La réforme des retraites et les enseignants

gauvain31 a écrit:Qui voudra devenir enseignant dans ces conditions? Le système s'effondrerait de lui-même

Au vu des conditions de traitement (gel du point d'indice, PPCR aux alouettes) et des pensions à venir (rabotées à l'os), je pense quitter la baraque avant l'heure. Combien sont dans cet état d'esprit ?

Bonjour amalricu,

Nous avons le même âge et la même vision de l'avenir. Si mes plans se déroulent comme prévus (assez de revenus passifs), je quitte l'éducnat dans cinq ans en essayant au passage de bénéficier du plan de départ volontaire.
Ce plan de départ volontaire risque d’Être victime de son succès à mon avis et beaucoup risquent de ne pas pouvoir utiliser ce dispositif.

Y aura t il un plan de départ volontaire ?

Si tu crées ou reprends une entreprise.

La loi sur la transformation de la fonction publique instauré aussi, à titre expérimental, une possibilité de rupture conventionnelle.

Quelqu'un connaîtrait le montant de l'indemnité de rupture conventionnelle.

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31094

La rupture conventionnelle résulte d'une convention signée par l'agent et son administration. La convention de rupture définit les conditions de la rupture, notamment le montant de l'indemnité spécifique de rupture conventionnelle. Le montant de l'indemnité spécifique de rupture conventionnelle ne pourra pas dépasser un certain plafond. a écrit:

Oui, c'est bien ça, c'est le "certain plafond" qui est flou.

Je vais me prendre cette régression historique de plein fouet, étant aujourd'hui dans la quarantaine.
Chez moi une telle trahison a pour effet de me détacher entièrement de ce métier. Au début de ma "carrière" j'y croyais, j'étais prête à donner. Aujourd'hui il est hors de question de consacrer une seconde d'espace mental à mes tâches pro, je suis en train de prendre cette habitude de ne plus m'inquiéter, de ne plus être là pour tout ce qui concerne ce qui devient un bullshit job. Pendant les cours, je suis à 120% présente, bien obligée, mais en dehors de cela je m'en contrefous. C'est un gros changement. Notre pays sera allé trop loin dans les vexations infligées à ses enseignants, il aura ce qu'il mérite.

Je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis Hora ... Mais je suis dans la décénnie suivante !
Règle d'or : "ZZ"
= Zen Zen je suis,
= Zéro Zèle je fais,
= Zorbi Zorba en chantant devant les ordi en panne,
= Zzzzzzz mon temps de sommeil est sacré,
etc ...

HORA a écrit:Je vais me prendre cette régression historique de plein fouet, étant aujourd'hui dans la quarantaine.
Chez moi une telle trahison a pour effet de me détacher entièrement de ce métier. Au début de ma "carrière" j'y croyais, j'étais prête à donner. Aujourd'hui il est hors de question de consacrer une seconde d'espace mental à mes tâches pro, je suis en train de prendre cette habitude de ne plus m'inquiéter, de ne plus être là pour tout ce qui concerne ce qui devient un bullshit job. Pendant les cours, je suis à 120% présente, bien obligée, mais en dehors de cela je m'en contrefous. C'est un gros changement. Notre pays sera allé trop loin dans les vexations infligées à ses enseignants, il aura ce qu'il mérite.

C'est exactement comme comme ça qu'il faut le prendre. De toute manière, la démotivation est automatique quand on est méprisé, qu'on dit aux gens  clairement que leur métier ne vaut rien (c'est le cas des LC entre autres , puisque n'importe quel roitelet local peut décider de la disparition d'une matière, de la baise d'horaires etc.) , et qu'en plus ils savent qu'ils  ne s'en sortiront pas financièrement,condamné à une retraite misérable. Soit l'agent est assommé, soit il fait tout pour fuir, et dans les deux cas il ne peut être pleinement à son métier.
On commence à voir les ravages du PPCR, dont l'évaluation ressemble à une loterie ou à un règlement de comptes, selon le cas : les collègues sont blessés, écoeurés. J'ai connu une administration qui était pionnière dans le domaine, et pratiquait déjà la notation par pavés avec appréciation globale et promotion opaque. Résultat, un nombre de gens démotivés en augmentation constante, et des gens qui s'étaient donnés corps et âme auparavant. Le système managérial est comptable, mais pas psychologue, et se moque des effets ravageurs de ces mesures sur la motivation, la qualité du travail. Comment travailler en équipe sans arrière-pensée, quand on sait qu'il n'y aura qu'un méritant pour récolter les fruits (prime, avancement...) ? Que certains jouent des coudes, et que pour monter, il faut comme dans une balance que l'autre descende ?

Il n'y a pas d'espoir immédiat d'un changement de cap. La hargne dans la guerre de la communication,  la désinformation et les mensonges, montrent au contraire que tout est fait pour ne pas agir. Pire, les menaces, les représailles, intiment aux gens de se taire, de ne pas dénoncer cet état de fait. Le fait du prince s'accentue pour mieux tenir les gens : nominations discrétionnaires, avantages donnés à ceux chargés de surveiller les autres d'un côté,  fin des CAP , pouvoir de sanction durci de l'autre.

https://www.youtube.com/watch?v=LP4_dnikUuw
Asselineau est à entendre sur la réforme des retraites.

Ilona a écrit:Bonjour amalricu,

Nous avons le même âge et la même vision de l'avenir. Si mes plans se déroulent comme prévus (assez de revenus passifs), je quitte l'éducnat dans cinq ans en essayant au passage de bénéficier du plan de départ volontaire.
Ce plan de départ volontaire risque d’Être victime de son succès à mon avis et beaucoup risquent de ne pas pouvoir utiliser ce dispositif.

Idem. Le 31 décembre 2024 sera mon dernier jour en tant qu'animateur que professeur. Au pire il me restera 7 ans et demi à m'occuper avant de bénéficier de ma pension/retraite. Du coup ma mission jusqu'en décembre 2024 est de mettre assez de coté pour tenir jusqu'à mes 62/64 ans.

Ça tombe bien , la fonction publique expérimente la rupture conventionnelle pour les titulaires de 2020 à 2025...

Déjà que des filières peinent à recruter des juniors par les concours, si la fuite s'accélère en plus par les seniors hors des cours...

Je préssens que l'administration va mettre la pression sur les collègues qui fatiguent un peu ou d'autres hors classe plus coûteux que des contractuels dociles par nécessité.

Oui comme cela ils embaucheront des contractuels mal payés et corvéables à merci. Moi ils me traineront comme un gros boulet : le collège sera ma mapad puisque je ne pourrai pas me l'offrir.

Celadon a écrit:https://www.youtube.com/watch?v=LP4_dnikUuw
Asselineau est à entendre sur la réforme des retraites.

Vers 16', il tient presque un discours digne d'un parti anti-capitaliste, en démontant les intérêts qui poussent au saccage des retraites

Ben oui, ce qu'il dit est toujours sourcé et ses analyses sont pertinentes.
On ne veut rien entendre, tant pis.
Tiens, la RATP se mobilise à partir du 5 décembre. Ca va déménager !
Quid des enseignants ?

Celadon a écrit:Ben oui, ce qu'il dit est toujours sourcé et ses analyses sont pertinentes.
On ne veut rien entendre, tant pis.
Tiens, la RATP se mobilise à partir du 5 décembre. Ca va déménager !
Quid des enseignants ?

Ordre dispersé comme d'habitude. Les syndicats appartenant à des confédérations vont s'organiser, mais l'UNSA ne veut pas livrer un "combat perdu d'avance", la CFDT approuve la réforme , et les syndicats "maison" pratiquent un silence assourdissant, ne se réunissent pas  avec les autres.  L'affaire semble bien compromise, sinon pliée, si plus de 70% de la représentativité  refuse de bouger, et durement. Quand j'en parle autour de moi, la retraite ne passionne pas les foules. Aucune réponse, regards qui se détournent... les seuls que cela intéresse viennent me voir individuellement.
A part mes collègues de syndicat, je ne vais pas voir beaucoup de têtes connues demain après-midi. Ironie, je fais partie d'une génération qui ne devrait pas ou peu connaître la retraite aux points, contrairement à beaucoup de ceux qui ont la tête dans le sable.

C'est la retraite aux poings, non ? Il faudrait l'écrire ainsi désormais.

Petit pois a écrit:Je me retrouve tout à fait dans ce que tu dis Hora ... Mais je suis dans la décénnie suivante !
Règle d'or : "ZZ"
= Zen Zen je suis,
= Zéro Zèle je fais,
= Zorbi Zorba en chantant devant les ordi en panne,
= Zzzzzzz mon temps de sommeil est sacré,
etc ...

Zobi zoba, même.

Celadon a écrit:C'est la retraite aux poings, non ? Il faudrait l'écrire ainsi désormais.

À mes yeux la retraite à points, ça ressemble plutôt à point de retraite…

epekeina.tes.ousias a écrit:

À mes yeux la retraite à points, ça ressemble plutôt à point de retraite…

C'est pas juste, tu me l'enlèves sur le fil ...

Lefteris a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:

À mes yeux la retraite à points, ça ressemble plutôt à point de retraite…

C'est pas juste, tu me l'enlèves sur le fil ...

Désolé! Pas fait exprès — mais ça me démangeait…

Ce qui me démange , c'est pas mourir

Lefteris a écrit:

Celadon a écrit:Ben oui, ce qu'il dit est toujours sourcé et ses analyses sont pertinentes.
On ne veut rien entendre, tant pis.
Tiens, la RATP se mobilise à partir du 5 décembre. Ca va déménager !
Quid des enseignants ?

Ordre dispersé comme d'habitude. Les syndicats appartenant à des confédérations vont s'organiser, mais l'UNSA ne veut pas livrer un "combat perdu d'avance", la CFDT approuve la réforme , et les syndicats "maison" pratiquent un silence assourdissant, ne se réunissent pas  avec les autres.  L'affaire semble bien compromise, sinon pliée, si plus de 70% de la représentativité  refuse de bouger, et durement. Quand j'en parle autour de moi, la retraite ne passionne pas les foules. Aucune réponse, regards qui se détournent... les seuls que cela intéresse viennent me voir individuellement.
A part mes collègues de syndicat, je ne vais pas voir beaucoup de têtes connues demain après-midi. Ironie, je fais partie d'une génération qui ne devrait pas ou peu connaître la retraite aux points, contrairement à beaucoup de ceux qui ont la tête dans le sable.

Je ne comprends pas.
Les flics grognent, Castaner qui a intérêt à se les garder dans la poche dit qu'il ne faut pas toucher à leur système de retraite.
La ratp annonce une grève illimitée à partir du 5 décembre, Paris tremble déjà.
Et nous ?
Rien.
Au mieux "Ouais mais financièrement, j'peux pas.."
Alors que les femmes de ménages des hôtels de luxe sont en grève depuis 2 mois !

Des chiffes molles.

Ben oui mais en même temps, cette mollesse a très bien été analysée supra. Elle semble consubstantielle à la profession donc y remédier semble à peu près hors de portée.