- PonocratesExpert spécialisé
Je poste en "français lycée", mais les collègues de Lettres classiques, comme ceux d'Histoire sont susceptibles d'avoir la réponse à ma question.
Je prépare l'étude d' un texte du 20e siècle, post seconde guerre mondiale, où l'auteur insulte directement et copieusement ses lecteurs et je cherche des précédents.
Visiblement- google est mon ami- l'insulte est tout à fait courante dans l'Antiquité, tant dans les procès que dans les joutes politiques, mais elle s'adresse à la partie adverse, aux opposants. Ici, la particularité, c'est que tout le lectorat est concerné, dans une sorte d'anti captatio benevolentiae. Mais peut-être n'est-ce pas dans l'Antiquité grecque et romaine, mais plutôt dans les textes du Nouveau testament que se trouvent des exemples de cette stratégie bien particulière. Les seuls extraits qui s'en rapprochent et que je peux convoquer de mémoire sont la façon dont Céline peut s'adresser à son lecteur, ou la deuxième partie du "Pouvoir des fables" de La Fontaine où l'orateur met en cause son public - mais cela reste très retenu.
Je m'adresse donc à vous: connaissez-vous des exemples de textes fonctionnant de cette manière, soit dans l'Antiquité, soit plus tard ?
Je vous remercie d'avance pour toutes vos propositions - les extraits croustillants sont bienvenus.
Je prépare l'étude d' un texte du 20e siècle, post seconde guerre mondiale, où l'auteur insulte directement et copieusement ses lecteurs et je cherche des précédents.
Visiblement- google est mon ami- l'insulte est tout à fait courante dans l'Antiquité, tant dans les procès que dans les joutes politiques, mais elle s'adresse à la partie adverse, aux opposants. Ici, la particularité, c'est que tout le lectorat est concerné, dans une sorte d'anti captatio benevolentiae. Mais peut-être n'est-ce pas dans l'Antiquité grecque et romaine, mais plutôt dans les textes du Nouveau testament que se trouvent des exemples de cette stratégie bien particulière. Les seuls extraits qui s'en rapprochent et que je peux convoquer de mémoire sont la façon dont Céline peut s'adresser à son lecteur, ou la deuxième partie du "Pouvoir des fables" de La Fontaine où l'orateur met en cause son public - mais cela reste très retenu.
Je m'adresse donc à vous: connaissez-vous des exemples de textes fonctionnant de cette manière, soit dans l'Antiquité, soit plus tard ?
Je vous remercie d'avance pour toutes vos propositions - les extraits croustillants sont bienvenus.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- ShajarVénérable
Ca me fait penser à la lettre envoyé par des cosaques du Don à Mehmed IV en 1676. On trouve le texte sur wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Cosaques_zaporogues_%C3%A9crivant_une_lettre_au_sultan_de_Turquie#L'%C3%A9change_de_courriers_de_1676), mais je n'arrive pas à en avoir une source plus fiable. Ceci dit, l'épisode est assez célèbre.
De manière générale, l'insulte est une arme en temps de guerre. On la retrouve dans de nombreux cas.
Mehmet IV a écrit:
« En tant que sultan, fils de Muhammad, Frère du Soleil et petit-fils de la Lune, Vice-roi par la grâce de Dieu des royaumes de Macédoine, de Babylone, de Jérusalem, de Haute et Basse Égypte, Empereur des Empereurs, Souverain des Souverains, Invincible Chevalier, Gardien indéfectible jamais battu du Tombeau de Jésus Christ, Administrateur choisi par Dieu lui-même, Espoir et Réconfort de tous les musulmans, et très grand défendeur des chrétiens,
J’ordonne, à vous les Cosaques zaporogues de vous soumettre volontairement à moi sans aucune résistance
Sultan Mehmed IV »
Les cosaques a écrit:
« À Toi Satan turc, frère et compagnon du Diable maudit, serviteur de Lucifer lui-même, salut !
Quelle sorte de noble chevalier au diable es-tu, si tu ne sais pas tuer un hérisson avec ton cul nu ?
Mange la vomissure du diable, toi et ton armée.
Tu n'auras jamais, toi fils de ***, les fils du Christ sous tes ordres : ton armée ne nous fait pas peur et par la terre ou par la mer nous continuerons à nous battre contre toi.
