- wilfried12Habitué du forum
J'ai eu la chance de pouvoir vivre d'une réelle passion pendant presque 6 ans avec la possibilité de prendre des vacances quand je le voulais, et je connais pas mal de gens qui n'ont pas travaillé pendant une longue période, je ne vois pas du tout comment on peut affirmer qu'on serait forcément déprimé sans boulot vu ce que j'ai pu observer.
D'ailleurs si j'étais riche je me mettrais à mi temps, mais j'avoue que je n'accepterais certainement pas certaines choses, et ça risquerait de finir par une démission si je n'avais pas à gagner de quoi nourrir ma famille.
D'ailleurs si j'étais riche je me mettrais à mi temps, mais j'avoue que je n'accepterais certainement pas certaines choses, et ça risquerait de finir par une démission si je n'avais pas à gagner de quoi nourrir ma famille.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Tu prévois d'être rentier, Mathador ?
- AiônNiveau 8
Orlanda a écrit:Je me croyais un peu anar, mais ces derniers temps, je souffre d'anomie !
Et pourquoi pas le militantisme politique ou syndical dans une perspective "un peu anar" ? Ça occupe les journées, ce n'est pas du dilettantisme, et ça peut pousser à se remettre à étudier (si des camarades solidaires veulent bien partager leur chandelle avec toi évidemment...).
- LadKlimaHabitué du forum
.Aiôn a écrit:Orlanda a écrit:Je me croyais un peu anar, mais ces derniers temps, je souffre d'anomie !
Et pourquoi pas le militantisme politique ou syndical dans une perspective "un peu anar" ? Ça occupe les journées, ce n'est pas du dilettantisme, et ça peut pousser à se remettre à étudier (si des camarades solidaires veulent bien partager leur chandelle avec toi évidemment...).
L'anarchisme de droite il y a que ça de vrai.
- AiônNiveau 8
@LadKlima : Réglons ça dans l'honneur voulez-vous. Je vous attend derrière l'église quand vous voulez. Et attention je suis fort en escrime
- BalthazaardVénérable
Zagara a écrit:Je n'ai pas bossé pendant 10 ans, je ne faisais que des jeux et des assoces, et je m'en portais très bien. Aujourd'hui je passe ma vie à vomir des pages et à corriger des copies, et je n'ai pas assez de temps pour mener de front tous les loisirs que j'aimerais faire. Ouais, file moins un million, je le place et je saurai m'occuper, ne t'inquiète pas.
Idem...si je gagne au loto, je m'arrête à la seconde!!! je ne préviens même pas (je suis du genre rancunier ..) et je reste au lit le lendemain!
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Zagara a écrit:Je n'ai pas bossé pendant 10 ans, je ne faisais que des jeux et des assoces, et je m'en portais très bien. Aujourd'hui je passe ma vie à vomir des pages et à corriger des copies, et je n'ai pas assez de temps pour mener de front tous les loisirs que j'aimerais faire. Ouais, file moins un million, je le place et je saurai m'occuper, ne t'inquiète pas.
Du point de vue professionnel, c'est passionnant, Zagara, :-). Là, ça sent le vomi parce que tu ne peux plus voir ton sujet, mais sinon, c'est super chouette, non ?
- LefterisEsprit sacré
Tout à fait ça. En dehors du salaire que je touche, rien ne me motive dans mon boulot, et si je percevais la même chose à ramasser des feuilles, à peindre les murs, je le ferais. Malheureusement "compétence" inutile partout, reconnue nulle part. Dès que je sors de ce puits d'ennui, j'ai plein de choses à faire, je ne m'ennuie jamais, je n'ai jamais assez de temps, où que je sois.Zagara a écrit:Y'a tellement mieux à faire de sa vie que bosser.
Le travail c'est le truc que tu fais pour ne pas mourir de faim. Si tu prends plaisir dans ton travail, c'est que tu as une passion rémunérée et tu peux très bien continuer à la faire sans salaire.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- VerduretteModérateur
Jusqu'à un temps relativement récent, j'éprouvais réellement du plaisir à enseigner, susciter de l'intérêt chez mes élèves, les voir progresser. Depuis trois ans, je me lève uniquement pour faire bouillir la marmite et payer les études de ma fille.
