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- SisypheHabitué du forum
Cendrars du soir, bonsoir !
J'avance lentement. Cependant je comprends très bien ce que tu veux dire, Alliance. Le texte de Cendrars résonne. Il fait écho. Moi, la femme à Mick ne me fait pas penser à "Elle était déchaussée, elle était décoiffée" car j'ai toujours imaginée la sauvageonne hugolienne sous les traits d'une Manon des sources très belle avec des yeux immenses. Et puis quand je lis le poème d'Hugo, ce sont plutôt ses réactions physiques à lui qui dominent. Je ne sens en revanche aucun regard de désir chez Cendrars.
Mais j'entends comme toi une musique de l'intertextualité. La page 375 me fait ainsi penser aux poèmes industriels. Le dialogue théâtral des pages 330 à 334 me trouble aussi sans que je parvienne à mettre une étiquette précise.
J'ai détesté la pièce de Marco Le Grêlé.
Je me suis intéressée aux remarques de la page 345. Je recopie : "jamais je n'aurais pu croire que l'on renaît de ses cendres, que la mort du cœur peut être un stimulant de l'esprit, une force de création, et que si l'on a su un jour se créer un univers, comme Dieu on l'habite pour l'éternité car la création est indestructible. L'erreur c'est de faire peser le poids de la création sur la créature, ou de le lui faire sentir, ou de l'écraser sous son propre poids. Il eût fallu la munir d'une paire d'ailes car on ne crée que dans la joie et la créature aussi doit participer à cette joie et danser dans la lumière. Est-ce que Dieu rit ? On a peine à l'imaginer. Alors, tant pis pour la doctrine ou le dogme.Moi, je ris." Je ne comprends pas tout mais je retrouve les cendres. Je me demande quelle est la créature de Cendrars ? Son oeuvre ? Et de quelle joie ou rire parle-t-on ? A d'autres endroits, Cendrars parle de la souffrance de l'écriture. Et ce qu'il écrit, quoique j'en admire vraiment la poésie, ne me paraît pas relever d'un quelconque qualificatif lié à la joie. Bref, je ne comprends pas encore.
Je suis d'accord avec Hélanne : " C’est difficile avec Cendrars, on a l’impression que même lorsqu’il semble développer sa pensée, il laisse une part dans l’ombre. C’est finalement toujours allusif, fragmentaire. Le travail du lecteur est ardu je trouve ! Et c’est parfois très frustrant !! Parfois, j’ai l’impression que c’est un jeu pour lui, de ne pas tout dire..."
Je retourne à ma lecture. Vous écrire m'aide à avancer.
J'avance lentement. Cependant je comprends très bien ce que tu veux dire, Alliance. Le texte de Cendrars résonne. Il fait écho. Moi, la femme à Mick ne me fait pas penser à "Elle était déchaussée, elle était décoiffée" car j'ai toujours imaginée la sauvageonne hugolienne sous les traits d'une Manon des sources très belle avec des yeux immenses. Et puis quand je lis le poème d'Hugo, ce sont plutôt ses réactions physiques à lui qui dominent. Je ne sens en revanche aucun regard de désir chez Cendrars.
Mais j'entends comme toi une musique de l'intertextualité. La page 375 me fait ainsi penser aux poèmes industriels. Le dialogue théâtral des pages 330 à 334 me trouble aussi sans que je parvienne à mettre une étiquette précise.
J'ai détesté la pièce de Marco Le Grêlé.
Je me suis intéressée aux remarques de la page 345. Je recopie : "jamais je n'aurais pu croire que l'on renaît de ses cendres, que la mort du cœur peut être un stimulant de l'esprit, une force de création, et que si l'on a su un jour se créer un univers, comme Dieu on l'habite pour l'éternité car la création est indestructible. L'erreur c'est de faire peser le poids de la création sur la créature, ou de le lui faire sentir, ou de l'écraser sous son propre poids. Il eût fallu la munir d'une paire d'ailes car on ne crée que dans la joie et la créature aussi doit participer à cette joie et danser dans la lumière. Est-ce que Dieu rit ? On a peine à l'imaginer. Alors, tant pis pour la doctrine ou le dogme.Moi, je ris." Je ne comprends pas tout mais je retrouve les cendres. Je me demande quelle est la créature de Cendrars ? Son oeuvre ? Et de quelle joie ou rire parle-t-on ? A d'autres endroits, Cendrars parle de la souffrance de l'écriture. Et ce qu'il écrit, quoique j'en admire vraiment la poésie, ne me paraît pas relever d'un quelconque qualificatif lié à la joie. Bref, je ne comprends pas encore.
Je suis d'accord avec Hélanne : " C’est difficile avec Cendrars, on a l’impression que même lorsqu’il semble développer sa pensée, il laisse une part dans l’ombre. C’est finalement toujours allusif, fragmentaire. Le travail du lecteur est ardu je trouve ! Et c’est parfois très frustrant !! Parfois, j’ai l’impression que c’est un jeu pour lui, de ne pas tout dire..."
Je retourne à ma lecture. Vous écrire m'aide à avancer.
- AllianceNiveau 9
On peut également se poser la question du statut des notes. Leur place est centrale, elles ont des fonctions différentes. Par exemple, celle qui explicite l'adjectif "tragique" au moment de la chute de Gaillard, le poète : Cendrars laisse entendre qu'il s'est suicidé. Pour moi, certaines notes semblent dramatiser certains passages et participer de la construction des personnages. J'aurais tendance presque à leur accorder une dimension romanesque. Toujours dans la même partie, l'auteur précise qu'il a cité Gaillard dans une œuvre et qu'il nous appartient de les retrouver eu gré de nos lectures.
En cela je rejoins l'idée du jeu et le côté fragmentaire de son écriture qui instaure une sorte de connivence avec le lecteur rendu actif car il doit démêler ce qui est dit dans le récit et ce qui est dit (ou suggéré) dans les notes.