Toi, scullion de Babylone, charretier de Macédoine, brasseur de bière de Jérusalem, fouetteur de chèvre d'Alexandrie, porcher de Haute et de Basse Égypte, truie d'Arménie, giton tartare, bourreau de Kamenetz, être infâme de Podolie, petit-fils du Diable lui-même,
Toi, le plus grand imbécile malotru du monde et des enfers et devant notre Dieu, crétin, groin de porc, cul d'une jument, sabot de boucher, front pas baptisé !
Voilà ce que les Cosaques ont à te dire, à toi sous produit d'avorton ! Tu n'es même pas digne d'élever nos porcs. Tordu es-tu de donner des ordres à de vrais chrétiens !!
Nous n'écrivons pas la date car nous n'avons pas de calendrier, le mois est dans le ciel, l'année est dans un livre et le jour est le même ici que chez toi et pour cela tu peux nous baiser le cul !
Signé le Kochovyj Otaman Ivan Sirko et toute l'Armée zaporogue »
De manière générale, l'insulte est une arme en temps de guerre. On la retrouve dans de nombreux cas.
- Thalia de GMédiateur
La lettre des cosaques est savoureuse, je dirais même jouissive !
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- ElaïnaDevin
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- NLM76Grand Maître
Repris par Apollinaire dans la «Chanson du mal-aimé»:
Je pense aussi au «Au lecteur» de Baudelaire. Les prologues de Rabelais. Les prologues de comédies latines. Par exemple celui d'AmphitryonApollinaire a écrit:Plus criminel que Barrabas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu là-bas
Nourri d'immondice et de fange
Nous n'irons pas à tes sabbats
Poisson pourri de Salonique
Long collier des sommeils affreux
D'yeux arrachés à coup de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique
Bourreau de Podolie Amant
Des plaies des ulcères des croûtes
Groin de cochon cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- PonocratesExpert spécialisé
Merci Shajar et Elaïna pour ces passages bien amusants.Merci à NLM76 : Apollinaire - et dans une moindre mesure Baudelaire- correspondent un peu. Mais j'aurais dû être plus précise: mon extrait est un texte de Bernanos, extrait de La France contre les Robots, où le ton est extrêmement polémique mais dans le cadre d'une argumentation.
- Bernanos:
- Mais à quoi bon vous dire quel type d’homme elle prépare. Imbéciles ! N’êtes-vous pas les fils ou les petits-fils d’autres imbéciles qui, au temps de ma jeunesse, face à ce colossal Bazar que fut la prétendue Exposition universelle de 1900, s’attendrissaient sur la noble émulation des concurrences commerciales, sur les luttes pacifiques de l’Industrie ?… À quoi bon, puisque l’expérience de 1914 ne vous a pas suffi ? Celle de 1940 ne vous servira d’ailleurs pas davantage. Oh ! ce n’est pas pour vous, non ce n’est pas pour vous que je parle ! Trente, soixante, cent millions de morts ne vous détourneraient pas de votre idée fixe : « Aller plus vite, par n’importe quel moyen. » Aller vite ? Mais aller où ? Comme cela vous importe peu, imbéciles ! Dans le moment même où vous lisez ces deux mots : Aller vite, j’ai beau vous traiter d’imbéciles, vous ne me suivez plus. Déjà votre regard vacille, prend l’expression vague et têtue de l’enfant vicieux pressé de retourner à sa rêverie solitaire… « Le café au lait à Paris, l’apéritif à Chandernagor et le dîner à San Francisco », vous vous rendez compte ! Oh ! dans la prochaine inévitable guerre, les tanks lance-flammes pourront cracher leur jet à deux mille mètres au lieu de cinquante, le visage de vos fils bouillir instantanément et leurs yeux sauter hors de l’orbite, chiens que vous êtes ! La paix venue vous recommencerez à vous féliciter du progrès mécanique. « Paris-Marseille en un quart d’heure, c’est formidable ! » Car vos fils et vos filles peuvent crever : le grand problème à résoudre sera toujours de transporter vos viandes à la vitesse de l’éclair. Que fuyez-vous donc ainsi, imbéciles ? Hélas ! c’est vous que vous fuyez, vous-mêmes – chacun de vous se fuit soi-même, comme s’il espérait courir assez vite pour sortir enfin de sa gaine de peau… On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. Hélas ! la liberté n’est pourtant qu’en vous, imbéciles !
