- ZagaraGuide spirituel
Mara-jade a écrit:
Un million, ça te suffirait pour une vie entière Zagara ?? C’est trop peu pour moi, il me faudrait plusieurs millions pour être tranquille et mettre à l’abri ma famille ! Si je les avais, je fonderais ma propre école d’ailleurs (j’ai toujours aimé jouer à la maîtresse, j’ai ça en moi).
Un Français moyen gagne entre 800.000 et 900.000 euros au cours de sa vie. Et oui, avec un million, on peut vivre 50 ans tranquillement. La financiarisation récente de l'économie, qui nous donne à voir des sommes inimaginables, a complètement tordu notre représentation de ce qu'est être riche. Avec un million, même sans le faire fructifier et en l'empilant simplement dans son jardin, on peut vivre toute une vie ordinaire.
Je n'ai jamais gagné plus de 1700 euros/mois, qui est le salaire médian français. Je suis habituée à être dans la médiane, donc un million ce serait certainement même un peu trop.
- AiônNiveau 8
Mara-jade a écrit:Après, en philosophie, c’est peut-être assez différent. Il est plus simple a priori de faire cours à des adultes ou quasi-adultes.
C'est généralement vrai, mais certaines classes, ou funestes individus, peuvent être très durs. Ils sont plus grands, plus menaçants, et plus intelligents dans leur perversité morale que des collégiens, et comme on est quand même obligés de les traiter comme des gosses (assiduité obligatoire, discipline etc.) quand ça va mal, ça va mal, et ça peut même faire (sérieusement) peur. Bon, quand je lis le boulot que les collègues font en LP je me dis qu'on est quand même bien privilégiés...
- MathadorEmpereur
Si le million rapporte 2% nets d'inflation, cela donne 20000 euros bruts annuels sans empiéter sur le principal. Personnellement cela me suffit, même en restant locataire. Mais les 2% sont sous-estimés: Mr. Money Mustache, aux USA, estime (lien) que l'on peut prélever 4% en permanence avec un risque de ruine très faible.Mara-jade a écrit:Un million, ça te suffirait pour une vie entière Zagara ?? C’est trop peu pour moi, il me faudrait plusieurs millions pour être tranquille et mettre à l’abri ma famille ! Si je les avais, je fonderais ma propre école d’ailleurs (j’ai toujours aimé jouer à la maîtresse, j’ai ça en moi).
C'est triste de voir qu'autant de gens ne sont pas habitués à avoir beaucoup d'argent en réserve. Pour ma part je me sentirais mal si j'avais moins de 6 mois en réserve…Mara-jade a écrit:Balthazaard, oui ils arrêtent de bosser, mais une partie des gagnants au loto tombent en dépression justement ! Aiôn a raison ! Ils ne savent pas quoi faire de tout leur fric, se font avoir, etc. Je jure que c’est vrai, mon père avait déchiré un ticket gagnant du Millionnaire, arguant qu’il n’était pas gagnant (on lui a expliqué que ce n’était plus trois télés, en vain). Mais inconsciemment, j’en suis sûr, il était paniqué (effectivement, avec le recul il a eu raison, connaissant mes parents ; après autant ne pas jouer). Peu de gens savent gérer leurs sous, ils se retrouvent encore plus endettés qu’avant.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- ZagaraGuide spirituel
Quand on est habitué à être pauvre, oui devenir riche d'un coup peut rendre dépressif. C'est un phénomène assez rigolo : quelque part, on aime se faire structurellement marcher dessus. Ou bien, c'est si intériorisé qu'on a besoin d'être en galère ; ça fait partie de ses repères de vie.
- Pourquoi 3,14159Expert
Je viens de faire les comptes. Depuis 31 ans je me suis levé pour 848 343€.
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- IrulanHabitué du forum
Hum, je sais tout ça Zagara et je peux vivre de pas grand-chose (j'ai même fait des économies qui me permettent actuellement de vivre sans bosser), mais je compte pour trois, et pas sur 50 ans (sur 100 plutôt). Donc, 1 million c'est insuffisant pour une famille de trois (par contre, je ne saurais pas faire fructifier, jouer au gestionnaire n'est pas mon truc). Je compte 3000 euros au moins par mois, sur une centaine d'année. Mais bon, on en revient toujours aux sous, alors qu'il me semble que travailler est une nécessité au-delà du salaire. D'ailleurs, c'est un chapitre de philo je crois, le travail et la technique.
