- Sidonie7277Niveau 1
Bonjour,
je poste de temps en temps des messages sur ce forum (j'espère que je poste au bon endroit), je vous écris car je suis jeune prof d'anglais depuis quelques années mais j'ai parfois du mal à me sentir légitime.
Les élèves m'apprécient et mes collègues disent que je suis très investie, je pense que je suis douée en pédagogie (rendre accessible le savoir) et que mes cours sont organisés et créatifs. Je mets beaucoup d'entrain à enseigner, ça me passionne. Mais cette année je suis en lycée et je suis assez étonnée du niveau que je trouve très bon surtout en 1ère Tale; je trouve des élèves qui comprennent tous les mots des CO et qui parlent anglais aussi bien que moi (limite plus!). Je n'avais certainement pas leur niveau à leur âge. Après, ils n'ont pas mon niveau en culture anglophone, littérature et civilisation (ça je maîtrise) mais ça impressionne.
Le hic c'est que je n'ai jamais fait d'immersion à l'étranger "de longue durée". J'ai fait 5 ans de fac d'anglais, j'avais une bonne moyenne, j'ai tout eu du premier coup, même mon CAPES, j'ai beaucoup envoyé des mails/ beaucoup parlé sur skype avec des correspondants étrangers de mon âge régulièrement pendant plusieurs années et des séries en VO, mais je suis juste allée en Angleterre une semaine par-ci par-là, j'ai accueilli 1 mois une corres irlandaise chez moi et j'ai passé 1 mois en famille d'accueil aux USA il y a 2 ans pour enseigner un peu de français auprès des enfants, on a surtout parlé anglais. Mais voilà, ça ne fait pas beaucoup. Je n'ai pas fait d'erasmus de 6 mois/ 1 an ou d'assistanat dans une école. Qu'en pensez-vous? est-ce grave de ne pas être partie longtemps?
donc mon point faible est purement linguistique, c'est le manque de vocabulaire même si je pense avoir un bon accent (la phonétique je m'en sors bien); parfois les élèves me demandent des mots que je ne connais pas ou plus, et certains me sortent des expressions très riches qui m'étonnent. Parfois, je me dis que je ne suis pas légitime auprès des élèves, je ne connais pas la culture de l'intérieur et je n'ai pas cette fluidité dans le langage, ces mots qui viennent tout de suite ou certaines expressions familières.
Du coup je m'acharne dans le travail pour compenser ce manque...
Je trouve cependant que c'est dur d'enseigner tout en révisant de son côté en même temps pour garder un haut niveau (je n'ai jamais le temps, il faut déjà que je prépare mes cours, donc on dirait que je régresse...)
Après, je connais des gens qui ont fait un erasmus de 6 mois mais qui sont restés entre français et du coup leur niveau n'a pas énormément augmenté ni leur culture du pays. Je connais aussi des profs d'anglais qui parlent bien mais qui ne sont pas passés par la licence LLCE anglais et ne connaissent aucune date sur l'histoire des USA ou UK et n'ont jamais lu les classiques. Je connais aussi des gens parfaitement bilingues qui ne pourraient pas faire prof d'anglais (car incapables d'expliquer avec patience ou de se mettre au niveau des élèves).
Je ne voulais pas / et je ne pense pas vouloir partir un jour sur une longue durée (1 an ça me paraît trop, même en faisant des aller retour) car je suis hyper proche de ma famille, de mes racines, et j'ai facilement le blues quand je suis toute seule, je me sentirai mal, donc ça m'a toujours fait peur de rester loin, longtemps. Aussi, quand j'étais étudiante, je voulais travailler le plus vite possible pour gagner un salaire. Sauf que maintenant je me dis que j'aurai dû partir plusieurs mois à l'étranger AVANT de foncer passer le capes. Mais trop tard.
Cet été je pars 2 semaines en Angleterre dans une famille d'accueil avec cours de langue pour adultes histoire d'entretenir un peu mon niveau. Mais je ne me sens pas du tout bilingue, je dirai que je suis (j'espère être!) C1. Mais comme en spé anglais en terminale c'est le niveau qu'on leur demande, ça fait un peu peur.
