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- InvitéInvité
Je m'adresse à mes collègues de langues, et d'anglais principalement. Faîtes-vous parfois des crises existentielles, des overdoses ? J'adore l'anglais et il ya plein de moments où je trouve mon métier cool, mais je suis de moins en moins patiente, car je me lasse de répéter 100 par jour les mêmes choses. Une des pires ? Le S à la 3e personne du singulier, des choses comme ça. Jeudi j'ai du demander des dizaines de fois à la même classe d'y penser, je sais même pas comment on font à force pour l'oublier. Au début de l'heure je vais être patiente mais au bout de 15 fois je suis très irritable et le fait remarquer de façon très froide.
J'ai du baisser mes exigences au fil des ans, mais je m'accroche quand même. Je suis lasse de faire limite les mêmes cours aux 5e et aux 3e tellement ça ne progresse pas entre ces deux niveaux. C'est toujours les mêmes cours, les mêmes remarques...je comprends l'importance de la répétition dans l'enseignement, mais là je trouve que c'est vraiment exagéré. Les copies n'ont aucun sens, la phrase n'a même pas de sens même traduite littéralement en français, donc on sait pas comment ils ont pu arriver à ce résultat. Ça participe toujours très peu, on a jamais de phrase, mais des bribes de phrase. Ils n'apprennent pas à la maison, donc au final évidemment ya ce sentiment de travailler dans le vide (et en langue c'est violent évidemment vu que tout est lié, c'est pas "bon ok il était pas à l'aise avec ce chapitre mais celui là ça ira ptet").
J'en suis à un stade où je ne vois presque plus pourquoi je m'acharne autant. Je suis assez désespérée quand je vois ce que les nouvelles générations deviennent : une génération abrutie par les écrans, qui travaille le soir en étant à moitié sur Snapchat et Netflix, qui ne sait absolument pas écrire dans leur langue NATALE. Très peu prennent leur scolarité au sérieux, beaucoup de parents sont réellement incompétents et ne réalisent pas à quel point les écrans nuisent à leurs enfants, entre autres...Par contre ils sont très doués pour râler dès que les choses ne vont pas dans leur sens. Et je suis même pas en REP+...Je sais pas, mauvaise passe peut-être mais je pense ça au moins une fois par an...
J'ai du baisser mes exigences au fil des ans, mais je m'accroche quand même. Je suis lasse de faire limite les mêmes cours aux 5e et aux 3e tellement ça ne progresse pas entre ces deux niveaux. C'est toujours les mêmes cours, les mêmes remarques...je comprends l'importance de la répétition dans l'enseignement, mais là je trouve que c'est vraiment exagéré. Les copies n'ont aucun sens, la phrase n'a même pas de sens même traduite littéralement en français, donc on sait pas comment ils ont pu arriver à ce résultat. Ça participe toujours très peu, on a jamais de phrase, mais des bribes de phrase. Ils n'apprennent pas à la maison, donc au final évidemment ya ce sentiment de travailler dans le vide (et en langue c'est violent évidemment vu que tout est lié, c'est pas "bon ok il était pas à l'aise avec ce chapitre mais celui là ça ira ptet").
J'en suis à un stade où je ne vois presque plus pourquoi je m'acharne autant. Je suis assez désespérée quand je vois ce que les nouvelles générations deviennent : une génération abrutie par les écrans, qui travaille le soir en étant à moitié sur Snapchat et Netflix, qui ne sait absolument pas écrire dans leur langue NATALE. Très peu prennent leur scolarité au sérieux, beaucoup de parents sont réellement incompétents et ne réalisent pas à quel point les écrans nuisent à leurs enfants, entre autres...Par contre ils sont très doués pour râler dès que les choses ne vont pas dans leur sens. Et je suis même pas en REP+...Je sais pas, mauvaise passe peut-être mais je pense ça au moins une fois par an...
- DalvaVénérable
Nous vivons la même chose en français, à devoir répéter copie après copie que les négations doivent être complètes, que "du" et "dû" sont deux mots différents, qu'on ne s'exprime pas à l'écrit comme à l'oral, qu'on accorde le verbe avec le sujet même lorsqu'il n'est pas répété et qu'il est éloigné du verbe...
- InvitéInvité
Oui oui j'en doute pas que ça soit dur pour TOUS les collègues ! Je veux surtout pas donner l'impression qu'on est les plus à plaindre. Je voudrais juste pouvoir discuter d'overdoses bien précises que mes collègues de langues connaissent bien, et savoir comment ils sont affectés.
- DalvaVénérable
:lol:
Excuse-moi, je signalais juste que tu tombes toi-même dans le travers que tu reproches aux élèves. On a dû te le répéter souvent, pourtant, qu'une négation est constituée de deux parties...
Je vais déserter le fil, je comprends ton attente. Un petit conseil en partant cependant : certes, la répétition est formatrice, mais au bout d'un moment, il faut avancer : tu peux choisir de ne plus répéter quelque chose qui est manifestement connu (ou doit l'être) depuis la première année, et sanctionner.
Quelques exemples.
Je signale en début d'année que "troisième", "quatrième", etc. s'abrègent 3e, 4e, etc. et d'aucune autre façon, que je le rappellerai sur la première copie et qu'ensuite, j'enlèverai des points : ça marche.
Je signale qu'une conjugaison, on la connaît ou pas, et que donc je donne (en contrôle de conjugaison) les points pour le verbe en entier, et non pas un point par forme verbale. Pour quatre verbes notés sur 20, on peut donc avoir seulement 5 notes : 0, 5, 10, 15 ou 20. La majorité des élèves se fait avoir une fois (boarf, un accent dans le mauvais sens, ce n'est pas si grave... eh si !), pas deux.
A l'oral, je n'entends tout simplement pas les formulations fautives. Si l'élève souhaite faire entendre sa réponse, et qu'elle soit prise en compte, il faut qu'il s'y prenne correctement. J'explique avant, évidemment, et ensuite ce sont les autres qui se chargent de le rappeler à l'ordre ("Mais non, on ne dit pas "Où qu'il y a" !").
Excuse-moi, je signalais juste que tu tombes toi-même dans le travers que tu reproches aux élèves. On a dû te le répéter souvent, pourtant, qu'une négation est constituée de deux parties...
Je vais déserter le fil, je comprends ton attente. Un petit conseil en partant cependant : certes, la répétition est formatrice, mais au bout d'un moment, il faut avancer : tu peux choisir de ne plus répéter quelque chose qui est manifestement connu (ou doit l'être) depuis la première année, et sanctionner.
Quelques exemples.
Je signale en début d'année que "troisième", "quatrième", etc. s'abrègent 3e, 4e, etc. et d'aucune autre façon, que je le rappellerai sur la première copie et qu'ensuite, j'enlèverai des points : ça marche.
Je signale qu'une conjugaison, on la connaît ou pas, et que donc je donne (en contrôle de conjugaison) les points pour le verbe en entier, et non pas un point par forme verbale. Pour quatre verbes notés sur 20, on peut donc avoir seulement 5 notes : 0, 5, 10, 15 ou 20. La majorité des élèves se fait avoir une fois (boarf, un accent dans le mauvais sens, ce n'est pas si grave... eh si !), pas deux.
A l'oral, je n'entends tout simplement pas les formulations fautives. Si l'élève souhaite faire entendre sa réponse, et qu'elle soit prise en compte, il faut qu'il s'y prenne correctement. J'explique avant, évidemment, et ensuite ce sont les autres qui se chargent de le rappeler à l'ordre ("Mais non, on ne dit pas "Où qu'il y a" !").
- InvitéInvité
Tu n'es pas viré de ce fil voyons L'avis de tout le monde est très intéressant, même si évidemment je ressens aussi le besoin d'en parler avec mes collègues de langues. Mais oui tu as raison, à un moment je crois que je vais arrêter de répéter...
