Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
- VerduretteModérateur
Un mot pour dire, du fond de ma déprime, aux professeurs du collège que si, nous avons vu ce qu'étaient un verbe, un nom, un adjectif, un complément d'objet, une principale et une subordonnée, nous avons conjugué au passé composé, et même au passé simple, analysé, additionné, soustrait, divisé ... vu les millions et les triangles isocèles...
et pourtant, lors des évaluations de fin d'année, j'ai l'impression que rien ne s'est imprimé pour à peu près deux tiers de la classe.
J'ai choisi l'option de faire l'essentiel, l'incontournable, la pierre angulaire, à fond, au lieu de faire tout à moitié. Préféré qu'ils aient un vrai bon niveau de CM1, voire de mi CM2, au moins pour les choses importantes. J'assume certaines "impasses".
J'ai rabâché, expliqué, entraîné, fait refait, re-re-refait, dix fois sur le métier j'ai remis l'ouvrage, parfois en utilisant des termes ou des méthodes différents quand ça n'accrochait pas. Puni, hurlé, fait copier, recopier ...
Rien. ou si peu.
Alors, après deux mois de vacances ...
Et pourtant, je vous promets, je les ai fait travailler pendant cette année, même si ça ne se voit pas.
Bref : ce que maîtrisent vos élèves à l'entrée en sixième n'est pas forcément le reflet du travail accompli par leurs anciens maîtres.
et pourtant, lors des évaluations de fin d'année, j'ai l'impression que rien ne s'est imprimé pour à peu près deux tiers de la classe.
J'ai choisi l'option de faire l'essentiel, l'incontournable, la pierre angulaire, à fond, au lieu de faire tout à moitié. Préféré qu'ils aient un vrai bon niveau de CM1, voire de mi CM2, au moins pour les choses importantes. J'assume certaines "impasses".
J'ai rabâché, expliqué, entraîné, fait refait, re-re-refait, dix fois sur le métier j'ai remis l'ouvrage, parfois en utilisant des termes ou des méthodes différents quand ça n'accrochait pas. Puni, hurlé, fait copier, recopier ...
Rien. ou si peu.
Alors, après deux mois de vacances ...
Et pourtant, je vous promets, je les ai fait travailler pendant cette année, même si ça ne se voit pas.
Bref : ce que maîtrisent vos élèves à l'entrée en sixième n'est pas forcément le reflet du travail accompli par leurs anciens maîtres.
- User20159Esprit éclairé
Non mais rassure-toi Verdurette, on est au courant...
à ton avis pourquoi est-ce que je ne prends plus de 6e ?? ,
c'est pas mieux après, mes 3e j'en parle pas
Courage
à ton avis pourquoi est-ce que je ne prends plus de 6e ?? ,
c'est pas mieux après, mes 3e j'en parle pas
Courage
- chmarmottineGuide spirituel
Verdurette a écrit:Un mot pour dire, du fond de ma déprime, aux professeurs du collège que si, nous avons vu ce qu'étaient un verbe, un nom, un adjectif, un complément d'objet, une principale et une subordonnée, nous avons conjugué au passé composé, et même au passé simple, analysé, additionné, soustrait, divisé ... vu les millions et les triangles isocèles...
et pourtant, lors des évaluations de fin d'année, j'ai l'impression que rien ne s'est imprimé pour à peu près deux tiers de la classe.
J'ai choisi l'option de faire l'essentiel, l'incontournable, la pierre angulaire, à fond, au lieu de faire tout à moitié. Préféré qu'ils aient un vrai bon niveau de CM1, voire de mi CM2, au moins pour les choses importantes. J'assume certaines "impasses".
J'ai rabâché, expliqué, entraîné, fait refait, re-re-refait, dix fois sur le métier j'ai remis l'ouvrage, parfois en utilisant des termes ou des méthodes différents quand ça n'accrochait pas. Puni, hurlé, fait copier, recopier ...
Rien. ou si peu.
Alors, après deux mois de vacances ...
Et pourtant, je vous promets, je les ai fait travailler pendant cette année, même si ça ne se voit pas.
Bref : ce que maîtrisent vos élèves à l'entrée en sixième n'est pas forcément le reflet du travail accompli par leurs anciens maîtres.