- LefterisEsprit sacré
Au mieux affranchis en effet , en dehors de quelques vedettes payées à prix d'or.Aiôn a écrit:Zagara a écrit:Le travail c'est le truc que tu fais pour ne pas mourir de faim. Si tu prends plaisir dans ton travail, c'est que tu as une passion rémunérée
La langue française est effectivement piégeuse. Si on ne distingue pas entre labor et officium on aboutit immédiatement à de faux problèmes conceptuels, ou aux reproches sordides de paresse venant des cols blancs aux cols bleus dont LREM s'est faite spécialiste. Mais en bon français les deux s'appellent bien du "travail". Le travail scolaire c'est encore autre chose, c'est skhôlé, le loisir, mais ça ne marche que grâce à un grand nombre de pauvres petits pédagogues, esclaves comme chacun sait.
Mais il manque ici la distinction de Cicéron : l'otium, qu'il précise cum dignitate. L'acception du terme est proche de la σχολή.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LeclochardEmpereur
1- pour le fric. 2- pour certains élèves. 3 pour les collègues dont la compagnie me plaît.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- A TuinVénérable
Zagara a écrit:Je préfère pipoter des adultes que des gamins, au moins les adultes ne se mettent pas à faire des bruits de singe, à s'étrangler ou à se jeter par la fenêtre quand tu leurs parles.
J'adore.
- Philomène87Grand sage
Mara-jade a écrit:mais si demain vous gagnez au loto, êtes-vous bien sûrs que vous n'enseigneriez plus ? Il est fort à parier qu'on vous retrouverait en dépression au bout d'un moment
Figure-toi que récemment c'était un sujet de discussion à midi entre collègues. Tous disaient qu'ils arrêteraient de bosser, sans même finir l'année. Je n'ai pas pris part à la conversation car je ne suis pas du tout certaine que même avec des millions, j'arrêterais. Au mieux, je prendrais une dispo pour faire le tour de monde. Mais je reviendrais. Je suis d'accord avec toi, sans boulot, surtout celui-là (ok si je bossais en usine je dirais certainement autre chose) je tomberais dans une profonde dépression. Après, on est tous différents. En même temps, lire qu'autant de collègues ne viennent faire cours que pour le salaire, est très révélateur de la dégradation de nos conditions de travail et cela me rend très triste.
- AiônNiveau 8
Lefteris a écrit:Au mieux affranchis en effet
Tout à fait, si on commence à répandre l'idée que les enseignants seraient des "affranchis" je crains un peu ce que pourraient en penser les braves gens.
- BalthazaardVénérable
Philomène87 a écrit:Mara-jade a écrit:mais si demain vous gagnez au loto, êtes-vous bien sûrs que vous n'enseigneriez plus ? Il est fort à parier qu'on vous retrouverait en dépression au bout d'un moment
Figure-toi que récemment c'était un sujet de discussion à midi entre collègues. Tous disaient qu'ils arrêteraient de bosser, sans même finir l'année. Je n'ai pas pris part à la conversation car je ne suis pas du tout certaine que même avec des millions, j'arrêterais. Au mieux, je prendrais une dispo pour faire le tour de monde. Mais je reviendrais. Je suis d'accord avec toi, sans boulot, surtout celui-là (ok si je bossais en usine je dirais certainement autre chose) je tomberais dans une profonde dépression. Après, on est tous différents. En même temps, lire qu'autant de collègues ne viennent faire cours que pour le salaire, est très révélateur de la dégradation de nos conditions de travail et cela me rend très triste.
100% des gagnants au loto (statistique de la française des jeux...je n'arrive plus à retrouver l'article) arrêtent toute activité salariée dans les deux ans...maintenant on peut dire que chacun est unique.
- BalthazaardVénérable
Lefteris a écrit:Tout à fait ça. En dehors du salaire que je touche, rien ne me motive dans mon boulot, et si je percevais la même chose à ramasser des feuilles, à peindre les murs, je le ferais. Malheureusement "compétence" inutile partout, reconnue nulle part. Dès que je sors de ce puits d'ennui, j'ai plein de choses à faire, je ne m'ennuie jamais, je n'ai jamais assez de temps, où que je sois.Zagara a écrit:Y'a tellement mieux à faire de sa vie que bosser.
