- lemigouNiveau 6
Le ravissement d'Andromède
D’un vol silencieux, le grand Cheval ailé
Soufflant de ses naseaux élargis l’air qui fume,
Les emporte avec un frémissement de plume
A travers la nuit bleue et l’éther étoilé.
Ils vont. L’Afrique plonge au gouffre flagellé,
Puis l’Asie… un désert… le Liban ceint de brume…
Et voici qu’apparaît, toute blanche d’écume,
La mer mystérieuse où vint sombrer Hellé.
Et le vent gonfle ainsi que deux immenses voiles
Les ailes qui, volant d’étoiles en étoiles,
Aux amants enlacés font un tiède berceau ;
Tandis que, l’oeil au ciel où palpite leur ombre,
Ils voient, irradiant du Bélier au Verseau,
Leurs Constellations poindre dans l’azur sombre.
J'ai un peu de mal à expliquer le sens de cette expression : "au gouffre flagellé"... qui me laisse vraiment dubitatif...
D’un vol silencieux, le grand Cheval ailé
Soufflant de ses naseaux élargis l’air qui fume,
Les emporte avec un frémissement de plume
A travers la nuit bleue et l’éther étoilé.
Ils vont. L’Afrique plonge au gouffre flagellé,
Puis l’Asie… un désert… le Liban ceint de brume…
Et voici qu’apparaît, toute blanche d’écume,
La mer mystérieuse où vint sombrer Hellé.
Et le vent gonfle ainsi que deux immenses voiles
Les ailes qui, volant d’étoiles en étoiles,
Aux amants enlacés font un tiède berceau ;
Tandis que, l’oeil au ciel où palpite leur ombre,
Ils voient, irradiant du Bélier au Verseau,
Leurs Constellations poindre dans l’azur sombre.
J'ai un peu de mal à expliquer le sens de cette expression : "au gouffre flagellé"... qui me laisse vraiment dubitatif...
- ipomeeGuide spirituel
Je reste également perplexe.
- RogerMartinBon génie
Allusions aux tempêtes en Méditerranée ? Aux tourbillons du détroit de Gibraltar ?
Si ce n'est pas pressé, je vais demain en bibliothèque, je peux jeter un coup d’œil à une édition savante.
Si ce n'est pas pressé, je vais demain en bibliothèque, je peux jeter un coup d’œil à une édition savante.
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- zigmag17Guide spirituel
"Flagellé" comme référence à l'esclavage, "gouffre" comme métaphore d'une tristesse ou d'une souffrance insondable ? Je vois le verbe "plonge" comme l'action du "Cheval ailé" qui survole les continents et descend vers l'Afrique, rappelle son histoire, puis repart vers l'Asie.
- LadKlimaHabitué du forum
Rapport au rift ?? Étrange en effet.
- lemigouNiveau 6
RogerMartin a écrit:Allusions aux tempêtes en Méditerranée ? Aux tourbillons du détroit de Gibraltar ?
Si ce n'est pas pressé, je vais demain en bibliothèque, je peux jeter un coup d’œil à une édition savante.
Non, ce n'est pas pressé, merci beaucoup !!!
- ShajarVénérable
N'est-ce pas une référence à la Mer Rouge ? ("flagellé" faisant référence soit à Moïse qui la frappe de son bâton, soit au fait qu'elle prend parfois une couleur rouge ?) J'ai l'impression que l'auteur "voyage" en partant de l'Afrique du nord et en remontant vers le Moyen Orient.
- RogerMartinBon génie
lemigou a écrit:RogerMartin a écrit:Allusions aux tempêtes en Méditerranée ? Aux tourbillons du détroit de Gibraltar ?
Si ce n'est pas pressé, je vais demain en bibliothèque, je peux jeter un coup d’œil à une édition savante.
Non, ce n'est pas pressé, merci beaucoup !!!
Espérons qu'il y aura une note salvatrice
La mer Rouge + Moïse, suggérée par Shajar, me paraît une bonne idée.
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- OudemiaBon génie
J'avais préparé une réponse, que j'ai laissée de côté en me demandant s'il ne faudrait pas voir aussi le poème précédent, où cas où il situerait le rocher d'Andromède, battu par les flots...
