Quand vous rencontrez les profs de vos enfants

Bonjour!

Je n'ai pas trouvé de messages à ce sujet qui me turlupine bien...
Dans mes enfants j'ai des atypiques pas scolaires qui rentrent dans la catégorie des casse-pieds (ceux qui bavardent, se font coller, ne coopèrent pas...).
J'ai souvent pris les devants et pris rendez-vous sans trop dire que je faisais partie de la boutique puisque j'y allais en tant que parent.
Mon cadet est en pro, un peu parce qu il n'aimait pas être assis sur une chaise. Il a eu son bep à l'arrache...
La terminale est à sa portée mais monsieur joue les perturbateurs. Contactée par le pp -que j'avais demandé à voir en juin, demande restée lettre morte- j'ai demandé à ce que la rencontre se fasse avec la proviseure -genre commission éducative- pour lui remonter les bretelles et pour qu'il arrête de se comporter comme un petit c...
Le pp sature de la classe, et il est poussé à l'erreur (il a enlevé la carte SIM d'un telephone par exemple) ce que je comprends parfaitement et je le soutiens mais je trouve l'exercice stressant et je me sens démunie...
Mon fiston critique certains profs mais ne fais rien pour arranger la situation.
J'ai expliqué qu'ils étaient épuisants et bêtes, et qu'ils poussaient les enseignants à bout ce qui n'était pas acceptable.
Évidemment on pourrait imaginer que je ne fais pas mon boulot de parent correctement, le portable etc et que je suis responsable de la situation mais si ce n'était que ça, ce serait tellement simple... à part ce comportement pénible mon fils est un ado basique qui sait se comporter de façon normale, qui fait du sport et de la musique. Il a toujours eu des retours positifs de ses stages, voire des compliments chaleureux quand il s'est fait embaucher cet été. C'est avec le milieu scolaire que ça coince.
Vous faites comment, vous? Je ne peux pas envoyer le père des enfants, il est loin -et puis il n'a jamais été présent à ces rendez-vous.
Hermione, démunie et bien embêtée...

Bah, tu y vas en tant que maman, pas en tant qu'enseignante... Le seul avantage d'avoir le même métier c'est que tu connais l'épuisement de ceux à qui tu parles et que tu ne seras pas agressive avec eux, au contraire tu vas compatir. Il n'est pas le seul élève pénible de la classe, ils doivent parfois voir des parents qui croient tout ce que fis leur chérubin et le soutiennent même quand il a tort... donc ça sera reposant, pour eux, d'avoir une maman qui ne les accuse pas de harceler l'enfant, d'être trop ci ou pas assez ça ! Non ?
Qu'est-ce qui t'inquiète tant ? Être prof ne garantit pas d'avoir des enfants "bons élèves"...

Bonjour Pat!

J'imagine que je me sens coupable de son comportement, plus encore parce que je suis prof. On entend souvent en salle des profs et ailleurs que les parents ne font pas leur boulot de parent, du coup je me sens doublement coupable de son comportement en classe et de son manque de maturité.
J'espere que le pp a bien demande à la proviseure de venir pour le soutenir : je pense aussi qu'en temps que prof on n'est pas toujours soutenus par la hiérarchie et mon fils a besoin d'un cadre fort et juste... qu'il va évidemment tester....Il est dans un milieu masculin potache
Merci pour ta réponse!
Hermione

Hermioneerandromaque a écrit:On entend souvent en salle des profs et ailleurs que les parents ne font pas leur boulot de parent, du coup je me sens doublement coupable de son comportement en classe et de son manque de maturité.

Il y a certes une composante individuelle à cela, mais aussi une composante collective. Comme en ce qui concerne les vaccinations.

"Avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants."
On fait ce qu'on peut...
Je ne comprends pas ton questionnement, tu es une mère d'élève et basta.
Mes enfants, dont un très pénible, étaient dans mon collège.
Je n'étais pas bien fier mais j'allais voir les collègues en tant que père qui fait ce qu'il peut.

Pat B a écrit:Bah, tu y vas en tant que maman, pas en tant qu'enseignante... 

+1. 
Ca ne change pas grand chose d'être prof ou pas.

Fesseur Pro a écrit:"Avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants."
On fait ce qu'on peut...
Je ne comprends pas ton questionnement, tu es une mère d'élève et basta.
Mes enfants, dont un très pénible, étaient dans mon collège.
Je n'étais pas bien fier mais j'allais voir les collègues en tant que père qui fait ce qu'il peut.

Je constate que j'ai eu de la chance.
Mais je suppose aussi que les enfants ont un papa ou une maman et peut-être qu'il est possible qu'il/qu'elle y aille. Peut-être seulement car les horaires de l'autre parent ne sont forcément compatibles, ou moins facilement. Pas toujours facile. Monsieur Ajonc y est allé 3 fois. Une fois en CP pour notre fille, une fois en 2nde pour rencontrer la prof de français ( qu'il a trouvé sympa, moi j'ai trouvé qu'il avait mauvais goût) toujours N°2 ( je ne pouvais pas la voir et j'avais donné pour la même prof en seconde et en première pour N°1) car il était pour une fois disponible à une rencontre parents profs et ma fille avait obtenu des horaires de rencontre qui me faisait rester dans son lycée de 17 h 30 à 21 h 30. Donc je lui ai passé le relais. Et une autre fois, toujours pour ma N°2 suite à un souci avec le prof d'allemand à qui j'avais demandé un rdv et comme l'heure et la date en me convenait pas, il y est allé car il devait être dans les parages. Pendant des années je me suis farcie toutes ces rencontres, rdv et j'ai poussé un ouf de soulagement quand N° 2 a eu son bac. Vraiment OUF. Ces réunions et rdv sont un mal nécessaire mais quel soulagement quand il n'y en a plus. Et bientôt OUF tout court.

Jenny a écrit:

Pat B a écrit:Bah, tu y vas en tant que maman, pas en tant qu'enseignante... 

+1. 
Ca ne change pas grand chose d'être prof ou pas.

Oui et non. Difficile d'être impartial surtout lorsqu'il s'agit de notre matière et d'un collègue ... du même établissement ! Mon fils est dans mon lycée et par conséquent, je n'interviens jamais, j'ai évidemment une entière confiance en mes collègues. S'il y a un souci, ils me le disent, mais je touche du bois, cela n'est pas encore arrivé

A priori, ce n’est pas le cas d’Hermione.

Pour les rencontres, je laissais à mon ex-mari ce plaisir (d'autant que j'en étais de l'autre côté du bureau). Mon fils n'a jamais été hyper scolaire, il ne prend aucun plaisir en cours donc pour les résultats, je tachais d'en discuter au préalable avec les collègues. En revanche, quand on a eu qq soucis (harcèlement - dont il a fait l'objet- et une bagarre), je suis montée au front, comme je l'aurais fait de toutes façons mais plus facilement de fait parce que je connaissais bien l'équipe pédagogique ainsi que les tenants et aboutissants.
Tu es mère et enseignante, ce n'est pas une plaie, nous n'avons pas tous des élèves 1ers de classe, sans problème particulier à gérer, scolaire ment ou autre. Et on fait comme on peut. tu n'as pas à avoir honte de quoi que ce soit, tu soutiens les enseignants dans leur démarche, tu reconnais les soucis que ton enfant peut poser, tu oeuvres en ce sens, en somme tu fais ce que tu peux!

Je n'ai pas encore d'enfants. Je pense que les professeurs qui sont aussi parents sont nombreux dans ce cas. Fille de prof, certains dans ma fratrie étaient fâchés avec l'école et ne faisaient rien en classe, pour des raisons sur lesquelles je ne m'étendrai pas ici mais sur lesquelles mes parents avaient très peu de contrôle. Ma mère a fait ce qu'elle a pu et toujours soutenu les enseignants face à nous. Faire front seule doit être compliqué mais tu es dans la bonne posture, j'ai l'impression, et ça, les collègues le verront.
On n'est quasiment jamais entièrement responsables du comportement de ses gamins, c'est un truc que je m'efforce de me rappeler quand je reçois des parents. Les collègues qui jugent que tout est la faute des parents sont à côté de la plaque (et pour certains, n'ont pas vécu grand-chose). Nous sommes pris malgré nous dans un système institutionnel qui méprise l'enseignement professionnel et cela laisse beaucoup d'adolescents sur la touche.
C'est un moment difficile à passer mais comme les autres l'ont déjà dit, rien n'oblige à insister sur le fait que tu fasses "partie de la maison", de ton côté comme du leur.

Merci beaucoup pour vos réponses... réconfortantes .
c'est vrai qu'on fait ce qu'on peut et qu on est parfois dans des situations stressantes avec ces ados (qu'on aime hein mais pffff)
L'entretien a eu lieu et mon fils est dans une colère noire apres moi, car je ne l'ai pas défendu -à mon sens son comportement le rend indéfendable...
Je le laisse m'ignorer et quand la colère sera retombee, je tenterai une discussion.
Son père me soutient, c'est deja un souci de moins
Merci encore vous êtes adorables...
Hermione

Tout le monde peut avoir un enfant difficile. Tu le suis, c'est déjà beaucoup.