Donc vous comprenez, maintenant je cherche à me rattraper en voyageant (je sais aussi qu'il existe des stages pour les profs d'anglais au CIEP, ou le programme CODOFIL pour partir 1 an en louisiane, ça m'intéresse mais je ne sais pas si j'ai des chances comme c'est sélectif? il ya aussi les contrats locaux en demandant directement à des écoles mais je ne sais pas ce que ça vaut) mais quand on enseigne déjà, on ne peut partir que sur des courtes durées pendant les vacances, or ce serait bien que je parte entre 3 et 6 mois...j'ai pensé au congé pour convenances personnelles (projet de voyage) ou au mi-temps annualisé mais je suis dans l'académie de créteil, je me suis renseignée et ai cru comprendre que c'était très dur à obtenir ou que cela mettait 8 ans...
que pensez-vous de mon parcours, de mon sentiment d'imposture? connaissez-vous d'autres profs de langue qui ne sont pas partis longtemps à l'étranger?
il est certain que je dois voyager davantage ou sur une longue durée non? Je cherche des solutions concrètes. Ceux qui sont partis longtemps ont-ils tout de même l'impression de régresser, de perdre leur niveau d'anglais et si oui comment faites-vous pour l'entretenir régulièrement?
Merci du temps que vous prendrez à me répondre, c'est gentil de votre part.
je poste de temps en temps des messages sur ce forum (j'espère que je poste au bon endroit), je vous écris car je suis jeune prof d'anglais depuis quelques années mais j'ai parfois du mal à me sentir légitime.
Les élèves m'apprécient et mes collègues disent que je suis très investie, je pense que je suis douée en pédagogie (rendre accessible le savoir) et que mes cours sont organisés et créatifs. Je mets beaucoup d'entrain à enseigner, ça me passionne. Mais cette année je suis en lycée et je suis assez étonnée du niveau que je trouve très bon surtout en 1ère Tale; je trouve des élèves qui comprennent tous les mots des CO et qui parlent anglais aussi bien que moi (limite plus!). Je n'avais certainement pas leur niveau à leur âge. Après, ils n'ont pas mon niveau en culture anglophone, littérature et civilisation (ça je maîtrise) mais ça impressionne.
Le hic c'est que je n'ai jamais fait d'immersion à l'étranger "de longue durée". J'ai fait 5 ans de fac d'anglais, j'avais une bonne moyenne, j'ai tout eu du premier coup, même mon CAPES, j'ai beaucoup envoyé des mails/ beaucoup parlé sur skype avec des correspondants étrangers de mon âge régulièrement pendant plusieurs années et des séries en VO, mais je suis juste allée en Angleterre une semaine par-ci par-là, j'ai accueilli 1 mois une corres irlandaise chez moi et j'ai passé 1 mois en famille d'accueil aux USA il y a 2 ans pour enseigner un peu de français auprès des enfants, on a surtout parlé anglais. Mais voilà, ça ne fait pas beaucoup. Je n'ai pas fait d'erasmus de 6 mois/ 1 an ou d'assistanat dans une école. Qu'en pensez-vous? est-ce grave de ne pas être partie longtemps?
donc mon point faible est purement linguistique, c'est le manque de vocabulaire même si je pense avoir un bon accent (la phonétique je m'en sors bien); parfois les élèves me demandent des mots que je ne connais pas ou plus, et certains me sortent des expressions très riches qui m'étonnent. Parfois, je me dis que je ne suis pas légitime auprès des élèves, je ne connais pas la culture de l'intérieur et je n'ai pas cette fluidité dans le langage, ces mots qui viennent tout de suite ou certaines expressions familières.
Du coup je m'acharne dans le travail pour compenser ce manque...
Je trouve cependant que c'est dur d'enseigner tout en révisant de son côté en même temps pour garder un haut niveau (je n'ai jamais le temps, il faut déjà que je prépare mes cours, donc on dirait que je régresse...)
Après, je connais des gens qui ont fait un erasmus de 6 mois mais qui sont restés entre français et du coup leur niveau n'a pas énormément augmenté ni leur culture du pays. Je connais aussi des profs d'anglais qui parlent bien mais qui ne sont pas passés par la licence LLCE anglais et ne connaissent aucune date sur l'histoire des USA ou UK et n'ont jamais lu les classiques. Je connais aussi des gens parfaitement bilingues qui ne pourraient pas faire prof d'anglais (car incapables d'expliquer avec patience ou de se mettre au niveau des élèves).