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Ad augusta per angusta.
- ZagaraGuide spirituel
Tu confonds manifestement travailler et s'activer.
T'as pas besoin d'être inscrit dans une hiérarchie salariée, ou même entrepreneuriale, pour faire des activités productives. S'activer, construire quelque chose, oui c'est nécessaire. Travailler, non pas du tout.
T'as pas besoin d'être inscrit dans une hiérarchie salariée, ou même entrepreneuriale, pour faire des activités productives. S'activer, construire quelque chose, oui c'est nécessaire. Travailler, non pas du tout.
- MathadorEmpereur
Le fait de joindre les deux bouts comme raison de vivre, donc. Qu'est-ce que c'est triste…Zagara a écrit:Quand on est habitué à être pauvre, oui devenir riche d'un coup peut rendre dépressif. C'est un phénomène assez rigolo : quelque part, on aime se faire structurellement marcher dessus. Ou bien, c'est si intériorisé qu'on a besoin d'être en galère ; ça fait partie de ses repères de vie.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- zigmag17Guide spirituel
Longtemps je me suis levée de bonne heure...
Je continue d'ailleurs!
Jusqu'au mitan de ma carrière, avec l'énergie et une certaine forme d'espoir jamais entamé, je me levais pour 1 - ce défi qu'est la transmisison à un groupe, 2 - les échanges avec les collègues, 3- le salaire.
Depuis quelques années, le salaire vient en 1.
Je crie toujours victoire quand j'ai réussi à amener une classe vers de l'écoute et du travail, de l'apaisement et du respect, mais ce qu'il y a "autour" du métier me mine et affaiblit d'année en année mon enthousiasme. Je crois aux vertus de l'école, mais elle est ,nous sommes, tellement malmenés , que rien ne va plus.
Aussi, si quelqu'un me propose un pactole, je pars. La vie est trop courte pour la voir se terminer dans les injonctions, le mépris, les incivilités, tout ce qui pèse dans la balance de mon métier aujourd'hui davantage que les quelques gratifications citées plus haut.
En attendant je suis toujours sur le pont, et j'essaie de faire au mieux (mais avec de plus en plus d'amertume).
Je continue d'ailleurs!
Jusqu'au mitan de ma carrière, avec l'énergie et une certaine forme d'espoir jamais entamé, je me levais pour 1 - ce défi qu'est la transmisison à un groupe, 2 - les échanges avec les collègues, 3- le salaire.
Depuis quelques années, le salaire vient en 1.
Je crie toujours victoire quand j'ai réussi à amener une classe vers de l'écoute et du travail, de l'apaisement et du respect, mais ce qu'il y a "autour" du métier me mine et affaiblit d'année en année mon enthousiasme. Je crois aux vertus de l'école, mais elle est ,nous sommes, tellement malmenés , que rien ne va plus.
Aussi, si quelqu'un me propose un pactole, je pars. La vie est trop courte pour la voir se terminer dans les injonctions, le mépris, les incivilités, tout ce qui pèse dans la balance de mon métier aujourd'hui davantage que les quelques gratifications citées plus haut.
En attendant je suis toujours sur le pont, et j'essaie de faire au mieux (mais avec de plus en plus d'amertume).
- IrulanHabitué du forum
C'est là où on n'est pas d'accord, pour toi le travail = aliénation. C'est ce que je pensais avant, et ça m'a fait perdre du temps. Le travail est simplement une activité de production, de création ou d'entretien, généralement rémunérée. Quand j'écris, même sans rien faire publier, je travaille. Quand j’enseigne, je travaille. Quand je m'occupe de ma famille comme actuellement, je travaille. La question est de savoir si le travail en question est épanouissant ou non, et vos réponses montrent que l’enseignement est devenu un purgatoire pour beaucoup. Alors qu'il suffirait qu'on se mette d'accord pour faire grève une bonne semaine, enfin pas moi vu que je ne bosse pas, après avoir préparé le terrain médiatiquement. Mais c'est apparemment trop nous demander.
