du 1er ministre, il n'est nulle part question d'une minute de silence pour les élèves.
Dans l'ENT, notre CDE nous a pourtant dit de la faire en classe.
Que faire ?
Faire la minute de silence, puisqu'il s'agit d'exécuter un ordre écrit du supérieur hiérarchique, quitte à présenter la chose aux élèves sous la forme "Sur instruction du CDE Monsieur/Madame Chef(fe)., nous allons....".
Et mesurer votre chance. Dans mon établissement, c'est silence radio, or:
- si je fais la minute de silence avec les élèves, certains d'entre eux ou leur parents vont hurler à la rupture du principe de neutralité politique du service public, et la direction s'en lavera les mains puisqu'elle n'a rien imposé
- si je ne la fais pas, on va m'accuser de la même chose, ou alors la direction va me reprocher de ne pas avoir exécuté un ordre du premier ministre (qui pourtant ne s'adresse absolument pas à moi, mais aux ministres)
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Non, personne ne va t'accuser de “rupture du principe de neutralité”.
D'abord parce qu'il s'agit bien d'une disposition relative à un deuil national: https://www.education.gouv.fr/cid145443/deces-de-jacques-chirac-ancien-president-de-la-republique.html
Et ensuite parce qu'une minute de silence peut difficilement être assimilée à un discours de prosélytisme politique, ou religieux, ou idéologique. Vu que l'on ne dit rien.
Car, encore une fois, il ne s'agit absolument pas de demander d'adhérer à telle ou telle personnalité politique, à ses discours, à son action, à son idéologie, etc. Il s'agit, justement au-delà de ces questions-là, d'honorer les institutions à travers les hommes et les femmes qui les assument: le Président de la République est (par ex.) garant de la Constitution — et cela vaut bien une minute de silence. Laquelle minute n'est justement pas partisane: lorsqu'un député décède, l'Assemblée nationale observe une minute de silence et les députés qui étaient les adversaires (et non les ennemis!) du défunt l'observe sans imaginer qu'ils soutiennent pour autant le “parti d'en face”. L'une des significations de cette cérémonie est donc aussi de signaler que les oppositions et les conflits politiques, dans une démocratie, ne sont pas des “guerres” sans merci, que l'adversaire politique n'est pas un ennemi, qu'on ne souhaite pas sa mort, qu'on ne s'en réjouit pas, que, quand il vient au pouvoir, on ne cesse pas d'en être l'adversaire, mais on ne remet pas en cause la légitimité de son pouvoir, parce que la légitimité est celle d'institutions communes quand bien même l'exercice du pouvoir institutionnel est dans sa personne. Si l'on craint que les élèves se méprennent, il est parfaitement possible de leur dire qu'il s'agit d'un deuil national, décrété par le Président de la République sur le rapport du premier ministre, c'est-à-dire d'une cérémonie, et qu'on l'observe dans l'institution parce que celle-ci est régie par des lois.
De plus, s'il est beaucoup plus rare de décréter un deuil national (par le président de la République, sur le rapport du premier ministre) pour des civils que pour des personnalités officielles (ce qu'un ancien président de la République demeure en droit), ça n'est, comme on sait, pas impossible (il y a eu des cas avant, jusqu'au début des années 30). J'avais d'ailleurs participé à celle du début 2015 (il y en avait déjà eu une du même genre, à l'échelle Européenne, suite aux attentats du 11 septembre 2001). Mais, sous la V° République, décréter un deuil national suite au décès d'un Président de la République, en exercice ou non, est plutôt constant qu'exceptionnel — ce qui, s'agissant d'un régime “présidentiel”, comme on dit (contrairement aux III° et IV° République, n'est guère surprenant), puisqu'il s'agit d'un point central dans cette Constitution.