En cela je rejoins l'idée du jeu et le côté fragmentaire de son écriture qui instaure une sorte de connivence avec le lecteur rendu actif car il doit démêler ce qui est dit dans le récit et ce qui est dit (ou suggéré) dans les notes.
- SisypheHabitué du forum
Je suis d'accord avec toi. Les notes sont des portes. Et certaines se situent à la fin du chapitre, d'autres en bas de page.
- PasqueroJe viens de m'inscrire !
Bonjour,
Je souhaiterais repasser l'agrégation l'année prochaine et suivre la formation dispensée à Nanterre mais je ne parviens pas à m'inscrire sur Gaïa alors qu'il me semble qu'il fallait faire ça en juin... Quelqu'un s'est-il déjà inscrit à Nanterre via Gaïa cette année ? Bonne journée à tous et à toutes.
Orlane.
Je souhaiterais repasser l'agrégation l'année prochaine et suivre la formation dispensée à Nanterre mais je ne parviens pas à m'inscrire sur Gaïa alors qu'il me semble qu'il fallait faire ça en juin... Quelqu'un s'est-il déjà inscrit à Nanterre via Gaïa cette année ? Bonne journée à tous et à toutes.
Orlane.
- PasqueroJe viens de m'inscrire !
Bonjour,
Je souhaiterais repasser l'agrégation l'année prochaine et suivre la formation dispensée à Nanterre mais je ne parviens pas à m'inscrire sur Gaïa alors qu'il me semble qu'il fallait faire ça en juin... Quelqu'un s'est-il déjà inscrit à Nanterre via Gaïa cette année ? Bonne journée à tous et à toutes.
Orlane.
Je souhaiterais repasser l'agrégation l'année prochaine et suivre la formation dispensée à Nanterre mais je ne parviens pas à m'inscrire sur Gaïa alors qu'il me semble qu'il fallait faire ça en juin... Quelqu'un s'est-il déjà inscrit à Nanterre via Gaïa cette année ? Bonne journée à tous et à toutes.
Orlane.
- SisypheHabitué du forum
Bonsoir,
J'ai achevé L'homme foudroyé hier soir. Je ne parviens toujours pas à saisir comment tant de beauté et de muflerie peuvent coexister dans un même homme ! Je suis très sensible à la poésie de son écriture. Certains passages relèvent du poème en prose. Et je me dis qu'une deuxième lecture peut chercher à déterminer les frontières de genre dans le roman. Mais les pages 485 à 486 sont à vomir. Qu'en faire ?
J'ai été par ailleurs très intéressée par ce que dit Cendrars sur la transmission orale chez les gitanes (je ne sais pas pourquoi ce mot reste féminin) et notamment le rapport à la vérité p 515: "il insiste et revient mille fois sur des détails vrais qu'il a trouvé en cours de route. La parole est beaucoup plus vivante que l'écrit. Et à son tour quand on raconte, on brode sur du déjà brodé. Ainsi on enserre la vérité dans un filet dont elle ne s'échappera jamais plus. Elle est ligotée." Les émissions de France culture éclairaient ce rapport particulier de Cendrars à la vérité, et à son autofiction biographique. p 516 : "Nous avons de l'imagination, de la mémoire, un besoin intempéré, fiévreux de la parole, un don d'improvisation qui ressemble fort à une impulsion et qui jaillit souvent en racontars, vantardises et affabulations." A relier avec "le monde est ma représentation" p 446
Le thème du religieux mérite lui aussi une analyse. Ainsi que la question de la vergogne qui revient souvent. J'ai encore noté la façon dont l'inspiration des titres vient à Cendrars avant l'écriture p 463 (je trouve qu'il a un don pour trouver des titres fabuleux. Une des émissions de France culture citait un certain nombre de titre de romans dont Cendrars revendiquait l'écriture alors qu'ils n'existent pas).
Je n'ai pas compris comment la N10 pouvait se situer en France et en Amérique du Sud.
Bref une première lecture qui reste kaléidoscopique. Faite d'échos, d'admirations et d'obscurités. Il en ressort pour moi une volonté de poétisation du réel, un sur- réalisme à entendre comme une transformation par la poésie du réel.
J'aimerais lire à mon tour vos premières impressions. Un point de départ qu'il sera intéressant de relire en janvier.
Bonne soirée
J'ai achevé L'homme foudroyé hier soir. Je ne parviens toujours pas à saisir comment tant de beauté et de muflerie peuvent coexister dans un même homme ! Je suis très sensible à la poésie de son écriture. Certains passages relèvent du poème en prose. Et je me dis qu'une deuxième lecture peut chercher à déterminer les frontières de genre dans le roman. Mais les pages 485 à 486 sont à vomir. Qu'en faire ?
J'ai été par ailleurs très intéressée par ce que dit Cendrars sur la transmission orale chez les gitanes (je ne sais pas pourquoi ce mot reste féminin) et notamment le rapport à la vérité p 515: "il insiste et revient mille fois sur des détails vrais qu'il a trouvé en cours de route. La parole est beaucoup plus vivante que l'écrit. Et à son tour quand on raconte, on brode sur du déjà brodé. Ainsi on enserre la vérité dans un filet dont elle ne s'échappera jamais plus. Elle est ligotée." Les émissions de France culture éclairaient ce rapport particulier de Cendrars à la vérité, et à son autofiction biographique. p 516 : "Nous avons de l'imagination, de la mémoire, un besoin intempéré, fiévreux de la parole, un don d'improvisation qui ressemble fort à une impulsion et qui jaillit souvent en racontars, vantardises et affabulations." A relier avec "le monde est ma représentation" p 446
Le thème du religieux mérite lui aussi une analyse. Ainsi que la question de la vergogne qui revient souvent. J'ai encore noté la façon dont l'inspiration des titres vient à Cendrars avant l'écriture p 463 (je trouve qu'il a un don pour trouver des titres fabuleux. Une des émissions de France culture citait un certain nombre de titre de romans dont Cendrars revendiquait l'écriture alors qu'ils n'existent pas).
