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- MaellerpÉrudit
Beniamino Massimo a écrit:épauler : soutenir quelqu'un physiquement pour l'empêcher de tomber ; soutenir, aider quelqu'un moralement et matériellement dans une tâche à accomplir.
Donc, des étudiants sans expérience vont venir soutenir physiquement et moralement des enseignants déjà en poste. Bien, bien, bien.
- lisa81Habitué du forum
Beniamino Massimo a écrit:épauler : soutenir quelqu'un physiquement pour l'empêcher de tomber ; soutenir, aider quelqu'un moralement et matériellement dans une tâche à accomplir.
Donc, des étudiants sans expérience vont venir soutenir physiquement et moralement des enseignants déjà en poste. Bien, bien, bien.
Cela dit avec le recul de l'âge de la retraite, on aura peut être de plus en plus de profs qui auront besoin d'un soutien physique ( porter le cartable-effacer le tableau...monter sur une chaise pour mettre en route le vidéo projecteur quand la télécommande est en panne...répéter la question posée par chérubin ( qui n'articule pas et ne prend pas en compte que son enseignant est (un peu ) sourd ))
Bien sûr le risque est que cela ne donne pas une image très glamour du métier....Mais pourquoi pas?
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Beniamino Massimo a écrit:épauler : soutenir quelqu'un physiquement pour l'empêcher de tomber ; soutenir, aider quelqu'un moralement et matériellement dans une tâche à accomplir.
Donc, des étudiants sans expérience vont venir soutenir physiquement et moralement des enseignants déjà en poste. Bien, bien, bien.
Je ne vois pas ce qu'on trouve à redire à cette proposition d'un soutien physique de la part d'éphèbes au duvet printanier.
- bleupastelNiveau 7
Voilà! Je me sens moins seuleSylvain de Saint-Sylvain a écrit:Beniamino Massimo a écrit:épauler : soutenir quelqu'un physiquement pour l'empêcher de tomber ; soutenir, aider quelqu'un moralement et matériellement dans une tâche à accomplir.
Donc, des étudiants sans expérience vont venir soutenir physiquement et moralement des enseignants déjà en poste. Bien, bien, bien.
Je ne vois pas ce qu'on trouve à redire à cette proposition d'un soutien physique de la part d'éphèbes au duvet printanier.
- BalthazaardVénérable
lisa81 a écrit:Beniamino Massimo a écrit:épauler : soutenir quelqu'un physiquement pour l'empêcher de tomber ; soutenir, aider quelqu'un moralement et matériellement dans une tâche à accomplir.
Donc, des étudiants sans expérience vont venir soutenir physiquement et moralement des enseignants déjà en poste. Bien, bien, bien.
Cela dit avec le recul de l'âge de la retraite, on aura peut être de plus en plus de profs qui auront besoin d'un soutien physique ( porter le cartable-effacer le tableau...monter sur une chaise pour mettre en route le vidéo projecteur quand la télécommande est en panne...répéter la question posée par chérubin ( qui n'articule pas et ne prend pas en compte que son enseignant est (un peu ) sourd ))
Bien sûr le risque est que cela ne donne pas une image très glamour du métier....Mais pourquoi pas?
Mais je me verrais bien..."Portez donc mon sac au troisième, allumez l'ordi , baissez les stores, faites l'appel et calmez moi la classe , que tout soit fait dans 10 minutes, je finis mon café et je monte faire cours. Je compte sur vous!"
et 10 minutes avant la fin "veuillez ramasser le devoir, ranger mon sac, effacer mon tableau et faire sortir les élèves en ordre, vous le corrigerez....disons pour lundi et vous me préviendrez quand vous aurez rempli les notes. je vous attends en salle des profs"
- MaellerpÉrudit
Alors là je reconnais que mon manque d'imagination m'a empêchée d'envisager certains aspects de cette mesure. Merci de m'avoir ouvert les yeux: finalement j'adhère ! Maths et REP+ je cumule les conditions favorables à un accueil chaleureux. Je vous donnerai des nouvelles après avoir appliqué vos bons conseils.
- Isis39Enchanteur
Leroy86 a écrit:Un collègue qui a eu son capes en 1996 m'a raconté avoir eu une allocation pendant une année sans autre obligation que de se présenter au concours donc sans heure à assurer. Il se logeait et vivait correctement avec ça. Que s'est-il passé depuis?