Je ne vois, pour ma part, aucun obstacle à observer une minute en pareil cas. Car oui, il y a une “symbolique de l'institution”:
après tout, en admettant que mes étudiants mes respectent lorsque je fais cours, pourquoi le font-ils? Parce qu'ils éprouvent un respect vis-à-vis du savoir que j'incarne? J'en doute (et même beaucoup!)… Parce qu'ils me trouvent “quelqu'un de bien” (sympa, cool)? Ça m'étonnerait grandement, surtout quand il s'agit d'un premier cours où personne ne connaît personne? Parce que ma (petite) personne occupe une (petite) fonction dans une institution? Ça n'est pas totalement impossible…
D'abord parce qu'il s'agit bien d'une disposition relative à un deuil national: https://www.education.gouv.fr/cid145443/deces-de-jacques-chirac-ancien-president-de-la-republique.html
Et ensuite parce qu'une minute de silence peut difficilement être assimilée à un discours de prosélytisme politique, ou religieux, ou idéologique. Vu que l'on ne dit rien.
Car, encore une fois, il ne s'agit absolument pas de demander d'adhérer à telle ou telle personnalité politique, à ses discours, à son action, à son idéologie, etc. Il s'agit, justement au-delà de ces questions-là, d'honorer les institutions à travers les hommes et les femmes qui les assument: le Président de la République est (par ex.) garant de la Constitution — et cela vaut bien une minute de silence. Laquelle minute n'est justement pas partisane: lorsqu'un député décède, l'Assemblée nationale observe une minute de silence et les députés qui étaient les adversaires (et non les ennemis!) du défunt l'observe sans imaginer qu'ils soutiennent pour autant le “parti d'en face”. L'une des significations de cette cérémonie est donc aussi de signaler que les oppositions et les conflits politiques, dans une démocratie, ne sont pas des “guerres” sans merci, que l'adversaire politique n'est pas un ennemi, qu'on ne souhaite pas sa mort, qu'on ne s'en réjouit pas, que, quand il vient au pouvoir, on ne cesse pas d'en être l'adversaire, mais on ne remet pas en cause la légitimité de son pouvoir, parce que la légitimité est celle d'institutions communes quand bien même l'exercice du pouvoir institutionnel est dans sa personne. Si l'on craint que les élèves se méprennent, il est parfaitement possible de leur dire qu'il s'agit d'un deuil national, décrété par le Président de la République sur le rapport du premier ministre, c'est-à-dire d'une cérémonie, et qu'on l'observe dans l'institution parce que celle-ci est régie par des lois.
De plus, s'il est beaucoup plus rare de décréter un deuil national (par le président de la République, sur le rapport du premier ministre) pour des civils que pour des personnalités officielles (ce qu'un ancien président de la République demeure en droit), ça n'est, comme on sait, pas impossible (il y a eu des cas avant, jusqu'au début des années 30). J'avais d'ailleurs participé à celle du début 2015 (il y en avait déjà eu une du même genre, à l'échelle Européenne, suite aux attentats du 11 septembre 2001). Mais, sous la V° République, décréter un deuil national suite au décès d'un Président de la République, en exercice ou non, est plutôt constant qu'exceptionnel — ce qui, s'agissant d'un régime “présidentiel”, comme on dit (contrairement aux III° et IV° République, n'est guère surprenant), puisqu'il s'agit d'un point central dans cette Constitution.