Le travail c'est le truc que tu fais pour ne pas mourir de faim. Si tu prends plaisir dans ton travail, c'est que tu as une passion rémunérée et tu peux très bien continuer à la faire sans salaire.
Comme vous, je n'ai jamais assez de temps et je maudis celui que je perds à gagner ma croute.
- KimberliteExpert
Je me lève pour aller au collège... pour l'argent!
J'ai choisi ce métier en bonne partie pour le temps libre, en lien avec le fait de penser à avoir des enfant (et aussi pour la retraite de fonctionnaire, plus avantageuse... ah, on me dit dans mon oreillette qu'une réforme va changer ça... une fois de plus, mauvaise pioche... sois je suis mauvais stratège, soit j'ai la poisse dans mon parcours professionnel!).
J'aime pas mal de choses dans mon boulot : contact avec les élèves, j'ai toujours aimé transmettre, je n'ai pas vraiment une autorité naturelle, mais je prends plaisir à faire un peu de "cinéma" avec mes élèves, soit en jouant les méchantes, soit en surprenant les élèves, en les faisant marrer... il y a bien un côté "théâtre" et aussi une part de défi dans ce métier. J'aime aussi ma matière, pouvoir apprendre parfois des choses... certains collèges aussi (et pas que: j'aime beaucoup certaines AVS, le personnel technique, etc.). J'aime mes horaires et vacances très "enfant-compatibles".
Mais... j'ai eu d'autres boulots, et j'y trouvais aussi ce genre de choses: aspects du travail intéressants, contact avec les collègues, les clients, challenges...
Mais... il y a les réformes, les copies à corriger, le niveau catastrophique de bien des élèves et le sentiment d'impuissance qui va avec, les bavardages, le côté procédurier de l'administration, le fait qu'on est à la merci de chefs d'établissement peu recommandables, les injonctions diverses et variées souvent inadaptées d'enseigner comme ceci ou cela, le temps à préparer des cours (parfois, c'est intéressant, mais j'y passe un temps dingue), les réunions, parfois tard, les vacances dont on ne peut choisir les dates, les problèmes sociaux de certains élèves, les problèmes comportementaux de certains élèves...
Donc ça reste un boulot comme un autre, et si je dois quitter celui-ci (pas certaine de tenir jusqu'à 70 ans, physiquement, c'est quand même usant), je ne pleurerais pas.
Et si j'avais la possibilité de ne pas travailler, ça ne me manquerait pas: entre mon fils, dont j'aimerais plus profiter, toutes les activités que je regrette avoir mis en pause (activités naturalistes, photo, randonnée, lectures variées, aïkido,...), toutes celles que j'aimerais pratiquer plus pleinement (jardinage, cuisine, bricolage...), je ne pense pas que je m'ennuierais. Et si je ressentais encore plus le besoin de "m'accomplir", je rajouterais l'écriture, un peu de journalisme, pourquoi pas une petite maison d'édition, la réfection d'une vieille maison, des voyages, des activités associatives/humanitaires...
Quand j'étais jeune, un ami âgé racontait assez souvent qu'il voulait être enterré avec "Je n'aurais pas le temps" de Michel Fugain. Comme je le comprends!
K
J'ai choisi ce métier en bonne partie pour le temps libre, en lien avec le fait de penser à avoir des enfant (et aussi pour la retraite de fonctionnaire, plus avantageuse... ah, on me dit dans mon oreillette qu'une réforme va changer ça... une fois de plus, mauvaise pioche... sois je suis mauvais stratège, soit j'ai la poisse dans mon parcours professionnel!).
J'aime pas mal de choses dans mon boulot : contact avec les élèves, j'ai toujours aimé transmettre, je n'ai pas vraiment une autorité naturelle, mais je prends plaisir à faire un peu de "cinéma" avec mes élèves, soit en jouant les méchantes, soit en surprenant les élèves, en les faisant marrer... il y a bien un côté "théâtre" et aussi une part de défi dans ce métier. J'aime aussi ma matière, pouvoir apprendre parfois des choses... certains collèges aussi (et pas que: j'aime beaucoup certaines AVS, le personnel technique, etc.). J'aime mes horaires et vacances très "enfant-compatibles".
Mais... j'ai eu d'autres boulots, et j'y trouvais aussi ce genre de choses: aspects du travail intéressants, contact avec les collègues, les clients, challenges...
Mais... il y a les réformes, les copies à corriger, le niveau catastrophique de bien des élèves et le sentiment d'impuissance qui va avec, les bavardages, le côté procédurier de l'administration, le fait qu'on est à la merci de chefs d'établissement peu recommandables, les injonctions diverses et variées souvent inadaptées d'enseigner comme ceci ou cela, le temps à préparer des cours (parfois, c'est intéressant, mais j'y passe un temps dingue), les réunions, parfois tard, les vacances dont on ne peut choisir les dates, les problèmes sociaux de certains élèves, les problèmes comportementaux de certains élèves...
Donc ça reste un boulot comme un autre, et si je dois quitter celui-ci (pas certaine de tenir jusqu'à 70 ans, physiquement, c'est quand même usant), je ne pleurerais pas.
Et si j'avais la possibilité de ne pas travailler, ça ne me manquerait pas: entre mon fils, dont j'aimerais plus profiter, toutes les activités que je regrette avoir mis en pause (activités naturalistes, photo, randonnée, lectures variées, aïkido,...), toutes celles que j'aimerais pratiquer plus pleinement (jardinage, cuisine, bricolage...), je ne pense pas que je m'ennuierais. Et si je ressentais encore plus le besoin de "m'accomplir", je rajouterais l'écriture, un peu de journalisme, pourquoi pas une petite maison d'édition, la réfection d'une vieille maison, des voyages, des activités associatives/humanitaires...
Quand j'étais jeune, un ami âgé racontait assez souvent qu'il voulait être enterré avec "Je n'aurais pas le temps" de Michel Fugain. Comme je le comprends!
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- Spoiler:
- MatheodHabitué du forum
Parce que c'est difficile de me rendre au lycée en rampant
- VoltaireNiveau 10
Je me suis longtemps levée pleine d'enthousiasme à l'idée d'aller enseigner, pour la petite lueur de joie et de fierté dans les yeux des élèves quand ils avaient compris une nouvelle notion ou réussi à trouver la solution d'un exercice. Maintenant je me lève pour aller travailler et être payée. Et j'y vais "à reculons". Le basculement s'est produit quand on a introduit la notion du "dernier mot aux parents", on a supprimé le redoublement et la réorientation, il n'y a plus eu besoin de valider un minimum une année pour poursuivre dans la classe supérieure. L'effet a été rapide : les élèves ont perdu toute motivation et toute envie d'apprendre, ils courent juste après les notes par tous les moyens possibles (j'ai de plus en plus de tricheurs, dans toutes mes classes, même quand on fait une activité ludique, sans enjeu). Et la réforme en cours aggrave les choses au lycée, puisque en fin de seconde on est obligé de proposer le passage en 1° (techno ou générale), pas de réorientation, pas de redoublement (sauf si les familles le demandent à genoux, en robe de bure et la tête couverte de cendres), et dans le cas du passage en 1° générale, le choix des spécialités est libre, on ne demande pas notre avis et on ne tient aucun compte des notes : avec 4 de moyenne en maths (mais bien sûr ce n'est que de ma faute), certains demandent la spé maths (et donc l'auront). Evidemment le clientélisme commence à apparaitre, les "bons" profs seront de plus en plus ceux qui mettent de bonnes notes, et peu importe ce qui est réellement enseigné. Si j'en crois le phénomène observé en BTS après l'introduction du CCF, la notion de programme national va vite s'estomper, par contre le taux de réussite aux examens va bondir (vers le haut). Dommage qu'on soit limité à 100 % (ne riez pas, on peut déjà avoir plus de 20 de moyenne, alors ...). Les enquêtes internationales ? Il suffira de ne plus y participer, ou bien de trier les participants.
C'est pour cela que j'envisage avec joie et soulagement de prendre ma retraite (il y a vingt ans, cette perspective me déplaisait fort, j'aime tellement, tellement enseigner ! sauf pour les copies à corriger, exercice de plus en plus pénible). Et je me lèverai avec joie pour (dans le désordre), lire, jardiner, balader mes chiens, être bénévole au refuge SPA, faire du soutien scolaire (là les élèves sont demandeurs !), etc. Comme Maikreeesse j'aime assez la solitude. Et je ne m'ennuie jamais.
C'est pour cela que j'envisage avec joie et soulagement de prendre ma retraite (il y a vingt ans, cette perspective me déplaisait fort, j'aime tellement, tellement enseigner ! sauf pour les copies à corriger, exercice de plus en plus pénible). Et je me lèverai avec joie pour (dans le désordre), lire, jardiner, balader mes chiens, être bénévole au refuge SPA, faire du soutien scolaire (là les élèves sont demandeurs !), etc. Comme Maikreeesse j'aime assez la solitude. Et je ne m'ennuie jamais.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Avant de muter et d’arriver dans mon collège actuel, je me levais avec l’envie de bosser corps et âme. J’ai bien eu quelques embûches pdt mes 8 années de région parisienne mais ça n’avait pas entamé mon envie de travailler.
Puis je suis revenue dans ma région natale, dans un collège a 1h de mon domicile, dans une zone rurale abandonnée et j’ai un peu déchanté.
1ere année, une CDE qui clairement n’apprécie ni ses enseignants qu’elle juge bouseux ni les élèves. Malgré tout, elle fait le job mais je ne sens plus la flamme en moi qd je vais bosser. Je tombe enceinte et suis arrêtée longtemps.
2ème année, je rencontre le nouveau CDE. Et il m’aura fallu 15 min pour comprendre que j’avais face à moi un manipulateur égocentrique et carriériste prêt à nous marcher dessus quoi qu’il arrive. J’ai serré les dents face à quelqu’un qui savoir chaque jour un peu plus nos conditions de travail et nous use psychologiquement.
3ème année, je n’y vais pas de gaieté de cœur à la rentrée mais prends pour une challenge le fait d’être tutrice et on me destitue sans aucun arguments (mais j’apprends plus tard à des magouilles de mon IPR et mon CDE). Je fais mon travail du mieux possible avec les élèves car j’estime qu’ils méritent le meilleur de moi même.
Nov 2018, je fais mon AVC. Mon CDE se comporte comme un monstre (il a fallu que mon père l’appelle pour qu’il comprenne que c’est pas gastro ou grippe mais truc très grave!) et il a mis 6 semaines avant prendre nouvelles de moi dans une carte de vœux impersonnelle et protocolaire.
Et depuis j’ai ouvert yeux.
Je ne veux plus faire ce métier dans ces conditions: avec un CDE qui nous voit comme des pions manipulables selon besoin de lui; face à eleves ou on passe tout sous prétexte que... ; dans des établissements où il faut se battre pour avoir droit à 2 feutres par semaine...
Je sais pas quoi sera fait avenir de moi mais je ne suis plus la même personne désormais
Puis je suis revenue dans ma région natale, dans un collège a 1h de mon domicile, dans une zone rurale abandonnée et j’ai un peu déchanté.
1ere année, une CDE qui clairement n’apprécie ni ses enseignants qu’elle juge bouseux ni les élèves. Malgré tout, elle fait le job mais je ne sens plus la flamme en moi qd je vais bosser. Je tombe enceinte et suis arrêtée longtemps.
2ème année, je rencontre le nouveau CDE. Et il m’aura fallu 15 min pour comprendre que j’avais face à moi un manipulateur égocentrique et carriériste prêt à nous marcher dessus quoi qu’il arrive. J’ai serré les dents face à quelqu’un qui savoir chaque jour un peu plus nos conditions de travail et nous use psychologiquement.
3ème année, je n’y vais pas de gaieté de cœur à la rentrée mais prends pour une challenge le fait d’être tutrice et on me destitue sans aucun arguments (mais j’apprends plus tard à des magouilles de mon IPR et mon CDE). Je fais mon travail du mieux possible avec les élèves car j’estime qu’ils méritent le meilleur de moi même.
Nov 2018, je fais mon AVC. Mon CDE se comporte comme un monstre (il a fallu que mon père l’appelle pour qu’il comprenne que c’est pas gastro ou grippe mais truc très grave!) et il a mis 6 semaines avant prendre nouvelles de moi dans une carte de vœux impersonnelle et protocolaire.
Et depuis j’ai ouvert yeux.
Je ne veux plus faire ce métier dans ces conditions: avec un CDE qui nous voit comme des pions manipulables selon besoin de lui; face à eleves ou on passe tout sous prétexte que... ; dans des établissements où il faut se battre pour avoir droit à 2 feutres par semaine...
Je sais pas quoi sera fait avenir de moi mais je ne suis plus la même personne désormais
_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- AiônNiveau 8
Balthazaard a écrit:100% des gagnants au loto (statistique de la française des jeux...je n'arrive plus à retrouver l'article) arrêtent toute activité salariée dans les deux ans...
Et la française des jeux leur propose un accompagnement psychologique gratuit, parce que ça tourne souvent vraiment très mal (dépression, addictions, isolement affectif, affects persécutifs, suicides...). Il n'y a qu'un pas de Mammon à Moloch. La française des jeux le sait bien et ne veut pas qu'on l'accuse de sacrifier ses gagnants. Mauvaise publicité...
- Pourquoi 3,14159Expert
Si cela m'arrivait je pense que ma décision ne prendrait pas plus d'un quart de seconde à être actée :sphinx2016: Au revoir et à jamais !Balthazaard a écrit:
100% des gagnants au loto (statistique de la française des jeux...je n'arrive plus à retrouver l'article) arrêtent toute activité salariée dans les deux ans...maintenant on peut dire que chacun est unique.
_________________
"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Leclochard a écrit:1- pour le fric. 2- pour certains élèves. 3 pour les collègues dont la compagnie me plaît.
Un peu cynique, mais pas complètement
_________________
Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- IrulanHabitué du forum
Imaginez que nous arrêtions tous de bosser, l’humanité serait mal barrée…
Je peux reformuler la question de Ludwie (je pense que cela revient au même, enfin tu me diras, Ludwie, si tu veux) : qu’est-ce qu’enseigner vous apporte au quotidien ou en général ?
Enseigner me permet de transmettre ce que j’ai moi-même appris, de me sentir utile, de voir du monde (ça, pour en voir, on en voit ; ma timidité s’est rapidement envolée…), de gagner de l’argent, d’avoir régulièrement des vacances (ce n’est pas vraiment un avantage pour moi, puisqu’il n’est du coup pas possible de partir hors-saison et qu’on ne peut pas choisir ses jours de congés.) Pour les fonctionnaires, on peut ajouter comme avantage la sécurité de l’emploi.
Ce métier a également un côté intellectuel appréciable (même si ce n’est pas pour moi un « travail intellectuel ») : je réfléchis en amont à ma progression, au contenu des cours, à la façon de transmettre au mieux les connaissances et de les évaluer… Avec ou sans travail, je me cultive, mais enseigner me pousse à réactiver mes connaissances et à les approfondir, et surtout à avoir un rythme ! Après, tu as peut-être une discipline perso qui te pousse naturellement à te lever tôt, à sortir tous les jours, à voir du monde et à t’occuper de façon satisfaisante. Tout dépend de tes besoins aussi, les réponses des autres néos montrent que nous n’avons pas les mêmes (on évolue aussi avec le temps : j’étais une vraie Nolife avant). Devant la classe, être en représentation face aux élèves est amusant jusqu’à un certain point. De plus, contrairement à ce que j’ai pu lire, on reçoit finalement assez souvent des marques de reconnaissance de la part des élèves. Cette reconnaissance, si on ne manque pas foncièrement de confiance en soi, peut également venir de soi-même. J’ai même gagné en assurance (cette évolution est particulièrement due aux avanies que j’évoquais dans un précédent message : j’ai appris à me défendre et à être moins naïve). Last but not least, je peux faire ce que je veux dans un cadre donné, sans autorité directe à supporter. J’aime travailler seule, ce qui ne m’empêchait pas d’avoir de bonnes discussions avec certains collègues et de passer de bons moments en classe avec la plupart de mes élèves.
Par contre : le salaire est trop faible, le travail demandé trop conséquent (charge de travail, énergie dépensée face aux élèves, réunions et projets à la …, rendez-vous avec les parents, nombre d’heures insuffisant pour respecter le programme, gestion de classe de plus en plus compliquée, notion de respect qui s’évapore, presque pas d’aide ni de formation adaptée, pression éventuelle de la hiérarchie, voire harcèlement, menace des réformes à venir…). Bref, c’est une lutte pour simplement pouvoir enseigner dans des conditions pas trop mauvaises. Après, entre enseigner et être animatrice polyvalente dans un centre de loisirs pour enfants, le choix est vite fait pour moi ! Dans les deux cas, il ne s’agit tout de même pas de bosser à la mine. Nous restons des privilégiés par rapport à la quasi-totalité des gens de cette planète.
Un million, ça te suffirait pour une vie entière Zagara ?? C’est trop peu pour moi, il me faudrait plusieurs millions pour être tranquille et mettre à l’abri ma famille ! Si je les avais, je fonderais ma propre école d’ailleurs (j’ai toujours aimé jouer à la maîtresse, j’ai ça en moi).
Balthazaard, oui ils arrêtent de bosser, mais une partie des gagnants au loto tombent en dépression justement ! Aiôn a raison ! Ils ne savent pas quoi faire de tout leur fric, se font avoir, etc. Je jure que c’est vrai, mon père avait déchiré un ticket gagnant du Millionnaire, arguant qu’il n’était pas gagnant (on lui a expliqué que ce n’était plus trois télés, en vain). Mais inconsciemment, j’en suis sûr, il était paniqué (effectivement, avec le recul il a eu raison, connaissant mes parents ; après autant ne pas jouer). Peu de gens savent gérer leurs sous, ils se retrouvent encore plus endettés qu’avant.
Pareil que toi Philomène. Mais être bénévole, se consacrer à sa passion...sont également des formes de travail sans salaire, je suis d’accord.
Après, en philosophie, c’est peut-être assez différent. Il est plus simple a priori de faire cours à des adultes ou quasi-adultes.
Pour moi, la solution est de prendre soin de soi avant tout, de se préserver en se limitant dans la préparation des cours et la correction des copies. C’est une question de stratégie : 20 % d’effort pour 80 % du résultat.
Je peux reformuler la question de Ludwie (je pense que cela revient au même, enfin tu me diras, Ludwie, si tu veux) : qu’est-ce qu’enseigner vous apporte au quotidien ou en général ?
Enseigner me permet de transmettre ce que j’ai moi-même appris, de me sentir utile, de voir du monde (ça, pour en voir, on en voit ; ma timidité s’est rapidement envolée…), de gagner de l’argent, d’avoir régulièrement des vacances (ce n’est pas vraiment un avantage pour moi, puisqu’il n’est du coup pas possible de partir hors-saison et qu’on ne peut pas choisir ses jours de congés.) Pour les fonctionnaires, on peut ajouter comme avantage la sécurité de l’emploi.
Ce métier a également un côté intellectuel appréciable (même si ce n’est pas pour moi un « travail intellectuel ») : je réfléchis en amont à ma progression, au contenu des cours, à la façon de transmettre au mieux les connaissances et de les évaluer… Avec ou sans travail, je me cultive, mais enseigner me pousse à réactiver mes connaissances et à les approfondir, et surtout à avoir un rythme ! Après, tu as peut-être une discipline perso qui te pousse naturellement à te lever tôt, à sortir tous les jours, à voir du monde et à t’occuper de façon satisfaisante. Tout dépend de tes besoins aussi, les réponses des autres néos montrent que nous n’avons pas les mêmes (on évolue aussi avec le temps : j’étais une vraie Nolife avant). Devant la classe, être en représentation face aux élèves est amusant jusqu’à un certain point. De plus, contrairement à ce que j’ai pu lire, on reçoit finalement assez souvent des marques de reconnaissance de la part des élèves. Cette reconnaissance, si on ne manque pas foncièrement de confiance en soi, peut également venir de soi-même. J’ai même gagné en assurance (cette évolution est particulièrement due aux avanies que j’évoquais dans un précédent message : j’ai appris à me défendre et à être moins naïve). Last but not least, je peux faire ce que je veux dans un cadre donné, sans autorité directe à supporter. J’aime travailler seule, ce qui ne m’empêchait pas d’avoir de bonnes discussions avec certains collègues et de passer de bons moments en classe avec la plupart de mes élèves.