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"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- ElaïnaDevin
- Spoiler:
- Sinon n'importe que discours de Blanquer...
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- PonocratesExpert spécialisé
Certes, Elaïna, mais on cherche des sources avec exemples d'invectives directes, non de l'implicite et du sous-entendu Votre auteur est bien trop subtil...Elaïna a écrit:
- Spoiler:
Sinon n'importe que discours de Blanquer...
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- ElaïnaDevin
Bon ben j'ai pas mieux qu'Astérix alors.
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- sinanNiveau 9
" Buveurs très illustres et vous vérolés très précieux..."
- IphigénieProphète
Au lecteur, des Essais de Montaigne ;-)
voire Diderot dans Jacques?
voire Diderot dans Jacques?
- ShajarVénérable
Il y a cet extrait du Président par Henri Verneuil : https://www.youtube.com/watch?v=o6pcBGpag2o
(l'extrait est plus long, et la suite est probablement la plus intéressante pour toi. Voir à partir de 1'09 jusqu'à 1'15 ici : https://ia800207.us.archive.org/11/items/LePresident-1961-HenriVerneuil/LePresident-1961-HenriVerneuil_xvid_512kb.mp4)
(l'extrait est plus long, et la suite est probablement la plus intéressante pour toi. Voir à partir de 1'09 jusqu'à 1'15 ici : https://ia800207.us.archive.org/11/items/LePresident-1961-HenriVerneuil/LePresident-1961-HenriVerneuil_xvid_512kb.mp4)
- PonocratesExpert spécialisé
Merci Shajar. Le lien plus long ne fonctionne pas mais je l'ai retrouvé ici https://www.youtube.com/watch?v=AWtrzz-KVqo
Le passage est très intéressant, toujours d'actualité et constitue un intéressant prolongement. Mais il y a ici - du fait de la fiction,sans même parler de la situation du discours politique, une double énonciation évidente - ce qui me semble moins le cas dans le texte de Bernanos. Et je cherche essentiellement des sources qui auraient pu l'inspirer.
Rabelais me semble davantage vouloir créer une connivence avec son lecteur que l'attaquer frontalement, et Montaigne n'insulte pas son lecteur - ou je n'ai pas compris le texte.
Mercure s'adresse bien au public, mais il ne l'insulte pas- ou éventuellement avec un sous-entendu.
Le passage est très intéressant, toujours d'actualité et constitue un intéressant prolongement. Mais il y a ici - du fait de la fiction,sans même parler de la situation du discours politique, une double énonciation évidente - ce qui me semble moins le cas dans le texte de Bernanos. Et je cherche essentiellement des sources qui auraient pu l'inspirer.
Rabelais me semble davantage vouloir créer une connivence avec son lecteur que l'attaquer frontalement, et Montaigne n'insulte pas son lecteur - ou je n'ai pas compris le texte.
Mercure s'adresse bien au public, mais il ne l'insulte pas- ou éventuellement avec un sous-entendu.
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- ZagaraGuide spirituel
Les lettres d'injures sont un grand classique des correspondances diplomatiques médiévales (lettres de défi ; j'ai en tête une de Jean sans Peur aux frères d'Orléans bourrée de gros mots). Mais c'est parce qu'elles s'adressent à la partie adverse.
Sinon j'ai aussi en tête une ballade d'Eustache Deschamps en forme de longue injure. C'est un petit jeu poétique. Si ça intéresse quelqu'un je pourrai donner ces documents la semaine prochaine, après être rentrée de vacance.
Il y a aussi tous les sirventès, qui sont par définition des chants d'injures/moqueries dont beaucoup doivent piquer l'auditoire.
Il y a aussi les complaintes cinglantes (Rutebeuf etc).
Sinon j'ai aussi en tête une ballade d'Eustache Deschamps en forme de longue injure. C'est un petit jeu poétique. Si ça intéresse quelqu'un je pourrai donner ces documents la semaine prochaine, après être rentrée de vacance.
Il y a aussi tous les sirventès, qui sont par définition des chants d'injures/moqueries dont beaucoup doivent piquer l'auditoire.
Il y a aussi les complaintes cinglantes (Rutebeuf etc).
- DesolationRowEmpereur
La première Catilinaire.
Idiot Wind et positively 4th Street de Bob Dylan.
Idiot Wind et positively 4th Street de Bob Dylan.
- noeticaNiveau 3
Je ne sais pas si ça correspond à ta recherche, mais il y a le discours du docteur à l'acte IV d'Un ennemi du peuple, d'Ibsen. Le personnage traite tout le monde (et le public) de veaux. Vu récemment au théâtre, c'était curieux de se réjouir d'être insulté.
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"Du possible, sinon j'étouffe !"
- demain est un autre jourNiveau 7
Bonjour à tous
Léo Ferré : "Ils ont voté"
Cette chanson a été écrite en 1969, après les élections qui ont reconduit au pouvoir la droite très conservatrice en contradiction totale avec les évènements de "mai 68" qui venaient de secouer la France.
A porter ma vie sur mon dos
J'ai déjà mis cinquante berges
Sans être un saint ni un salaud
Je ne vaux pas le moindre cierge
Marie maman voilà ton fils
Qu'on crucifie sur des affiches
Un doigt de scotch et un gin-fizz
Et tout le reste je m'en fiche
Ils ont voté... et puis après
J'ai la mémoire hémiplégique
Et les souvenirs éborgnés
Quand je me souviens de la trique
Il ne m'en vient que la moitié
Et vous voudriez que je cherche
La moitié d'un cul à botter
En ces temps on ne voit pas lerche
Ils n'ont même plus de cul les français!
Ils ont voté... et puis après
C'est un pays qui me débecte
Pas moyen de se faire anglais
Ou suisse ou con ou bien insecte
Partout ils sont con-fédérés
Faut les voir à la télé-urne
Avec le général Frappart
Et leur bulletin dans les burnes
Et le mépris dans un placard
Ils ont voté... et puis après
Dans une France socialiste
Je mettrais ces fumiers debout
A fumer le scrutin de liste
Jusqu'au mégot de mon dégoût
Et puis assis sur une chaise
Un ordinateur dans le gosier
Ils chanteraient la Marseillaise
Avec des cartes perforées
Le jour de gloire est arrivé
Léo Ferré : "Ils ont voté"
Cette chanson a été écrite en 1969, après les élections qui ont reconduit au pouvoir la droite très conservatrice en contradiction totale avec les évènements de "mai 68" qui venaient de secouer la France.
A porter ma vie sur mon dos
J'ai déjà mis cinquante berges
Sans être un saint ni un salaud
Je ne vaux pas le moindre cierge
Marie maman voilà ton fils
Qu'on crucifie sur des affiches
Un doigt de scotch et un gin-fizz
Et tout le reste je m'en fiche
Ils ont voté... et puis après
J'ai la mémoire hémiplégique
Et les souvenirs éborgnés
Quand je me souviens de la trique
Il ne m'en vient que la moitié
Et vous voudriez que je cherche
La moitié d'un cul à botter
En ces temps on ne voit pas lerche
Ils n'ont même plus de cul les français!
Ils ont voté... et puis après
C'est un pays qui me débecte
Pas moyen de se faire anglais
Ou suisse ou con ou bien insecte
Partout ils sont con-fédérés
Faut les voir à la télé-urne
Avec le général Frappart
Et leur bulletin dans les burnes
Et le mépris dans un placard
Ils ont voté... et puis après
Dans une France socialiste
Je mettrais ces fumiers debout
A fumer le scrutin de liste
Jusqu'au mégot de mon dégoût
Et puis assis sur une chaise
Un ordinateur dans le gosier
Ils chanteraient la Marseillaise
Avec des cartes perforées
Le jour de gloire est arrivé
- MeddheaNiveau 3
Dans les comédies de Plaute, le prologue est une adresse au public. Exemple:
Pas question d'occuper les places "réservées" ou de déranger les acteurs une fois la pièce commencée.
Scortum exoletum nequis in proscaenio
sedeat, neu lictor verbum aut virgae muttiant,
neu dissignator praeter os obambulet,
neu sessum ducat, dum histrio in scaena sit.
Diu qui domi otiosi dormierunt, decet
animo aequo nunc stent vel dormire temperent.
Servi ne obsideant, liberis ut sis locus,
vel aes pro capite dent. Si id facere non queunt
domum abeant.