Je ne vois, pour ma part, aucun obstacle à observer une minute en pareil cas. Car oui, il y a une “symbolique de l'institution”:
après tout, en admettant que mes étudiants mes respectent lorsque je fais cours, pourquoi le font-ils? Parce qu'ils éprouvent un respect vis-à-vis du savoir que j'incarne? J'en doute (et même beaucoup!)… Parce qu'ils me trouvent “quelqu'un de bien” (sympa, cool)? Ça m'étonnerait grandement, surtout quand il s'agit d'un premier cours où personne ne connaît personne? Parce que ma (petite) personne occupe une (petite) fonction dans une institution? Ça n'est pas totalement impossible…
- JacqGuide spirituel
Je veux bien faire une minute de silence mais que l'institution assume. Qu'on descende dans la cours et qu'on la fasse sous la tutelle du CDE et avec le CDE. Tout seul dans ma classe, non. Je parlerai de lui quand mon cours me permettra de parler de lui, peut-être demain en anticipant un peu sur le cours (qui ne tardera pas trop d'ailleurs). Laisser le prof organiser cela dans sa classe tout seul ne me va pas. C'est ce qui avait été fait pour les attentats. S'il faut un instant solennel, qu'il le soit et qu'il soit collectif. Moi je n'organise pas de minute de silence.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Jacq a écrit:Je veux bien faire une minute de silence mais que l'institution assume. Qu'on descende dans la cours et qu'on la fasse sous la tutelle du CDE et avec le CDE. Tout seul dans ma classe, non. Je parlerai de lui quand mon cours me permettra de parler de lui, peut-être demain en anticipant un peu sur le cours (qui ne tardera pas trop d'ailleurs).
Il faut, ce me semble, distinguer:
Les professeurs qui le souhaitent pourront également consacrer un des cours de cette journée à l'évocation de la mémoire de l’ancien chef de l’État.
Je note, au passage, qu'il s'agit bien de l'ancien chef de l'Etat — et qu'un cours “consacré à l'évocation de sa mémoire” n'est pas une obligation, mais une possibilité. En parler à un autre moment, dans un autre cours, de façon plus adéquate etc. est donc tout à fait légitime.
Reste que
Laisser le prof organiser cela dans sa classe tout seul ne me va pas. C'est ce qui avait été fait pour les attentats. S'il faut un instant solennel, qu'il le soit et qu'il soit collectif. Moi je n'organise pas de minute de silence.
Je ne suis pas certain de te suivre sur ce terrain, car il y a des degrés. Par ex., s'il fallait que cela soit totalement et absolument collectif, il faudrait appeler l'ensemble des fonctions publiques d'Etat, territoriale et hospitalière, ainsi que l'ensemble des responsables politiques à se réunir, dans chaque commune, par ex. autour d'un monument aux morts, pour observer cette minute de silence… Ce qui serait à la fois excessif et très pesant à organiser.
Certes, cela pourrait être collectif au sens d'un établissement — mais il n'y a pas forcément de nécessité. Ici, la formule adoptée est visiblement la plus “légère”, celle d'une cérémonie rapide, destinée à entraver le moins qu'il est possible le décours habituel des choses dans les différents lieux concernés…
Je déplore, comme toi, que le chef d'Établissement dont tu parles refuse d'assumer ses responsabilités (si je le croisais, je le lui dirais sans ambage), mais ça ne me pousserait pas à ne pas assumer les miennes (non en tant que personne, évidemment, mais es-fonctions).
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Si tu vales valeo.
- SeiferÉrudit
"Compte tenu de l’actualité, les personnels auraient pu légitimement s’attendre à ce qu’une minute de silence soit observée à la mémoire de Christine Renon, directrice d’école à Pantin qui s’est suicidée sur son lieu de travail samedi 21 septembre. Il n’en sera rien.
En revanche, le Premier ministre n’a pas perdu de temps pour publier une circulaire dans laquelle il invite les personnels à observer une minute de silence en hommage à Jacques Chirac lundi à 15 heures.
La circulaire ne prévoit aucun caractère obligatoire à cette minute de silence : elle “permet” aux agent-e-s d’y participer.
Ne cédons pas à l’angélisme du moment : Jacques Chirac n’est pas le personnage sympathique que l’on veut nous présenter. C’est un homme politique aux nombreuses sorties publiques sexistes et racistes dont la carrière s’est bâtie notamment :
– sur d’innombrables malversations financières et de détournements d’argent public, qu’il s’agisse de logement social ou du système de corruption communément appelé la “Françafrique”. Il a d’ailleurs été condamné en justice pour prise illégale d’intérêt ;
– sur le sang des Kanaks : alors Premier Ministre, il porte la responsabilité directe de l’exécution par forces armées françaises des militants Kanaks qui luttaient pour leur indépendance ;
– sur des essais nucléaires dans le Pacifique, dont les retombées sur la santé des peuples riverains ne sont toujours pas admises par le gouvernement.