- sylvie57Fidèle du forum
Je vis la même chose ! Je viens de corriger des copies de 4e. Ce sont des révisions de révision car j'évaluais BE et HAVE GOT au présent et aux 3 formes. Sur 23 copies, seules 4 ont plus de 10/20. Le reste descend très très bas. Les phrases à traduire relèvent du délire ! Même 'quel âge as-tu' + 'J'ai ..... ans' n'est pas maîtrisé !! J'ai eu une majorité de 'chaire yellow' pour des chaises jaunes ! Je pourrais en citer encore et encore des âneries de ce type. Ils n'apprennent pas et surtout ne lisent pas les consignes !
Les collègues de LM font le même constat !!
Les collègues de LM font le même constat !!
- Thierry75Niveau 10
Cette rentrée est très dure pour moi, pour plusieurs raisons, dont un EDT pourri sur cinq jours.
Voir les élèves scotchés à leurs écrans en permanence est très déprimant, et même angoissant, je n'en vois jamais avec un livre, enfin rarement.
Voir les élèves scotchés à leurs écrans en permanence est très déprimant, et même angoissant, je n'en vois jamais avec un livre, enfin rarement.
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Le moi est haïssable.
- InvitéInvité
Eh oui Thierry, les élèves n'ont aucune autre source de distraction. Ils ne sont jamais exposés à la langue française, la vraie. Ils ne voient que les commentaires des autres sur les réseaux, truffés de fautes. Magnifique ! Sylvie, même chose pour moi. Une moyenne lamentable au test de Classroom English sur tous mes niveaux. Une moyenne de 5/10 pour chaque classe environ...pour des trucs comme "Make a sentence" ou bien "Can I open the window". Quand je pense à ce qu'ils devront faire plus tard en tâche finale, je déprime.
- sylvie57Fidèle du forum
Je pense que le combat est assez similaire en LV et en LM. Nous leur demandons de faire des phrases, de varier leur vocabulaire, d'appliquer des règles , de reproduire un schéma de prononciation ! Ce que les élèves ne font pas en français, ils ne le feront pas plus en anglais et s'ils ne maîtrisent pas cette première langue, il est difficile de maîtriser la seconde !
- Dadoo33Grand sage
Dalva a écrit::lol:
Excuse-moi, je signalais juste que tu tombes toi-même dans le travers que tu reproches aux élèves. On a dû te le répéter souvent, pourtant, qu'une négation est constituée de deux parties...
Je vais déserter le fil, je comprends ton attente. Un petit conseil en partant cependant : certes, la répétition est formatrice, mais au bout d'un moment, il faut avancer : tu peux choisir de ne plus répéter quelque chose qui est manifestement connu (ou doit l'être) depuis la première année, et sanctionner.
Quelques exemples.
Je signale en début d'année que "troisième", "quatrième", etc. s'abrègent 3e, 4e, etc. et d'aucune autre façon, que je le rappellerai sur la première copie et qu'ensuite, j'enlèverai des points : ça marche.
Je signale qu'une conjugaison, on la connaît ou pas, et que donc je donne (en contrôle de conjugaison) les points pour le verbe en entier, et non pas un point par forme verbale. Pour quatre verbes notés sur 20, on peut donc avoir seulement 5 notes : 0, 5, 10, 15 ou 20. La majorité des élèves se fait avoir une fois (boarf, un accent dans le mauvais sens, ce n'est pas si grave... eh si !), pas deux.
A l'oral, je n'entends tout simplement pas les formulations fautives. Si l'élève souhaite faire entendre sa réponse, et qu'elle soit prise en compte, il faut qu'il s'y prenne correctement. J'explique avant, évidemment, et ensuite ce sont les autres qui se chargent de le rappeler à l'ordre ("Mais non, on ne dit pas "Où qu'il y a" !").
+1 je suis en lycée à présent en hg. Toutefois, au collège comme au lycée, je fonctionne comme Dalva. J’enlève des points voire je ne corrige pas la réponse.
Étrangement, ils comprennent très très vite :diable:
- muonNiveau 6
Et la chaîne se prolonge sur les matières scientifiques. Combien de consignes non comprises en maths ou physique, même au lycée, par manque de compréhension des énoncés, ou manque de vocabulaire ?
- Baie d'OrNiveau 5
Ce qui me décourage beaucoup personnellement, c'est la paresse intellectuelle que j'observe chez de nombreux élèves. L'an dernier quand j'étais stagiaire, dès que je donnais un travail d'expression à préparer à la maison, ils rédigeaient tout en français, un coup de traducteur automatique, et hop! Ils apprenaient ça par cœur et régurgitaient un texte avec une prononciation affreuse car ils ne comprenaient pas ce qu'ils disaient. Les webquests n'avaient aucun intérêt puisqu'ils tapaient chaque question dans le traducteur automatique, copiaient/collaient la question traduite en français dans le moteur, trouvaient la réponse en français, et me copiaient cette réponse à nouveau traduite automatiquement. Même les élèves qui avaient largement le niveau ne prenaient pas la peine de le faire en anglais directement (alors que je comprends, sans approuver, qu'un élève faible se sente démuni face à la difficulté et soit tenté de passer par la solution de facilité) ou au moins de faire de vraies recherches de manière intelligente, quand bien même ils les auraient faites en français. Même quand je fournissais directement les sites en anglais, c'est pareil, ils ne cherchaient même pas à essayer de comprendre, c'était direct le traducteur automatique.
Je ressens malgré tout beaucoup de culpabilité (mais c'est sûrement dû à mon inexpérience) car je me dis que si les élèves sont obligés d'utiliser un traducteur, c'est parce que mes cours ne sont pas adaptés pour les préparer à de telles tâches.
Lors du dernier jour de l'année, avec les quelques élèves de seconde qui étaient venus en classe (donc une petite dizaine), j'avais décidé de faire un jeu en anglais où les élèves devaient poser des questions. J'ai eu droit à tout et n'importe quoi, sauf une question bien construite. Une élève a sortie "He is boy?". Ça m'a beaucoup fait culpabiliser car je me suis dit que c'était de ma faute, je n'avais pas été fichue de lui enseigner comment faire une question correcte. Pareil pour le jeu où il fallait faire des phrases pour faire deviner un personnage : ils avaient du mal à me dire plus de deux mots.
Je ressens malgré tout beaucoup de culpabilité (mais c'est sûrement dû à mon inexpérience) car je me dis que si les élèves sont obligés d'utiliser un traducteur, c'est parce que mes cours ne sont pas adaptés pour les préparer à de telles tâches.
Lors du dernier jour de l'année, avec les quelques élèves de seconde qui étaient venus en classe (donc une petite dizaine), j'avais décidé de faire un jeu en anglais où les élèves devaient poser des questions. J'ai eu droit à tout et n'importe quoi, sauf une question bien construite. Une élève a sortie "He is boy?". Ça m'a beaucoup fait culpabiliser car je me suis dit que c'était de ma faute, je n'avais pas été fichue de lui enseigner comment faire une question correcte. Pareil pour le jeu où il fallait faire des phrases pour faire deviner un personnage : ils avaient du mal à me dire plus de deux mots.
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Fear no more, says the heart.
- nicole 86Expert spécialisé
ajb a écrit:Je m'adresse à mes collègues de langues, et d'anglais principalement. Faîtes-vous parfois des crises existentielles, des overdoses ? J'adore l'anglais et il ya plein de moments où je trouve mon métier cool, mais je suis de moins en moins patiente, car je me lasse de répéter 100 par jour les mêmes choses. Une des pires ? Le S à la 3e personne du singulier, des choses comme ça. Jeudi j'ai du demander des dizaines de fois à la même classe de l'entendre, je sais même pas comment on ils font à force j'arrive plus à comprendre. Au début de l'heure je vais être patiente mais au bout de 15 fois je suis très irritable et le fait remarquer de façon très froide.
HS : tu viens de me rappeler un très mauvais souvenir : composition d'anglais du troisième trimestre en sixième, j'ai oublié tous les S , aucune autre erreur dans la copie !