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Ad augusta per angusta.
- AiônNiveau 8
Mara-jade a écrit:D'ailleurs, c'est un chapitre de philo je crois, le travail
Tout à fait, contrairement à certains, je travaille moi Madame, en lisant ce fil entre deux copies. C'est révélateur, et instructif.
Mathador a écrit:Pour ma part je me sentirais mal si j'avais moins de 6 mois en réserve…
C'est parce que tu ne sais pas jeûner et méditer. J'ai appris cette vraie leçon de liberté à quatorze ans en lisant Siddharta de Hermann Hesse. On le trouve pour trois euros quatre-vingt en occasion, mais tu as peut-être un plan pour le trouver pour moins cher, mon cher Harpagon !
- alanneFidèle du forum
J'aime enseigner mais j'admets que mes contrats ne m'ont jamais amené à être (par choix personnel) 18h devant élèves (sauf 1 er degré et je n'y suis d'ailleurs plus).
J'apprécie la liberté de travail , si je souhaite voir un film au cinéma un jour de semaine , je peux , un restaurant le midi , je peux. Bien évidement pas tous les jours mais au moins un jour/ semaine. J'aime faire des recherches dans ma matières (elle évolue beaucoup), corriger des copies, être devant des classes quand elles sont agréables (c'est ce qui me fait être à plus d'une heure de chez moi), l’aspect social avec des collègues gentils pour la plupart et je suis réaliste car avec de surcroît une direction correcte je ne pourrais plus revenir en arrière (c'est à dire en lycée pro. avec tout ce qu'a dit ZAGARA en début de topic).
J'apprécie la liberté de travail , si je souhaite voir un film au cinéma un jour de semaine , je peux , un restaurant le midi , je peux. Bien évidement pas tous les jours mais au moins un jour/ semaine. J'aime faire des recherches dans ma matières (elle évolue beaucoup), corriger des copies, être devant des classes quand elles sont agréables (c'est ce qui me fait être à plus d'une heure de chez moi), l’aspect social avec des collègues gentils pour la plupart et je suis réaliste car avec de surcroît une direction correcte je ne pourrais plus revenir en arrière (c'est à dire en lycée pro. avec tout ce qu'a dit ZAGARA en début de topic).
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Wait and see
- ElevenNeoprof expérimenté
zigmag17 a écrit:Longtemps je me suis levée de bonne heure...
Je continue d'ailleurs!
Jusqu'au mitan de ma carrière, avec l'énergie et une certaine forme d'espoir jamais entamé, je me levais pour 1 - ce défi qu'est la transmisison à un groupe, 2 - les échanges avec les collègues, 3- le salaire.
Depuis quelques années, le salaire vient en 1.
Je crie toujours victoire quand j'ai réussi à amener une classe vers de l'écoute et du travail, de l'apaisement et du respect, mais ce qu'il y a "autour" du métier me mine et affaiblit d'année en année mon enthousiasme. Je crois aux vertus de l'école, mais elle est ,nous sommes, tellement malmenés , que rien ne va plus.
Aussi, si quelqu'un me propose un pactole, je pars. La vie est trop courte pour la voir se terminer dans les injonctions, le mépris, les incivilités, tout ce qui pèse dans la balance de mon métier aujourd'hui davantage que les quelques gratifications citées plus haut.
En attendant je suis toujours sur le pont, et j'essaie de faire au mieux (mais avec de plus en plus d'amertume).
Bien d'accord avec ça !
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2015-2016 : Première année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2016-2017 : Deuxième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et cinquièmes.
2017-2018 : Troisième année contractuelle : sixièmes, cinquièmes.
2018-2019 : Quatrième année contractuelle : troisièmes, quatrièmes et sixièmes.
2019-2020 : Reconversion !
- *Ombre*Grand sage
Je me reconnais en tous points dans ce que dit Mara-jade.