Jacques Chirac était un homme dont la politique a toujours servi le capitalisme et les intérêts particuliers. Les salarié-e-s et la jeunesse lui ont opposé les deux plus grandes grèves de ces dernières années : en 2006, contre la « loi sur l’égalité des chances » (dont le contrat première embauche qui aurait précarisé encore un peu plus les jeunes), et en 1995 contre la casse du système de retraites que le gouvernement actuel ressort du placard.
Pour SUD éducation, il n’y a donc aucune bonne raison de rendre hommage à Jacques Chirac. SUD éducation appelle les personnels à ne pas respecter cette minute de silence, et rien ne peut les y contraindre."
En revanche, le Premier ministre n’a pas perdu de temps pour publier une circulaire dans laquelle il invite les personnels à observer une minute de silence en hommage à Jacques Chirac lundi à 15 heures.
La circulaire ne prévoit aucun caractère obligatoire à cette minute de silence : elle “permet” aux agent-e-s d’y participer.
Ne cédons pas à l’angélisme du moment : Jacques Chirac n’est pas le personnage sympathique que l’on veut nous présenter. C’est un homme politique aux nombreuses sorties publiques sexistes et racistes dont la carrière s’est bâtie notamment :
– sur d’innombrables malversations financières et de détournements d’argent public, qu’il s’agisse de logement social ou du système de corruption communément appelé la “Françafrique”. Il a d’ailleurs été condamné en justice pour prise illégale d’intérêt ;
– sur le sang des Kanaks : alors Premier Ministre, il porte la responsabilité directe de l’exécution par forces armées françaises des militants Kanaks qui luttaient pour leur indépendance ;
– sur des essais nucléaires dans le Pacifique, dont les retombées sur la santé des peuples riverains ne sont toujours pas admises par le gouvernement.
Jacques Chirac était un homme dont la politique a toujours servi le capitalisme et les intérêts particuliers. Les salarié-e-s et la jeunesse lui ont opposé les deux plus grandes grèves de ces dernières années : en 2006, contre la « loi sur l’égalité des chances » (dont le contrat première embauche qui aurait précarisé encore un peu plus les jeunes), et en 1995 contre la casse du système de retraites que le gouvernement actuel ressort du placard.
Pour SUD éducation, il n’y a donc aucune bonne raison de rendre hommage à Jacques Chirac. SUD éducation appelle les personnels à ne pas respecter cette minute de silence, et rien ne peut les y contraindre."
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De tout cimetière naît un champ de fleurs.
- LagomorpheFidèle du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:Non, personne ne va t'accuser de “rupture du principe de neutralité”.
D'abord parce qu'il s'agit bien d'une disposition relative à un deuil national: https://www.education.gouv.fr/cid145443/deces-de-jacques-chirac-ancien-president-de-la-republique.html
Et ensuite parce qu'une minute de silence peut difficilement être assimilée à un discours de prosélytisme politique, ou religieux, ou idéologique. Vu que l'on ne dit rien.
Je suis tout à fait d'accord avec ton argumentaire juridique, et je ne dis pas que ces accusations aboutiront in fine à quelque sanction officielle contre moi, mais il n'est nul besoin d'une commission disciplinaire pour enquiquiner un professeur.
Ce n'est pas parce qu'une chose n'est pas fondée légalement qu'elle ne peut pas avoir lieu. Je connais certains parents d'élèves de mon établissement, et je prévois, par expérience et avec une probabilité d'environ 90%, qu'ils râleront dans tous les cas - sans avoir de fondement juridique pour le faire, certes. Des lettres vont donc très probablement partir un peu partout, au proviseur, au rectorat, au ministère (certains parents l'ont déjà fait pour bien moins fondé que cela), avec mon nom ou celui de collègues en position de fautif. Éventuellement agrémentées d'autres reproches pour économiser un timbre, c'est un sport local apprécié chez nous. Et là aussi, l'expérience m'apprend qu'il vaut mieux dans cette maison éviter cela, même si l'on n'est pas en tort, la hiérarchie ayant souvent tendance à considérer les parents comme des clients tout-puissants.