Je n'ai pas compris comment la N10 pouvait se situer en France et en Amérique du Sud.
Bref une première lecture qui reste kaléidoscopique. Faite d'échos, d'admirations et d'obscurités. Il en ressort pour moi une volonté de poétisation du réel, un sur- réalisme à entendre comme une transformation par la poésie du réel.
J'aimerais lire à mon tour vos premières impressions. Un point de départ qu'il sera intéressant de relire en janvier.
Bonne soirée
- MalicouNiveau 8
D'abord, merci à tous pour ces remarques que je lis attentivement. Comme je viens aussi de finir L'homme foudroyé, je me lance dans mes premières réflexions.
J'ai été étonnée par ce foisonnement de situations et de portraits. Il fait la part belle à nombre de petites gens. Pour moi, ce sont les rencontres qui sont au cœur de ce roman, rencontres qui permettent aussi de définir Cendrars (à la relecture, je voudrais regarder ce que les autres personnages disent de l'auteur). On trouve cependant très peu de paroles rapportées, celles qui le sont ont donc une importance redoublée.
Comme toi, les pages 485, 486 m'ont fait bondir … puis rire tellement c'est grotesque. Les femmes sont bien malmenées même celles pour qui il se prend d'amitié.
Il émet d'ailleurs sans cesse des jugements de valeur.
De mon côté, je m'interroge sur cette histoire d'ours qui revient plusieurs fois notamment dans le dernier chapitre avec le récit retardée de Sawo (dans l'espace livre, mais aussi dans les paroles de Sawo qui fait monter le suspense (à mettre en parallèle avec l'art oratoire dont tu parles)). Pourquoi placer ce récit à la toute fin ? Je disais plus avant qu'on ne trouve que peu de paroles rapportées, et là, on a 15 pages de Sawo, sans aucun commentaire (hormis une note en dernière page sur un lieu). Je ne sais pas en quoi ce passage revêt une importance particulière alors que la confrontation des deux clans ne me semble pas très intéressante.
Pour la route 10, il en existe une au Paraguay : [url=clic ici]https://fr.wikipedia.org/wiki/Route_10_(Paraguay)[/url]
J'ai été étonnée par ce foisonnement de situations et de portraits. Il fait la part belle à nombre de petites gens. Pour moi, ce sont les rencontres qui sont au cœur de ce roman, rencontres qui permettent aussi de définir Cendrars (à la relecture, je voudrais regarder ce que les autres personnages disent de l'auteur). On trouve cependant très peu de paroles rapportées, celles qui le sont ont donc une importance redoublée.
Comme toi, les pages 485, 486 m'ont fait bondir … puis rire tellement c'est grotesque. Les femmes sont bien malmenées même celles pour qui il se prend d'amitié.
Il émet d'ailleurs sans cesse des jugements de valeur.
De mon côté, je m'interroge sur cette histoire d'ours qui revient plusieurs fois notamment dans le dernier chapitre avec le récit retardée de Sawo (dans l'espace livre, mais aussi dans les paroles de Sawo qui fait monter le suspense (à mettre en parallèle avec l'art oratoire dont tu parles)). Pourquoi placer ce récit à la toute fin ? Je disais plus avant qu'on ne trouve que peu de paroles rapportées, et là, on a 15 pages de Sawo, sans aucun commentaire (hormis une note en dernière page sur un lieu). Je ne sais pas en quoi ce passage revêt une importance particulière alors que la confrontation des deux clans ne me semble pas très intéressante.
Pour la route 10, il en existe une au Paraguay : [url=clic ici]https://fr.wikipedia.org/wiki/Route_10_(Paraguay)[/url]
- InhumaineNiveau 8
Sur la question de la place du lecteur dans le roman, lire/parcourir ces trois ouvrages théoriques clefs, qui notamment expliquent le rôle d'instances nommées (par Jouve) "lectant interprétant" ou encore "lectant jouant" (très important chez Cendrars je trouve) :
ECO U., Lector in fabula, trad. franç., Paris, Grasset, 1985.
ISER W., L'Acte de lecture, trad. franç., Bruxelles, Mardaga, 1985.
JOUVE V., La Lecture, Hachette Supérieur, coll. « Contours littéraires », 1993.
ECO U., Lector in fabula, trad. franç., Paris, Grasset, 1985.
ISER W., L'Acte de lecture, trad. franç., Bruxelles, Mardaga, 1985.
JOUVE V., La Lecture, Hachette Supérieur, coll. « Contours littéraires », 1993.
- InhumaineNiveau 8
Sinon, et plus concrètement, je pense qu'il faudrait établir une frise chronologique des événements racontés par Cendrars dans ce livre. Quelqu'un.e s'est déjà lancé.e dedans ?
- isocèleNiveau 7
J'avais du temps à tuer hier à la médiathèque et ai emprunté Le Mystérieux Docteur Cornélius de Gustave Le Rouge, c'est digne des meilleurs feuilletons, le personnage du méchant est d'un cynisme hors norme, c'est BD, c'est filmique, c'est populaire, c'est alerte. C'est encore une digression due à mon esprit papillonnant. . Mais quel plaisir à se plonger dans le léger !
- AllianceNiveau 9
Inhumaine a écrit:Sinon, et plus concrètement, je pense qu'il faudrait établir une frise chronologique des événements racontés par Cendrars dans ce livre. Quelqu'un.e s'est déjà lancé.e dedans ?
J'ai essayé de noter régulièrement en haut des pages du livre en quelle année se situe tel ou tel événement. Par exemple quand il y a référence à une rencontre avec une personnalité (et il y en a beaucoup) ou à une création artistique (Le Charlot cubiste de Léger par exemple). Ainsi, je reprendrai plus précisément la chronologie quand j'aurai terminé ma lecture, j'ai presque fini.