J'écrivais : La meilleure explication, c'est qu'il n'a rien trouvé d'autre pour rimer avec Hellé... (l'image du plongeon pour évoquer la forme de l'Afrique, admettons, mais parler de l'Asie alors qu'il arrive au Liban... ; je crois qu'il ne faut pas être trop rigoureux, et laisser jouer l'évocation des mots, mais on n'est pas dans un de ses meilleurs poèmes).
J'écrivais : La meilleure explication, c'est qu'il n'a rien trouvé d'autre pour rimer avec Hellé... (l'image du plongeon pour évoquer la forme de l'Afrique, admettons, mais parler de l'Asie alors qu'il arrive au Liban... ; je crois qu'il ne faut pas être trop rigoureux, et laisser jouer l'évocation des mots, mais on n'est pas dans un de ses meilleurs poèmes).
- IphigénieProphète
Moi j’aurais simplement compris qu’il parle des ailes du cheval, qui fouettent les airs ?
L’Afrique plonge au gouffre pour signifier que l’envol est rapide...
D’accord aussi pour dire que ce n’est sans doute pas son meilleur, cela dit...
L’Afrique plonge au gouffre pour signifier que l’envol est rapide...
D’accord aussi pour dire que ce n’est sans doute pas son meilleur, cela dit...
- *Ombre*Grand sage
Je comprends comme Iphigénie.
L'Afrique disparaît dans les profondeurs lointaine sous l'effet de l'envol rapide du cheval. Le tout avec des mots choisis davantage pour faire flap flap que pour leur sens exact, à mon avis.
L'Afrique disparaît dans les profondeurs lointaine sous l'effet de l'envol rapide du cheval. Le tout avec des mots choisis davantage pour faire flap flap que pour leur sens exact, à mon avis.
- OudemiaBon génie
Oui, ça me paraît une bonne interprétation.
Moi j'avais vu tout de suite la forme de l'Afrique, ce qui m'a mise sur une mauvaise voie.
Moi j'avais vu tout de suite la forme de l'Afrique, ce qui m'a mise sur une mauvaise voie.
- User5455Niveau 5
Oudemia a écrit: La meilleure explication, c'est qu'il n'a rien trouvé d'autre pour rimer avec Hellé...
Je crois qu'il s'agit d'un bon départ pour expliquer l'emploi de "flagellé". Trouver quatre rimes en (élé), ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile, et j'en veux pour preuve la dégradation de la rime riche en rime suffisante au vers 4. J'imagine que la nécessité de trouver quatre rimes en (élé) est conditionnée par le désir de placer "Hellé" à la rime au vers 8, ce qui est plutôt audacieux.
Je tends à penser que la nécessité de trouver quatre rimes en (élé) est la raison principale pour laquelle le poète a choisi l'adjectif "flagellé". J'ai consulté sur internet une traduction anglaise et espagnole du poème. Dans la version anglaise, on parle de "soaring height", et dans la version espagnole d'"abismo nublado". Visiblement, aucun traducteur n'a jugé nécessaire de traduire le sens de "flagellé", ni même ce qu'il pourrait évoquer. Cependant, tous les traducteurs ont placé en fin de vers quatre mots qui riment, respectant ainsi les contraintes que s'impose Heredia. Dans la version anglaise, "soaring height" rime avec "flight", night", et "Helle's sight-", et dans la version espagnole "abismo nublado" rime avec "alado", "estrellado", et "Hado". Ces choix de traduction me confortent dans l'idée que la rime est la première explication concernant le choix de "flagellé".
Bien que le signifiant prime sur le signifié, l'adjectif n'est pas dénué de sens, et "le gouffre flagellé", qui désigne manifestement le lieu d'où s'envolent les deux personnages, rappelle "L'Océan monstrueux que la tempête évente / (et qui) Crache à ses pieds..." d'"Andromède au Monstre". Conformément à la première description du lieu dans le premier poème de la trilogie, l'adjectif "flagellé" souligne la violence des flots. En poussant un peu l'interprétation, on pourrait peut-être aller jusqu'à dire que cette violence des eaux, qui maltraitent les côtes, rappelle la violence du sacrifice dont Andromède est la victime. Avec un peu d'audace, on pourrait donc aller jusqu'à parler d'hypallage dans la mesure où le sens de l'adjectif "flagellé" s'applique bien plus volontiers à celle qui est nommée dans le titre qu'au "gouffre".