Bref, j'aurais été plus à l'aise avec un ordre écrit du proviseur, que cet ordre soit de faire ou de ne pas faire. Les décisions quant à la conduite à tenir dans le cadre d'un deuil national ne devraient pas incomber à un simple fonctionnaire de terrain "qui est là pour fonctionner", comme disent nos chers IPR.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Lagomorphe a écrit:Les décisions quant à la conduite à tenir dans le cadre d'un deuil national ne devraient pas incomber à un simple fonctionnaire de terrain "qui est là pour fonctionner", comme disent nos chers IPR.
Qu'un IPR dise une chose pareille, ça n'est pas étonnant: ce sont des gens qui font profession d'obéissance en échange d'un salaire un peu plus élevé, que celui qui serait le prix de leur liberté. Il est bien normal qu'ils en veulent à ceux qui n'ont pas, comme eux, l'obligation de rester constamment au garde-à-vous, le petit doigt sur la couture du pantalon (qu'ils n'achètent même plus à la Camif)…
Mais, en l'occurrence, je suis très sérieux: en pareilles circonstances, pour ma part, j'assume. C'est-à-dire qu'en cas de mise en cause, j'écris au recteur, au ministre de l'éducation nationale, au premier ministre et au cabinet du président de la République, avec copie à une dizaine de journaux, par la double voies, hiérarchique et directe, pour l'informer des faits. En général, pour avoir essayé (jadis, il est vrai), l'EN recule car elle n'aime pas les “emmerdeurs”, puis essaie de recruter ledit “emmerdeur” — car cela “peut servir” (raison pour laquelle j'ai écrit le paragraphe précédent: on sait donc pourquoi j'ai immédiatement et absolument décliné lorsque j'ai été “sondé” pour devenir inspecteur).
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Si tu vales valeo.
- nesssnousssNiveau 6
Contente de ne pas avoir de cours à 15h et pour les collègues qui devront gérer ça encore...
- titus06Habitué du forum
Franchement, gérer une minute de silence, on en a l'habitude depuis 2013 et l'affaire Merah (j'ai failli remonter à septembre 2001, mais là, il y avait eu 2 ou 3 mn de silence d'après mes souvenirs). Je rejoins les intervenants qui disent que, ne pas la respecter sciemment, ça serait sortir de notre obligation de neutralité au niveau politique.
- MalavitaÉrudit
Vous parlez d'une minute de silence, mais la circulaire parle de "moment de recueillement". Et pour moi, ce n'est pas la même chose. Si ?
- titus06Habitué du forum
Ca depend par quoi l'on entend "se recueillir".
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Malavita a écrit:Vous parlez d'une minute de silence, mais la circulaire parle de "moment de recueillement". Et pour moi, ce n'est pas la même chose. Si ?
Formellement, si.
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Si tu vales valeo.
- Manu7Expert spécialisé
Guermantes729 a écrit:Ainsi donc, se révolter contre un attentat, serait aussi "subjectif" que rendre hommage à un homme? c'est en effet, exactement les propos tenus ou sous-entendus par ceux qui ont refusé de faire cette minute de silence (ou respect, ou recueillement, appelons-le comme on veut) : qu'un attentat, serait soumis à "avis" comme n'importe quelle autre question politique (au sens "vie de la cité")
Je me bats l'oeil de l'hommage rendu ou pas à Chirac, mais je ne vois pas comment on pourrait s'opposer à la marque de révolte contre un attentat: celui de Charlie ou d'autres, d'ailleurs.