C'est mon cas. J'ai été allocataire l'année de passage du CAPES. J'aurais pu l'être en licence aussi (soit deux ans) mais il fallait s'engager à passer le concours l'année d'après et j'ai voulu faire une maîtrise. C'était pour inciter les étudiants à passer le concours.
- bleupastelNiveau 7
Idem pour moi en 1996. Comme j'étais admissible à L'ENSET de Cachan, il m'a été possible de bénéficier d'une allocation pendant 2 ans (licence et première année IUFM). En contre-partie, je me suis engagée à passer le CAPET ou le CAPLP, et à rester 10 ans dans l' Éducation nationale.Isis39 a écrit:Leroy86 a écrit:Un collègue qui a eu son capes en 1996 m'a raconté avoir eu une allocation pendant une année sans autre obligation que de se présenter au concours donc sans heure à assurer. Il se logeait et vivait correctement avec ça. Que s'est-il passé depuis?
C'est mon cas. J'ai été allocataire l'année de passage du CAPES. J'aurais pu l'être en licence aussi (soit deux ans) mais il fallait s'engager à passer le concours l'année d'après et j'ai voulu faire une maîtrise. C'était pour inciter les étudiants à passer le concours.
- Isis39Enchanteur
bleupastel a écrit:Idem pour moi en 1996. Comme j'étais admissible à L'ENSET de Cachan, il m'a été possible de bénéficier d'une allocation pendant 2 ans (licence et première année IUFM). En contre-partie, je me suis engagée à passer le CAPET ou le CAPLP, et à rester 10 ans dans l' Éducation nationale.Isis39 a écrit:Leroy86 a écrit:Un collègue qui a eu son capes en 1996 m'a raconté avoir eu une allocation pendant une année sans autre obligation que de se présenter au concours donc sans heure à assurer. Il se logeait et vivait correctement avec ça. Que s'est-il passé depuis?
C'est mon cas. J'ai été allocataire l'année de passage du CAPES. J'aurais pu l'être en licence aussi (soit deux ans) mais il fallait s'engager à passer le concours l'année d'après et j'ai voulu faire une maîtrise. C'était pour inciter les étudiants à passer le concours.
Il ne me semble pas m'être engagée pour 10 ans. Mais j'y suis encore ! 26 ans après.
- ysabelDevin
Ils ne craignent pas que ces étudiants prennent la fuite après avoir vu la réalité des classes ? C'est plus simple de se réorienter avant d'avoir eu le concours...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Leroy86Niveau 9
Il y a des chances, de grandes chances...ysabel a écrit:Ils ne craignent pas que ces étudiants prennent la fuite après avoir vu la réalité des classes ? C'est plus simple de se réorienter avant d'avoir eu le concours...
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"On ne peut pas plier la réalité à ses désirs." Thomas A. Anderson
"Ça rapporterait des milliers de milliers de dollars." "Ça s'appelle des millions."
- PoupoutchModérateur
Non seulement ils ne le craignent pas mais même, ils l'espèrent.
Il y aura toujours d'autres étudiants pour leur succéder, des demandeurs d'emploi susceptibles de briguer des postes de contractuels en traversant la rue.
Et on pourra justifier le recours aux "stagiaires" et aux contractuels par la crise des vocations...
Elle est pas belle, la vie?
Il y aura toujours d'autres étudiants pour leur succéder, des demandeurs d'emploi susceptibles de briguer des postes de contractuels en traversant la rue.
Et on pourra justifier le recours aux "stagiaires" et aux contractuels par la crise des vocations...
Elle est pas belle, la vie?
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- TiberiusNiveau 8
Corrigez-moi si je me trompe mais on va faire enseigner des élèves qui ont eu leur bac il y a 2 ans??
Comment dire!!!
Comment dire!!!
- Leroy86Niveau 9
On craint le monde qui s'annonce pour s'apercevoir qu'il est déjà là.
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- ditaNeoprof expérimenté
Mais c'est un monde idéal.
- ShajarVénérable
1 an. En L2, ils sont dans leur 2e année...Tiberius a écrit:Corrigez-moi si je me trompe mais on va faire enseigner des élèves qui ont eu leur bac il y a 2 ans??