Je ne voulais pas / et je ne pense pas vouloir partir un jour sur une longue durée (1 an ça me paraît trop, même en faisant des aller retour) car je suis hyper proche de ma famille, de mes racines, et j'ai facilement le blues quand je suis toute seule, je me sentirai mal, donc ça m'a toujours fait peur de rester loin, longtemps. Aussi, quand j'étais étudiante, je voulais travailler le plus vite possible pour gagner un salaire. Sauf que maintenant je me dis que j'aurai dû partir plusieurs mois à l'étranger AVANT de foncer passer le capes. Mais trop tard.
Cet été je pars 2 semaines en Angleterre dans une famille d'accueil avec cours de langue pour adultes histoire d'entretenir un peu mon niveau. Mais je ne me sens pas du tout bilingue, je dirai que je suis (j'espère être!) C1. Mais comme en spé anglais en terminale c'est le niveau qu'on leur demande, ça fait un peu peur.
Donc vous comprenez, maintenant je cherche à me rattraper en voyageant (je sais aussi qu'il existe des stages pour les profs d'anglais au CIEP, ou le programme CODOFIL pour partir 1 an en louisiane, ça m'intéresse mais je ne sais pas si j'ai des chances comme c'est sélectif? il ya aussi les contrats locaux en demandant directement à des écoles mais je ne sais pas ce que ça vaut) mais quand on enseigne déjà, on ne peut partir que sur des courtes durées pendant les vacances, or ce serait bien que je parte entre 3 et 6 mois...j'ai pensé au congé pour convenances personnelles (projet de voyage) ou au mi-temps annualisé mais je suis dans l'académie de créteil, je me suis renseignée et ai cru comprendre que c'était très dur à obtenir ou que cela mettait 8 ans...
que pensez-vous de mon parcours, de mon sentiment d'imposture? connaissez-vous d'autres profs de langue qui ne sont pas partis longtemps à l'étranger?
il est certain que je dois voyager davantage ou sur une longue durée non? Je cherche des solutions concrètes. Ceux qui sont partis longtemps ont-ils tout de même l'impression de régresser, de perdre leur niveau d'anglais et si oui comment faites-vous pour l'entretenir régulièrement?
Merci du temps que vous prendrez à me répondre, c'est gentil de votre part.
- KilmenyEmpereur
Si c'est une question de vocabulaire, procure-toi Le mot et l'idée (Ophrys) et apprends.
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- DaphNenyaNeoprof expérimenté
Le plus long séjour que j'ai fait dans un pays anglophone, c'est 2 mois en Angleterre.
Je ne me sens pas illégitime face aux élèves, même s'il m'arrive de ne pas connaître un mot de vocabulaire.
Par contre je ne lis presque exclusivement qu'en anglais, ne visionne que des séries / films en anglais et mon compagnon est anglais et ne parle pas français.
Au sujet des lectures, dès que je rencontre un mot qui ne m'est pas familier, je le note dans un répertoire et apprend sa traduction.
Je ne me sens pas illégitime face aux élèves, même s'il m'arrive de ne pas connaître un mot de vocabulaire.
Par contre je ne lis presque exclusivement qu'en anglais, ne visionne que des séries / films en anglais et mon compagnon est anglais et ne parle pas français.
Au sujet des lectures, dès que je rencontre un mot qui ne m'est pas familier, je le note dans un répertoire et apprend sa traduction.
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On her finger was Nenya, the ring wrought of mithril, that bore a single white stone flickering like a frosty star.
JRR Tolkien
- WaterlilyNiveau 7
Rassure-toi, tu n’es pas la seule. Et partir comme assistante n’est pas une garantie non plus d’avoir le capes avec un bon accent. Ça doit quand même simplifier pas mal de choses, certes, mais tu peux toujours te rattraper, et tu sembles être sur le bon chemin. Comme disait DaphNenya, il faut beaucoup lire (romans variés, articles) en relevant le vocabulaire intéressant. Films et vidéos en VO aussi, pour l’oreille et les expressions plus familières.
J’étais un peu dans ton cas quand j’ai passé le capes: j’avais fait quelques stages linguistiques mais je n’étais pas partie comme assistante et j’étais complexée à chaque fois qu’on me posait la question (ça semblait évident d’avoir été assistante pour devenir professeur). Une fois en poste, je trouve que de toutes façons on est obligé de progresser. Toutes les CO qu’on prépare pour nos classes, tous les textes qu’on utilise font du bien à nous aussi, et ça représente un sacré nombre d’heures chaque semaine. Maintenant j’ai des L, et vraiment je n’ai plus d’angoisse du tout.