Bien que j'ai été très révolté contre ses attentats, je pense cependant que c'est malheureusement subjectif. N'oublions pas certaines scènes de joie après le 11/09. Par ailleurs, il y aussi un danger à considérer que tout attentat est objectivement condamnable. Dans mon établissement, malgré toutes les précautions du prof d'histoire, il y a eu plusieurs parents qui étaient très mécontents qu'on dise que pendant la seconde guerre mondiale, les résistants avaient commis des attentats contre les allemands.
Comme tu le dis très bien, Guermantes, les attentats quotidiens dans certains pays nous touchent bien moins que l'attentat du 11/09 qui était pourtant dans un autre pays. Tout cela est bien subjectif finalement.
- XIIINeoprof expérimenté
Je propose que pendant la minute de silence on repasse la séquence sur le "bruit et l'odeur"...
- Guermantes729Neoprof expérimenté
@Manu7: oui oui la comparaison entre les résistants et les terroristes (de toute religion, nationalité, couleur de peau and so on and so on...), "on" nous la sert régulièrement depuis 2015.
Je m'arrête là, c'est HS
Bon courage à tous pour demain!
Je m'arrête là, c'est HS
Bon courage à tous pour demain!
- JacqGuide spirituel
Manu7 a écrit: [...]
Bien que j'ai été très révolté contre ses attentats, je pense cependant que c'est malheureusement subjectif. N'oublions pas certaines scènes de joie après le 11/09. Par ailleurs, il y aussi un danger à considérer que tout attentat est objectivement condamnable. Dans mon établissement, malgré toutes les précautions du prof d'histoire, il y a eu plusieurs parents qui étaient très mécontents qu'on dise que pendant la seconde guerre mondiale, les résistants avaient commis des attentats contre les allemands.
[...]
Guermantes729 a écrit:@Manu7: oui oui la comparaison entre les résistants et les terroristes (de toute religion, nationalité, couleur de peau and so on and so on...), "on" nous la sert régulièrement depuis 2015.
Je m'arrête là, c'est HS
Bon courage à tous pour demain!
Oui, la formulation est tellement maladroite que l'on ne peut s'étonner que des contestations soient survenues (ou alors la comparaison et la formulation ne sont pas maladroites et c'est encore pire). Si le prof d'histoire n'est pas capable de (faire) distinguer les actions des Résistants et les actes de terroristes il serait bon qu'il aille faire les vendanges, on cherche de la main-d’œuvre sans obligatoirement de qualification.
HS terminé avant que la modo ne le demande.
- titus06Habitué du forum
epekeina.tes.ousias a écrit:Malavita a écrit:Vous parlez d'une minute de silence, mais la circulaire parle de "moment de recueillement". Et pour moi, ce n'est pas la même chose. Si ?
Formellement, si.
Effectivement, d'après la note émise par la direction, ce moment de recueillement équivaut une minute de silence (marquée par un signal sonore). On nous demande aussi "d'expliquer" ce moment afin qu'il se déroule dans les meilleurs conditions.
- Hervé HervéFidèle du forum
Pour info
SUD-EDUCATION a écrit:
Une minute de silence à la mémoire de Christine Renon lundi 30 septembre à 15H.
C’est avec émotion que nous avons appris le suicide sur son lieu de travail de notre collègue Christine Renon, directrice d’école à Pantin. Sud Education Alsace apporte tout son soutien à sa famille et ses proches.
Faisant suite à des initiatives de certains collègues, Sud éducation Alsace appelle tous les collègues qui le souhaitent à se recueillir le lundi 30 septembre à 15h en mémoire de notre Christine Renon.
Ce drame, un de plus, nous rappelle que le travail tue et que la lutte contre les réformes délétères dans l’éducation est à mener en parallèle de celle pour améliorer les conditions de travail et gagner de nouveaux moyens dans tous les établissements. En effet, ce drame n’est certainement pas étranger au management brutal qui prend place dans l’éducation contre les personnels et les instances chargées de les défendre comme les CHSCT.
En conséquence, l’hommage à Chirac ne revêtant aucun caractère obligatoire, Sud Education Alsace appelle les collègues à avoir un moment de recueillement pour Christine Renon lundi 30 septembre à 15H.