T'inquiète, on en a bien conscience !
Une année, avec une classe de troisième, je fais des révisions pour le brevet, le dernier jour.
Un élève n'a pas son matériel, je lui prête mon manuel.
Il prends le sommaire, me regarde et me dit "ça là, on ne l'a pas fait avec Mme Truc".
Ben non, bêta, on l'a fait ensemble il y a deux mois ...
- User20401Vénérable
Verdurette : j'ai aussi corrigé des éval hier. Je n'aurais pas dû. Je crois que le pire est que quand je leur ferai un bilan demain, ça ne leur fera ni chaud ni froid.
- TardisNiveau 9
En anglais les BONS élèves oublient toujours le S pour la 3ème personne du singulier, ils écrivent 'Where she goes?' après des semaines de rabâcher 'Where DOES she GO?', ils ne savent pas ce que c'est le génitif après l'avoir vu 10 fois... Et je dois relire le mode d'emploi pour les 'pairworks' chaque fois qu'on les fait. Il y a forcément une raison pour cela. Est-ce qu'on est trop exigeant?
- Pat BÉrudit
C'est quand même déprimant cette capacité à oublier...
J'ai eu l'an passé en seconde un élève que j'avais eu déjà en quatrième. On a eu besoin de calculer sur des fractions, j'ai rappelé une technique. Il a osé dire "mais ça, moi je l'ai jamais vu au collège ! J'ai eu 5 profs différents en troisième, ça tournait, y'a plein de choses qu'on n'a pas fait !"
Je l'ai regardé : "si, si, je t'assure que tu l'as vu... en quatrième avec moi"
" Ben... je devais être absent alors !"
Comme sincèrement il ne me croyait pas, j'ai fouillé dans ma clé USB, lui ai sorti l'énoncé de l'évaluation de l'époque (très technique et sans calculatrice), et sa note : il avait eu 17/20.
Donc t'en fais pas, Verdurette, on sait que vous voyez plein de choses.... et qu'ils oublient
J'ai eu l'an passé en seconde un élève que j'avais eu déjà en quatrième. On a eu besoin de calculer sur des fractions, j'ai rappelé une technique. Il a osé dire "mais ça, moi je l'ai jamais vu au collège ! J'ai eu 5 profs différents en troisième, ça tournait, y'a plein de choses qu'on n'a pas fait !"
Je l'ai regardé : "si, si, je t'assure que tu l'as vu... en quatrième avec moi"
" Ben... je devais être absent alors !"
Comme sincèrement il ne me croyait pas, j'ai fouillé dans ma clé USB, lui ai sorti l'énoncé de l'évaluation de l'époque (très technique et sans calculatrice), et sa note : il avait eu 17/20.
Donc t'en fais pas, Verdurette, on sait que vous voyez plein de choses.... et qu'ils oublient
- User20159Esprit éclairé
Pat B a écrit:Donc t'en fais pas, Verdurette, on sait que vous voyez plein de choses.... et qu'ils oublient
Les seuls éléments retenus en classe de 3e du programme de CM2 sont les suivants :
1ereGM : 1914-1918
2eme GM : 1939-1945
le reste, ben walou....
- Philomène87Grand sage
Mes collègues de français en 4e disent la même chose : ils font plusieurs semaines sur ces points de grammaire, ils passent ensuite à autre chose, ils y reviennent 2 mois plus tard, les élèves ont tout oublié.
En fait, c'est tellement abstrait pour des élèves (ils ne le pratiquent qu'en classe, en fin de compte), que ça ne reste pas dans leur cerveau.
Sinon, je l'ai déjà dit ici, mais tous les ans j'ai au moins 1 élève par classe de 3e qui est incapable de compléter une carte de France avec les villes, fleuves, chaînes de montagnes, façades maritimes.
En fait, c'est tellement abstrait pour des élèves (ils ne le pratiquent qu'en classe, en fin de compte), que ça ne reste pas dans leur cerveau.
Sinon, je l'ai déjà dit ici, mais tous les ans j'ai au moins 1 élève par classe de 3e qui est incapable de compléter une carte de France avec les villes, fleuves, chaînes de montagnes, façades maritimes.