Comment dire!!!
Mais bon, le savoir, c'est les élèves qui le construisent, non ?
Poupoutch, tu as une source qui dit que les crédits sont les mêmes que ceux des AED ? J'avais compris que c'était deux embauches complètement différentes (et je me demandais justement d'où ils allaient sortir les sous).
Si c'est vrai, ça va être une catastrophe pour la vie quotidienne des établissements.
- Niang973Habitué du forum
Je suis peut-être naïf , mais je pense que cette réforme de la formation est un moindre mal.
Attendez deux secondes avant de me taper dessus.... lisez la suite d'abord
L'institution semble essayer de palier au plus urgent : mettre des adultes en face des mômes dans les académies déficitaires. J'estime qu'il ne font que régulariser ce qui se passe de façon informelle dans certaines académies. J'ai déjà eu des collègues contractuels recrutés à niveau bac +2 (c'est à dire qu'ils n'avaient pas validé leur BTS). Ce que je trouve bien dans cette histoire, c'est qu'il y a une volonté de réellement susciter des vocations chez des étudiants. Cela ne peut pas être pire (pour l'Institution, pas forcément pour les parents d'élèves) que ce qui se fait actuellement. A titre personnel je suis arrivé à Bac+5 et là je me suis dit que je n'avais aucune envie de travailler dans le domaine dont je venais d'obtenir un DESS. Si le dispositif actuel avait existé de mon temps, je pense que je me serais orienté dans l'enseignement nettement plus tôt. Pour la petite histoire quand j'étais en licence ( Bac +3 à mon époque) il y avait des enseignants de l'IUFM qui étaient venus nous "draguer", pour nous inciter à passer le CAPET; à l'époque j'avais à peine 21 ans , et de me dire que je passerais une année sans revenus à préparer un concours que je n'étais pas sûr d'obtenir du premier coup, cela m'a clairement refroidi. Cela aurait nécessité que je fasse un boulot alimentaire pendant l'année de préparation au concours. On connait la suite de l'histoire : j'ai préféré continuer en maîtrise. Donc il m'est d'avis que si cette réforme suscite des vocations, alors tant mieux.
Certains s'insurgent contre le fait qu'on rémunère insuffisamment ces "demi-enseignants" , mais il faut être cohérent: j'estime qu'un élève-enseignant ne peut pas être payé au même taux horaire qu'un enseignant titulaire ou chevronné. Mais la réalité est intangible: cela concourt à la paupérisation de la profession. Faute de grives on mange des merles.
Pour résumer le fond de ma pensée : j'ai vu des élèves me remercier à chaudes larmes, d'avoir remplacé leur professeur (suspendu pour des raisons administratives en milieu d'année scolaire) car ils savaient que si je ne l'avais pas fait, ils se seraient présentés au brevet avec seulement 4 mois de cours de maths. Pour ce genre de situation je préfère qu'on mette un étudiant de niveau bac +1/+2 devant les élèves plutôt que de les laisser sans enseignant pendant 5 mois. Mais bien évidemment j'aurais préféré que le budget de l'éducation nationale représente 25% du budget national plutôt que les 6% actuels ; afin que les collègues (et moi même bien sûr) puissions avoir le même salaire que nos collègues Allemands ou Luxembourgeois; ainsi par ricochet il n'y aurait pas de crise de recrutement, et par là même, pas de nécessité de recruter des étudiants ayant uniquement un niveau Bac+1 .