A sujet, je trouve que l’œuvre est une mine culturelle, je découvre beaucoup de nouvelles choses, je me suis intéressée notamment au "Ballet mécanique" :
https://www.beauxarts.com/videos/lhypnotique-ballet-mecanique-de-fernand-leger/
Voir la genèse de certaines œuvres artistiques, littéraires.. me plaît énormément, un peu comme si on plongeait dans une enquête. C'est pour cette raison que la question de la réception de l’œuvre parle lecteur me semble essentielle.
En vrac quelques remarques :
- Comme dit plus haut, je suis très sensible à la galerie des personnages, une leçon sur ce thème ne m'étonnerait pas.
- Pour le thème des ours, j'ai pensé à La fameuse invasion de la Sicile par les ours de Buzzati, c'est drôle... (publié la même année). Le mélange des genres m’interroge également (roman, théâtre, poésie dans l’œuvre...)
- La description de la banlieue me fait penser à Verahaeren dans Les Villes tentaculaires mais rien de très original dans ma remarque.
- Theriakos96Habitué du forum
Bonjour à tous,
J'ai fini Cendrars depuis une semaine désormais et me suis lancé en autre chose, pour avoir du temps pour réfléchir. Je vous écris pour vous faire part de mes impressions (cela m'aide également à les fixer) et pour vous exposer mes doutes et mes questions.
L'homme foudroyé me semble très intéressant comme texte et en même temps repoussant : il ment à tout bout de champs, c'est sûr.
1. C'est d'ailleurs un des premiers axes sur lesquels je me pencherais : le statut aléthique de la parole, mais aussi du récit, dans cette œuvre est très intéressant. Il semble tordre une série d'événements pour les plier à la loupe de la louange (bien masquée, je vous l'accorde) de sa personne. Notamment lorsque Sawo raconte la vendetta contre Marco et à la p. 512-513 il chante l'éloge des livres de Cendrars "tu sais, j'ai lu tous tes bouquins. Je ne les comprends pas tous, souvent je ne puis pas te suivre, mais au moins ça grouille, ça vit, ça voyage là-dedans. Je comprends que ça doit être épatant puisque ça me fait envie et souvent, je ne sais pas comment ça se fait et je ne saurais te le dure ou te l'expliquer, mais souvent j'ai suivi tes conseils quand je me trouvais coincé dans une sale affaire qui n'aboutissait pas ou pouvait mal tourner pour moi". On a l'impression qu'il glisse dans le récit rapporté de Sawo un éloge de (sa) la littérature avec un œil particulier pour ses ouvrages. Ou alors, Paquita : existe-t-elle vraiment? Je n'ai pas vraiment recherché avec attention, mais elle affirme avoir produit les illustrations de Madame Bovary et de Mr. Pickwik, ce n'est pas rien. Pour cela je m'interroge sur l'opportunité de qualifier cela d'autobiographie plutôt que d'automythographie ou quelque chose dans ce genre.
2. Le religieux, cela a déjà été dit, est un élément très intéressant qui m'a frappé. Au début j'avais l'impression que la chose comptait très peu pour lui, mais au fil de la lecture, j'ai eu l'impression que le mystique et le religieux prennent une place (que je dois encore définir) dans sa vie ou du moins dans son œuvre. Je pense notamment à tout le raisonnement sur l'abécédaire aztèque auquel il se livre et toute l'interprétation de symbolique funéraire de ce peuple. L'intérêt aussi pour toutes les questions quelques peu "apocryphes" (je ne trouve d'autres termes), comme celle relative à la Madeleine, maîtresse du Christ, ou les Trois Maries. Je pense que c'est un aspect à creuser.
3. Un autre aspect très stimulant, à mon humble avis toujours, est celui de son rapport avec la gente féminine : il en est fasciné et épouvanté, c'est clair. Au début, comme quelqu'un d'autre, je pensais à une possible homosexualité, ou du moins quelque chose qui ressemblât au rapport entre Breton et Aragon, pourquoi pas avec son Jicky, mais apparemment il n'en est rien. Il est donc hétérosexuel convaincu (bon ses maîtresses le montrent bien). Mais alors pourquoi afficher tant de haine, pourquoi avouer sa misogynie ? C'est p. 398 "(J'aime trop les femmes pour ne pas être misogyne)". Est-ce qu'il moque, qu'il provoque et qu'il cherche une posture, ou est-ce qu'il fait une sorte de confession, de profession d'honnêteté à cause de la peur de mourir par les Allemands? Sur le même sujet les p. 484-485 qui sont, comme déjà quelqu'un d'autre l'a rappelé, à vomir : sont-elles authentiques ou est-ce qu'elles reprennent la pensée de Paquita, qui était déjà en train de mal présenter son propre sexe? Je trouve que les plans se superposent et on ne pénètre jamais dans les profondeurs de l'esprit et de la personnalité de l'auteur, qui échappe et qui se cache derrière des contradictions. Après tout il défini un dada le racisme de Jean de Chez Jean p. 477 ; en quoi cela changerait-il de sa propre misogynie?
4. Cela m'amène à l'avant-dernier de mes points : il déclare explicitement qu'il ne dira pas tout, qu'un certain nombre d'éléments seront gardés cachés et qu'il ne faut pas chercher à trouver ce qu'il ne dit pas, c'est note 2 p. 225 : "Je ne dis que ce que je veux bien dire. Prière de ne pas y chercher autre chose et surtout pas ce que je ne dis pas". Qu'en faire? Je suis plutôt dubitatif. (Finalement cela rejoint le point 1 de cette longue et ennuyeuse énumération). Peut-être faut-il prendre pour argent comptant tout ce que Cendrars déclare dans ses notes? Cela m'étonnerait, mais on ne sait jamais. Vous en pensez quoi?
5. Le style : je suis assez d'accord avec ceux qui ont dit précédemment qu'il y a une sorte de prose poétique (ou des poèmes en proses) en certaines parties du roman. J'en ai relevé un bon nombre, notamment lorsqu'il s'abandonne à la description d'un paysage ou d'une situation (La Redonne et la pièce de fusion des mannequins de Chez Jean par exemple). Mais que pouvons-nous en faire? Il est poète et cela nous le savons, mais quel est le statut de ces passages dans l'œuvre? Est-ce parce que c'est une autobiographie qu'elle doit recueillir tous les types de production de Cendrars, y compris la poésie? Quel est, en outre, le rôle des citations de ses propres ouvrages (ou simplement des renvois)? Veut-il fournir un tableau complet de sa production à un moment donné de sa vie et donc retracer les étapes de sa production afin que le lecteur (pour le coup, pas le lecteur inconnu) puisse restituer dans leur contexte les ouvrages qu'il a déjà lus? La chronologie de la vie de Cendrars qui se trouve en fin de volume, est-elle écrite par l'auteur lui-même? Si ce n'est pas lui, qui est-ce, étant donné qu'aucun nom de curateur de l'édition n'apparaît ailleurs? Il serait intéressant de voir si les faits qui y apparaissent correspondent à ce qu'en dit Cendrars dans son œuvre. En ce qui me concerne, je n'ai pas le temps et laisse la tâche ingrate à quelque vaillant.
Merci pour m'avoir lu et si vous avez des remarques/réponses, je suis vraiment preneur.
Valete !
J'ai fini Cendrars depuis une semaine désormais et me suis lancé en autre chose, pour avoir du temps pour réfléchir. Je vous écris pour vous faire part de mes impressions (cela m'aide également à les fixer) et pour vous exposer mes doutes et mes questions.
L'homme foudroyé me semble très intéressant comme texte et en même temps repoussant : il ment à tout bout de champs, c'est sûr.
1. C'est d'ailleurs un des premiers axes sur lesquels je me pencherais : le statut aléthique de la parole, mais aussi du récit, dans cette œuvre est très intéressant. Il semble tordre une série d'événements pour les plier à la loupe de la louange (bien masquée, je vous l'accorde) de sa personne. Notamment lorsque Sawo raconte la vendetta contre Marco et à la p. 512-513 il chante l'éloge des livres de Cendrars "tu sais, j'ai lu tous tes bouquins. Je ne les comprends pas tous, souvent je ne puis pas te suivre, mais au moins ça grouille, ça vit, ça voyage là-dedans. Je comprends que ça doit être épatant puisque ça me fait envie et souvent, je ne sais pas comment ça se fait et je ne saurais te le dure ou te l'expliquer, mais souvent j'ai suivi tes conseils quand je me trouvais coincé dans une sale affaire qui n'aboutissait pas ou pouvait mal tourner pour moi". On a l'impression qu'il glisse dans le récit rapporté de Sawo un éloge de (sa) la littérature avec un œil particulier pour ses ouvrages. Ou alors, Paquita : existe-t-elle vraiment? Je n'ai pas vraiment recherché avec attention, mais elle affirme avoir produit les illustrations de Madame Bovary et de Mr. Pickwik, ce n'est pas rien. Pour cela je m'interroge sur l'opportunité de qualifier cela d'autobiographie plutôt que d'automythographie ou quelque chose dans ce genre.
2. Le religieux, cela a déjà été dit, est un élément très intéressant qui m'a frappé. Au début j'avais l'impression que la chose comptait très peu pour lui, mais au fil de la lecture, j'ai eu l'impression que le mystique et le religieux prennent une place (que je dois encore définir) dans sa vie ou du moins dans son œuvre. Je pense notamment à tout le raisonnement sur l'abécédaire aztèque auquel il se livre et toute l'interprétation de symbolique funéraire de ce peuple. L'intérêt aussi pour toutes les questions quelques peu "apocryphes" (je ne trouve d'autres termes), comme celle relative à la Madeleine, maîtresse du Christ, ou les Trois Maries. Je pense que c'est un aspect à creuser.
3. Un autre aspect très stimulant, à mon humble avis toujours, est celui de son rapport avec la gente féminine : il en est fasciné et épouvanté, c'est clair. Au début, comme quelqu'un d'autre, je pensais à une possible homosexualité, ou du moins quelque chose qui ressemblât au rapport entre Breton et Aragon, pourquoi pas avec son Jicky, mais apparemment il n'en est rien. Il est donc hétérosexuel convaincu (bon ses maîtresses le montrent bien). Mais alors pourquoi afficher tant de haine, pourquoi avouer sa misogynie ? C'est p. 398 "(J'aime trop les femmes pour ne pas être misogyne)". Est-ce qu'il moque, qu'il provoque et qu'il cherche une posture, ou est-ce qu'il fait une sorte de confession, de profession d'honnêteté à cause de la peur de mourir par les Allemands? Sur le même sujet les p. 484-485 qui sont, comme déjà quelqu'un d'autre l'a rappelé, à vomir : sont-elles authentiques ou est-ce qu'elles reprennent la pensée de Paquita, qui était déjà en train de mal présenter son propre sexe? Je trouve que les plans se superposent et on ne pénètre jamais dans les profondeurs de l'esprit et de la personnalité de l'auteur, qui échappe et qui se cache derrière des contradictions. Après tout il défini un dada le racisme de Jean de Chez Jean p. 477 ; en quoi cela changerait-il de sa propre misogynie?
4. Cela m'amène à l'avant-dernier de mes points : il déclare explicitement qu'il ne dira pas tout, qu'un certain nombre d'éléments seront gardés cachés et qu'il ne faut pas chercher à trouver ce qu'il ne dit pas, c'est note 2 p. 225 : "Je ne dis que ce que je veux bien dire. Prière de ne pas y chercher autre chose et surtout pas ce que je ne dis pas". Qu'en faire? Je suis plutôt dubitatif. (Finalement cela rejoint le point 1 de cette longue et ennuyeuse énumération). Peut-être faut-il prendre pour argent comptant tout ce que Cendrars déclare dans ses notes? Cela m'étonnerait, mais on ne sait jamais. Vous en pensez quoi?
5. Le style : je suis assez d'accord avec ceux qui ont dit précédemment qu'il y a une sorte de prose poétique (ou des poèmes en proses) en certaines parties du roman. J'en ai relevé un bon nombre, notamment lorsqu'il s'abandonne à la description d'un paysage ou d'une situation (La Redonne et la pièce de fusion des mannequins de Chez Jean par exemple). Mais que pouvons-nous en faire? Il est poète et cela nous le savons, mais quel est le statut de ces passages dans l'œuvre? Est-ce parce que c'est une autobiographie qu'elle doit recueillir tous les types de production de Cendrars, y compris la poésie? Quel est, en outre, le rôle des citations de ses propres ouvrages (ou simplement des renvois)? Veut-il fournir un tableau complet de sa production à un moment donné de sa vie et donc retracer les étapes de sa production afin que le lecteur (pour le coup, pas le lecteur inconnu) puisse restituer dans leur contexte les ouvrages qu'il a déjà lus? La chronologie de la vie de Cendrars qui se trouve en fin de volume, est-elle écrite par l'auteur lui-même? Si ce n'est pas lui, qui est-ce, étant donné qu'aucun nom de curateur de l'édition n'apparaît ailleurs? Il serait intéressant de voir si les faits qui y apparaissent correspondent à ce qu'en dit Cendrars dans son œuvre. En ce qui me concerne, je n'ai pas le temps et laisse la tâche ingrate à quelque vaillant.
Merci pour m'avoir lu et si vous avez des remarques/réponses, je suis vraiment preneur.
Valete !
_________________
Dicebat Bernardus Carnotensis nos esse quasi nanos, gigantium humeris insidentes, ut possimus plura eis et remotiora videre, non utique proprii visus acumine, aut eminentia corporis, sed quia in altum subvenimur et extollimur magnitudine gigantea.
– Jean de Salisbury, Metalogicon, III, 4
- SisypheHabitué du forum
Merci pour tes remarques ! En ce moment je suis convoquée partout et tout le temps pour des corrections, des oraux et même la surveillance du brevet. Mes livres dorment au frais. Te lire me donne envie de les rejoindre.
- isocèleNiveau 7
Suivant les bons conseils d'ernya, je poste les sujets proposés par Sisyphe dans les fils dédiés :
Sujet d’entraînement (Cendrars)
Dans la notice de présentation de Sous le signe de François Villon
(Blaise Cendrars, Œuvres autobiographiques complètes, Paris, Gallimard,
coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2013, p. 845), Claude Leroy écrit
: « Le prochronisme, une des voies de l’anachronisme, consiste à placer
un fait ou un événement avant l’époque où il s’est produit, tandis que
le parachronisme le situe après la date. Cette quasi-homonymie incite à
percevoir la prochronie comme une distorsion réglée de la chronologie,
une chronique mettant le prochronisme au service de la maîtrise du
temps. Apportée par les souvenirs neuchâtelois, la prochronie ne serait
plus alors une pratique désordonnée de l’autobiographie mais la
recherche du temps perdu, telle que Cendrars la conçoit. »
Dans quelle mesure ces propos éclairent-ils votre lecture de L'Homme
foudroyé de Blaise Cendrars ?
Sujet d’entraînement (Cendrars)
Dans la notice de présentation de Sous le signe de François Villon
(Blaise Cendrars, Œuvres autobiographiques complètes, Paris, Gallimard,
coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2013, p. 845), Claude Leroy écrit
: « Le prochronisme, une des voies de l’anachronisme, consiste à placer
un fait ou un événement avant l’époque où il s’est produit, tandis que
le parachronisme le situe après la date. Cette quasi-homonymie incite à
percevoir la prochronie comme une distorsion réglée de la chronologie,
une chronique mettant le prochronisme au service de la maîtrise du
temps. Apportée par les souvenirs neuchâtelois, la prochronie ne serait
plus alors une pratique désordonnée de l’autobiographie mais la
recherche du temps perdu, telle que Cendrars la conçoit. »
Dans quelle mesure ces propos éclairent-ils votre lecture de L'Homme
foudroyé de Blaise Cendrars ?
- AllianceNiveau 9
Alors vos lectures avancent pour Cendrars ?
Personnellement, je ne me lance pas encore dans un sujet de dissertation. Je suis en train de relire en faisant un tableau détaillé et c'est un travail de longue haleine et très formateur. Cela me permet de commencer à croiser les thématiques, me familiariser avec les multiples personnages et noter les références intertextuelles.
Sur France culture, j'écoute les entretiens avec sa fille Miriam qui sont également intéressants.
Bonne poursuite de lectures estivales !
Personnellement, je ne me lance pas encore dans un sujet de dissertation. Je suis en train de relire en faisant un tableau détaillé et c'est un travail de longue haleine et très formateur. Cela me permet de commencer à croiser les thématiques, me familiariser avec les multiples personnages et noter les références intertextuelles.
Sur France culture, j'écoute les entretiens avec sa fille Miriam qui sont également intéressants.
Bonne poursuite de lectures estivales !
- AllianceNiveau 9
isocèle a écrit:Suivant les bons conseils d'ernya, je poste les sujets proposés par Sisyphe dans les fils dédiés :
Sujet d’entraînement (Cendrars)
Dans la notice de présentation de Sous le signe de François Villon
(Blaise Cendrars, Œuvres autobiographiques complètes, Paris, Gallimard,
coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2013, p. 845), Claude Leroy écrit
: « Le prochronisme, une des voies de l’anachronisme, consiste à placer
un fait ou un événement avant l’époque où il s’est produit, tandis que
le parachronisme le situe après la date. Cette quasi-homonymie incite à
percevoir la prochronie comme une distorsion réglée de la chronologie,
une chronique mettant le prochronisme au service de la maîtrise du
temps. Apportée par les souvenirs neuchâtelois, la prochronie ne serait
plus alors une pratique désordonnée de l’autobiographie mais la
recherche du temps perdu, telle que Cendrars la conçoit. »
Dans quelle mesure ces propos éclairent-ils votre lecture de L'Homme
foudroyé de Blaise Cendrars ?
Je mettrais bien cette citation en lien avec la phrase de Schopenhauer,
Le monde est représentation
- AllianceNiveau 9
J'ai une question à propos de la description sans concession que fait Cendrars du lotissement créé par la Compagnie du Nord (p.423 et suivantes). Savez-vous où se trouvait ce lotissement en Ile de France ? Il fait référence aux rencontres de Diderot avec Sophie dans la "chênaie". Meudon ? Mais cette référence relève peut-être du romanesque...
Merci pour votre aide !
Bonne journée !
Merci pour votre aide !
Bonne journée !
- kokilleNiveau 5
Temps maîtrisé, espace refondé : l’expérience humaine de l’espace selon Blaise Cendrars. Étude des Rhapsodies gitanes (L’homme foudroyé, 1945)
https://journals.openedition.org/cybergeo/28071
Article très intéressant, piste très éclairante sur l'HF. Cendrars " maître du temps?"
Bonne lecture, si vous ne le connaissez pas déjà.
https://journals.openedition.org/cybergeo/28071
Article très intéressant, piste très éclairante sur l'HF. Cendrars " maître du temps?"
Bonne lecture, si vous ne le connaissez pas déjà.
- DeliaEsprit éclairé
J'ai trouvé ça sur le net :
[url=Les Dents de Scie à Trappes (Yvelines), construite pour la Compagnie des chemins de fer de l'État pour ses cheminots dans les années 1930, conçue par Henry Gutton (architecte et ingénieur) et son fils André Gutton (architecte), réhabilitée en 1995 par l'architecte Antoine Grumbach. À la destruction envisagée initialement, une réhabilitation eut lieu grâce à la mobilisation des habitants et de la commune.]Les Dents de Scie à Trappes (Yvelines), construite pour la Compagnie des chemins de fer de l'État pour ses cheminots dans les années 1930, conçue par Henry Gutton (architecte et ingénieur) et son fils André Gutton (architecte), réhabilitée en 1995 par l'architecte Antoine Grumbach. À la destruction envisagée initialement, une réhabilitation eut lieu grâce à la mobilisation des habitants et de la commune.[/url]
[url=Les Dents de Scie à Trappes (Yvelines), construite pour la Compagnie des chemins de fer de l'État pour ses cheminots dans les années 1930, conçue par Henry Gutton (architecte et ingénieur) et son fils André Gutton (architecte), réhabilitée en 1995 par l'architecte Antoine Grumbach. À la destruction envisagée initialement, une réhabilitation eut lieu grâce à la mobilisation des habitants et de la commune.]Les Dents de Scie à Trappes (Yvelines), construite pour la Compagnie des chemins de fer de l'État pour ses cheminots dans les années 1930, conçue par Henry Gutton (architecte et ingénieur) et son fils André Gutton (architecte), réhabilitée en 1995 par l'architecte Antoine Grumbach. À la destruction envisagée initialement, une réhabilitation eut lieu grâce à la mobilisation des habitants et de la commune.[/url]
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- AllianceNiveau 9
Grand merci !Delia a écrit:J'ai trouvé ça sur le net :
[url=Les Dents de Scie %C3%A0 Trappes (Yvelines), construite pour la Compagnie des chemins de fer de l'%C3%89tat pour ses cheminots dans les ann%C3%A9es 1930, con%C3%A7ue par Henry Gutton (architecte et ing%C3%A9nieur) et son fils Andr%C3%A9 Gutton (architecte), r%C3%A9habilit%C3%A9e en 1995 par l'architecte Antoine Grumbach. %C3%80 la destruction envisag%C3%A9e initialement, une r%C3%A9habilitation eut lieu gr%C3%A2ce %C3%A0 la mobilisation des habitants et de la commune.]Les Dents de Scie à Trappes (Yvelines), construite pour la Compagnie des chemins de fer de l'État pour ses cheminots dans les années 1930, conçue par Henry Gutton (architecte et ingénieur) et son fils André Gutton (architecte), réhabilitée en 1995 par l'architecte Antoine Grumbach. À la destruction envisagée initialement, une réhabilitation eut lieu grâce à la mobilisation des habitants et de la commune.[/url]
- FiatLuxFidèle du forum
J'avance très lentement dans la lecture de Cendrars mais c'est parce que je prends beaucoup de notes au fur et à mesure que j'avance. Je n'aime pas spécialement, mais ce n'est pas grave. J'ai du mal à supporter le caractère de l'homme (égocentrique), les phrases à rallonge (certaines font quand même deux pages) et, surtout, le style d'écriture que je trouve pédant. Il me semble que derrière une apparente simplicité il en fait trois caisses dans l'écriture. Je ne faisais pas ce post pour émettre un jugement de valeurs tout à fait subjectif mais pour vous poser honteusement une question. Il y a un passage déjà cité plus haut qui me pose souci :
p 277 "les personnages dont je parle sont si lointains et si morts dans le temps qu'aujourd'hui, selon la forte parole de Saint Paul : Je vois les choses comme dans un miroir. C'est à dire qu'elles sont dépouillées de tout sentiment d'amour et de haine. Je ne suis poursuivi par aucun fantôme. C'est tout juste si les cendres que je remue contiennent des cristallisations donnant l'image (réduite ou synthétique) des êtres vivants et impurs qu'elles ont constituée avant l'intervention de la flamme. Si la vie a un sens , cette image (de l'au-delà ?) a peut-être une signification. C'est ce que je voudrais savoir. . et c'est pourquoi j'écris... "
Il a beau le dire, j'ai du mal à interpréter le texte. Pourquoi écrit-il ?
p 277 "les personnages dont je parle sont si lointains et si morts dans le temps qu'aujourd'hui, selon la forte parole de Saint Paul : Je vois les choses comme dans un miroir. C'est à dire qu'elles sont dépouillées de tout sentiment d'amour et de haine. Je ne suis poursuivi par aucun fantôme. C'est tout juste si les cendres que je remue contiennent des cristallisations donnant l'image (réduite ou synthétique) des êtres vivants et impurs qu'elles ont constituée avant l'intervention de la flamme. Si la vie a un sens , cette image (de l'au-delà ?) a peut-être une signification. C'est ce que je voudrais savoir. . et c'est pourquoi j'écris... "
Il a beau le dire, j'ai du mal à interpréter le texte. Pourquoi écrit-il ?