57 ans après, je m'en souviens encore
- InvitéInvité
Oui, la paresse intellectuelle est énorme et très décourageante. On a beaucoup tendance à culpabiliser oui, mais je décomplexe souvent très vite quand je comprends qu'ils travaillent 5mn par semaine... :lol: J'utilise un smiley amusé mais en réalité je ne sais même plus si ça m'amuse. Nicole, navrée pour ton traumatise ;P Pourtant on a la même règle en français, c'est fou ! C'est juste à la troisième personne, pas la seconde J'aimerais tellement trouver un moyen pour qu'ils se forcent à s'en rappeler...à l'écrit je peux sanctionner plus sévère, mais à l'oral, il n'y a rien à faire...
- HocamSage
À la rigueur, le -s de la 3e personne est un problème ultra-secondaire tellement c'est la structure même de la phrase qui est menacée la plupart du temps. Au milieu des autres -s qui se baladent là où ils n'ont rien à faire, c'est anecdotique. Le rapport entre les différents éléments de la phrase, l'imbrication des différentes propositions, la compréhension de ce qu'est un pronom/verbe/déterminant etc., l'ordre canonique des mots dans la phrase, la différence singulier/pluriel — bref, le sentiment général de la langue, c'est tout cela qui pose problème.
- InvitéInvité
Bien sûr. Je parlais ici surtout de mon ras le bol de répéter des choses qui sont justement tellement basiques/"insignifiantes", et qui ne rentrent quand même pas. C'est le côté "je parle dans le vide" qui me rend folle.
- MathadorEmpereur
Lorsque j'étais lycéen certains utilisaient déjà le traducteur automatique pour les phrases que l'enseignant (expérimenté et par ailleurs colleur en CPGE) donnait à traduire à la maison.Baie d'Or a écrit:Je ressens malgré tout beaucoup de culpabilité (mais c'est sûrement dû à mon inexpérience) car je me dis que si les élèves sont obligés d'utiliser un traducteur, c'est parce que mes cours ne sont pas adaptés pour les préparer à de telles tâches.
Ceci dit, ce n'est pas l'optimal niveau temps de travail: pour ma part il arrivait que je les écrive déjà traduites .
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- kritNiveau 5
Je connais cette sensation de construire une maison sur des sables mouvants
- LafcadioNiveau 3
J'ai le même sentiment de lassitude pour tous les "Soulignez les titres" et "Faites des alinéas", répétés trente fois dans la même journée. Qu'ils ne fassent pas ces deux choses pourtant très simples me rend complètement dingue.
Ne parlons même pas des à/a, et/-er/-é/ais, etc.
Ne parlons même pas des à/a, et/-er/-é/ais, etc.
- ErgoDevin
Hocam a écrit:À la rigueur, le -s de la 3e personne est un problème ultra-secondaire tellement c'est la structure même de la phrase qui est menacée la plupart du temps. Au milieu des autres -s qui se baladent là où ils n'ont rien à faire, c'est anecdotique. Le rapport entre les différents éléments de la phrase, l'imbrication des différentes propositions, la compréhension de ce qu'est un pronom/verbe/déterminant etc., l'ordre canonique des mots dans la phrase, la différence singulier/pluriel — bref, le sentiment général de la langue, c'est tout cela qui pose problème.
Je suis en post-bac mais des fois, je le dis aux étudiants concernés, je ne comprends même pas le sens de ce qu'ils ont voulu écrire en anglais (même en essayant de traduire littéralement pour voir) ou en français en version.
- Spoiler:
- L'avantage, c'est que je leur dis également que je ne m'embête plus et que quelle que soit la pertinence de leurs remarques par ailleurs, s'il y a trop de fautes de langue, ils n'auront pas la moyenne.
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- NikestardreamerNiveau 5
Moi, je les récupère après la 3me, en première année CAP et je leur fais passer un test, à vrai dire je ne sais pas pourquoi je me leur fais encore passer. Bref, tout ça pour dire que je ne me prends plus la tête et je fais... comme s'ils débutaient : alphabet, bases, etc. Parcontre, ils ont intérêt à apprendre parce que je ne laisse rien passer.
- scot69Modérateur
Les miens ont un soucis avec le verbe go. J'entends souvent "I went go" pour le passé ou "I'm go" au présent. Ils ont d'ailleurs du mal à utiliser les pronoms personnels sans y associer systématiquement be. Et ce n'est pas faute de le répéter.
- JaneBNeoprof expérimenté
Toi, tu t'en souviens encore mais j'ai l'impression qu'avec nos élèves, ça glisse comme sur les plumes d'un canard puisqu'ils vont reproduire les mêmes erreurs sans se poser de questions!nicole 86 a écrit:ajb a écrit:Je m'adresse à mes collègues de langues, et d'anglais principalement. Faîtes-vous parfois des crises existentielles, des overdoses ? J'adore l'anglais et il ya plein de moments où je trouve mon métier cool, mais je suis de moins en moins patiente, car je me lasse de répéter 100 par jour les mêmes choses. Une des pires ? Le S à la 3e personne du singulier, des choses comme ça. Jeudi j'ai du demander des dizaines de fois à la même classe de l'entendre, je sais même pas comment on ils font à force j'arrive plus à comprendre. Au début de l'heure je vais être patiente mais au bout de 15 fois je suis très irritable et le fait remarquer de façon très froide.
HS : tu viens de me rappeler un très mauvais souvenir : composition d'anglais du troisième trimestre en sixième, j'ai oublié tous les S , aucune autre erreur dans la copie !
57 ans après, je m'en souviens encore
- Baie d'OrNiveau 5
J'ai aussi remarqué une tendance à mettre des "it" et des "a" partout sans raison, et même en passant par la logique de la langue française je ne comprends pas d'où ils sortent ça. Exemple tiré de mon dernier paquet de copies de Terminales S : "The speech, it's a very famous.". J'ai eu des phrases construites sur ce modèle dans tous les paquets que j'ai corrigés depuis l'an dernier. Ou alors des phrases du type "Is a very famous speech." sans "it" justement. Comme cela a été souligné plus haut, c'est la structure même de la phrase qui est menacée.
_________________
Fear no more, says the heart.
- HocamSage
C'est exactement cela, la confusion est immense dans les petits mots grammaticaux notamment (mais il n'y a pas que cela non plus). L'an dernier, quand je venais de corriger un paquet où les phrases étaient particulièrement mal construites, je commençais la correction en faisant l'équivalent de ces « phrases » en français, c'est-à-dire que je parlais en mode « Tarzan » mais en pire, ou alors je les leur écrivais individuellement sur des bouts de papier et ils devaient essayer de comprendre ce que ça voulait dire : par exemple « un aimant d'abord hélicoptère » (équivalent de « a liking first helicopter » que m'avait pondu un 3e pour parler de son projet de voyage à Hawaï ou quelque chose du genre). Ça ne fait pas de miracle, mais en général ça les fait sourire et ça peut aider à les sensibiliser au problème.
Pour la traduction automatique, je les fais travailler en début d'année sur des exemples ridicules de mauvaise traduction, tirés des perles de mes élèves et d'étiquettes de produits authentiques (j'avais cité sur un autre fil « in the dormouse is expensive », et j'aime bien aussi le « polissez la saucisse » sur un paquet de saucisses polonaises). Certains exemples sont parfois un peu graveleux et ça les marque pour un bout de temps, du moins les plus prudes (rares chez moi) qui ont peur d'écrire des horreurs en utilisant Google Traduction.
Pour la traduction automatique, je les fais travailler en début d'année sur des exemples ridicules de mauvaise traduction, tirés des perles de mes élèves et d'étiquettes de produits authentiques (j'avais cité sur un autre fil « in the dormouse is expensive », et j'aime bien aussi le « polissez la saucisse » sur un paquet de saucisses polonaises). Certains exemples sont parfois un peu graveleux et ça les marque pour un bout de temps, du moins les plus prudes (rares chez moi) qui ont peur d'écrire des horreurs en utilisant Google Traduction.
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