Tu peux aussi t’inscrire à une formation agreg, c’est excellent également.
J’étais un peu dans ton cas quand j’ai passé le capes: j’avais fait quelques stages linguistiques mais je n’étais pas partie comme assistante et j’étais complexée à chaque fois qu’on me posait la question (ça semblait évident d’avoir été assistante pour devenir professeur). Une fois en poste, je trouve que de toutes façons on est obligé de progresser. Toutes les CO qu’on prépare pour nos classes, tous les textes qu’on utilise font du bien à nous aussi, et ça représente un sacré nombre d’heures chaque semaine. Maintenant j’ai des L, et vraiment je n’ai plus d’angoisse du tout.
Tu peux aussi t’inscrire à une formation agreg, c’est excellent également.
- Lord StevenExpert
Ne culpabilisez pas. Il est impossible d'être parfaitement bilingue. D'autant que la mémoire est sélective. A l'époque où j'ai passé l'agreg, j'étais capable de vous donner tous les noms des mâts d'un bateau. Plus maintenant. Il est possible que des élèves passionnés d'un domaine qui vous est étranger possèdent du vocabulaire que vous ignorez. N'en faites pas un drame, ce n'est pas comme si vous ne saviez pas dire une pivoine ou un enjoliver, ou que vous ignoriez la date de la Boston Tea Party ou de la mort de la reine Victoria. Votre domaine de connaissances sera toujours plus étendu que le leur et profitez des vacances pour partir aux States ou en GB, en fonction du type d'anglais que vous enseignez, pour parfaire votre niveau. Il n'est pas indispensable d'être parti un an comme étudiant, tous ne peuvent se le permettre. Je pense que l'entretien de ses connaissances une fois titulaire est plus important.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- scot69Modérateur
Quand j'étais assistant, dans la ville où j'étais, il y avait beaucoup d'Erasmus. La grande majorité d'entre eux restaient exclusivement entre français, ils vivaient entre français, sortaient ensemble... Je ne pense pas qu'ils aient beaucoup progressé. Idem pour d'autres assistantes qui étaient venues avec leur mec et donc qui vivaient seules avec lui et en dehors des 12 heures par semaines, avaient peu d'occasion de parler anglais. Très franchement, la valeur d'un long séjour linguistique dépend vraiment de comment chacun l'exploite. Personnellement, j'ai évité les contacts avec les français au maximum (ce qui m'a valu quelques coups bas parfois). Pour progresser, j'essayais de lire pas mal de romans pour la jeunesse comme ceux d'Enid Blyton ou de Sue Townsend: l'avantage est que les structures sont simples et c'est souvent ce qui me manquait. On apprend également le vocabulaire de base qui hélas nous fait régulièrement défaut. Sinon, j'ai aussi pas mal bossé sur la collection des "in use", je crois que c'est édité par Cambridge, il y a plusieurs collections: English Grammar in Use, English Vocabulary in Use, à plein de niveaux différents. Je les trouve super bien fait. Je m'en refais souvent des cures d'ailleurs!
- ForsterÉrudit
Je suis anglophone et je ne connais pas certains mots parfois . Sans partir, il peut y avoir des associations dans ta ville qui proposent des sorties avec des anglophones. Plus que le vocabulaire, il me semble néanmoins que l'ouverture d'esprit et le goût de la découverte sont aussi très importants. Je préfère un enseignant qui ne connaît pas un mot et sait le chercher (en enseignant à ses élèves comment faire) plutôt qu'un enseignant qui véhicule des clichés énormes sur un pays basés sur une expérience réduite de vie sur place...
- Sidonie7277Niveau 1
Bonjour, je tiens à remercier vivement ceux qui m'ont répondu pour leur gentillesse et leur bienveillance. J'ai bien noté vos conseils avisés, merci d'avoir pris du temps pour répondre. y a-t-il d'autres réactions? certains ont-il déjà effectué un stage avec le CIEP ou obtenu un temps de congé/ mi temps annualisé pour voyager? et maintenant que vous êtes professeur, trouvez-vous encore des opportunités pour voyager un certain temps afin d'entretenir votre anglais? je veux dire, si vous avez des expériences en dehors d'éventuelles courtes vacances en famille ou entre amis, même si je sais que ce n'est pas facile de trouver le budget ni le temps nécessaire. merci encore.
- CasparProphète
Je vais partir pour mon troisième stage CIEP en fin de semaine: utile, agréable mais...On rencontre des collègues français, on se fait des amis et on finit par parler pas mal français (comme pour les séjours linguistiques adolescents en fait).
- Theriakos96Habitué du forum
J'apporte un point de vue différent mais, du moins je l'espère, également bienvenu. Le niveau linguistique n'est pas tout : je ne suis pas français et lorsque j'ai passé les oraux de la rue d'Ulm j'ai pris ma langue maternelle pour la LV. Eh bien, être natif m'a valu "que" la note de 14 (laissons de côté le jury particulièrement malveillant envers les natifs), comment expliquer cela? Pourtant je parlais nettement mieux qu'eux (Professeurs des Universités tout les deux) en termes d'accent, de fluidité, de vocabulaire et de syntaxe : c'est l'expérience et le savoir (et savoir-faire) savoir-faire du professeur qui comptent. Si tu as des élèves qui parlent anglais mieux que toi (encore, faut-il départager ton ressenti et la réalité : es-tu sûre qu'ils parlent mieux que toi?), tu auras un avantage sur eux en termes de culture et de connaissance des méthodes de recherche en la matière.
J'estime d'ailleurs que le conseil de se consacrer à la préparation de l'agrégation peut être un bon moyen d'entretenir et de parfaire ton niveau à la fois linguistique et historico-littéraire !
J'estime d'ailleurs que le conseil de se consacrer à la préparation de l'agrégation peut être un bon moyen d'entretenir et de parfaire ton niveau à la fois linguistique et historico-littéraire !
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Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine gigantea.
– Jean de Salisbury, Metalogicon, III, 4
- SlinkyNiveau 10
C'est bien le problème de la licence LLCE. Les connaissances sont très pointues mais certains étudiants ont un anglais approximatif. Le vocabulaire et l'art de converser ne s'apprennent pas dans un amphi.
Je pense que l'on peut très bien parler anglais sans être parti à l'étranger même si une immersion est toujours bénéfique du point de vue de la culture notamment.
J'ai réalisé une partie de ma scolarité aux États-Unis puis j'y ai travaillé. Mon niveau d'anglais est excellent. Je suis capable de parler de tout. Mes connaissances littéraires et civilisationnelles sont moins approfondies. Je n'ai pas suivi la licence LLCE.
Je pense que l'on peut très bien parler anglais sans être parti à l'étranger même si une immersion est toujours bénéfique du point de vue de la culture notamment.
J'ai réalisé une partie de ma scolarité aux États-Unis puis j'y ai travaillé. Mon niveau d'anglais est excellent. Je suis capable de parler de tout. Mes connaissances littéraires et civilisationnelles sont moins approfondies. Je n'ai pas suivi la licence LLCE.
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Her steps--slow, deliberate, and challenging, the set of her sleek head and her slender shoulders, the swing of her straight body, the slight swaying of her hips, are more deadly than all the leopard skins and languors of the old-time vampire. Here is Slinky!
- ForsterÉrudit
Je pense qu'il est d'autant plus important pour un non-natif ou quelqu'un qui n'a pas vécu sur une période longue (et pas entre Français) d'avoir de solides connaissances culturelles pour, encore une fois, ne pas véhiculer une image surannée ou "carte postale" des pays. Je me répète mais ça m'agace terriblement quand je vois certains manuels/cours.
Si tu as besoin de prendre confiance Sidonie, il faut surtout parler et c'est malheureusement difficile en voyage touristique. Pourquoi ne pas essayer de trouver des contacts anglophones vers chez toi ou en ligne? Ce sera bien plus efficace pour pratiquer que 3 semaines dans le Devon.
Pour progresser en CO, il te faut pratiquer au maximum, surtout si les élèves te semblent avoir un meilleur niveau que toi.
C'est déjà très positif de ta part de vouloir progresser!
Edit: je viens de relire ton premier message et ton sentiment d'imposture me semble largement partagé chez les professeurs d'anglais en France. J'ai rencontré peu de collègues qui osaient parler en anglais avec moi. Ça fait partie d'un problème global de l'apprentissage d'une langue étrangère ici. Encore une fois, tu veux progresser er c'est déjà très bien, les élèves ont aussi besoin de voir qu,'apprendre une langue n'est pas être un dictionnaire humain.
Si tu as besoin de prendre confiance Sidonie, il faut surtout parler et c'est malheureusement difficile en voyage touristique. Pourquoi ne pas essayer de trouver des contacts anglophones vers chez toi ou en ligne? Ce sera bien plus efficace pour pratiquer que 3 semaines dans le Devon.
Pour progresser en CO, il te faut pratiquer au maximum, surtout si les élèves te semblent avoir un meilleur niveau que toi.
C'est déjà très positif de ta part de vouloir progresser!
Edit: je viens de relire ton premier message et ton sentiment d'imposture me semble largement partagé chez les professeurs d'anglais en France. J'ai rencontré peu de collègues qui osaient parler en anglais avec moi. Ça fait partie d'un problème global de l'apprentissage d'une langue étrangère ici. Encore une fois, tu veux progresser er c'est déjà très bien, les élèves ont aussi besoin de voir qu,'apprendre une langue n'est pas être un dictionnaire humain.
- klaus2Habitué du forum
Il est bien évident (me semble-t-il) que des séjours dans le pays de la LV sont indispensables — et même après avoir obtenu le CAPES ou l'AGREG ! la LV est un continent dont on n'a jamais fait le tour, ce qui est à la fois exaltant et déprimant. Je suppose qu'il existe en GB comme en Allemagne des cours d'été organisés par les universités ? (c'est le DAAD pour la RFA). Les séjours en famille, c'est très limité : on utilise en moyenne entre 800 et 3000 mots différents pour la vie quotidienne familiale, c'est trop limité et répétitif. Différentes études semblent indiquer un niveau de "réel confort linguistique" quand on possède au moins 10, 12 ou 15 000 mots et expressions dans la LV , étant entendu que ce sont les plus courants. s'y ajoutent les collocations : quel adjectif est possible avec quel substantif, quel substantif avec quel verbe ? ça c'est un gros morceau, on n'en a jamais fini. je continue à tenir des carnets de vocabulaire pour noter les expressions inconnues, cela me semble utile. Pour la prononciation, j'ai appris que des progrès avaient été décisifs en France pour l'allemand, grâce aux anglicistes qui ont introduit l'API : l'alphabet phonétique international ; la prononciation de l'allemand est sûrement plus facile que l'anglaise, mais il y a des sons inconnus du français que même certains collègues ne repèrent pas , comme le "r" dans wäre ou le u [U] dans Furcht ou Hunger, mot où aucun son n'est français, comme dans Junge. Le i [I] de Fichte est souvent mal réalisé.
Si notre collègue pense que certains de ses élèves parlent mieux qu'elle, cela ressemble à une situation d'urgence... Quant à la mesquinerie de certains jurys ou IPR, je connais aussi. Et hélas, j'ai connu un IPR germanophone très désagréable envers les collègues inspectées (il fallait que je les rassure après une inspection difficile) ; il a trouvé le bon filon : mettre son nom sur des collections de manuels où en fait il ne fait rien... il ne doit pas être le seul...
Si notre collègue pense que certains de ses élèves parlent mieux qu'elle, cela ressemble à une situation d'urgence... Quant à la mesquinerie de certains jurys ou IPR, je connais aussi. Et hélas, j'ai connu un IPR germanophone très désagréable envers les collègues inspectées (il fallait que je les rassure après une inspection difficile) ; il a trouvé le bon filon : mettre son nom sur des collections de manuels où en fait il ne fait rien... il ne doit pas être le seul...
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Eine andere Sprache zu können, ist wie eine zweite Seele zu besitzen.“ – Karl der Große. "Parler une autre langue, c'est comme posséder une seconde âme" (Charlemagne)
- JaneBNeoprof expérimenté
Il me semble que les professeurs enseignant en lycée peuvent plus facilement entretenir leur niveau d'anglais que ceux comme moi qui sont face à des collégiens. Du coup, pour ne pas régresser dangereusement, il faut continuer à apprendre ou réapprendre et multiplier les occasions de se confronter à la langue. J'ai pu partir une année scolaire en Grande Bretagne grâce au programme Erasmus. Je ne sais pas si j'ai progressé tant que ça de cette façon mais ça reste une expérience très bénéfique sur tous les plans. Comme Scot, j'ai évité le piège de rester entre français … sinon on ne profite pas vraiment d'un " bain linguistique"!