Je partage la lecture d'Iphigénie concernant "L'Afrique plonge au gouffre...". Heredia semble ici traduire ce que voient les deux personnages qui s'envolent sur le dos de Pégase. Cette Afrique qui plonge est une sorte d'illusion d'optique.
Je ne crois pas du tout qu'il faille voir dans le "gouffre flagellé" une référence obscure à un lieu précis, autre que celui où se trouve Andromède en "Afrique".
C'est tout pour moi.
Bonne soirée à tous.
- OudemiaBon génie
Pinocchio a écrit:Oudemia a écrit: La meilleure explication, c'est qu'il n'a rien trouvé d'autre pour rimer avec Hellé...
Je crois qu'il s'agit d'un bon départ pour expliquer l'emploi de "flagellé". Trouver quatre rimes en (élé), ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile, et j'en veux pour preuve la dégradation de la rime riche en rime suffisante au vers 4. J'imagine que la nécessité de trouver quatre rimes en (élé) est conditionnée par le désir de placer "Hellé" à la rime au vers 4, ce qui est plutôt audacieux.
Je tends à penser que la nécessité de trouver quatre rimes en (élé) est la raison principale pour laquelle le poète a choisi l'adjectif "flagellé". J'ai consulté sur internet une traduction anglaise et espagnole du poème. Dans la version anglaise, on parle de "soaring height", et dans la version espagnole d'"abismo nublado". Visiblement, aucun traducteur n'a jugé nécessaire de traduire le sens de "flagellé", ni même ce qu'il pourrait évoquer. Cependant, tous les traducteurs ont placé en fin de vers quatre mots qui riment, respectant ainsi les contraintes que s'impose Heredia. Dans la version anglaise, "soaring height" rime avec "flight", night", et "Helle's sight-", et dans la version espagnole "abismo nublado" rime avec "alado", "estrellado", et "Hado". Ces choix de traduction me confortent dans l'idée que la rime est la première explication concernant le choix de "flagellé".
Bien que le signifiant prime sur le signifié, l'adjectif n'est pas dénué de sens, et "le gouffre flagellé", qui désigne manifestement le lieu d'où s'envolent les deux personnages, rappelle "L'Océan monstrueux que la tempête évente / (et qui) Crache à ses pieds..." d'"Andromède au Monstre". Conformément à la première description du lieu dans le premier poème de la trilogie, l'adjectif "flagellé" souligne la violence des flots. En poussant un peu l'interprétation, on pourrait peut-être aller jusqu'à dire que cette violence des eaux, qui maltraitent les côtes, rappelle la violence du sacrifice dont Andromède est la victime. Avec un peu d'audace, on pourrait donc aller jusqu'à parler d'hypallage dans la mesure où le sens de l'adjectif "flagellé" s'applique bien plus volontiers à celle qui est nommée dans le titre qu'au "gouffre".
Je partage la lecture d'Iphigénie concernant "L'Afrique plonge au gouffre...". Heredia semble ici traduire ce que voient les deux personnages qui s'envolent sur le dos de Pégase. Cette Afrique qui plonge est une sorte d'illusion d'optique.
Je ne crois pas du tout qu'il faille voir dans le "gouffre flagellé" une référence obscure à un lieu précis, autre que celui où se trouve Andromède en "Afrique".
C'est tout pour moi.
Bonne soirée à tous.
Je n'avais pas développé, mais c'était mon raisonnement.
Ce poème fait donc bien partie d'un ensemble : comme je n'ai pas le temps de chercher, peux-tu donner le titre ? Merci.
- HocamSage
À ce propos, d'ailleurs, je me suis demandé pourquoi Heredia n'avait pas opté pour constellé à la fin du premier quatrain : le sens est tout de même assez proche d'étoilé, la rime est plus riche, le compte syllabique y est et il y aurait un vague clin d'œil nervalien.Pinocchio a écrit:Oudemia a écrit: La meilleure explication, c'est qu'il n'a rien trouvé d'autre pour rimer avec Hellé...