De toute façon soyons optimistes: ce sera toujours mieux que nos futures conditions d'exercice (dans 15 ans), quand l'institution en sera rendue à recruter à niveau bac+0 .... ou au meilleur des cas, à remplacer les enseignants par des Intelligences artificielles "MADE in JAPAN" ...... :colereage:
https://www.sudouest.fr/2018/08/21/au-japon-des-robots-deviennent-professeurs-des-ecoles-5325269-4699.php
Attendez deux secondes avant de me taper dessus.... lisez la suite d'abord
L'institution semble essayer de palier au plus urgent : mettre des adultes en face des mômes dans les académies déficitaires. J'estime qu'il ne font que régulariser ce qui se passe de façon informelle dans certaines académies. J'ai déjà eu des collègues contractuels recrutés à niveau bac +2 (c'est à dire qu'ils n'avaient pas validé leur BTS). Ce que je trouve bien dans cette histoire, c'est qu'il y a une volonté de réellement susciter des vocations chez des étudiants. Cela ne peut pas être pire (pour l'Institution, pas forcément pour les parents d'élèves) que ce qui se fait actuellement. A titre personnel je suis arrivé à Bac+5 et là je me suis dit que je n'avais aucune envie de travailler dans le domaine dont je venais d'obtenir un DESS. Si le dispositif actuel avait existé de mon temps, je pense que je me serais orienté dans l'enseignement nettement plus tôt. Pour la petite histoire quand j'étais en licence ( Bac +3 à mon époque) il y avait des enseignants de l'IUFM qui étaient venus nous "draguer", pour nous inciter à passer le CAPET; à l'époque j'avais à peine 21 ans , et de me dire que je passerais une année sans revenus à préparer un concours que je n'étais pas sûr d'obtenir du premier coup, cela m'a clairement refroidi. Cela aurait nécessité que je fasse un boulot alimentaire pendant l'année de préparation au concours. On connait la suite de l'histoire : j'ai préféré continuer en maîtrise. Donc il m'est d'avis que si cette réforme suscite des vocations, alors tant mieux.
Certains s'insurgent contre le fait qu'on rémunère insuffisamment ces "demi-enseignants" , mais il faut être cohérent: j'estime qu'un élève-enseignant ne peut pas être payé au même taux horaire qu'un enseignant titulaire ou chevronné. Mais la réalité est intangible: cela concourt à la paupérisation de la profession. Faute de grives on mange des merles.
Pour résumer le fond de ma pensée : j'ai vu des élèves me remercier à chaudes larmes, d'avoir remplacé leur professeur (suspendu pour des raisons administratives en milieu d'année scolaire) car ils savaient que si je ne l'avais pas fait, ils se seraient présentés au brevet avec seulement 4 mois de cours de maths. Pour ce genre de situation je préfère qu'on mette un étudiant de niveau bac +1/+2 devant les élèves plutôt que de les laisser sans enseignant pendant 5 mois. Mais bien évidemment j'aurais préféré que le budget de l'éducation nationale représente 25% du budget national plutôt que les 6% actuels ; afin que les collègues (et moi même bien sûr) puissions avoir le même salaire que nos collègues Allemands ou Luxembourgeois; ainsi par ricochet il n'y aurait pas de crise de recrutement, et par là même, pas de nécessité de recruter des étudiants ayant uniquement un niveau Bac+1 .
De toute façon soyons optimistes: ce sera toujours mieux que nos futures conditions d'exercice (dans 15 ans), quand l'institution en sera rendue à recruter à niveau bac+0 .... ou au meilleur des cas, à remplacer les enseignants par des Intelligences artificielles "MADE in JAPAN" ...... :colereage:
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_________________
- mon CV:
2008-2009: (28310) : Prof de techno : 6e , 5e , 4e , 3e
2009-2010: (97354) : Prof de techno : 6e , 3e -- Prof d'SVT: 4e -- Documentaliste
2010-2011: (97354) : Prof de techno : 6e , 5e , 4e , 3e -- Prof d'SVT: 5e , 4e -- Prof de Maths: 4e
2011-2012: (97351) : Prof de techno : 3e -- Prof d'SVT: 4e , 3e
2012-2013: (97351) : Prof de Maths : 6e , 5e , 4e , 3e
2013-2014: (43400) : Prof de Maths : 3e , 2nde , 1eSTMG , 1eES
2014-2015: (63600) : Prof de Maths : 6e , 5e , 4e , 3e
2015-2016: (78100) : Prof de Maths : 5e
2016-2017: (97660) : Prof de Maths : 6e, 5e, 4e
2017-2018: (97660) : Prof de Maths : 5e, 3e
2018-2019: (97630) : Prof de Maths : 2nde, 1eS , 1eES ,TleSTMG
2019-2020: (99237) : Prof de Maths : 5e, 2nde, TleES
2020-2021: (75017) : Prof de Maths : 6e, 3e
2021-2022: (75017) : Prof de Maths : 6e, 5e,2nde
2022-2023: (97317) : Prof de Maths : 6e, 5e
2023-2024: (97317) : Prof de Maths : 6e, 4e
2024-2046: (94800) : Prof de Maths : 6e,5e,4e
- PoupoutchModérateur
Shajar a écrit:1 an. En L2, ils sont dans leur 2e année...Tiberius a écrit:Corrigez-moi si je me trompe mais on va faire enseigner des élèves qui ont eu leur bac il y a 2 ans??