Qu'aucune prostituée fanée ne s'asseye sur le devant de la scène, que les licteurs et leurs verges ne murmurent pas, que l'ordonnateur ne se promène pas devant les gens, ni ne conduise quelqu'un à sa place pendant que l'acteur est sur scène. Ceux qui ont trop dormi chez eux, il convient qu'ils acceptent de bon cœur de rester debout ou bien de dormir moins. Que les esclaves n'assiègent pas la place des hommes libres ou qu'ils donnent de l'argent pour être affranchis. S'ils ne peuvent le faire, qu'ils rentrent chez eux.
PLAUTE, Poenulus, 17-25.
Pas question d'occuper les places "réservées" ou de déranger les acteurs une fois la pièce commencée.
Scortum exoletum nequis in proscaenio
sedeat, neu lictor verbum aut virgae muttiant,
neu dissignator praeter os obambulet,
neu sessum ducat, dum histrio in scaena sit.
Diu qui domi otiosi dormierunt, decet
animo aequo nunc stent vel dormire temperent.
Servi ne obsideant, liberis ut sis locus,
vel aes pro capite dent. Si id facere non queunt
domum abeant.
Qu'aucune prostituée fanée ne s'asseye sur le devant de la scène, que les licteurs et leurs verges ne murmurent pas, que l'ordonnateur ne se promène pas devant les gens, ni ne conduise quelqu'un à sa place pendant que l'acteur est sur scène. Ceux qui ont trop dormi chez eux, il convient qu'ils acceptent de bon cœur de rester debout ou bien de dormir moins. Que les esclaves n'assiègent pas la place des hommes libres ou qu'ils donnent de l'argent pour être affranchis. S'ils ne peuvent le faire, qu'ils rentrent chez eux.
PLAUTE, Poenulus, 17-25.
- PonocratesExpert spécialisé
Le passage est intéressantnoetica a écrit:Je ne sais pas si ça correspond à ta recherche, mais il y a le discours du docteur à l'acte IV d'Un ennemi du peuple, d'Ibsen. Le personnage traite tout le monde (et le public) de veaux. Vu récemment au théâtre, c'était curieux de se réjouir d'être insulté.
- Ibsen fait dire au Dr Stockmann:
Oui, vous pouvez y compter, je les nommerai! car c'est précisément là la grande découverte que j'ai faite hier. (Haussant la voix.) L'ennemi le plus
dangereux de la vérité et de la liberté parmi nous c'est la majorité compacte. Oui, c'est la majorité compacte, la majorité libérale, — c'est
bien elle! Maintenant, vous le savez.
ou le faux ami. Et Cicéron accuse Catilina - ce qui est tout à fait attendu pour un discours politique. Et Léo Ferré n'attaque pas directement celui qui l'écoute.You're an idiot, babe
It's a wonder that you still know how to breathe
Zagara pour Eustache Deschamps j'ai trouvé ceci
- Spoiler:
- O peuple ingrat par orgueil surmonté
Qui veult laissier ton souverain seignour
Qui t'a mis hors de toute povreté
Et d'ordure soubhaucié en honour !
Et tu veulz par cas soudain
Lui deguerpir, dont rebelle te claim !
Advise toy, car, comment qu'il aviengne,
Sires sera, tu traveilles en vain :
Reprouché yert ou pais de Bretaingne.
Dont pot venir si fole voulenté,
Ne qui pensa premier tel deshonour,
De commettre cas d'infidelité
Et de perdre de touz loyaulx l'amour ?
Ce fut Pou Sens, Ignorance et Folour.
Et Desloyauté a plain
Et Convoitise ont bracié ce levain,
Si qu'a tousjours de ce forfait souviengne :
Pour effacier ton orgueil primerain
Reprouché yert ou pays de Bretaingne.
Dieux het Orgueil, mainte foiz l'a dompté,
Pou vault Force qui n'a de Dieu cremour.
Radresce toy, recueuvre ta Bonté,
[Et] crie a Dieu mercy, ton creatour,
Vien au bon Roy qui est plain de douçour
De cuer contrict et humain,
Com vray subject remet tout en sa main
En suppliant qu'en s'amour te reprangne,
Ou autrement saiches, et pour certain
Reprouché yert ou pais de Bretaingne.
Mais en fait c'est moi qui ai fait un titre qui prêtait à confusion: ce que je cherche c'est un texte/discours où l'auteur s'adresse directement à son lecteur/auditoire et l'insulte, alors même qu'il essaie de le convaincre de quelque chose.
En tout cas je vous remercie pour ces textes qui présentent tous un intérêt certain.
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