Sud-Éducation a écrit:Minute de silence lundi en hommage à Chirac : l'indécence
Communiqué de la fédération Sud Education
Compte tenu de l’actualité, les personnels auraient pu légitimement s’attendre à ce qu’une minute de silence soit observée à la mémoire de Christine Renon, directrice d’école à Pantin qui s’est suicidée sur son lieu de travail samedi 21 septembre. Il n’en sera rien.
En revanche, le Premier ministre n’a pas perdu de temps pour publier une circulaire dans laquelle il invite les personnels à observer une minute de silence en hommage à Jacques Chirac lundi à 15 heures.
La circulaire ne prévoit aucun caractère obligatoire à cette minute de silence : elle “permet” aux agent-e-s d’y participer.
Ne cédons pas à l’angélisme du moment : Jacques Chirac n’est pas le personnage sympathique que l’on veut nous présenter. C’est un homme politique aux nombreuses sorties publiques sexistes et racistes dont la carrière s’est bâtie notamment :
– sur d’innombrables malversations financières et de détournements d’argent public, qu’il s’agisse de logement social ou du système de corruption communément appelé la “Françafrique”. Il a d’ailleurs été condamné en justice pour prise illégale d’intérêt ;
– sur le sang des Kanaks : alors Premier Ministre, il porte la responsabilité directe de l’exécution par les forces armées françaises des militants Kanaks qui luttaient pour leur indépendance ;
– sur des essais nucléaires dans le Pacifique, dont les retombées sur la santé des peuples riverains ne sont toujours pas admises par le gouvernement.
Jacques Chirac était un homme dont la politique a toujours servi le capitalisme et les intérêts particuliers. Les salarié-e-s et la jeunesse lui ont opposé les deux plus grandes grèves de ces dernières années : en 2006, contre la « loi sur l’égalité des chances » (dont le contrat première embauche qui aurait précarisé encore un peu plus les jeunes), et en 1995 contre la casse du système de retraites que le gouvernement actuel ressort du placard.
Pour SUD éducation, il n'y a donc aucune bonne raison de rendre hommage à Jacques Chirac. SUD éducation appelle les personnels à ne pas respecter cette minute de silence, et rien ne peut les y contraindre.
SGEN-CFDT a écrit:
A Christine Renon,
Nous ne te connaissions pas et pourtant ta mort nous bouleverse et nous touche. Nous pensons d’abord à ta famille, tes amis, tes collègues et nous souhaitons leur apporter tout notre soutien.
La tristesse et la colère voilà ce que nous ressentons aujourd’hui. La tristesse devant un acte si terrible et si définitif.
La colère quand nous lisons tes derniers mots. L’isolement des directrices et directeurs, le manque de soutien de l’Institution, le manque de confiance, la lutte incessante pour faire tourner une école à qui tu donnais tout, l’absence de matériel, de moyens les « directives pondues d’en haut sans questionnement sur la mise en pratique ».
La colère quand nous apprenons que le lendemain de ton décès, l’école devait rouvrir sur autorisation de l’Inspection Académique et de la mairie.
La colère face au silence d’un ministre habituellement si prompt à communiquer et qui se targuait ces dernières semaines d’une rentrée réussie. Mais à quel prix ?
La colère car malgré nos alertes, les choses vont reprendre comme après chaque drame. Les dysfonctionnements, l’accumulation de nouvelles tâches pour tous, l’absence de sens et de moyens matériels.
La question des directions d’école devait être étudiée à l’agenda social de janvier 2019 et depuis rien, même pas une date. L’absence de médecine de prévention.
La colère ! Mais plus que jamais mobilisé.es!
Le Sgen-CFDT Alsace vous invite à avoir un moment entre collègues pour se recueillir, pour parler, pour marquer votre soutien le lundi 30 septembre à 14h59 ou à tout autre moment . Nous avons ce devoir collectif.
_________________
« Et je demande aux économistes politiques, aux moralistes, s’ils ont déjà calculé le nombre d’individus qu’il est nécessaire de condamner à la misère, à un travail disproportionné, au découragement, à l’infantilisation, à une ignorance crapuleuse, à une détresse invincible, à la pénurie absolue, pour produire un riche ? » (Almeida Garrett cité parJosé Saramago).
- sookieGrand sage
XIII a écrit:Je propose que pendant la minute de silence on repasse la séquence sur le "bruit et l'odeur"...
C'est ce qu'une collègue compte faire. (moi je n'ai pas cours)
- may68Expert
Je viens de recevoir le message du Principal sur pronotes pour mon enfant en 5è, j'ai bien envie de répondre que tout ce cirque n'est pas obligatoire mais j'hésite ...
- amalricuNeoprof expérimenté
Moi c'est "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs" à l'ONu et quelques articles de la Charte de l'environnement pour des 5 ème.
On a beau trâiner une flopée de casseroles, on peut avoir à l'occasion des fulgurances (plan Cancer, sécurité routière)...
On a beau trâiner une flopée de casseroles, on peut avoir à l'occasion des fulgurances (plan Cancer, sécurité routière)...
- Fesseur ProGuide spirituel
Ce serait faire un acte militant, contraire à la neutralité politique que les enseignants sont censés observer avec leurs élèves.sookie a écrit:XIII a écrit:Je propose que pendant la minute de silence on repasse la séquence sur le "bruit et l'odeur"...
C'est ce qu'une collègue compte faire. (moi je n'ai pas cours)
De même que passer une séquence "positive".
_________________
Pourvu que ça dure...
- e-WandererGrand sage
amalricu a écrit:Moi c'est "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs" à l'ONu et quelques articles de la Charte de l'environnement pour des 5 ème.
On a beau trâiner une flopée de casseroles, on peut avoir à l'occasion des fulgurances (plan Cancer, sécurité routière)...
Oui, je trouve que si on fait quelque chose, il faut faire en sorte de retenir ce qu'il peut y avoir de positif chez quelqu'un. Ou alors on s'abstient.
_________________
« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- musaNeoprof expérimenté
Franchement, je ne vois pas quel est l'intérêt de faire ici une action d'éclat de désobéissance civique. On nous demande de faire une minute de silence à la mémoire d'un ancien président de la France, eh bien soit. Ce n'est même pas très difficile à expliquer et il n'y a pas de quoi en faire tout un plat quoi qu'on pense de cet ancien président. Je réserve ma résistance pour des combats plus utiles et peut-être plus risqués (malheureusement, les trucs débiles et/ou nuisibles qu'on nous demande de faire, ce n'est pas ce qui manque).
- Dadoo33Grand sage
musa a écrit:Franchement, je ne vois pas quel est l'intérêt de faire ici une action d'éclat de désobéissance civique. On nous demande de faire une minute de silence à la mémoire d'un ancien président de la France, eh bien soit. Ce n'est même pas très difficile à expliquer et il n'y a pas de quoi en faire tout un plat quoi qu'on pense de cet ancien président. Je réserve ma résistance pour des combats plus utiles et peut-être plus risqués (malheureusement, les trucs débiles et/ou nuisibles qu'on nous demande de faire, ce n'est pas ce qui manque).
- amalricuNeoprof expérimenté
e-Wanderer a écrit:amalricu a écrit:Moi c'est "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs" à l'ONu et quelques articles de la Charte de l'environnement pour des 5 ème.
On a beau trâiner une flopée de casseroles, on peut avoir à l'occasion des fulgurances (plan Cancer, sécurité routière)...
Oui, je trouve que si on fait quelque chose, il faut faire en sorte de retenir ce qu'il peut y avoir de positif chez quelqu'un. Ou alors on s'abstient.
Ah j'oubliais aussi : la dette n'a augmenté que de 4 points avec Chirac...quand on compare à Sarkozy et Hollande...
Bref, aujourd'hui, faut pas faire de chichis...
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