- User20159Esprit éclairé
Philomène87 a écrit:Sinon, je l'ai déjà dit ici, mais tous les ans j'ai au moins 1 élève par classe de 3e qui est incapable de compléter une carte de France avec les villes, fleuves, chaînes de montagnes, façades maritimes.
un seul ?
Moi c'est 9 élèves sur 10...
- Fesseur ProGuide spirituel
Idem bien entendu pour beaucoup de collégiens qu'on envoie en lycée.Verdurette a écrit:Bref : ce que maîtrisent vos élèves à l'entrée en sixième n'est pas forcément le reflet du travail accompli par leurs anciens maîtres.
On a raté quelque chose quand même avec ces générations.
_________________
Pourvu que ça dure...
- Philomène87Grand sage
Les miens n'ont aucune excuse. Enfants de CSP+ qui voyagent à chaque vacances scolaires (ou en dehors, pour les parents les moins sérieux). Une fois j'avais retrouvé le Pacifique à la place de la Suisse. Et pour une autre gamine, j'avais pris le taureau par les cornes et avais fait le travail de ses parents, c'est-à-dire lui faire mémoriser les continents/océans pendant 1h en mode cours particulier, pendant que les autres planchaient sur autre chose. A la fin de l'heure elle ne savait toujours pas. Ils sont ignares et fiers.
- Philomène87Grand sage
Fesseur Pro a écrit:On a raté quelque chose quand même avec ces générations.Verdurette a écrit:Bref : ce que maîtrisent vos élèves à l'entrée en sixième n'est pas forcément le reflet du travail accompli par leurs anciens maîtres.
Je disais exactement la même chose à une AVS avec qui je m'entends très bien, elle m'a répondu "non, leurs parents, ont raté quelque chose".
C'est vrai, à un moment, on n'est pas magiciens, et si les parents ne jouent pas leur rôle, ce n'est pas nous qui allons le faire.
- Pourquoi 3,14159Expert
Et pourtant ils auront tous : le brevet, le bac, la licence, la maitrise, etc... Avec mention !
J'ai un p'tit coup de blues aussi
J'ai un p'tit coup de blues aussi
_________________
"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- ernyaFidèle du forum
J'en viens à me demander s'il ne faudrait pas réduire les programmes. Qu'on en fasse tous moins mais que des trucs restent.Verdurette a écrit:Un mot pour dire, du fond de ma déprime, aux professeurs du collège que si, nous avons vu ce qu'étaient un verbe, un nom, un adjectif, un complément d'objet, une principale et une subordonnée, nous avons conjugué au passé composé, et même au passé simple, analysé, additionné, soustrait, divisé ... vu les millions et les triangles isocèles...
J'ai refait le présent avec mes quatrièmes qui râlaient "mais madame, on fait ça depuis la primaire" sauf que, de fait, ils ne savent toujours pas le conjuguer voire le reconnaître... Et ce n'est la faute d'aucun de leurs enseignants qui, comme moi, l'ont tous travaillé voire retravaillé avec eux.
Alors peut-être qu'il faut réduire le nombre de trucs à voir pour chaque niveau pour qu'enfin on puisse tous travailler sur des bases solides, en primaire, au collège, en lycée.
- KimberliteExpert
Que ce soit abstrait ne devrait pas être un problème. La grammaire, par exemple, c'est abstrait et on ne pratique pas en dehors des cours. Pas plus à mon époque qu'à la leur. Donc il ne devrait pas y avoir ce fossé que l'on observe actuellement pour la mémorisation des cours.Philomène87 a écrit:Mes collègues de français en 4e disent la même chose : ils font plusieurs semaines sur ces points de grammaire, ils passent ensuite à autre chose, ils y reviennent 2 mois plus tard, les élèves ont tout oublié.
En fait, c'est tellement abstrait pour des élèves (ils ne le pratiquent qu'en classe, en fin de compte), que ça ne reste pas dans leur cerveau.
Sinon, je l'ai déjà dit ici, mais tous les ans j'ai au moins 1 élève par classe de 3e qui est incapable de compléter une carte de France avec les villes, fleuves, chaînes de montagnes, façades maritimes.