- Panta RheiExpert
Je confirme l'excellence de tous les ouvrages de la série "... in use". Il y a la grammaire, bien sûr, avec des rappels intéressants dans le manuel "advanced". Mais il y a aussi des "idioms in use" et "vocabulary in use". On les trouve en quelques clics en format pdf...
Je trouve cela louable que se remettre / mettre en question mais à moins d'enseigner en section internationale ou dans un prestigieux lycée Parisien, je pensais naïvement que le niveau des lycéens était globalement assez bas.
Après 24 années de collège, les connaissances universitaires lexicale du type "le mot et l'idée" se sont érodées mais en 2019, il n'est pas une journée où je ne serai pas exposé à la langue anglaise (presse / séries / films / TV...) Grâce à Netflix, tu peux découvrir d'autres accents & cultures je pense en particulier à l'Australie ("Doctor Doctor" "Please like me" "Glitch" qui sont divertissantes et enrichissantes d'un point du vue civi)
Pour le reste, il faut continuer à bosser le thème, la version, la traduction comparée, ficher des articles de presse, ne pas seulement regarder une série mais le faire avec un cahier pour prendre des notes, utiliser les thésaurus en ligne, linguee...
Donner des cours particuliers à des étudiants permet / va te forcer à revenir à tes fondamentaux linguistiques (par exemple: essayer de concevoir un cours sur "le subjonctif" "la futurité" "l'énoncé complexe -> les relatives ...) ou historiques (Le Brexit => le problème Irlandais permet de mettre plein de "choses"/"personnages" en perspective...)
En classe, il faut faire un effort et parler comme si tu passais le CAPES / l'Agrèg et donc lutter pour garder une correction phonologique pas naturelle pour un francophone, comme les diphtongues en -o- (I don't know), les chevrons (sun) qui ne sont pas des "lax" -o- =la lecture des rapports de Jury est éclairante=
Trapèze vocalique (lax)
Je te conseille TOUTES les vidéos de Martin Hilpert, un professeur gé-n-ial et généreux en ce sens qu'il partage son savoir en ligne sur youtube.
(...)
J'éditerai plus tard. :o)
Je trouve cela louable que se remettre / mettre en question mais à moins d'enseigner en section internationale ou dans un prestigieux lycée Parisien, je pensais naïvement que le niveau des lycéens était globalement assez bas.
Après 24 années de collège, les connaissances universitaires lexicale du type "le mot et l'idée" se sont érodées mais en 2019, il n'est pas une journée où je ne serai pas exposé à la langue anglaise (presse / séries / films / TV...) Grâce à Netflix, tu peux découvrir d'autres accents & cultures je pense en particulier à l'Australie ("Doctor Doctor" "Please like me" "Glitch" qui sont divertissantes et enrichissantes d'un point du vue civi)
Pour le reste, il faut continuer à bosser le thème, la version, la traduction comparée, ficher des articles de presse, ne pas seulement regarder une série mais le faire avec un cahier pour prendre des notes, utiliser les thésaurus en ligne, linguee...
Donner des cours particuliers à des étudiants permet / va te forcer à revenir à tes fondamentaux linguistiques (par exemple: essayer de concevoir un cours sur "le subjonctif" "la futurité" "l'énoncé complexe -> les relatives ...) ou historiques (Le Brexit => le problème Irlandais permet de mettre plein de "choses"/"personnages" en perspective...)
En classe, il faut faire un effort et parler comme si tu passais le CAPES / l'Agrèg et donc lutter pour garder une correction phonologique pas naturelle pour un francophone, comme les diphtongues en -o- (I don't know), les chevrons (sun) qui ne sont pas des "lax" -o- =la lecture des rapports de Jury est éclairante=
Trapèze vocalique (lax)
Je te conseille TOUTES les vidéos de Martin Hilpert, un professeur gé-n-ial et généreux en ce sens qu'il partage son savoir en ligne sur youtube.
(...)
J'éditerai plus tard. :o)
_________________
- Signature:
- 'Don't you find yourself getting bored?' she asked of her sister. 'Don't you find, that things fail to materialise? NOTHING MATERIALISES! Everything withers in the bud.'
'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- MathadorEmpereur
Pour moi, Doctor Doctor c'est plutôt cela:
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Panta RheiExpert
Mathador est un coquinou qui a dû regarder "C'est encore mieux l'après-midi' sur Antenne 2!'
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'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
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