Si je n'avais pas le souci de gagner ma vie, je travaillerais certes moins, mais je travaillerais tout de même. Par besoin d'échanges (avec les élèves, avec mes collègues). Par besoin de me sentir utile. Parce que malgré la multiplication des avanies, ce métier reste pour moi une source régulièrement d'émerveillement, quand Bidule a soudain le regard qui s'éclaire, "Madame, ça y est, j'ai compris" ou que Bidulette chuchotte "C'est beau" à propos d'un texte, ou que quelques élèves sont à la fois surpris et heureux de ce qu'ils sont parvenus à écrire après un peu d'efforts. Par goût du défi intellectuel.
Deux fois dans ma vie, je me suis retrouvée six mois sans travailler, à cause de grossesses un peu délicates. À chaque fois, ça s'est terminé de la même façon : je n'en pouvais plus de l'isolement (mes amis travaillaient, j'étais seule toute la journée), des couches, des bibs et des areuh areuh (avec tout l'amour que j'ai pour mes enfants). J'étais ravie de pouvoir enfin retourner dans mes classes de REP. Je n'ai pas du tout l'âme d'une femme au foyer.
Si je n'avais pas le souci de gagner ma vie, je travaillerais certes moins, mais je travaillerais tout de même. Par besoin d'échanges (avec les élèves, avec mes collègues). Par besoin de me sentir utile. Parce que malgré la multiplication des avanies, ce métier reste pour moi une source régulièrement d'émerveillement, quand Bidule a soudain le regard qui s'éclaire, "Madame, ça y est, j'ai compris" ou que Bidulette chuchotte "C'est beau" à propos d'un texte, ou que quelques élèves sont à la fois surpris et heureux de ce qu'ils sont parvenus à écrire après un peu d'efforts. Par goût du défi intellectuel.
Deux fois dans ma vie, je me suis retrouvée six mois sans travailler, à cause de grossesses un peu délicates. À chaque fois, ça s'est terminé de la même façon : je n'en pouvais plus de l'isolement (mes amis travaillaient, j'étais seule toute la journée), des couches, des bibs et des areuh areuh (avec tout l'amour que j'ai pour mes enfants). J'étais ravie de pouvoir enfin retourner dans mes classes de REP. Je n'ai pas du tout l'âme d'une femme au foyer.
- MathadorEmpereur
Le problème c'est qu'un certain nombre de collègues, contrairement à nous deux, n'ont pas de réserve et fonctionnent à flux tendus, ce qui fait qu'une semaine de retenue sur salaire a des conséquences importantes pour eux. Ce qui s'ajoute au sabotage effectué par un certain nombre de « syndicats ».Mara-jade a écrit:La question est de savoir si le travail en question est épanouissant ou non, et vos réponses montrent que l’enseignement est devenu un purgatoire pour beaucoup. Alors qu'il suffirait qu'on se mette d'accord pour faire grève une bonne semaine, enfin pas moi vu que je ne bosse pas, après avoir préparé le terrain médiatiquement. Mais c'est apparemment trop nous demander.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Zagara a écrit:Tu confonds manifestement travailler et s'activer.
T'as pas besoin d'être inscrit dans une hiérarchie salariée, ou même entrepreneuriale, pour faire des activités productives. S'activer, construire quelque chose, oui c'est nécessaire. Travailler, non pas du tout.
Absolument.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Mara-jade a écrit:C'est là où on n'est pas d'accord, pour toi le travail = aliénation. C'est ce que je pensais avant, et ça m'a fait perdre du temps. Le travail est simplement une activité de production, de création ou d'entretien, généralement rémunérée. Quand j'écris, même sans rien faire publier, je travaille. Quand j’enseigne, je travaille. Quand je m'occupe de ma famille comme actuellement, je travaille. La question est de savoir si le travail en question est épanouissant ou non, et vos réponses montrent que l’enseignement est devenu un purgatoire pour beaucoup. Alors qu'il suffirait qu'on se mette d'accord pour faire grève une bonne semaine, enfin pas moi vu que je ne bosse pas, après avoir préparé le terrain médiatiquement. Mais c'est apparemment trop nous demander.
Je ne comprends pas.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Mara-jade a écrit:Imaginez que nous arrêtions tous de bosser, l’humanité serait mal barrée…
Toute la réfléxion sur le revenu universel montre que ce n'est pas si certain.
- *Ombre*Grand sage
Zagara a écrit:Tu confonds manifestement travailler et s'activer.
T'as pas besoin d'être inscrit dans une hiérarchie salariée, ou même entrepreneuriale, pour faire des activités productives. S'activer, construire quelque chose, oui c'est nécessaire. Travailler, non pas du tout.
Je ne serais pas aussi catégorique. Si ce que tu aimes vraiment, c'est enseigner aux enfants (situation qui existe aussi, même si ce n'est pas la tienne), tu ne peux pas le faire aussi librement que ça. Même pour ceux qui pratiquent l'instruction en famille, c'est réservé à ses propres enfants. Si tu veux accueillir ne serait-ce que le fils du voisin, on considère que tu montes une école et ça se complique singulièrement.
- AiônNiveau 8
Je ne comprends pas très bien ce que tu dis Ombre... Il me semble que l'on peut enseigner librement (encore heureux...). Si on veut se faire rémunérer pour des cours particuliers alors on entre dans la question fiscale et il faut se déclarer. Si on enseigne habituellement à des mineurs et que l'on ambitionne que cela réponde à l'obligation scolaire qui leur incombe (enfin à leurs parents...), il faut le déclarer à partir de deux enfants de familles différentes (le cas de ton exemple ça passerait bizarrement...), et les exigences pour le directeur sont ridiculement basses je trouve, particulièrement avec les dérogations. On ne vérifie donc pas tellement ce que les fous peuvent bien vouloir donner comme éducation à leurs gosses, sauf si ils sont islamistes, et encore. Et ce n'est pas tellement mon habitude mais en cette matière je serais bien plus autoritaire que notre législation. Ma conception ce serait plutôt : les enfants appartiennent à la nation qui les place (éventuellement) chez leurs parents, s'ils sont des citoyens méritants. Je sais, je suis un voleur d'enfant : mais les professeurs de la République ont très bien fait je trouve de sortir les gamins des champs, des placards sous l'escalier et aujourd'hui plus couramment des jupons de leur mère ou de la férule de leur père, et de leurs fréquents délires. Je suis pour leur affranchissement, selon la maxime célèbre : entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, et aussi entre le parent et l'enfant (là c'est moi qui ajoute), c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit.
- ysabelDevin
Je vais bosser car je dois payer les factures !
J'aime préparer les cours, faire cours (enfin, certaines classes…) mais tout le reste, surtout la multiplication des réunions et autres trucs du genre me pèsent de plus en plus, mais je pourrais très bien vivre sans travailler, j'ai bien assez d'occupations à côté.
Demain, je gagne au loto (enfin, il faudrait que je joue…) beaucoup de millions - vraiment beaucoup ; je démissionne dans la foulée, j'achète plein de terre agricole et je me consacre uniquement à l'élevage de chevaux/poneys.
J'aime préparer les cours, faire cours (enfin, certaines classes…) mais tout le reste, surtout la multiplication des réunions et autres trucs du genre me pèsent de plus en plus, mais je pourrais très bien vivre sans travailler, j'ai bien assez d'occupations à côté.
Demain, je gagne au loto (enfin, il faudrait que je joue…) beaucoup de millions - vraiment beaucoup ; je démissionne dans la foulée, j'achète plein de terre agricole et je me consacre uniquement à l'élevage de chevaux/poneys.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- *Ombre*Grand sage
Non, je t'assure.
Une amie qui voulait faire de l'IEF en réseau s'était renseignée : en gros, pas possible. Ton enfant + un autre = 2 enfants de familles différentes = une école, selon la loi. Il faut dès lors des locaux spécifiques déclarés aux normes de sécurité d'une école. C'est rarement le cas d'un domicile privé. Et s'il faut que tu loues des locaux adéquats se pose la question de leur financement.
Bon, de toute façon, personnellement, j'adhère aux principes de l'école publique, j'aime enseigner, donc je ne vis pas mon travail comme une aliénation. Je trouve que c'est une lecture très caricaturale de la situation. Je ne me sens pas au service d'une production dont je ne serais qu'un rouage, mais acteur d'un service public essentiel. Profitons-en : ça ne sera sans doute pas toujours le cas.
édit. Je précise ma pensée. Je pose un monde idéal, où les questions matérielles ont été résolues, où plus personne n'a besoin de travailler pour produire quoi que ce soit de matériel... Il me semble que certaines professions resteraient indispensables, notamment celles ayant trait à la médecine et à l'enseignement. (Mais bon, je dois être orientée moi aussi : devinez quelles sont les deux professions dans notre famille... ) Avec ces métiers-là, il ne s'agit pas d'exploitation de l'homme par l'homme à la seule fin de créer des richesses (pas pour tout le monde) mais de service de l'homme à l'homme. D'ailleurs, mon compagnon se gratte la tête autant que moi quand on lui explique que son métier doit être plus rentable.
Une amie qui voulait faire de l'IEF en réseau s'était renseignée : en gros, pas possible. Ton enfant + un autre = 2 enfants de familles différentes = une école, selon la loi. Il faut dès lors des locaux spécifiques déclarés aux normes de sécurité d'une école. C'est rarement le cas d'un domicile privé. Et s'il faut que tu loues des locaux adéquats se pose la question de leur financement.
Bon, de toute façon, personnellement, j'adhère aux principes de l'école publique, j'aime enseigner, donc je ne vis pas mon travail comme une aliénation. Je trouve que c'est une lecture très caricaturale de la situation. Je ne me sens pas au service d'une production dont je ne serais qu'un rouage, mais acteur d'un service public essentiel. Profitons-en : ça ne sera sans doute pas toujours le cas.
édit. Je précise ma pensée. Je pose un monde idéal, où les questions matérielles ont été résolues, où plus personne n'a besoin de travailler pour produire quoi que ce soit de matériel... Il me semble que certaines professions resteraient indispensables, notamment celles ayant trait à la médecine et à l'enseignement. (Mais bon, je dois être orientée moi aussi : devinez quelles sont les deux professions dans notre famille... ) Avec ces métiers-là, il ne s'agit pas d'exploitation de l'homme par l'homme à la seule fin de créer des richesses (pas pour tout le monde) mais de service de l'homme à l'homme. D'ailleurs, mon compagnon se gratte la tête autant que moi quand on lui explique que son métier doit être plus rentable.
- ZagaraGuide spirituel
ysabel a écrit:Je vais bosser car je dois payer les factures !
J'aime préparer les cours, faire cours (enfin, certaines classes…) mais tout le reste, surtout la multiplication des réunions et autres trucs du genre me pèsent de plus en plus, mais je pourrais très bien vivre sans travailler, j'ai bien assez d'occupations à côté.
Demain, je gagne au loto (enfin, il faudrait que je joue…) beaucoup de millions - vraiment beaucoup ; je démissionne dans la foulée, j'achète plein de terre agricole et je me consacre uniquement à l'élevage de chevaux/poneys.
Moi ce serait l'élevage de chats ragdoll.
- pseudo-intelloSage
Moi, ça m’allait très bien, même les fois où je n'avais que des classes sympa, ou en tout cas, gérables. Ne pas courir après les horaires, être là à la sortie de l'école, avoir le temps d'y aller à pieds par beau temps, je trouvais que c'était le pied.*Ombre* a écrit:Deux fois dans ma vie, je me suis retrouvée six mois sans travailler, à cause de grossesses un peu délicates. À chaque fois, ça s'est terminé de la même façon : je n'en pouvais plus de l'isolement (mes amis travaillaient, j'étais seule toute la journée), des couches, des bibs et des areuh areuh (avec tout l'amour que j'ai pour mes enfants). J'étais ravie de pouvoir enfin retourner dans mes classes de REP.
L'isolement titillait un peu, c'est vrai, mais je pense que c'est surtout parce que j'étais en fin de grossesse donc peut mobile, ou lestée d'un adorable bébé, ce qui restreignait le champ des possibles.
Mais si je pouvais me le permettre financièrement, je ferais de l'IEF à mes gosses et cultiverais mon jardin.
Si on avait assez d'argent pour investir sans prendre trop de risques, avec mon mari, on ouvrirait une petite école privée, hors contrat, pas religieuse mais avec des horaires disciplinaires quelques peu différents de ce qui se pratique aujourd'hui (et langue ancienne, voire langues anciennes obligatoires sur le niveau collège).
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Au fond nous n'avons pas envie de ne pas travailler, mais d'être libre de choisir notre travail (aucun problème pour moi à dire qu'élever ses enfants est un travail, par exemple) et nos contraintes.
J'aimerais beaucoup ne pas être obligé d'enseigner pour vivre. Mais je serais dans une situation bizarre si je vivais grâce aux fruits d'un petit pactole. Disons que je ne pourrais plus vraiment militer pour une société où les choses de ce genre ne seraient plus possibles. Même je me verrais contraint de m'opposer à toute politique créant de l'inflation. Ou alors il faudrait que j'échange le dit pactole contre des lingots d'or... Je resterais un hypocrite.
Quant à la dépression des nouveaux riches, j'imagine surtout qu'il s'agit de la peur de se faire avoir et d'une paranoïa étendue jusqu'aux proches.
J'aimerais beaucoup ne pas être obligé d'enseigner pour vivre. Mais je serais dans une situation bizarre si je vivais grâce aux fruits d'un petit pactole. Disons que je ne pourrais plus vraiment militer pour une société où les choses de ce genre ne seraient plus possibles. Même je me verrais contraint de m'opposer à toute politique créant de l'inflation. Ou alors il faudrait que j'échange le dit pactole contre des lingots d'or... Je resterais un hypocrite.
Quant à la dépression des nouveaux riches, j'imagine surtout qu'il s'agit de la peur de se faire avoir et d'une paranoïa étendue jusqu'aux proches.
- Panta RheiExpert
Déjà, pour moi, se lever / se réveiller est un calvaire. J'adore dormir et rêver. Comme tous les autres, je le fais pour le salaire. Un petit peu aussi pour la bonne dizaine d'élèves que j'ai la chance d'avoir dans mes classes. Ils méritent que je me fasse violence et que je leur donne le meilleur de moi-même.
Ceci étant dit, le "feu sacré" s'est éteint. L'institution nous méprise (gel du point d'indice, jour de carence, chefs qui ne savent que pointer le moindre faux-pas et qui ont leur petite cours, salaire inadmissible, classes pléthoriques, Inclusion des élèves dys, des élèves ULIS, des Mineurs Non Accompagnés qui arrivent comme ça, en anglais, sans parler français...) alors je réagis en conséquence. Service Minimum.
J'attends la retraite. Je ne prends plus que très peu de plaisir à enseigner. D'ailleurs, je n'enseigne pas grand chose. 75% de mes élèves ont un niveau d'anglais pathétique. Constat d'échec cuisant. Sentiment d'inutilité. Tonneau des Danaïdes.
Ceci étant dit, le "feu sacré" s'est éteint. L'institution nous méprise (gel du point d'indice, jour de carence, chefs qui ne savent que pointer le moindre faux-pas et qui ont leur petite cours, salaire inadmissible, classes pléthoriques, Inclusion des élèves dys, des élèves ULIS, des Mineurs Non Accompagnés qui arrivent comme ça, en anglais, sans parler français...) alors je réagis en conséquence. Service Minimum.
J'attends la retraite. Je ne prends plus que très peu de plaisir à enseigner. D'ailleurs, je n'enseigne pas grand chose. 75% de mes élèves ont un niveau d'anglais pathétique. Constat d'échec cuisant. Sentiment d'inutilité. Tonneau des Danaïdes.
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- Signature:
- 'Don't you find yourself getting bored?' she asked of her sister. 'Don't you find, that things fail to materialise? NOTHING MATERIALISES! Everything withers in the bud.'
'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- Au bout de combien d'heures de cours, d'affilée ou non, vous écroulez-vous à la fin d'une journée de cours ?
- Que faire face à une élève qui vous fixe (pour vous déstabiliser) ?
- Que répondre à des élèves qui vous demandent pourquoi vous étiez absent ?
- (ESPE 1er degré) Les cours d'arts plastiques : ça se passe comment ?
- Pourquoi avez vous choisi de faire CDE ?
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