Le plus incroyable est qu'à mon époque, on n'"apprenait pas à apprendre" comme on dit aujourd'hui à l'ESPE. On nous disait d'apprendre, point. Comme ça s'est fait aussi pour les générations précédentes, à une époque où les parents étaient peu disponibles, et souvent incapables de faire réciter... je pense à ma grand-mère, famille de 8 enfant, fille de paysans... à plus de 80 ans, elle était encore capable de réciter des poésies apprises à l'école (école arrêtée avant le certif...).
La différence, je pense, est que nos élèves arrivent chez eux et font tout autre chose que du travail scolaire. Ils sont happés par des activités autrement plus prenantes que ce qui existait avant. Les parents les trimbalent aussi souvent de tous côtés, car nous sommes à l'époque des loisirs... il faut sortir! Ou alors ce sont les médias, TV mais maintenant aussi portables et tablettes.
Surstimulé par tout un tas d'autres choses, le cerveau doit ensuite se trouver bien en peine de mémoriser ce qui a été vu en classe le jour-même: entre la leçon de géographie et toutes les autres histoires vécues dans la journée, il ne choisira que rarement la leçon de géographie. Un élève des générations précédentes aurait probablement eu une dose de télé (mais la télé de l'époque était sur un autre ton, plus lente... il suffit de regarder des archives de l'INA pour mesurer le fossé), mais serait par exemple aussi allé dans le jardin pour jouer (activité simple, répétitive, sans grosse surcharge cognitive), voire pour aider ses parents à planter des tomates... Il serait aussi peut-être simplement allé voir sa mamie, aurait fait une partie de petits chevaux ou un peu de vélo...
Le quotidien familial de beaucoup est plus compliqué que ce qu'on pu vivre les générations précédentes aussi...
K
PS: personnellement, j'ai toujours été minable en géographie, alors que tout le reste me réussissait... je pouvais placer la Garonne à la place de la Loire... ceci dit, mes élèves sont souvent pires que je ne l'étais moi-même, c'est incroyable...
EDIT:
Attention quand même aux trop gros allègements: parfois, j'ai remarqué qu'en allant plus loin que ce que le programme prévoit, on obtient une meilleure compréhension et mémorisation. Certains savoir annexes peuvent arriver en soutien aux savoir centraux, permettre de mieux les structurer. Voir le verbe sans voir le sujet, par exemple, n'est pas très intelligent (dans ma matière, on avait quelques directives de ce genre avec les anciens programmes!). Certaines notions passent mieux si elles sont coordonnées ou mises en opposition avec d'autres...ernya a écrit:J'en viens à me demander s'il ne faudrait pas réduire les programmes. Qu'on en fasse tous moins mais que des trucs restent.Verdurette a écrit:Un mot pour dire, du fond de ma déprime, aux professeurs du collège que si, nous avons vu ce qu'étaient un verbe, un nom, un adjectif, un complément d'objet, une principale et une subordonnée, nous avons conjugué au passé composé, et même au passé simple, analysé, additionné, soustrait, divisé ... vu les millions et les triangles isocèles...
J'ai refait le présent avec mes quatrièmes qui râlaient "mais madame, on fait ça depuis la primaire" sauf que, de fait, ils ne savent toujours pas le conjuguer voire le reconnaître... Et ce n'est la faute d'aucun de leurs enseignants qui, comme moi, l'ont tous travaillé voire retravaillé avec eux.
Alors peut-être qu'il faut réduire le nombre de trucs à voir pour chaque niveau pour qu'enfin on puisse tous travailler sur des bases solides, en primaire, au collège, en lycée.
Par contre, il faudrait aussi que l'on arrête de vouloir mettre la charrue avant les bœufs: s'imaginer commencer à faire intégrer à des élèves de primaire la démarche d'investigation et y passer beaucoup de temps est du temps perdu. Ce genre de chose ne peut réellement être intégré que par des élèves ayant un bon raisonnement logique... avant, on peut faire un peu d'initiation, mais ce n'est pas la même chose.
La mode des démarches spiralaires peu avoir des effets retors avec nos élèves: habitués au zapping, ils ont du mal à comprendre l'intérêt de revoir et revoir encore des choses (même si, pourtant, on approfondit à chaque fois).