- ElodieNiveau 5
FiatLux a écrit:J'avance très lentement dans la lecture de Cendrars mais c'est parce que je prends beaucoup de notes au fur et à mesure que j'avance. Je n'aime pas spécialement, mais ce n'est pas grave. J'ai du mal à supporter le caractère de l'homme (égocentrique), les phrases à rallonge (certaines font quand même deux pages) et, surtout, le style d'écriture que je trouve pédant. Il me semble que derrière une apparente simplicité il en fait trois caisses dans l'écriture. Je ne faisais pas ce post pour émettre un jugement de valeurs tout à fait subjectif mais pour vous poser honteusement une question. Il y a un passage déjà cité plus haut qui me pose souci :
p 277 "les personnages dont je parle sont si lointains et si morts dans le temps qu'aujourd'hui, selon la forte parole de Saint Paul : Je vois les choses comme dans un miroir. C'est à dire qu'elles sont dépouillées de tout sentiment d'amour et de haine. Je ne suis poursuivi par aucun fantôme. C'est tout juste si les cendres que je remue contiennent des cristallisations donnant l'image (réduite ou synthétique) des êtres vivants et impurs qu'elles ont constituée avant l'intervention de la flamme. Si la vie a un sens , cette image (de l'au-delà ?) a peut-être une signification. C'est ce que je voudrais savoir. . et c'est pourquoi j'écris... "
Il a beau le dire, j'ai du mal à interpréter le texte. Pourquoi écrit-il ?
Je partage ton approche subjective de l'oeuvre. Je suis à ma deuxième lecture et je fais une pause parce que vraiment, par moments, j'ai l'impression de ne rien comprendre. Ce passage me pose aussi problème.
- FiatLuxFidèle du forum
J'en profite pour discuter d'un deuxième point. Autour de la page 424, Cendrars évoque un grand bâtiment qui loge des ouvriers, avec une école, une salle de cinéma, etc. Parle-t-il du familistère de Godin ?
- CissiNiveau 2
Bonjour à tous,
Je n'ai pas la réponse à la dernière question posée, par contre j'en ai d'autres...
à propos des 'Gitanes' chez Cendrars : est-ce un nom de famille ? Le nom d'un clan ? Car il l'utilise pour caractériser des hommes (exemple page 433, édition Folio.)
Et aussi, qui sont les dédicataires de la 3ème partie ( = La comtesse de Castries, l'Infante Eulalie, la duchesse d'Albe) ?
Un grand merci et bon travail à tous!
Je n'ai pas la réponse à la dernière question posée, par contre j'en ai d'autres...
à propos des 'Gitanes' chez Cendrars : est-ce un nom de famille ? Le nom d'un clan ? Car il l'utilise pour caractériser des hommes (exemple page 433, édition Folio.)
Et aussi, qui sont les dédicataires de la 3ème partie ( = La comtesse de Castries, l'Infante Eulalie, la duchesse d'Albe) ?
Un grand merci et bon travail à tous!
- InhumaineNiveau 8
Cissi a écrit:Bonjour à tous,
Je n'ai pas la réponse à la dernière question posée, par contre j'en ai d'autres...
à propos des 'Gitanes' chez Cendrars : est-ce un nom de famille ? Le nom d'un clan ? Car il l'utilise pour caractériser des hommes (exemple page 433, édition Folio.)
Et aussi, qui sont les dédicataires de la 3ème partie ( = La comtesse de Castries, l'Infante Eulalie, la duchesse d'Albe) ?
Un grand merci et bon travail à tous!
J'ai lu quelque part que "gitanes" était simplement une façon de nommer les gitans en général à l'époque.
- kokilleNiveau 5
"les Gitans du midi de la France,- en majorité des Gitans "catalans" à l'époque où Cendrars a pu les rencontrer-, disent en effet qu'ils sont "Gitanes", ce qui n'est pas le féminin de "Gitans" mais la manière méridionale de prononcer le " Gitanos" espagnol. Le premier mouvement est de dire que sans doute Cendrars a adopté ce terme pour faire plus "authentique", mais l'indétermination entre masculin et féminin n'est-il pas un thème qui court dans les "rhapsodies"?
J'ai trouvé ça dans :
Patrick Williams.Les nomades de la porte. Gitans dans les Rhapsodies Gitane ( l'Homme foudroyé de Blaise Cendrars). Cahierss de sémiotique textuelle, Université de Paris, 1984-1991-Centre de recherches interdisciplinaires sur les textes modernes ( Nanterre) ,1989.
Le lien internet http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00087026
Article fort intéressant au demeurant, notamment en ce qui concerne la pseudo-"science des Gitans" de Cendrars...
J'ai trouvé ça dans :
Patrick Williams.Les nomades de la porte. Gitans dans les Rhapsodies Gitane ( l'Homme foudroyé de Blaise Cendrars). Cahierss de sémiotique textuelle, Université de Paris, 1984-1991-Centre de recherches interdisciplinaires sur les textes modernes ( Nanterre) ,1989.
Le lien internet http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00087026
Article fort intéressant au demeurant, notamment en ce qui concerne la pseudo-"science des Gitans" de Cendrars...
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