Comment dire!!!
Mais bon, le savoir, c'est les élèves qui le construisent, non ?
Poupoutch, tu as une source qui dit que les crédits sont les mêmes que ceux des AED ? J'avais compris que c'était deux embauches complètement différentes (et je me demandais justement d'où ils allaient sortir les sous).
Si c'est vrai, ça va être une catastrophe pour la vie quotidienne des établissements.
L'article dit "Ce contrat d’assistant d’éducation (AEd), de trois ans, comprendra des stages d’observation et de pratique de la L2 au M1, à raison de 8 heures maximum par semaine."
Niang973 a écrit:Je suis peut-être naïf , mais je pense que cette réforme de la formation est un moindre mal.
Attendez deux secondes avant de me taper dessus.... lisez la suite d'abord
Oui. Tu es naïf. Très. Trop. C'en est effrayant. Vraiment. J'ai peur à l'idée d'avoir des collègues aussi naïfs, parce que nous sommes le seul rempart contre la dégradation toujours plus rapide de notre métier et de nos conditions de travail. Et avec de tels raisonnements, désolée de le dire, mais nous sommes foutus.
Niang973 a écrit:
L'institution semble essayer de palier au plus urgent : mettre des adultes en face des mômes dans les académies déficitaires. J'estime qu'il ne font que régulariser ce qui se passe de façon informelle dans certaines académies. J'ai déjà eu des collègues contractuels recrutés à niveau bac +2 (c'est à dire qu'ils n'avaient pas validé leur BTS).
Donc si je te suis, parce que ça se fait déjà de façon contraire à tous les textes ou à toutes les règles, autant légiférer pour rendre la pratique légale et donc la normaliser. Ouais... Je doute.
Quant à mettre quelqu'un devant les élèves, que ce soit la logique du recteur ou du ministère passe encore (et même, cela ne devrait pas passer) mais qu'un enseignant puisse reprendre à son compte cette logique, ça, ça me dépasse profondément. Parce que ça signifie qu'on se contrecarre de savoir si oui ou non nous avons des connaissances disciplinaires du moment que nous pouvons faire garderie.
Niang973 a écrit: Ce que je trouve bien dans cette histoire, c'est qu'il y a une volonté de réellement susciter des vocations chez des étudiants. Cela ne peut pas être pire (pour l'Institution, pas forcément pour les parents d'élèves) que ce qui se fait actuellement.
Susciter des vocations en mettant des gens incompétents et non préparés devant des élèves, sans aucune formation et pour ainsi dire sans accompagnement ? Aucun de ces pauvres gamins ne tiendra !
Niang973 a écrit:
Certains s'insurgent contre le fait qu'on rémunère insuffisamment ces "demi-enseignants" , mais il faut être cohérent: j'estime qu'un élève-enseignant ne peut pas être payé au même taux horaire qu'un enseignant titulaire ou chevronné.
Mais la réalité est intangible: cela concourt à la paupérisation de la profession. Faute de grives on mange des merles.
Ben oui, si ces étudiants, même incompétents, font le même travail que moi, alors ils méritent un salaire égal et pas un semblant de rétribution au prétexte qu'ils sont jeunes et qu'ils débutent. A plus forte raison quand le ministère crée lui-même les conditions de la pénurie qui le pousse à recruter à bas coût. Mais je suis de façon générale contre la lubie du "tout apprentissage" qui me semble trop souvent une occasion de payer des salaires trop bas pour remplir des postes qui devraient être bien mieux rétribués.