_________________
- Spoiler:
- VolubilysGrand sage
ernya a écrit:J'en viens à me demander s'il ne faudrait pas réduire les programmes. Qu'on en fasse tous moins mais que des trucs restent.Verdurette a écrit:Un mot pour dire, du fond de ma déprime, aux professeurs du collège que si, nous avons vu ce qu'étaient un verbe, un nom, un adjectif, un complément d'objet, une principale et une subordonnée, nous avons conjugué au passé composé, et même au passé simple, analysé, additionné, soustrait, divisé ... vu les millions et les triangles isocèles...
J'ai refait le présent avec mes quatrièmes qui râlaient "mais madame, on fait ça depuis la primaire" sauf que, de fait, ils ne savent toujours pas le conjuguer voire le reconnaître... Et ce n'est la faute d'aucun de leurs enseignants qui, comme moi, l'ont tous travaillé voire retravaillé avec eux.
Alors peut-être qu'il faut réduire le nombre de trucs à voir pour chaque niveau pour qu'enfin on puisse tous travailler sur des bases solides, en primaire, au collège, en lycée.
Le problème avec la réduction c'est que moins on apprend moins on sait. (logique)
Il y a comme une constante macabre : les élèves ne retiennent toujours qu'un pourcentage de ce qu'on leur enseigne, du coup il vaut mieux retenir la moitié de 100 notions que la moitié de 20 notions...
Par ailleurs alléger conduit à rabâcher sempiternellement la même chose et au comportement suivant : pourquoi apprendre de toute façon on va refaire la même chose l'année prochaine.
Pour finir, les notions s'alimentent les unes les autres, se complètent...
Bref, je crois qu'on a justement trop allégé dans les petites classes (CP, CE1...) au nom du moins mais mieux (et il suffit d'aller sur les groupes d'enseignant de CE1 pour comprendre que les changements de programmes n'y changeront rien, beaucoup d'enseignants de CE1 s’asseyant allègrement dessus et en font le moins possible), qui a abouti à juste moins, plus dilué, où on ne demande que peu d'effort et de travail (mais beaucoup beaucoup de brassage d'air et de découpage/collage d'étiquettes) et ou au final on n'a pas besoin de retenir les choses...
Alors arrivé en CM, il manque aux élèves ces premières couches de notions, qui sont plus ou moins oubliées mais qui laissent une familiarité avec le sujet, une dynamique de travail et d'apprentissage... On leur a souvent appris en CP, CE1 que ça ne servait à rien d'apprendre, ils allaient refaire de toute façon...
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- User20401Vénérable
Ils n'apprennent rien, ne travaillent pas. La semaine dernière éval d'histoire et éval de géo. Le lundi, en arrivant, je trouve le cahier d'histoire/géo d'une de mes élèves (alors que ma binôme a fait faire les cartables le vendredi et que l'élève était là). L'éval de géo se passe. Le lendemain, éval d'histoire. L'élève ne sait pas répondre aux questions et se lamente (fait semblant de se lamenter). Je lui demande si elle a étudié. "Oui, oui, maîtresse ! Ce week-end et j'ai révisé hier soir". Vraiment ? "Oh, oui !! Mais j'ai tout oublié !". Je suis allée, tranquillement, sans commentaires, chercher son cahier pour le lui donner.
En réalité ils se fichent éperdument de ne pas savoir, tant qu'on les laisse tranquilles. En conjugaison, je leur demande souvent "dirais-tu cela ?" (par exemple s'ils écrivent "je sortira" ou "j'ai venu"). La réponse est invariablement oui. Alors que, certes, ils parlent mal mais pas à ce point. Ils savent ce qui se dit et ce qui ne se dit pas. Mais pour se débarrasser de moi, ils me disent oui. re-
En réalité ils se fichent éperdument de ne pas savoir, tant qu'on les laisse tranquilles. En conjugaison, je leur demande souvent "dirais-tu cela ?" (par exemple s'ils écrivent "je sortira" ou "j'ai venu"). La réponse est invariablement oui. Alors que, certes, ils parlent mal mais pas à ce point. Ils savent ce qui se dit et ce qui ne se dit pas. Mais pour se débarrasser de moi, ils me disent oui. re-
- Cléopatra2Guide spirituel
Philomène87 a écrit:Mes collègues de français en 4e disent la même chose : ils font plusieurs semaines sur ces points de grammaire, ils passent ensuite à autre chose, ils y reviennent 2 mois plus tard, les élèves ont tout oublié.