Je crois qu'il s'agit d'un bon départ pour expliquer l'emploi de "flagellé". Trouver quatre rimes en (élé), ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile, et j'en veux pour preuve la dégradation de la rime riche en rime suffisante au vers 3. J'imagine que la nécessité de trouver quatre rimes en (élé) est conditionnée par le désir de placer "Hellé" à la rime au vers 4, ce qui est plutôt audacieux.
- RogerMartinBon génie
C'est "Le ravissement d'Andromède", dans la partie mythologie des Trophées.Oudemia a écrit:Pinocchio a écrit:Oudemia a écrit: La meilleure explication, c'est qu'il n'a rien trouvé d'autre pour rimer avec Hellé...
Je crois qu'il s'agit d'un bon départ pour expliquer l'emploi de "flagellé". Trouver quatre rimes en (élé), ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile, et j'en veux pour preuve la dégradation de la rime riche en rime suffisante au vers 4. J'imagine que la nécessité de trouver quatre rimes en (élé) est conditionnée par le désir de placer "Hellé" à la rime au vers 4, ce qui est plutôt audacieux.
Je tends à penser que la nécessité de trouver quatre rimes en (élé) est la raison principale pour laquelle le poète a choisi l'adjectif "flagellé". J'ai consulté sur internet une traduction anglaise et espagnole du poème. Dans la version anglaise, on parle de "soaring height", et dans la version espagnole d'"abismo nublado". Visiblement, aucun traducteur n'a jugé nécessaire de traduire le sens de "flagellé", ni même ce qu'il pourrait évoquer. Cependant, tous les traducteurs ont placé en fin de vers quatre mots qui riment, respectant ainsi les contraintes que s'impose Heredia. Dans la version anglaise, "soaring height" rime avec "flight", night", et "Helle's sight-", et dans la version espagnole "abismo nublado" rime avec "alado", "estrellado", et "Hado". Ces choix de traduction me confortent dans l'idée que la rime est la première explication concernant le choix de "flagellé".
Bien que le signifiant prime sur le signifié, l'adjectif n'est pas dénué de sens, et "le gouffre flagellé", qui désigne manifestement le lieu d'où s'envolent les deux personnages, rappelle "L'Océan monstrueux que la tempête évente / (et qui) Crache à ses pieds..." d'"Andromède au Monstre". Conformément à la première description du lieu dans le premier poème de la trilogie, l'adjectif "flagellé" souligne la violence des flots. En poussant un peu l'interprétation, on pourrait peut-être aller jusqu'à dire que cette violence des eaux, qui maltraitent les côtes, rappelle la violence du sacrifice dont Andromède est la victime. Avec un peu d'audace, on pourrait donc aller jusqu'à parler d'hypallage dans la mesure où le sens de l'adjectif "flagellé" s'applique bien plus volontiers à celle qui est nommée dans le titre qu'au "gouffre".
Je partage la lecture d'Iphigénie concernant "L'Afrique plonge au gouffre...". Heredia semble ici traduire ce que voient les deux personnages qui s'envolent sur le dos de Pégase. Cette Afrique qui plonge est une sorte d'illusion d'optique.
Je ne crois pas du tout qu'il faille voir dans le "gouffre flagellé" une référence obscure à un lieu précis, autre que celui où se trouve Andromède en "Afrique".
C'est tout pour moi.
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Je n'avais pas développé, mais c'était mon raisonnement.
Ce poème fait donc bien partie d'un ensemble : comme je n'ai pas le temps de chercher, peux-tu donner le titre ? Merci.
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- User5455Niveau 5
Hocam a écrit:À ce propos, d'ailleurs, je me suis demandé pourquoi Heredia n'avait pas opté pour constellé à la fin du premier quatrain : le sens est tout de même assez proche d'étoilé, la rime est plus riche, le compte syllabique y est et il y aurait un vague clin d'œil nervalien.Pinocchio a écrit:Oudemia a écrit: La meilleure explication, c'est qu'il n'a rien trouvé d'autre pour rimer avec Hellé...
Je crois qu'il s'agit d'un bon départ pour expliquer l'emploi de "flagellé". Trouver quatre rimes en (élé), ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile, et j'en veux pour preuve la dégradation de la rime riche en rime suffisante au vers 3. J'imagine que la nécessité de trouver quatre rimes en (élé) est conditionnée par le désir de placer "Hellé" à la rime au vers 4, ce qui est plutôt audacieux.
Cette remarque au sujet de "constellé" m'amène à nuancer l'idée selon laquelle "le signifiant prime sur le signifié". Une formulation moins catégorique serait sûrement plus heureuse.
Bien que les étoiles soient déjà évoquées dans les quatrains avec la mention de "l'éther étoilé" au vers 4, il semble que le poète ait voulu attendre la fin du poème pour évoquer la naissance des constellations. Peut-être est-ce une raison pour laquelle l'adjectif "constellé" n'a pas été retenu.
- OudemiaBon génie
RogerMartin a écrit:C'est "Le ravissement d'Andromède", dans la partie mythologie des Trophées.
Ça, c'est le titre de ce sonnet.
Bon, j'ai cherché et trouvé : la fin de Persée et Andromède, le sonnet précédent, est éclairante :
(Pégase)
À l’appel du Héros s’enlevant d’un seul bond,
Bat le ciel ébloui de ses ailes de flamme.
On retrouve l'interprétation d'Iphigénie (qui utilisait fouetter, elle...).
- RogerMartinBon génie
Ah je pensais que tu cherchais le titre du recueil -- tu me diras, avec Heredia, c'est assez vite vu
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- RogerMartinBon génie
Il avait besoin de constellation ; et les deux dans un seul sonnet, ça n'aurait pas été très nervalien.Hocam a écrit:À ce propos, d'ailleurs, je me suis demandé pourquoi Heredia n'avait pas opté pour constellé à la fin du premier quatrain : le sens est tout de même assez proche d'étoilé, la rime est plus riche, le compte syllabique y est et il y aurait un vague clin d'œil nervalien.Pinocchio a écrit:Oudemia a écrit: La meilleure explication, c'est qu'il n'a rien trouvé d'autre pour rimer avec Hellé...
Je crois qu'il s'agit d'un bon départ pour expliquer l'emploi de "flagellé". Trouver quatre rimes en (élé), ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile, et j'en veux pour preuve la dégradation de la rime riche en rime suffisante au vers 3. J'imagine que la nécessité de trouver quatre rimes en (élé) est conditionnée par le désir de placer "Hellé" à la rime au vers 4, ce qui est plutôt audacieux.
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- HocamSage
Bof, il y avait moyen de faire mieux dans le dernier tercet aussi. Heredia s'appuie par ailleurs beaucoup sur la répétition d'une manière générale.
- RogerMartinBon génie
Ç’aurait été dommage de se priver de constellation, c'est la seule idée intéressante du sonnet.
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- OudemiaBon génie
Ne te moque pas !RogerMartin a écrit:Ah je pensais que tu cherchais le titre du recueil -- tu me diras, avec Heredia, c'est assez vite vu
Je voulais tomber directement sur le sonnet, sans passer par le sommaire de Wikisource, ce qui m'a pris, en effet, une demi-minute
J'ai une édition minuscule, comme on en faisait beaucoup à la fin du XIXe s., sur papier rose, mais la bibliothèque où elle se trouve est dans un tel désordre...
- lemigouNiveau 6
Merci pour toutes vos réponses !!! que des réflexions particulièrement stimulantes !!
- HocamSage
Pas convaincu du tout, et comme dit plus haut, Heredia (tout comme Nerval d'ailleurs, il n'y a qu'à lire «Artemis» qui est un chef-d'œuvre de répétition) ne se prive pas de répéter les mêmes racines à l'intérieur de ses sonnets et de créer des réseaux sémantiques assez évidents (nuage/nuée à trois vers d'écart dans «Stymphale», fleur/fleuri dans le même tercet de «Fleur séculaire», le nom dont il se nomme dans «Nessus», or/doré/dorer ici ou là...).RogerMartin a écrit:Ç’aurait été dommage de se priver de constellation, c'est la seule idée intéressante du sonnet.
Enfin, lemigou a ses réponses.
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