Ou alors, on peut se battre vraiment pour que notre métier redevienne un mimimum attractif. Et pour ce faire, on redescend sur terre et on fait grève.[/quote]\"Niang973 a écrit: Pour résumer le fond de ma pensée : j'ai vu des élèves me remercier à chaudes larmes, d'avoir remplacé leur professeur (suspendu pour des raisons administratives en milieu d'année scolaire) car ils savaient que si je ne l'avais pas fait, ils se seraient présentés au brevet avec seulement 4 mois de cours de maths. Pour ce genre de situation je préfère qu'on mette un étudiant de niveau bac +1/+2 devant les élèves plutôt que de les laisser sans enseignant pendant 5 mois. Mais bien évidemment j'aurais préféré que le budget de l'éducation nationale représente 25% du budget national plutôt que les 6% actuels ; afin que les collègues (et moi même bien sûr) puissions avoir le même salaire que nos collègues Allemands ou Luxembourgeois; ainsi par ricochet il n'y aurait pas de crise de recrutement, et par là même, pas de nécessité de recruter des étudiants ayant uniquement un niveau Bac+1 .
De toute façon soyons optimistes: ce sera toujours mieux que nos futures conditions d'exercice (dans 15 ans), quand l'institution en sera rendue à recruter à niveau bac+0 .... ou au meilleur des cas, à remplacer les enseignants par des Intelligences artificielles "MADE in JAPAN" ...... :colereage:
https://www.sudouest.fr/2018/08/21/au-japon-des-robots-deviennent-professeurs-des-ecoles-5325269-4699.php
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- Volo'Neoprof expérimenté
+ 1 avec Poupoutch. Et quelle considération vont-ils avoir face aux élèves ? Ils auront un statut ambivalent face aux élèves. La distance entre les AÈD et les élèves n’est pas la même qu’avec les enseignants et pourtant ils enseigneraient aussi ? Je trouve que c’est le meilleur moyen pour les saborder dès le départ.
- ZagaraGuide spirituel
Ce que cette décision exprime, c'est que le métier d'enseignant de primaire et de collège est un travail sans valeur ajoutée, ne nécessitant aucune compétence particulière, qui peut être mené par n'importe qui. C'est un travail prolétaire. Voilà ce que le MEN dit.
L'étape d'après, outre le bordel institutionnalisé, c'est la baisse de salaire. Pourquoi payer 2000 balles des gens qui n'ont pas de compétence reconnue et dont le métier peut être assuré par des gamins de L2 ? Le smic devrait suffire.
L'étape d'après, outre le bordel institutionnalisé, c'est la baisse de salaire. Pourquoi payer 2000 balles des gens qui n'ont pas de compétence reconnue et dont le métier peut être assuré par des gamins de L2 ? Le smic devrait suffire.
- Niang973Habitué du forum
Je ne dis pas que je suis d'accord avec leur raisonnement. Mais je dis qu'il n'est pas absurde. Il n'est que la conséquence logique d'une politique de réduction des coûts au détriment de la qualité du service public. Je suis pragmatique : L’État n'a jamais été philanthrope ( en tout cas, pas à ma connaissance). Donc il voit l'éducation des masses comme une coercition ( quand je dis "l'État" , je veux dire l'institution dans son ensemble, mais bien évidemment il s'agit de l'élite qui nous gouverne : celle que le peuple a largement placé au pouvoir aux dernières présidentielles puis législatives).Poupoutch a écrit:Niang973 a écrit:
L'institution semble essayer de palier au plus urgent : mettre des adultes en face des mômes dans les académies déficitaires. J'estime qu'il ne font que régulariser ce qui se passe de façon informelle dans certaines académies. J'ai déjà eu des collègues contractuels recrutés à niveau bac +2 (c'est à dire qu'ils n'avaient pas validé leur BTS).
Donc si je te suis, parce que ça se fait déjà de façon contraire à tous les textes ou à toutes les règles, autant légiférer pour rendre la pratique légale et donc la normaliser. Ouais... Je doute.
Quant à mettre quelqu'un devant les élèves, que ce soit la logique du recteur ou du ministère passe encore (et même, cela ne devrait pas passer) mais qu'un enseignant puisse reprendre à son compte cette logique, ça, ça me dépasse profondément. Parce que ça signifie qu'on se contrecarre de savoir si oui ou non nous avons des connaissances disciplinaires du moment que nous pouvons faire garderie.
Ainsi son cheval de bataille c'est de maintenir à flot un système éducatif défaillant (fluctuat nec mergitur). Le plus urgent pour lui n'est pas d'assurer un recrutement avec du personnel hautement qualifié, mais de s'assurer que certaines académies déficitaires( Mayotte , Guyane, Créteil,.. pour ne citer que celles-là) n'implosent pas (je ne dis pas exploser, car ce qui se passe dans ces académies déficitaires y reste souvent; je n'entend que rarement parler aux JT nationaux des agressions de professeurs, des proviseurs qui se font rouer de coups, des CDI qui sont incendiés en plein milieu des cours, des gendarmes mobiles appelés en renforts à chaque rixe entre bandes rivales quasiment chaque semaine) . Bref l’État perd pied faute de chair à canon pour occuper les élèves, et donc pour ce faire, on légifère pour régulariser ce qui se fait à coups de bidouilles depuis des décennies.
Que préfère t'on? Laisser des classes sans enseignant et que les élèves finissent par bordéliser les établissements pendant ces heures sans profs? Pour l'avoir vécu pendant 2 ans , je préfère plutôt qu'on y mette des matons, ou des surveillants pour que ceux qui ont la chance d'avoir des professeurs en face d'eux( peu importe le niveau de qualification) puissent au moins continuer de faire cours.
Maintenant c'est sûr que si l'on croit dur comme fer que l’État va lâcher le moindre centime pour les beaux yeux du citoyen lambda, et bien j'estime qu'on se met le doigt dans l’œil (chaque action de l'institution est menée pour assurer sa propre pérennité, pas pour améliorer les conditions du citoyen, là on a le droit de me taxer de conspirationniste, je l'assume totalement).
Augmenter les salaires pour inciter les enseignants à aller dans ces zones de non-droit? Ca ne sert à rien: ça n'attire qu'une poignée de mercenaires. ( je crois que certains oublient que ces mesures sont prises surtout pour anticiper les difficultés à venir dans les départements déficitaires). Si vous habitez au fin fond d'une académie excédentaire (et j'en connais: celle où j'aurai aimé entrer, mais pour laquelle il faut 500points à l'inter, pour caresser le rêve d'avoir des chances d'y mettre le pied) je vois mal comment vous pouvez être concerné par cette réforme.
Bref revenons en au sujet , mettre des étudiants de deuxième année devant des élèves c'est une aberration? Et laisser des élèves qui n'ont aucune maitrise de la langue française décrocher le bac ce n'est pas grave???
Je préférerai même qu'on mette des surveillants de prison dans les classes sans profs( ça leur apprendrait au moins la discipline) . Car je sais pertinemment que l'état n'y mettra pas des enseignants titulaires à l'insu de leur plein gré (c'est mon intime conviction), il le fait pour les départements déficitaires métropolitains mais pas pour les outre-mer ( culpabilité liée au bagne?? ) . Malgré les 3000€ de salaire net que peut toucher un certifié débutant dans ces départements ultra-marins déficitaires, le taux de titulaires n'y est que de 45% , et pourtant les barres d'entrée sont de 17points. Alors que fait-on je vous le demande? On laisse les élèves sans enseignants dans l'attente d'un monde meilleur, et on continuera à donner le bac à plus de la moitié d'entre eux alors qu'ils ne le méritent pas?
Les enjeux présents nous dépassent, donc plutôt que l'immobilisme je préfère qu'on tente quelque chose. Mais je suis peut-être , voire sûrement, un thuriféraire du diable en disant cela. Toutefois je l'assume, car c'est mon avis , et que j'y crois dur comme fer, que ça ne pourra pas être pire que la situation actuelle.
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2008-2009: (28310) : Prof de techno : 6e , 5e , 4e , 3e
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2017-2018: (97660) : Prof de Maths : 5e, 3e
2018-2019: (97630) : Prof de Maths : 2nde, 1eS , 1eES ,TleSTMG
2019-2020: (99237) : Prof de Maths : 5e, 2nde, TleES
2020-2021: (75017) : Prof de Maths : 6e, 3e
2021-2022: (75017) : Prof de Maths : 6e, 5e,2nde
2022-2023: (97317) : Prof de Maths : 6e, 5e
2023-2024: (97317) : Prof de Maths : 6e, 4e
2024-2046: (94800) : Prof de Maths : 6e,5e,4e
- BalthazaardVénérable
Ce que je n'aime pas dans votre raisonnement c'est qu'il est généralisable à tous les secteurs de la société. En substance et sans vraiment caricaturer car votre argument principal est là ; mieux vaut quelqu'un sans qualification (ne chipotons pas à bac+2 on est sans qualification...vous reconnaissez vous même le scandale du bac actuel) que personne!!!
Peut-on imaginer une société sur ce principe? On a déjà tenté le coup avec les juges de proximité, les rapports ont conclu à une catastrophe, justice de classe, à la limite de l'arbitraire et du copinage, un coup de balai a mis fin à cela il y a deux ans. On réfléchit probablement dans le domaine de la médecine, ne serait ce pas une solution dans les déserts médicaux?...des étudiants en bio ou des recalés du concours avec un champ de prescription restreint (pour éviter les bavures..), ce serait mieux que pas de médecin du tout ou des urgences surchargées (après tout 30% des maladies guérissent d'elles mêmes...) non...désolé....cette manière de penser me fait froid dans le dos....
Peut-on imaginer une société sur ce principe? On a déjà tenté le coup avec les juges de proximité, les rapports ont conclu à une catastrophe, justice de classe, à la limite de l'arbitraire et du copinage, un coup de balai a mis fin à cela il y a deux ans. On réfléchit probablement dans le domaine de la médecine, ne serait ce pas une solution dans les déserts médicaux?...des étudiants en bio ou des recalés du concours avec un champ de prescription restreint (pour éviter les bavures..), ce serait mieux que pas de médecin du tout ou des urgences surchargées (après tout 30% des maladies guérissent d'elles mêmes...) non...désolé....cette manière de penser me fait froid dans le dos....
- KimberliteExpert
Pour la médecine, il me semble qu'un politique avait même eu la brillante idée de donner le droit aux vétérinaires d'exercer la médecine (ben quoi, nous sommes des animaux, non?). Ceci dit, entre un vétérinaire et un étudiant en L2, je crois que je préférerais le véto s'il est expérimenté...
Ah, j'ai retrouvé: http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/12/14/04016-20111214ARTFIG00307-remplacer-les-medecins-par-les-veterinaires-en-milieu-rural.php
Tiens, y a plus qu'à proposer les assistantes maternelles pour enseigner en ... maternelle. En primaire, on peut mettre des éducateurs ou des orthophonistes (non, on manque d'orthophonistes, mauvais plan), au collège, bah, on prend des bacheliers, au lycée des étudiants en L2, à la fac on met des profs de collège-lycée...
Mais à ce compte, dans un souci d'égalité, je propose un cuisinier de kébabs à la cuisine de l'Elysée, par exemple...
Ah, j'ai retrouvé: http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/12/14/04016-20111214ARTFIG00307-remplacer-les-medecins-par-les-veterinaires-en-milieu-rural.php
Tiens, y a plus qu'à proposer les assistantes maternelles pour enseigner en ... maternelle. En primaire, on peut mettre des éducateurs ou des orthophonistes (non, on manque d'orthophonistes, mauvais plan), au collège, bah, on prend des bacheliers, au lycée des étudiants en L2, à la fac on met des profs de collège-lycée...
Mais à ce compte, dans un souci d'égalité, je propose un cuisinier de kébabs à la cuisine de l'Elysée, par exemple...
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- Spoiler:
- PoupoutchModérateur
Ça fait 40 ans au bas motque les pragmatiques nous foutent dans la m**** un peu plus à chaque élection. Je suis ravie de ne pas en être et quitte à me battre contre des moulins à vent, je préfère continuer de me battre vraiment plutôt que de me réfugier derrière le pragmatisme pour cacher mon égoïsme.
(au passage, je suis en académie déficitaire et dans une ville pas réputée calme).
(au passage, je suis en académie déficitaire et dans une ville pas réputée calme).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- ZybulkaHabitué du forum
Chez nous on a réussi à refuser le recrutement d'AED avec ce genre de contrat au dernier CA !
Héhé, le chef qui était tout fier de sa proposition et n'imaginait pas une seule seconde qu'elle serait retoquée en est resté tout ahuri !
Héhé, le chef qui était tout fier de sa proposition et n'imaginait pas une seule seconde qu'elle serait retoquée en est resté tout ahuri !
- PoupoutchModérateur
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
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- Etudiants dans une académie, profs stagiaires dans une autre
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