En fait, c'est tellement abstrait pour des élèves (ils ne le pratiquent qu'en classe, en fin de compte), que ça ne reste pas dans leur cerveau.
Sinon, je l'ai déjà dit ici, mais tous les ans j'ai au moins 1 élève par classe de 3e qui est incapable de compléter une carte de France avec les villes, fleuves, chaînes de montagnes, façades maritimes.
Je serais heureuse dans ton cas! Elèves de terminale S, ils ne savent pas remplir cette carte, excepté 3 (sur quasiment 60 élèves).
- Leroy86Niveau 9
Kimberlite a écrit:La différence, je pense, est que nos élèves arrivent chez eux et font tout autre chose que du travail scolaire. Ils sont happés par des activités autrement plus prenantes que ce qui existait avant. Les parents les trimbalent aussi souvent de tous côtés, car nous sommes à l'époque des loisirs... il faut sortir! Ou alors ce sont les médias, TV mais maintenant aussi portables et tablettes.
Surstimulé par tout un tas d'autres choses, le cerveau doit ensuite se trouver bien en peine de mémoriser ce qui a été vu en classe le jour-même: entre la leçon de géographie et toutes les autres histoires vécues dans la journée, il ne choisira que rarement la leçon de géographie. Un élève des générations précédentes aurait probablement eu une dose de télé (mais la télé de l'époque était sur un autre ton, plus lente... il suffit de regarder des archives de l'INA pour mesurer le fossé), mais serait par exemple aussi allé dans le jardin pour jouer (activité simple, répétitive, sans grosse surcharge cognitive), voire pour aider ses parents à planter des tomates... Il serait aussi peut-être simplement allé voir sa mamie, aurait fait une partie de petits chevaux ou un peu de vélo...
Le quotidien familial de beaucoup est plus compliqué que ce qu'on pu vivre les générations précédentes aussi...
La mode des démarches spiralaires peu avoir des effets retors avec nos élèves: habitués au zapping, ils ont du mal à comprendre l'intérêt de revoir et revoir encore des choses (même si, pourtant, on approfondit à chaque fois).
C'est clair! Avec une seule chaine TV, pas tellement plus à la radio et un journal si on est abonné: on sera quand même loin de la surcharge cognitive. Je me souviens d'un post de Leftéris sur l'agreg interne où il énonce ce qui n'est plus une évidence: pendant le temps de préparation, ne plus lire que des choses se rapportant au concours, couper ou en tout cas fortement diminuer télé et internet. Il n'y a qu'à se rappeler notre état mental après un moment sans média ni téléphone.
Cicyle a écrit:Ils n'apprennent rien, ne travaillent pas. La semaine dernière éval d'histoire et éval de géo. Le lundi, en arrivant, je trouve le cahier d'histoire/géo d'une de mes élèves (alors que ma binôme a fait faire les cartables le vendredi et que l'élève était là). L'éval de géo se passe. Le lendemain, éval d'histoire. L'élève ne sait pas répondre aux questions et se lamente (fait semblant de se lamenter). Je lui demande si elle a étudié. "Oui, oui, maîtresse ! Ce week-end et j'ai révisé hier soir". Vraiment ? "Oh, oui !! Mais j'ai tout oublié !". Je suis allée, tranquillement, sans commentaires, chercher son cahier pour le lui donner.
En réalité ils se fichent éperdument de ne pas savoir, tant qu'on les laisse tranquilles. En conjugaison, je leur demande souvent "dirais-tu cela ?" (par exemple s'ils écrivent "je sortira" ou "j'ai venu"). La réponse est invariablement oui. Alors que, certes, ils parlent mal mais pas à ce point. Ils savent ce qui se dit et ce qui ne se dit pas. Mais pour se débarrasser de moi, ils me disent oui. re-
Il n'y a plus de hiérarchisations de l'intérêt des nouvelles notions car il y en a bien trop, imaginons leur état après une semaine ou deux sans écrans.