Par contre : le salaire est trop faible, le travail demandé trop conséquent (charge de travail, énergie dépensée face aux élèves, réunions et projets à la …, rendez-vous avec les parents, nombre d’heures insuffisant pour respecter le programme, gestion de classe de plus en plus compliquée, notion de respect qui s’évapore, presque pas d’aide ni de formation adaptée, pression éventuelle de la hiérarchie, voire harcèlement, menace des réformes à venir…). Bref, c’est une lutte pour simplement pouvoir enseigner dans des conditions pas trop mauvaises. Après, entre enseigner et être animatrice polyvalente dans un centre de loisirs pour enfants, le choix est vite fait pour moi ! Dans les deux cas, il ne s’agit tout de même pas de bosser à la mine. Nous restons des privilégiés par rapport à la quasi-totalité des gens de cette planète.
Un million, ça te suffirait pour une vie entière Zagara ?? C’est trop peu pour moi, il me faudrait plusieurs millions pour être tranquille et mettre à l’abri ma famille ! Si je les avais, je fonderais ma propre école d’ailleurs (j’ai toujours aimé jouer à la maîtresse, j’ai ça en moi).
Balthazaard, oui ils arrêtent de bosser, mais une partie des gagnants au loto tombent en dépression justement ! Aiôn a raison ! Ils ne savent pas quoi faire de tout leur fric, se font avoir, etc. Je jure que c’est vrai, mon père avait déchiré un ticket gagnant du Millionnaire, arguant qu’il n’était pas gagnant (on lui a expliqué que ce n’était plus trois télés, en vain). Mais inconsciemment, j’en suis sûr, il était paniqué (effectivement, avec le recul il a eu raison, connaissant mes parents ; après autant ne pas jouer). Peu de gens savent gérer leurs sous, ils se retrouvent encore plus endettés qu’avant.
Pareil que toi Philomène. Mais être bénévole, se consacrer à sa passion...sont également des formes de travail sans salaire, je suis d’accord.
Après, en philosophie, c’est peut-être assez différent. Il est plus simple a priori de faire cours à des adultes ou quasi-adultes.
Pour moi, la solution est de prendre soin de soi avant tout, de se préserver en se limitant dans la préparation des cours et la correction des copies. C’est une question de stratégie : 20 % d’effort pour 80 % du résultat.
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Ad augusta per angusta.
- Pourquoi 3,14159Expert
Si seulement tous les collègues en été conscients nous ne ferions qu'une semaine (de juin) de grève pour obtenir…Mara-jade a écrit:Imaginez que nous arrêtions tous de bosser, l’humanité serait mal barrée…
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- ZagaraGuide spirituel
Mara-jade a écrit:
Un million, ça te suffirait pour une vie entière Zagara ?? C’est trop peu pour moi, il me faudrait plusieurs millions pour être tranquille et mettre à l’abri ma famille ! Si je les avais, je fonderais ma propre école d’ailleurs (j’ai toujours aimé jouer à la maîtresse, j’ai ça en moi).
Un Français moyen gagne entre 800.000 et 900.000 euros au cours de sa vie. Et oui, avec un million, on peut vivre 50 ans tranquillement. La financiarisation récente de l'économie, qui nous donne à voir des sommes inimaginables, a complètement tordu notre représentation de ce qu'est être riche. Avec un million, même sans le faire fructifier et en l'empilant simplement dans son jardin, on peut vivre toute une vie ordinaire.
Je n'ai jamais gagné plus de 1700 euros/mois, qui est le salaire médian français. Je suis habituée à être dans la médiane, donc un million ce serait certainement même un peu trop.
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