- ar_angarNiveau 9
Je constate pour ma part la même chose. D'une part, ils apprennent assez mal, c'est à dire qu'ils ne peuvent pas réciter à la fin d'un apprentissage, probablerment, parcequ'ils ne sont pas concentrés dessus pendant le travail de mémorisation (comme ils sont assez souvent en classe) et ils s'en fichent, on leur a toujours donné de bonnes notes, pourquoi faire un effort, cela n'a pas de sens pour eux, la bonne note est un dû, pas une récompense à un bon travail.
D'autre part, dans les évaluation, ceux qui ont effectivement fait l'effort, bien souvent, il n'est pas pérenne : ils savent dans l'heure, mais l'heure suivante, ils ont déjà tout perdu. Je vais faire des évaluation dans mes dernières heures, pour voir ce qu'ils ont gardé de l'année, mais j'avoue ne pas avoir d'espoirs très importants....
D'autre part, dans les évaluation, ceux qui ont effectivement fait l'effort, bien souvent, il n'est pas pérenne : ils savent dans l'heure, mais l'heure suivante, ils ont déjà tout perdu. Je vais faire des évaluation dans mes dernières heures, pour voir ce qu'ils ont gardé de l'année, mais j'avoue ne pas avoir d'espoirs très importants....
_________________
C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- Leroy86Niveau 9
Dans le terme "notions", j'englobe tout ce à quoi ils sont exposés et dans lequel le scolaire est minoritaire.
_________________
"On ne peut pas plier la réalité à ses désirs." Thomas A. Anderson
"Ça rapporterait des milliers de milliers de dollars." "Ça s'appelle des millions."
- Volo'Neoprof expérimenté
ar_angar a écrit:Je constate pour ma part la même chose. D'une part, ils apprennent assez mal, c'est à dire qu'ils ne peuvent pas réciter à la fin d'un apprentissage, probablerment, parcequ'ils ne sont pas concentrés dessus pendant le travail de mémorisation (comme ils sont assez souvent en classe) et ils s'en fichent, on leur a toujours donné de bonnes notes, pourquoi faire un effort, cela n'a pas de sens pour eux, la bonne note est un dû, pas une récompense à un bon travail.
D'autre part, dans les évaluation, ceux qui ont effectivement fait l'effort, bien souvent, il n'est pas pérenne : ils savent dans l'heure, mais l'heure suivante, ils ont déjà tout perdu. Je vais faire des évaluation dans mes dernières heures, pour voir ce qu'ils ont gardé de l'année, mais j'avoue ne pas avoir d'espoirs très importants....
Eh bien, bien du courage ! Je n'ose même pas me confronter à ce genre d'exercices. La semaine dernière une élève de 4ème m'a demandé ce que veut dire le mot "mondialisation". J'ai cru mourir à l'intérieur tant la mondialisation est la notion phare de l'année de 4ème en géographie. Et ce n'est pas une élève aux problèmes spécifiques X ou Y. Elève lambda, qui vient, qui dessine et qui fait un petit peu.
- TivinouDoyen
Et vous savez quoi? On recommence tous l'année prochaine.
- Leroy86Niveau 9
Il y aura quand même les vacances où j'en ferai le moins possible.
_________________
"On ne peut pas plier la réalité à ses désirs." Thomas A. Anderson
"Ça rapporterait des milliers de milliers de dollars." "Ça s'appelle des millions."
- TivinouDoyen
Leroy86 a écrit:Il y aura quand même les vacances où j'en ferai le moins possible.
Ben, avec la réforme du lycée, en lettres, la tâche à abattre pendant les vacances est monstrueuse... même en recyclant. Alors, les vacances cette année vont être courtes et pas franchement reposantes.
Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
- [Le Monde] La Suède juge les écrans responsables de la baisse du niveau des élèves et veut un retour
- Rythmes scolaires : A Paris, tout va de mieux en mieux - ou presque...
- Capes : pourquoi affecter toutes les épreuves d'un coefficient 3 et non tout simplement 1 ?
- Témoignages sur la formation à la réforme du collège (recension) sujet 1
- Pourquoi ces nouveaux "profs" se plaignent-ils? Tout se passe bien: les chiffres le prouvent!
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum